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Editorial 16-03-2009 - Comment combattre les licenciements et la précarité ?

vendredi 13 mars 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Comment combattre les licenciements et la montée massive du chômage et de la misère ?

L’actualité sociale est marquée par les licenciements et les suppressions d’emplois qu’ils aient pour nom La Redoute, Sony, Glaxo, Total, Continental ou encore Valeo. Révoltés, les travailleurs de Sony ont bloqué leur directeur. Devant les licenciements de Valeo comme ceux de multiples patrons, une fois de plus, le gouvernement s’est prétendu impuissant. Pourtant, à la demande de Sarkozy, le Fonds Stratégique d’Investissements, filiale de la Caisse des dépôts, a investi près de 19 millions d’euros dans Valeo en vue de « stabiliser et renforcer le capital » du groupe. Les salariés de Continental (Clairoix) ont appris la fermeture de leur entreprise de pneus. Cela signifie 1200 licenciements. C’est une usine dans laquelle gouvernement, patronat et syndicat avaient prétendu éviter un plan social en faisant accepter aux salariés un passage à 40 heures. Si la ministre Christine Lagarde se dit « choquée », elle ne l’est pas au point de considérer qu’il faille interdire ces licenciements. François Fillon a déclaré parfaitement normal que le trust Total, qui a réalisé 14 milliards de bénéfice, supprime 555 emplois. Pourtant Total est lié à l’Etat et a réalisé ses profits sur le dos des salariés et des consommateurs. En prétendant ne pas faire de licenciement sec, Total ment : en fermant un site, il licencie des salariés des sous-traitants. Il augmente aussi le chômage.

Il est vrai que l’Etat serait bien en peine de dénoncer Total, lui qui supprime tous azimuts les emplois dans les services publics parmi les infirmières, enseignants ou cheminots, alors que le travail n’a pas diminué dans ces secteurs. Lui qui a aussi accepté que des trusts comme Renault ou PSA suppriment massivement des emplois à l’époque où leurs bénéfices étaient en hausse. Lui qui a distribué des milliards aux deux constructeurs automobiles alors que ceux-ci suppriment des milliers d’emplois. Comme Total, ceux-ci prétendent ne pas licencier. Mais cela est faux : intérimaires et prestataires sont licenciés bien souvent quand le contrat de prestation est supprimé. Des milliers de prestataires ont ainsi récemment été virés de Renault Guyancourt.

Face à ces attaques directes contre les salariés, la gauche et les syndicats sont loin d’exprimer les intérêts du monde du travail. Jusqu’à la dernière minute, le syndicat CFTC majoritaire dans l’usine Continental de Claroix se disait « sûr de l’avenir du site » et « faisait confiance à la direction et à Sarkozy ». Certains syndicalistes pensaient le 29 janvier que c’était le début de la riposte mais les directions syndicales se sont bien gardé de faire monter la vapeur et ont reporté au 19 mars une nouvelle journée… sans lendemain. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, déclarait sur la chaîne LCI : « On ne va pas pouvoir faire dix manifestations contre la crise. »

Mais, aux Antilles, ce n’est pas par des journées d’action que les travailleurs ont eu quelques succès. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, interrogé dans le « Parisien » du 10 mars sur le risque de contagion en métropole des grèves aux Antilles, affirmait : « Le conflit n’est pas transposable, la situation n’est pas comparable. » La dirigeante du PS Martine Aubry déclarait dans « Le Parisien » du 13 février « craindre une propagation des événements qui agitent les Antilles » et sur un mouvement de révolte sociale en métropole, elle affirmait : « Il faut tout faire pour que cela n’arrive pas » « Le Monde » écrivait en janvier 2009 : « A l’Elysée comme au Parti socialiste, dans les syndicats comme dans les milieux patronaux, tout le monde redoute une explosion du chaudron social. »

Face aux licenciements, les occupations d’usines se multiplient mais, usine par usine, elles ne peuvent faire vraiment reculer patrons et gouvernement. De plus en plus de travailleurs ont conscience qu’on ne fera pas l’économie d’un mouvement social de grande ampleur. Pour cela, il faut rompre avec la stratégie qui perd : l’espèce de ballet (un pas en avant, deux pas en arrière qui ponctue négociation/journée d’action) qui est celle des dirigeants syndicaux. Il faut faire converger les luttes pour que les travailleurs ne soient pas les victimes de la crise du capitalisme.

Tous ensemble, on peut interdire les licenciements, le chômage technique et les suppressions d’emplois. Il ne faut pas revendiquer pour défendre l’activité mais pour se payer sur les profits présents, passés et futurs des patrons et, s’il le faut, sur les anciens profits accumulés.

Messages

  • bonsoir fraternel à toute personnes de la classe opprimée du monde entier,vue la situation sidérante au Madagascar j’invite la classe des miséreux du monde de se débarrasser de certaines ignorances au sein de la société car pour le moment je pense qu’il est temps de savoir l’origine et ’l’orientation de nos luttes sociales.et je veux faire comprendre à la classe ouvrière Malgache qu’elle est prise entre deux personnes criminelles,le maire comme le président car je pense bien que ces deux personnes appartiennent à une même classe sociale et aucune de ces 2 personnes où leur fils ne sera victime des balles de fusil sur les lieux de bataille.et que la classe des pauvres comprenne que l’arrivée du maire au pouvoir ne changera rien dans leur condition de vie sociale. je suis avec vous pour construire autre choses pour nous même que de mourir pour ces bourgeois criminels.

  • LEs ex motorola, devenus Freescale se battent toujours avec leur comité de grève. Les cadres dirigeants se payent grassement leur licenciement pendant que d’autres (les ouvriers)devraient se contenter des miettes !
    Une grèviste parle de 100000 euros de prime de licenciement, et c’est la moindre des choses pour commencer, car après environ 5ans qu’est ce qu’on fait sans boulot ?
    Les mutinationales doivent payer jusqu’à la retraite tout le monde car aujourd hui personne ne peut savoir s’il retrouvera un emploi et à quelles conditions.

    CLiquez ici pour lire un article récent sur la grève d’un journal de Toulouse qui pose le problème d’une nouvelle crise suite à la bulle boursière des profits attendus sur les fermetures partielles/totales de multinationales.

  • ’’Le Soviet des députés ouvriers déclare que ce licenciement de masse sans précédent constitue une provocation de la part du gouvernement. Le gouvernement veut pousser le prolétariat de Petersbourg à s’épuiser en escarmouches isolées ; tournant à son profit le fait que les ouvriers des autres villes ne se sont pas suffisamment unis à ceux de Petersbourg, le gouvernement projette de briser séparément les uns et es autres. Le Soviet des députés ouvriers proclame la liberté en danger. Mais les ouvriers ne se laisseront pas provoquer par cette manoeuvre du gouvernement. Les ouvriers n’accepteront pas le combat dans les conditions défavorables où le gouvernement cherche à les provoquer à se battre. Nous devons appliquer tous nos efforts, aujourd’hui et demain, afin d’unifier en un tout la lutte du prolétariat de l’ensemble de a Russie, la lutte de la paysannerie, ainsi que celle de l’armée et de la flotte qui se lèvent déjà héroïquement au nom de la liberté.’’ 1905 russie la revolution est severement combattue par les proprietaires d usines foncier agricole et l etat tsariste semi colonise.

  • Areva a d’ores et déjà prévu de réduire l’effectif de son site de La Hague (Manche) : 500 personnes sont concernées.

    après la SNCM, PSA, Arcelor Florange, Continental, Renault, Air France, les Hopitaux, les Ecoles/universités, combien de promesses non tenues pour les patrons, l’Etat et ses gouvernements.
    Les capitalistes sont en faillite et l’Etat endetté veut les sauver : qu’ils crèvent.

    Nous devons vivre et non pas travailler pour payer les profits de cette classe de dirigeants bourgeois, et leur représentant politique de toutes tendances, extrème droite jusqu’à l’extrème gauche .

    L’Etat est notre adversaire en tant que salariés/chomeurs et absolument pas notre sauveur !

    Les patrons veulent qu’on les protège, c’est normal , c’est leur compte en banque qu’ils défendent !
    La Nation les protège car ce sont les mêmes profiteurs !

    Mais est ce que les banques vont nous défendre quand on va leur annoncer qu’on ne peut plus payer ?

    Est ce que les propriétaires vont nous laisser vivre quand on aura plus de quoi payer le loyer ?

    Est ce que les grands patrons de magasin vont nous laisser nous servir dans leur rayon quand nous n’aurons plus de quoi acheter ?

    Est ce que l’Etat va nous faire crédit ? ou est ce qu’il va nous envoyer au resto du coeur ?

  • Atos, le géant des services informatiques a vendu pour 1 euro son activité « support », employant 850 salariés. Les conditions de cette cession
 à une sous-filiale de Manpower laissent soupçonner une infraction à la loi, visant à éluder l’obligation de mettre en place un plan social.

    Le 1er mars dernier, leurs accès aux outils informatiques Atos ont été brutalement coupés. Ce jour-là, 850 techniciens de la multinationale de services informatiques, dirigée depuis fin 2008 par l’ancien ministre de l’Économie Thierry Breton, sont passés sous la coupe de PWS, filiale de Proservia, elle-même filiale du groupe d’intérim Manpower. Simple changement d’employeur, après une banale cession ? Oui, mais lourd d’interrogations et de menaces sur la pérennité de l’activité, et de leurs emplois. Car d’après les expertises financière et juridique commandées par le comité d’entreprise d’Atos Infogérance, les conditions de cette vente font planer un sérieux doute de fraude à la loi. Selon ces documents, que l’Humanité s’est ­procurés, Atos se serait débarrassé à peu de frais d’une activité et de 850 salariés, en éludant l’obligation de mettre en place un plan social, coûteux en temps, en argent, en image.

    L’affaire a été rondement menée. C’est fin juillet dernier que 
la direction annonce son ­intention de vendre au groupe Manpower son activité «  workplace & service desk services  » (WSDS), qui concerne 850 salariés des branches Atos Infogérance et A2B du groupe. Il s’agit des services de support aux postes de travail d’entreprises clientes – assistance à distance et intervention physique –, un métier historique de l’informatique, mais en perte de vitesse, et dont la plupart des grands groupes informatiques se sont déjà débarrassés, soit en le sous-traitant, soit en le délocalisant vers des pays à bas coût. Les salariés sont des techniciens, ayant même parfois le statut d’employés, et quasi-smicards. En 2010 déjà, Atos avait évoqué un projet de cession, sans pousser plus loin. Entre-temps, le groupe a laissé l’activité péricliter, en supprimant les forces commerciales dédiées, en laissant le chiffre d’affaires et les effectifs chuter, pour mieux justifier l’opération par l’absence de rentabilité. «  Après cette annonce juste avant les vacances d’été, nous avons eu un tunnel de quatre mois sans information  », dénonce Kenneth Brace, délégué syndical central CGT d’Atos Infogérance. Le 20 novembre, la direction lance la procédure d’information-consultation du comité d’entreprise, et présente enfin son projet précis, qui met le feu aux poudres. Les salariés apprennent qu’ils ne seront pas transférés chez Manpower, ni même vers sa filiale Proservia (1 500 salariés), ­spécialisée dans les services informatiques, mais vers Arkes, une sous-filiale créée ad hoc pour l’opération, employant zéro ­salarié et dotée de 10 000 euros de capital. Autrement dit, une coquille vide avec un peu d’argent de poche. «  Notre crainte, c’était qu’ils nous laissent dans cette boîte aux lettres et qu’en cas de dépôt de bilan, on n’ait que nos yeux pour pleurer  », résume Kenneth Brace.

  • En isolant les luttes sur les licenciements d’une lutte de classe générale, les syndicats amènent les salariés à se trouver dos au mur, confrontés avec les demandes de sacrifices des patrons, pour soi-disant "sauver" quelques emplois et sont ainsi contraints à voter le licenciement d’autres salariés pour "sauver" leur propre emploi. Cela vient de se passer à General Electric. Les syndicats plaident ainsi pour participer au chantage capitaliste !!!

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