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Zimbabwe : quand le chef de l’Etat et le chef de l’opposition s’entendent pour se partager le pouvoir, le peuple, lui, n’a toujours rien

jeudi 19 mars 2009, par Robert Paris

Un peu partout en Afrique, la "solution" qui nous est présenté c’est que la "classe politique" s’entende dans l’intérêt du pays.

C’est un mensonge.

Il n’y a que des classes sociales et pas d’intérêt national commun entre ellles. Quand la classe politique s’entend, c’est parce qu’elle s’est partagée le gâteau sur le dos du peuple...

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Ce n’est pas la première fois que ce genre de situation se produit. on vient de la voir se réaliser en Côte d’ivoire ou au Centrafrique. Les dirigeants de la bourgeoisie peuvent se combattre durement mais ils peuvent aussi le lendemain s’entendre. par contre, les pauvres, en Afrique comme ailleurs, ne peuvent pas s’entendre avec les exploiteurs qui se partagent le pouvoir ou se battent pour lui.

Deux adversaires, tous deux du camp bourgeois, qui se donnent une accolade ne sont ni le gage de la paix ni celui du bien-être pour le peuple.

Rappelons nous du Rwanda. la chef de l’opposition démocratique, Mme Agathe Uwilingiyimana, y était devenue premier ministre peu avant le génocide organisé par les bandes armées du président. Madame Uwilingiyimana s’opposa à la corruption lors des examens scolaires de 1992. Elle imposa un contrôle policier pendant les épreuves ce qui eut pour conséquence de diminuer notablement la réussite des jeunes Hutus du Nord du pays, la « région du Président ». Elle fut ensuite agressée quelques semaines plus tard, mais des milliers de Rwandaises bravèrent les menaces des interahamwe pour manifester publiquement leur soutien au ministre de l’Education nationale à la fin de l’été 1992.
Hutu modérée, s’opposant parfois publiquement au président de la République, elle est encore premier ministre au moment de l’attentat contre Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.
Dans les heures qui suivent, elle affronte le Colonel Bagosora qui refuse d’accepter qu’elle continue d’exercer sa responsabilité de Premier ministre. Déterminée à prendre la parole sur la radio pour lancer un appel au calme le lendemain, elle est assassinée par la garde présidentielle rwandaise au moment de se rendre dans les locaux de Radio Rwanda. Dix des quinze « casques bleus » belges, que le général Roméo Dallaire, responsable de la Minuar, venait de lui envoyer pour assurer sa protection, furent capturés puis assassinés dans la journée. Ce fut le début du génocide du Rwanda qui dura du 6 avril au 4 juillet 1994.

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