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La crise économique et les prévisions du LEAP

mercredi 25 mars 2009, par Robert Paris

Le LEAP et son bulletin "GlobalEurope Anticipation Bulletin" ne sont pas ennemis du capitalisme. Bien au contraire. ils se contentent de se lamenter des politiques selon eux catastrophiques des chefs du système. C’est une revue qui s’adresse aux capitalistes et aux gouvernants et pas aux travailleurs ! Ce sont eux qui avaient annoncé plus de deux ans à l’avance la crise actuelle et la forme qu’elle prendrait. Voici ce qu’ils annoncent maintenant :

"Aux Etats-Unis comme en Europe, en Chine ou au Japon, les dirigeants persistent à faire comme si le système global en question était seulement victime d’une panne passagère et qu’il suffisait d’y ajouter quantité de carburants (liquidités) et autres ingrédients (baisse des taux, achats d’actifs toxiques, plans de relance des industries en quasi-faillite, ...) pour faire repartir la machine. Or le sens de "crise systémique globale" employé par le LEAP dès février 2006 signifie que le système global est désormais hors d’usage. (...) Les évènements promettent d’être particulièrement tragiques pour plusieurs grands acteurs mondiaux. (....) A l’issue d’une phase de dislocation géopolitique, le monde risque de ressembler à l’Europe de 1913 plus qu’à la planète de 2007. Ainsi, à force de tenter de porter sur leurs épaules le poids toujours croissant de la crise en cours, la plupart des Etats concernés, y compris les plus puissants, ne se rendent pas compte qu’ils sont en train d’organiser leur propre écrasement sous le poids de l’Histoire, oubliant qu’ils n’étaient que des constructions humaines (...)"

Le LEAP donne ici la courbe de la création monétaire (source fédérale) qui a grandi de 0,75 Trillions d’US$ à 2,25 Trillions et a donc triplé. C’était avant les dernières créations monétaires d’Obama...

"Il est donc temps pour les personnes comme pour les acteurs socio-économiques de se préparer à affronter une période très difficile qui va voir des pans entiers de nos sociétés telles qu’on les connaît être fortement affectés, voire tout simplement disparaitre provisoirement, ou même dans certains cas durablement. Ainsi, la rupture du système monétaire mondial au cours de l’été 2009 va non seulement entraîner un effondrement du dollar US ( et de la valeur de tous les actifs libellés en dollars US), mais il va aussi induire par contagion psychologique une perte de confiance généralisée dans les monnaies fiduciaires. (...)"

"Les dirigeants américains, européens, japonais ou chinois se bornent à injecter massivement de nouvelles liquidités sous formes de dollars, d’euros, de yens ou de yuans, tout en essayant de substituer les dettes publiques aux dettes privées toxiques, comme si ajouter du gaz et échanger des remblais très instables contre des remblais instables pouvait éviter l’effondrement de la cité. Car l’injection de ces immenses quantités de liquidités - notamment aux Etats-Unis où les montants commencent à défier l’imagination (on approche les 10.000 milliards de dollars US en un an), ne font que rendre le gaz encore plus ténu en diluant toujours plus la valeur de la monnaie ; et parallèlement l’accroissement exponentiel des dettes publiques est en train de rendre les actifs publics (Bons du trésor en particulier) aussi toxiques que les mauvais actifs privés qu’ils sont censés remplacer. (...) Nous estimons désormais à 30.000 milliards de dollars US le montant des "actifs fantômes" qui se sont envolés en fumée depuis 2006. A ce jour, à peine un tiers de l’ensemble a dû être pris en compte, soit sous forme de dépréciations d’actifs, soit sous forme d’injections de liquidités publiques destinées à se substituer aux "actifs fantômes privés". Contrairement à ce que pensent les dirigeants, cette dernière action consiste uniquement à créer des actifs fantômes publics en lieu et place des privés."

"Le second phénomène déstructurant qui alimente la dislocation géopolitique mondiale est la fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système global et des grands ensembles mondiaux. (...) Le protectionnisme est bien de retour. (...) Les discours des dirigeants politiques mondiaux sont pathétiques dans la mesure où ils persistent à répéter leur volonté de s’opposer au retour du protectionnisme (...) tandis que dans les faits ils font tout le contraire comme le prouvent le "Buy American" d’Obama, la dévaluation compétitive de la livre sterling de Brown, les aides à l’industrie automobile française de Sarkozy, le plan de relance soigneusement ciblé "Allemagne" de Merkel ou le plan de stimulation de la demande interne chinoise de Hu Jintao. (...) Les premiers conflits entre alliés sont en train de se dérouler sous nos yeux. Quand le président français Nicolas Sarkozy dénonce publiquement comme inefficace la politique de son homologue britannique ou remet en cause le grand-marché unique européen pour limiter les délocalisations, on est déjà dans cette logique. (...) Quand des dirigeants chinois dénoncent violemment leur manque actuel d’alternatives pour diversifier leurs actifs hors des Bons du Trésor US et du Dollar US, ou que seul le yuan est montré du doigt lors du récent sommet financier du G7 à Rome, on assiste encore à cette fragmentation. (...) L’actuel naufrage de l’économie britannique et sa place financière met en péril le rôle prédominant de Londres. (...) Là encore on voit à quelle vitesse ce noeud stratégique du système financier mondial est en train de chuter sous nos yeux, contribuant à une décomposition accélérée de l’ensemble du système international de ces dernières décennies. (...) Un seul pouvoir semble désormais flotter au dessus des processus démocratiques : la machine militaire. Il est en effet plus qu’étonnant que, du Ministre de la Défense aux principaux généraux, aucun responsable de l’appareil de Défense US n’ait changé alors qu’une des motivations des électeurs de Barak Obama était justement de renverser la logique militaire des années Bush. Les politiciens changent mais les militaires restent et leurs chefs politiques aussi. C’est peut-être un signe qu’un certain nombre des responsables américains ont une certaine conscience que bientôt l’armée sera le dernier garant (...)

Recommandations : comment se préparer à la phase de dislocation géopolitique ?

La dislocation stratégique entraînera des ruptures (...) et rique de provoquer des affrontements meurtriers si les gens sont armés. (...) La dislocation rique de se greffer sur un effondrement du pouvoir central. (...) La crise systémique globale sera caractérisée non seulement par un effondrement du dollar US et des monnaies affiliées, mais aussi par une crainte généralisée. Le manque de confiance est en effet très contagieux. Même si vous habitez en zone euro, yen ou yuan, il est important de conserver au moins 30% de vos avoirs (..) très important : éviter de les laisser dans une banque, car c’est justement le type d’établissement qui peut se retrouver fermé durablement lors d’un processus de dislocation stratégique. (...) Evitez plus que jamais l’ensemble des instruments financiers proposés par les banques. (...) Restez liquide au maximum."

Nous rappelons qu’il s’agit de conseils aux capitalistes et non d’avertissements aux travailleurs. A nous de traduire !!!

"Vers une crise incontrôlée (...)

Avril-juillet 2009

Faillites de grandes entreprises US (dont General Motors et Chrysler) - Nationalisation des banques américaines et effets de dominos en Europe et en Asie - Incapacité du gouvvernement britannique à financer sa dette autrement que par la banque d’Angleterre - Chute de la livre et intervention du FMI et de l’UE pour éviter la faillite du pays.

Août-Octobre 2009

Conflit direct entre USA/UE/Asie - Incapacité doublée d’un manque croissant de volonté de la Chine, du japon et des pétro-monarchies du Golfe à acheter la montagne de Bons du trésor US créée par le déficit exponentiel US - Rachat des Bons du trésor US par la FED - Effondrement du dollar - Banqueroute de tout le système financier US y compris du gouvernement - Accélération de la montée du chômage partout dans le monde (15% atteint aux Etats-Unis à la fin de l’été).

Novembre 2009 - Mars 2010

Chômage à plus de 20% aux USA - Emeutes quotidiennes des travailleurs migrants en Chine - Manifestations et grèves quotidiennes dans les grandes villes européennes - Multiplication d’attentats anti-fédéraux aux Etats-Unis perpétrés par les milices d’extrême-droite.

2010-2014

Chute de 30% du PIB US et de 50% du niveau de vie par rapport à 2008 - Tentation militariste omniprésente à Washington - Réduction de 20% du niveau de vie moyen en UE - Israël en pleine crise économique attaque les installations nucléaires iraniennes - majorité d’extrême-droite en Europe - etc ...."


Les USA en mars 2010

Evolution du PIB sur un an : - 10%

Hausse de sprix à la consommation sur un an : + 20%

Evolution du Dow Jones sur un an : - 25%

Taux d’Américains en dessous du seuil de pauvreté : 50 millions

Evolution des recettes fédérales sur un an : -25%

Messages

  • Le Leap avait donc bien anticipé la faillite de Général Motors.
    En effet qui est mieux placé que les capitalistes pour commenter leur propre déroute ? (ce qui ne fait que donner plus de poids à la suite de leurs prévisions)

    Pour mieux voir l’importance de cette faillite, voici l’histoire résumée de la multinationale, qui à l’époque de la crise de 1929, ne s’était pas éfondrée mais au contraire s’était renforcée en fusionnant, se concentrant, et en rachetant d’autres groupes.

    1908 - Fondation à Flint au Michigan.

    1929 - GM prend 80% du constructeur allemand Opel.

    1937 - GM reconnaît le syndicat United Auto Workers (UAW) comme représentant de ses ouvriers.

    1990 - GM prend 50% des parts du suédois Saab. L’Américaine en devient l’unique propriétaire dix ans après.

    1998 – Les activités nord-américaines du constructeur sont complètement paralysées par une grève de 56 jours à Flint.

    2000 - GM prend 20% du capital de Fiat. L’accord donne à Fiat le droit de contraindre GM à acheter le reste du capital du constructeur italien. GM versera 2 milliards de dollars à Fiat en 2005 pour abroger cette option.

    2008

    Juillet - GM annonce une restructuration et emprunte 5 milliards de dollars.

    Septembre - GM et Chrysler engagent des discussions en vue d’une éventuelle fusion. Ces discussions échouent en novembre.

    Novembre - GM annonce que sa trésorerie est insuffisante pour fonctionner au-delà du premier semestre 2009.

    2 décembre - GM demande une aide à Washington. En fin de mandat, l’administration Bush accorde une aide de 17,4 milliards de dollars à GM et Chrysler.

    2009

    21 janvier - Toyota détrône GM du rang de premier constructeur mondial.

    17 février - GM réclame une aide publique de 30 milliards de dollars et dévoile un autre plan de restructuration (prévoyant 47 000 abolitions de postes).

    26 février - GM annonce des pertes de 30,9 milliards de dollars de pertes pour l’année 2008.

    30 mars - Le PDG Rick Wagoner est poussé à la démission par l’administration Obama et remplacé par le directeur général adjoint, Fritz Henderson. Obama donne 60 jours à Henderson pour lui présenter un nouveau plan de restructuration.

    31 mai - L’administration confirme que GM va se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi des faillites devant un tribunal de Manhattan.

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