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En France, les directions syndicales organisent des journées d’(in)action vers une fin en queue de poisson

dimanche 14 juin 2009, par Robert Paris

Tous les commentateurs s’interrogent gravement sur l’"échec des directions syndicales" mais ils ne font que contribuer à la confusion. En réalité, cet "échec" n’en serait un que si les directions syndicales avaient jamais voulu que les travailleurs se donnent les moyens de faire reculer patronat et gouvernement. cela n’a été le cas à aucun moment. Il a seulement été question pour les directions syndicales d’apparaitre occuper le terrain pour ne prendre aucun risque d’auto-organisation des travailleurs à laquelle les militants de base auraient pu participer....

Tous ceux, y compris la gauche et l’extrême gauche, qui ont semé l’idée que ces journées d’action pouvaient réellement servir à la mobilisation pour ne pas dire à l’organisation des travailleurs en vue d’une riposte ont menti.

La dernière journée du 13 juin n’a été que l’aboutissement d’autres journées visant à démobiliser et à détourner le mécontentement des travailleurs.

Ainsi, lors de la journée d’action précédente, il ne s’est quasiment rien passé : ni grève, ni manifestation, ni rassemblement ni même de diffusion de tract contrairement à ce que prétendaient les organisateurs.

Est-ce qu’il faudrait faire pression sur ces organisations syndicales pour qu’elles mènent une bonne politique ? Non, ce serait nous illusionner nous-mêmes. D’abord, il est inutile de crier après un bouc pour qu’il donne du lait. Ensuite, ces organisations sauront très bien se radicaliser en façade quand elles estimeront que c’est nécessaire pour continuer à chapeauter les luttes des travailleurs et éviter le risque d’auto-organisation. Donc inutile de faire croire qu’on va les changer de nature.

Les commentaires qu’ont fait les directions syndicales tout au long de ces derniers mois en disent long. "Généraliser la grève affaiblirait l’action des salariés" déclare un responsable CGT à la suite de cette journée d’action !

Même aujourd’hui, elles continuent à mener en bateau les syndicalistes et les salariés qui les suivraient. Si onen croit les sondages, 70% des salariés voudraient protester mais 70% aussi ne font pas confiance aux directions syndicales pour cela. Il reste donc aux travailleurs à décider de mener eux-mêmes leurs luttes. Ce ne serait pas du tout un drame, une catastrophe. les syndicats ne représentent qu’un tout petit nombre de syndiqués et même ils ne les représentent pas du tout en fait.

Les appareils syndicaux sont passés de l’autre côté de la barricade et le pire c’est d’avoir peur de le dire clairement ! Sous le prétexte que la vérité démoraliserait encore plus les travailleurs. ou qu’elle les démobiliserait....

Se bat-on mieux les yeux bandés ?

Comment les chefs des bureaucraties syndicales vont-ils encore parvenir à promener les salariés qui sont en colère contre les bas salaires et les licenciements ?

Quelle perspective pour les luttes

suite à venir ....

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