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La religion est-elle une "affaire privée" ?

vendredi 5 février 2010, par Alex

La religion peut-elle être considérée comme une affaire privée par les révolutionnaires ? Oui et non, mais surtout non !

L’actualité électorale en France, à savoir la présence d’une candidate musulmane portant le voile sur les listes aux Régionales du NPA, a fait ressortir la formule connue, devise de la laïcité (séparation de l’Eglise et de l’Etat) : "La religion est une affaire privée !".

Le NPA, sur la défensive, par son porte-parole O. Besancenot a recours à cette vieille formule : La foi est une question privée qui ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre parti sont sincèrement partagés.

Il faut garder à l’esprit que le NPA ne se présente pas à ses élections en tant que parti révolutionnaire, encore moins communiste, marxiste ou trotskiste : voir la brochure « Régionales 2010 ».

Mais le NPA, issu de la LCR, reste souvent associé au trotskisme, donc au marxisme, ses prise de position peuvent être associées à celle d’un parti révolutionnaire. Et la question qui s’est posée a des chances de revenir de façon récurrente. C’est donc l’occasion de préciser certaines choses.

Quelle est l’attitude des marxistes face à la question de la religion dans ses dimensions philosophiques, juridiques (relation entre l’individu et l’Etat, laïcité) ? On ne peut répondre en quelques lignes, mais un argumentaire de base, un retour sur l’origine de cette expression, la religion est une affaire privée , peut commencer par trois références :

1) « Programme du parti social-démocrate allemand Erfurt », 1891
http://www.marxists.org/francais/inter_soc/spd/18910000.htm

Article 6 : La religion déclarée chose privée. Suppression de toutes les dépenses faites au moyen des fonds publics pour des buts ecclésiastiques et religieux. Les communautés ecclésiastiques et religieuses doivent être considérées comme des associations privées qui règlent leurs affaires en pleine indépendance.

Lénine commente ainsi cet article et son contexte : Engels invitait le parti ouvrier à travailler patiemment à organiser
et à éclairer le prolétariat, moyen conduisant au dépérissement de la religion, plutôt que de se lancer
dans l’aventure d’une guerre politique antireligieuse. La social-démocratie allemande s’assimila
parfaitement ce point de vue : elle se prononça par exemple en faveur de la liberté pour les Jésuites,
pour leur admission en Allemagne, pour l’abolition de toutes les mesures policières dirigées contre tel
ou tel culte. « La religion est chose privée » : cet article célèbre du programme d’Erfurt (1891)
consacra cette tactique politique de la social-démocratie.

Mais dans la phrase suivante, Lénine précise, et cela s’applique bien à l’attitude du NPA aujourd’hui : Devenue désormais routine, cette formule a fait dévier le marxisme dans l’autre sens, vers
l’opportunisme. On se mit à l’interpréter comme si nous, social-démocrates, comme si notre parti
considérait la religion comme une affaire privée, comme si pour nous, en tant que social-démocratie,
pour nous en tant que parti, la religion était affaire privée

Car l’article 6 du programme d’Erfurt est pourtant assez clair à cet égard. C’est en général la première phrase qui est citée : La religion est déclarée chose privée Mais sa signification, ses limites qui sont bien précisée dans la phrase suivante sont souvent omises. Son sens est précisé et résumé par une formule d’Engels dans

2) « Introduction à “La Guerre Civile en France” de Karl Marx », 1891
http://www.marxists.org/francais/engels/works/1891/03/fe18910318.htm

Dans ce texte Engels écrit à propos de la Commune : Ainsi, à partir du 18 mars, apparut, très net et pur, le caractère de classe du mouvement parisien qu’avait jusqu’alors relégué à l’arrière-plan la lutte contre l’invasion étrangère. Dans la Commune ne siégeaient presque que des ouvriers ou des représentants reconnus des ouvriers ; ses décisions avaient de même un caractère nettement prolétarien. Ou bien elle décrétait des réformes, que la bourgeoisie républicaine avait négligées par pure lâcheté, mais qui constituaient pour la libre action de la classe ouvrière une base indispensable, comme la réalisation de ce principe que, en face de l’État, la religion n’est qu’une affaire privée ;

La religion est une affaire privé est donc un principe concernant les relation entre des individus et l’Etat.

On ne peut limiter la position des révolutionnaires à cet aspect ! Ces autres aspects, incontournables, de l’attitude des révolutionnaires face à la religion sont développés par Lénine. Cela est compréhensible vu l’état arriéré de la Russie vers 1900. Ce terme arriéré est fondamental, car c’est une dimension indispensable dans notre vision de la religion : elle est un symptôme de l’arriération d’une société, un outil d’abrutissement utilisé par les exploiteurs, l’opium du peuple, et on ne peut rester neutre face à ce symptôme :

3) Lénine : Socialisme et religion (1905),
De l’attitude du parti ouvrier à l’égard de la religion (1909),

http://communisme-bolchevisme.net/download/Lenine_Textes_sur_la_religion.pdf

Le contenu de ces deux textes et le point de vue sur la question, encore entièrement valable à l’heure actuelle, est bien résumé par cet extrait :

Le marxiste doit être matérialiste, c’est-à-dire ennemi de la religion, mais matérialiste dialectique ; il
ne posera pas la campagne antireligieuse dans l’abstrait, sur le terrain de la théorie pure et immuable,
mais concrètement, sur le terrain de la guerre de classes, qui est une réalité et qui, plus et mieux que
tout, éduque les masses. Le marxiste doit tenir compte de toutes les circonstances concrètes, trouver
toujours la limite entre l’anarchisme et l’opportunisme (cette limite est relative, mouvante, changeante,
mais elle existe), ne verser ni dans le « révolutionnarisme » abstrait, verbal et vide en réalité, de
l’anarchiste, ni dans la banalité et l’opportunisme du petit bourgeois ou de l’intellectuel libéral, qui
craint de combattre la religion, oublie ce devoir, s’accommode de la foi en Dieu, se guide non sur
l’intérêt de la lutte de classes, mais sur de misérables petits calculs : ne pas froisser, ne pas repousser,
ne pas effaroucher, selon le sage précepte : « Vivre et laisser vivre les autres », etc..., etc.
C’est de ce point de vue qu’il faut résoudre toutes les questions particulières touchant les rapports de la
social-démocratie et de la religion.

Messages

  • La question posée par l’actualité n’est pas seulement une question d’attitude vis-à-vis des religions et de leurs relations avec l’Etat bourgeois.

    La réalité, c’est que la politique des classes dirigeantes, face à la crise, consiste à prendre les peuples en étau entre deux fascismes, celui, de plus en plus agressif, des Etats et des classes dirigeantes et celui d’un autre fascisme menaçant : des intégristes s’appuyant sur la religion comme sur d’autres idéologies comme l’ethnisme ou le communautarisme.

    Des deux côtés, le danger est grand...

    Le danger c’est de croire l’impérialisme quand il désigne du doigt les islamistes politiques radicaux comme le principal ennemi. Telle était et reste la politique de la "guerre contre le terrorisme". C’est pousser les peuples qui veulent combattre l’iméprialisme dans les bras d’ennemis qui sont tout aussi dangereux.

    Pour nous, la question du voile n’est pas une simple question ni de liberté religieuse ni de relations avec l’Etat, c’est d’abord une question de lutte contre toute forme d’oppression : en l’occurrence l’oppression des femmes.

    Le voile et toute domination religieuse (de toute religion) c’est l’oppression des femmes !

    Notre boussole ce n’est pas ce que disent ou font les Etats bourgeois : c’est la lutte des travailleurs révolutionnaires aux côtés de tous les opprimés et les femmes sont parmi les plus opprimés de cette planète !!!

    En conséquence, nous ne pouvons considérer que le "droit à porter le voile" soit une liberté même si nous ne comptons pas sur l’Etat bourgeois pour soutenir la liberté des femmes.

    Les femmes ne sont pas libres en France et l’Etat bourgeois ne défend nullement leur liberté.

    Il suffit pour s’en rendre compte de rappeler combien de femmes meurent chaque année sous les coups de leurs maris, combien de femmes sont entre les mains des réseaux de la pornographie, etc, etc...

    Mais le fait que l’Etat impose le rejet du port du voile à l’école et du voile intégral dans les lieux publics ne signife pas que le voile soit à défendre.

    Aucune prison pour les femmes n’est à défendre. Même au nom de la volonté -soi disant - des femmes de le mettre.

    Même si un opprimé défendait son oppression, nous ne la défendrions pas !

  • En se faisant le défenseur du voile ou du "droit au voile", le NPA prétend combattre le racisme anti-musulmans, mais il se trompe de cible ou, plus exactement, comme le MRAP ou le PCF avant lui, il fait du réformisme et masque aux travailleurs de vrais adversaires.

    Les racistes ne peuvent pas nous cacher d’autres adversaire d’extrême droite que sont les islamistes intégristes, et aussi d’autres ennemis des femmes et de leurs libertés !

    La boussole du NPA devient de plus en plus la même que celle du PCF et ce n’est pas une boussole qui indique la lutte des opprimés mais le réformisme...

    Robert Paris

  • Chahdortt Djavann : Bas les voiles !

    "j’ai porté dix ans le voile. C’était le voile ou la mort. Je sais de quoi je parle.
    Après le désastre historique de 1979, l’Islam et ses dérives occupent une place éminente dans le système d’éducation en Iran. Le système d’éducation dans son ensemble est radicalement islamisé. Les sourates du Coran et ses exégèses, les hadiths, la charia, les dogmes islamiques, la morale islamique, la société islamique, la vision du monde islamique sont autant de sujet inépuisables, tous obligatoires de l’école primaire à l’université, quelques soient les spécialisations. "A quoi bon la science si elle n’est pas au service de l’Islam !" est le slogan martelé au long de l’année. Bonne élève, il fut un temps ou j’aurais pu devenir imam ou ayatollah si, dans ces matières, il y avait eu place pour les femmes.

    De treize à vingt trois ans, j’ai été réprimée, condamnée à être une musulmane, une soumise, et emprisonnée sous le noir du voile. De treize à vingt trois ans. Et je ne laisserai personne dire que ce furent les plus belles années de ma vie...

    Suite à venir

    • Chahdortt Djavann est une monarchiste iranienne réactionnaire et islamophobe (1) qui vit au Canada. Elle soutient le retour de la monarchie sur le site du Shah, "héritier de la couronne". Elle a été entendue par la commission Gérin, où pour parler des banlieues françaises, elle s’est appuyée sur le film La journée de la jupe. Cela suffit pour juger le personnage et son incompétence pour parler des problèmes des femmes musulmanes en France, même si elle peut dire des choses justes sur l’oppression des femmes iraniennes.

      C’est une fâcheuse habitude de LO de s’appuyer sur des auteurs comme Djavann, Fadela Amara, Caroline Fourest etc.
      ___

      (1)Elle a écrit notamment : "Là où s’implante la mosquée finit la liberté".

      Vérié

    • Je crains que ce ne soit toi qui ait tendance à employer des anathèmes.

      On ne peut pas soutenir une position d’un auteur si on n’est pas d’accord avec le reste ?

      L’auteur en question se dit républicaine mais prétend qu’en Iran la solution pour se débarrasser de la dictature actuelle serait une "monarchie électorale libérale". Ce n’est pas parce que nous approuvons un combat contre l’oppression des femmes que nous devons nécessairement souscrire à des inepties pareilles.

      Pourquoi ne pas nous accuser plutôt de défendre un réactionnaire et idéaliste comme Hegel, ce dont nous sommes fiers !

      C’est toi qui pratique la méthode de LO dont tu nous accuse : il y aurait d’un côté des progressistes en tout et de l’autre côté des réactionnaires.

      Nous ne raisonnons pas en termes de progressistes.

      Nous n’avons pas à faire le tri des gens qui combattent pour la libération de la femme.
      Cela ne nous oblige nullement à cautionner tout ce que dit tel ou tel qui se bat pour elle...

      D’autre part, les accusations d’islamophobie doivent être pesées avec beaucoup plus de sérieux que tu n’en met car, sinon, tu risques de n’être pas plus sérieux politiquement que cette auteur iranienne.

      Nous ne sommes pas islamophobes parce que nous estimons que toutes les religions sont des prisons pour les hommes et cent fois plus pour les femmes.

      J’ai bien dit toutes les religions... Pas spécialement l’Islam.

      Robert Paris

  • la liberté de la femme ne consiste pas seulement de l’oppression de la religion quel conque.ces vrais que la première a être victime de l’oppression par la religion ces la femme.mais dans un état islamique comme l’iran, toute la population est opprimes de ce régime réactionnaires est compris les hommes. rappelons nous le mouvement de 1968 en france a commençait dans la fac .par ce que les étudiants ne peut pas êtres mixte dans les dortoirs . séparés par l’ordre morale dans un paye impérialiste.la femme elles nais pas opprimes seulement par la religion aujourd’hui elles es opprimes au tend que telles dans la société,par tout dans le mande.
    quand un salaire d’une femme es inférieure a ce lui de son collège de sex masculin la bourgeoisies elles le mais on avent.ces pour sa que je trouve l’article de Robert est intéressant qui a montrer la politique des association et des parties réformiste comment ils on détourner la lutte de classe.mais sa ne veux pas dire que on mène pas la lutte pour la liberté de la femme.

  • La lutte de classe c’est la lutte des femmes contre le voile,contre les intégristes catho anti ivg, contre les politiciens qui avaient insultés Simone Veil à l’assemblée nationle quand elle défendait en 1974 le droit à l’avortement, c’est la lutte des femmes battues par leur maris, mises en esclavages pour des riches propriétaires qui les utilisent en femme de ménage ou en femmes objets pornographiques.

    La lutte de classe ce sont les femmes veuves de leur maris tués par l’amiante, par des régimes militaires en Argentine ou ailleurs, ce sont les femmes du Mali qui se sont révoltées contre les assassins de leurs enfants au pouvoir.

    La lutte de classe ce sont les femmes en Espagne, de la commune de Paris, de février 1917 en Russie qui manifestent malgré les consignes contraires du parti bolchévique, et qui entrainent derrière elles les ouvriers des usines.

    La lutte des classes ce n’est pas plus une question de salaire qu’une question de voile, c’est la conscience que nos luttes ont le même but, et qu’elles sont menées en tant que classe et non pas en tant que catégorie particulière, car effectivement l’oppression est celle d’une classe dirigeante qui se sert d’un Etat religieux, démocratique ou autoritaire pour se maintenir au pouvoir.

    Mais pour se faire cette conscience, il faut étudier et chercher à comprendre les oppressions particulières de chaques catégories : ouvriers à la chaine, en atelier, dans une grande entreprise, dans une petite, employés de bureau , secrétaires, femme de chambre, commerçants, agriculteurs, ouvriers sans papiers, femmes en france, en Iran, homosexuel en Afrique, dans l’armée française, travailleurs handicapés chez Disney, travailleurs français née de parents non français,Martiniquais sous la domination békés, les Roms ou poliment "les gens du voyage", travailleurs au nom d’origine juive, "personnes de couleurs" comme si le blanc n’en était pas une , Kurdes en Turquie en iran en Irak.

    Comprendre veut dire prendre position et en lisant le livre "bas les voiles" on ne peut plus dire que le voile serait "un droit" pour les femmes. Ce qui est un droit c’est que les femmes s’organisent elle même pour combattre cette prison que des hommes, des femmes aussi complices, des Etats et des religieux, leur imposent .

    L’aide de l’Etat dans la lutte contre la burka est de la même nature que celle pour l’obtention de papiers d’identité, c’est à dire contre la clandestinité.

    L’Etat va légiférer pour abandonner les femmes à leur pires ennemis.

    Un sans papiers expulsé c’est quelqu’un qui peut mourir en retournant dan son pays.

    Une femme rejetée par la loi, est une femme qui ne pourra plus bouger de chez elle pris en étau entre l’Etat et les fascistes religieux.

    En Iran beaucoup de femmes sont sorties dans la rue pour crier leur haine du pouvoir : A bas l’Etat , à bas les religieux.

    Est ce qu’elles ont la conscience que chasser du pouvoir les islamistes, ne sera pas suffisants ?

    Mais est ce que des ouvriers aux antilles en ont plus conscience ?

    La question est posée car elle n’a justement pas trouvée de réponse définitive.

    Mais le fait de lire et de s’imprégner des oppressions de tous les peuples de la planète, n’embrouillent en rien la mise en perspective du caractère inévitable de leur traduction concrète dans des luttes spécifiques et en même temps plus large.

    Le meilleur des exemples étant encore une fois, le début de la révolution de février 1917 qui a renversé le tsarisme, en s’appuyant sur la journée internationale des femmes. Pourtant loin d’être suffisamment mûre la prise du pouvoir a attendu quelques mois...

    Chahdortt Djavann a le courage de ses idées et cela mesure aussi le degré d’oppression subie dans ces régimes.

    Elle n’a pas écrit 2 livres, un pour les femmes et un pour les hommes qui ne pourraient pas comprendre car patati patata...

    Elle a écrit sa vérité qui correspond à ce qui vivent des millions de femmes. Elle croit fermement ébranler les consciences et ça c’est révolutionnaire, même si elle ne se réclame nullement de la révolution sociale.

    Et le pouvoir iranien ne s’y trompe pas, il combat ces vérités plus dangereuses que n’importe quelle lutte économique dirigée par des réformistes.

    • Bravo !

      « Comprendre veut dire prendre position et en lisant le livre "bas les voiles" on ne peut plus dire que le voile serait "un droit" pour les femmes. Ce qui est un droit c’est que les femmes s’organisent elle même pour combattre cette prison que des hommes, des femmes aussi complices, des Etats et des religieux, leur imposent . »

      Et merci de nous rappeler que le petit livre de Chahdortt Djavann est une véritable bombe, une arme contre tous les oppresseurs conscicents ou qui s’ignorent.

      N’oublions pas non plus Taslima Nasreen, qui dénonce elle aussi l’oppression des femmes au Bengladesh, oppression qui prend une forme différentes.

      Suite à venir...

  • , la dirigeante socialiste Clara Zetkin créa un « Mouvement des femmes socialistes allemandes et internationales », dont l’organe, L’Egalité, s’efforçait de montrer que la lutte pour l’émancipation des femmes était inséparable de la lutte de la classe ouvrière, de la lutte pour le socialisme.

    Au Congrès de fondation de la IIe Internationale, Clara Zetkin, une des figures en vue de ce congrès, expliquait que « Les travailleuses qui veulent accédez à l’égalité sociale n’attendent rien, pour leur émancipation, du mouvement féministe bourgeois qui prétend lutter pour les droits de la femme. Le droit de vote sans liberté économique n’est ni plus ni moins qu’un chèque sans provision » . C’est la même Clara Zetkin qui fut à l’origine, en 1910, de la la création de la Journée internationale des femmes.

  • A l’époque où la Fraction de Lutte Ouvrière ne considérait pas que présenter une femme voilée aux élections était une tactique acceptable…

    Tribune de la fraction dans Lutte Ouvrière

    C’est le voile qui exclut
    14 octobre 2003
    La décision du conseil de discipline du lycée Henri Wallon à Aubervilliers d’exclure deux élèves portant le voile, sur fond de relance de l’offensive politique islamiste en cette rentrée scolaire 2003, suscite de vives discussions. Surtout entre enseignants, parents, et plus largement militants de gauche et d’extrême gauche qui pourtant sont contre tout étalage de signes religieux et contre toute ségrégation sexiste à l’école. Au sein du MRAP, du PCF, comme au sein de groupes d’extrême gauche trotskystes, on voit des " féministes ", hommes et femmes, défendre la tolérance au port du voile ! Des camarades des Jeunesses communistes révolutionnaires (liées à la LCR) ont ainsi édité un tract portant pour titre " Pour l’égalité des droits, non à l’exclusion des filles voilées ! " appelant au " Rassemblement contre l’exclusion de Alma et Lila " le mardi 7 octobre devant le lycée Henri Wallon d’Aubervilliers.
    Selon ces camarades, " la lutte contre l’oppression des femmes et contre les idéologies religieuses réactionnaires ne peut se construire par des exclusions ", et d’affirmer que dans un contexte d’offensive du gouvernement et du patronat pour diviser le camp des opprimés, il faudrait rester tous soudés, enseignants et immigrés. Bref, il faudrait user de tolérance, de persuasion, de conviction, d’aucun interdit assimilable à du racisme anti-immigré… Bref de vertus démocratiques dont des militant(e)s du SNES d’un lycée de Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, se mordent les doigts qu’elles aient ouvert la porte à 50 élèves voilées, contre 2 ou 3 il y a quelques années.
    La " démocratie " n’est-elle pas une fausse barbe pour renoncer au combat ?
    Certains, dans la gauche socialiste et communiste, disent surtout défendre l’école laïque, prétendument neutre. Notables et gouvernements de gauche n’ont pourtant guère protégé l’école publique contre l’idéologie catholique dominante, ni par les programmes ni par les subsides détournés vers l’école confessionnelle. Sans parler du maintien du statut spécial de l’Alsace-Moselle. Mais aujourd’hui et avant tout, dans l’affaire du voile, il y a le combat à mener pour la liberté des femmes et contre l’influence de l’extrême droite islamiste qui se cache à peine, derrière le foulard.
    Il ne s’agit pas simplement, comme affirment certains, de respecter des jeunes filles qui seraient attachées à une culture, une tradition, une mode vestimentaire ou des convictions personnelles. Depuis quelques temps, des courants politiques réactionnaires saisissent les opportunités de prendre barre sur le milieu maghrébin qu’ils estiment déstabilisé par le chômage, la misère, l’exclusion et le racisme, sans oublier la politique impérialiste guerrière dans le Golfe et ailleurs. Les islamistes ont choisi de s’appuyer sur des préjugés courants à l’égard des femmes pour se développer. Ils ont fait du voile leur drapeau. On a pu voir le résultat en Iran, en Afghanistan, en Algérie quand ils ont mené leur offensive contre les femmes par des agressions violentes de femmes non-voilées. Il ne faut pas leur céder en France, où ils peuvent aussi imposer aux jeunes filles de passer du " petit fichu " au " grand foulard ", puis au grand voile qui recouvre entièrement le corps et le visage, les yeux seuls vaguement discernables derrière un grillage ! Derrière ce fatras moyenâgeux, il y a la place imposée à la femme, l’enfermement à la maison dans son seul rôle d’épouse et de mère, pour un seul homme qu’elle n’a pas choisi ; il y a ces fameuses règles communautaires selon lesquelles les femmes ne devraient pas aller à l’école, même pas l’école coranique ! De plus en plus, celles qui ne porteront pas le voile seront des mécréantes, des filles méprisables, que de petits caïds de banlieue s’autoriseront à violenter voire assassiner. Si on laisse faire, pour deux jeunes filles réellement volontaires pour porter le voile, des milliers d’autres seront contraintes à le faire par peur des " frères ", même si leurs parents n’avaient nullement le désir de le leur imposer. L’essentiel pour nous est précisément le sort des filles du milieu maghrébin qu’il ne faut pas abandonner aux pressions réactionnaires. Une majorité d’entre elles demande clairement que l’intolérance au voile à l’école continue à les protéger. Raison primordiale de mener le combat pour que l’école garde ce petit avantage sur l’ensemble de la société, de les soustraire autant que faire se peut aux pressions des divisions ethniques, raciales, religieuses et communautaires.
    Ceux dans l’extrême gauche qui défendent le " droit au voile " croient probablement confirmer, comme si besoin était, leur anti-racisme voire anti-fascisme. Un vrai contresens par rapport aux positions de l’extrême droite française qui prêche le " communautarisme ", la différence, la ségrégation. La droite et l’extrême droite mèneraient campagne contre la communauté musulmane et l’Islam ? Au contraire, la droite cherche à s’appuyer sur des milieux traditionalistes et religieux, d’où l’institution récente d’un Conseil de la communauté musulmane qui place la communauté issue du Maghreb sous l’égide des religieux. Raffarin, comme les gouvernants qui l’ont précédé, cherche à éviter de prendre une position claire, abandonne les enseignants et les proviseurs et les contraint à fermer les yeux ou à se battre seuls en assumant tous les risques et les coups.
    Le débat, mais surtout le combat reste à poursuivre. Notre solidarité avec le milieu ouvrier maghrébin ne passe pas par la " tolérance " à ses préjugés, derrière lesquels avancent des courants politiques réactionnaires. Notre combat pour l’égalité entre les sexes passe entre autres par " l’intolérance " au voile à l’école.
    Robert PARIS

  • Bien sûr la lutte pour la liberté des femmes n’a rien à voir avec la prétendue liberté de porter le voile, liberté soi-disant de choisir d’être considérée comme objet dont la vue risquerait d’agiter l’homme !

    C’est à l’homme de se voiler la face si cela lui chante !!!

    Quant à un parti dit révolutionnaire qui présente comme candidat donc comme représentant politique quelqu’un, homme ou femme, qui met sa religion ainsi en avant, cela équivaut à choisir quelqu’un qui porterait le christ clouté sur son morceau de bois en effigie.

    Marx rajouterait :

    "Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé a une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l’auréole."

    • salut robert voila le texte d’un camarade de la fraction qui a intervenu sur le forums des ami de lutte ouvrière.Vérié Ecrit le : mercredi 3 février 2010 à 13:24 Quote Post

      Master
      *****

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      Inscrit le : 8 sep 2007

      Sympathies politiques :
      L’Etincelle ex Fraction LO

      Je suis en tout cas entièrement d’accord (1) avec la motion adoptée par le NPA, qui dénonce clairement le caractère xénophobe de la mission Gérin et ses liens évidents avec la campagne sur l’identité nationale. Et qui dénonce un projet de loi anti burqa, ce que ne fait pas LO.

      Sur le fait de présenter une jeune femme portant le foulard sur une liste, ça me parait une question tactique tout à fait discutable. Dans le contexte actuel, ça me semble même une réponse courageuse à la campagne de stigmatisation islamophobe.

      Il est fort possible que cette jeune femme, bien que prisonnière de préjugés religieux, soit néanmoins très sincèrement féministe et se batte pour les droits des femmes, y compris contre des religieux qui voudraient imposer aux autres ce qu’elle a choisi, elle, librement. C’est du moins ce que disent un certain nombre de femmes. Les gens sont bourrés de contradiction.

      Les réactions quasi hystériques que je peux lire sur ce forum sont tristes. L’attitude à avoir vis à vis des femmes qui portent le foulard est d’ordre tactique et non de principe. La superstition religieuse reculera dans la lutte côte à côte, et non par des injonctions.

      Il me semble que certains confondent l’anticléricalisme petit bourgeois républicain ou anarchiste du 19ème siècle, qui considère qu’il suffit de dénoncer l’obscurantisme pour le faire reculer, et la conception marxiste, dynamique, qui considère que l’obscurantisme recule grâce à l’expérience des classes populaires dans les luttes.
      __
      1) Sauf avec la rédaction ambigue de la première phrase, qui donne l’impression qu’il y aurait une priorité : la lutte pour disposer de son corps d’abord, la lutte contre la burqa ensuite. Alors qu’il n’y a évidemment aucune contradiction ni priorité entre les deux.

      Ce message a été modifié par Vérié le mercredi 3 février 2010 à 13:36

    • Effectivement, aujourd’hui on peut être de la fraction de Lutte Ouvrière et estimer que c’est de l’islamophobie d’être contre présenter aux élections une femme voilée...

      C’est un recul politique considérable.

      Bianco ne souhaitait pas ici se revendiquer de cette position mais seulement nous informer de cette dérive terrible....

      Robert Paris

  • "ça me semble même une réponse courageuse à la campagne de stigmatisation islamophobe."

    Beaucoup de monde est stigmatisé dans cette société : qui ne l’est pas parmi les exploités ?

    Le chomeur ? le SDF ? l’homosexuel ? Le Sans papier ? l’ouvrier ?

    C’est une arnaque de plus que le gouvernement capitaliste nous fabrique.

    La peau de banane consiste à glisser dessus et le NPA lui met les 2 pieds dedans.

    Car effectivement les femmes quelques soient leurs religions ou leurs idées n’ont pas attendu la droite, la Suisse, Bush, Sarkozy ou Besson pour être choquées par la Burka.

    LA Burka n’a rien à voir avec l’Islam, et le voile non plus :
    ce sont des prisons ou on cache les femmes : c’est la continuité d’un viol contre les femmes à qui on refuse tous les droits et en premier celui d’être libre de leur corps et de leur pensée.

    Si toi Bianco ou Vérie, appelez cela une tactique, vous ne valez pas plus cher que les barbus et leur gardien de la "révolution."

    Car au final, vous vous laissez représenter par une femme qui se présente comme une victime, alors que rien ne l’empêche d’enlever ce voile : le courage consisterai pour le NPA de la combattre comme ennemi mortelle des idées socialistes et féministes.

    C’est de la part du NPA et de Vérie une lacheté profonde.

    Si cette femme garde son voile et fait du NPA, une tribune, c’est qu’elle est une militante. De quelle courant ? L’extrème droite.

    Et ce n’est pas la religion qu’elle met en avant, c’est la lutte contre la liberté des femmes et donc contre la révolution sociale des travailleuses et des travailleurs.

    Elle lutte contre l’émancipation mondiale des exploités en se présentant comme voilée dans un pays impérialiste qui va l’utiliser pour en faire une icône de la résistance contre "l’Occident catholique".

    En plus cela vient d’un ex courant révolutionnaire trotskiste.

    Quel courage servir la soupe à l’Etat ! dans son poison de division
    des exploités dans des catégories religieuses, etniques, racistes etc...

    Quel courage de contribuer à fabriquer l’arme qui va servir à détruire le mouvement ouvrier de l’intérieur.

    L’Etat ne pouvait plus faire autant confiance aux syndicats car ils ont perdu en crédit. Donc l’Islam politique est vraiment le bienvenue.

    Relisons vite sur l’échec de la révolution sociale en Iran.

    Vérie lui sait ce qui s’est passé en Iran mais comme beaucoup à LO ou NPA la vérité ne les intéressent pas , mais par contre les élections oui.

  • « Cela signifie, de plus, que la femme d’Orient, qui est la plus bridée dans sa vie, dans ses habitudes et dans sa créativité, esclave d’esclaves, ayant comme l’exigent les nouvelles relations économiques retiré son voile se sentira immédiatement dépourvue de tout appui religieux ; elle aura une soif passionnée de nouvelles idées, une nouvelle conscience qui lui permettra d’apprécier sa nouvelle position sociale. Et il n’y aura pas de meilleur communiste en Orient, pas de meilleur combattant pour les idées de la révolution et pour les idées du communisme que la femme travailleuse émancipée. »

    L.Trotsky discours à l’université des peuples d’Orient .

  • Trotsky Université des peuples d’Orient (extraits) :

    Dans les documents que vous m’avez fournis, j’ai lu quelque chose à propos de l’impression énorme qu’a faite à Kazan une étudiante de votre université, une jeune fille turque : les femmes, certaines âgées et illettrées, formaient des rassemblements autour d’elle. Ce n’est qu’un petit épisode, mais il constitue un indice de profonde signification historique. Le sens, la force et l’essence du bolchevisme résident en ce qu’il s’adresse non pas aux chefs travaillistes mais à la foule, aux laissés-pour-compte, aux masses innombrables et aux plus opprimés parmi les opprimés.

    C’est pourquoi ce n’est pas à cause de son contenu théorique, qui est encore loin d’être assimilé, ou pleinement pensé, mais à cause de son souffle vital libérateur qu’il est devenu la doctrine favorite dans les pays d’Orient. Dans votre journal, on lit des confirmations renouvelées du fait que Lénine est bien connu non seulement dans les saklias du Caucase, mais aussi dans les profondeurs de l’Inde. Nous savons qu’en Chine, des travailleurs, qui n’ont probablement jamais lu de leur vie un seul des articles de Lénine, sont fortement attirés par le bolchevisme, car telle est la puissance du souffle de l’histoire ! Ils ont bien senti qu’il s’agit d’une doctrine qui s’adresse aux parias, aux opprimés, aux écrasés, aux millions et aux dizaines et aux centaines de millions de gens pour qui il n’existe pas d’autre solution historique, pour qui il n’y a pas d’autre voie de salut. C’est la raison pour laquelle le léninisme suscite une aussi fervente réponse dans le cœur des femmes travailleuses - c’est qu’il n’y a pas de catégorie plus opprimée sur terre que la femme travailleuse ! En lisant comment l’étudiante de votre université parlait à Kazan et comment les femmes tatares illettrées se rassemblaient autour d’elle, je me suis rappelé mon récent et bref séjour à Bakou, où pour la première fois j’ai vu et entendu une jeune communiste du Turkestan, où j’ai pu observer dans la salle de réunion plusieurs dizaines, peut-être plusieurs centaines de jeunes filles communistes du Turkestan, voir et entendre leur enthousiasme, la passion de celle, hier encore esclave d’esclaves, qui a entendu les nouveaux mots de libération et s’est éveillée à une vie nouvelle, où pour la première fois, j’en suis venu à une conclusion tout à fait claire en me disant que dans le mouvement des peuples d’Orient la femme jouera un plus grand rôle qu’en Europe et ici [Applaudissements]. Pourquoi ? Très précisément parce que la femme d’Orient est incommensurablement plus entravée, écrasée et embrouillée par les préjugés que ne l’est l’homme d’Orient, parce que de nouvelles relations économiques et de nouveaux courants historiques l’arracheront aux anciennes relations immuables avec une force et une brutalité encore plus grande que pour l’homme. Même aujourd’hui, nous pouvons constater que l’Orient est encore dominé par l’Islam, par les anciens préjugés, croyances et coutumes, mais tout cela se transformera de plus en plus en poussière et en cendre. Tout comme une pièce de tissu moisissante, si vous la regardez d’une certaine distance ; elle semble complète : le motif entier y est, et tous les plis subsistent, mais il suffit d’un mouvement de la main ou d’un courant d’air pour que le tout tombe en poussière. Et de même , en Orient, les vieilles croyances, qui semblent être si profondément enracinées, ne sont en vérité rien d’autre qu’une ombre du passé : en Turquie, le califat a été aboli, et ceux qui ont porté la main dessus n’ont pas perdu un seul de leurs cheveux ; ce qui signifie que les anciennes croyances ont moisi et qu’elles ne représenteront pas un obstacle sérieux pour le mouvement historique des masses travailleuses. Cela signifie, de plus, que la femme d’Orient, qui est la plus bridée dans sa vie, dans ses habitudes et dans sa créativité, esclave d’esclaves, ayant comme l’exigent les nouvelles relations économiques retiré son voile se sentira immédiatement dépourvue de tout appui religieux ; elle aura une soif passionnée de nouvelles idées, une nouvelle conscience qui lui permettra d’apprécier sa nouvelle position sociale. Et il n’y aura pas de meilleur communiste en Orient, pas de meilleur combattant pour les idées de la révolution et pour les idées du communisme que la femme travailleuse émancipée [Applaudissements].

    Camarades, c’est pour cela que votre Université est d’une importance historique universelle. En utilisant l’expérience idéologique et politique de l’Occident, elle prépare un grand levain révolutionnaire pour l’Orient.

  • Le NPA est certes traversé par des débats internes sur cette question mais ses dirigeants ont réaffirmé que « La foi est une question privée qui ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre parti sont sincèrement partagés ».

    Cette affirmation, à elle seule, indépendamment de la participation d’une femme voilée aux listes du NPA est un recul de grande ampleur des positions révolutionnaires sur la religion, "opium du peuple".

    Nous n’avons à perdre que nos chaïnes mais le NPA n’aidera pas à les abattre !!!!

    • Trotsky Université des peuples d’Orient (extraits) :

      Dans les documents que vous m’avez fournis, j’ai lu quelque chose à propos de l’impression énorme qu’a faite à Kazan une étudiante de votre université, une jeune fille turque : les femmes, certaines âgées et illettrées, formaient des rassemblements autour d’elle. Ce n’est qu’un petit épisode, mais il constitue un indice de profonde signification historique. Le sens, la force et l’essence du bolchevisme résident en ce qu’il s’adresse non pas aux chefs travaillistes mais à la foule, aux laissés-pour-compte, aux masses innombrables et aux plus opprimés parmi les opprimés.

  • Marx écrit : « La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre part, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple ».

  • La religion doit être déclarée affaire privée ; c’est ainsi qu’on définit ordinairement l’attitude des socialistes à l’égard de la religion. Mais il importe de déterminer exactement la signification de ces mots, afin d’éviter tout malentendu. Nous exigeons que la religion soit une affaire privée vis-à-vis de l’État, mais nous ne pouvons en aucune façon considérer la religion comme une affaire privée en ce qui concerne notre propre Parti. L’État ne doit pas se mêler de religion, les sociétés religieuses ne doivent pas être liées au pouvoir d’État. Chacun doit être parfaitement libre de professer n’importe quelle religion ou de n’en reconnaître aucune, c’est-à-dire d’être athée, comme le sont généralement les socialistes. Aucune différence de droits civiques motivée par des croyances religieuses ne doit être tolérée. Toute mention de la confession des citoyens dans les papiers officiels doit être incontestablement supprimée. L’État ne doit accorder aucune subvention ni à l’Église ni aux associations confessionnelles ou religieuses, qui doivent devenir des associations de citoyens coreligionnaires, entièrement libres et indépendantes à l’égard du pouvoir. Seule la réalisation totale de ces revendications peut mettre fin à ce passé honteux et maudit où l’Église était asservie à l’État, les citoyens russes étant à leur tour asservis à l’Église d’État, où existaient et étaient appliquées des lois inquisitoriales moyenâgeuses (maintenues jusqu’à ce jour dans nos dispositions (égaies), qui persécutaient la croyance ou l’incroyance, violaient la conscience et faisaient dépendre les promotions et les rémunérations officielles de la distribution de tel ou tel élixir clérical. La séparation complète de l’Église et de l’État, telle est la revendication du prolétariat socialiste à l’égard de l’État et de l’Église modernes L

  • "Le voile est un instrument de soumission des femmes utilisé sous diverses formes et à diverses époques par les trois monothéismes, même si certaines femmes qui choisissent de le porter ne lui donnent pas ce sens. »
    Voilà donc une justification votée au congrès du NPA 2011 (ex LCR, 4ème internationale) pour défendre leur candidate voilée aux dernières élections.

    Alors on peut dire aussi, que les chaines de l’esclavage sont un instrument de soumission mais que certains esclaves qui choisissent de les garder ne lui donnent pas ce sens.
    Ou bien la barbe qu’il faut tailler obligatoirement dans une entreprise comme Eurodisney , est une soumission et que celui qui décide ou choisit de la couper ne lui donne pas ce sens.

    Mais à l’inverse celui qui veut enlever ces chaines ou garder sa barbe, est mort ! ou persécuté à vie.
    Et bien a Disney, dès qu’un collègue en voit un autre avec des poils qui poussent, sa 1er réaction ce n’est pas de savoir s’il le fait car ça lui va bien mais s’il est en conflit avec sa hierharchie.

    Porter la barbe a Disney ou un maquillage trop voyant, n’est pas une affaire privé mais une question "publique" tranchée par le patron.
    D’ailleurs quand on se fait embaucher, tous les amis, la famille, et les gens qui nous connaissent de vue, savent qu’il s’est passé quelque chose, rien qu’en regardant notre tête !
    Je peux faire semblant d’oublier tout ça mais la réalité existe indépendamment de mes souvenirs.

    La LCR a perdu la mémoire : personne sur cette terre ne choisit sa condition sociale et celle de la femme est la moins "choisie" et la plus subie.
    Le NPA se situe nettement du coté des esclavagistes des patrons et de tous les fascismes.
    L’exploitation et la soumission des femmes les interrogent juste : "est ce que le fouet de l’Homme et du Propriétaire, déchire la peau aussi bien sur cette femme que sur celle ci ?"
    "Est ce que l’excision est un acte barbare ou délicat : ca dépend des traditions"
    Je fais parler un parti anti....humain imaginaire, mais je pense vraiment que ce parti voit le jour avec le NPA.

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