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Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Angleterre..., la crise rebondit en Europe

samedi 6 février 2010, par Robert Paris

Les suites de la crise en Europe et dans le monde

La crise est repartie en Europe. Les bourses replongent. Les Etats sont au bord de la faillite. Les plans d’austérité arrivent... L’économie ne repart pas.

D’où vient cette réplique de la crise de 2008 ?

Tout d’abord, la crise mondiale n’est en rien résolue.

Elle n’a été que bloquée par l’intervention massive des Etats et des institutions financières en transférant massivement l’endettement privé au secteur public. Ce dernier est maintenant dans le rouge.

Les Etats comme la Grèce, l’Espagne ou l’Irlande sont les premiers frappés. Mais l’Angleterre ou la France suivent.

La politique des USA a consisté à miser sur le couple USA-Asie pour transférer aussi une partie de leur propre crise sur l’Europe, notamment en jouant le dollar contre l’euro.

L’Europe a une faiblesse fondamentale : pas d’Etat unique malgré une monnaie unique.

Cela signifie que l’euro est mis en cause par les politiques nationales divergentes des Etats.

L’Europe va donc plonger ...

Obama joue l’Europe à la baisse en déclarant en Chine que le monde c’est désormais les USA et la Chine et malgré la bonne figure que tentent toujours de lui faire les dirigeants européens, la guerre est déclarée !

Jour après jour, il apparaît de plus en plus clair que des banques et des fonds spéculatifs américains jouent l’éclatement de la zone euro : d’abord la Grèce avant le Portugal, l’Espagne, etc. Pas par idéologie, mais pour empocher un maximum de bénéfices, à l’image d’un Georges Soros qui, en 1992-93, a eu la peau de la lire italienne et de la livre britannique et a failli avoir celle du franc français… Devenu immensément riche, le banquier américain prêche désormais la moralisation du capitalisme.

Le problème est qu’il ne sert plus à rien d’expliquer que la faillite de la Grèce est totalement improbable. Les marchés sont entrés dans une zone où la rationalité n’est plus de mise. Les rumeurs les plus folles circulent, les banques calculent déjà leurs pertes en cas de défaut de la Grèce, la panique s’étend d’heure en heure, alimentée par des déclarations boute feu, telle celle du gérant obligataire américain, Pimco, qui recommande « de se tenir à l’écart de la zone euro »… Résultat : l’euro et les bourses plongent et la Grèce et ses citoyens payent le prix fort.

Preuve que l’on est dans l’irrationnel le plus total : l’écart de taux d’intérêt (« spread »)entre la Grèce et l’Allemagne, la signature la plus sûre de l’Union, sur les emprunts à deux ans, a atteint 550 points de base, et 370 sur les emprunts à dix ans, du jamais vu ! Les marchés exigent désormais d’Athènes des taux d’intérêt deux fois supérieurs à la moyenne des pays émergents…

De même, le taux des CDS sur la Grèce s’envolent. De quoi s’agit-il ? Il faut savoir que le marché Goldman-sachs des « credit default swap », c’est-à-dire l’assurance qu’un prêteur contracte pour se prémunir contre un défaut d’un État à qui il a prêté de l’argent, s’est autonomisé : on peut acheter et vendre des CDS sans acheter le titre d’emprunt qui va avec, et en fonction de la demande et de l’offre, le taux d’intérêt appliqué au CDS varie à la hausse ou à la baisse. Ce taux permet de savoir si le marché pense qu’un État va faire défaut. Or, vendredi, le CDS grec était à 428 points de bases, un niveau là aussi sans précédent, alors que celui du Liban n’était qu’à 255, celui de l’Égypte, à 263 ou celui du Maroc à 113, des économies dont la solidité n’est plus à démonter... Plus inquiétant, le spread sur les emprunts et les CDS portugais et espagnol suivent aussi une pente ascendante.

Que se passe-t-il réellement ? Selon des informations fiables que j’ai obtenu vendredi, émanant à la fois d’autorités de marché et de banques, une grande banque d’investissement américaine (qui a bénéficié du plan de sauvetage des banques US) et deux très importants hedge funds seraient derrière les attaques contre la Grèce, le Portugal et l’Espagne. Leur but ? Gagner un maximum d’argent en créant une panique qui leur permet d’exiger de la Grèce des taux d’intérêt de plus en plus élevés tout en spéculant sur le marché des CDS, un marché non régulé et totalement opaque, afin là aussi de les vendre plus cher qu’ils ne les ont achetés. Pourquoi ne pas citer les noms ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un faisceau de présomptions qu’un tribunal risque de juger insuffisant en cas de procès. Et comme le dit un opérateur de marché : « on ne joue pas avec ces gens là ».

D’après mes informations, les deux hedge funds qui tiennent l’essentiel du marché grec des CDS ont été furieux de n’avoir reçu que 2 % du dernier emprunt grec (lancé le 25 janvier, pour une durée de 5 ans, il a recueilli 25 milliards d’euros de demande, pour 8 milliards finalement levés). Comme ils ont acquis beaucoup de CDS, il leur fallait, pour garantir leurs gains (en cas de chute des taux desdits CDS), mettre en face du papier, c’est-à-dire des emprunts d’État (ce qu’on perd sur un CDS, on le gagne ainsi sur l’emprunt et réciproquement). Car ils ont un gros problème : pour l’instant, ils ne peuvent pas vendre ces CDS sinon ils feraient eux-mêmes baisser les cours. Pour montrer leur force de frappe, et faire grimper encore les CDS, ils attaquent donc la Grèce en créant de la panique : « les CDS, c’est un puits sans fond : avec 200 millions de dollars, vous jouez comme si vous aviez un milliard de dollars », explique un analyste de marché. Même jeu pour la banque d’investissement américaine qui espère, à terme, pouvoir prêter directement de l’argent à une Grèce devenue incapable d’emprunter sur les marchés. Une fois le pays à genoux, elle ira voir le gouvernement pour lui proposer un prêt à un taux évidemment prohibitif…

Afin d’accroître la panique, ces hedges funds et la banque d’investissement américaine se sont mis à vendre à tour de bras de l’euro, suivis par des investisseurs tétanisés. Si l’euro baisse, n’est-ce pas parce que la zone euro va éclater ? Ce qui justifie que l’on exige des taux d’intérêt toujours plus hauts de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne… Hier, la monnaie unique a presque atteint 1,36 dollar : en moins de quinze jours, il a perdu dix cents, quinze cents depuis deux mois. Une glissade qui ne correspond à rien, mais qui, effet collatéral, donne de l’air à l’économie européenne : plus l’euro baisse, plus les produits made in eurozone deviennent attractifs. « Une très bonne nouvelle dans ce marasme », ironise un analyste.

050611_tipEuroDollar_hd_hmedium Face à une telle attaque, l’Union européenne ne peut plus rester l’arme au pied. Elle doit essayer de calmer les marchés en leur faisant comprendre qu’ils sont victimes de spéculateurs et qu’ils risquent de perdre beaucoup en les suivant. Si le message est entendu, nos deux hedge funds et la banque américaine « vont se retrouver en culotte », affirme un opérateur de marché… Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a ironisé, jeudi, sur les inquiétudes des investisseurs : « savez-vous que le FMI s’attend à un déficit budgétaire de 6 % du PIB en 2010 pour les seize pays de la zone euro ? D’autres grandes nations industrielles, le Japon comme les États-Unis, sont à lus de 10 % ». Un langage que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre.

Il devient aussi nécessaire que l’Union affirme sa solidarité sans faille avec les pays attaqués. L’heure n’est plus au rappel du traité de Maastricht qui interdit que l’on vienne au secours d’un État membre de la zone euro. Si les investisseurs ont la garantie absolue que la Grèce ne coulera pas, le calme reviendra. L’Allemagne, jusqu’ici très réticente à affirmer cette solidarité, commence à comprendre que l’euro est désormais en danger : jeudi, Angela Merkel, la chancelière allemande, a estimé, à Paris, qu’il fallait mettre en place « un gouvernement économique de Vingt-sept ». Berlin et Paris feront donc des propositions communes lors du sommet du 11 février. Enfin, il faut aller plus loin dans la régulation : Michel Barnier, le futur commissaire européen au marché intérieur, m’a confirmé hier qu’il avait l’intention de proposer une directive « sur les marchés des produits dérivés (dont les CDS), dont 80 % échappe à tout contrôle alors qu’ils représentent plus de 600 000 milliards de dollars dans le monde. Il faut inverser cette proportion ».

Les marchés ont une nouvelle fait la preuve qu’ils ne comprennent qu’un langage : celui du pouvoir, brutal de préférence.

suite à venir...

Sur le net :

« Ça va plus vite que prévu. » Tels sont les mots lâchés par Paul Jorion dans son dernier Temps qu’il fait à propos des nouvelles métastases de crise apparues en Grèce, au Portugal, en Espagne. Le mal désormais ronge dangereusement l’Europe et la zone euro.

Nous avions ici même tenté d’analyser les successives phases de l’irréversible effondrement en cours. Et en particulier la phase III sur la défaillance des puissances publiques. Nous y voilà en plein !
Un scénario totalement prévisible… et imprévu

Les signaux d’alarmes (Islande, Dubaï..) étaient-ils si marginaux ou si lointains pour que les gens de pouvoir continuent comme si de rien n’était de plastronner sur des signes de fin de crise et de reprise totalement illusoires ?

Après avoir lâché des milliards de milliards pour sauver un système financier exsangue, s’être échinées à colmater les brèches d’une économie réelle à la dérive à grands coups de plans de relance stériles, faut-il s’étonner de voir les « puissances » publiques vaciller sous le poids de leurs dettes abyssales ?

Maintenant que ces idiots ont grillé sans compter leurs principales cartes, quelles sont celles qui leur restent à tirer de leurs manches pour sortir du bourbier où ils s’enfoncent ?

Vont-ils couper les branches pourries ? Mais alors ce serait précipiter l’éclatement de la zone euro et un séisme mondial aux conséquences incalculables.

Les branches les moins atteintes (« saines » seraient un bien grand mot ! ) comme l’Allemagne ou la France vont-elles finalement voler au secours des malades ? Mais avec quoi ? Quelles poudres de perlimpinpin miraculeuses ? Quelles dettes publiques supplémentaires ?

Coincés !
Des Diafoirus grotesques dépassés par les évènements

Face à ces enchaînements catastrophiques, quel remède de cheval ? Quelle potion magique ? Depuis maintenant plus de deux ans que cette crise a éclaté, RIEN ! Aucun diagnostic un tant soit peu lucide. Aucune décision d’envergure. Aucune correction de trajectoire d’avenir.

Justes des saignées financières et sociales à la pelle, des formules ampoulées et creuses pour masquer leur impuissance, des augures hilarantes (rappelez-vous, ces fameux et ténébreux fonds souverains qui devaient sauver notre pauvre monde).

Récemment réunis à Davos, nos grotesques Diafoirus ont continué à s’agiter en toute inutilité, clamant que le capitalisme n’avait pas d’alternative, que le malade était plus imaginaire qu’il n’y paraît, que le moribond était un tout petit peu moins moribond que prévu.
Une agonie désormais irréversible

Pas besoin d’être grand clerc ni de se perdre dans leurs logorrhées d’initiés déconfits pour comprendre et éclairer ce qui va désormais advenir. Les métastases vont inexorablement poursuivre leurs œuvres de destruction, faire imploser à terme la zone euro. Et progresser sans pitié vers d’autres corps souffrants : la Grande-Bretagne et jusqu’au cœur même de l’empire : les Etats-Unis d’Amérique et leur zone dollar.

Le mal est désormais bien trop avancé pour pouvoir être enrayé. La tête (nos Diafoirus) trop déjantée pour réagir. Mais aussi trop solidement enracinée pour être amendée, corrigée, remplacée.

Nous sommes dans le cul-de-sac d’une agonie irréversible.Tout ce que nous pouvons espérer désormais, c’est que cette agonie ne se prolonge pas trop, que la bête meurt au plus vite. Les souffrances ? Nous n’y échapperons plus. Autant souhaiter les abréger dans la durée.

Quant à nous, quelle attitude ? Nous abandonner à l’angélisme d’un Yunus, prix Nobel d’économie, qui trouve quelques vertus à la crise qui nous ronge ? Céder au fatalisme finalement assez confortable d’un Žižek, « philosophe radical », pour qui toute lutte est vaine face à l’idéologie dominante ?

Ou alors, essayer peut-être de continuer à préparer, avec modestie et sans nous préoccuper d’aléas météorologiques qui nous échappent totalement, les jardins hospitaliers de demain. Pour après la tourmente. Sur leurs ruines. Oui, oui, je sais, il en faut, de la constance !

Messages

  • La dégradation récente de la note attribuée à la Grèce et la mise sous surveillance négative de l’Espagne et du Portugal par les agences de notation, ainsi que les discussions autour du Grand Emprunt (cf. mon éditorial du 12 novembre 2009) ont mis en lumière la problématique de l’endettement des Etats.

    Rappelons d’abord les faits en ce qui concerne la Grèce. Le 8 décembre, l’agence Fitch abaissait la note à long terme de la Grèce de A- à BBB+ avec une perspective négative. Sa décision était motivée par l’augmentation de l’endettement public qui dépassera 130 % du PIB d’ici 2 ans, propulsée à la hausse par une détérioration accélérée des finances publiques : le déficit passant de 7,8% en 2008 à 12,7% en 2009, avec une prévision de 12, 2% pour 2010.

    A travers ces chiffres, on a une illustration claire de « l’effet boule de neige » de la dette. Les implications de la croissance de celle-ci sur le déficit budgétaire sont évidentes : la hausse des charges financières (intérêts et remboursement du principal) provoque un accroissement du déficit public, qui lui même entraîne une augmentation de la dette, etc. Rien que pour cette année, le versement sur la dette grecque va représenter 5% du PIB national !

    Dans le même ordre d’idées, la dégradation de la note de la Grèce a des effets « procycliques ». En effet, le coût des emprunts souverains va augmenter, suite à l’abaissement de la note (actuellement 5, 01% contre 3,21% pour l’Allemagne), ce qui va augmenter le déficit budgétaire donc l’endettement futur, avec à la clef une nouvelle dégradation de la note grecque, etc.

    Cette triste situation n’est pas l’exception en Europe, car 7 pays de l’Union Européenne ont subi des révisions de notation en 2009, à savoir : la Grèce, bien sûr, mais aussi l’Irlande (baisse de 2 « notches » de AA+ à AA-), la Lettonie, l’Estonie, la Hongrie, le Portugal et l’Espagne (avec un « notch » d’abaissement pour chacun).
    Quant aux autres pays, ils ne sont pas à l’abri de pareilles déconvenues, que ce soient la Grande- Bretagne, l’Italie ou même les Etats- Unis. En ce qui concerne la France, elle est aussi sous surveillance, dans la perspective du lancement du Grand Emprunt, qui va aggraver notre endettement, déjà supérieur à 75%. Déjà, la meilleure note (AAA) est limitée à 14 pays souverains (dont le Luxembourg et le Liechtenstein). La France est encore dans cette catégorie mais pour combien de temps ? Le 7 décembre, un emprunt à 10 ans subissait un taux d’intérêt de 3,44%, contre 3,21% pour l’Allemagne, référence habituelle pour les emprunts souverains de la zone euro.

    Parmi les critères de notation des agences et donc de l’ampleur des taux d’intérêt pratiques sur la dette publique, il y a deux éléments essentiels : l’évolution future du taux d’endettement, en pourcentage du PIB, et les « actifs » susceptibles de garantir les emprunts. Par exemple, le Japon a un taux très élevé (190%), mais les avoirs financiers des ménages nippons représentent environ 290 % du PIB ! Dans l’histoire, la France a connu des situations plus difficiles : le taux d’endettement a dépassé 150%, sous Louis XIV et 200%, à la fin des années 40. Cependant n’oublions pas que ce ratio ne s’élevait qu’à 30%, sous Giscard et que notre endettement n’a fait que croître depuis la fin des années 80, en parallèle avec un budget en déficit constant depuis 1979.

    Et c’est là notre problème. Sans rétablissement d’un budget excédentaire, il est impossible de stopper la hausse de l’endettement. Or le déficit budgétaire sera encore supérieur à 3% en 2014, selon les prévisions du Ministère des Finances ! Sans réel effort sur les dépenses publiques (Etat, Collectivités territoriales et prestations sociales), la tâche s’avère impossible.

    Dans ces conditions, il faut s’attendre à une dégradation de la note de la France, dans les prochaines années.

    Bernard Marois

  • Vers une crise systémique des finances publiques ? La Grèce n’est qu’un signe avant coureur.

    athens-420x0.1266899557.jpgSi la crise des institutions financières semble être en passe de se résoudre, en tous cas pour les grandes institutions, une nouvelle crise financière est en train de prendre de l’ampleur : celle des finances publiques.

    La Grèce a trafiqué sciemment et avec l’aide des banques ses chiffres d’endettement. Elle atteint un niveau record d’endettement par rapport à son Produit National Brut, lui-meme grossièrement sous-estimé vu l’importance de son « économie parallèle ».

    Le Premier Ministre Papandreou a expliqué qu’il souhaitait simplement « se financer aux mêmes conditions que les autres pays de la zone Euro ». Ce manque de réalisme à la veille d’une opération d’émission d’obligations internationales montre a quel point les autorités grecques vivent en dehors de la réalité. Le rendement des obligations existantes de la Grèce se traitent a un niveau de 6.1% alors que celles de l’Allemagne, le meilleur crédit de l’Europe, se traitent a 3.9%. Or la Grèce doit refinancer € 20 milliards sur les 300 en cours d’ici la fin du mois de mai. La Commerzbank vient de publier un calcul qui établit cette dette à € 400 milliards. Bref, on nage en plein délire.

    Sommes nous bien surs que la Grèce est le seul pays concerné ? L’endettement de l’Italie est à peu prés au même niveau. La plupart des pays de la Zone Euro sont au-delà du ratio de 60% prévu dans le cadre du Pacte de Stabilité. On va blâmer la crise : elle a certes aggravé la situation, non pas tant dans le soutien des banques que dans les programmes de relance économique. L’Europe est déjà considérée comme une zone a problèmes par les investisseurs, et la baisse de l’Euro, bienvenue pour des raisons commerciales , reflète un manque de confiance dans la zone Euro et dans la manière dont le problème a été traité au niveau européen.

    Mais la tache d’huile s’étend : depuis la fin de 2009, la marge des dérivés sur crédits de l’Allemagne, la Grande Bretagne et les Etats-Unis a double. En clair, pour se protéger du risque de crédit que représentent les Etats-Unis, le marché demande 0,6% contre 0,3% il y a trois mois. Le déficit budgétaire américain a dépassé $ 12 billions. La Grande Bretagne est en pleine débâcle budgétaire. L’Allemagne elle-même voit son CDS augmenter. Si l’on y ajoute la Japon, dont l’endettement public atteint 200% de son Produit National Brut, on mesure l’ampleur d’un risque systémique pour les pays Occidentaux, dont l’endettement a quasiment doublé depuis 2000.

    Même si ceci pose des questions inquiétantes sur le marché des Credit Default Swaps (CDS), ils ne sont pas responsables d’un manque généralisé de discipline fiscale qui a rendu certains pays vulnérables avant même la crise financière.

    Ce sont les pays émergents qui, de manière paradoxale, font figure de bon élève avec un taux d’endettement par rapport au PIB qui n’a quasiment pas augmente depuis 2000. Mais une crise des finances publiques des pays industrialisés les affecterait immédiatement, que ce soit justifié ou non.

    C’est donc dès maintenant un signal d’alarme qui traverse l’ensemble du marché des dettes « souveraines », le plus grand marché du monde. L’Austérité est maintenant a l’ordre du jour, et sans échappatoire. Finies les réductions fiscales ou les dépenses somptuaires. Finie la course a la Lune. Nous devons abandonner nos illusions : il n’y aura aucun moyen de nous protéger de cette déferlante. Nous avons encore la possibilité de diminuer le risque en prenant des décisions difficiles, certes, mais vitales. « Nous vivons une ère de risque systémique sans précédent », déclare Riskmetrics.

    La Grèce est le Lehman Brothers des finances publiques : elle ne peut cependant tomber en faillite. Mais sa crise n’est que la première d’une crise systémique. Il faut agir avec détermination et transparence : la dette publique de l’OCDE atteint maintenant 90% du PNB. C’est proprement insoutenable. C’est en coordonnant ces efforts que nous arriverons à éviter la catastrophe. Cette fois, au niveau mondial le Fonds Monétaire International est le forum tout désigné.

  • Jeunes de 15 à 25 ans dans 19 pays européens – emploi, inactivité, chômage
    Evolutions entre 2007 et 2010 – en points : ICI.

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