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Que se passe-t-il en Algérie ?

samedi 6 mars 2010, par Robert Paris

Des grèves,une multiplication des conflits sociaux et des émeutes, des situations explosives, un prétendu retour des attentats, puis un responsable de la police assassiné, des affrontements du gouvernement algérien avec l’Etat français en même temps que des tractations avec l’Etat chinois.... décidément, il se passe quelque chose de neuf et on ne nous a pas tout dit !!!!

Le gouvernement essaie de démobiliser la contestation sociale en lâchant un peu d’argent. Des régularisations tous azimuts de milliers de travailleurs en Algérie, des cadeaux fiscaux et autres relèvements de pensions sont accordés actuellement par le gouvernement Ouyahia qui ne lésine pas sur les moyens financiers pour apaiser une situation délicate pour des millions d’Algériens. Le gouvernement dirigé par Ahmed Ouyahia a décidé de mettre la main à la poche, au regard des sommes d’argent qu’il doit débourser pour débloquer des situations, souvent tragiques, qui ont pourtant duré des années. Ainsi, et à quelques jours d’intervalle, il a mobilisé plus de 26 milliards de dinars pour le paiement d’arriérés salariaux à quelque 21 822 travailleurs restés sans salaires depuis 2001. Il s’agit de travailleurs compressés durant les années 1990, suite à la dissolution de leurs entreprises, et qui ont tenté vainement d’obtenir le paiement de leurs arriérés de salaires. Pour se faire entendre, ils ont multiplié grèves de la faim, sit-in, manifestations pacifiques, sans obtenir gain de cause. A cette mesure salutaire, il convient d’ajouter la décision de relever l’allocation forfaitaire de solidarité (AFS) de 1 000 à 3 000 DA, à partir du 28 février prochain, soit le triple du traitement accordé jusqu’à aujourd’hui.

Environ 750 000 personnes démunies bénéficiaires de l’AFS (versée mensuellement aux catégories sans revenu) percevront l’augmentation de leur pension, qui sera portée de 1 000 DA à 3 000 DA, à partir du 28 février, a indiqué hier le directeur général de l’ADS, Djamel Bensenan. A cela il faudra également ajouter 1,5 milliard de dinars qui seront déboursés mensuellement par l’Etat pour permettre aux plus démunis de vivre décemment en Algérie.

Mais rien ne prouve que cela suffise pour désamorcer la colère sociale...

Comment le gouvernement envisage-t-il cette fois de gérer une situation sociale explosive. la dernière, on se souvient que c’est l’islamisme intégriste qui a été instrumentalisé pour faire face à la situation sociale. Et cette fois, que nous réserve-t-on ?

Le patron de la police algérienne a été assassiné, à Alger, par l’un de ses collaborateurs qui a ensuite retourné son arme contre lui. Un crime survenu jeudi lors d’une réunion au siège de la Direction générale de la sûreté nationale. D’après la presse algérienne, le meurtrier d’Ali Tounsi, en poste depuis seize ans, répondrait au nom de Chouib Woustache, une information cependant toujours non confirmée, vendredi, par les autorités.

Selon le ministère algérien de l’Intérieur, la mort d’Ali Tounsi se serait produite lors d’une séance de travail durant laquelle le chef de la division héliportée de la police algérienne, apparemment pris d’une crise de démence, aurait ouvert le feu sur le chef de la police avec son arme de service.

Son forfait commis, l’assassin présumé aurait aussitôt retourné l’arme contre lui en « se blessant gravement », avant d’être hospitalisé en toute hâte. Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte afin de tenter de « déterminer les circonstances de ce douloureux événement », font valoir plusieurs sources policières médusées par les circonstances du drame bien que prudentes quant à la version distillée du siège de la sûreté nationale aux couloirs des ministères régaliens.
[Décathlon Nabaiji IBA [campagne] ]

Selon le quotidien francophone El Watan, l’officier, bien qu’aguerri, pris d’une incontrôlable colère, aurait également tiré sur tous ses collègues présents lors de cette séance de travail. D’après le quotidien arabophone El Khabar, le présumé forcené, cadre respecté de la police, aurait fait feu sur Ali Tounsi à l’issue d’un vif échange où il aurait été question de sa possible éviction.
« Des transactions douteuses »…

La presse locale s’est en outre fait l’écho de ce qu’une enquête aurait été récemment ordonnée par le patron de la police sur de supposés contrats passés avec des fournisseurs de pièces de rechange d’hélicoptères et de matériel informatique.

De troubles contrats censés révéler l’implication du meurtrier dans « des transactions douteuses »… Là encore, cette version des faits, telle que distillée par les médias algériens, n’a pas trouvé, pour l’instant, le moindre début de confirmation.

Quel que soit le mobile de ce meurtre, le gouvernement se contente pour l’heure du service minimum en célébrant la mémoire du disparu. C’est le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, qui s’y est collé malgré les dissensions parfois observées entre celui-ci et son ancien chef de la police.

Le premier flic d’Alger a tenu à souligner « le patriotisme de feu colonel Ali Tounsi, compagnon d’armes et cadre valeureux ». L’infortuné Ali Tounsi, ancien patron de la gendarmerie, avait été nommé à la tête de la police en 1994, trois ans après la suspension du processus électoral alors que le Front islamique du salut s’apprêtait à prendre le pouvoir par les urnes. Un moment où les violences entre groupes armés islamistes – dont certains très nébuleux, à l’origine toujours incertaine – et forces de l’ordre avaient atteint leur paroxysme.

Sous ses ordres, la sûreté nationale était parvenue, fin 2009, à déployer, à Alger, près de 40.000 policiers – contre 23.000 en 2008. Le défunt chef de la police avait prévu de porter les effectifs de ses forces à 200.000 hommes, fin 2010, contre 140.000 trois ans plus tôt.

Algérie vent de colère
Salaires, retraites, logement : les problèmes ne diffèrent guère, des deux côtés de la Méditerranée. Mais ici, on découvre un pays en ébullition, avec des grèves à répétition, des émeutes sociales, de nouvelles organisations syndicales combatives, et une jeunesse à l’avenir barré par les politiques libérales menées sous la férule du FMI.

Envoyé spécial.

Après dix jours de grève, du 4 au 14 janvier, les 6 500 salariés de la SNVI (entreprise de fabrication de camions et d’autobus), située dans la zone industrielle de Rouïba, à 20 kilomètres d’Alger, ont repris le travail. Les pouvoirs publics ont accepté de geler le projet de loi sur le départ à la retraite et d’ouvrir des négociations sur les salaires. Pourtant, certains employés de l’entreprise ne décolèrent pas. « Les gars (les syndicalistes) ont cédé trop vite. On va encore se faire flouer », dit Slimane. Jeudi 14 janvier, c’est dans une ambiance tendue que les salariés ont voté la reprise du travail. M. Messaoudi, secrétaire de l’union locale UGTA de la zone industrielle de Rouïba, se dit « optimiste », parce que « derrière tout arrêt de travail suivi massivement, il y a toujours des concessions. On va arracher ce qu’on doit arracher lors des négociations », explique-t-il. Non sans avertir que si l’État ne tient pas parole, la grève reprendra.

La montée en puissance des syndicats autonomes

En fait, le recul gouvernemental obéissait à des calculs plus terre à terre. Le premier concerne le sort de l’UGTA. Depuis que la centrale syndicale a signé un pacte social en 2002 (reconduit chaque année) avec le patronat et l’État (propriétaire encore de plusieurs entreprises), privilégiant le « dialogue social » pour prévenir les conflits, l’UGTA a perdu du terrain. Elle doit compter avec la montée en puissance des syndicats autonomes. D’autre part, craignant que la zone industrielle ne soit, comme en octobre 1988, le point de départ d’un mouvement social – qui avait balayé alors le régime à parti unique –, les pouvoirs publics ont peut-être choisi de calmer le front social le plus chaud. Pourtant, vingt-deux ans après, la situation a bien changé. Le terrorisme islamiste, qui a touché de nombreux syndicalistes, a modifié la donne et les comportements, facilitant les réformes imposées par le FMI (1995-1998). À l’échelle nationale, 1 100 entreprises publiques ont été dissoutes et plus de 400 000 salariés ont été licenciés. Au niveau de la zone industrielle, où sont implantées 160 entreprises, les effectifs sont passés de 70 000 salariés à moins de 30 000 aujourd’hui. La SNVI, qui fabriquait plus de 40 000 camions, bus et minibus, en produit moins de 5 000 dorénavant. De 18 000, ses effectifs sont passés à 6 500, dont un tiers en CDD. « C’était en pleine période terroriste et de massacres de civils, se souvient Salim. Faire grève à l’époque, c’était faire le jeu du terrorisme islamiste, nous disait-on. » Reste que l’alibi terroriste a fonctionné. Pire, libéralisation oblige, les entreprises publiques algériennes devaient se mettre à niveau, savoir faire des économies, effacer leurs dettes afin d’assainir leur situation financière en vue – c’était le non-dit de ces réformes libérales – d’être privatisées  !

Les dettes  ? Un terme qui fait bondir un ancien cadre de l’entreprise. « Elles ne sont pas dues aux mauvaises performances de la SNVI, confie-t-il. Dans les années 1970, sous le régime socialiste, et même dans les années 1980, l’entreprise ne se bornait pas à payer uniquement les salaires. Elle remplissait d’autres fonctions sociales  : la construction de logements pour ses salariés, leurs loisirs, leurs vacances, et même des complexes sportifs, comme dans l’ex-RDA. Tout cela n’existe plus aujourd’hui », regrette-t-il. La stratégie de développement lancée à coups d’investissements colossaux dans les années 1960 et 1970, fondée sur des pôles industriels à Alger, Arzew (Oran), Constantine et Annaba, qui avait modifié le paysage algérien, fait reculer l’exode rural et réduit sensiblement le chômage, semble appartenir à une autre époque.

Signe des temps, aujourd’hui, tout autour de cette zone industrielle, les villes de Rouïba, de Réghaïa, Zemmouri, dans le département de Boumerdes, autrefois prospères, s’appauvrissent et implosent sous le poids du nombre. Sous l’effet conjugué des réformes libérales, de l’exode massif provoqué par le terrorisme islamiste, du séisme de mai 2003 (plus de 3 000 morts et plus de 100 000 logements et habitations détruits ou endommagés), les bidonvilles et l’habitat précaire, sur fond de développement d’un urbanisme anarchique, prolifèrent. Dans la banlieue de Réghaïa, on a recensé 3 115 baraques abritant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Cette urbanisation du pauvre menace le marais côtier de Réghaïa, avec son lac en bordure de la Méditerranée, pourtant site protégé, ainsi que les terres agricoles.

Stagnation des salaires, hausse du chômage

Aujourd’hui, en dépit de la reprise du travail dans la zone industrielle de Rouïba, mais aussi à ArcelorMittal (voir article), le pouvoir algérien n’est pas au bout de ses peines. La qualification de l’équipe algérienne de football en Coupe du monde et ses victoires lors de la CAN (Coupe d’Afrique des nations) ne se sont pas traduites par ce répit social tant escompté par les autorités algériennes. « Le foot n’a pas rempli tout à fait sa fonction d’opium du peuple », dit-on à Alger. Preuve en est, au lendemain d’une folle nuit – des dizaines de milliers d’Algérois ont dansé et chanté pour fêter la victoire de leur équipe contre celle de Côte d’Ivoire –, les syndicats de taxis se sont mis en grève pour deux jours, créant une anarchie pas possible dans une ville où les transports en commun laissent à désirer. Ils protestaient contre la décision du gouvernement d’octroyer de nouvelles licences de taxis qui risquent, selon eux, de réduire leur activité, et contre une imposition jugée pénalisante dont ils demandent la révision à la baisse. « Ils ont raison », dit ce retraité qui, avec une pension de 18 000 dinars (180 euros) a beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Alors que par ailleurs, la grève des praticiens de la santé et des paramédicaux, qui dure depuis plus d’un mois, se poursuit.

Dans l’Algérie de 2010, la paupérisation et le dénuement social sont visibles à l’œil nu. Le marché informel se développe, ainsi que les zones de non-droit, la prostitution et la drogue. Les affaires éclaboussant des ministres et des hauts responsables d’entreprise (Sonatrach, onzième compagnie de pétrole au monde), s’étalant à la une de la presse algérienne, sont dans toutes les bouches. Et ce, dans un contexte de flambée des prix des denrées de base sans précédent  : plus de 17 % pour les fruits et légumes et plus de 9 % pour les autres produits alimentaires. Alors que les salaires stagnent et que le chômage reste à un niveau élevé, surtout parmi les jeunes diplômés, victimes d’un ascenseur social en panne. Nasser a trente ans. Et toujours pas de travail. Sa licence de sciences économiques « ne lui sert à rien », dit-il. Il enchaîne des stages de formation spécialisée dans la gestion dispensés par des organismes privés, nés dans la foulée de la libéralisation économique. Comme beaucoup de jeunes, il songe à partir. « Parfois, j’ai envie de devenir un haraga (ceux qui brûlent), mais je n’en ai pas le courage. » Les garde-côtes algériens ont maintes fois secouru en pleine mer des haragas embarqués sur des Zodiac, voire de simples barques, pour rejoindre les côtes espagnoles ou italiennes munis de pauvres gilets de sauvetage et de téléphones portables. Parfois, la mer rejette des cadavres. L’un d’eux a ému l’Algérie entière  : dans son téléphone, il y avait un message à sa copine italienne, dont la photo se trouvait parmi ses papiers protégés par du plastique. Et quand ces haragas réussissent à passer, il arrive que l’événement soit fêté dans leur quartier.

Omar, vingt-huit ans, en est un. Il a été repêché au large d’Oran par des garde-côtes algériens. Présenté devant un tribunal, il a écopé de trois mois de prison avec sursis. « Hamdoulilah (Dieu merci), je suis vivant. J’ai vu la mort de près », explique-t-il. Pour payer le passeur (1 000 euros), il a emprunté, vendu des vidéos au marché noir, du petit matériel électroménager de contrebande. Aujourd’hui, il dispose d’une allocation mensuelle de 15 000 dinars pour une durée d’un an, dans le cadre du dispositif préemploi mis en place par les autorités pour endiguer le chômage des jeunes. « C’est mieux que rien », commente-t-il. Mais tous les jeunes n’en bénéficient pas. Ce qui donne lieu parfois à de violentes manifestations, comme ce fut le cas en janvier à Naciria en Kabylie.

Ces émeutes sociales qui secouent le pays, l’emploi, l’état des routes, le logement, en résumé l’absence de perspective, sur fond de corruption et d’inertie des élus locaux, sont autant de motifs poussant des Algériens à bloquer des routes, faire le siège de mairies, afin de se faire entendre. Et parfois ça paie, comme ce fut le cas en octobre 2009 à la cité de Diar Echems à Alger (1 500 familles entassées dans des deux-pièces), où l’État s’est engagé à reloger les habitants après deux jours de violences.

« Un pays riche et une population pauvre », comme l’a titré El Khabar  ? Sans doute. La question est dans tous les esprits. « 140 milliards de dollars de réserve de change, c’est pas rien  ! » lance Farid. « Mais on n’en voit pas la couleur », poursuit-il. Le gouvernement algérien paraît dépassé. Il pare au plus pressé. Mais, faute d’une réelle politique de développement fondée sur l’investissement productif privé et public, l’Algérie (dixit le FMI) enregistre le taux le plus bas de création d’entreprises au niveau maghrébin  : 30 entreprises créées pour 100 000 habitants, contre plus de 300 au Maroc  ! C’est peu pour faire face à l’arrivée de près de 300 000 jeunes par an sur le marché du travail.

Hassane Zerrouky

Et aussi des émeutes...

Des échauffourées ont éclaté dans l’après-midi d’hier à la cité Diar Echems. C’est une vague de colère passagère qui a été vite maîtrisée par les sages du quartier qui ont appelé les jeunes manifestants au calme.

A notre arrivée sur les lieux, soit une heure après l’éclatement de l’émeute, il ne restait que les traces des actes de vandalisme commis par les émeutiers.

Les abribus ont été saccagés et la route était inondée de tessons de bouteilles de verre et de pierres. Le « soulèvement » aurait été provoqué par le retard pris dans le relogement des habitants de cette cité. Selon nos dernières informations, le relogement des 500 habitants de Diar Echems devrait se faire le 18 mars.

Une promesse que les jeunes de ce quartier ne veulent pas croire vu que les autorités de la wilaya avaient avancé plusieurs reports. L’attente pèse sur les habitants de cette cité qui vivent très mal leur condition de paria, eu égard à l’exiguïté des studios qui leur servent de demeures familiales.

L’attente des habitants dure depuis septembre 2009 où, après plusieurs journées d’émeute, les autorités avaient promis de prendre en charge leurs doléances, à commencer par le relogement dans des habitations décentes.
Hier, dans cette cité, nous avons aperçu un groupe compact de jeunes manifestants qui chantait à tue-tête leur horrible situation sociale.

La cité populaire de Oued El Had, dans la banlieue nord de la ville de Constantine, a connu une vive tension dans la nuit de mercredi à jeudi.

Une centaine de jeunes manifestants ont bloqué le boulevard de l’ALN, en contrebas de la mosquée Omar Ibn Abdelaziz, entre 20h et 23h, à l’aide de blocs de pierre et des pneus enflammés. Ce vent de colère a pour origine le décès du jeune B. Boukeur, dit Bachagha, 22 ans, écrasé par une voiture, mardi soir, lors d’une rixe l’ayant opposé à des jeunes de la cité des Lauriers roses, dans le secteur de Sidi Mabrouk. Le conducteur de la voiture serait en fuite. Selon nos sources, les faits remontent à la soirée de mardi, lorsque la victime a été écrasée par une voiture conduite par B. Karim, 26 ans, actuellement en fuite. Mercredi soir, les jeunes en colère ont tenté d’incendier la villa habitée par la famille du présumé meurtrier. Ils ont été arrêtés in extremis par les agents des services d’ordre. Selon des témoins oculaires, plusieurs arrestations ont été opérées parmi les jeunes manifestants.

Week-end violent au quartier Oued El-Had à Constantine. Une dizaine de personnes interpellées

liberte-algerie.com

Samedi 20 Février 2010

C’est à la suite d’un accident de la circulation qui a coûté la vie à un jeune habitant le quartier populaire Oued El-Had que de violents heurts ont éclaté.

De violentes émeutes, le week-end dernier, ont secoué une partie de la ville de Constantine. Des jeunes et moins jeunes, issus du quartier populaire de Oued El-Had ont tenté de marcher sur le quartier, plus ou moins huppé, de Sidi Mabrouk pour venger B. B., mort la veille, écrasé par une voiture dans des circonstances non encore élucidées.
Selon la version de jeunes émeutiers, tout a commencé mardi dernier quand le jeune B. B., âgé de 22 ans et habitant la cité des Frères-Abbès, connu sous l’appellation de Oued El-Had, fut écrasé par un autre jeune, B. K., 26 ans et habitant la cité des Lauriers roses, un pâté de maison situé au quartier de Sidi Mabrouk.

Mercredi, vers 15h, une foule compacte a commencé à se former aux alentours de la mosquée Abdelaziz à quelques encablures de la maison de la victime. Juste après la prière d’El Icha, le sit-in improvisé s’est vite transformé en une marche qui s’est ébranlée en direction du quartier des Lauriers roses où réside la famille de B. K. Avant cela, le feu est mis dans des pneus usés à même la chaussée fermant à la circulation ce tronçon du boulevard de l’Est. Entre deux lancées de pierres, les marcheurs criaient vengeance. L’arrivée des forces d’intervention transforma les deux quartiers limitrophes d’Oued el-Had et de Sidi Mabrouk supérieur, séparés juste par une artère, en un véritable champ de bataille. D’un côté des émeutiers en furie munis de pierres et scandant des slogans contre la hogra et la marginalisation et, de l’autre, des policiers usant de bombes lacrymogènes et déterminés à stopper la marrée humaine afin d’éviter le pire. Les affrontements dureront une partie de la nuit de mercredi à jeudi à l’issue desquels une dizaine de personnes furent interpellées.
Le lendemain, les premières personnes dehors ne peuvent que constater l’ampleur des dégâts avant que les agents de la voirie ne se mettent à effacer les traces de l’expédition punitive avortée. L’après-midi, après la prière du dohr, l’enterrement de la victime s’est déroulée dans le calme mais la forte présence policière sur les lieux n’a pas empêché l’éclatement, à la tombée de la nuit, de quelques échauffourées avant qu’une averse ne vienne disperser la foule et apaiser les esprits.
À rappeler que faute d’une communication officielle des services qui mènent l’enquête préliminaire, plusieurs thèses sont avancées quant aux raisons de l’accident qui a coûté la vie à B. B. et failli faire d’autres victimes au sein de la famille du chauffeur B. K.

L’autre point à relever est que la police de proximité ne semble pas encore rodée car les services de police censés faire dans la prévention n’ont rien vu venir alors que la colère couvait, déjà, 12h avant le début des émeutes.

Messages

  • Les dockers menacent d’aller vers une grève : Le port d’Alger ne sort pas de la zone de turbulences

    Vent de colère au port d’Alger ! Les employés de l’entreprise Dubaï Portworld Djazaïr menacent de débrayer dans les prochains jours.

    « C’est notre ultime recours pour arracher nos droits », lance Mohamed Amine Bouziane, membre du syndicat des travailleurs du DPW, contacté hier. Selon lui, les travailleurs du port ont opté, à la majorité écrasante, pour la grève. « Ils (les travailleurs, ndlr) pensent que l’organisation d’une grève s’impose. Elle est la seule action susceptible de contraindre la direction à réagir, après l’échec de quatre tentatives de négociations », note-t-il. Lors de l’assemblée générale tenue mercredi dernier, explique-t-il, 430 travailleurs sur les 450 présents ont voté pour la grève et 17 bulletins ont été annulés. Qu’est-ce qui a provoqué la colère des dockers ? « Les problèmes sont les mêmes », rétorque notre interlocuteur. Selon lui, la direction de DPW ne veut pas honorer ses engagements pris devant les travailleurs. « Les responsables de Dubaï Portworld Djazaïr se sont contentés de promesses jamais concrétisées.

    Les travailleurs en ont assez des promesses », déclare Mohamed Amine Bouziane. Concernant le débrayage, les dockers et leur syndicat n’ont pas encore arrêté une date pour entamer leur action. « Nous n’avons pas encore fixé la date de la grève ni même celle du dépôt du préavis de cette grève. Pour que notre mouvement soit légal, nous devons déposer un préavis de grève de 8 jours. Pour cela, nous devons attendre la décision d’un huissier de justice », souligne-t-il. Les travailleurs, ajoute le syndicaliste, ne comptent pas reculer avant la satisfaction de leurs revendications. Celles-ci portent en particulier sur la révision de la grille des salaires et la baisse du volume horaire du travail, conformément à la loi en vigueur. Ils exigent des responsables de DPW la réduction du volume horaire de 48 à 40 heures par semaine et l’augmentation effective du salaire promise lors des dernières négociations. Ils reprochent aussi à l’administration son attitude, jugée « arbitraire » dans la gestion et l’organisation du travail. A moins d’une intervention rapide de la direction de DPW pour calmer les travailleurs, la grève des dockers aura des conséquences lourdes sur l’entreprise et sur l’économie nationale en général.

    Les conséquences seront encore plus graves quand on sait que le début de ce mouvement de débrayage coïncidera avec le mois de Ramadhan. Donc, de nombreux produits très demandés par le consommateur algérien, que l’Algérie importe chaque jour, seront bloqués au niveau du port. L’opération de sortie de marchandises sera ainsi entravée. Selon Mohamed Amine Bouziane, la cadence de travail a déjà diminué. La baisse du rythme de travail est évaluée, indique-t-il, à 25 %. Pour rappel, les dockers ont tenté, en juin dernier, d’organiser une action similaire. Mais leur tentative a échoué, après une décision de justice qui avait déclaré leur grève illégale.

    Par Djedjiga Rahmani

    • Les dockers maintiennent la pression au port d’Alger

      Le mot d’ordre de grève maintenu

      En dépit des pressions « subies de toutes parts », les travailleurs de Dubai Ports World (DPW) maintiennent leur mot d’ordre de grève. « Il n’y aura plus de retour en arrière », nous confirme une source syndicale qui évoque « un problème de paperasse » à régler avant d’entrer en action.

      Entériné par 430 dockers à l’issue d’une assemblée générale tenue le 21 juillet, le mot d’ordre de grève a été maintenu lors d’un conclave tenu hier par les représentants des travailleurs,

      qui regrettent les tergiversations et la fuite en avant de la direction de DPW qui n’a pas jugé utile de répondre favorablement aux doléances de ses employés. Notre source affirme que le recours à la grève est une question de jours. Elle s’explique : « La réunion de jeudi avec la direction de DPW a encore une fois buté sur l’entêtement de celle-ci. »

      « Nous avons décidé hier d’envoyer un rapport détaillé de toutes nos rencontres et réunions à l’inspection du travail et aux hauts responsables de l’UGTA pour les informer de la réalité de notre situation intenable », dit la même voix qui révèle que la direction de DPW « a refusé de rémunérer l’huissier de justice et ce dernier refuse à son tour de nous délivrer le PV de notre assemblée générale à laquelle il a assisté ».

      Le procès-verbal, rappelle notre source, « est une condition sine qua non pour lancer le préavis de grève ». Pour lui, ce n’est pas cette énième manœuvre qui va entamer la volonté des dockers à aller jusqu’au bout. « Nous allons mettre la main à la poche auquel cas », dit-il affirmant que le préavis de grève sera lancé « dans quelques jours ».

      Des copies seront adressées à l’inspection du travail, ainsi qu’à la direction de DPW, dira encore notre source. La direction de DPW El Djazair a, pour rappel, alors qu’elle est sommée par le ministère du Commerce et celui des transports d’accélérer les travaux, assuré les travailleurs de prendre en charge leurs doléances.

      Aucune avancée palpable n’a été constatée notamment par rapport à l’application du nouveau programme de travail qu’elle a consenti, c’est-à-dire un volume hebdomadaire de 40 heures, encore moins l’augmentation des salaires qui devait varier entre 11 et 24%. Lors de la réunion de jeudi, la direction de DPW a, avons-nous encore appris, décidé d’une augmentation de seulement 6% sous prétexte que les travailleurs ont déjà bénéficié de 5% dès leur engagement au sein de cette entreprise qatarie.

      Ce que les représentants syndicaux ont catégoriquement refusé. A en croire d’autres sources, il semblerait que les hauts responsables de l’UGTA qui seront destinataires de rapports des travailleurs ne sont pas tout à fait d’accord avec la démarche des dockers du port d’Alger, ce qui explique cette situation de « statu quo » et les problèmes « d’ordre bureaucratique » évoqués plus haut.

    • moi je pense que l’autonomie de la kabylie c’est notre derniere chance ?

    • Bien sûr, on pense toujours en termes d’autonomie vis à vis d’une opporession.

      Mais, il y a plusieurs mais...

      Pourquoi la dictature l’accepterait ?

      Ensuite, où est la force qui le ferait accepter ?

      Pour continuer, est-ce que le reste de l’Algérie n’est pas opprimée elle aussi ?

      Ne faut-il pas se lier avec le reste des opprimés pour combattre une dictature ?

      Est-ce qu’en Kabylie, il n’y a pas aussi des oppresseurs ?

      Des profiteurs ?

      Comment unir les opprimés entre eux et pas à leurs oppresseurs locaux ?

      Le nationalisme n’a-t-il pas contribué déjà à faire croire à une espèce d’autonomie ?

    • suite a votre répense amie a dac dac ! bonjour quand la kabylie a tendue les main pour le vrai nationalisme et pour l’union, vous l’avez mordue , et lapidé en plein capitale

      maintenant , si vous voulez l’union, faite le vous meme

    • cher amazigh

      c’était effectivement pour le nationalisme.

      et c’était une tromperie

      et maintenant c’est pour le nationalisme amazigh...

    • pouvez vous etre plus claire dans votre reponse ? un peu d’argumentation cela vaux bien la peine , THANMIRTH

    • cher ami et camarade,

      bien sûr que l’on peut en dire plus, bien plus...

      Et tout d’abord, nous sommes du côté de ceux qui se battent et se sont battus.

      En voici un exemple

      Mais nous ne soutenons pas pour autant le nationalisme ni en Algérie ni ailleurs car il n’a mené qu’à des défaites.

      En 1988, il y avait en Algérie un combat qui pouvait en finir avec la dictature, mais il n’a pas été soutenu ni par les nationalistes algériens ni par les nationalistes kabyles...

      Et voici d’autres lectures sur l’Algérie

      Bonne lecture...

    • Que penser maintenant de l’autonomie de la Kabylie ?

      Premièrement, la question est la suivante : avons-nous seulement des amis en Kabylie et seulement des ennemis dans le reste de l’Algérie ?

      Deuxièmement, l’oppression de la Kabylie est-elle une particularité régionale ? Les Aurès, ou le Sud, etc, ne sont-ils pas opprimés ? la révolte de la Kabylie de 2001 n’a-t-elle été suivie nulle part ?

      Troisièmement, pourquoi les classes dirigeantes algériennes ne développent-elles pas la Kabylie ? Est-ce qu’elles développent mieux le reste du pays ?

      Quatrièmement, est-ce que la force des peuples c’est le sentiment national ou régional ?

      Cinquièmement, même pour obtenir les droits démocratiques, notamment culturels, linguistiques, associatifs, etc, n’est-il pas nécessaire de bâtir une force capable de faire face et de faire reculer le pouvoir et les classes dirigeantes. cette force suffit-elle avec la Kabylie ? Est-ce que 2001 a démontré cela ?

      Sixièmement, le nationalisme algérien a échoué. mais tous les nationalisme ont échoué. les peuples n’en sont pas sortis libres même si on ne pouvait que combattre l’oppression coloniale, le néo-colonialisme n’est pas à conserver non plus...

  • 1le22 juillet 2O1O

    Le quartier de La Boucheraye, Fontaine-Fraîche et Diar El-Kef, situé dans la commune de Oued Koriche (daïra de Bab El-Oued) à Alger, a été, durant le nuit de mardi à mercredi, le théâtre d’affrontements entre des jeunes habitants et les forces antiémeutes.

    Bab El-Oued a repris hier après-midi son calme. Les citoyens vaquaient à leurs occupations et la circulation était plus ou moins fluide dans ce quartier connu pour ses grands encombrements. Les restes des voitures calcinées, des pneus brûlés et les traces de fumée bariolant les murs des magasins et habitations indiquent que ce quartier était le théâtre d’une nuit d’enfer. “L’horreur a commencé vers 23h30 dans la nuit de mardi à mercredi”, nous dira une victime, rencontrée au quartier Saïd-Touati (Bab El-Oued) où les manifestants s’étaient réfugiés.
    “J’étais avec ma famille lorsque les forces de l’ordre ont tenté de bloquer l’accès à nos anciennes baraques du côté du quartier de La Boucheraye (Fontaine-Fraîche). Nous avons été tabassés, femmes, enfants et vieux, puis dispersés au gaz lacrymogène”, raconte-t-elle. Dépités par la non-prise en charge de leurs revendications liées au relogement, les jeunes, moins jeunes et même des vieux se sont révoltés pour exprimer leur ras-le-bol d’une situation sociale qui perdure depuis plusieurs années. Selon la version des émeutiers, seulement quelques familles habitant des baraquements ont été transférées vers des habitations décentes et le reste a été emmené dans des “camps”.
    En effet, la wilaya d’Alger a évité, dès le départ, d’annoncer la couleur aux familles des bidonvilles concernés (Diar El-Kef, Fontaine-Fraîche, La Boucheraye d’Oued Koriche) pour cette huitième opération de relogement. Les responsables chargés de cette opération ont fait sortir les habitants de leurs baraques pour les transporter au parking du stade
    5-Juillet où ils ont passé la nuit, avec meubles et bagages à bord de camions que la wilaya a loués pour la circonstance avant de les placer dans un site du côté du quartier des Eucalyptus (commune de Bourouba) depuis dimanche dernier.
    En même temps, les services de la wilaya ont procédé à la destruction de leurs baraques afin d’empêcher tout retour des familles à leurs anciennes habitations. Une fois là-bas, selon les émeutiers, les familles ont découvert que ce n’était pas tout le monde qui devait bénéficier d’un logement. La liste ayant été déjà préparée et des dizaines de familles qui ont eu des décisions d’attribution de logement ont vu leur nom retiré de la liste sous prétexte qu’ils avaient déjà des biens immobiliers.
    “Ma famille habite le quartier de Fontaine-Fraîche depuis 1951. Nous avons été classés sinistrés de La Casbah depuis l’époque coloniale et nous n’avons jamais bénéficié de logements. Certes, moi j’ai eu un logement AADL mais mon frère et ma mère n’ont rien eu. Ils n’ont qu’à faire une enquête pour découvrir les familles qui ont bénéficié d’un logement auparavant”, nous dira M. T., Fatah. Ses voisines viennent le rejoindre, les unes après les autres, pour faire part de ce qu’elles ont vécu durant la nuit du mardi à mercredi. “Ils nous ont parqués dans un camp de concentration au milieu de nul part à côté des Eucalyptus, loin des regards des estivants. Des enfants et des femmes se sont retrouvés hospitalisés pour insolation après quatre jours. Les émeutes étaient prévisibles, aucune personne ne supporterait cette humiliation. Nous sommes tous des Algériens et nous avons droit au logement, si ce n’est pas le cas, ils auraient dû nous laisser dans nos baraques”, nous dira M. Azouz. Abandonnées dans la rue, les centaines de familles ont fini par perdre patience. Ils ont décidé de repartir dans leur quartier d’origine et prendre d’assaut le siège de l’APC. Arrivés dans ce quartier, la route leur a été bloquée. L’intervention des forces antiémeutes, quelques minutes plus tard, a mis le feu aux poudres. Les familles se sont alors dirigées vers leur ancien quartier (Boucheraye, Fontaine-Fraîche et Diar El-Kaf) où ils ont squatté la voie publique, bloquant ainsi la circulation en mettant le feu à des pneus et en brûlant des voitures. Des jeunes, dont l’âge varie entre 15 et 25 ans, faisaient face aux forces de police et ont continué leur révolte jusqu’à mercredi vers 3h du matin. Résultat : des dizaines de blessés dont des policiers et plusieurs interpellations opérées parmi les émeutiers. Les affrontements ont repris le lendemain matin vers de 11h30, mais cela a duré seulement une heure. Perchés sur la colline, ils lançaient leurs projectiles sur les forces de l’ordre sans crainte de représailles. Le chemin menant vers le Triollet (Bab El-Oued) a été fermé à la circulation. Les affrontements ont transformé les alentours de ce quartier en un véritable champ de bataille où de nombreux dégâts ont été enregistrés. Rien n’a été épargné. Un “ghetto” que les services de sécurité n’ont pu atteindre malgré leur impressionnant renfort. Les émeutiers, de leur côté, refusent de céder leur droit au logement et demandent au président de la République d’intervenir.

  • Bien que peu rapporté dans les médias traditionnels, le début de l’année 2010 a été marqué par une intensification des luttes par les travailleurs et les pauvres d’Algérie. L’énorme ressentiment et la frustration sont à la hausse en raison de l’aggravation constante des conditions de vie, la montée en flèche du chômage (selon certaines estimations, le chômage des jeunes atteint 66%) et la hausse incessante du coût de la vie. A cela s’ajoute le manque de droits démocratiques et la corruption systématique de la classe dirigeante et de la bureaucratie. Toutes ces questions sont de plus en plus à l’agenda sur la place publique dans tous les coins du pays.

    Jusqu’à présent, le régime du président Abdelaziz Bouteflika a manié la carotte et le bâton pour tenter de faire cesser les nombreuses protestations, les émeutes des jeunes et la grève des travailleurs : forte répression, menaces et intimidations systématiques ont été déployés, en particulier contre les grèves, y compris des poursuites, les arrestations arbitraires, les suspensions de salaires, des menaces de dissoudre les syndicats appelant à la grève, et les menaces d’exclusion des services publics. Après l’éruption de grèves importantes ces derniers mois, ces méthodes ont révélé les faiblesses du régime et ses craintes de perdre le contrôle de la situation, surtout si l’ « artillerie lourde » de la classe ouvrière entrait en scène avec caractère plus généralisé.

    D’autre part, la crise aiguë du logement - dans la capitale, Alger, plus de 45.000 personnes vivent dans 600 bidonvilles - et les explosions sporadiques et locales de colère liées à cette question ont forcé le régime à prendre certaines mesures pour reloger les familles afin de freiner l’incendie. Dans la plupart des cas, cependant, ce genre de « concession » a convaincu de nouvelles couches de battre à leur tour le pavé. Se référant à l’annonce par les autorités que de nouvelles maisons seraient allouées à des centaines de familles dans le quartier pauvre de Diar Echem, dans la commune d’El Madania (Alger), le journal El Watan, a fait remarquer que « les exigences contaminent désormais chaque ghetto d’Alger ». La même idée a été exprimée par Le Jour d’Algérie : « Le relogement des habitants de Diar Echem après le soulèvement a finalement créé un précédent et soulève la menace de la propagation des protestations. Les gens pensent maintenant que pour être admissible à une maison, vous devez aller dans la rue. "

    • ce que vous dite est vraie mes bouteflka ne peut pas intimide la classe ouvrières et le prolétariats algériennes éternellement car l’histories la démontres,depuis 62 la bourgeoisie algériennes ne secs de profites des richesses et du pouvoir absolue ,malgré la répression la classe ouvriers et le prolétariats na jamais secs de lutter .

    • qui peut renverser dictateurs et profiteurs
      Pour réaliser les aspirations du peuple, faire céder la dictature, s’attaquer aux exploiteurs algériens comme impérialistes, existe-t-il une force sociale ayant une force suffisante, capable de s’unir, de se mobiliser, de prendre la direction de la lutte sans la perdre. Nous répondons oui, cette force existe : c’est la classe ouvrière. Même si elle ne dispose aujourd’hui d’aucune organisation lui permettant de s’exprimer de façon indépendante du pouvoir, de façon indépendante des forces bourgeoises qui gouvernent ou sont dans l’opposition, elle est potentiellement celle qui a la capacité de changer la société en Algérie. Tous ceux qui luttent et veulent renverser la dictature ont intérêt à la comprendre et à agir en conséquence

    • Le foot, gage de paix sociale ?

      Zoubir Arrous. Sociologue et enseignant à l’université d’Alger

       : « Oui, le stade est utilisé par le pouvoir quand le mouvement social représente un danger »

       Peut-on dissocier la politique du sport et particulièrement du foot ?

      Le foot n’est plus un jeu sportif, mais plutôt un enjeu politique et financier. Certains pays, à l’exemple de l’Algérie et de l’Egypte, l’utilisent pour arriver à des fins purement politiques, loin de tout objectif sportif. Pour les pays européens, c’est surtout les buts financiers qui sont visés. Le mouvement social est attiré par deux institutions, à savoir le stade et la mosquée. Ainsi nous pouvons dire qu’il y a, dans le cas de l’Algérie, un véritable conflit entre le stade et la mosquée. Le stade est utilisé par le pouvoir lorsque le mouvement social représente un danger pour la politique du pouvoir.

       Les pouvoirs publics profitent alors du football pour préserver la paix sociale...

      Exactement. Ils utilisent de simples méthodes et idées pour pouvoir ramener la paix sociale. Un discours très simple, composé de nationalisme et de la place de l’Algérie à l’étranger, pour mobiliser aussi facilement la masse sociale. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé au lendemain du match Algérie-Egypte. Ce sont tous les Algériens qui ont manifesté leurs sentiments de nationalisme et d’amour du pays en réponse à un discours du pouvoir tellement simple que personne n’a eu de difficulté à le saisir.

       Mais cette « instrumentalisation » ne peut être que conjoncturelle...

      Je le pense. La paix sociale grâce au foot ne dure pas dans le temps. L’après-match ou l’après-foot est la période la plus dangereuse sur le plan social. Le citoyen revient à son état normal et parfois critique. Lorsque le rendez-vous sportif se termine, c’est à ce moment que la masse sociale se réveille et se retrouve ainsi dans les mêmes problèmes qu’auparavant. La contestation du mouvement social resurgit avec un degré de dangerosité plus important. En un mot, les pouvoirs publics ne peuvent pas soigner leur image définitivement grâce au foot, au contraire, elle sera en permanence menacée. Car la réalité socioéconomique demeure toujours la même, même si les citoyens s’évadent parfois dans le foot…

       Contrairement à l’idée que vous défendez selon laquelle le foot peut être récupéré politiquement, d’autre sociologues pensent qu’il peut faire l’objet d’un contrat social…

      Le foot peut faire l’objet d’un contrat social dans les sociétés qui n’ont pas de crise et qui ne cherchent pas de changement. Et ce n’est donc pas notre cas. Nous sommes dans une société de crise où le pouvoir cherche en permanence, soit à calmer les esprits ou à les orienter dans une autre direction pour éviter toute contestation sociale lorsqu’il pressent le danger. Orienter la protestation sociale vers le foot ou le sport d’une manière générale permet au moins de préserver la paix pour quelque temps. Cela s’est d’ailleurs passé en 1989 avec la crise du FIS. C’était une pure crise sociale, loin de toute autre connotation religieuse. Le foot est aujourd’hui devenu la nouvelle religion.


      Nourredine Hakiki. Directeur du laboratoire de changement social de l’université d’Alger : « Non, le foot risquerait une véritable crise en cas d’ingérence du politique »

       Que représente le foot pour les Algériens ?

      Le foot semble concerner une catégorie sociale composée essentiellement de jeunes partageant un caractère, un idéal et un rêve communs. On pourrait définir le foot en Algérie comme un mécanisme par lequel ces « jeunes » Algériens se sentent intégrés dans la société. Il entraîne aussi un processus où ces individus se sentent comme solidaires les uns des autres. Bref, il représente un système où l’autonomie de l’individu apparaît compatible avec l’existence d’un ordre social. Donc le foot incarne des structures sociales de solidarité, de ressemblance et de différenciation, par lequel il se réapproprient leur mémoire collective, leur conscience sociale et leur espérance sociale.

       Qu’est-ce que le foot peut apporter aux Algériens ?

      La question se pose pour presque toutes les sociétés du monde contemporain, notamment occidentales. Pour les Algériens, il apparaît comme une action collective, informelle, agissant sur les manières d’agir, de penser et de sentir. Il permet un véritable détournement du regard des difficultés sociales. L’exemple de la réappropriation de l’emblème national est significatif à cet égard. Il ne faut surtout pas l’interpréter comme un soutien au pouvoir politique. Mais, soudain, grâce au foot, la « réappropriation » de la mémoire collective devient une chose sacrée pour tous les Algériens. C’est un fait réel et sociétal. Bref, les normes et les valeurs sociales ne faiblissent pas chez les jeunes. Il ne faut pas oublier que ces Algériens soutiennent à travers le foot un modèle organisationnel, rationnel, et très professionnel. C’est en quelque sorte toute la question de la modernité, de la démocratie, de la rationalité, de la technologie, de l’organisation du travail, de la connaissance… profondément soulevée par le foot. C’est très complexe, mais c’est comme ça.

       Le foot peut-il participer à préserver la paix sociale ?

      La paix sociale concerne la société civile, le système politique, le secteur économique, les syndicats, les partis politiques, etc. Le foot n’a, selon moi, aucune relation avec une quelconque récupération politique ou autre. D’où l’essai de compréhension pour bien faire la part des choses quant à certaines lectures rapides et subjectives sur le foot en Algérie. Parce que ce « sport » apparaît comme un phénomène social mondial. Et pour en revenir à notre propos, le foot peut créer les conditions d’intégration sociale des individus. Il suscite la mise en place des mécanismes de solidarité sociale. Il peut, à cet effet, contribuer à la création d’un « contrat social » provisoire sous certaines conditions. D’ailleurs, le foot risque une véritable crise en cas d’une ingérence des appareils et des réseaux dits politiques. D’où la nécessité de son autonomie d’une manière régulière et permanente pour éviter certaines incertitudes (risque de retournement contre le pouvoir).

      Par Nassima Oulebsir

    • Il y a toujours des gens qui pensent qu’un domaine n’est pas relié au reste de la planète...

      Pour certains, c’est le sport, pour d’autres c’est la science, pour d’autres c’est l’information.

      Mais il n’y a qu’un seul monde et pas plusieurs et aucun monde qui ne contienne pas l’argent et le pouvoir...

  • La prochaine rentrée scolaire risque d’être perturbée. Cette fois-ci, ce sont les adjoints de l’éducation qui reviennent à la charge avec une grève de deux jours annoncée pour les 12 et 13 septembre prochains.

    Lors d’une réunion, regroupant 30 wilayas, organisée le 8 août à Alger, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a estimé que seule la protestation peut contraindre le ministère de tutelle à se pencher sur leur situation. Le syndicat compte réadapter la grève selon la date de la rentée scolaire prochaine. Après moult tentatives de faire entendre leurs revendications, les adjoints de l’éducation paraissent gagnés par la colère. Ils semblent perdre tout espoir de voir se concrétiser les promesses tenues par le ministre de l’Education nationale, notamment en ce qui concerne leur promotion.

    Dans un communiqué rendu public, le SNTE déplore l’absence d’une politique de promotion et de formation continue exigeant la classification salariale de la corporation à la catégorie 10. La colère a gagné également les corps communs. A cet effet, le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (Snapap) n’a pas manqué de réitérer son appel afin que la tutelle réponde favorablement aux revendications des corps communs. Le Snapap appelle à la généralisation des primes et des indemnités à toutes les catégories des corps communs. « Ces indemnités doivent atteindre 40% », lit-on dans le même communiqué

  • واضاف "والتي تبدو نفسها ، واحدة من ليون تروتسكي ، الذي يولي وجدت لي خلال لقاءات يومية لدينا منذ عشرين عاما في المكسيك ، وحدها منذ m’enjoindre الاحتفاظ بأي ولاء لقضية ، وأكثرها مقدس للجميع ، أن الإنسان تجربة ، وإلى ما بعد تقلبات انها قد نسمع ، وكما يشعر بالقلق من ان تحرر ، ونفي الإنسان أسوأ وخيبات الأمل ، وهذه على ضوء وضوء ق ’هناك ، فلا شيء ينجح في اطفاء عليه ، ولا يمكن أن يغير Thermidor سمات سان فقط. سواء كان ذلك لنا عمليات البحث ودعم لنا هذه الليلة ، في منظور حيث ثورة أكتوبر المشتعلة في لنا غير مرنة الحماس نفسه ان الثورة الاسبانية ، والثورة الهنغارية والشعب الجزائري النضال من أجل التحرر
    L.T

  • ri Une trentaine de salariés de la société algéro-australienne SPA Western Mediterranean Zinc (WMZ), qui explore le gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza (Béjaïa), est en grève illimitée, depuis hier.

    Les protestataires réclament « la réintégration de 16 salariés qui viennent de recevoir des préavis de non-renouvellement de contrat de travail, datés du 12 août ». Les concernés par ces préavis sont des ouvriers de forage, des manœuvres ainsi que des chauffeurs qui ont des contrats de travail à durée déterminée (de 3 à 6 mois) qui arriveront à échéance à la fin de ce mois d’août. Dans ces lettres de préavis adressées aux salariés, la direction de cette société, détenue à 65% par Terramin Australia Limited et qui emploie 139 salariés, évoque deux raisons liées à cette compression d’effectifs.

    « La première raison est la réduction sérieuse des activités de forage prévues pour l’étude de faisabilité définitive. » Autre raison : « Aucune activité n’a été observée sur le site Aït Bouzid, depuis fin juillet, et cette situation risque de durer encore quelque temps. » « Les appareils de la société Spektra, lit-on encore dans cette lettre de la WMZ, devront subir une révision majeure. Avec un seul appareil de forage, le volume de travail sera restreint. »

    Cherif Lahdir

    • La grève des gestionnaires des lycées et collèges dans la wilaya de Blida, entamée le 5 septembre denier, risque de perturber sérieusement la rentrée scolaire prévue demain 13 septembre.

      Les premiers à en payer les frais sont les enseignants, dont la reprise a coïncidé avec ce mouvement de débrayage comme l’illustrent les propos de l’un d’eux : « Ayant bénéficié d’un congé de maladie d’un mois, consommé durant le mois de mai dernier, et pour me faire rembourser par la CNAS après l’accord du médecin conseil, l’intendant a refusé de me délivrer l’attestation de travail et de salaire (ATS). » Comme le travail des intendants ne se limite pas seulement au volet administratif, la menace de perturbations plane sur la rentrée scolaire car il y a aussi l’aspect pédagogique et tout ce qui a trait aux moyens et finances avec la vente des livres et les droits d’inscription. Par ailleurs, un père de famille concerné par la prime de scolarité de 3000 DA octroyée aux nécessiteux manifeste déjà son inquiétude. « J’ai peur que cela traîne car mes enfants en pâtiront », souligne-t-il. Rappelons que les gestionnaires justifient leur démarche de protestation par la non-perception des indemnités dont bénéficient les adjoints de l’éducation, les proviseurs et les censeurs

    • Emeutes à Diars Echems !

      le 21.09.10 | 15h23 La quartier populaire Diar Echems a de nouveau laissé entendre sa colère. Une centaine de jeunes issus de cette cité populeuse et précaire ont fermé des la matinée de mardi la route menant d’El-Madania à Bir Mourad Rais à coup de pierres et de poteaux arrachés.

      La police, qui n’a pas tardé à intervenir, a cherché à reprendre le contrôle de la situation sans tomber dans les affrontements avec les jeunes émeutiers chauffés à blanc. Mais leurs tentatives de disperser les manifestants n’ont pas abouti puisque jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, la circulation routière demeure toujours bloquée en contrebas de Diar Echems.

      A l’origine de cette soudaine explosion de violence, la sempiternelle crise de logement. Après une première opération de relogement, les 1200 familles qui sont restées dans les minuscules studios de cette cité, ne supportent plus d’endurer les souffrances de la promiscuité et du cadre de vie précaire dans cette bâtisse qui date de l’époque coloniale.

      "Nous réclamons une solution aux autorités publiques. Nous sommes les premiers qui ont remis sur le tapis le problème du logement à Alger. Nous avons déclenché en premier les premières contestations pour que les pouvoirs publics nous accordent leur attention. Mais, après, on s’est contenté de reloger les familles des baraques. Quant à nous qui croupissons dans des appartements aussi exigus que des trous de rats, plus personne n’est venue nous proposer une solution", dénoncent les habitants de Diar Echems que nous avons joints pour en savoir davantage sur cette nouvelle flambée de violence.

      Un cycle de violences qui risquent, toutefois, de ne pas s’estomper car, désormais, les 1200 familles de Diar Echems revendiquent un véritable plan d’action en leur faveur de la part de la wilaya d’Alger. Les promesses, ces familles n’en veulent plus. Et en attendant une quelconque sortie de crise, les jeunes font parler les pierres et les barres de fer. Celui qui sème la frustration et la précarité ne récolte-t-il pas la violence ?
      Abderrahmane Semmar

  • Grève des transporteurs

    le 21.09.10
    Le transport interurbain a été paralysé durant la demi-journée d’hier par une grève des transporteurs, assurant la liaison entre les différentes communes de la wilaya et le chef-lieu. Même certaines lignes urbaines ont été touchées.

    Ce débrayage a été lourdement ressenti par la population, qui a été pénalisée dans ses différents déplacements. Cette grève a coïncidé avec le début des concours de recrutement dans le secteur de l’éducation, pour lesquels des milliers de personnes se sont portées candidates. Ce mouvement de protestation, déclaré suite au mot d’ordre du conseil de wilaya de l’organisation nationale des transporteurs, se veut un appel aux autorités pour atténuer les sanctions infligées aux transporteurs traduits devant la commission de wilaya. L’on estime que ce débrayage aurait touché plus de 50% lignes. Une situation qui a profité aux chauffeurs de taxi, et surtout aux clandestins. En milieu d’après-midi, nous avons appris que le débrayage a été suspendu suite aux promesses reçues quant à l’étude des revendications formulées par le représentant des transporteurs qui a été reçu par le wali en présence du directeur des transports.
    Fodil S

    • Diar Echems renoue avec les émeutes

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      Après sept mois des dernières émeutes, la protestation des jeunes est de retour à Diar Echems
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      Des jeunes de la cité Diar Echems (El Madania, Alger) ont renoué hier avec la protestation, près de sept mois après les émeutes spectaculaires qu’a connues cette cité après l’exclusion d’une grande partie des habitants du programme de relogement.

      C’est vers 13h que plusieurs dizaines de jeunes ont bloqué la rue Les Jasmins menant d’El Madania vers Bir Mourad Raïs, accès principal à ces deux localités où plusieurs institutions et entreprises sont installées. Aux policiers positionnés au niveau de la rue des frères Bouadou, (Bir Mourad Raïs), les jeunes lançaient des pierres. Quelques cocktails Molotov étaient également remarqués. Les murs des abribus se trouvant sur ce tronçon routier ont volé en éclats. Les débris de verre et des pierres de différentes dimensions couvrent la chaussée. Des pneus sont également visibles un peu partout, la fumée se dégageait de plusieurs endroits de cette cité qui a connu des émeutes encore plus violentes en mars dernier et l’odeur du caoutchouc brûlé emplissait les lieux.
      Le dispositif de sécurité n’a pas franchi la rue Les jasmins.

      Les policiers, en tenue, tentaient de calmer les jeunes, d’ailleurs ils se contentaient de demander aux passants de rebrousser chemin. Les automobilistes étaient contraints de faire demi-tour pour ne pas risquer de voir le pare-brise de leur voiture réduit en morceaux. Les raisons de la colère ? En mars dernier, 307 familles occupant des immeubles de la cité Diar Echems (El Madania, Alger) ont été relogées dans des appartements à Djenane Sfari dans la commune de Birkhadem, alors que la cité compte plus de 1150 familles vivant dans des F1 et des F2. Dans certains cas, plusieurs familles vivent sous le même toit. Près de 200 familles, habitant des baraques situées à l’intérieur même de cette cité, ont également bénéficié de ce programme de relogement. Le wali délégué de Sidi M’hamed avait promis au lendemain de cette opération que le restant des familles habitant des F1 et des F2 sera relogé au plus tard au mois d’octobre prochain, « or, explique un jeune homme parmi les protestataires, aucun contact n’a été établi par les autorités locales à ce jour ». Les tentatives entreprises par certains représentants du quartier pour se renseigner sur le développement de ce dossier n’ont pas abouti à des délais.

      « Nous avons appris que nous ne faisons pas partie du restant du programme de relogement qui s’achève à la fin de l’année », explique un habitant de cette cité, se référant aux déclarations des responsables concernant cette opération.
      Le relogement des familles habitant les bidonvilles a également chauffé les esprits de ces jeunes habitants, las d’attendre leur tour d’espérer à une vie plus digne. « Nous habitons depuis les années 1960 dans ce trou à rats. Nous dormons tous dans une seule chambre et on nous demande de patienter encore, alors que d’autres n’ont rien enduré. Il leur a suffi de monter une baraque et de figurer sur la liste des bénéficiaires. » Des propos d’un père de famille qui a du mal à exprimer sa colère face à « cette injustice », « faudrait-il faire autant, ou patienter encore, alors qu’au fond nous sommes convaincus que cette patience n’aboutira à rien ? ».

      Ces jeunes en colère s’estiment porteurs d’une cause juste. Il suffit peut-être de voir les bâtiments libérés en mars dernier avec leurs façades démolies dans le but de leur agrandissement pour comprendre une partie de la détresse des habitants : les murs externes quasi inexistants sont laissés tels qu’ils l’ont été en mars dernier. Pas un clou en plus. Un décor hideux, avec ces ouvertures anarchiques. Aucune entreprise n’est venue faire des travaux ou au moins placer des barricades, des lieux tout simplement à l’abandon.
      « Et vous voulez que nous croyions à leurs promesses sans aucune preuve. »
      Ces jeunes, continuant de lancer des pierres en direction de la rue où des policiers tentaient de gagner un peu plus de terrain, accélèrent leur manifestation vers 16h à la sortie des classes et des heures de pointe, « nous voulons juste exprimer notre colère d’être exclus de notre droit ».

      Un des émeutiers n’a pas manqué de préciser que cette manifestation n’a « en aucun cas pour but de bloquer l’opération de déménagement des habitants du bidonville d’El Aloui, à quelques centaines de mètres de Diar Echems.
      La preuve ? Nous n’avons commencé notre action de protestation qu’après le passage de tous les camions et personnels mobilisés pour cette opération ! ».
      Fatima Ara

  • Mouvement de grève à l’université

    le 28.09.10 | 03h00

    Quelque 130 étudiants ajournés, dans la branche Tronc commun technologie, bloquent, depuis une semaine, les issues du pavillon 4 menant aux locaux administratifs de l’université de Blida.

    A travers une requête, dont une copie nous a été transmise, les étudiants ajournés mettent en cause la méthodologie d’évaluation de la moyenne de passage arrêtée dans le cadre du système LMD. Selon les termes de cette requête, ces étudiants grévistes devaient légitimement ouvrir droit au passage à la troisième année de spécialité, mais l’administration les a surpris à la dernière minute avec une nouvelle condition de passage exigeant l’acquisition des unités fondamentales. « Si cette nouvelle mesure devait être appliquée, elle aurait due être affichée au début de l’année universitaire », estime un représentant des étudiants grévistes.

    Ces derniers menacent, par ailleurs, d’étendre leur mouvement de grève aux autres départements, si l’administration ne daigne pas revoir les modalités de passage, à savoir, le passage sans condition d’acquisition des unités dites fondamentales. Pour sa part, M. Aouabed, doyen de la faculté des sciences de l’ingénieur, précise qu’il s’agit, dans cette procédure en cours d’exécution, d’une première application de l’arrêté ministériel N° 137 datant du 20 juin 2009.

    « Dès la parution de cette nouvelle réglementation portant sur les modalités d’évaluation, de progression et d’orientation dans les cycles d’études conduisant aux diplômes de licence et de master dans le cas du système LMD, nous avons tout fait pour diffuser ces nouvelles procédures parmi les étudiants, enseignants et associations estudiantines. Cette nouvelle procédure a d’ailleurs paru pendant plus de trois mois sur le site de l’université de Blida mais les gens ne lisent pas », conclut notre interlocuteur.

  • Les taxieurs et transporteurs de voyageurs de la commune de Bedrabine (wilaya de Sidi Bel Abbès) observeront, dès le 12 octobre, un mouvement de grève d’une durée indéterminée.

    Dans un préavis rendu public, dont une copie a été remise à notre bureau, les signataires motivent leur débrayage par le refus d’une demande d’augmentation des tarifs de transport qu’ils ont adressée, depuis le 15 mars 2010, à la direction du commerce et des prix de Sidi Bel Abbès.Les pétitionnaires font remarquer, à ce propos, que les multiples lettres de rappel, envoyées depuis lors à la direction précitée, sont restées sans réponse à ce jour. Ils ont précisé, en conclusion, que le mouvement de grève sera maintenu jusqu’à satisfaction de leur revendications.

    M. Habch

    • Boumerdès 17 octobre
      Emeutes sur la RN 05, à Boudouaou
      Des dizaines d’habitants de l’agglomération de Ben Merzouga, dans la commune de Boudouaou, à 5 km à l’ouest de Boumerdès, ont bloqué la RN05, dimanche, 17 octobre, pour protester contre les atermoiement des responsables quant à la prise en charge de leurs doléances, relatives à la déterioration de leur cadre de vie.

      Les manifestants protestent contre les retards mis pour l’aménagement des ruelles de leur quartier et le raccordement de leurs foyers au réseau de gaz de ville. Ils ont bloqué la route menant vers la commune de Ouled Moussa dès les premières heures de la matinée.

      Mais les évènements ont pris d’autres tournures en milieu de journée, suite à l’intervention des forces anti-émeutes qui ont tenté vainement de libérer la route à la circulation. Ces derniers ont été reçus en effet par des jets de pierres par les jeunes manifestants. Ce qui les a poussé à riposter par des tirs de bombes lacrymogènes.

      L’échange de projectiles et de bombes lacrymogènes a transformé la RN05 en terrain d’affrontements. La circulation automobile y a été bloquée plus de 2 heures. Certains automobilistes empruntant cette importante voie ont été pris dans un embouteillage monstre, alors que d’autres ont été contraints de faire un détour via les axes secondaires pour rejoindre leurs destinations.
      Ramdane Koubabi

    • Le quartier populaire d’El-Afia, à Kouba, a connu, hier, une journée des plus mouvementées. Des émeutes ont éclaté aux environs de midi mettant aux prises la population du quartier aux forces de l’ordre. Raison de cette “intifadha”, une liste de logements établie et qui n’a pas été du goût des habitants du quartier. Sur place, des citoyens nous ont fait savoir que certains, dans l’intention de pouvoir bénéficier d’un logement à l’instar des autres attributaires, ont décidé depuis deux jours de construire des bidonvilles à leur tour, estimant être la seule manière pour acquérir un logement.
      Une situation qui a fait réagir les autorités locales. Il était environ 11h00 quand des engins ont commencé à détruire les bidonvilles fraîchement construits et cela a bien sûr fait réagir les propriétaires qui se sont scindés en groupes pour chasser les engins destructeurs.
      Devant cette situation, les choses ont vite dégénéré pour prendre la forme d’une émeute devant la forte présence des forces de sécurité (CRS). Des jets de pierres et de toute sorte de projectiles créant une grande confusion, notamment à cause des pneus brûlés. La route était quasiment impraticable à cause des pierres qui couvraient la chaussée. La bataille d’El-Afia aura duré une heure sans faire de blessés, selon une source policière. Une “bataille” qui a mené les policiers à user de tirs de sommation pour dissuader les citoyens d’El-Afia à cesser leur vigoureuse contestation. Néanmoins, toujours selon la même source, il y aurait eu plusieurs arrestations, “plus d’une dizaine”.
      Quoique du côté de la population d’El-Afia, ils promettent de durcir leur mouvement de contestation “si ceux qui ont été arrêtés seront condamnés, on n’aura pas d’autre choix que d’investir de nouveau la rue”, avertira un des jeunes du quartier très irrité. Ainsi, le retour des émeutes dans ce quartier populaire ne risque pas de se contenir pour autant et le recours à la violence populaire plane toujours, comme le promet la majorité de la population

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