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Vers la 3ème guerre mondiale Chine-USA ?

mercredi 31 mars 2010, par Robert Paris

 La morsure du Dragon

 Chine-USA : la guerre programmée
(Editions First, 2006 - 19,90 euros)

 Les royaumes combattants : vers une nouvelle guerre mondiale
(Editions First, 2008 - 19,90 euros)

Trois livres ( un roman et deux essais )de J-F Susbielle

La montée en puissance de l’impérialisme chinois

Profitant de la dislocation des anciens blocs impérialistes de l’après-« Guerre froide » et, notamment, de la perte d’influence des États-Unis, la Chine avance de plus en plus ouvertement ses propres pions de grande puissance.

« La montée en puissance de la Chine et la poursuite de ses intérêts sont indissociables du sentiment d’avoir retrouvé une place historique légitime et d’un besoin psychologique profondément enraciné, que le pouvoir en place n’est que trop heureux d’exploiter. Les ambitions chinoises sont attisées par un nationalisme nourri de blessures de l’histoire et de grandeur avortée, un nationalisme étrange et incompris dans un occident par trop complaisant. (...) La Chine s’est fixée des buts contraires aux intérêts américains, à savoir supplanter la suprématie américaine en Asie, empêcher les États-Unis et le Japon d’établir un front d’endiguement à l’encontre de la Chine et, enfin, déployer son armée dans les mers de Chine méridionale et orientale afin d’acquérir la maîtrise des principales voies maritimes de la région. La Chine a des visées hégémoniques. Son objectif principal, c’est qu’aucun État - qu’il s’agisse du Japon exploitant ses droits de prospection pétrolière dans la mer de Chine orientale ou de la Thaïlande autorisant l’accès de ses ports aux navires de la flotte américaine- ne puisse rien entreprendre sans tenir compte au préalable des intérêts chinois. Ce scénario s’inscrit dans une ambition autrement plus vaste : le défi à la suprématie mondiale de l’Occident, des États-Unis au premier chef.

(...) A ce titre, d’alliée stratégique des États-Unis, elle deviendra son adversaire durable. Une comparaison qui n’augure rien de bon s’impose ici. De 1941 à 1945, les États-Unis nouèrent une alliance stratégique avec l’Union soviétique, l’une des pires dictatures de tous les temps, afin de venir à bout de l’Allemagne nazie. A la fin de la guerre, à cause de la rivalité naturelle entre ces deux superpuissances, l’alliance se défit. Les relations amicales qu’entretinrent les États-Unis et la Chine dans les années 1970 et 1980 ne sont pas sans rappeler l’alliance américano-soviétique de la Seconde Guerre mondiale. Véritables alliances de contraires, leur nécessité provenait d’une menace immédiate, l’Allemagne nazie dans un cas et l’expansionnisme soviétique dans l’autre. Une fois la menace écartée, les alliances ne résistèrent pas longtemps aux divergences de valeurs et d’intérêts. »1

Bien qu’un peu daté, l’ouvrage dont cette citation est tirée donne un éclairage particulier sur la réalité de la montée inexorable de la puissance chinoise qui revendique et assume clairement ses ambitions impérialistes planétaires. En effet, l’essentiel des éléments avancés par les auteurs en décrivant les perspectives des relations entre la Chine et les États- Unis correspondent largement à ce que nous voyons aujourd’hui. Par exemple, sous le titre « Rivalités militaires en Asie : La Chine affirme ses ambitions navales », un article du Monde diplomatique de septembre 2008, en fait très clairement la démonstration : « (...) Toutefois, Taiwan n’est que l’une des pièces d’un vaste jeu de go maritime. La Chine s’oppose ainsi au Japon à propos des îles Diaoyu (Sankaku en japonais), à proximité de l’île d’Okinawa, qui abrite une base américaine. Tokyo martèle que sa ZEE s’étend à 450 kilomètres à l’ouest de l’Archipel, ce que Pékin conteste en revendiquant l’ensemble du plateau continental prolongeant son propre territoire en mer de Chine orientale. Enjeu annexe du conflit : un gisement qui pourrait abriter jusqu’à 200 milliards de mètres cubes de gaz. La Chine dispute aussi à Taiwan, au Vietnam, aux Philippines, à la Malaisie, à Brunei et à l’Indonésie les îles Spratleys (Nansha en Chinois) et l’archipel des Pratas (Dongsha). Elle s’écharpe avec le Vietnam et Taiwan pour l’archipel des Pracels (Xisha).

(...) Une fois ces verrous ouverts, la Marine Chinoise pourra se consacrer plus librement au deuxième enjeu : la sécurisation des couloirs d’approvisionnement en hydrocarbures en Asie du Sud. Le premier de ceux-ci conduit les pétroliers de moins de 100 000 tonnes, depuis l’Afrique et le Proche-Orient jusqu’à la mer de Chine méridionale via le détroit de Malacca. Des mêmes zones de production, le deuxième couloir mène les pétroliers géants à travers les détroits de la Sonde et de Gaspar. Le troisième, depuis l’Amérique latine, passe par les eaux philippines. Le quatrième, trajet de rechange depuis le Proche-Orient et l’Afrique, serpente entre les détroits indonésiens de Lombok et de Macassar, les Philippines et le Pacifique ouest avant de rallier les ports chinois. »

Quelles ambitions impériales !Manifestement, la Chine ne veut pas être un simple « atelier du monde » capitaliste, mais entend, plus que jamais, appuyer sa croissance économique et son développement pour protéger ses propres intérêts impérialistes partout dans le monde, en se préparant ainsi à affronter toute puissance qui voudrait lui résister, y compris au plan militaire. Dans le même sens, Pékin construit et développe de vastes manœuvres diplomatiques et géostratégiques auprès de nombreux pays pouvant lui servir de ponts. En effet, si l’Inde et le Japon sont historiquement depuis longtemps dans son collimateur, la Chine se sert du Pakistan comme tête de pont, à la fois pour contrer l’alliance entre Washington et New-Delhi et pour accroître son influence dans le golfe arabo-persique et en Asie centrale. Mais, le plus frappant encore, c’est la volonté de Pékin de lutter pour préserver ses approvisionnements énergétiques jusqu’au cœur du Golfe persique et du Moyen-Orient, la zone la plus explosive et la plus convoitée au monde par tous les brigands en chef, à leur tête les États-Unis. Cela veut dire que Pékin n’hésite plus à venir chasser sur le même terrain que Washington considère, depuis des décennies, comme relevant de « son intérêt national ». Cela en dit long sur l’aggravation des risques de confrontations majeures entre la Chine et les États-Unis dans cette zone et ailleurs. Mais d’ores et déjà, la confrontation entre Pékin et Washington est très vigoureuse sur le plan diplomatique, en particulier à l’ONU.
Des manœuvres navales aux manœuvres diplomatiques

Mieux que quiconque, la Chine sait utiliser la diplomatie pour défendre ses intérêts, en particulier au sein de l’ONU, le bastion suprême des manœuvriers impérialistes. Par exemple, lorsque le Japon manifeste en 2005 son intention de devenir membre permanent du Conseil de sécurité, avec accès au sacré « droit de veto », la Chine décrète aussitôt la mobilisation générale de l’ensemble de son corps diplomatique pour contrer à tout prix l’initiative de Tokyo soutenue par Washington. Ainsi, lors de ce bras de fer, on a vu la Chine se rappeler soudain de sa prétendue appartenance à l’ex- Groupe des 77 dit des « non alignés », en se mettant à « séduire » et « arroser » certains de ces derniers de toutes sortes de promesses et de crédits et, au bout du compte, le gang chinois a pu effectivement barrer la route à son rival japonais (ce qui signifie aussi une claque pour le parrain américain). De même, la Chine joue régulièrement les empêcheurs de tourner en rond en s’appuyant sur son droit de veto pour bloquer systématiquement les initiatives américaines visant, par exemple, à sanctionner Téhéran sur la question nucléaire ou d’autres clients de Pékin (à l’instar du Zimbabwe, de la Corée du Nord, du Myanmar, etc.). En clair, le temps est révolu où les États-Unis pouvaient prétendre faire seuls la pluie et le beau temps à l’ONU et à son Conseil de sécurité. Désormais, Pékin dispute ouvertement ce rôle à Washington. Cette rivalité s’est particulièrement concrétisée au Soudan où Pékin, qui arme le pouvoir soudanais et achète son pétrole, a fermé obstinément les yeux durant des années sur les atrocités que commet le gouvernement de Khartoum au Darfour. Egalement, optant pour la même hypocrisie et le même cynisme que les puissances occidentales agissant au nom des « droits de l’homme », la Chine explique son attitude au nom du respect « de la souveraineté des États (amis) ».
La Chine fait « un grand bond » en Afrique

Si tout le monde est convaincu que la Chine cherche à étendre son influence sur tous les continents, c’est cependant en Afrique que son offensive est plus massive notamment au plan économique. Mais pour Pékin, il n’y a pas que le domaine économique, il y a aussi le militaire et le géostratégique pour asseoir et préserver ses intérêts impérialistes globaux. En effet, la Chine arme des régimes et vend des armes à de nombreux clients du continent. Dès le début des années 1990/2000, fortement marquées par les massacres en masse et le chaos sanglant dans les principales régions du continent, on savait que Pékin était le fournisseur militaire (souvent masqué) de nombreux pays, notamment dans les Grands Lacs. Ainsi par exemple, les armes chinoises ont servi à commettre les horribles atrocités débouchant sur des millions de victimes en RDC.

En effet, étant devenue pratiquement une grande puissance comme les autres, la Chine brigue désormais le rôle de gangster n°1 en Afrique et, de fait, l’impérialisme chinois est en train de repousser certains de ses concurrents hors de leurs positions traditionnelles. Dans cette optique, il va de soi que la France est pleinement dans le collimateur de la Chine.
La « Chinafrique » tend à supplanter la « Françafrique »

La Chine a investi dans presque tous les pays du continent africain en mobilisant tous les moyens pour y garder des positions fortes au point d’évincer de fait la France dans un bon nombre de pays appartenant à l’ancien pré-carré de Paris. Comment la Chine s’y prend-elle, avec quelles méthodes ? Prenons un seul exemple qui résume et illustre la force de frappe de la Chine : dans le BTP, les Chinois défient tous leurs concurrents en affichant des prix de 30 à 50 % inférieurs à ceux proposés par les Français. Cela veut dire que certains grands groupes français, comme Bouygues, sont directement menacés par le rapace chinois partout où ils sont implantés ou cherchent à le faire. Du coup, certaines entreprises françaises tentent désespérément de se replier dans d’autres pays africains se situant en dehors de l’ancien bastion colonial de la France (comme l’Afrique du Sud ou l’Angola), où évidemment la concurrence n’est pas moins rude pour autant. De toutes les façons, la Chine utilise grosso modo la même arme des « prix bas » dans tous les autres domaines commerciaux, armement compris. Pour tout dire, la menace chinoise à l’encontre de la France est globale.

L’impérialisme français perd du terrain quasiment partout dans son ancien bastion colonial, aussi bien économiquement que politiquement. D’ailleurs, symboliquement, il est hautement significatif de voir la Chine « draguer » ouvertement la Côte d’Ivoire, ancienne « vitrine », ou « fleuron économique » d’antan de la France en Afrique. En effet, non seulement les grands groupes français sont menacés par l‘offensive chinoise, mais au niveau de l’État, le président ivoirien Gbagbo lui-même est très courtisé par Pékin qui le « protège » à l’ONU contre des sanctions et qui, un moment, a pu lui assurer ses fins de mois afin de payer les salaires des fonctionnaires, chose que Paris ne fait plus. L’autre acte symbolique fort, c’est quand Pékin se met à organiser, lui aussi, ses propres « sommets Chine-Afrique ». Voilà une autre réplique chinoise qui a tout son sens à destination de l’ancienne puissance gaullienne.

Par ailleurs, si la France devait évacuer ses bases militaires en Afrique (son principal atout), comme l’a annoncé le président Sarkozy, la Chine serait, sans aucun doute, très heureuse de l’évincer définitivement du continent.

Les manifestations concrètes de la volonté de la Chine de jouer les premiers rôles dans l’arène impérialiste ne font que débuter et ses principaux rivaux ne manqueront pas une occasion de réagir à la hauteur des enjeux posés par les ambitions chinoises. Autant dire qu’aucun discours de paix et d’entente entre les nations ne pourra suffire à masquer cette réalité, synonyme de désolation et de destructions matérielles et humaines.

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  • Inde et Japon s’unissent contre la Chine

    Le Premier ministre indien s’est envolé ce dimanche pour Tokyo. Il se rendra ensuite en Malaisie puis au Vietnam. Ce voyage, placé sous le signe de la coopération économique - et nucléaire pour ce qui est du Japon - marque aussi la volonté de Delhi de se positionner auprès de pays stratégiquement importants pour l’Inde face à la Chine.

    La "Look-East Policy" a été lancée dans les années 1990 par le Premier ministre P.V. Narasimha Rao. A cette époque l’économie indienne est en pleine libéralisation, et Delhi se tourne tout naturellement vers les "petits dragons" d’Asie du Sud-Est. Un club que l’Inde rêve alors d’intégrer. La crise asiatique de 1997 met brutalement fin à ses aspirations. Il faudra attendre 2005 pour que Manmohan Singh, nommé Premier ministre un an plus tôt, ravive l’idée d’un accord de libre-échange entre l’Inde et les pays de l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). Quant au Japon, il est le "nouveau partenaire stratégique dans la région que s’est découvert New Delhi", selon les termes de Nitin Gokhale, journaliste spécialisé dans les questions de Défense à la chaîne de télévision NDTV. "Aujourd’hui, la ’Look-East Policy’ est en train de se transformer en un partenariat militaire plus solide avec des nations importantes de la région", affirme-t-il. Même si les relations économiques sont, elles aussi, en passe d’être ravivées, force est de constater que les "partenariats stratégiques" sont effectivement à l’ordre du jour entre l’Inde, les pays de l’Asean et, donc, le Japon.

    Le 28 septembre, une délégation militaire indienne s’est rendue à Tokyo pour des entretiens avec des responsables de l’armée japonaise. Une première. "Cette visite faisait suite aux discussions que A.K. Antony, le ministre indien de la Défense, avait eu à Tokyo, l’an dernier. A cette occasion, les deux pays s’étaient engagés à favoriser une coopération bilatérale et régionale, en d’autres termes à forger des partenariats stratégiques régionaux visant à contrer l’influence grandissante de la Chine", explique l’analyste.

    Nitin Gokhale n’est pas le seul à penser que pour Delhi, l’objectif est de freiner l’ambition de la Chine dans l’Océan indien et au-delà. Pékin construit des ports un peu partout : en Birmanie, au Sri Lanka, au Bangladesh... et au Pakistan, à Gwadar, dans la province du Baloutchistan. Les Américains ont donné un joli nom à cette stratégie de l’encerclement de l’Inde : "le collier de perles" assemblé par la Chine pour étrangler l’Inde dans sa "mare nostrum"..

    Un collier que l’Inde s’efforcerait de briser grâce, notamment, à sa "Look-East Policy".

    Le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, les Philippines, l’Indonésie, la Thaïlande... Les voyages de responsables indiens dans tous ces pays se sont précipités au cours des derniers mois. Parmi eux, le Vietnam est un cas d’école. Les deux pays ont toujours entretenu de bonnes relations. Surtout, ils ont tous deux vécu une guerre avec la Chine. En 1962 pour l’Inde, en 1979, pour le Vietnam.

    Les relations indo-chinoises, qui s’étaient considérablement améliorées il n’y a pas si longtemps, ont subi un coup de froid récemment. En cause, des incidents à la "Line of Actual Control" (LAOC), en clair la frontière disputée entre l’Inde et la Chine. Pékin réclame un territoire de 90.000 km2 en territoire indien. En outre, la Chine prend de plus en plus de place au Pakistan, ce qui déplaît beaucoup à New Delhi, mais aussi à Washington.

    L’Inde est prête à un conclure un contrat dans le nucléaire civil avec le Japon et à renforcer ses liens commerciaux avec ce pays, a déclaré dimanche le Premier ministre indien Manmohan Singh avant de partir pour une visite de trois jours au Japon. "J’ai bon espoir que nous puissions conclure un accord (sur un contrat de nucléaire civil), qui sera bénéfique pour nos deux pays" a déclaré M. Singh à un groupe de médias japonais avant de partir pour Tokyo où il doit s’entretenir avec son homologue japonais.

    L’Inde aimerait que Tokyo soit son partenaire dans le domaine de l’énergie nucléaire, a dit le Premier ministre indien, soulignant que le Japon disposait "des technologies nucléaires les plus avancées et les plus performantes" dans ce domaine.
    New Delhi a déjà conclu des accords de coopération dans le domaine nucléaire avec les Etats-Unis, la France, la Russie et le Canada. Pour soutenir la vigoureuse croissance de son économie, l’Inde envisage de se doter d’un parc de centrales d’une capacité de 60.000 mégawatts dans les 15 prochaines années, pour un montant total évalué à quelque 100 milliards d’euros.

    Le Japon a ainsi entamé en juin dernier des négociations avec l’Inde en vue d’un traité de coopération nucléaire qui permettrait l’exportation de technologie et de matériel nucléaire civil nippon vers la troisième économie asiatique.
    Mais le Japon, cible de deux bombes nucléaires pendant la seconde guerre mondiale, a averti l’Inde que si ce pays procédait à de nouveaux essais nucléaires, cela l’obligerait à cesser toute coopération nucléaire civile, l’Inde n’ayant pas signé le traité de non-prolifération. L’Inde détient officiellement l’arme nucléaire depuis 1998, mais n’a pas encore signé le traité de non-prolifération.

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  • Les États-Unis ont commencé l’installation de leur système de missiles antibalistiques Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) en Corée du Sud, provoquant une réaction de colère de la part de la Chine, qui a averti que cela pourrait déclencher une course aux armements nucléaires dans la région. Cette démarche provocatrice va aggraver la situation déjà tendue sur la péninsule coréenne comme les États-Unis et la Corée du Sud participent à d’énormes jeux de guerre annuels.

    Deux camions, chacun équipé d’une rampe de lancement THAAD, ont été débarqués à bord d’un avion-cargo C-17 à la base aérienne d’Osan de l’armée américaine, au sud de Séoul, lundi soir. Selon les autorités militaires sud-coréennes, plus d’équipements et de personnel arriveront dans les prochaines semaines. L’installation de la batterie THAAD sera probablement terminée dès le mois de mai ou juin.

    Des responsables américains ont exploité l’essai de lancement de quatre missiles balistiques de la Corée du Nord lundi matin comme prétexte pour commencer l’installation du THAAD. Cependant, le dernier feu vert du déploiement du THAAD, approuvé par la Corée du Sud en juillet dernier, a été donné la semaine dernière lorsque le gouvernement sud-coréen a acquis le site prévu dans le cadre d’un accord d’échange de terrains avec le conglomérat Lotte.

    Washington insiste également sur le fait que l’installation du THAAD est purement défensive et nécessaire pour contrer l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord. En réalité, le système THAAD a un caractère offensif. Il s’agit d’un élément important d’un système de missiles antibalistiques américain en expansion en Asie qui vise principalement à préparer la guerre nucléaire contre la Chine, et non la Corée du Nord.

    L’impérialisme américain, qui compte quelque 4.000 ogives nucléaires, n’a jamais exclu une frappe nucléaire préventive et dépense 1 billion de dollars pour moderniser ses armes nucléaires et ses systèmes de lancement. Ses systèmes de missiles antibalistiques sont conçus pour neutraliser la capacité de n’importe quel ennemi de répliquer en cas d’attaque nucléaire américaine. La Fédération des scientifiques américains estimait que la Chine avait environ 260 ogives nucléaires en 2015.

  • Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a réitéré mardi l’opposition de Pékin au déploiement du THAAD. Geng a averti que la Chine « prendrait les mesures nécessaires pour défendre nos intérêts de sécurité et les conséquences doivent être assumées par les États-Unis et la Corée du Sud ».

    La Russie a également condamné l’installation du THAAD. Victor Ozerov, qui préside le Comité fédéral de défense et de sécurité de la Russie, a qualifié le déploiement d’« une autre provocation contre la Russie » visant, sinon à encercler la Russie, « au moins à l’assiéger de l’ouest et de l’est ».

    Le gouvernement chinois a déjà pris des mesures de rétorsion contre la Corée du Sud, fermant plus de 20 magasins appartenant à Lotte en Chine sous prétexte de violations de la sécurité et a conseillé aux agents de voyages de ne pas vendre des voyages organisés en Corée du Sud aux touristes chinois. Les médias d’État ont suggéré un boycottage plus large des produits sud-coréens et même la rupture des relations diplomatiques avec Séoul.

    Selon un commentaire de l’agence de presse officielle Xinhua, le déploiement du THAAD « entraînera une course aux armements dans la région ». Suggérant que la Chine élargirait son arsenal nucléaire pour contrer les systèmes de missiles antibalistiques américains, elle a déclaré : « Plus de boucliers antimissiles d’un côté engendrent inévitablement plus de missiles nucléaires de l’autre côté qui peuvent percer ce bouclier. »

    L’idée que la Chine puisse étendre son arsenal nucléaire souligne seulement le caractère réactionnaire de la réponse du régime chinois à l’escalade des menaces économiques et militaires du gouvernement Trump. Le Parti communiste chinois représente les intérêts d’une oligarchie ultra riche, pas les travailleurs chinois et les pauvres. Son renforcement militaire et son agitation du nationalisme chinois accroissent le danger de guerre et divisent la classe ouvrière.

    Une course aux armements nucléaires entre la Chine et les États-Unis serait profondément déstabilisatrice en Asie et dans le monde. Une expansion de l’arsenal nucléaire chinois pourrait inciter la Corée du Sud et le Japon à développer leurs propres armes nucléaires et à encourager l’Inde à élargir son arsenal nucléaire, exacerbant ainsi les tensions dans toute l’Asie du Sud, en particulier avec le Pakistan.

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