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Editorial 21-03-2010 - Du 18 au 26 mars, quand tout un monde a basculé...

dimanche 21 mars 2010, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Du 18 au 26 mars, … quand tout un monde a basculé !

Combien se souviennent que notre classe a connu son heure de gloire, à Paris, entre ces deux dates que nous pouvons commémorer ensemble : le 18 et le 26 mars 1871. On est passé là de l’indigne à l’héroïque, du dernier degré de la misère et de l’abaissement au premier degré du soulèvement. Le peuple parisien était condamné à s’incliner et à se voir désarmé et a choisi de se révolter le 18 mars jusqu’à prendre le pouvoir et élire son nouveau pouvoir : la Commune, le 26… Les classes dirigeantes s’en souviennent et savent que l’on ne peut pas toujours aller trop loin dans l’indignité sous peine de voir les travailleurs les menacer jusque dans leur pouvoir.

Et, qui sait, l’Histoire a des recommencements qui ramènent des épisodes oubliés sur le devant de la scène. Ainsi, la scène européenne nous montre actuellement que les travailleurs ne semblent pas décidés à se satisfaire de l’indignité qui leur est proposée. Ce serait à eux de payer les frais de la crise comme c’était aux travailleurs parisiens de payer les frais de la guerre de l’Empire avec l’Allemagne. Les travailleurs islandais et toute la population est déjà descendu dans la rue pour faire chuter un gouvernement de droite à coups de casseroles et ils remettent ça maintenant qu’un gouvernement de gauche (sait-on ce que cela veut dire) fait de même en prétendant faire payer au peuple islandais les coûts de la crise auprès des banquiers mondiaux. Comme le peuple grec vient de refuser de payer les mêmes frais de la crise pour soutenir les banquiers, financiers et capitalistes en Grèce…

Jusqu’où iront les classes dirigeantes, en Europe et dans le monde, et jusqu’où nous, les travailleurs, sommes-nous prêts à aller, nul ne peut le prédire. Mais il faut se préparer à ce que les classes dirigeantes aillent très loin si nous devions nous laisser faire ou nous contenter de petites promenades dans les rues comme nous appellent les dirigeants réformistes, politiques et syndicaux. La dernière grande crise mondiale a été le prélude à des dictatures, des fascismes et des guerres et les classes dirigeantes ne sont moins prêtes à nous faire subir d’avanies qu’à l’époque, soyons en sûrs… Et nous, de notre côté, ne sommes pas moins forts que les travailleurs français de 1936 ou que les travailleurs espagnols. Les spécialistes de la négociation, de la réforme, du dialogue social et du constat partagé pourraient donner l’impression inverse mais les Thibaut, les Mailly et les Chérèque sont d’aussi bons représentants des travailleurs que Sarkozy représente le peuple de France, ce n’est pas peu dire… S’ils nous ont promené lors des diverses journées d’action précédentes, cela ne veut pas dire que les travailleurs les suivent, leur fasse confiance, comptent sur eux pour se sortir de la crise. S’ils s’apprêtent à en faire de même le 23 mars avec leur journée d’action, qu’elle soit plus ou moins suivie, cela ne signifie pas que la force des travailleurs, ou leur faiblesse s’exprime là. C’est seulement un tout petit peu un symptôme de la colère qui monte.

Malgré des mobilisations parfois réussies, les attaques patronales et gouvernementales de ces dernières années ont toutes été des succès. Les entreprises qui licencient, comme New Fabris ou Continental, ont connu des grèves (grèves massives avec occupation et parfois des cadres et dirigeants séquestrés et des menaces de faire exploser l’entreprise), mais, au final, les salariés sont licenciés, et les sous qu’ils ont gagné durement ne sont rien face au coût de la vie et rien face aux profits des capitalistes. Les services publics sont progressivement attaqués et privatisés. Le chômage et la misère augmentent. Les retraites, la santé, la sécu sont mis en cause. Et la crise est loin d’être finie.

C’est par la grève et dans la rue que les travailleurs peuvent démontrer que la retraite à 60 ans ne se discute pas !!! Et le mouvement de 2003 sur la défense des retraites nous a suffisamment montré que les centrales syndicales peuvent faire descendre du monde dans la rue pour une promenade, pour ensuite se retirer, abandonnant le combat. Non, notre force, nous commencerons à la montrer quand, à l’instar de nos prédécesseurs communards, nous élirons nos comités de quartier, d’arrondissement, d’ateliers, d’usine, de bureaux.

A situation nouvelle, nouveau point de vue. Qui va assurer notre avenir et celui de nos enfants ? Certainement pas le système capitaliste ! Il est temps d’en tirer des conclusions indispensables... Si, cessant de faire confiance aux classes dirigeantes, les travailleurs décident eux-mêmes de leurs propres actions, alors oui, on peut avoir confiance dans l’avenir !

Messages

  • Du 18 au 26 mars, … quand tout un monde a basculé !
    Combien se souviennent que notre classe a connu son heure de gloire, à Paris, entre ces deux dates que nous pouvons commémorer ensemble : le 18 et le 26 mars 1871. On est passé là de l’indigne à l’héroïque, du dernier degré de la misère et de l’abaissement au premier degré du soulèvement. Le peuple parisien était condamné à s’incliner et à se voir désarmé et a choisi de se révolter le 18 mars jusqu’à prendre le pouvoir et élire son nouveau pouvoir : la Commune, le 26… Les classes dirigeantes s’en souviennent et savent que l’on ne peut pas toujours aller trop loin dans l’indignité sous peine de voir les travailleurs les menacer jusque dans leur pouvoir.

  • Vive la prise du pouvoir de la classe ouvrière en 1871, trois mois pendant lesquelles les patrons ne pouvaient plus licencier les travailleurs, faire travailler des enfants, affamer des familles ouvrières, l’Etat les entrainer vers la guerre contre leurs frères allemands, les réprimer quand ils demandent à manger, un logement, un travail.

    Pour tout cela les ouvriers et ouvrières se sont trouvés des militants parmi les artistes et intellectuels comme Gustave Courbet, Marx, Engels qui ont pris faits et causes contre un pouvoir inique, autoritaire, celui de la bourgeoisie et de ses amis qu’ils s’appellent Edmond de Goncourt ou Louis Blanc, ou Théophile Gauthier.

    "Et nous, de notre côté, ne sommes pas moins forts que les travailleurs français de 1936 ou que les travailleurs espagnols. Les spécialistes de la négociation, de la réforme, du dialogue social et du constat partagé pourraient donner l’impression inverse mais les Thibaut, les Mailly et les Chérèque sont d’aussi bons représentants des travailleurs que Sarkozy représente le peuple de France, ce n’est pas peu dire… S’ils nous ont promené lors des diverses journées d’action précédentes, cela ne veut pas dire que les travailleurs les suivent, leur fasse confiance, comptent sur eux pour se sortir de la crise."

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