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Grèves SNCF : quoi de neuf dans la lutte des cheminots ?

mardi 27 juillet 2010, par Karob, Robert Paris

HISTORIQUE DES GRÈVES A LA SNCF

Le texte qui suit sera complété progressivement…

N’hésitez pas à envoyer vos contributions à cet historique.

· 1947 : en juin, c’est le premier mouvement de grève de l’après-guerre, qui est un succès sur le plan revendicatif. Une grève touchant aussi les fonctionnaires se développe en novembre-décembre qui se traduit par 19 jours de grève et est aussi l’occasion de la 3e scission syndicale avec la création de « Force ouvrière », se fondant sur le mécontentement de militants et de travailleurs des méthodes dictatoriales de la CGT qui était jusque là une centrale anti-grève pour cause de participation communiste au gouvernement et de pacte du stalinisme et du capitalisme pendant l’après-guerre.

· 1948 (Octobre) : la grève des cheminots en solidarité avec les mineurs est limitée et arrêtée par la CGT. Le mouvement est organisé par la CGT qui vient à peine de cesser de soutenir le gouvernement et passe, avec le PCF, dans l’opposition systématique. La centrale mène des grèves dures mais qui ne sont pas fondées sur une décision des travailleurs ni sur une appréciation positive du rapport de forces. Il s’agit seulement de démontrer à la bourgeoisie française qu’elle ne pourra pas se passer au pouvoir du soutien du PCF-CGT.

· 1953 (Août) : C’est une grève unitaire dans le secteur public. Les cheminots défendent avec succès leur système de retraite notamment.

· 1963 : malgré une sympathie marquée pour la dure grève des mineurs de 1963, la CGT refuse d’appeler les cheminots au moindre geste de solidarité à part des collectes …. Et les mineurs isolés sont battus.
· 1968 : La grève à la SNCF et la grève générale de mai-juin 1968.
Le mouvement des cheminots né le 16 mai 1968 dans la banlieue lyonnaise puis le 17, à partir de la gare d’Achères et qui fait rapidement tâche d’huile. Ainsi, c’est d’abord par la paralysie progressive des chemins de fer que la grève s’étend dans de nombreux départements français. En mai 1968, tout en organisant de fait la grève générale afin d’empêcher de se laisser déborder par le mouvement spontané, la CGT a dans le même temps démobilisé en s’opposant à l’occupation massive et effective des usines comme en juin 1936. Du coup, il ne lui a pas été trop difficile de faire reprendre le travail malgré la minceur des concessions patronales et gouvernementales, malgré aussi l’échec politique puisque le ras-le-bol du régime gaulliste qui était pour une bonne part dans le déclenchement de la révolte n’eut aucun débouché immédiat. Qui a donné un coup d’arrêt à la grève générale ouvrière de mai-juin 1968 ? Les syndicats et, en premier, la CGT.
Durant les années où la CGT est passée pour très « lutte de classes » parce que son discours est calqué sur celui du PCF, la centrale principale de la classe ouvrière en France n’a pas cessé d’être un frein aux luttes en n’organisant que des grèves partielles, tournantes et d’autres stratégies de refus de la lutte en prétextant que De Gaulle était « un pouvoir fort ». En 1968, la CGT va être contrainte de laisser ses militants prendre la direction des grèves. Les étudiants de 1968 ont montré qu’il n’en était rien et les premières grèves de 1967-1968 ont contraint la CGT à soutenir les grèves au risque d’être débordée. La CGT n’a jamais appelé à la grève générale même si ses militants ont cru avoir le feu vert pour étendre la grève. Suite aux accords avec le gouvernement, la CGT pèse de tout son poids pour faire reprendre le travail… avec un bilan très faible si on compare à 1936 et à la montée du rapport de forces des travailleurs en France.

· 1969 : La grève SNCF du 10 au 18 août 1969 est liée à la grève RATP qu’elle a entraînée, mais les syndicats de la SNCF font reprendre le travail sur un bilan de « succès pour les cheminots » (accord sur les conditions de travail) en « lâchant » les travailleurs de la RATP qui reprennent quatre jours plus tard, le 22 août…

· 1971 (Juin) : mouvement de grève à la SNCF qui va durer 11 jours.

· 1976 : La grève nationale de 1976 et le comité de grève de Paris-Sud-Ouest en mars 1976

· 1978 : La grève de décembre 1978 au Triage de Villeneuve Saint Georges : dix jours de grève de quatre cents cheminots

· 1978 : le rapport Guillaumat, remettant en cause le service public est le support de plusieurs actions de protestation de la CGT, qui dans le même temps soutient le projet du TGV. L’unité syndicale se réalise sur la base d’un dossier commun sur les transports et s’illustre dans une « journée sans transport », le 7 mars 1979.

· 1979 : La grève de janvier 1979 au chantier de manœuvre de la gare d’Austerlitz : quatorze jours de grève de deux cent cheminots.

· 1981 : en novembre, le service intérieur du dépôt d’Ivry est en grève. 80 cheminots mènent 14 jours de grève avec un comité de grève sur les salaires.

· 1981 : La gauche est au gouvernement et les syndicats collaborent avec le nouveau pouvoir en bradant systématiquement des intérêts des cheminots en 1981-1982. Le 30 décembre, c’est la promulgation de la Loi d’Orientation des Transports Intérieurs : la SNCF est transformée en Etablissement Public Industriel et Commercial. La loi sur les comités d’entreprise s’applique à la SNCF et fera l’objet de longues négociations avant d’aboutir à leur définition et au transfert des activités sociales. C’est la « récompense » aux syndicats pour avoir accepté gentiment cette « réforme » antisociale.

Le gouvernement socialo-communiste de Mauroy débute, en 1982, par un blocage des salaires, déguisé au début, affiché ensuite. De mai 1981 à août 1984, le « communiste » Fiterman est ministre des transports et il a dans sa manche l’ensemble des organisations syndicales et tout particulièrement la CGT et la CFDT. Les cheminots qui revendiquent au triage de Villeneuve Saint-Georges sont qualifiés par Fiterman de « provocateurs » en novembre 1981. De la même manière, les aiguilleurs et autres cheminots au travail posté vont être dénigrés lors des grèves de mai 1984 par les dirigeants syndicalistes Krazucki, Bergeron et le ministre Bérégovoy.

· 1984 : La grève des cheminots contre l’application des 35 heures en mai 1984

· 1985 : La grève « sauvage » des conducteurs de septembre 1985

Le 30 septembre 1985, ce sont les conducteurs qui ont enclenché spontanément une grève dite « sauvage ». C’est suite à la menace de contrôles d’aptitude des conducteurs par une direction les accusant de responsabilité dans des accidents ferroviaires qu’un premier agent de conduite qui avait reçu une convocation à un contrôle a décidé seul de « poser le sac » à Chambéry, suivi du conducteur appelé à le remplacer. La grève s’est étendue spontanément à la totalité du pays en deux jours. Plus efficacement que tout appel national et unitaire des fédérations syndicales ! La direction de la SNCF qui parlait d’étendre les contrôles à toutes les catégories de cheminots a dû remiser ses projets d’attaque à toute vitesse…

· 1986-1987 : Le mouvement a pour origine l’action d’un conducteur de Paris-Nord (dépôt La Chapelle) proche de la FGAAC qui fait circuler une pétition proposant, face aux inutiles journées d’action, de « poser le sac une fois pour toutes ». A partir du 8 décembre, un tract en ce sens appelle à la grève illimitée. La grève dure du.18 décembre 1986 au 15 janvier 1987. Elle est marquée par des coordinations et comités de grève.

Novembre 1986 marque une rupture pour le mouvement ouvrier, après l’anesthésie générale de 1981 avec la gauche gouvernementale. La droite, revenue aux affaires en mars 1986, a lancé des attaques tous azimuts. Quatre puissants mouvements vont la faire reculer : les étudiants à l’automne 1986, les cheminots en décembre 1986, les instituteurs au printemps 1987, les infirmières à l’automne 1988. Un nouveau cycle de luttes s’annonce alors, marqué par l’avènement de pratiques de démocratie directe et d’auto-organisation. C’est le temps des « coordinations ». Il y aura des suites : à la SNECMA et Air France... Grève des cheminots sur la grille des salaires, les retraites et les conditions de travail.

En 1986, les centrales syndicales avaient multiplié les « journées » d’action syndicales (deux en 1986 : 30 septembre et 21 octobre) plus inefficaces les unes que les autres, servant uniquement à servir la guéguerre des centrales entre elles mais nullement la lutte contre la direction de la SNCF et encore moins la lutte de l’ensemble des travailleurs.
La grève de 1986 est la première grève ouvrière offensive sur les salaires – les seuls mouvements étant défensifs sur les suppressions d’emplois - depuis les politiques anti-sociales des gouvernements qui ont suivi la « vague rose » anti-grève des socialistes et communistes au gouvernement. Le blocage des salaires avait été général, public comme privé, et la collaboration des syndicats à la politique gouvernementale également. La grève a démarrés spontanément et pas à l’initiative des centrales syndicales qui ont, avec plus ou moins de retard, pris le train (de la grève) en marche… Les attaques qui se profilaient étaient multiples à la rentrée de septembre 1986 : 8200 suppressions d’emplois pour 1987, liquidation su statut des cheminots, nouvelle grille de salaire avec suppression de la part de l’ancienneté. Ce qui a mis le feu aux poudres est la suppression d’une prime de 56 francs par jour pour les élèves-conducteurs du dépôt Paris- La Chapelle. Le dépôt s’est mis en grève et la direction a partiellement reculé. Début novembre, ce sont les agents de la vente et des réservations et tous ceux travaillant sur écran informatique auxquels la SNCF a retiré une prime de saisie informatique. La base a lancé et fait s’étendre le mouvement, sans appel syndical, en reprenant le mouvement lancé par la gare Saint-Lazare. C’est cette extension spontanée à l’échelle nationale qui a fait reculer une fois de plus la direction de la SNCF.
En décembre 1986, c’est à nouveau spontanément, par la base (syndicaliste ou pas) et pas du tout par les centrales syndicales que la grève est née et s’est étendue. A Paris-Nord et sur la ligne C du RER, c’est à la base que la grève s’est préparée. Le 21 octobre, une première réunion de cheminots de base a commencé à préparer la grève sur le RER C à la suite de quoi une première tentative de grève s’élargissant à l’ensemble des cheminots est tentée les 4 et 5 décembre, sans succès. Le 10 novembre, à Paris-Nord, un agent syndiqué FGAAC a fait circuler une pétition proposant de « poser le sac une fois pour toutes ». Des militants syndicalistes de base du secteur appellent alors par tract à la grève mais la CGT et la FGAAC, contactés, refusent d’abord de déposer un préavis de grève !
Le jeudi 18 décembre la grève part très fort à Paris-Nord et elle commence déjà à s’étendre le jour même. Des agents se déplacent pour contacter des agents d’autres réseaux. La CGT, loi d’appeler à la grève, n’y a pas appelé et parle seulement de la grève des réservations pour annoncer qu’elle est à la reprise ! A Invalides, la CGT met même en place un véritable piquet… antigrève ! Le samedi 20 décembre, alors que le mouvement s’est déjà étendu à 75 dépôts sur 94, la CGT affirme pour la première fois qu’elle consulte ses militants et leur demande de « se prononcer démocratiquement » sur les revendications du mouvement. Ce qui ne l’empêche pas d’annoncer que « ses militants comme ils l’ont déjà démontré depuis le début du conflit s’attacheront à ce que le maximum de convois de vacanciers puissent être acheminés jusqu’à leur destination durant cette période. » Les vacances servent ainsi à une véritable déclaration anti-grève qui sous-entend que les grévistes cassent les vacances des salariés !! La CFDT a, elle aussi, ses trains anti-grève. Il ne s’agit pas seulement de vacanciers mais aussi d’omnibus le matin pour emmener les ouvriers non-grévistes comme à Tours.

Malgré ces opérations, le dimanche 21 décembre, tous les dépôts sauf Le Havre ont rejoint la grève. La grève a donc pris malgré l’opposition ouverte ou camouflée, passive ou active, des centrales. Ici ou là, les syndicats regroupent leurs adhérents à part, refusent de participer ici aux AG, là aux comités de grève.
En effet, cette grève manifeste une capacité nouvelle d’auto-organisation. Le RER C a remis en place son comité de grève. Il est en contact avec de nombreux secteurs. Un comité de grève est aussi actif au dépôt grandes lignes d’Ivry. Et le 22 décembre, toujours malgré l’opposition des centrales, les sédentaires commencent à se joindre au mouvement. Au dépôt d’Ivry, les sédentaires mettent en place un comité de grève.

Mardi 23 décembre encore, après un semblant de négociations avec les syndicats, la direction se félicitait qu’un accord salarial ait été conclu avec la CFTC, la Fédération des Maîtrises et Cadres et la CGC, FO retirant sa signature à la dernière minute. Elle semblait croire que le fait que ces syndicats, ultra-minoritaires à la SNCF, appellent à la reprise, allait calmer les choses, sans voir le ridicule des appels à la reprise de la part de syndicats... qui n’avaient jamais appelé à la grève, jamais même approuvé la grève.

Le vendredi 26 décembre, Dupuy, le directeur-général de la SNCF, lançait un ultimatum : il fallait, parait-il, que les cheminots reprennent le travail pour que les discussions redémarrent, et de toute manière la promotion au mérite, l’essentiel du nouveau projet de grille des salaires dont les cheminots demandaient le retrait, serait maintenu. Dupuy, il faut le dire, avait sans doute été encouragé par l’attitude des directions syndicales qui s’étaient toutes précipitées chez lui la veille de Noël, en ordre dispersé, parce que Essig, le président socialiste de la SNCF, et Seguin, le ministre des Affaires Sociales, avaient laissé entendre qu’on pouvait négocier.

Mais les grévistes n’ont été ni impressionnés ni trompés. Il n’y a pas eu de reprise, mais la mise en place des coordinations nationales, celle des agents de conduite, réunie le vendredi 26 et le dimanche 28 décembre, et la Coordination inter-catégories, réunie elle-même le vendredi 26 et le lundi 29. La CGT était obligée de durcir le ton. Elle organisait une manifestation des cheminots le mardi 30.

· 1992 : Première « Eurogrève » chez les cheminots.

· 1995 : grève des services publics, en réaction contre le « plan Juppé ». Les cheminots, dont le système de retraite et le statut de l’entreprise, via le projet de contrat de plan, sont remis en cause, occupent une grande place dans le mouvement. La grève de novembre-décembre 1995 montre que la grève des cheminots peut gagner, faire reculer un projet antisocial, faire chuter un ministre, en entraînant les autres secteurs, en organisant des assemblées générales interprofessionnelles et en passant dans les autres secteurs les entraîner à la grève. En sortant du ministère, Bernard Thibaut secrétaire de la CGT des cheminots annonce, sans consultation des cheminots en grève et sans concertation avec les travailleurs de la RATP qui ont suivi la grève SNCF, que la grève est finie. C’est le début d’une politique de trahison ouverte menée par celui qui va vite devenir le dirigeant de la CGT.

Si 1995 a marqué une remontée de la lutte, un recul du gouvernement et une accentuation de la confiance des travailleurs, les travailleurs y sont apparus comme suivants les syndicats nationaux contrairement aux années précédentes et elle a été aussi un tournant vers une plus grande collaboration entre syndicats et gouvernement et avec le patronat qui sera souligné par le choix que fera la CGT de venir un syndicat qui négocie, qui propose, qui est "positif"...

· 2007 (Octobre) : grève des services publics afin de défendre les régimes spéciaux de retraites, supprimés par le Gouvernement Fillon, gouvernement qui ne recule pas car la stratégie des syndicaux est celle du baroud d’honneur. Pas question de mener une lutte sérieuse pour les retraites jusqu’à la victoire, c’est-à-dire en rejetant la division entre public et privé et entre secteurs « favorisés » et autres secteurs.

· 2008 : fin décembre, grève des agents du réseau Paris-Saint Lazare. La gare est bloquée et la direction joue l’opposition frontale entre les usagers et le grand public contre les cheminots, en dénonçant le syndicat SUD comme le gréviculteur inqualifiable qui aurait provoqué le conflit ! Début janvier 2009, les agents de Saint-Lazare poursuivent la grève malgré le lâchage de la CGT. Nice est aussi en grève.

· 2009 : La grève du réseau Paris-Saint Lazare : c’est une vraie grève, où les agents sont nombreux et mobilisée à partir de la gare Saint Lazare, grève dirigée par SUD, qui ne sera pas soutenue jusqu’au bout par la CGT et qui ne sera pas étendue à d’autres gares en dehors de ce réseau. Elle est violemment dénoncée par le gouvernement et les classes dirigeantes.

Janvier, mars, mai, juin 2009, ces journées nationales d’action (pas forcément de grève puisque les syndicats finissent par appeler … un premier mai, jour férié) amènent cependant du monde dans la grève et dans la rue sur des bases interprofessionelles et ensemble privé/public donnent une fausse perspective aux grèves et c’est une décrue qu’organisent ensemble les centrales syndicales unies pour éteindre le mécontentement en pleine grève générale aux Antilles et pendant une vague de licenciements massifs dans les secteurs prestataires de l’Automobile.

2009, pour les journées d’action nationales, le 29 janvier, les cheminots sont appelés comme les autres salariés à la grève générale interprofessionnelle. En réalité, c’est un appel à géométrie variable suivant les secteurs, certains étant seulement « appelés à l’action » sans grève. Mais le 29 est un succès : plus de deux millions de travailleurs dans la rue témoignent de la montée du mécontentement. Dès février, les syndicats laissent retomber se mécontentement, laissent aussi les chercheurs se battre seuls alors que ce qu’ils dénoncent concerne de la même manière tout l’enseignement, l’hôpital public et tous les services publics, dont les transports. Le 19 mars, malgré le temps laissé pour que retombe le climat, il y a encore plus de grévistes qu’en janvier et du monde dans la rue… Mais les centrales continuent à jouer leur rôle pour diriger afin de calmer et elles le font d’ailleurs toutes ensemble, y compris les plus anti-grèves des centrales ce qui est tout un symbole… En avril 2009, des accidents en cascade à gare du nord montrent que la direction laisse consciemment se dégrader l’état du matériel et de l’entretien… En avril 2009, la logistique du Technicentre Paris Rive Gauche est en grève, et le mouvement est étendu à différents sites tels que Montrouge, Trappes, Ivry, Masséna-Tolbiac par la volonté des grévistes eux-mêmes.

Petite revue de presse commentée. 14 janvier 2009.

Pour le 29, la SNCF semble se joindre au mouvement, selon la Tribune :

Les fédérations CGT, CFDT, FO et CFTC des transports ont appelé ce mercredi les salariés du secteur à cesser le travail dans le cadre de la journée d’action nationale du 29 janvier. Lancée par l’ensemble des syndicats le 15 décembre, cette journée appelle l’ensemble du monde du travail à refuser de "payer la crise" en manifestant sur les thèmes de la défense de l’emploi "privé et public" et le "maintien du pouvoir d’achat". "La crise économique née de la crise financière touche durement les salariés du transport, que ce soit dans leurs emplois et leurs salaires, alors qu’ils ne sont en rien responsables", ont déploré les quatre fédérations. Cet appel ne concerne pas pour l’instant les cheminots, regroupés dans des fédérations distinctes. Des représentants de la CFDT cheminots seront cependant reçus vendredi matin par la SNCF, dans le cadre de la demande de concertation immédiate (DCI) prévue par un accord d’entreprise sur le dialogue social et la prévention des conflits. "On s’oriente vers un préavis de grève", a d’ores et déjà indiqué Arnaud Morvan, secrétaire général de la fédération des cheminots CFDT. La CFTC cheminots est pour sa part en train de consulter ses adhérents.

La Tribune

Le zapping du monde :

Avec, aux deux tiers de la bande son, le commentaire de Chérèque :

« grève qui a trainé pendant un mois par le syndicat SUD qui est quasiment inadmissible. Une forme de harcèlement, dont les premières victimes sont les usagers. Donc je crois qu’au bout d’un moment, il faut aussi pour pouvoir poser des problèmes graves comme les agressions, ne pas abuser de la grève comme l’a fait SUD depuis un mois. »

F. Chérèque sur France Info.

Un Francois Chérèque très lutte de classe… en faveur des tauliers ! Au fait, il fait quoi, lui pour aider les cheminots à se défendre ? Ben … il leur dit de faire la grève seulement s’ils se font taper dessus à coups de poings, mais s’ils prennent des coups autrement (augmentation de l’amplitude horaire, perte de salaire ou de pouvoir d’achat, augmentation de la durée de cotisation retraite, etc.), alors, ben… il faut se taire. Et s’il y avait rapport entre les premiers coups et les autres ?

Pour Sud Rail, cette agression est due au conflit social en cours à la gare Saint-Lazare depuis un mois. L’organisation syndicale souligne qu’elle « fait suite » aux propos « scandaleusement agressifs » d’un membre de la direction « à l’encontre des cheminots grévistes et de Sud Rail ». Une thèse que conteste la direction. Le Figaro 14 janvier 2009.

Un bel exemple de retournement de situation, exprimé dans le monde :

Paradoxalement, le mouvement a été facilité par la loi sur "la continuité du service public dans les transports terrestres de voyageurs". Entré en vigueur début 2008, le texte était censé réduire la conflictualité et garantir un service minimum aux usagers. Mais il a eu un effet inattendu : grâce à cette nouvelle réglementation, les cheminots ont pu faire grève un jour, retourner à leur poste le lendemain, cesser de nouveau le travail le surlendemain - chose impossible auparavant, d’après un porte-parole de la direction.

Bertrand Bissuel, chroniqueur au Monde 14 janvier 2009

Petit manuel technique d’application de la loi « Fillon-Sarkozy » sur le Service minimum :

« Nous confirmons l’apparition d’une nouvelle forme de conflictualité peu pénalisante pour les grévistes et très déstabilisante pour l’entreprise », indique Jean-Pierre Farandou. Le 14 décembre, deux préavis avaient été déposés simultanément : l’un pour une grève illimitée de 24 heures, l’autre pour un mouvement de 59 minutes. Ce dispositif a permis aux cheminots d’alterner journée de travail, grève de 24 heures et grève de 59 minutes. « Le plus délicat est de gérer l’amorce de la rotation, indique un délégué syndical. Après, ça va tout seul . »

Avec ce système, 40 % des cheminots font grève, ce ne sont jamais les mêmes au même moment et cela peut durer très longtemps. « Lors du mouvement social de décembre à Saint-Lazare, seuls deux cheminots ont fait grève tous les jours, toute la journée », explique un cadre de la SNCF. Avec les élections professionnelles de mars, la SNCF craint un renforcement de SUD et la généralisation de ces grèves tournantes. « Là où SUD va se renforcer, ça va être l’horreur, confie un cadre de l’entreprise.

Fabrice Amedeo le figaro 9 janvier 2009

L’article explique clairement une stratégie syndicale. Jean-Christophe Martin, chroniqueur à France Info, citant cet article, transformera le sens de l’article pour dénigrer les cheminots… Et France info de transformer la difficulté d’une grève en un vrai privilège des cheminots : tu fais grève, donc t’es mieux payé ! et puis quoi encore ?

7H21 : La grève sans fin et la France en blanc Pour savoir comment faire durer une grève à la SNCF, un petit tour dans les coulisses syndicales...

Il y a depuis un mois une grève qui exaspère les centaines de milliers de d’usagers de la SNCF qui en sont victimes chaque jour sur le réseau Saint-Lazare à Paris : le Figaro leur explique ce matin comment les cheminots ont inventé pour eux la grève sans fin. La clé de leur stratégie, c’est une disposition du droit du travail qui leur permet de faire grève 59 minutes, c’est précis comme un horaire SNCF, et ça leur permet de bloquer aussi efficacement le trafic qu’en arrêtant de travailler 24 heures, mais en perdant beaucoup moins d’argent. Concrètement, d’après la direction, un cheminot qui fait grève 59 minutes ne perd que 10 euros sur sa journée. Le mieux, ou le pire, précise encore Fabrice Amedeo dans le Figaro, c’est que, toujours selon la direction, il serait même parfois plus avantageux de faire grève une heure que d’assurer sa journée complète de travail, autrement dit c’est "faire plus grève pour gagner plus"... c’est vrai pourquoi s’en priver. Méthode : faire grève le matin, et pour faire face à la désorganisation générale, être appelé en renfort le soir aux heures de pointe en heures supplémentaires... A la SNCF, comme disait le slogan, tout est possible.

Les syndicats interrogés par le Figaro démentent ces affirmations de la direction. Reste que pour le Figaro, avec le système des 59 minutes, pour que le trafic soit sérieusement perturbé, il suffit que 40 pour cent des cheminots se mettent en grève, jamais les mêmes et jamais au même moment, et avec la rotation voilà la grève sans fin, qui coûte un minimum à ceux qui la font. Si vous avez fait partie de ces voyageurs bloqués sur les quais ces dernières semaines, vous comprendrez peut-être mieux pourquoi, et le Figaro précise qu’une nouvelle grève risque de commencer lundi à Saint-Lazare, tandis qu’à Nice elle dure depuis un mois.

Jean-Christophe Martin, France info 9 janvier 2009.

Après que le "calme" soit revenu à Paris, début des hostilités à Marseille, avec l’agression d’un chauffeur sur la ligne 8 du bus.

Le pire c’est que les syndicats se limitent à déplorer l’insécurité croissante dans les transports en commun … à Marseille !!!! Comme si la situation marseillaise n’avait rien à voir avec celle de Paris ou du monde entier ! Comme si Marseille ne subissait pas la crise systémique autant qu’à Paris ou ailleurs.

Les syndicats FO et CGT ont déploré mercredi « le manque de moyens » et « l’insécurité croissante dans les transports en commun à Marseille ».

Évidemment, Le figaro met plus en avant la décision du juge d’instruction (non appliquée, comme quoi, ils ne sont pas si incontournables dans le pays) sur les sabotages qui avaient tant profité à la direction de la SNCF lors de la dernière grève, à l’automne 2008.

Finalement, c’est un vaste échec pour le gouvernement, selon le monde lui-même :

La loi sur le service minimum, supposée rassurer une droite qui la réclamait depuis des années, devait encourager un dialogue social préventif, susceptible d’empêcher les conflits. Or, visiblement, le dialogue social est en panne à la SNCF. Enfin, cette loi devait rendre la grève indolore pour les usagers en évitant qu’elle se traduise par une paralysie du trafic. Les voyageurs de Saint-Lazare ont goûté à sa juste mesure la mise en oeuvre de cette garantie. Pressé d’imposer cette loi, Nicolas Sarkozy avait pris soin de ne pas en faire un chiffon rouge. Au final, c’est un leurre.

Du jamais-vu depuis treize ans : pour la première fois depuis le grand conflit de 1995, la SNCF a fermé une gare, mardi 13 janvier, celle de Saint-Lazare, à la suite d’une grève spontanée de conducteurs. Depuis un mois, les 450 000 voyageurs qui transitent chaque jour par Saint-Lazare subissaient déjà les effets d’une grève déclenchée par quatre syndicats de cheminots sur la question des effectifs. Mais l’agression, le 12 janvier au soir, d’un conducteur, traité selon SUD-Rail de "sale gréviste", a mis le feu aux poudres.

Évidemment, il est très difficile dans cette presse de classe plus qu’orientée, de savoir pourquoi finalement le conflit à pris fin ? qu’ont-ils lâché pour que les cheminots reprennent le travail aussi vite après la fermeture de la gare Saint-Lazare ? Apparemment, toutes les revendications des grévistes d’un mois de grèves seraient acceptées par la direction de la SNCF.

· 2010 :

journée d’action massivement suivie chez les cheminots le mercredi 3 février 2010 mais les confédérations ne lancent pas la grève...
Le 23 mars 2010, lors d’un appel national à la grève des fonctionnaires, trente à quarante pourcent des agents étaient en grève, mais la CGT a décidé de ne pas appeler à la grève illimitée à cette occasion. Elle a fait reprendre le travail, pour ne relancer la grève que le 6 et le 7 avril. D’autre part, une autre occasion avait été volontairement manquée : celle du 23 mars où le reste de la fonction publique était également en grève avec des possibilités de convergence. Non seulement ces possibilités n’ont pas été utilisées, mais leur risque a été systématiquement combattu. Par exemple, les hospitaliers qui connaissaient une des plus grande mobilisation des temps récents étaient rassemblés à part, appelés à manifester seuls. Et, très vite, les dirigeants syndicaux démobilisaient les agents de l’hôpital public rassemblés devant le siège de l’APHP, à Victoria, en prétendant qu’ils avaient obtenu une grande victoire : le gel du « plan stratégique », traduisez du démantèlement de l’hôpital public et des fermetures et regroupements. C’était une opération bidon visant à qualifier de victoire le fait que les syndicats soient à nouveau reçus pour négocier. Résultat, début mai, les syndicats annoncent que le DG de l’APHP « ne tient pas ses promesses » !

La grève nationale déclenchée par CGT et SUD en avril 2010. Dès le début, la politique des centrales syndicales n’a pas été de favoriser la montée d’une grève victorieuse. Déjà le choix de la date n’était pas innocent. Une mobilisation précédente ayant entraîné un grand nombre de grévistes parmi les cheminots a été abandonnée sciemment. C’était d’autant plus une occasion manquée que d’autres secteurs étaient en grève comme les hôpitaux… C’est volontairement en avril que la CGT a appelé à la grève, avec un ton médiatique très combatif et unitaire apparemment avec SUD mais seulement apparemment car SUD n’a fait que suivre contrainte et forcée par la stratégie CGT, et dès la mi-avril la CGT a commencé à appeler, dans les média par la voix de son dirigeant central de la SNCF et par ses militants dans les assemblées générales, à la reprise du travail. SUD a alors jouée la centrale qui continue quelques jours et malgré tout la grève. La CGT a crié victoire parce qu’elle participait à des négociations déjà prévues auparavant ! Si le premier jour de la grève, il y avait 40% de grévistes, montrant que le mécontentement et la mobilisation des cheminots existait, cette stratégie des centrales réussissait son effet : dès le lendemain, il n’y avait plus que 15% en grève à la production… Pour le Fret également, la CGT a présenté comme une victoire que 500 suppressions d’emplois pourraient être remis en cause sur les trois mille prévus ! Plus généralement, ces centrales se sont gardé de développer une perspective consistant à relier toutes les attaques contre les services publics alors qu’en même temps des hospitaliers, des postiers et des enseignants étaient en grève et subissaient les mêmes types d’attaques que les cheminots… La stratégie de la CGT a consisté à démarrer de façon apparemment combative et décidée (grève générale illimitée de tous les cheminots) mais en réalité, c’est pour mieux négocier et vendre les cheminots au gouvernement Sarkozy. Cette méthode a été employée déjà dans les entreprises sous-traitantes automobiles avec un faux radicalisme suivi de fins de grèves, dans l’hôpital public avec l’occupation du siège de l’APHP décommandé très vite alors que ce mouvement rassemblait plusieurs hôpitaux en grève et, aussi, la même stratégie dans les raffineries : grève générale contre Total pour éviter une fermeture de raffinerie, élargie à toutes les compagnies pétrolières juste avant d’être décommandée « momentanément » par la CGT clamant sa « victoire » alors que les travailleurs de la raffinerie qui fermait n’avaient obtenu que … de nouvelles négociations sans aucune avancée ! Nous ne parlons ici que de la CGT et de SUD car les autres centrales étaient surtout anti-grève !!!

CE N’EST QU’UN DÉBUT... LE COMBAT CONTINUE ....

 mai 2014

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 juin 2014

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 décembre 2014

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 janvier 2015

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 mars 2015

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 mai 2016

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TRACT S’ADRESSANT AUX USAGERS LORS DE LA GRÉVE DE JUIN 2014

LA REFORME FERROVIAIRE N’AMÉLIORERA PAS LE SERVICE PUBLIC
GOUVERNEMENT ET DIRECTION SNCF PRÉPARENT DE NOUVEAUX BRETIGNY

Depuis le début du mouvement de grève, les médias se font le porte-parole du gouvernement et de la SNCF. LEUR REFORME AURAIT POUR OBJECTIF D’AMÉLIORER LE SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE. C’EST FAUX !
Pourquoi cette réforme serait différente des autres ? Gouvernement et patronat, depuis des années, casse les Services Publics et ferment les usines dans le privé.

Leur réforme aura des conséquences désastreuses sur nos conditions de travail. Nous travaillerons plus, plus longtemps pour gagner moins.
CETTE REFORME PERMETTRA A LA SNCF DE DÉGAGER DE TELS GAINS DE PRODUCTIVITÉ, QU’ELLE POURRA SUPPRIMER DES DIZAINES DE MILLIERS DE POSTES. UNE CHOSE EST SURE, CE N’EST PAS AINSI QUE LE CHOMAGE BAISSERA. Par contre ce qui restera de la SNCF sera suffisamment rentable pour être privatisé comme le reste des services publics.

C’EST CETTE POLITIQUE MISE EN ŒUVRE DEPUIS DES ANNÉES afin de permettre une réforme de ce type, la privatisation, QUI EST RESPONSABLE DES MAUVAISES CONDITIONS DE TRANSPORTS AU QUOTIDIEN. LA PRIVATISATION NE FERA QU’EMPIRER CETTE SITUATION QUAND ELLE NE PROVOQUERA PAS DES DRAMES COMME A BRETIGNY.

La baisse des couts à la SNCF sous prétexte de rembourser la dette ce sera :

Moins d’effectifs pour entretenir les voies, les trains, les aiguillages….

Le dépassement des limites de sécurité pour le matériel (ce qui est déjà le cas aujourd’hui mais qui s’accentuera)

Vous pouvez nous soutenir en diffusant ce tract et en dénonçant les mensonges du gouvernement et de la SNCF.

Mais plus que cela, nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes :

Casse de nos conditions de travail

Baisse de salaires et du pouvoir d’achat. Les fins de mois sont de plus en plus difficiles

Casse des services publics, fermeture d’usines ou d’entreprise dans le privé.

Casse des retraites

Ça suffit !

Du Public, comme du privé, avec ou sans emploi, précaire ou non, ce gouvernement nous attaque tous. Pour y mettre fin !

TOUS ENSEMBLE ! TOUS ENSEMBLE !

Des cheminots grévistes

Sur la grève de juin 2014, lire ici

Pour lire l’ensemble des tracts de la grève des cheminots de 2014

Bilans de la grève de 2014
La voix des travailleurs de la SNCF

Cheminots Paris-Est : suite à la grève de 2014, d’une rupture dans SUD-Rail à la fondation d’une tendance syndicaliste révolutionnaire intersyndicale

En souvenir de notre camarade Daniel Vitry, et aussi de la coordination des cheminots qu’il dirigeait, une toute autre manière de faire grève que de suivre les confédérations de bergers qui nous prennent pour des moutons !

Messages

  • CAMARADES CHEMINOTS

    NE LACHEZ RIEN

    Vendredi 16 novembre 2007

    Face au diktat de Sarkozy, tenez bon comme en 1995 et 1968. La base est souveraine, c’est à vous de décider.

    Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT continue à penser et à agir unilatéralement au nom des adhérents de la CGT. Travailler plus longtemps pour gagner moins, baisse sensible des pensions, est-ce cela que nous voulons ?

    Il est regrettable que de bons et loyaux camarades pensent encore que Bernard Thibault a raison, qu’il s’agit d’une stratégie et bien moi comme beaucoup de camarades, je pense le contraire et je le dis sans détour.

    Je découvre qu’à la confédération, notre premier secrétaire « joue » le secteur privé contre le secteur public. Que celui-ci est prêt à sacrifier les bastions de la CGT que sont les cheminots et les copains d’EDF-GDF, au nom d’une stratégie dont seuls les grands stratèges ont le privilège de prétendre en connaître l’issue.

    A ma connaissance, jamais dans l’histoire sociale de la CGT, toujours en pointe dans les luttes de classes, (avant que celles-ci ne soient abandonnées sur l’autel de la très réformiste CES), la très sérieuse et responsable CGT ne s’est abaissée pour aller chercher le gourdin afin de se faire battre. Bernard Thibault a décidé de tendre la perche à Sarkozy qui en est resté bouche bée. Le medef aussi.

    Mais il y a un hic. Les travailleurs en lutte, notamment mes amis cheminots refusent de se laisser manoeuvrer.

    IL N’Y A RIEN A NEGOCIER !

    Les réformes « proposées » par Sarkozy ne peuvent qu’entraîner misères et désolations, sauf bien évidemment pour ses amis politiques, les carpettes et autres journaleux qui lui lèchent les bottes. Sarkozy tente d’opposer le secteur privé aux régimes spéciaux, cela a pour l’instant échoué.

    Nous avons l’habitude des trahisons. Les gens qui trahissent s’appellent des traîtres. La CFDT donne beaucoup dans ce registre. Notat a maintenant son « digne » successeur, Chérèque qui se couche au moindre claquement de doigts du medef et de ses soutiens gouvernementaux.

    Mais, que la confédération CGT se mette au diapason pour jouer la même partition, cela n’est pas acceptable.

    Ce retournement de veste qui ne surprend pas les plus avertis d’entre nous est notamment dû à la grande peur qu’inspire à nos syndicalistes de haut niveau la GREVE GENERALE. Voilà ce qui chipote tant Bernard Thibault, Le Duigou et leurs petits copains qui ont hélas des émules dans les régions et nombres d’Unions Départementales qui sont noyautées, sclérosées.

    En effet, si nos camarades des régimes spéciaux tiennent et ils vont tenir, la jonction se fera avec les salariés de la fonction publique, les étudiants, mais aussi le secteur privé au sein duquel notamment la fédération CGT du bâtiment et beaucoup d’autres camarades de différentes corporations qui appellent à la grève le 20 novembre prochain. La mobilisation va aller croissant.Voilà la grande crainte d’un Chérèque qui crie à la grève politique, comme s’il ne faisait pas de politique en se couchant devant Sarkozy et le medef.

    Sarkozy et sa clique veulent rendre la grève des transports (cheminots et RATP) impopulaire. Si, comme tous ceux qui Résistent et soutiennent les luttes en cours, la jonction et l’extention des grèves à tous les secteurs de l’économie du pays se réalise, l’impopularité naissante volera en éclats.

  • Les syndicats ont réussi à isoler et trahir la grève des cheminots pour la défense des régimes spéciaux de retraite. Après dix jours, sans aucune perspective sur laquelle se baser pour battre le gouvernement du président Nicolas Sarkozy, les assemblées générales qui se sont tenues dans toute la France ont voté pour la reprise du travail. De larges poches de résistance, quelque 10 pour cent, soit près de 14 000 cheminots, étaient encore en grève.

    • « Les syndicats ont réussi à isoler et trahir la grève des cheminots » : peut-on attendre autre chose des appareils syndicaux ? Dans ce cas là, dire qu’ils trahissent, n’est-ce pa donner le faux espoir aux travailleurs que cette trahison ne vient que de quelques dirigeants syndicaux, ou d’une politique erronée ?

  • Premier bilan de la Grève

    Dans les différentes AG qui se sont tenues ces derniers jours, la CGT a appelé à la reprise du travail. Elle met en avant la faiblesse de la mobilisation locale ou nationale. La véritable raison, c’est qu’elle a obtenu ce qu’elle réclamait depuis le début : des négociations.
    Ce qui compte pour la CGT, ce n’est pas de construire un rapport de force pour faire reculer la direction de la SNCF sur la casse du Fret, les suppressions de postes dans tous les services et sur les augmentations de salaires. La seule chose qui l’intéressait, comme en 2007 sur les retraites, c’est d’être conviée à des négociations avec le tous le résultat que nous connaissons tous : la casse de notre régime de retraite.
    La CGT et la tactique de fractionnement des luttes ouvrières.
    C’est pour cette raison que la CGT a manœuvré pour saucissonner dès le début la grève en déposant des préavis différents pour les catégories de travailleurs de la SNCF. Elle a tout fait pour que nous nous battions séparément. Aucune revendication commune n’était mise en avant pour que nous puissions nous battre tous ensemble.
    La CGT sait que se retrouver, se compter et se battre ensemble ne peuvent que renforcer la détermination de ceux qui luttent. De cela, elle n’en voulait surtout pas. Dans toutes les régions, des AG communes se sont rarement tenues. A aucun moment les grévistes n’ont étés appelés à manifester ensemble comme en 1995. Diviser les grévistes par catégories, par régions,… facilite non seulement le contrôle de la grève par la bureaucratie syndicale mais permet aussi de faire reprendre le travail plus facilement aux grévistes qui n’ont aucun lien entre eux.
    Le moment choisi pour déclencher le mouvement, c’est à dire le 06 avril, n’est pas non plus anodin. Il montre que la CGT n’avait pas envie d’un mouvement puissant. Le 23 mars, nous étions entre 30 et 40 % à être en grève même si beaucoup d’entre nous pensaient que 24h00 n’étaient pas suffisantes pour repousser l’ensemble des attaques que nous subissons.
    Sa tactique a fonctionné. Le 7 avril nous étions à peine 15% à nous mettre en grève à l’échelle nationale. Au plus fort du mouvement, nous n’étions que 5000, bien que le mécontentement n’était pas moindre que pour celle du 23 mars ; mais cela a été suffisant pour décourager les plus hésitants à se mettre en grève. C’est aussi pour cette raison qu’elle a évité de parler des retraites qui auraient pu cristalliser le mécontentement et pas seulement celui des travailleurs à la SNCF.
    Toute la difficulté pour la CGT était là. Manœuvrer pour obtenir les négociations désirées en déclenchant une grève à la SNCF tout en s’assurant que celle-ci ne puisse pas être un point de ralliement comme en 1995 pour tous les autres travailleurs qui subissent comme nous les mêmes attaques. De l’Hôpital à l’Education Nationale en passant par le Privé, l’ensemble de la classe ouvrière est confronté aux mêmes problèmes : licenciements, suppressions de postes, fermetures de services, de dépôts, de triages, retraites, santé... Au lieu d’unifier les rangs ouvriers, la CGT divise et fractionne. Elle combat d’avance toute extension possible de la grève.
    Aussi une fois obtenue la table ronde du 21 et la promesse d’être conviée à des négociations à tous les niveaux de l’entreprise, la CGT a appelé à reprendre le travail alors que la direction de la SNCF n’a pris aucun engagement sur le gel des attaques.
    SUD et le prétexte de l’unité syndicale pour suivre la CGT
    Ceux qui voulaient se battre ne pouvaient pas non plus compter sur Sud-Rail pour construire la grève et combattre le saucissonnage pratiqué par la CGT. Malgré un préavis reconductible pour tous les services, Sud-Rail a collé à la politique de la CGT, d’un bout à l’autre de la grève, au nom de l’unité syndicale. Sa préoccupation principale était de ne pas rester sur la touche. Si des négociations s’ouvraient, Sud voulait, au même titre que la CGT, pouvoir y être convié. Pour cela, Sud-Rail a participé au mouvement sans avoir cherché, à aucun moment, à remettre en cause le cadre fixé par la CGT en ce qui concerne les moyens et les objectifs du mouvement. Elle ne proposait rien d’autre que de suivre la CGT.
    Travailleurs, sauvons-nous nous mêmes !
    Encore une fois, nous avons la preuve que si nous voulons nous défendre contre la privatisation, les suppressions de postes, les attaques sur les retraites, les bas salaires… nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes. Nous ne pouvons vraiment pas nous appuyer sur ces stratèges de la défaite qui font tout pour que nous nous ne nous battions pas ensemble. Pour les travailleurs des hôpitaux, il y a eu entre le 19 et le 30 mars quatre préavis de grève. Ce sont les mêmes qui ont décommandé la grève générale des raffineries alors que la fermeture de Dunkerque n’était pas abandonnée. Là aussi les syndicats avaient crié victoire car ils avaient obtenu des négociations.
    Celles et ceux qui veulent vraiment se battre et imposer un recul à la direction de la SNCF et au gouvernement doivent s’atteler à construire l’unité, à la base, de la lutte de tous les travailleurs.
    Si nous voulons nous défendre, cela commence par bâtir un réseau de comités de lutte. C’est la première tâche des militants conscients de la classe ouvrière. Sans ces comités à la base, se fédérant, élisant des délégués, les travailleurs se retrouveraient démunis si la lutte prend de l’ampleur.
    Nous devrons être capable d’entrainer à notre suite les travailleurs du public comme du privé mais aussi les paysans, les pêcheurs et les petits artisans…
    Dans cette période de crise, croire que nous pourrions nous battre seul et nous en sortir alors que toute la société s’enfonce dans la misère est illusoire. Le corporatisme est un poison qui nous divise et nous affaiblit. Notre force c’est notre unité à la base quelque soit notre service, notre entreprise, notre nationalité.
    Nous sommes une seule et même classe à laquelle patronat et gouvernement mènent la guerre sociale. Et c’est en tant que classe, celle des travailleurs, que nous devons nous défendre.

    • Suite grève de 1986

      Le déclenchement de la grève

      Deux jours avant le déclenchement de la grève, le 16 décembre, la SNCF se lançait dans une grande campagne télévisée. Des spots coûteux- cent millions de francs- sur le thème : « c’est possible à la SNCF ! » montraient les cheminots dont rêve la SNCF : dociles.

      La veille de la grève, le journal le monde donnait la parole à Jean Dupuy, le Directeur Général de la SNCF, qui expliquait qu’il voulait mobiliser vingt mille agents de l’encadrement pour constituer auprès des cheminots ce qu’il appelait « des groupes d’initiatives pour le progrès ». Ceux-ci seront, disait-il, « une façon de donner aux cheminots des moyens et l’envie d’exprimer les idées qui leur trottent dans la tête pour améliorer notre fonctionnement. Ils diront librement ce qu’ils trouvent nécessaire pour une plus grande qualité de service. Ils parleront de leurs conditions de travail, parce que la liberté d’expression ne se divise pas. »

      Le lendemain, en effet, les cheminots commençaient à exprimer toutes leurs idées. Et quelques jours plus tard, c’est dans la rue qu’on entendait le slogan : « Gagner : oui, c’est possible à la SNCF » !

      Les réactions de la base contre les attaques de la SNCF

      La grève a pris, à contre- pied, la direction. Celle-ci comme tous les patrons est engagée, depuis des mois et des années dans une offensive contre les conditions de travail et les salaires des cheminots, qui sembla même redoubler ces derniers mois.

      Au cours de l’été, le ministre des Transports, Douffiagues, mettait en cause le statut des cheminots, annonçant clairement l’intention du gouvernement de liquider toute une série d’acquis. A la rentrée de septembre, la SNCF annonçait une nouvelle vague de suppressions de postes –huit mille deux cent officiellement- pour 1987. Puis c’était ensuite le projet de nouvelle grille des salaires, chez les sédentaires et chez les roulants, où la part à l’ancienneté dans les promotions disparaissait complètement. Même les médecins SNCF étaient mobilisés pour sanctionner les cheminots trop souvent malades au goût de la direction.

      Début septembre, au dépôt Paris-La Chapelle, le dépôt qui fut à l’origine de la grève, la SNCF annulait une prime de cinquante-six francs par jours attribuée aux élèves-conducteurs. Cela équivalait à une perte sèche qui pouvait se monter à mille francs par mois pour des salaires, toutes primes comprises, de huit mille francs. Les trente huit élèves-conducteurs concernés s’étaient mis en grève et étaient rejoints par la quasi-totalité des cent quarante agents de conduite du dépôt en solidarité. Du coup, la direction reculait, partiellement au moins. Début novembre, c’est à l’ensemble des agents travaillant sur écran informatique, notamment ceux chargés de la vente et des réservations de billets, que la SNCF décidait de retirer une prime de « saisie informatique ».

      Les employés des réservations décidaient une grève de la réservation qui s’étendait en deux semaines aux principales gares de France ; la SNCF reculait là encore. Dans un cas comme dans l’autre, c’était bien l’extension du mouvement ou la menace d’extension qui lui avait fait peur. Et aussi le fait que l’extension était due à la base, aux cheminots eux-mêmes. La grève de la réservation s’était étendue sans appel syndical, simplement en reprenant l’exemple donné par la gare Saint-Lazare, et appris par le téléphone de service ou par la télévision.

      Ainsi, il s’avérait que de telles réactions pouvaient faire reculer la SNCF.

      Dans le climat morose des premiers mois de la rentrée sociale, ces quelques réactions, comme sans doute d’autres ailleurs, passaient souvent inaperçues. Mais les leçons de tels mouvements n’étaient pas pour autant perdues. Elles étaient discutées par maints cheminots.

      Etait présent aussi le souvenir de la grève « sauvage » des conducteurs du 30 septembre 1985. Après les graves accidents ferroviaires de l’été précédent, la SNCF avait tenté de faire porter la responsabilité aux cheminots. Des agents de conduite, elle entendait exiger « un contrôle d’aptitude » qui se rajoutait aux examens de sécurité déjà existants. Au dépôt de Chambéry, un premier agent de conduite ayant reçu une convocation à cet examen décidait, seul, de poser le sac. Le conducteur appelé pour le remplacer en fit autant. La grève partit comme une traînée de poudre, s’étendait à la totalité du pays en deux jours. Le 30 septembre au matin, la France se réveilla sans trains. Dans l’après-midi, la direction, qui la veille encore parlait de manière arrogante d’étendre son examen à toutes les catégories de cheminots, le remisa à toute vitesse.

    • Suite grève de 1986

      La méfiance vis-à-vis des directions syndicales

      Ce que l’ensemble des cheminots pouvait aussi constater, d’un autre côté, c’était la mauvaise volonté des directions syndicales, l’inefficacité des journées d’action qu’elles organisaient, se succédant sans perspectives ni efficacité, sans lien les unes avec les autres. Depuis le début septembre 1986, quatre journées se succédèrent ainsi. Le 30 septembre et le 21 octobre, on avait vu les fédérations donner plus d’importance à leurs querelles de boutiques qu’aux problèmes des cheminots eux-mêmes.

      Et puis, il y avait aussi le souvenir particulièrement présent chez les cheminots, de la période de la participation du Parti Communiste au gouvernement, de mai 1981 à août 1984, la responsabilité de Fiterman comme ministre des transports, et l’attitude de l’ensemble des organisations syndicales. La CFDT comme la CGT s’étaient transformées alors en défenseurs de l’entreprise, peignant en rose la situation, applaudissant à une prétendue « nouvelle SNCF » inaugurée par Mitterrand, mais tournant le dos aux cheminots quand ils entraient en lutte pour leurs revendications. Ceux du triage de Villeneuve-Saint-Georges avaient été qualifiés de provocateurs par Fiterman en novembre 1981. Les aiguilleurs et les autres cheminots en travail posté avaient été dénigrés en cœur par Krasucki, Bergeron et Bérégovoy lors des grèves de mai 1984 à propos de l’application des 35 heures.

      La méfiance était donc profonde parmi les cheminots vis-à-vis des organisations syndicales et de leur politique.

      Les expériences de comités de grèves

      En mars 1976, un comité de grève fut constitué au dépôt de Paris-Sud-Ouest, lors d’une grève nationale de cheminots.

      En décembre 1978, un comité de grève impulsé par des militants de Lutte Ouvrière mena une grève de 10 jours au dépôt de Villeneuve-Saint6Georges sur un problème de jours de repos. En janvier 1979, Daniel Vitry (militant de LO) constituait avec deux cent cheminots du chantier de manœuvre de la gare d’Austerlitz un Comité de Grève pour mener les quatorze jours de leur mouvement, sur les conditions de travail. En novembre 1981, le service intérieur du dépôt d’Ivry menait lui aussi une grève de quatorze jours avec son Comité de Grève, sur un problème de salaires.

      Et en mai 1984, plusieurs Comités de Grève locaux se constituèrent lors des grèves à propos de l’application des 35 heures : à la manœuvre d’Austerlitz, à Bécon (réseau Ouest), à l’atelier du Landy, à La Chapelle.

      La grève de décembre 1986-janvier 1987 a bénéficié de toutes ces petites expériences, nées de la politique et de la volonté des militants révolutionnaires, essentiellement de LO, de faire en sorte que l’organisation de leur mouvement et le pouvoir de décision réel et total soit entre les mains des grévistes eux-mêmes. Et sans doute aussi d’autres expériences similaires menées dans d’autres secteurs par des militants et des cheminots d’autres tendances.

    • Suite grève 1986

      La préparation de la grève à Paris-Nord

      En tout cas, une chose est sûre. Cette grève n’a pas été déclenchée par les syndicats, mais ce fut une grève voulue, préparée, déclenchée par des cheminots, militants syndicaux ou non, à la base.

      Les cheminots de deux secteurs au moins, à notre connaissance, la ligne C du RER et à Paris-Nord, ont véritablement préparé la grève durant les semaines qui l’ont précédée. La seule différence c’est qu’à Paris-Nord, on n’envisageait qu’une grève des seuls agents de conduite.

      Très exactement, à l’antenne Paris-Nord du dépôt La Chapelle, c’est le 10 novembre 1986 qu’un conducteur proche de la FGAAC mais écoeuré des journées d’action syndicales, décida de faire circuler une pétition, proposant de « poser le sac une fois pour toutes », c’est-à-dire de partir en grève illimitée. Cette pétition recueillit deux cent signatures. Après quoi, un certain nombre de militants (CFDT, FGAAC ou non syndiqués) du secteur rédigèrent un tract qu’ils diffusèrent à partir du 8 décembre. Ce tract s’adressait à tous « les agents de conduite de la SNCF » mais pas aux autres catégories de cheminots. Ils y écrivaient :
      « Les ADC (les agents de conduite) expriment leur mécontentement pour les raisons suivantes :
       projet de nouvelle grille de rémunération ;
       salaires ;
       remise en cause perpétuelle des acquis ;
       dégradation des conditions de travail.

      Ils revendiquent :
       le maintien de la grille actuelle avec augmentation des points sur les différents niveaux (depuis 20 ans, les ADC ont perdu 58 points, ce qui représente environ 2000 francs mensuels) ;
       un déroulement de carrière basé uniquement sur l’ancienneté, sans discrimination de roulement ;
       le T5 (le grade le plus élevé chez les conducteurs de trains) pour tous au bout de 12 ans ;
       une rémunération qui soit à la hauteur de leurs qualifications et responsabilités ;
       la modification du système de calcul des primes de traction ;
       le remplacement de la prime de fin d’année actuelle par un treizième mois ;
       une réforme du PS4R (réglementation du travail pour les roulants) allant dans le sens d’une amélioration des conditions de vie et de travail. »

      Et le tract annonçait : « Les ADC ont pris la décision de se mettre en grève à partir du 18 décembre 1986 à 0H00 et jusqu’à satisfaction de leurs revendications ».

      Enfin, « ils demandent aux différentes organisations syndicales : CFDT, CFTC, CGT, FGAAC, FO de soutenir leur mouvement. Les ADC sauront prendre leurs responsabilités vis-à-vis des organisations syndicales qui ne leur apporteraient pas leur soutien ».

      C’est ce tract qui fut l’outil essentiel de la préparation de la grève à Paris-Nord. Au bas, il est indiqué : « Si tu es d’accord, fais-en quelques photocopies et diffuse-le autour de toi et dans d’autres dépôts », avec un numéro de téléphone pour un contact éventuel.

      Les agents de conduite du Nord rencontraient des échos favorables dans les différents dépôts. Les syndicats furent contactés pour déposer un prévis de grève : CGT et FGAAC refusèrent d’abord. La CFDT déposa un préavis régional ; à la suite de quoi, la FGAAC déposa un préavis de 48h pour le dépôt La Chapelle.

      Le 16 décembre, après une entrevue avec la direction menée par la CFDT en présence de trois non-syndiqués, une assemblée générale de soixante personnes confirmait le mot d’ordre de grève.

      Une première grève sur la ligne C

      Sur la ligne C du RER, c’est à partir du 21 octobre que le travail de préparation de la grève est entrepris. Comme dans bien d’autres secteurs, des cheminots combatifs en ont assez des journées d’action sans lendemain et demandent qu’on fasse autre chose. Un agent de conduite propose à ceux qui tiennent ce langage de chercher comme lui, un à un, les autres cheminots qui seraient prêts à organiser la lutte nécessaire. Il explique que cette lutte, pour aboutir devra s’étendre à d’autres secteurs et même à d’autres corporations. Que cela est possible car tous les cheminots ont les mêmes problèmes, subissent la même politique comme aussi tous les travailleurs.

      Le 21 octobre, profitant du fait qu’ils sont en grève à l’occasion d’une nouvelle journée d’action syndicale, une première réunion regroupe douze cheminots. Ils se donnent comme tâche de contacter les cheminots du secteur, un à un. Ce secteur, la ligne C du RER, englobe en fait les agents de conduite et les agents de train de l’ensemble de la banlieue de la gare Paris-Austerlitz (réseau Sud-Ouest), soit en tout 550 cheminots répartis entre Bretigny, Etampes, Dourdan, Juvisy, Orly, Invalides et Versailles-Chantiers. Il s’agit de prendre l’avis de chacun, discuter et convaincre. Des réunions regroupant plusieurs dizaines de cheminots chaque fois, à Invalides et Brétigny. Malgré les difficultés dues à l’organisation du travail chez les roulants, en un mois, 250 cheminots contactés se déclarent d’accord. Un Comité d’organisation est mis en place. Dans un tract du 22 novembre, il écrit :
      « Oui une lutte d’ensemble de la SNCf et même de tous est possible, mais pour le faire, il faudra bien que quelque part, un secteur, à la base, entame la lutte, en s’adressant aux autres travailleurs. Si nous faisons cet effort, alors là, patrons et gouvernants cesseraient de se frotter les mains et pourraient commencer sérieusement à se faire de la bile.
      OUI, LES TRAVAILLEURS VRAIMENT DECIDES A SE BATTRE POURRAIENT AINSI COMMENCER A LE FAIRE AUJOURD’HUI. POURQUOI PAS NOUS ? »

      La grève va être tentée quelques jours plus tard. Lors d’une réunion le 28 novembre, dans le contexte de la lutte des jeunes étudiants et lycéens qui mettent en difficulté le gouvernement, l’idée que c’est le moment prédomine. Une assemblée générale est fixée au 1er décembre. Elle regroupe 35 cheminots ; la grève est votée pour le 4 décembre et le Comité de grève est mis en place.

      Le 4 décembre, il apparaît que la grève est minoritaire sur le secteur, et les perturbations sur le réseau peu importantes. Néanmoins, les grévistes s’adressèrent aux catégories sédentaires des cheminots aux alentours, à l’atelier de Paris-Massena, à celui du dépôt d’Ivry. La grève ne s’étendant pas, ils décidaient la reprise le lendemain 5 décembre à 13 heures.

      L’exemple de l’organisation à la base donné par la ligne C va cependant être suivi par d’autres secteurs alentours. Aux Ateliers de Vitry, au dépôt Paris-Sud-Ouest, des Comités d’organisation de la Grève se constituent. Quant au Comité de Grève de la ligne C, il reste mobilisé. Il écrit le 8 décembre : « Nous pensions et nous pensons toujours que si c’est bien le mouvement général de tous les cheminots et même de tous les travailleurs qui est nécessaire, il faudra bien que certains commencent pour qu’il puisse s’étendre. Ce pourrait être n’importe où. Ce pourrait être aussi dans notre secteur. »

      Entre ceux qui préparent une grève des conducteurs à Paris-Nord et ceux qui militent sur la ligne C, des contacts sont établis pour s’informer des initiatives des uns et des autres, même si des désaccords existent. Ceux du Nord pensent par exemple que le choix des fêtes de fin d’année fera pression sur la direction. Sur le Sud-Ouest, on pense que le meilleur soutien serait celui des autres travailleurs.

    • Jeudi 18 décembre : la grève générale démarre chez les conducteurs

      Ce jour là, la grève des agents de conduite de Paris-nord part très fort : les dépôts et annexes de La Chapelle, Mitry, Beaumont, La Plaine, Bobigny sont en grève à cent pour cent. Dans la même journée d’autres dépôts sur Paris-Nord suivent : Amiens, Longeau, Calais, Fives, Creil, Boulogne, Lille-Délivrance. Des assemblées générales se tiennent à Trappes, Tergnier, Somain.

      Dans la journée, les agents de conduite de Paris-Nord se déplacent dans d’autres dépôts parisiens.

      Jusqu’au soir la télévision et les radios qui sont bien obligés de dire que la banlieue Nord est bloquée à cent pour cent, passent sous silence l’extension de la grève. « Grève CGT, CFDT, FGAAC » répète aussi la radio toute la journée au mépris de la réalité du mouvement ! Pourtant le répondeur téléphonique de la CGT à l’adresse des cheminots ne parle, lui, …que de la grève de la réservation pour dire que le mouvement est à la reprise.

      Vendredi 19 décembre : la CGT s’oppose à la grève

      Dans l’humanité du lendemain, il faudra chercher pour trouver sous le titre « Paris-Nord, pas de train de banlieue » un entrefillet : « En province, le mouvement s’est peu étendu hier, affectant cependant des centres comme Amiens ou Lille ».

      Sur la ligne C de la banlieue Paris-Sud-Ouest, les membres du Comité de grève convoquent une assemblée générale pour la prise de service de 4 heures du matin pour décider la grève.

      Sur la ligne C de la banlieue Sud-Ouest, seule une minorité d’agents se met en grève. La CGT, elle, met en place un véritable piquet anti-grève, à Invalides. La direction et la CGT sont ouvertement de mèche. La direction met en « réserve » un responsable de la CGT, dispensé par elle de conduire les trains, qui se charge de dissuader les roulants de se mettre en grève.

      La CGT fait le même barrage au dépôt d’Ivry qui commande le trafic grandes lignes du Sud-Ouest. L’effectif du dépôt, l’un des plus gros du pays, est de 600 personnes.

      Le premier gréviste est là à 6 heures du matin. Tous les délégués CGT, militants et responsables du Parti Communiste vont se relayer dans la salle des mécaniciens pour dire aux agents de conduite : « Allez au travail », « ce n’est pas le moment », « la grève, c’est de la connerie », « ils vont au casse pipes ». C’est un par un que les roulants sont convaincus de se mettre en grève.

      Le secrétaire CGT du syndicat d’Ivry qui vient de finir un train affirme fièrement : « Je viens d’ssurer le service public ». Des provocations suivent et l’affiche appelant à la grève est arrachée. Une délégation des grévistes de la Chapelle est renvoyée manu militari le matin. Une autre du Charolais, le soir. Mais à la fin de la journée, il y a tout de même une dizaine de grévistes, qui seront rejoints par des dizaines et des dizaines d’autres les heures qui suivent.

      A Saint-Lazare, des responsables de la CGT se déclarent contre la grève : ils ne la soutiendront que si leur syndicat appelle.

      Sur le dépôt Paris-Sud-Est par contre, la CGT sort dès vendredi, en accord avec la CFDT et la FGAAC, un tract qui informe de l’extension de la grève et reprend l’essentiel des revendications de Paris-Nord. En fait, pendant trois jours, l’attitude officielle de la CGT étant ambiguë, elle sera interprétée différemment selon les secteurs par les militants locaux.

      Samedi 20 décembre : premier retournement de la CGT

      Ce n’est que le 20 décembre à 18 heures, lorsque le mouvement, est déjà étendu à 75 dépôts sur 94 que la CGT déclare « avoir demandé à l’ensemble de ses militants dans tous les secteurs fédéraux de consulter et de faire prononcer démocratiquement les cheminots sur les revendications à satisfaire et sur les décisions à prendre » ; elle « constate que dans une majorité de dépôts, les agents de conduite ont décidé de se mettre en grève » et « elle approuve et soutient ces décisions »…

      Mais la CGT précise que « ses militants comme ils l’avaient déjà démontré depuis le début du conflit s’attacheront à ce que le maximum de convois de vacanciers puissent être acheminés jusqu’à leur destination durant cette période ». C’est ainsi que la CGT se vantera d’avoir fait rouler 17 trains samedi à Chambéry.

      La CFDT aura elle aussi ses trains de grévistes. A Tours, La CFDT locale contacte la direction pour organiser des omnibus le lundi matin, afin que la SNCF « n’empêche pas les ouvriers d’aller bosser ». Ces trains, conduits par des grévistes, seront effectivement mis en circulation. Mais l’assemblée générale du lundi matin manifestera un vif désaccord.

      Avec ou sans l’appui des organisations syndicales au départ, la grève s’étend à l’ensemble des dépôts du pays…

  • tous les travailleurs sont attaquée, tous les travailleurs doivent riposter. c’est tous ensemble qu’il faut lutter.

  • La CGT voudrait faire croire à une victoire de la grève :

    "Le budget recrutement 2010 sera dépassé au-delà des 2.300 recrutements prévus", a annoncé, sans donner de chiffres, Laurent Russeil, secrétaire général adjoint de la CGT, premier syndicat dans l’entreprise publique.

    Le budget 2010 prévoyait initialement 1.800 recrutements pour 5.400 départs envisagés, avant d’être porté à 2.300 sous la pression des syndicats. Un porte-parole de la SNCF a confirmé à l’AFP que "le volume d’embauches serait de nouveau discuté, au-delà des 2.300 recrutements prévus".

    Interrogé sur le bilan de la grève, le responsable CGT a estimé "qu’une grève n’est jamais inutile". "Ce sera aux cheminots dans les assemblées générales en région de décider ce qu’ils veulent faire", a-t-il indiqué.

    Le mouvement de grève, le plus long depuis le conflit sur les régimes de retraites en 2007, a été lancé le 6 avril par la CGT et Sud-Rail, les deux premiers syndicats de l’entreprise publique.

    Mais il a été lancé par des gens qui ne voulaient pas organiser les cheminots en vue de la victoire mais seulement faire avancer les intérêts de leur boutique syndicale pour la mettre en meilleure position...

  • La CGT a crié victoire parce qu’elle participait à des négociations déjà prévues auparavant !

  • Il n’y aura pas de mesures d’étalement des retenues sur salaire après la dernière grève à la SNCF, même si celles-ci pourront intervenir en avril et en mai en raison des règles comptables de l’entreprise, a-t-on appris jeudi auprès de la direction.

    Une grève a touché pendant 15 jours en avril l’entreprise publique, surtout les contrôleurs et les conducteurs, soit le plus long conflit depuis fin 2007 et la réforme des régimes spéciaux de retraite.

    « Des instructions ont été données aux directeurs de régions : tous les jours de grève ne sont pas payés et il n’y a pas d’étalement », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la direction.

  • Il serait peut-être utile de faire une rubrique sur les luttes à venir dans la cadre de la privatisation en cours d’organisation à la SNCF.

    En attendant cette éventuelle nouvelle rubrique, voici une information, partielle, trouvée dans le journal La Tribune du 4 mai dernier. L’article entier est dans la version papier du journal.

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    Le voile se lève sur la fin du monopole de la SNCF dans les TER
    Selon le rapport Grignon, les contrats de travail des cheminots devront être transférés au nouvel opérateur.

    Source : La Tribune

    Nombre de mots : 301

    Extrait : Son contenu était gardé dans le plus grand secret. Dans l’univers des transports, on parlait du rapport Grignon sur la mise en concurrence des TER (trains express régionaux), mais sans vraiment savoir de quoi il allait s’agir.

    trouvé sur :

    http://ged.latribune.fr/zetasearch/hweb/index.html?DN_SEARCH=ter&posted=1

    • A qui profite la dette de la Grèce ?
      Privatisation des transports en Grèce : les entreprises françaises entre petits pas et grandes manoeuvres
      Financièrement exsangue, la Grèce est loin de constituer une cause perdue pour les entreprises françaises de transport public. Dans ce secteur où se concentre l’essentiel des privatisations (1 milliard d’euros par an entre 2011 et 2013) programmées à la demande de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre d’une aide de 110 milliards d’euros, les grandes manoeuvres ont commencé.
      En témoigne la visite, jeudi 1er juillet, à Athènes de Dominique Bussereau, accompagné d’une forte délégation. Le secrétaire d’Etat aux transports a signé avec Dimitrios Reppas, le ministre grec des infrastructures, des transports et des réseaux, un "partenariat stratégique dans le domaine des transports ferroviaires", qui, assure-t-on côté français, pourrait ne pas être anodin compte tenu de la cession programmée de 49 % du capital de Trainose, la compagnie ferroviaire publique lestée par un endettement cumulé de 10 milliards d’euros. "Je regarde froidement la réalité : si la France ne se mobilise pas, d’autres et pas seulement des Européens, le feront à sa place", argumente M. Bussereau, qui considère que, désormais, "c’est aux entreprises de répondre".
      Pour l’instant, celles-ci n’ont d’autre choix que de pratiquer la politique des petits pas. Jeudi, M. Reppas a vanté la "collaboration d’exception" avec la France, mais il n’a pas précisé les modalités et le calendrier de l’ouverture du capital de Trainose. Hervé Le Caignec, directeur adjoint du département international de la SNCF, se dit "prêt à reconstruire rapidement un système ferroviaire performant et, surtout, rentable" mais ignore si l’on attend de son entreprise "de simples contrats d’assistance technique ou une entrée dans le capital".
      Convaincu que "les Grecs ont une vraie soif de changement", Gikas Hardouvelis, économiste en chef à l’Eurobank, observe que les privatisations dont le gouvernement socialiste élu en octobre 2009 a dû accepter le principe "ne figurent pas encore dans l’agenda des pouvoirs publics". Selon lui, "il faudra pourtant inventer des moyens intelligents pour que l’investissement privé prenne la relève d’une dépense publique défaillante". Jeudi, à Athènes, les conducteurs de bus étaient en grève : leur salaire de juin n’avait pas été versé.
      A l’heure actuelle, les projets qui mobilisent les entreprises françaises s’inscrivent en pointillé. Aucune échéance précise n’a été avancée pour l’avenir de la ligne à grande vitesse entre Athènes et Thessalonique basée sur la technologie des trains pendulaires d’Alstom, ce qui permettrait de conserver la voie actuelle.
      Idem pour le prolongement de deux lignes de métro à Athènes ou la réalisation d’un nouvel aéroport près d’Héraklion, en Crète. "Les responsables politiques sont dans le brouillard et j’avoue ne pas être très proactif sur ces grands projets qui, en outre, ne permettront pas de dégager beaucoup de marge", reconnaît le représentant d’un bureau d’études. Au contraire, Pascale Grasset, vice-présidente marketing et ventes d’Alstom venue pour préparer une commande de dix-huit tramways dont l’appel d’offres n’a pas encore été lancé, veut y croire. "Nos métiers s’inscrivent sur des rythmes lents ; il faut penser à après-demain, c’est-à-dire dans trois ou cinq ans", dit-elle.
      La prudence d’Athènes, cependant, n’est peut-être pas exempte de considérations tactiques. Alors que la libéralisation des paris en ligne a été retardée par le gouvernement, persuadé que les enchères vont encore monter, les autorités ne perdent aucune occasion de mettre en exergue l’intérêt dont témoignent les investisseurs étrangers.
      Ces dernières semaines, des délégations officielles venant de Libye, du Qatar ou de Turquie se sont succédé dans la capitale grecque. Il en est même venu deux de Chine, pour promouvoir la société Cosco. Ce géant des transports qui a pris pied sur le port du Pirée a fait savoir tout l’intérêt qu’il portait, lui aussi, à la privatisation des chemins de fer.

    • La grève des cheminots (18 décembre 1986-15 janvier 1987)

      Inauguré en 1982 par le gouvernement socialiste et communiste dirigé alors par Pierre Mauroy, le blocage des salaires, relatif et déguisé au début, ouvert aujourd’hui, tant de travailleurs de la fonction publique que ceux du privé, est une des constante de la politique des divers gouvernements qui se sont succédés depuis cette date. Non seulement durant toute la législature où la gauche était majoritaire, mais aussi évidemment depuis mars 1986 où c’est une majorité de droite qui a été portée à l’Assemblée Nationale, et sur laquelle s’appuie l’actuel gouvernement Chirac.

      Chirac ne peut pas faire moins en faveur de la bourgeoisie que ce que les gouvernements de gauche avaient fait. Le blocage des salaires, ouvert ou déguisé, reste donc l’axe principal de la politique économique du gouvernement qui consiste à faire en sorte que la bourgeoisie puisse augmenter ses profits sans avoir à dépenser d’argent pour moderniser son appareil productif.

      Un des moyens de pression du gouvernement sur l’ensemble de la classe ouvrière est d’abord de donner l’exemple en bloquant les salaires de ses propres salariés : les travailleurs de l’Etat et ceux des différentes sociétés nationales.

      La grève à la SNCF était la première grève depuis 1982 à s’attaquer à cette politique. La première grève offensive de la classe ouvrière, car tous les conflits tant soit peu importants que l’on avait vus depuis le début de la crise, étaient des conflits défensifs contre les licenciements ou des fermetures d’entreprises.

      C’est dire l’importance politique de cette grève, même si les cheminots n’avaient l’intention d’en faire une grève politique, et si tous n’avaient pas conscience que leur grève l’était.

      Cette grève n’a pas gagné car elle n’a pas eu, malgré son ampleur, la force de faire reculer le gouvernement sur cette politique, essentielle pour lui, de blocage des salaires, c’est-à-dire de la contraindre à accepter, de se trouver en situation d’avouer qu’un gouvernement de droite n’était pas capable de continuer contre les travailleurs ce qu’un gouvernement de gauche avait commencé à faire.

      Mais le gouvernement Chirac aurait pu être contraint à reculer même sur ce terrain difficile pour lui. Les travailleurs en avaient les moyens, mais ils n’ont pas réussi à le faire, car les appareils syndicaux- qui n’avaient pas voulu cette grève qu’ils n’avaient ni préparée ni organisée- ont réussi à la limiter, à l’empêcher de s’étendre, et finalement à l’empêcher de vaincre.

      Il est vrai aussi, que les choix mêmes des grévistes, de ceux qui étaient à la pointe du mouvement et qui en furent le fer de lance, n’ont pas non plus donné à ce mouvement toutes les chances de réussite. Les plus déterminés, à cause de ces choix erronés (choix conscients et délibérés de la part des grévistes ou choix qui leur furent imposés par les directions syndicalistes qui surent au moins jouer ce rôle à défaut d’un plus glorieux), n’ont pas su, et n’ont pas pu, entraîner les moins déterminés, leur inspirer confiance dans la cohésion du mouvement et dans la force collective qu’ils peuvent représenter. La grève spontanée n’a pas eu le souffle pour passer par-dessus tous les obstacles qui du sein même du mouvement : le corporatisme et le frein réformiste des appareils syndicaux.

      Les cheminots n’ont pas gagné. Bien sûr, le projet de grille des salaires est remisé, du moins momentanément. Mais ils n’ont eu satisfaction ni sur les salaires, ni sur les conditions de travail…Les grévistes n’ont pas gagné. Mais ils ne sont pas abattus, ni défaits. Ils ne le sont pas, parce qu’ils ont bien conscience que leur mouvement, avec toutes ses limites, après une longue période de calme social dans laquelle la classe ouvrière prenait des coups sans les rendre, vient de prouver que les travailleurs demeuraient tout à fait capables de se battre, de riposter.

      Et puis ils ont pris conscience aussi d’avoir fait une grève pas tout à fait ordinaire. Ils ont vu que cette grève, c’est la base, eux, les travailleurs du rang, qui l’a voulue, décidée, imposée et étendue, sans les appareils des fédérations syndicales, et même contre eux. Et des milliers d’entre eux ont même vu que les grévistes peuvent s’organiser indépendamment de ces appareils, se donner une direction qu’ils contrôlent entièrement.

      Et cela, c’est non seulement des cheminots qui en ont pris conscience et qui l’ont vu, mais aussi des dizaines de milliers de travailleurs dans tout le pays, qui ont suivi cette grève avec attention, intérêt et sympathie.

      A suivre…

    • Le coup de 2003
      Le gouvernement aidé de Pepy veut nous faire croire que les régimes spéciaux dont celui des cheminots, ne sont pas concernés. Nous, nous n’oublions pas qu’en 2003, Gallois, aidé par certains syndicats, nous avait déjà servi cet argument pour nous dissuader de rejoindre les profs en lutte et jurer que notre régime de retraite ne serait pas attaqué. Nous connaissons tous la suite. Alors, sachant ce que valent les promesses de ces gens-là, si nous ne voulons pas perdre à nouveau, il faut dès maintenant s’organiser avec les autres travailleurs.

      Les retraites à la mort, on n’en veut pas !
      Le gouvernement se fait plus précis sur les attaques contre nos retraites : relèvement de l’âge légal à 62, cotiser plus longtemps, recul du taux plein sans décote de 65 à 68 ans entre autres. Si nous reculons encore une fois, gouvernement et patronat n’en resteront pas là. Avec ces gens là, si nous laissons faire, nous prendrons notre retraite les pieds devant.

      Pour nos retraites, prendre sur les profits accumulés
      Le gouvernement explique que les régimes de retraites sont déficitaires. Pour les banquiers, l’argent coule à flot dans leur coffre Pour nos retraites, c’est la saignée. Cotiser plus pour partir plus tard et avec moins pour vivre. S’il y a aujourd’hui de moins en moins de
      travailleurs pour cotiser… à qui la faute ? Qui licencie
      et supprime les postes ? Pour financer les retraites, il faut prendre sur la fortune personnelle de cette minorité de parasites qui vit de l’accaparement des richesses produites par les travailleurs.

      A travail égal salaire égal
      Après le transfert des trains Bondy-Aulnay, des conducteurs de ligne vers les CRTT, la direction tente de faire de même pour les Esbly-Crécy au prétexte de la mise en place d’un tram-train sur la ligne. Nos camarades de travail CRTT sont les bienvenus. Il n’y a pas de problème à travailler ensemble, mais ils doivent être payés comme nous.

      Un pour tous et tous pour un contre les pressions !
      Lors d’une réserve en gare de l’Est, il a été demandé à un collègue conducteur d’acheminer une rame et la loc depuis Lizy sur Ourcq. Si pour l’essai de frein, un agent était prévu, il n’en était rien pour l’attelage. Le collègue l’a fait remarquer. Pour l’obliger à le faire, quatre cadres lui sont tombés dessus. Rien de bien étonnant de leur part. Dès qu’elle le peut la direction avec l’aide de ses sous-fifres tente de nous faire trimer plus.

      OAS 117
      A l’UP Gargan, il ne fait pas bon de tomber malade. Certains garde-chiourmes doivent penser qu’envoyer un médecin de la caisse nous contrôler ne suffit plus pour nous fliquer. Maintenant on de recruter des balances parmi nous pour vérifier que le malade reste bien chez lui. Mal leur en pris, personne n’a voulu de cette sale besogne. Après cette tentative ratée, aurons-nous le droit au coup d’annuaire ou à la gégène pour tenter de nous arracher des aveux ?

      SNCF licencieur
      Sea France, dont la SNCF est actionnaire à 100%, a décidé de supprimer 725 postes sur 1580. C’est une décision inacceptable que tous les travailleurs du groupe SNCF doivent combattre tous ensemble. Car quelque soit notre service, nous sommes tous confrontés aux suppressions de postes. Continuer à faire face chacun dans son coin, c’est aider la direction et se condamner à l’échec.

      De quoi tu te mêles !
      Dans une note de service de la direction régionale, celle-ci nous invite à venir « vivre la coupe du monde de football sur le parvis de la gare de l’Est ». A l’EMT, dans une autre veine, il est écrit au cadre « avis urgent » que nous ne devons pas emmener de radio en cabine ou même parler ballon rond. Cela pourrait être facteur de risque. La SNCF entend dicter nos discussions. Nous si on veut causer foot, mais aussi des retraites, des salaires, des conditions de travail, on ne se gênera pas.

      22 vla les….
      Quelle n’a pas été la surprise pour certains d’entre nous de voir débarquer sur un Reims des costards cravates contrôlant uniquement les détenteurs d’un pass-carmillon. La direction voudrait jouer au flic, elle ne ferait pas autrement.

      Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes !
      Depuis le début de la crise, et à chacun de ses développements, le gouvernement dit qu’on ne serait pas touché. Sauf que les agences de notations, qui ont sifflé le début d’une attaque massive contre les travailleurs de Grèce, viennent tout juste de dégrader la note de la SNCF. Ce qui signifie, qu’à l’avenir, la SNCF empruntera à des conditions plus onéreuses. Et, surtout, qu’elle ne tardera pas à nous servir ce prétexte afin de nous imposer des sacrifices.

      Ne pas baisser la garde
      Après que la commission européenne ait évoqué la transformation de la SNCF en société anonyme, le gouvernement et Pepy avaient déclaré être opposés à une telle perspective. Ils pensent peut être qu’on va croire des gens qui œuvrent sans cesse à tirer nos conditions de travail vers le bas afin de privatiser la SNCF. Nous n’oublions pas non plus que c’est ce même gouvernement et le clone de Pepy à la tête de la Poste qui ont organisé sa transformation en société anonyme.

    • Des conditions de travail assassines
      A 3H du matin, le 16 juin, une travailleuse de 34 ans, conseillère prévention à l’équipement SNCF, a été victime d’un accident mortel lors du déchargement de longs rails soudés. Depuis quelques années, la SNCF s’est dirigée vers des travaux de nuit. Les pressions pour faire vite sont multipliées parce que les intervalles disponibles pour faire les travaux sont prévus au plus court. De jour comme de nuit, il faut que toujours plus de travail soit fait.
      Nous ne pouvons qu’être révoltés par des conditions de travail et de sécurité qui provoquent la mort des nôtres.

      Après la journée du 24
      Nous avons été nombreux à faire grève et à manifester. Et pour cause ! Le projet gouvernemental de casse de nos retraites est odieux et inacceptable. Il fait parti d’une politique globale qui vise à nous faire payer les milliards d’aides octroyées aux banquiers et industriels responsables de la crise. Si nous voulons faire reculer le gouvernement et obtenir le retrait total de son projet, il ne faudra pas nous contenter de ces promenades derrière les centrales syndicales.

      Carton rouge
      Lors des tournées Eole, pour peu qu’on veuille un café, il vaut mieux ne pas avoir la malchance d’être à la voie 34 à HSL. En effet, la machine à café n’est toujours pas remplacée. Encore une fois, la direction prouve que, quand il s’agit de nous, nous pouvons toujours attendre. Par contre, pour amuser la galerie avec « gare en foot », elle ne rechigne pas à la dépense.

      Les économies, ça pue !
      Sur la même voie, comme ça ne sent pas le café, la direction a dû avoir l’idée de laisser les chiottes bouchées pour compenser. A n’en pas douter, elle prendra encore son temps pour intervenir. Peut-être que si la puanteur parvenait jusqu’à ses narines, irait-elle plus vite à la besogne.

      Cela aurait pu être évité
      Lundi 28 juin, une caténaire a été arrachée vers Noisy. Et ce genre d’accident arrive de plus en plus. En effet, bien que le nombre de circulations ait augmenté ces dernières années, le délai de surveillance des caténaires, lui, s’est allongé. Encore une fois, c’est la recherche pour baisser les coûts à tout prix qui en est le responsable.

      Le moratoire, ce n’est pas mieux que le purgatoire
      La SNCF veut fermer le triage de Villeneuve-saint-Georges, comme tant d’autres. Elle supprime 400 emplois sur les 2600 prévus nationalement. Et ce n’est certainement pas en débâtant avec la SNCF et le gouvernement ou en réclamant un moratoire que nous maintiendrons le site. NON ! Ce n’est que si nous nous battons aux côtés de tous les travailleurs subissant des fermetures de sites, dans le public comme dans le privé, que nous pourrons imposer l’arrêt des fermetures et le cortège des licenciements et suppressions de postes qui vont avec.

      Faut qu’ça tourne au vinaigre
      Dans un article du Figaro, Pepy explique que, face à un résultat opérationnel inférieur à celui attendu, le groupe envisage plus que jamais de transformer la SNCF en un groupe de transport et de services de mobilité d’envergure internationale. Projet qui doit être discuté à l’Elysée en juillet. Dans cette affaire, les cuisiniers Pepy et Sarkozy ne discuteront de rien d’autre que de la tambouille qu’ils veulent servir aux capitalistes. Ceci dit, nous pouvons toujours être le grain de sel qui gâche le festin.

      Toujours plus pour les profits
      La SNCF va augmenter les tarifs des billets des trains Corail, TER et Intercités de 2,5% en juillet. Ces trains sont quotidiennement empruntés par les travailleurs. Soyons sûrs que l’argent de cette augmentation ne servira ni à améliorer la sécurité des transports en assurant la maintenance des voies ou des caténaires, ni à améliorer nos conditions de travail.
      Pour la SNCF, réduire les effectifs d’un côté et de l’autre faire les poches aux travailleurs-usagers sont les deux faces d’une même politique qui vise à bien préparer la privatisation.

      S’organiser contre le racket de GDF
      GDF Suez vient d’obtenir une augmentation de 4,7% du prix du gaz au 1er juillet. Avec les 10% obtenus en avril dernier, cela fera, au final, une augmentation de 15% pour le premier semestre 2010. Pourtant, grâce à de nouvelles méthodes d’extraction, les courts du gaz naturel ont été divisés par 3 en 2 ans.
      A ce rythme d’augmentation, si nous ne nous organisons pas au sein de comités de travailleurs-usagers pour exiger l’annulation de ces hausses, nous n’aurons plus l’accès à l’énergie comme c’est déjà le cas pour des centaines de milliers de chômeurs et de précaires.

      Les travailleurs de Chine nous montrent la voie
      Depuis le début du mois de juin, la classe ouvrière de Chine a mené de nombreuses grèves victorieuses. Et cela dans plusieurs secteurs, notamment l’automobile, et dans plusieurs régions du pays. Par ces grèves, de fortes augmentations de salaires ont été obtenues (dépassant parfois les 10%). Ayant pris peur, le gouvernement chinois a décidé un relèvement de 30% du salaire minimum dans la région de Pékin. Ces victoires des travailleurs de Chine ne peuvent que nous renforcer, car elles sont la preuve que des travailleurs organisés peuvent imposer leurs revendications même à l’une des dictatures les plus féroces de la planète.

    • Ne battons pas en retraite
      Ce qui est remarquable, c’est qu’avec un grand nombre de grévistes, un grand nombre de manifestants et une sympathie marquée de tout le public populaire, la journée d’action syndicale a eu un effet nul sur le gouvernement : il n’ a pas reculé d’un iota sur ses projets. Comme se fait-il ? Parce que cette action a eu lieu sous la direction des centrales syndicales et avec le soutien marqué du parti socialiste. Le gouvernement et la droite ne craignent pas de tels adversaires et que les classes dirigeantes sachent même que ce sont pas du tout des ennemis pour elles. Ce qui est certain, c’est que les classes dirigeantes n’ont peur ni du PS ni des centrales syndicales et, tant que ceux-ci dirigeront la manœuvre elle ne peut pas les faire reculer sur le fond. Si les travailleurs veulent que les classes dirigeantes reculent et que le gouvernement soit obligé de les suivre, il faut qu’elles craignent pour leur capital. Jamais le PS et les centrales syndicales ne s’attaqueront au grand capital. Travailleurs, faisons le nous-mêmes !

      Pas un jour de travail en plus, pas un centime de cotisation en plus !
      Pour financer nos retraites, ce n’est pas à nous les travailleurs de payer. De l’argent il y en a dans les caisses du patronat, mais aussi dans celles de l’Etat qui n’est pas gêné de maintenir le bouclier fiscal pour les riches, de trouver les milliards pour soutenir les banques et de faire cadeau d’un chèque de 30 millions à la milliardaire Bettencourt !

      Restons sur nos gardes
      « Notre » Caisse de Prévoyance et de retraite nous a pendu un courrier dans lequel elle prétend ignorer les conséquences du projet en cours du gouvernement sur nos droits à la retraite. Pour nous, c’est clair que le gouvernement s’en prendra à la retraite de tous les travailleurs. Et c’est maintenant qu’il faut s’organiser pour mener la lutte ensemble.

      Gouverner c’est prévoir
      Il y a des évènements qui sont difficile à prévoir. Qui parmi nous peut prédire le retour de l’été d’une année sur l’autre ? Certainement pas la direction ! Sinon comment expliquer que, dans bon nombre de cabine de conduite, la climatisation ne fonctionne toujours pas ?

      Il n’est jamais trop tard
      Ceux d’entre nous qui ont eu l’occasion de faire de l’Eole ont pu remarquer que l’implantation des pancartes d’arrêt sur les quais de Pantin a été modifiée sans que nous soyons avertis immédiatement. Il a fallu attendre un FLH tardif pour que cela nous soit notifié officiellement.

      La seule « économie » qui vaille pour nous…
      Lors du dernier conseil d’administration du 6 juillet, la direction de la SNCF a annoncé qu’elle voulait atteindre une croissance de 28% de son chiffre d’affaire par rapport à 2010 soit 39 milliards d’euros. Pour y arriver, elle compte lancer une « offre low cost ». Pour la SNCF le low cost c’est réduire les effectifs, augmenter notre charge de travail, baisser le salaire horaire, moins de maintenance sur le matériel... La seule économie dont nous ne pouvons nous passer pour avoir un transport ferroviaire public de qualité est de tirer la chasse d’eau sur la direction et la classe dirigeante qu’elle représente.

      Qu’attendons nous pour nous battre ensemble ?
      Le gouvernement vient de faire un pas de plus dans sa politique criminelle de casse de l’hôpital public, en annonçant la fermeture de 54 services de chirurgie et de maternité. Là, encore, avec le projet de casse du fret, on a une preuve supplémentaire que ce gouvernement s’en prend à nous tous.

      A qui profite la dette de la Grèce ?
      A peine, le plan imposé par la France, l’Allemagne et le FMI commence à être appliqué, le défilé des charognards a commencé à Athènes. Emmenés par le ministre des transports, des représentants de la SNCF, d’Alstom et d’Aéroports de Paris sont partis faire leurs emplettes puisque plusieurs entreprises publiques seront privatisées !
      Une preuve supplémentaire que, nous les travailleurs de tous les pays, nous devrons nous unir car, partout, ce sont les mêmes rapaces qui entendent nous réduire à une vie de misère.

      La saignée
      Depuis le début de la crise, ce ne sont pas moins de 17 millions de travailleurs de l’Europe qui ont été jeté à la rue. Et ce n’est pas fini à cause des plans de rigueur et d’austérité qui continuent de pleuvoir.
      Il faudrait bien que l’une des classes ouvrières d’Europe se décide à lancer la révolte qui se propagera comme une traînée de poudre !

      Dans les fourches caudines du grand capital
      Dans le cadre de sa politique de rigueur, le gouvernement attaque de manière odieuse les handicapés en limitant la hausse de leurs allocations et les étudiants et leurs familles. Ces mesures frapperont aussi bien les familles ouvrières que celles de la petite bourgeoisie.
      Avec la crise, la soumission de l’Etat aux seuls intérêts du grand capital apparaît au grand jour et le premier continuera à s’en prendre non seulement aux travailleurs mais aussi à la petite bourgeoisie. La rapacité des capitalistes n’aura de limites que celles que lui imposera notre volonté de lutter en entraînant derrière nous la petite bourgeoisie.

  • En décembre 1986 janvier 1987, les cheminots vont faire une grève qui va durer 27 jours. Partie du réseau Nord chez les conducteurs, celle ci va s’étendre à tout le pays malgré les réticences, voir l’hostilité des états majors syndicaux. Et elle touchera plus ou moins toutes les catégories de cheminots. La grève, qui porte essentiellement sur les salaires et l’arrêt des baisses d’effectifs, sera marquée par la détermination des grévistes à la base, avec des assemblées générales massives un peu partout. Sur le réseau de Paris Sud Ouest, dans bien des secteurs, les assemblées générales de grévistes élisent des comités de grève. C’est à dire une direction démocratique de la grève, ouverte aux grévistes syndiqués (toutes tendances confondues) et aux grévistes non syndiqués. Ceux ci vont même se coordonner régionalement, puis nationalement en créant une coordination nationale intercatégorie des cheminots en grève. Bien que faible celle ci va représenter prés de 10 000 grévistes. Daniel Vitry en sera un des animateurs et le porte parole.(ci contre debout au milieu du comité de grève d’Ivry). Cette grève malgré la détermination des grévistes n’a pas gagné. Dans bien des secteurs les grévistes n’ont pas su sortir du catégoriel, restant déterminés dans le milieu roulant, mais ne cherchant pas à gagner d’autres cheminots dans la grève. Là ou cette barrière a été franchie, comme à Paris Sud Ouest, nous n’avons pas pu vaincre le corporatisme trés présent chez les grévistes.
    Isolés, au bout de 27 jours, nous avons cessé la grève par manque de perspective.
    En trente ans de travail à la SNCF, la grève de 1986-87 aura été la seule grève offensive que j’ai connue. Par la suite nous avons surtout lutté pour tenter de conserver des acquis sociaux. Malgré ces luttes parfois dures, de nombreux reculs sociaux nous ont été imposés par l’Etat et les patrons, facilités par la politique de divisions des directions syndicales.(2003,2007).
    1986. c’est aussi la mort de Malik Oussekine le 6 décembre. Lors d’une manifestation estudiantine contre le projet de réforme universitaire Devaquet, un jeune français d’origine algérienne, Malik Oussekine (22 ans) est battu à mort par des voltigeurs motocyclistes de la police de Pasqua, rue Monsieur-le-Prince à Paris. La France est sous le choc.

    C’ est en luttant "tous ensemble" (public, privé) que les travailleurs se donnent le plus de chance de gagner, sur leurs revendications communes. Malheureusement les directions des confédérations syndicales ne remplissent plus leur rôle : celui d’unir les travailleurs autour de leurs intérêts communs, de s’appuyer sur les plus déterminés, d’aider à l’élargissement des luttes et faire converger celles ci. Bureaucratisées, intégrées dans le système capitaliste qu’aucune ne remet vraiment en cause, liées aux partis politiques réformistes (PC, PS), celles ci défendent surtout leurs intérêts propres, c’est à dire les places de leurs bureaucrates respectifs, et donc leurs intérêts de boutiques, se disputant les moyens que leurs accordent les patrons, en échange de la paix sociale. Sacrifiant de petits intérêts immédiats à l’intérêt général, elles trompent les travailleurs, nous maintiennent dans la division , isolent dans les luttes les équipes syndicales et les travailleurs les plus combatifs, en s’appuyant sur les moins déterminés.
    Pourtant face aux patrons, les travailleurs doivent s’organiser syndicalement, mais ils doivent aussi se cultiver, se politiser, comprendre eux mêmes où sont leurs propres intérêts, combattre le corporatisme qui est, parmi d’autres, une division des travailleurs. Ils doivent acquérir une réelle conscience de classe. Je reste convaincu que les travailleurs ont, s’ils s’unissent, la force et le poids économique pour changer la société, la prendre eux mêmes en main dans l’intérêt de tous, et redonner une perspective d’avenir à l’humanité. "L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux mêmes." Karl Marx

    • Ce témoignage est extait de mon blog personnel : http://www.hasarddelaviehasarddesrencontres.com/, qui est suivi d’un hommage à Daniel Vitry, décédé, le 13 juin 1991. Cela fait 20 ans, en cette année 2011 : l’occasion pour moi d’avoir une pensée forte pour l’ami et le dirigeant ouvrier, sincère et intègre, que j’ai eu la chance de rencontrer. Un miltant ouvrier
      Hommage à Daniel
      J’ai connu Daniel Vitry (militant trotskiste de Lutte ouvrière) en Janvier 1979, lors d’une Grève. Celui ci, avec d’autres camarades, tentaient d’ imposer la démocratie ouvrière dans un contexte où les bureaucrates syndicaux, (les plus nombreux étaient de la CGT influencés par le PCF), imposaient leur diktat sur les travailleurs. La même année Daniel organisera la grève des agents de la manoeuvre d’Austerlitz, avec un comité de grève, élu par l’assemblée générale des grévistes et chargé de mettre à exécution les décisions prises par les grévistes lors de ces assemblées. Daniel sera aussi à nos cotés pour nous organiser et nous apprendre à se renforcer en novembre 1981, lors de la grève de 14 jours des agents du service intérieur chargé du classement des locomotives au dépôt d’ Ivry. Par ces expériences, de plus en plus de travailleurs autour de nous comprennaient que la grève leur appartennait et que toutes les décisions devaient être prises par eux mêmes. Ce n’est donc pas un hasard si sur le réseau de Paris Sud Ouest, lors de la grande grève de 1986-87, la démocratie ouvrière s’est imposé à l’appareil CGT. Les dirigeants CGT du secteur nous ont facilité la tache en militant ouvertement contre la grève, alors que celle ci s’étendait sur tout le pays. Daniel est décédé d’un cancer en juin 1991. Il avait 46 ans.

    • Merci beaucoup pour ton message qui nous touche beaucoup comme ton blog d’ailleurs.

      Nous aussi ce passé ouvrier, communiste et militant compte pour nous et, nous le pensons, comptera pour l’avenir...

  • 1986 voilà encore un exemple de situation ou les travailleurs et la jeunesse se mêlent pour descendre dans la rue, faire grève : Bilan 24 ans plus tard, des travailleurs non syndiqués en 2010 qui discutent des syndicats dans le monde du travail , racontent comment en 1986, tout le monde y croyait...et comment les syndicats étudiants par exemple ont tout laché.
    Et leur expérience, y compris en tant que travailleur, leur montrent à quel point tous les jours, les syndicats défendent leurs petits intérêts de boutique et laissent de côté les revendications ouvrières.

    Mais la leçon de 86, 95, 68, 36 ou 2010 est que nous devons ne faire aucune confiance à ces centrales pour défendre nos intérêts.
    Syndiqués ou pas, se défendre commence par s’organiser nous même sans attendre les consignes de personne !

    Coordonner les luttes ne pourra se réaliser que quand nous auront éprouvé nous même nos propres organisations pendant les grèves avec des délégués elus et révocables à tout moment.

  • "Par ces expériences, de plus en plus de travailleurs autour de nous comprennaient que la grève leur appartennait et que toutes les décisions devaient être prises par eux mêmes. Ce n’est donc pas un hasard si sur le réseau de Paris Sud Ouest, lors de la grande grève de 1986-87, la démocratie ouvrière s’est imposé à l’appareil CGT." extrait du blog d’un camarade cheminot voir le message de cet article du 8 juin.

    Le meilleur hommage à ce camarade (Daniel)est de défendre au quotidien cette perspective profondément socialiste : comprendre par soi même et devenir le moteur de notre histoire sociale, politique et universelle car notre perspective est celle d’une classe opprimée qui montre en prenant en main ses propres affaires, qu’elle propose une autre humanité à toutes les couches exploitées de la société.

  • En décembre 1986 janvier 1987, les cheminots vont faire une grève qui va durer 27 jours. Partie du réseau Nord chez les conducteurs, celle ci va s’étendre à tout le pays malgré les réticences, voir l’hostilité des états majors syndicaux. Et elle touchera plus ou moins toutes les catégories de cheminots. La grève, qui porte essentiellement sur les salaires et l’arrêt des baisses d’effectifs, sera marquée par la détermination des grévistes à la base, avec des assemblées générales massives un peu partout. Sur le réseau de Paris Sud Ouest, dans bien des secteurs, les assemblées générales de grévistes élisent des comités de grève. C’est à dire une direction démocratique de la grève, ouverte aux grévistes syndiqués (toutes tendances confondues) et aux grévistes non syndiqués. Ceux ci vont même se coordonner régionalement, puis nationalement en créant une coordination nationale intercatégorie des cheminots en grève. Bien que faible celle ci va représenter prés de 10 000 grévistes. Daniel Vitry en sera un des animateurs et le porte parole.(ci contre debout au milieu du comité de grève d’Ivry). Cette grève malgré la détermination des grévistes n’a pas gagné. Dans bien des secteurs les grévistes n’ont pas su sortir du catégoriel, restant déterminés dans le milieu roulant, mais ne cherchant pas à gagner d’autres cheminots dans la grève. Là ou cette barrière a été franchie, comme à Paris Sud Ouest, nous n’avons pas pu vaincre le corporatisme trés présent chez les grévistes.
    Isolés, au bout de 27 jours, nous avons cessé la grève par manque de perspective.
    En trente ans de travail à la SNCF, la grève de 1986-87 aura été la seule grève offensive que j’ai connue. Par la suite nous avons surtout lutté pour tenter de conserver des acquis sociaux. Malgré ces luttes parfois dures, de nombreux reculs sociaux nous ont été imposés par l’Etat et les patrons, facilités par la politique de divisions des directions syndicales.(2003,2007).

  • Grève des agents mouvements avril 2009

    Au technicentre de Paris Rive Gauche, les agents du mouvement, ont mené une grève de 18 jours pour des effectifs supplémentaires, de meilleures conditions de travail, et pour ne pas faire les frais des restructurations en cours.Démarrée à Montrouge, les grévistes vont l’étendre à Ivry, Trappes, Masséna et Les Ardoines. La direction n’a pas reculé sur nos principales revendications. Celle-ci a choisi de mettre bien plus de moyens contre la grève, que ce qu’auraient coûté ce que nous demandions : chefs d’astreinte pour nous remplacer ; retard et suppressions des trains, montrant par là du peu de considération de l’entreprise pour les clients des trains classiques ( TER et Corails) ; présence d’huissiers ; désorganisation des programmations de visites du matériel etc.
    Pourtant nous ne sortons pas défaits de notre lutte. Nous avons appris beaucoup dans l’organisation de la grève où nous avons pu, dans nos assemblées générales quotidiennes, décider nous-mêmes de la poursuite de la grève, des moyens de la renforcer, en s’adressant aux autres sites. Nous avons fait nous mêmes l’information et la liaison entre les sites, entraînant à chaque fois sur chacun d’eux, les agents mouvement dans la grève. Et nous nous sommes adressés aux autres cheminots dans les ateliers, à la conduite, au contrôle et dans les gares. Des liens entre sites se sont créés et se sont renforcés tout au long de la grève. Nous sortons donc de ce conflit en étant fier d’avoir relevé la tête, mais aussi plus forts et plus conscients pour les luttes à venir.

  • Dans la grève SNCF actuelle, tout va dépendre s’il s’agit d’une action alibi des syndicats, qui ponctue seulement les négociations, qui reste purement défensive, purement cheminots, ou s’il s’agit d’une action offensive où les cheminots débordent ce cadre étouffant et décident d’en découdre avec le gouvernement bien que celui-ci se dise de gauche. Cette première journée démontre que massivement les cheminots refusent la réforme et que, pour faire reculer le gouvernement, il faut qu’il craigne de perdre plus que la réforme. Un gouvernement ne cède sur un point que si on menace au-delà. On l’a bien vu en négatif avec les retraites. Il faut donc que les cheminots, comme en 95, s’emparent d’une revendication unifiante : la défense de l’ensemble des services publics eux aussi menacés comme dans les hôpitaux ; l’edf et la ratp par exemple. Il faut contacter ces secteurs pour les entraîner dans un début de généralisation. Se posera alors la question de l’organisation autonome, des comités et coordinations pour diriger une telle politique.

  • Le Figaro, organe de la bourgeoisie française commente :

    La CGT ne parvient pas à stopper l’emballement de la grève à la SNCF. Thierry Lepaon, patron de la centrale de Montreuil, affirme que la CGT « n’est pas contre une loi mais contre son contenu ».

    L’emballement de la grève semble impossible à enrayer par les organisations syndicales elles-mêmes. À la CGT, la confusion est totale. Alors que la fédération CGT des cheminots persiste et signe en appelant chaque jour à « poursuivre, amplifier et à élargir le mouvement », Thierry Lepaon , le patron de la CGT, a fait machine arrière samedi.

    Tout en affirmant dans Le Parisien-Aujourd’hui en France être « sur la même position » que Gilbert Garrel, le représentant CGT des cheminots, Thierry Lepaon a tenté de rectifier le discours de son camarade pour jouer l’ouverture face à un gouvernement inflexible sur le projet de loi de réforme ferroviaire. Alors que la CGT-cheminots réclame depuis le début de la grève le report du projet, y compris sur le site Internet de la CGT, le patron de la centrale de Montreuil explique que « cela a pu être mal interprété ». « La CGT n’a jamais demandé le report ni le retrait du projet de loi. On n’est pas contre une loi mais contre son contenu », précise-t-il. Les cheminots grévistes ont certainement autant de mal à décoder ce discours que les membres du gouvernement qui répètent à l’unisson que leur porte est ouverte pour dialoguer. Au sommet de l’État, un seul mot d’ordre à présent : les échanges sur le projet de loi se dérouleront mardi à l’Assemblée.

    Les dirigeants de la CGT cherchent un moyen de reprendre la main et de dire « stop » sans se déjuger alors que la « base » des grévistes reste fortement mobilisée. Mais comment les convaincre de reprendre le travail puisque les négociations sur les amendements au projet de loi ont eu lieu jeudi avec la CFDT et l’Unsa, les deux syndicats qui n’étaient pas en grève ? Le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a en effet signé avec ceux qui acceptaient de réformer le système. Agacé, le secrétaire général de la CGT a d’ailleurs perdu toutes ses notions de calcul en affirmant que l’accord avait été signé avec des organisations « ultraminoritaires ». L’Unsa est pourtant le deuxième syndicat après la CGT et la CFDT, le quatrième derrière SUD.

    Concernant le projet de loi, il n’est aucunement question, à la CGT, de le contester, ni de le retirer. Lepaon déclare : « On a simplement expliqué que s’il fallait plus de temps au gouvernement, il pouvait reporter de plusieurs jours les discussions. La CGT n’a jamais demandé le report ni le retrait du projet de loi. »

  • Pépy, le PDG qui sait raboter les quais, les comptes, les emplois mais qui ne sait pas raboter... les luttes cheminotes !!!

  • La direction de la CGT commence à casser la grève...

    Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a estimé jeudi que la grève des cheminots de la SNCF, chaque jour moins suivie, est "sans doute" arrivée à "un tournant", mais qu’il revenait aux cheminots de "décider" de l’arrêter. "Sans doute qu’on arrive à un tournant dans la manière dont les cheminots vont s’exprimer", a-t-il déclaré sur RTL au neuvième jour du mouvement lancé par la CGT-Cheminots et SUD-Rail contre le projet de réforme ferroviaire. "Les cheminots vont décider eux-mêmes", "c’est à eux de savoir si l’action qu’ils ont menée a porté suffisamment de satisfaction, de manière à lever les piquets de grève", a estimé le patron de la confédération.

    Pour lui, "leur action commence à payer" au Parlement. "J’ai suivi hier le débat parlementaire. Il y a effectivement des amendements qui aujourd’hui sont pris en compte." Pour apaiser les craintes des cheminots, le secrétaire d’État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a soutenu mercredi des amendements présentés par la majorité pour prévenir un éclatement du groupe à l’avenir. Il s’y était engagé dans un accord signé la semaine dernière avec la CFDT et l’Unsa, qui n’appelaient pas à la grève.

  • Il faut remarquer que le projet gouvernemental qui prépare la privatisation de la SNCF au détriment des usagers et des agents venait, avant la grève, d’être signé par les bureaucrates Lepaon (le secrétaire général de la CGT et rédacteur du rapport d’Etat en vue de la privatisation) et Garel (responsable CGT cheminots) quand la base syndicale a imposé la grève reconductible que la CGT n’a soutenu que pour mieux se blanchir et l’arrêter ensuite, ce qu’elle est en train de tenter à l’heure où nous écrivons.

  • Donc la CGT lâche la grève qui ne lui avait servi que pour blanchir son accord avec le gouvernement !!!

  • C’est toujours le lampiste qui trinque...

    La SNCF a annoncé jeudi soir que l’agent en service mercredi au poste d’aiguillage de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), touché par un incendie qui a paralysé le trafic en gare d’Austerlitz, "présentait un taux d’alcoolémie élevé" et avait été suspendu le temps de l’enquête.

    L’entreprise publique a cependant récusé tout lien avec l’origine du sinistre, dont "les premières constatations laissent apparaître (...) une origine soit électrique, soit accidentelle". "Les premiers éléments de l’enquête font également apparaître que l’Agent Circulation de nuit dans le poste d’aiguillage présentait un taux d’alcoolémie élevé", a indiqué la SNCF dans un communiqué.

    Interrogé par l’AFP, un porte-parole, Michel Pronost, n’a pas été en mesure de donner plus de détails, expliquant que l’entreprise, qui a porté plainte, avait été informée dans le cadre de l’enquête judiciaire.

    "Il est difficile d’en savoir plus à ce stade. C’est ce que nous dit la police. On nous dit qu’il était en état d’ébriété. On doit d’abord voir si les faits sont avérés", a-t-il déclaré. "Il n’y a aucun lien entre l’état d’ébriété et les constatations qu’on a pu faire, qui montrent que l’incendie est d’origine soit électrique soit accidentelle", a-t-il ajouté, évoquant notamment la piste "sans doute" d’un "court-circuit".

    Aucun rapport, pas de preuve de quoique ce soit et pourtant le cheminot est suspendu !!!

  • La collision survenue entre un TER et un TGV à Denguin (Pyrénées-Atlantiques) mercredi 17 juillet est, d’après les premiers éléments rendus publics, la conséquence d’un dysfonctionnement grave des installations de sécurité.

    L’incendie d’un poste d’aiguillage à Vitry-sur-Seine mercredi matin fait pour sa part directement écho au terrible accident survenu quelques kilomètres plus loin l’an passé à Brétigny-sur-Orge. Il s’agit de la même ligne menant à la gare de Paris-Austerlitz.
    Ces événements ne sont pas de simples accidents malencontreux, ils sont directement l’expression de la crise du capitalisme et de l’effondrement du mode de production.
    Le chemin de fer est intrinsèquement lié à l’essor du capitalisme, à tel point que dans Le développement du capitalisme en Russie, Lénine présente l’essor du chemin de fer comme caractéristique pour comparer le degré de développement du marché intérieur des différentes nations.

    L’essor du chemin de fer a été indispensable pour le progrès de la circulation des marchandises dans les pays capitalistes. Il n’est pas directement un moyen de production mais forme une infrastructure nécessaire à la formation d’un marché national important et unifié.

    Comme il n’est pas directement un moyen de production, son exploitation n’est pas directement rentable et elle nécessite un haut degré de développement du capitalisme, et en particulier du cadre national, afin d’être réalisé.

    C’est la raison pour laquelle le développement du chemin de fer à été bloqué ou strictement encadré par les puissances impérialistes dans les pays semi-coloniaux, semi-féodeaux.
    Pour ces raisons, le chemin de fer présente historiquement un haut degré de sécurité et de fiabilité. La nationalisation du réseau en 1937 a été en partie l’expression de cela puisque toute la documentation de sécurité et en particulier celle concernant les postes d’aiguillage a été unifiée à l’échelle nationale à ce moment-là.

    L’accident de Denguin est la conséquence d’une défaillance très grave, dite « contraire à la sécurité » : un signal a présenté l’indication feu vert (signifiant « Voie Libre ») au conducteur du TER alors que la voie n’était pas libre mais occupée par le TGV qui a été rattrapé et percuté.

    Le TGV circulait à faible allure (en « marche à vue », c’est-à-dire de manière à pouvoir s’arrêter immédiatement en cas d’obstacle visible) car il y avait déjà un problème sur ce signal et un agent de maintenance avait été appelé sur place.

    Les premiers éléments montrent qu’il n’y a pas eu d’erreurs de la part des cheminots mais qu’il y a eu une combinaisons de défaillances importantes dans les installations électriques. Il s’agirait d’un défaut d’isolement sur des fils électriques (une sorte de court-circuit). Les installations SNCF sont normalement prévues de sorte qu’en cas de défaillance, ce soit la condition la plus restrictive (ou plus « sécuritaire ») qui s’active, en l’occurrence le feu rouge (« sémaphore »). Le fait qu’un signal ait présenté l’indication « Voie Libre » alors que ce n’était pas le cas est un événement d’une importance majeure du point de vue de la fiabilité du système ferroviaire français.

    Les conducteurs de la ligne ont fait valoir, à juste titre, un droit de retrait, car aucun élément concret n’a été avancé pour expliquer les faits ni montrer réellement que le danger est écarté. La direction de la SNCF a voulu se dégager de ses responsabilités en demandant aux conducteurs d’observer la « marche à vue » sur cette portion de voie, c’est-à-dire qu’elle fait porter entièrement aux conducteurs la responsabilité de la sécurité sur une portion de plusieurs kilomètres.

    La cause de l’incendie de Vitry-sur-Seine n’est pas encore établie précisément mais la SNCF évoque très sérieusement la piste là aussi d’un court-circuit dans les installations électriques. De plus, sans qu’il soit avéré que cela ait un lien avec l’incendie, l’aiguilleur en poste cette nuit-là a été suspendu après que la police ait constaté qu’il présentait un taux d’alcoolémie « élevé » pendant son service.

    Ce poste d’aiguillage, comme tous les postes intermédiaires entre les deux gros postes d’aiguillages relativement modernes de Juvisy et de Paris-Austerlitz, sont considérés comme annexes. Ils sont à cheval entre les voies de service (garage/entretien) et les voies principales. Ils fonctionnent grâce à des technologies très anciennes. Certaines installations datent des années 1950, voir 1930, et des aménagements ont été réalisé petit à petit, comme des couches s’ajoutant les unes par dessus les autres, perturbant la fiabilité de l’ensemble.

    A propos du poste d’aiguillage en question à Vitry-sur-Seine, il s’agissait d’un poste ancien fonctionnant encore avec des grands leviers métalliques, le tout sécurisé par des installations électromécaniques très anciennes.

    Cet incendie n’est donc nullement surprenant, pas plus que ne le sont les perturbations catastrophiques que subissent les voyageurs du RER C (qui circule sur ces voies) chaque année, et cet été encore, dès que la température dépasse les 30 degrés ou au contraire lorsqu’il fait très froid.

    La raison de cela est assez simple, elle consiste surtout en deux points :

    1/ La SNCF a été déstructurée afin de séparer l’activité commerciale potentiellement rentable des activités concernant les infrastructures, non directement rentables.

    2/ Les investissements et les moyens ont été concentrés depuis plusieurs décennies sur les lignes TGV rentables au détriment des réseaux « secondaires » et de banlieue, auxquels appartiennent la ligne menant à Paris-Austerlitz et la portion de voie concernée par l’accident entre le TER et le TGV.

    Ce sont exactement ces deux points qui sont à l’origine de l’état de délabrement avancé de la ligne dont a fait part le récent rapport d’expert à propos de l’accident de Bretigny. Les conclusions de ce rapport sont impressionnantes, il a été expliqué que
    « le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l’assemblage s’est étalé sur plusieurs mois et a concerné l’ensemble de l’appareil de voie incriminé, sur lequel ont été relevées plus de deux cents anomalies de divers degrés de criticité » [alors que ces anomalies] « étaient connues de la SNCF ou de ses agents, sans pour autant qu’il y soit remédié de façon adéquate ».

    Qu’est-ce que cela signifie ?

    Cela signifie que le capitalisme, dans sa décadence, n’est plus en mesure d’assurer un haut degré de sécurité et de fiabilité sur ces lignes non directement rentables. Le capitalisme en crise est obnubilé par l’accumulation directe de capital et n’est plus capable d’une vision d’ensemble, cohérente, efficace, unifiée.

    La SNCF et la partie ferroviaire d’Alstom se sont donc concentrées sur l’offre TGV et tentent de monopoliser avec cela l’activité du chemin de fer, y compris de manière impérialiste en dehors des frontières françaises.

    L’activité TGV elle-même subit cependant aussi un certain nombre de dégradations et de pannes en France. L’état lamentable de la verrière de la Gare de Lyon, l’une des principales gares TGV du pays servant à emmener la bourgeoisie lyonnaise dans la capitale et une partie de la bourgeoisie parisienne sur la côte d’Azur, qui voit son hall littéralement inondé à chaque pluie, est ici un sacré symbole de cette décadence.

  • Quel bilan de la dernière grève ?

    La dernière grève n’est pas un succès même si certains se satisfont de minimes amendement à la loi. Celle-ci reste une loi en vue de la privatisation du transport ferroviaire et elle n’a en rien fondamentalement changée. D’autres affirment que, nous cheminots, aurions fait grève pour l’honneur, pour faire une démonstration. Mis à part le fait que de telles démonstrations coûtent cher et ne rapportent pas grand-chose à part la satisfaction de quelques dirigeants syndicaux, il convient de se demander ce que ces derniers cherchaient exactement au travers de la grève. En effet, Lepaon comme Garrel avaient signé le projet de loi (non amendé) avant de se mettre à la tête de la grève. Cela pose question : la direction CGT ne voulait-elle pas simplement se blanchir d’avoir entériné un grave recul social. En faisant grève, en prenant parti pour et contre les cheminots, ces dirigeants ne nous ont-ils pas trompé. Si les dirigeants syndicaux qui ont condamné la grève sont bel et bien dans le camp de la privatisation, ceux qui ont pris la tête de la grève ne valent pas beaucoup plus cher. On se souvient que le principal organisme d’Etat en la matière, le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) avait adopté un rapport en vue de la privatisation. Ce rapport, adopté par les patrons, l’Etat et presque tous (solidaires n’avait pas signé) les syndicats dans le cadre du CESE, était signé Lepaon, actuel secrétaire général de la CGT…

    Le bilan, ce n’est pas l’inutilité de faire grève mais l’inutilité de choisir comme direction des grèves des dirigeants qui en fait sont contre et se débrouillent pour nous faire reprendre le travail sans avoir rien obtenu et sans s’être donné les moyens d’obtenir quelque chose. On aura par exemple remarqué que, durant la grève, la CGT était contre de bloquer les RER de Paris-centre. Ce qui aurait donné davantage de force à la grève. Contre aussi l’extension de la grève à la RATP. Contre encore son extension à l’EDF pourtant elle-même menacée selon les propos de Lepaon lui-même. Contre toute liaison avec les hôpitaux en grève ou tout autre domaine du secteur public. Quand on fait grève, on le paie nous-mêmes de notre poche. Quand on échoue, on le paie nous-mêmes de reculs sociaux importants, et ce n’est pas les bureaucrates des appareils syndicaux qui en font les frais. Eh bien, il faut aussi qu’on décide des orientations de la grève par nous-mêmes !!! On n’a pas besoin de dirigeants qui nous disent, maintenant, que ce n’est pas grave si on a perdu puisque c’était pour l’honneur, pour la beauté du geste ou pour le principe… Si on veut gagner dans nos luttes, dirigeons-les par nous-mêmes. C’est de comités de grève qu’on manque dans les mouvements à la SNCF comme, plus largement, dans toute la classe ouvrière en ce moment.
    On faisait grève mais sur quel programme revendicatif ?

    Selon les centrales syndicales qui appuyaient la dernière grève, celle-ci aurait eu pour base revendicative la « plateforme unitaire CGT-SUD ». Cependant, on n’a pas entendu parler d’une assemblée générale où ces syndicats aient consulté les grévistes en les faisant voter cette plateforme. Elle semble même n’avoir jamais été débattue ni au niveau local, ni au niveau régional, ni au niveau national du moins par les grévistes. Or le contenu de la plateforme pose pas mal de problèmes. On y sous-entend qu’il faudrait une bonne réforme alors qu’il ne s’agit nullement de réformer mais de privatiser. Et il y manque notamment la nécessité de refuser en bloc toutes les privatisations de tous les services publics en luttant tous ensemble et pas en se faisant battre à tour de rôle.

  • Pas d’amélioration en vue sur le marché de l’emploi à Fret SNCF en 2015 dans le Nord - Pas-de-Calais et ce malgré une hausse des produits du trafic, un fait plus constaté depuis 2007. Mieux, une hausse des volumes est envisagée cette année. Pour autant, nationalement, la direction prévoit de supprimer plus d’un poste par jour cette année, soit environ quatre cent cinquante-sept postes supplémentaires. Fret SNCF a perdu quatre mille deux cents agents en passant ses effectifs de onze mille cent quarante-quatre agents à six mille neuf cent quarante-sept entre 2010 et 2015. Fret SNCF veut réduire ses frais de structure qui ont diminué bien moins que les postes de production. La plate-forme de Somain n’échappe pas à une énième baisse des effectifs. Depuis le début de l’année, ce sont vingt postes qui ont été supprimés dans le personnel de structure. Ils s’ajoutent aux trente-trois postes supprimés en 2014 et aux cinquante-deux en 2013.

    Aujourd’hui, il y a cent quinze agents à la plate-forme Nord qui, outre Somain, comprend Valenciennes, Béthune, LIlle-Délivrance… contre plus de quatre cents rien qu’à Somain en 2007.

    D’autres projets tirés du plan Ambition 2016 de Fret SNCF font craindre au syndicat Sud-Rail, « de nouvelles restructurations dans la structure par un rapprochement rapide des plates-formes de Dunkerque et de Somain dans une seule et même entité » ce qui entraînerait « de la polycompétence des agents et nombre de suppressions de postes ».

    Un autre projet prévoit également de raser le bâtiment administratif le long des voies SNCF sur la ligne Lille – Douai, un bâtiment entièrement remis à neuf pour plusieurs dizaines de milliers d’euros pour une délocalisation à l’ancien bâtiment rue Deminal de Somain, bâtiment qu’il faut… entièrement refaire à neuf. Ce projet faire dire à Willy Dans, secrétaire SUD-Rail du CHSCT de la plate-forme de SNCF Fret de Somain, que ce sera « un grand gaspillage d’argent public si les cheminots n’arrivent pas à stopper ce projet d’un intérêt moindre pour le site. »

  • 800 cheminots marocains attaquent la SNCF pour discrimination. Embauchés au début des années 1970 comme contractuels, donc avec un CDI de droit privé, ces agents à la retraite, ou proches de l’être, ne relèvent pas du statut particulier des cheminots, plus avantageux, réservé aux ressortissants européens et aux jeunes embauchés. Ils ont été coincés aux plus bas niveaux de qualification et pénalisés à l’heure de la retraite. Les conseillers prud’homaux n’ayant pas réussi précédemment à se mettre d’accord, un juge professionnel a été appelé pour les départager. La décision sera rendue le 21 septembre. Pour l’avocate des cheminots, Clélie de Lesquen, la SNCF est dans le "déni" et a traité avec "ingratitude" ces salariés qui ont, selon elle, subi "une situation de discrimination latente qui a duré en moyenne 38 ans". Elle a accusé la SNCF de "tromper les juges" en leur remettant "des dossiers truqués" pour comparer les carrières, des dossiers de cheminots ayant des "problèmes", avec l’alcool notamment.

  • La grève débutée lundi par les conducteurs de trains allemands, la plus longue jamais connue dans le rail outre-Rhin, s’est terminée comme prévu dimanche matin, bien que les négociations entre la Deutsche Bahn et le syndicat GDL n’aient pas du tout avancé.

    "Malgré la fin de la grève, les liaisons longue distance seront encore fortement perturbées (dimanche). Une grande partie des trains de banlieue et régionaux vont circuler normalement dans le courant de l’après-midi. L’objectif est la reprise complète du trafic habituel pour lundi", a prévenu la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, dans un communiqué. La fin de la grève est intervenue à 9 heures.

    A l’appel du virulent syndicat des conducteurs de train GDL, le conflit social a touché le fret depuis lundi et les trains de voyageurs depuis mardi. En moyenne, sur la semaine écoulée, seulement environ un tiers des trains ont roulé sur les grandes lignes et jusqu’à deux tiers des trains régionaux et de banlieue, avec de grandes disparités selon les endroits, l’est de l’Allemagne ayant été plus affecté.

    A l’issue de ce mouvement social, le huitième à l’appel du GDL depuis l’été dernier, le dialogue est resté bloqué entre la direction de la Deutsche Bahn et le syndicat, qui réclame, avant d’entamer toute négociation salariale, le droit de pouvoir négocier des accords au nom d’autres catégories de personnel que les conducteurs de train. La compagnie refuse de céder sur ce point.

    S’il n’y avait aucun mouvement du côté de la direction de la Deutsche Bahn, "nos membres seraient prêts à faire de nouveau grève", a prévenu le président du GDL, Claus Weselsky, dans une interview au journal régional "Saarbrücker Zeitung".

  • Le 21 septembre, 800 travailleurs marocains ont obtenu devant le conseil des prud’hommes de Paris la condamnation de la SNCF pour discrimination dans l’exécution du contrat de travail et des dommages et intérêts de 150 000 à 230 000 euros par plaignant.

    Dans les années 1970, la SNCF a recruté plusieurs milliers de travailleurs, en particulier au Maroc, pour les affecter à des travaux très physiques, souvent sur la voie. La « clause de nationalité » interdisait l’embauche au « cadre permanent », réservée aux travailleurs de nationalité française et récemment élargie aux ressortissants de l’Union européenne. Ils ont donc été embauchés sous des contrats de droit privé « pour travailleurs étrangers ». Ce type de contrat prévoyait bien que « le travailleur étranger a droit au même régime de travail que les ouvriers français » et qu’il doit « recevoir à travail égal une rémunération égale à celle de l’ouvrier français de même catégorie ».

    En réalité, ils ont subi et subissent encore une discrimination. En effet, ils ne cotisent pas aux mêmes caisses de santé et de prévoyance, ne disposent pas de la médecine du travail, se voient par exemple appliquer les jours de carence en cas d’arrêt-maladie. Le déroulement de carrière, qui a permis à ceux qui ont le statut de cheminots de passer des examens et de changer de qualification, leur est inaccessible. Ils ont été cantonnés pendant toute leur carrière aux travaux les plus durs, à poser des rails, des traverses, à étaler le ballast, accrocher les locomotives été comme hiver, souvent la nuit, avec les payes du bas de l’échelle.

    Mais la pire discrimination est celle des pensions de retraite. Seulement 12 % de leur salaire brut était versé en cotisations par la SNCF à la caisse de retraite, contre 32 % pour un cheminot français. Les « chibanis » (cheveux blancs en arabe maghrébin), comme on les appelle aujourd’hui, ont des pensions bien moins importantes en ayant travaillé en moyenne sept ans de plus que les autres cheminots. Certains sont contraints de continuer à travailler à 65 ans. Les pensions de réversion pour les veuves sont scandaleusement faibles.
    Tout cela montre que la « clause nationale », ou encore la « préférence nationale » chère aux Sarkozy et Le Pen, quand elle n’est pas également agitée par le PS, n’est rien d’autre qu’un permis pour le patronat d’exploiter encore davantage une partie des travailleurs.
    Le marathon judiciaire des cheminots étrangers a commencé en 2001, il y a quatorze ans. Entre-temps, beaucoup de travailleurs sont morts sans avoir pu obtenir gain de cause et réparation. La SNCF a utilisé tous les moyens pour gagner du temps et peut encore faire appel de ce jugement. Mais sa récente condamnation devant le conseil des prud’hommes est une victoire indéniable des « chibanis » contre la discrimination qu’ils ont subie, au quotidien, pendant quarante ans.

  • Le Boulou (66) : les salariés de VFLI, filiale de la SNCF, poursuivent la grève... Les salariés dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail ainsi que la rétrogradation d’un chef de service.

  • Comme d’habitude, c’est le lampiste qui est responsable...

    Dans l’accident de train de Bavière, les autorités essaient d’incriminer l’employé du poste d’aiguillage de Bad Aibling !!!

  • Fin des trains de nuit, suppressions de lignes intercités, restrictions sur le personnel pour les TER, suppressions massives de postes de cheminots, suppressions de passages de trains, la SNCF entre dans une voie… de garage….

    Les cheminots ont raison de faire grève mais pourquoi les confédérations syndicales n’organisent-elles qu’une grève de la région Rhône-Alpes alors que le problème est général ?

    De même, pourquoi ces mêmes confédérations ont organisé seulement une grève des RER A et B en solidarité avec les salariés de Goodyear condamnés et pas de toute la SNCF et de toute la RATP ? Sans parler du reste de la classe ouvrière !!!

  • Comme chacun le sait, depuis 1995, il n’y jamais eu de grève commune SNCF/RATP, ce qui enlevait beaucoup de force au mouvement des salariés. Il semble qu’il doive en être autrement le 9 mars puisque les deux sont appelés à la grève le même jour. Cependant n’en déduisez pas que les syndicats se sont mis d’accord pour agir ensemble. Pas du tout ! Ce sont sur des objectifs différents que ces deux journées d’action sont programmées et on ne sait pas encore si l’une ne risque pas d’être déplacée pour éviter la convergence des luttes !!!

  • Mais pourquoi clamer que sncf et ratp feraient grève le même jour pour des raisons différentes ?

    Alors que justement les problèmes de salaires et d’emploi annoncés par les syndicats RATP recouvrent exactement les mêmes problèmes qu’à la SNCF !!!!

    En effet, les réformes, depuis les grèves de 1995 sont saucissonnées dans toutes les grandes entreprises... il n’y a guère que le monde qui a essuyé de fortes grèves contre les suppressions d’emploi, parce que la direction n’a pas, de son propre point de vue, assez saucissonné les réformes...

    Enfin, c’est ce que déclarait la DRH du monde à la journée des cadres de l’APHP il y a 8 jours....

    Surtout, la feuille de route depuis plusieurs années, entérinée par LE POAN et la CGT à la SNCF a justement pour but... de supprimer des emplois !!!!

    C’est donc bien que les raison de faire grève dans l’une comme dans l’autre tôle (et comme dans toutes les tôles...) sont les mêmes !!!!

    Alors pourquoi les Echos annonce-t-il en titre que les raisons sont différentes ? Alors que précisément, la suite de l’article montre le contraire !!!!!???

    http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/021716361289-apres-la-sncf-un-preavis-de-greve-est-annonce-a-la-ratp-pour-le-9-mars-1202068.php

  • Demain, mardi, la SNCF sera partiellement grève à l’appel des syndicats et pour appuyer leurs négociations, pas pour imposer un retrait des attaques mais seulement leur renégociation, pas pour interdire la privatisation et ses conséquences aux dépens des personnels et des usagers. On le constate dans la déclaration des syndicats qui appuient la grève. SUD soutient en déclarant qu’elle aurait préféré une grève reconductible. La CGT annonce que c’est une mobilisation limitée mais qu’on reverra en plus grand si on n’est pas écoutés. En somme, on a fait exprès de ne pas encore faire du grand nous disent les grands stratèges syndicaux, vous savez ceux-là même qui nous ont promené toutes ces dernières années et ont réussi à faire échouer tous les mouvements. La « réforme » de la SNCF passe ainsi comme une lettre à la poste comme la réforme justement de La Poste, d’EDF, de Telecom, de l’hôpital public, des retraites et du code du travail… Mouvements tous non reconductibles, tous limités, tous divisés, et tous… battus !!!

  • 250 cheminots ont manifesté ce vendredi matin dans les rues de Périgueux pour défendre leurs emplois. 60 postes doivent être supprimés cette année.

  • La SNCF avait été condamnée en première instance à verser au global 170 millions d’euros de dommages et intérêts à des centaines de travailleurs marocains ou d’origine marocaine pour « discrimination ». Mais elle a fait appel... Plus de 200 anciens salariés de la SNCF, surnommés les Chibanis (« cheveux blancs » en arabe), se sont rendus lundi matin 15 mai à la cour d’appel de Paris dans le cadre du procès intenté contre la compagnie ferroviaire. Et 200 autres l’après-midi.

  • Le trafic des lignes A et B du RER est « perturbé avec un train sur deux aux heures de pointe » et encore moins aux heures creuses, en raison d’une grève des conducteurs à l’appel de quatre syndicats, a annoncé la RATP.
    Le trafic est lui « normal sur toutes les lignes » de métro, bus et tram. Certaines seront même « renforcées », en particulier les lignes 1, 4, 13 et 14 du métro, ajoute la RATP. C’est les mérites de la grève chacun de son côté…

    En fait, 95% des conducteurs étaient en grève mais cela se voyait assez peu du fait que ce n’était qu’une seule journée de grève et que les autres transports n’étaient pas en grève.

    Bien entendu, les syndicats n’avaient une fois encore proposé que de montrer son mécontentement et pas d’entrer en lutte !!!

    Combien de fois serons nous ainsi trompés avant de changer notre stratégie : de décider nous-mêmes de notre lutte ?!!!

  • Qui a dit que c’est mauvais de lutter séparément ?

    Pas les centrales syndicales !

    Elles ont organisé une grève séparée des cheminots, puis séparée des trams et bus, puis séparée des RER A et B.

    Et maintenant c’est la grève sur le RER C le 20 décembre...

    Battus séparément, c’est tellement plus chouette que de gagner tous ensemble...

  • A La Poste, c’est encore mieux : c’est site par site !!!

    De puis le 30 octobre, c’est la grève des bureaux de postes de Ris-Orangis, Courcouronnes, Bondoufle et Lisses...

    Le 30 novembre, c’est la grève des ressources humaines de La Poste.

    Le 6 décembre, c’est la grève de La Poste à Brest.

    Le 11 décembre, c’est la grève de La Poste Loire Atlantique et Vendée.

    Encore séparément le 11 décembre, c’est la grève des facteurs de Goussainville et Fosses.

    Le 12 décembre, c’est la grève des facteurs des Ardennes.

    Le 13 décembre, c’est la grève des facteurs de Mende.

    Le 17 décembre, c’est la grève de Noisy-le-Sec - Rosny-sous-Bois.

    Le 18 décembre, c’est la grève du site a Villeneuve-Braouic, à Quimperlé.

    et on en passe...

    Bien entendu, aucune de ces grèves ne se réalise en liaison avec un autre service public, que ce soit des média, de la recherche, de l’enseignement, des transports ou de l’hôpital public...

  • Les grèves à l’hôpital public sont organisées site par site quand ce n’est pas service par service, ou corporation par corporation…

    Un jour grève à Gonesse, un autre jour à l’hôpital Regnier de Rennes, grèves au CHU de Toulouse, un autre jour encore aux urgences de Cherbourg, un autre au CHU de Nantes, ou encore au SMUR Chambéry/Aix les bains et on en passe…

    La situation catastrophique est générale mais la riposte est divisée en petits bouts…

    Cherchez pourquoi !

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