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Qui était Kwame Nkrumah ?

lundi 23 août 2010, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Lire ici : Qui était Nkrumah ?

Nkrumah et le panafricanisme ?

Effectivement, Nkrumah a été l’un des leaders africains qui a dirigé les congrès panafricains avant et après la deuxième guerre mondiale avec Padmore et Azikidzé. Mais, comme ces derniers, il a développé une idéologie nationaliste et anticommuniste que Padmore rapporte dans « Panafricanisme ou communisme », opposant les deux bien entendu. Le mouvement communiste international de Lénine et Trotsky, issu de la révolution ouvrière d’Octobre, avait proclamé bien avant toutes les petites bourgeoisies africaines la nécessité de la libération des Noirs et de l’indépendance, ces petites bourgeoisies ont mis en avant l’africanisme anticommuniste. C’est Nkrumah, lors de sa première participation au pouvoir qui appelait sa politique « Africanisation de l’administration, panafricanisme et anticommunisme »

Les classes dirigeantes occidentales n’ont vu qu’un avantage dans ce type de leader auxquels elles ont parfois remis les clefs de l’indépendance comme à Nkrumah : c’est justement qu’ils étaient hostiles au communisme et pas seulement au stalinisme. C’est-à-dire hostiles à la prise du pouvoir par les travailleurs. Ils préféraient la mise en place d’une bourgeoisie et d’ « élites » noires.

Le congrès panafricain a été créé par Blaise Diagne, le sénégalais que Clémenceau avait chargé de recruter des tirailleurs pour aller mourir sur les fronts militaires de la première guerre mondiale au nom du nationalisme... français. C’était un député « français » et ami intime du réactionnaire et massacreur anti-ouvrier chef de l’Etat français Clémenceau. Après la guerre, Diagne fut nommé sous-secrétaire d’Etat du gouvernement français. C’est avec Clémenceau que Diagne a discuté en premier la mise en place de la conférence panafricaine et c’est lui qui en a donné l’autorisation. Clémenceau demanda à Diagne de ne pas rendre public le fait que Clémenceau était derrière l’opération. C’est George Padmore qui sera le secrétaire des conférences panafricaines qui le rapporte dans « Panafricanisme ou communisme : « Ne le criez pas sur tous les toits, dit le premier ministre à Diagne, mais allez-y », citant le fondateur du panafricanisme W.E.B. Dubois dans « The world and Africa ».

C’est ce dernier qui prépara le premier congrès panafricain en 1919 à Paris. Contrairement au mouvement communiste de Lénine et Trotsky, il ne réclamait ni l’indépendance ni le gouvernement des Noirs par eux-mêmes et encore moins par les exploités… Sa résolution déclarait : « Les indigènes d’Afrique doivent avoir le droit de participer au gouvernement aussi vite que le permet leur développement, conformément au principe en vertu duquel le gouvernement existe pour les indigènes . (…) Ils seront immédiatement autorisés à participer au gouvernement local et tribal, selon l’ancien usage, et cette participation s’élargira graduellement, à mesure que l’éducation et l’expérience les acheminent aux hautes charges de l’Etat ; afin que, le temps venu, l’Afrique soit gouvernée avec le consentement des Africains. »

Cette résolution du congrès panafricain est à comparer, par exemple, au Manifeste du premier congrès de l’Internationale communiste de mars 1929 rédigé par Trotsky : « Ecrasant et violentant les peuples petits et faibles, les condamnant à la famine et à l’abaissement, de même que, peu de temps auparavant, les impérialistes des empires centraux, les impérialistes alliés ne cessent de parler du droit des nationalités, droits qu’ils foulent aux pieds en Europe et dans le monde entier. Seule, la Révolution prolétarienne peut garantir aux petits peuples une existence libre, car elle libérera les forces productives de tous les pays des tenailles serrées par les Etats nationaux, en unissant les peuples dans une étroite collaboration économique, conformément à un plan économique commun. Seule, elle donnera aux peuples les plus faibles et les moins nombreux la possibilité d’administrer, avec une liberté et une indépendance absolues, leur culture nationale sans porter le moindre dommage à la vie économique unifiée et centralisée de l’Europe et du monde. La dernière guerre, qui a été dans une large mesure une guerre pour la conquête des colonies, fut en même temps une guerre faite avec l’aide des colonies. Dans des proportions jusqu’alors inconnues les peuples coloniaux ont été entraînés dans la guerre européenne. Les Hindous, les Nègres, les Arabes, les Malgaches se sont battus sur la terre d’Europe, au nom de quoi ? Au nom de leurs droits à demeurer plus longtemps esclaves de l’Angleterre et de la France. Jamais encore le spectacle de la malhonnêteté de l’Etat capitaliste dans les colonies n’avait été aussi édifiant ; jamais le problème de l’esclavage colonial n’avait été posé avec une pareille acuité. De là une série de révoltes ou de mouvements révolutionnaires dans toutes les colonies. En Europe même, l’Irlande a rappelé par de sanglants combats de rues qu’elle était encore et qu’elle avait conscience d’être un pays asservi. A Madagascar, en Annam, en d’autres lieux, les troupes de la république bourgeoise ont eu plus d’une fois, au cours de la guerre. à mater des insurrections d’esclaves coloniaux. Dans l’Inde, le mouvement révolutionnaire n’a pas cessé un seul jour. Il a abouti en ces derniers temps à des grèves ouvrières grandioses, auxquelles le gouvernement britannique a répondu en faisant intervenir à Bombay les automobiles blindées. Ainsi la question coloniale est posée dans toute son ampleur non seulement sur le tapis vert du congrès des diplomates à Paris, mais dans les colonies mêmes. Le programme de Wilson a pour but, dans l’interprétation la plus favorable, de changer l’étiquette de l’esclavage colonial. L’affranchissement des colonies n’est concevable que s’il s’accomplit en même temps que celui de la classe ouvrière des métropoles. Les ouvriers et les paysans non seulement de l’Annam, d’Algérie ou du Bengale, mais encore de Perse et d’Arménie, ne pourront jouir d’une existence indépendante que le jour où les ouvriers d’Angleterre et de France, après avoir renversé Lloyd George et Clemenceau, prendront entre leurs mains le pouvoir gouvernemental. Dès à présent, dans les colonies les plus développées, la lutte n’est plus engagée seulement sous le seul étendard de l’affranchissement national, elle prend de suite un caractère social plus ou moins nettement accusé. Si l’Europe capitaliste a entraîné malgré elles les parties les plus arriérées du monde dans le tourbillon des relations capitalistes, l’Europe socialiste à son tour viendra secourir les colonies libérées avec sa technique, son organisation, son influence morale, afin de hâter leur passage à la vie économique régulièrement organisée par le socialisme. Esclaves coloniaux d’Afrique et d’Asie : l’heure de la dictature prolétarienne en Europe sonnera pour vous comme l’heure de votre délivrance. »

Le panafricanisme misait que, par crainte de la révolution à la fin de la première guerre mondiale, les classes dirigeantes occidentales allaient volontairement donner des droits aux Noirs alors que le mouvement communiste misait sur la lutte et la révolte des opprimés et des exploités… Le deuxième congrès panafricain eut lieu en août 1921 à Londres. Sa résolution déclarait toujours aussi modérément : « Le commencement de la sagesse en contact interracial est la création d’institutions politiques chez les peuples opprimés. L’autonomie municipale avec un minimum d’aide et de contrôle peut être établie dès demain en Asie en Afrique, en Amérique et aux Ïles. Sûrement, au vingtième siècle du Prince de la Paix, en l’an mil de Mahomet, et à l’âge le plus puissant de la Raison humaine, on peut trouver dans le monde civilisé assez d’altruisme, de savoir et de bienveillance pour développer les institutions indigènes (…) » Ce texte est aussi à comparer avec celui de Lénine pour l’Internationale communiste, datant de la même époque, Thèses sur la question nègre

On peut, à bon droit, s’étonner que, juste après le massacre des peuples de la première boucherie impérialiste et de l’écrasement dans le sang des révolutions prolétariennes, Dubois se croie à l’âge le plus puissant de la raison…

Le 14 juin 1921, à Bruxelles, le congrès panafricain lançait une pétition déclarant : « Le Deuxième Congrès Panafricain désire très ardemment et avec beaucoup d’insistance demander les bons offices et l’attention circonspecte de la Société des Nations vis-à-vis de la situation des gens civilisés d’ascendance nègre répandus dans le monde entier » Que d’illusions et de mensonges dans ces quelques propos ! Les grandes puissances, à peine le conflit terminé, s’étaient partagé le monde lors des conférences comme celle de Paris et des réunions de la « Société des nations » ou conférence internationale des bandits impérialistes.

Le troisième congrès panafricains se réunit à Londres pendant l’été 1923. Il était alors en liaison avec le parti travailliste anglais, parti pro-colonial et pro-impérialiste, et accueilli chaleureusement par lui comme un courant anti-communiste ! Le dirigeant anglais Ramsey Mac Donald envoya son « salut chaleureux » au congrès… Et le congrès « recommande pour les Africains une voix dans leurs gouvernements ».

Le quatrième congrès de 1927 se félicita surtout des libérations de rois féodaux ashantis par les Anglais en Côte d’Or, futur Ghana, et accueillit au congrès l’un d’eux, le chef Amoah II. Il remercia l’impérialisme anglais d’une décision de pur principe ; le principe électif pour les Africains adopté par le Colonial Office. Jomo Kenyatta, Kwame Nkrumah, George Padmore ou C.LR. James étaient des dirigeants du congrès.

Le congrès suivant eut lieu en octobre 1945 à Manchester, juste après la victoire électoral travailliste de juillet 1945 en Angleterre que le congrès, qui se disait indépendant de tous les courants communiste, anarchiste, nationaliste, a salué en ces termes : « Nous désirons souhaiter la bienvenue à la grande victoire travailliste pour laquelle, en tant que coloniaux, nous avons travaillé avec espérance aux côtés des travailleurs de l’Angleterre. »

Le parti travailliste en question avait soutenu la guerre impérialiste de son pays, la participation de l’Angleterre à l’écrasement des révolutions en Europe et contribuait déjà à faire accepter aux travailleurs anglais les sacrifices de l’après-guerre…

George Padmore, dans l’ouvrage déjà coté, concluait : « Malheureusement le gouvernement travailliste s’abstint de répondre à ce geste d’amitié. »

Pour la première fois, le mouvement panafricain accordait un intérêt au mouvement syndical car celui-ci s’était brutalement développé et par crainte qu’il ne passe aux mains des communistes…

A la suite du cinquième congrès, Kwame Nkrumah réunissait à part les délégués de l’Afrique occidentale pour former le Secrétariat National Ouest-africain qu’il allait diriger.
Il se réunit à Londres à la fin août 1946. C’est alors qu’il est appelé à rentrer en Côte de l’Or d’où il a été absent durant douze ans.

Pendant un an, Krumah assume les fonctions de secrétaire de la Convention Unie de la Côte de l’Or (Gold-Coast) créé en août 1947 par des intellectuels issus de la bourgeoisie noire comme Danquah, Wood, Ofori-Atta ou Ako Adjei. Tout à fait indépendamment de ce parti, les luttes de la classe ouvrière se développent dans le pays à la fin 1947 et début 1948 menant à des grèves ouvrières et des émeutes populaires. Ce ne sont pas les intellectuels de la bourgeoisie qui y jouent un rôle mais les dirigeants coloniaux choisissent sciemment d’y inclure les nationalistes et arrêtent Nkrumah et cinq autres membres de son organisation en février 1948, sur décision du gouverneur britannique Creasy. La popularité des dirigeants africains parmi la population est ainsi construite puisque la répression les associe à la révolte ouvrière. Une commission parlementaire britannique décide ensuite de libérer ces dirigeants bourgeois mais pas les leaders ouvriers… Ces derniers ne cherchent à faire campagne pour les travailleurs ni pour la libération de leurs leaders mais à prendre langue avec le gouverneur colonial et la commission britannique. Et ce avec succès. Afin de calmer la révolte populaire, les commissaires anglais conseillent de choisir un comité africain pour rédiger une constitution pour la Gold-Coast. La constitution précédente, approuvée par les travaillistes anglais, n’avait que deux ans. La révolte ouvrière l’avait jetée à la poubelle. Mais le groupe constitutionnel choisi, bien que soutenu par des membres du parti de Krumah comme Danquah, fut attaqué par la population. Nkrumah, sentant le vent tourner, rompit avec son ancien parti et fonda le Parti de la Convention du Peuple (CPP) en juin 1949.

Loin de prendre la tête de la révolte, il proposa une action non-violente et non-gréviste. Le gouverneur colonial fit arrêter ses leaders dont Nkrumah. Ils étaient encore en prison quand des élections eurent lieu en février 1951. Loin de les boycotter, alors que son parti dénonçait la constitution qui les avait mises en place, le CPP participa et gagna les élections. Nkrumah fut immédiatement libéré et appelé par le gouverneur colonial à former le nouveau cabinet du gouvernement…

Loin de refuser de s’associer ainsi au colonialisme, Nkrumah accepta immédiatement. Il travailla ainsi à mettre en œuvre la même constitution qu’il dénonçait.. pacifiquement, la constitution Coussey.

Son opposition avait juste servi à le faire passer pour un leader des masses et de la jeunesse. Opération parfaitement réussie pour ensuite se mettre au service des Anglais et désamorcer la révolution sociale !

Et là encore, il y parvint…

Nkrumah n’était pas encore chef du gouvernement et le chef se nommait Sir Charles Emmanuel Quist. Les membres africains du gouvernement (huit sur onze) n’étaient pas élus par la population mais par un collège intermédiaire de chefs et dignitaires tribaux ne représentant en rien la population. Les trois ministres britanniques détenaient les portefeuilles des affaires étrangères, de la défense, de la justice et des finances…

Tout cela fut accepté par Nkrumah présenté du coup au public, par le colonisateur, comme le représentant des masses populaires… Du coup, il allait être nommé premier ministre.

Prenons pour preuve la déclaration du chef de ce gouvernement, le président Sir Charles Emmanuel Quist, pantin du colonisateur anglais, déclarait : « Nous avons obtenu dans l’assemblée un premier ministre en la personne du Docteur Kwame Nkrumah, un homme d’état capable, énergique, sincère et véritable. »

Voilà comment George Padmore, camarade et ami de Nkrumah, commente ce « succès » : « Ayant démontré pendant trois ans que les Africains ne craignent pas les responsabilités et que, si on leur donne (pas si ils la prennent NDLR) une occasion assez bonne, ils sont capables d’administrer un état moderne, le premier ministre Krumah annonça dans l’assemblée en octobre 1953, que par suite d’un échange de vues avec le ministre des colonies conservateur, Mr Olivier Littelton, sur les questions constitutionnelles, il proposait de présenter au gouvernement de l’empire britannique une demande d’autonomie complète. »

Tout s’est fait en accord avec le colonialisme anglais, sans lutte de la part des nationalistes… Mais pas sans lutte des travailleurs que les impérialistes anglais craignaient plus que tout… plus que l’indépendance formelle !

Citons également le discours de Nkrumah sur l’indépendance qui n’a rien d’un discours révolutionnaire : « Monsieur le Président, qu’il me soit permis de proposer que cette assemblée, en adoptant le Cahier Blanc du gouvernement se rapportant à la réforme de la constitution, autorise ce gouvernement à demander au gouvernement de sa Majesté, sitôt que les dispositions constitutionnelles et administratives nécessaires pour l’indépendance seront prises, d’introduire au Parlement du Royaume-Uni un décret d’indépendance déclarant la Gold-Coast souverain et indépendant dans le cadre du Commonwealth.(…) En dernier lieu, je vous rapporte les paroles de Mr Olivier Littelton, ministre des colonies dans le gouvernement actuel de sa Majesté : « Nous visons tous à aider les territoires coloniaux à atteindre l’autonomie dans le cadre du Commonwealth. (…) Aujourd’hui, plus que jamais auparavant, l’Angleterre a besoin d’un plus grand nombre de communautés autonomes librement associées. » (Commonwealth = l’empire britannique NDLR)

En plus de revendiquer l’indépendance immédiate de l’Afrique, il prône la formation d’une identité supranationale : les « États-Unis d’Afrique » qui permettrait au continent de devenir l’une des plus grandes forces du monde. Voilà pour la déclaration, mais qu’en est-il de la réalisation ?

En 1960, quelques mois après son accession à la fonction suprême de président de la République, celui qui se fera appelé Osagyefo, le Rédempteur, écrit : « le nationalisme africain ne se limite pas seulement à la Côte d’Or, aujourd’hui le Ghana. Dès maintenant il doit être un nationalisme panafricain."

Mais a-t-il construit autre chose que des micro-nationalismes ?

Il a œuvré pour des indépendances et non pour le renversement de l’impérialisme.

Certes, il agi en ami des autres nationalistes. C’est ainsi qu’il apporte 25 millions de dollars de soutien à la Guinée suite à la déclaration de son indépendance en 1958. La même année, la réunion des chefs d’Etat africains se tient à Accra sous l’égide du ghanéen qui affirme la nécessité pour l’Afrique « de développer sa propre communauté

En 1963, Nkrumah sera ainsi l’un des pères-fondateurs de l’Organisation de l’Union Africaine dont on sait bien qu’elle n’a nullement œuvré pour une unification quelconque.... En mars 1963, il participe activement à la rédaction de la charte de l’Organisation de l’unité africaine, même si son idée de créer un gouvernement central africain n’est pas retenue on voit bien qu’il voulait donner un objectif aux bourgeoisies et dictatures africaines et non aux un idéal et une perspective aux opprimés.

Le problème, c’est que les bourgeoisies et les dictatures africaines sont incapables d’aller au-delà, mais les travailleurs, les exploités et les opprimés le peuvent toujours !....

Messages

  • Ici au Ghana c’est devenu quelque chose à la mode chez les analystes ghanéens de comparer les progrès du Ghana en tant qu’une nation avec ceux de la Malaisie, qui a également obtenu son indépendance en 1957. Dans chaque cas où la comparaison intervient, le commentateur ghanéen aboutit à la conclusion inévitable selon laquelle, comparativement à la Malaisie, le Ghana se trouve bel et bien en arrière dans chaque domaine si l’on se réfère aux indicateurs principaux du développement humain et économique (mortalité infantile, espérance vie, PIB).

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