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Editorial 16-12-2010 - Les rigueurs du froid, un bon révélateur du fonctionnement social

jeudi 16 décembre 2010, par Robert Paris

Tout au long de l’année, on s’évertue à nous expliquer que des buts humains guident la société actuelle : lutter contre le chômage, la pauvreté, l’insécurité et on en passe... Mais cela est faux : cette société fonctionne sur de tout autres bases : le profit capitaliste est très loin d’objectifs ayant trait à des buts humains ou au développement d’une société humaine. C’est ce que rappelle le monde lorsqu’il est dans des conditions exceptionnellement dures..

En un week-end d’hiver rigoureux, quinze femmes contraintes d’accoucher chez elles par manque d’ambulances et d’hôpitaux de proximité avec toutes les conséquences pour les risques, les souffrances et le stress...

Des milliers d’automobilistes bloqués sur les routes pendant des heures et prenant de graves risques....

D’autres milliers de salariés contraints de dormir dans leurs usines en abandonnant enfants et familles...

Des sans logis dormant dans le froid, parfois jusqu’à en mourir ...

Des retraités, des chômeurs, des salariés sous payés contraints de vivre dans le froid car leur électricité, leur gaz et même leur eau sont parfois coupés...

Tout cela ne se passe pas dans un pays pauvre mais dans un des pays les plus riches du monde : en France, un pays qui se prétend état "de droit" et où les pauvres ont seulement le droit de se taire...

Le froid est un révélateur d’un fonctionnement social...

En effet, les entreprises sont des lieux de vie collective dirigés par les patrons. Or ceux-ci ne l’envisagent que sous l’angle du profit. Qu’on apprenne que la neige va bloquer la région - et la météo avait indiqué "alerte orange" et "grosses chutes de neige" - et les patrons ne se sentent nullement tenus d’en avertir leurs salariés et d’autoriser des départs anticipés le midi !!!

Des conditions folles extérieurs n’amènent pas l’occupation des logements vides alors que des sans abris crèvent de froid.

Depuis cet hiver, des dispositifs anti-SDF ont été mis en place dans les rues. Piques, plans inclinés, grilles, parfois œuvres d’art, ces artifices envahissent l’espace public. Les forces de l’ordre délogent les occupants. Il est a priori, selon la loi, interdit d’occuper l’espace public de la sorte. Sur le papier, l’Etat est censé garantir des hébergements aux personnes en situation de grande difficulté. C’est le "plan grand froid". En réalité, les démunis se retrouvent aux Urgences, l’hôpital étant un des rares endroits encore ouvert aux démunis...

« La première victime de l’hiver. » Ainsi a été baptisée la femme d’une quarantaine d’années retrouvée morte samedi dans le hall d’un immeuble de Marseille. On aurait aussi bien pu dire : « La énième victime de la pauvreté ».

Des salariés précaires sont contraints, avec leur famille, de manger aux restau du coeur. Avoir un travail n’est même pas une garantie de ne pas devoir mendier d’une manière ou d’une autre et, surtout, de se retrouver à la rue...
L’hiver dernier, les Restos sont venus en aide à 830 000 personnes (+ 20 % en deux ans).

Si le froid est très évidemment une question de classe sociale, si les uns le cherchent en allant aux sports d’hiver pendant que les autres grelottent dans des appartements de misère, il est surtout un révélateur des conceptions et du fonctionnement de la société, qui tous deux n’attendent nullement le froid pour exercer leurs méfaits...

D’ailleurs les plus démunis meurent plus souvent l’été que l’hiver du fait de la chaleur et de la déshydratation...

Et ce fonctionnement qui considère que la vie sociale est juste là pour favoriser des profits, elle a lieu toute l’année quelles que soient les conditions du climat et quelles que soient les aléas de l’existence. Les capitalistes ne baissent jamais leur exigence de profits que l’on soit jeune ou vieux, homme ou femme ou enfant...

Certains sont tout étonnés de découvrir que le profit passe avant tout même après le tremblement de terre en Haïti où le logement en bidonville lui-même est payant avec des grands propriétaires de bidonvilles et que l’eau est payante même en cas de choléra.

Eté comme hiver, le fonctionnement social du capitalisme ne permet aucun critère humain ni rationnel autre que celui de l’accumulation de profit...

Messages

  • Tout au long de l’année, on s’évertue à nous expliquer que des buts humains guident la société actuelle : lutter contre le chômage, la pauvreté, l’insécurité et on en passe... Mais cela est faux : cette société fonctionne sur de tout autres bases : le profit capitaliste est très loin d’objectifs ayant trait à des buts humains ou au développement d’une société humaine. C’est ce que rappelle le monde lorsqu’il est dans des conditions exceptionnellement dures..

    En un week-end d’hiver rigoureux, quinze femmes contraintes d’accoucher chez elles par manque d’ambulances et d’hôpitaux de proximité avec toutes les conséquences pour les risques, les souffrances
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    D’autres milliers de salariés contraints de dormir dans leurs usines en abandonnant enfants et familles...

    Des sans logis dormant dans le froid, parfois jusqu’à en mourir ...

    Des retraités, des chômeurs, des salariés sous payés contraints de vivre dans le froid car leur électricité, leur gaz et même leur eau sont parfois coupés...

    Tout cela ne se passe pas dans un pays pauvre mais dans un des pays les plus riches du monde :

    Le froid est un révélateur d’un fonctionnement social...

  • La domination du capitaliste sur l’ouvrier est, en conséquence, domination de la chose sur l’homme, du travail mort sur le travail vivant, du produit sur le producteur, car les marchandises, qui deviennent des moyens de domination (en fait uniquement sur l’ouvrier) ne sont elles-mêmes que les résultats du procès de production, ses produits.

    Karl Marx

    Résultats du procès de production immédiat

    Chapitre inédit du Capital

  • Alors qu’un grand nombre de travailleurs et de chômeurs ne savent pas comment payer leur chauffage, l’Etat réserve ses finances à sauver les banques européennes et les capitalistes et les Etats européens ruinés par l’aide qu’il leur ont donnée...

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