dimanche 16 janvier 2011, par
Tunisie
Depuis le 17 décembre 2010, jour où un marchand ambulant s’est immolé, à Sidi Bouzid, pour protester contre la confiscation de ses marchandises, les affrontements se sontmultipliés avec la police et l’armée tunisiennes. La brutalité de la répression (66 morts au moment où ces lignes sont écrites) a mis dans la rue tout un peuple qui n’en peut plus d’être dirigé par un groupe notoirement corrompu et lié à des intérêts impérialistes, français surtout. Maintenant les émeutes on gagné la capitale, Tunis. C’est tout le régime qui est rejeté, à tel point que l’UGTT, le syndicat officiel lié au parti du dictateur Ben Ali, s’est vu contraint de soutenir les revendications et d’ouvrir ses locaux aux manifestants. La jeunesse et les travailleurs de Tunisie n’en peuvent plus du chômage, ils n’en peuvent plus de voir leur dignité bafouée quotidiennement, contraints à l’émigration etmême au suicide comme seule arme de protestation. Cependant, le geste de Mohamed Bouazizi et le cynisme des « autorités » ont provoqué une telle indignation qu’aujourd’hui et désormais la peur a changé de camp. Les tunisiens sont debout, exigeant d’en finir avec cette dictature corrompue.
Algérie
En six mois, le cours du blé a presque doublé, passant de 430 à 820 dollars la tonne. Certes, on n’est pas encore au 1300 dollars du début du printemps 2008, mais la tendance est là. Tous les jours une presse bien intentionnée nous prépare à « l’inéluctable » : les mauvaises récoltes en Russie, en Argentine ou en Australie seront responsables, la fatalité... Nombre de gouvernements (comme ceux de Lybie, du Maroc ou de Jordanie) s’inquiètent d’explosions analogues, cependant il serait réducteur de ne voir dans les affrontement en Algérie de « simples » émeutes de la faim. Le taux de chômage est de 35%, loin de 11,8% officiels, il atteintmême 75% des jeunes ! Ceci, alors que le ministre de l’économie, Abdelmalek Zoubeidi, a naguère déclaré que : « La santé financière de l’Algérie est excellente et sa position financière extérieure reste confortable » en raison notamment d’un « bon volume des réserves de changes officielles, estimé à 150 milliardde dollars à fin juillet 2010 ». Cent cinquante milliards de dollars ! Jamais, depuis l’indépendance, l’Algérie n’a disposé de telles réserves de changes, alors que ses « partenaires » étasuniens, français, italiens ou espagnols continuent à lui dicter sa politique. Parties des quartiers populaires d’Alger (Belcourt et Bab-el-Oued) les émeutes se sont propagées à tout le nord du pays, notamment la Kabylie. Au moins cinq personnes ont été tuées et des centaines blessées. Les travailleurs et les jeunes n’en peuvent plus. Tunisie et Algérie Dans les deux pays, la jeunesse est à l’avantgarde du combat, la jeunesse diplômée dont les capitalistes n’ont que faire, la jeunesse sans diplôme rejetée dans la marginalité, les travailleurs exploités, les femmes doublement exploitées, méprisées : les peuples tunisien et algérien hurlent leur colère.
Cependant, l’Union Européenne s’inquiète de « l’usage disproportionné » de la force. Comme c’est joliment tourné pour dire aux dictateurs Ben Ali et Bouteflika : « vous aller aggraver la mobilisation au lieu de la faire refluer » ! De même, Michèle Aliot-Marie, Ministre des affaires étrangères du gouvernement Sarkozy- Fillon, s’est permis de proposer, mardi 11 janvier, devant l’Assemblée nationale que « le savoir faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type ». « C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays (c’est nous qui soulignons, NdR) de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité. » (Le Point.fr - Publié le 11 et 12/01/2011).
Quelle honte !Quel culot, l’ancienne puissance coloniale, principal oppresseur impérialiste de la Tunisie et de l’Algérie, « propose » à Ben Ali et Bouteflika de les aider à rétablir l’ordre !
En Côte d’ivoire, en Algérie, en Tunisie, comme hier au Rwanda, la liste des victimes de l’impérialisme français risque encore de s’allonger en Afrique ! C’est parce qu’il est loin d’être mort, que nous appelons toutes les organisations, qui se revendiquent du mouvement ouvrier, à se mobiliser aux côtés des peuples et à lutter contre l’impérialisme français, fauteur de guerre et d’exploitation.
C’est aux tunisiens, c’est aux algériens de se prononcer sur l’avenir de leur pays, pas à Barroso, pas à Sarkozy !Ne laissons pas l’armée française intervenir au Maghreb !
Dehors les dictateurs, dehors Ben Ali et Bouteflika !
Impérialistes, hors du Maghreb !