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En finir avec le clan Ben Ali, c’est en finir avec la grande bourgeoisie et avec l’Etat bourgeois !

samedi 22 janvier 2011, par Robert Paris

Le peuple tunisien n’a pas accepté de risquer sa vie pour que la dictature se maintienne après le départ du dictateur

La situation est toujours tendue en Tunisie. Les gens sont redescendus dans les rues, dénonçant un gouvernement composé dans sa majorité de l’équipe déjà en place et au service de Ben Ali jusqu’à sa fuite.

Des milliers de Tunisiens ont de nouveau exigé mercredi, dans la capitale comme en province, le retrait du gouvernement de transition des figures de l’ancien régime et la dissolution du RCD, le parti du président déchu Ben Ali. Ces démonstrations de colère interviennent avant même la première réunion, peut-être jeudi, du cabinet d’union nationale, formé lundi mais dont quatre membres appartenant à l’opposition se sont déjà dissociés.

« On peut vivre avec seulement du pain et de l’eau, mais pas avec le RCD ! » La voix cassée d’avoir trop crié, Saber Yousif Handi est à cran. Autour de lui, dans cette artère adjacente au ministère de l’Intérieur, en plein centre de Tunis encore quadrillé par l’armée, la foule est compacte, nerveuse, inquiète. Après une nuit relativement calme, le jeune chômeur tunisien de 27 ans a repris mardi matin, comme des milliers d’autres manifestants dans la capitale, le chemin de la rue.

Au fil de la journée, la colère a vite déteint en province, notamment à Sousse, Sfax et Sidi Bouzid où les contestataires ont été dispersés par les forces de l’ordre, à coup de matraque et de tirs de gaz lacrymogène. Cette fois-ci, c’est la composition du tout nouveau gouvernement de transition qui a créé la discorde.

Annoncé la veille, juste avant le couvre-feu, le cabinet temporaire maintient à des postes clefs (Intérieur, Défense, Affaires étrangères et Finances) des membres du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti du président tunisien déchu, Ben Ali. « Inadmissible ! », s’insurge Saber Yousif Handi. Emprisonné de 2007 à 2010 pour appartenance présumée à un groupe islamiste, l’ex-étudiant en ingénierie se considère victime des « chiens de l’ancien régime ». Depuis sa libération, il est interdit d’université et aucune entreprise ne veut prendre le risque de l’embaucher. « Le RCD m’a injustement volé ma jeunesse. Pour moi, ces gens sont comme Hitler ou le parti Baas. Pendant un mois, on a risqué notre vie en manifestant contre eux. Des dizaines de gens sont morts au nom de la liberté. Pas question de les laisser nous confisquer notre révolution ! », dit-il.

La foule est furieuse dans les rangs des manifestants, ils constatent tous que le gouvernement en place est en fait composé par la plupart des sbires de Ban Ali. "Peuple, révolte-toi contre les partisans de Ben Ali", criaient des dizaines de personnes dans les rues de la capitale tunisienne.

En effet au sein du gouvernement mis en place après le départ de Ben Ali, huit ministres du RCD sont au gouvernement, et pas au postes les plus minimes : A l’Intérieur, à la Défense et aux Affaires étrangères.

Pour de nombreux observateurs le RDC a voulu sacrifier Ben Ali, mais pas du tout le pouvoir, il tente désormais de le mettre en place d’une manière pseudo-démocratique.

L’interdiction de rassemblements est encore en place, curieux d’ailleurs puisque ce sont ces rassemblements qui ont fait chuter le régime, le gouvernement à donc certaines craintes fondées à avoir, le couvre-feu à été symboliquement raccourcit de deux heures, mais cela n’empêche pas la police d’être très agressive envers les mouvements contestataires, ainsi une manifestation a été dispersé avec force par la police ce matin dans la capitale Tunis.

Quatre ministres, de l’opposition ont quitté ce gouvernement mis en place il y a à peine trois jours. Fort de cette renaissance de la crise, le gouvernement tente donc de renouer le dialogue avec les démissionnaires, des entretiens auront lieu encore aujourd’hui mercredi.

Dans la rue la colère gronde, et les gens souhaitent de plus en plus que le gouvernement quitte le pouvoir, que Ben Ali revienne d’Arabie Saoudite et soit jugé, que l’argent avec lequel il est parti soit rendu au pays.

Mais l’erreur principale serait de croire qu’il suffit de s’en prendre à Ben Ali, au parti unique RCD, aux anciens ministres de Ben Ali.

Le "système Ben Ali, toute la bourgeoisie en croquait. Tout l’appareil d’Etat, y compris l’armée, y compris la direction du syndicat UGTT, l’a fait marcher.

Pour en finir avec "le système" qui jette dans la misère la majorité de la population, il faut s’en prendre à tous les gros profiteurs et à toute la tête de l’appareil d’Etat.

Messages

  • Exemple à suivre... !!!!

    Tunisie : des ouvriers occupent leur ferme confisquée par un neveu du président déchu Ben Ali

    Des ouvriers agricoles occupaient leur ferme, à l’ouest de Tunis, qui avait été confisquée par un neveu du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, selon la télévision tunisienne samedi. Alors que la Tunisie observe un 2e jour de deuil national en mémoire des victimes de la "révolution du jasmin", une nouvelle manifestation est prévue dans le centre de la capitale. Elle doit dénoncer la mainmise des caciques de l’ancien régime sur le gouvernement d’union nationale, en dépit des assurances du 1er ministre Ghannouchi qui a promis de mettre fin à sa carrière après la période de transition.

  • Encouragés par la fuite il y a une semaine du président Zine Ben Ali, des milliers de Tunisiens sont à nouveau descendus dans les rues samedi pour exiger le départ de ses anciens collaborateurs membres du gouvernement d’union nationale.

    Ne se satisfaisant pas de la promesse faite la veille par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi de se retirer de la vie politique après la tenue d’élections libres, des centaines de manifestants ont franchi un cordon de police déployé devant les bureaux où il avait réuni ses ministres.

    "Pas de place pour les hommes du tyran dans un gouvernement d’union nationale", pouvait-on lire sur une banderole.

    Dans une interview télévisée vendredi soir, le Premier ministre, à la tête du gouvernement depuis 1999, s’est engagé à quitter la vie politique à l’issue des prochaines élections.

    Cette promesse visait à calmer la colère d’une partie de la population, furieuse de la présence au sein de la nouvelle équipe dirigeante d’anciens membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l’ancien président Ben Ali, contraint par la rue de quitter le pays après 23 ans de pouvoir sans partage.

    "Nous voulons rappeler à M. Ghannouchi la définition du mot ’révolution’ - cela signifie un changement radical et non le maintien du même Premier ministre", déclarait un manifestant.

    Moncef Marzouki, dissident laïc rentré d’exil en France, a exhorté le chef de l’Etat par intérim, jusqu’à la semaine dernière président du Parlement, à désigner un nouveau Premier ministre, indépendant.

    Il a fait valoir que la présence de Ghannouchi entravait les efforts de rétablissement de la stabilité, au lieu d’y contribuer. Mais conscient de la soif de vengeance contre le clan Ben Ali et la police qui le soutenait, il a lancé un appel au calme aux manifestants.

    Il s’est félicité de ce que la révolution avait été pacifique. "S’il vous plaît, continuez ainsi et ne vous livrez pas à la vengeance", a-t-il dit.

  • Il faut voir comment la foule des manifestants s’est portée partout au contact des militaires, les enveloppant littéralement, obtenant leur ralliement par des embrassades et des discussions passionnées, c’est le début classique de toute révolution, parce que c’est bien d’une révolution dont il est question ici.

    De manière spontanée des comités de quartier se sont constitués pour défendre la population contre les exactions des bandes armées de Ben Ali, désarmant ses partisans avec souvent la traque et une vengeance terrible contre ceux qui ont terrorisé le pays pendant tant d’années.

  • Alors qu’il y a un appel aux élections, les conditions pour mettre en place des élections libres sont absentes. La première de ces conditions est de faire comparaitre tous les assassins, criminels et membres du parti au pouvoir, dirigé par Zine El Abidine Ben Ali, et tous ses ministres, commandants policiers et militaires qui ont commis des crimes contre le peuple de Tunisie, dans un procès public. C’est la première condition aux élections. L’absence de cette condition signifie très clairement que rien n’a changé et que ce ne sont que les visages qui ont changé. Le changement de visages est une tactique bien connue et utilisée par les bourgeois afin de calmer les ressentiments à l’encontre de symboles de l’ancien régime et d’amener de nouveaux visages, moins visibles et importants, d’un même système. Ce sont les mêmes forces qui veulent garder le pouvoir et reproduire la même tragédie pour les masses de Tunisie, la même faim et la même oppression, la même discrimination et la même absence de droits, et le même chômage de masse.

    N’acceptez pas d’être trompés par les doux discours après ce pour quoi vous vous êtes battus et vous êtes sacrifiés. Ce n’est pas eux, c’est vous, qui avez changé les événements à la base. Votre révolution est digne d’aller de l’avant jusqu’à ce qu’elle accomplisse ses objectifs.

    Victoire de la Révolution des masses de Tunisie !

  • Dégage Ben Ali ! Oui, dégage !

    Dégage Ghannouchi ! Oui, dégage !

    Dégage les ministres de Ben Ali ! Oui dégage !

    Dégage le RCD ! Oui, dégage !

    Dégage les PDG de Ben Ali ! Oui, dégage !

    Dégage les chefs de la police de Ben Ali ! Ces assassins, oui dégage les !

    Dégage les généraux complices de Ben Ali ! Oui, on ne peut pas leur faire confiance !

    Dégage tous les grands profiteurs du système Ben Ali !

    Mais qui mettre à la place ? De nouveaux dictateurs, de nouveaux massacreurs, de nouveaux profiteurs ? certainement pas ! Dégage tous les assassins et profiteurs ! Place au peuple travailleur !!!!!

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