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Egypte : le temps des pharaons est terminé, et l’armée au pouvoir, ce n’est pas du tout un changement !!!

dimanche 30 janvier 2011, par Robert Paris

Que se passe-t-il en Egypte ?

On pourrait penser que l’intervention directe de l’armée dans les rues du Caire signifierait que l’armée va aller jusqu’au bout pour soutenir Moubarak. C’est loin d’être évident pour plusieurs raisons.

L’armée est devenue indispensable et elle peut vouloir elle-même décider.

D’autre part, en ligne directe face au peuple, elle peut se fissurer et pour l’éviter préférer sacrifier Moubarak plutôt que de nuire à elle-même.

Aux ordres des USA, elle peut être amenée, pour sauver la domination impérialiste sur la région, débarquer Moubarak et prendre elle-même le pouvoir tout en déclarant qu’elle fera appel à des élections...

C’est le va-tout que vient de jouer Hosni Moubarak pour sauver son régime menacé par cinq jours de manifestations de plus en plus violentes et radicales. Après avoir annoncé la démission du gouvernement, vendredi soir, le président égyptien a nommé cet après-midi deux militaires pour reprendre la situation en main : tout d’abord, Omar Souleiman, chef des services de renseignements, est nommé au poste de vice-président, laissé vacant depuis l’arrivée au pouvoir de Moubarak, le 6 octobre 1981 ; Ahmed Chafiq, ministre des Transports aériens et surtout ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, est chargé pour sa part de former un nouveau gouvernement.

L’armée est populaire en Egypte et dispose d’un large crédit dont ne jouit pas (doux euphémisme) la police. Le choix de cette armée, si elle bascule, sera décisif comme elle le fut en Tunisie.

Cela ne veut pas du tout dire que l’armée prend le parti de la rue !!!

La popularité de l’armée peut servir à faire appel aux soldats pour les entraîner mais c’est à double tranchant : cela peut tromper le peuple sur le rôle des chefs militaires...

L’armée a bouclé le centre du Caire avec des chars d’assaut. "L’armée doit choisir entre l’Egypte et Moubarak", pouvait-on lire sur une grande banderole déployée dans le centre-ville.

SOLDATS ! CESSEZ D’OBÉIR A UN POUVOIR ASSASSIN !

CONSTITUEZ VOUS EN COMITÉS !

REJOIGNEZ LA REVOLTE !

Dès Nasser, c’est l’armée qui a eu le pouvoir. Nasser est venu au pouvoir par trois coups d’Etat militaires successifs et pas par une révolution populaire Nasser, comme Sadate et Moubarak sont venus de l’institution militaire et elle a toujours eu le pouvoir comme en Algérie. Remplacer Moubarak par un quelconque général, c’est remplacer un âne par un autre plus rétif !

L’armée se prépare, sous direction américaine - le chef d’Etat-major ayant pris chez ordres chez celui qui paie à Washington - à prendre le pouvoir...

Cela n’a rien à voir avec les aspirations des masses !!!

Les États-Unis pourraient revoir l’aide, notamment militaire, qu’ils apportent à l’Égypte en fonction de la réponse des autorités du pays aux manifestations hostiles au régime du président Hosni Moubarak, a indiqué un responsable américain.

Par ailleurs, le chef d’état-major de l’armée égyptienne, Sami Anan, en déplacement à Washington pour des entretiens avec le Pentagone, a écourté son voyage pour rentrer ce soir en Égypte. L’aide américaine à son allié égyptien en matière de sécurité, la formation et la coopération militaire entre les deux pays, étaient au programme des discussions.

L’agence de presse officielle égyptienne a annulé l’annonce de l’extension du couvre-feu à tout le pays. Il reste en vigueur dans les trois villes du Caire, d’Alexandrie et de Suez.

Selon certains témoignages encore non vérifiés, des membres de l’armée se seraient retournés contre la police au Caire. Des affrontements auraient eu lieu. Appelée par le pouvoir à soutenir l’effort de la police contre les manifestants, l’armée égyptienne n’a semble-t-il pas encore choisi son camp.

Dans un communiqué, l’opérateur de télécommunications Vodafone a indiqué avoir été contraint, comme tous les autres opérateurs présents en Égypte, de suspendre son activité « dans certaines zones sélectionnées ». Depuis le début de la journée, les Égyptiens avaient déclaré avoir des difficultés à recevoir un signal sur leur téléphone mobile dans certaines régions. Et dans certaines villes, la réception est totalement coupée.

Le président américain Barack Obama a convoqué son équipe dédiée à la sécurité nationale pour faire le point sur les manifestations en Égypte.

L’anarchie règne sur Le Caire après des manifestations meurtrières

Des soldats faisant des "V" de la victoire à l’adresse des manifestants, des scènes de pillages, des blessés qui affluent dans les hôpitaux : l’anarchie régnait vendredi soir dans la capitale égyptienne après une journée de manifestations meurtrières.

Quelques heures après l’imposition d’un couvre-feu par le président égyptien Hosni Moubarak, des camions militaires circulaient dans le centre-ville du Caire, près de la place de l’Opéra, et des militaires faisaient des "V" de la victoire à la population, recueillant des applaudissements.

Des manifestants sont même montés sur des chars avec des militaires, et des policiers ont serré la main de manifestants, a constaté un journaliste de l’AFP.

"Nous ne voulons plus de Moubarak, nous ne voulons plus de ce gouvernement. Mais nous aimons l’armée, les Egyptiens aiment leur armée", a déclaré Ehab Aley, un jeune manifestant, dont les propos ont reçu l’assentiment des jeunes aux alentours.

"Nous ne savons pas encore de quel côté est l’armée (. . . )", a ajouté un autre manifestant qui marchait avec des milliers d’autres dans le quartier Dokki deux heures après l’imposition du couvre-feu à 18H00 (16H00 GMT).

Des lieux publics étaient recouverts de graffitis antigouvernementaux, tels que "la chute du régime". "Ce qui se passe aujourd’hui c’est plus beau qu’un rêve, jamais je n’aurais cru que cela puisse se produire", a estimé Omar Ahmed, un jeune étudiant, alors que des hélicoptères tournoyaient dans le ciel.

La fin de la prière du vendredi avait sonné comme le début d’un marathon contre le pouvoir, des milliers de personnes prenant d’assaut les rues sous les applaudissements nourris des passants pour exiger la fin du régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.

L’armée est présente depuis vendredi dans les rues du Caire et des grandes villes, où elle est censée faire respecter un couvre-feu particulièrement étendu (de 16 h à 8 h du matin). En fait, elle a été incapable de ramener le calme et n’a même pas vraiment essayé. Des scènes de fraternisation entre soldats et manifestants ont eu lieu en de nombreux endroits. Désormais, elle a pris le pouvoir car c’est bien un coup d’Etat en douceur qui vient d’avoir lieu au Caire avec l’arrivée simultanée d’Omar Souleiman et d’Ahmed Chafiq. Pourront-ils redresser la situation ? Omar Souleiman est un fidèle de Moubarak, il l’a sauvé à plusieurs reprises contre des tentatives d’attentats. Il a souvent été cité comme un sucesseur possible : sa nomination n’est donc qu’une demi-surprise.

CE QUI N’EST PAS UNE SURPRISE DU TOUT, C’EST QU’ON ESSAIE DE TROMPER LE PEUPLE AVEC UN NOUVEAU POUVOIR MILITAIRE !!

TOUT LE POUVOIR AU PEUPLE TRAVAILLEUR ET A LA JEUNESSE

MISE EN PLACE DES COMITES POPULAIRES DANS DES ENTREPRISES LES QUARTIERS ET LES CASERNES !

"Le peuple veut la chute du régime", ont scandé les manifestants, majoritairement des hommes, sous les regards ahuris de policiers déployés avec boucliers et casques près de la célèbre mosquée al-Azhar, dans le quartier historique de Khan al-Khalili.

Les manifestants s’en prenaient tout particulièrement aux Etats-Unis, allié stratégique de l’Egypte, car des bombes lacrymogènes ont été fabriquées chez le géant américain.

"Les contribuables américains devraient savoir comment leur argent est dépensé", a lancé un jeune manifestant, montrant une cartouche de bombe lacrymogène fabriquée par la compagnie Combined Tactical Systems (CTS) établie à Jamestown, en Pennsylvanie.

Les heurts entre policiers et manifestants ont fait au moins cinq morts et des centaines de blessés dans la capitale, ont indiqué à l’AFP des sources hospitalières. Et au moins quinze autres personnes ont trouvé la mort en province.

Des blessés provenant du centre-ville, théâtre d’affrontements violents, continuaient d’affluer tard vendredi soir au service des urgences de l’hôpital Kasr al-Ayni al-Faransawi.

Dans plusieurs quartiers du Caire, des scènes de pillage se multipliaient, sous les yeux de la police ou de militaires. Un journaliste de l’AFP a été entouré par une cinquantaine de personnes qui l’ont détroussé de ces biens dans le quartier Mohandisseen.

En fin de soirée, des manifestants exhibaient avec fierté matraques et casques anti-émeutes dérobés à des policiers. "Je me suis battu avec un policier, j’ai pris son casque, c’est moi le plus fort", s’est targué l’un d’eux.

Un peu plus tôt, près de cette même place de l’Opéra, des dizaines de manifestants revenaient en sang du théâtre où se déroulaient des heurts avec la police. Un jeune homme marchant torse nu avait notamment le dos marqué d’impacts de balles en caoutchouc, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le siège du Parti national démocrate (PND au pouvoir) dans le centre-ville du Caire a été incendié, selon un photographe de l’AFP. Un commissariat de police dans le quartier Medinat Nasr a été incendié, ont indiqué des témoins à l’AFP.
L’armée, pilier du système égyptien, en première ligne face aux manifestants

L’armée égyptienne, appelée au secours par le régime du président Hosni Moubarak, se retrouve en première ligne pour tenter de ramener l’ordre après quatre jours de manifestations tournant à l’insurrection populaire.

Pilier du système égyptien dont sont issus tous les présidents depuis la chute de la monarchie en 1952, son attitude devrait être cruciale, selon qu’elle utilisera son potentiel répressif ou qu’elle entendra les appels à la retenue.

"Quand la situation échappe à tout contrôle, il n’y a plus d’autre choix que l’armée. Les policiers ne peuvent pas contenir plus de 70. 000 personnes. S’il y en a plus, il faut que l’armée s’en charge", souligne le politologue Hisham Kassem.

Parmi les multiples scénarios possibles, "l’armée peut écraser l’insurrection, ou si elle ne veut pas voir trop de sang couler elle peut demander à Moubarak de partir en le protégeant", estime-t-il.

Le chef d’état-major égyptien, Sami Anan, qui se trouvait aux Etats-Unis pour des entretiens jusqu’à mercredi, devait repartir vendredi pour l’Egypte, a affirmé à Washington le général James Cartwright, vice chef d’état-major interarmées américain.

Des scènes de fraternisation entre la population et l’armée ont suivi l’arrivée vendredi des militaires au Caire, avec des civils montant sur les chars ou des soldats faisant le signe de la victoire sous les applaudissements.

Mais les Etats-Unis ont rapidement lancé des mises en garde face au risque de voir la situation évoluer vers une répression accrue, et le général Cartwright a appelé les militaires égyptiens à "faire preuve de retenue".

Washington a fait savoir qu’il pourrait revoir son aide militaire (1,3 milliard de dollars par an) à l’Egypte en fonction de la réponse des autorités aux manifestations.

L’armée égyptienne compte 468. 500 soldats d’active et 479. 000 réservistes, selon le "Military Balance", publié par l’IISS (International Institute for Strategic Studies) à Londres.

La révolution de 1952 menée par les "officiers libres" de Gamal Abdel Nasser a consacré la puissance politique de cette institution. Tous les présidents successifs -Mohamed Naguib, Nasser, Anouar al-Sadate et Hosni Moubarak- sont issus de ses rangs. M. Moubarak est notamment un ancien commandant de l’armée de l’air.

Secrète, l’armée égyptienne ne s’exprime pratiquement jamais en public.

Les télégrammes diplomatiques américains rendus publics par WikiLeaks ont toutefois jeté un peu de lumière sur cette institution fermée.

L’un d’eux, daté de mai 2007, souligne notamment le peu d’enthousiame de la hiérarchie militaire face à la perspective de voir Gamal Moubarak, fils du président, succéder à son père comme beaucoup lui en prêtent l’intention.

"L’appareil militaire pourrait être un obstacle crucial" à ses ambitions, écrivait l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Caire Francis Ricciardone, en soulignant que le fils du président n’a peut-être même pas terminé son service militaire.

"Les quatre présidents égyptiens qui se sont succédés depuis 1952 sont issus du corps des officiers, et l’armée est historiquement la garante ultime du pouvoir présidentiel", souligne le diplomate.

D’autres télégrammes soulignent également le poids économique de l’armée égyptienne, présente dans toutes sortes de secteurs industriels et commerciaux au travers de sociétés et organismes dirigés par des militaires, qui en font "une entreprise quasi commerciale".

L’armée égyptienne, dont les capacités se sont "dégradées", doit être modernisée pour s’adapter à des menaces sécuritaires d’un nouveau type mais sa direction s’y oppose, regrettent aussi les Etats-Unis dans d’autres télégrammes révélés par WikiLeaks.
La contestation s’amplifie

Le régime d’Hosni Moubarak, hué par des centaines de milliers de manifestants vendredi, a fait appel à l’armée et décrété le couvre-feu dans trois grandes villes d’Egypte, dont Le Caire, pour faire face à un mouvement de contestation qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Au quatrième jour du mouvement de protestation le plus important depuis l’arrivée au pouvoir de M. Moubarak en 1981, les signes d’inquiétude se multipliaient à l’étranger, les Etats-Unis réclamant à leur allié Hosni Moubarak de réfréner ses forces de l’ordre et d’engager des réformes politiques "immédiates".

M. Moubarak, dont les manifestants réclament le départ, a demandé à l’armée, épine dorsale de son régime, de faire respecter la sécurité avec la police qui a semblé débordée par la mobilisation populaire sans précédent, qui a fait huit morts -deux policiers et six manifestants- depuis mardi.

Le couvre-feu a été décrété au Caire, à Alexandrie (nord) et à Suez (est) entre 18H00 (16H00 GMT) à 07H00 (05H00 GMT), et ce jusqu’à nouvel ordre. L’agence officielle avait indiqué qu’il avait été étendu à l’ensemble du pays avant de revenir sur cette information.

En soirée, des soldats faisaient le "V" de la victoire à des milliers de manifestants ayant bravé le couvre-feu dans la capitale et des policiers serraient la main de manifestants, selon un journaliste de l’AFP.

Toujours au Caire, un peu plus tôt, les manifestants ont mis le feu au siège du Parti national démocrate (PND), au pouvoir. Dans la journée, ils avaient incendié deux commissariats de la capitale.

Dans la matinée, dès la fin des prières musulmanes, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour ce "vendredi de la colère", à l’appel du Mouvement du 6 avril, un groupe de jeunes pro-démocratie qui s’est inspiré de la "révolution du jasmin" ayant chassé le président Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie.

Aux cris de’"A bas Hosni Moubarak" et "le peuple veut la chute du régime", les manifestations se sont étendues à tout Le Caire, une métropole de 20 millions d’habitants, et ont gagné les principales villes du pays.

Les policiers ont eu recours à des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau pour disperser les manifestants.

L’opposant le plus en vue, Mohamed ElBaradei, l’ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui s’est dit prêt à mener une transition au pouvoir après un éventuel départ de M. Moubarak, et les Frères musulmans (opposition), ont participé aux manifestations.

"Liberté !", ont scandé les manifestants sous les regards de policiers déployés avec boucliers et casques à visière, près de la célèbre mosquée Al-Azhar, au Caire.

A Suez, un homme a été tué d’une balle au cours d’accrochages avec la police. A Alexandrie (nord), deuxième ville d’Egypte, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des milliers de manifestants qui ont incendié le siège du gouvernorat.

A Mansoura, dans le delta du Nil, certains imams ont appelé à "sortir et demander le changement". Des affiches du parti au pouvoir ont été arrachées.

M. Moubarak, 82 ans, qui s’est appuyé pendant près de 30 ans sur un redoutable appareil policier et un système dominé par un parti qui lui est entièrement dévoué, s’est illustré par son silence depuis le début de la contestation, et a fait connaître sa décision d’instaurer le couvre-feu par la télévision d’Etat.

Le chef d’état-major égyptien, Sami Anan, qui conduisait une délégation militaire pour des entretiens au Pentagone prévus jusqu’à mercredi, retourne en Egypte, a affirmé à Washington le général américain James Cartwright.

La Maison Blanche s’est dite "très préoccupée" et a appelé Le Caire à respecter les droits des Egyptiens.

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a invité M. Moubarak à "faire tout ce qui est en son pouvoir pour réfréner les forces de l’ordre" et a réclamé des réformes "immédiates". Le Pentagone a lui appelé l’armée à faire preuve de "retenue".

Un responsable américain a averti que les Etats-Unis pourraient revoir leur aide, notamment militaire, en fonction de la réponse des autorités aux manifestations.

Une solution pour combattre le risque de dictature militaire ouverte : unir le peuple travailleur et les soldats en appelant à des comités de travailleurs et des comités de soldats qui rendent ainsi les soldats indépendants de la hiérarchie !

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