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Tunisie : les policiers tuent quatre manifestants à Kef ! La répression, la misère, la corruption, l’exploitation, tout continue comme avant en Tunisie ! Dehors Ghannouchi !!!
dimanche 6 février 2011, par
Trois semaines seulement après la chute de Ben Ali, les forces de police du régime continuent de tuer des manifestants, preuve s’il en était besoin que rien n’a changé sur le fond.
Quatre personnes ont été tuées dans des affrontements entre des manifestants et des policiers dans la ville de Kef (nord-ouest du pays), car 200 à 300 personnes s’étaient rassemblées pour réclamer le départ du chef de la police locale.
La manifestation a dégénéré en affrontements lorsque ce dernier a giflé une manifestante, provoquant la colère de la foule qui a incendié le poste de police. La police a alors répliqué en tirant. Quatre personnes s’écroulent : deux manifestants de 19 ans et 49 ans meurent sur le coup, tandis que deux autres, grièvement blessés, succombent à leurs blessures.
Selon des sources syndicales et l’agence officielle TAP, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées samedi devant la préfecture de Kef. La manifestation avait dégénéré lorsque Khaled Ghazouani avait giflé une manifestante, provoquant la colère de la foule, qui s’était ruée vers le commissariat avant d’y mettre le feu.
"Ghazouani a été pourchassé par des habitants et il s’est mis à tirer. Deux personnes ont été tuées sur le coup. Puis les policiers ont effectué des tirs de sommation et ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser la foule", a expliqué à l’AFP Jamii El Rabhi, un autre syndicaliste.
Les forces de l’ordre ont fait aussi deux morts vendredi à Sidi Bouzid
La veille, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté devant un commissariat à Sidi Bouzid (centre) après la mort de deux personnes qui y étaient détenues. Trois voitures de police ont été incendiées, selon un témoin. Deux agents de sécurité suspectés d’être impliqués ont été arrêtés samedi, a indiqué l’agence officielle TAP. Pour le ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, il s’agit d’un crime qui pourrait être l’oeuvre de partisans de l’ancien régime.
Le régime bénaliste est donc bel et bien toujours en place.
D’ailleurs la seule présence de Ghannouchi suffisait à en attester !!
Le régime d’intérim conduit par Mohammed Ghannouchi, le premier ministre de Ben Ali en poste depuis longtemps, et le président de la Chambre des députés Foued Mabazaa, administre l’état d’urgence décrété par Ben Ali une heure seulement avant de prendre la fuite.
L’essentiel des profiteurs du régime a maintenu toutes ses positions sauf quand le mouvement populaire les a démis !!! Le gouvernement n’a rien fait en ce sens. Il ne va pas couper la branche sur laquelle il est assis !!!
Le régime tunisien est plus que jamais lié à l’impérialisme. L’explosion sociale en Tunisie et en Algérie et la réaction meurtrière de ces deux gouvernements démontre une fois de plus l’incapacité de la bourgeoisie nationale à se libérer réellement de l’impérialisme, ou même à commencer à répondre aux aspirations démocratiques et sociales des travailleurs et des paysans. Au contraire, la Tunisie est restée étroitement liée à la France, son ancien maître colonial, et est dirigée comme un fief autour de la « première famille. »
Les syndicats ont tenté d’établir leur contrôle sur les manifestations mais uniquement pour les désamorcer. Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Abdessalem Jerad, avait fait campagne pour Ben Ali lors de la précédente élection présidentielle et affirmait que ce dictateur, qui interdisait aux autres candidats de se présenter, allait appliquer un programme de réformes bénéfiques. « Le mouvement de réforme mené par le président Zine El Abidine Ben Ali est un changement qualitatif dans le processus de construction d’une Tunisie moderne, » disait-il à l’époque.
Ben Ali allait garantir « une atmosphère de liberté et de stabilité, » promettait Jerad. Il avait accueilli favorablement la réhabilitation des syndicats et espérait collaborer avec le gouvernement.
Deux ans plus tard, les profiteurs qui étaient liés à Ben Ali et à sa famille continuent toujours à piller l’Etat et le chômage grimpe. L’UGTT ne représente aucune alternative au régime présent, Il fait partie intégrante de ce régime.
On peut dire la même chose des partis qui se sont présenté eux-mêmes comme des alternatives de gauche. Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie a appelé à « la formation d’un gouvernement national d’intérim » qui « établirait les fondations d’une nouvelle République vraiment démocratique qui garantisse la souveraineté du peuple, le liberté, la démocratie et le respect des droits de l’homme aussi bien que l’égalité, la dignité, et l’application d’une politique sociale et économique qui fournisse des emplois et les bases d’une vie décente pour nos fils et nos filles et élimine la corruption, le népotisme et la discrimination régionale. »
Mais comment cet « agenda démocratique » peut-il être mis en place quand la police et l’armée sont dans les rues ? Et sur quelle base cette liste de voeux pourra-t-elle se réaliser, et une démocratie authentique ainsi que l’égalité être établies, si on ne se penche pas sur la question fondamentale de savoir quelle classe sociale doit gouverner ?
La classe ouvrière doit s’organiser de manière autonome, en comités de quartier et d’entreprises, pour amener un réel changement social et politique en exerçant elle-même le pouvoir.
Messages
1. Tunisie : les policiers tuent quatre manifestants à Kef ! La répression, la misère, la corruption, l’exploitation, tout continue comme avant en Tunisie ! Dehors Ghannouchi !!!, 6 février 2011, 20:24, par collectif Lieux Communs
L’UGTT est le seul organisme syndical reconnu en Tunisie et il a participé directement à la construction de l’Etat tunisien : beaucoup de ses cadres ont été des responsables et des ministres dans les différents gouvernements du Pays depuis des décennies. Sa direction a été toujours un allié du pouvoir et a presque systématiquement soutenu ses choix économiques et sociaux. Son histoire est marquée par une trahison totale des aspirations des masses, qu’il s’agisse du soulèvement de Ksar Hellal en 1977-78 ou plus récemment de celui de la région minière de Gafsa en 2008 ou, bien entendu, de l’insurrection général contre le despotisme de Ben Ali.
Mais à partir du moment où cette direction a compris que Ben Ali était sur le point de tomber, elle a retourné son discours et a même appelé à la grève générale qui avait été déjà décidée et appliquée par les citoyens (l’information fut transmise par internet et des réseaux sociaux). Les staliniens ont alors compris que la direction de l’UGTT était dans l’embarras et ils ont sauté sur l’occasion pour transformer le cadre organisationnel comme marchepied pour le pouvoir. Donc on peut dire que les intérêts ont convergé : la direction pour cacher leur trahison et les staliniens pour profiter du cadre de l’UGTT dans une visée conspiratrice.
La lutte entre les différents clans du « Front du 14 janvier » a déjà commencé : par exemple, les nationalistes arabes ont attiré l’attention sur le fait que les chaînes de télévision n’ont permis qu’aux gauchistes de s’exprimer... Au fur et à mesure les militants de base découvrent les visées des soi-disant leaders du mouvement qui ont par exemple récemment déclaré qu’ils étaient pour un régime parlementaire tout en exigeant un gouvernement populaire, ce qui dévoile un double discours total. Et dans le même temps tout le monde assiste à l’intégration des mouvements gauchistes dans le système... On va donc assister à des divisions au sein même de ces formations. Car il faut dire que le soulèvement populaire a franchi un pas vers la rupture avec le système ancien y compris le spectacle politique (pouvoir et opposants) auquel nous sommes conviés.
Nous pensons que les idéologies gauchistes et intégristes ont perdu du terrain dans les têtes et qu’il incombe à chacun qui en est conscient de participer à leur faillite totale. D’ailleurs les gauchistes du 14 janvier nous ont interpellés pour nous demander les causes de notre refus d’adhérer à ce front : c’est un signe évident de faiblesse. Nous constatons qu’ils veulent éviter toute critique fondée d’où qu’elle vienne.
On constate que cette vie politique tunisienne post-insurrection est monopolisée par des organisations politiques qui allient toutes, selon des proportions variables, des doses de nationalisme arabe, de baasisme, de gauchisme et d’islamisme... Pourquoi de tels mélanges baroques ? Leurs compromis avec l’intégrisme particulièrement est-il de l’opportunisme ou un reste d’empreinte religieuse traditionnelle ?
Les intégristes ont adopté le jargon gauchiste et les gauchistes se veulent les champions de la défense d’une identité pure sachant que l’identité arabe a comme base l’Islam : car il ne faut pas oublier que c’est à travers l’Islam qu’on est devenus arabes... Il n’y a pas vraiment de compromis entre les gauchistes et les intégristes mais ce sont deux aspects d’une même idéologie qui se base sur une référence unique et qui s’attache à des guides, qu’il s’agisse de Syed Kotb pour les intégristes [premier théoricien islamiste des Frères Musulmans, exécuté en 1966] ou de Trotsky, Lénine, Staline, ou Che Guevara pour les autres... Nous sommes une société qui n’a pas rompu avec l’idée du leader et du guide spirituel...
Mais comme je l’ai remarqué, le soulèvement actuel est un pas vers la rupture avec ces idéologies, dans la population en tout cas et c’est ce qui est important. D’ailleurs la majorité des tunisiens sont convaincus que « notre révolution est celle du peuple et on ne veut pas qu’elle soit récupérée par qui que ce soit » et parmi les slogans du soulèvement, il y a : « Ni cellules destouriennes, ni partis politiques, c’est la révolution des jeunes ».
Oui, mais les révolutions ont souvent accouché de régimes plus ou moins autoritaires, issus de la réaction ou des rangs mêmes des insurgés. Quelle sont les chances pour l’UGTT de récupérer effectivement le mouvement et de prendre véritablement la tête du pays ? Et quel serait le régime mis en place si ils y arrivent effectivement ?
Maintenant que le front du 14 janvier a bien su utiliser le cadre de l’UGTT, il n’en a plus besoin. D’ailleurs, et dans le cadre de l’ouverture politique, un autre syndicat va être créé. L’UGTT est donc une organisation agonisante. Quant à la récupération, c’est la bourgeoisie qui est mieux placée pour la réaliser car en mettant fin à l’économie mafieuse de Ben Ali et sa famille qui gênait même les investisseurs étrangers, de nouveaux investisseurs vont arriver, et surtout dans les régions dites « non développées ». C’est d’ailleurs le programme même des staliniens ! Pour eux la solution au chômage, c’est la croissance et le développement !!! Dans leur programme économique on lit : axer sur l’industrie lourde, utilisation des techniques les plus avancées dans le domaine de l’agriculture y compris pesticides et semences à haut rendement (qui sont évidemment sous la main des cartels des semences !!!). Dans l’hypothèse d’une récupération stalinienne et baasiste du mouvement, à laquelle je ne crois pas, on assisterait à la mise en place d’un pouvoir totalitaire, sanguinaire et bureaucratique qui ajouterait aux ingrédients staliniens d’autres nationalistes chauvins. Disons que ça serait inspiré autant d’Hitler que de Staline... Il ne faut pas se faire d’illusions.
Parallèlement aux manœuvres pour instrumentaliser le mouvement à des fins politiciennes, il y a un peu partout dans le pays des luttes informelles. Sur quelles bases (sociales, régionales, revendicatives, idéologiques,...) les gens se regroupent-ils ? Comment s’organisent-ils et cherchent-ils à créer de nouvelles organisations réellement populaires et non bureaucratiques ?
Même si le soulèvement a perdu de sa force et son envergure insurrectionnelle, des luttes persistent encore dans les régions. Elles prennent la forme de revendications sociales générales, soutiennent l’exigence d’évincer certains responsables corrompus, veulent régler certaines questions relatives à des abus de l’ancien régime, etc. Ce mouvement a touché toutes les composantes de la société.
Pour l’instant, quelques organisations se sont constituées, telles que des associations de défense des chômeurs. Ce n’est pas un hasard : c’était le point de départ du soulèvement, et il est loin d’être réglé.
Justement, les revendications que formulent les Tunisiens sont à la fois sociales et politiques et pourraient se retrouver dans la volonté d’instauration d’une démocratie directe que combattent à dessein les grandes magouilles politiciennes liées aux intérêts internationaux. Du côté du peuple tunisien, dans sa diversité et ses contradictions, quels sont les réflexes et les mentalités qui s’opposent à une réelle égalité entre tous ?
Quand on affirme qu’il s’agit seulement d’un soulèvement, et non d’une révolution, cela veut dire qu’on n’est pas arrivé à formuler des exigences claires pour une vraie démocratie, qui ne peut être que directe. Ce qui s’oppose à cela, c’est d’abord l’idée de l’assistance des institutions de l’Etat, qui sont toujours très présentes : les gens ont peur de l’inconnu. Il faut dire aussi que le despotisme de Ben Ali, la faillite des courants marxistes-léninistes ou arabisants et l’apathie politique qu’a connu notre société n’ont pas favorisé un climat d’échange de points de vue... Au contraire, tout ça a plutôt favorisé tous les discours réactionnaires et totalitaires. En l’absence d’une pratique politique démocratique, qui soutient et qui se nourrit d’une quête d’une pensée libre, les soi-disant intellectuels se sont repliés sur leurs idéologies sclérosées. Mais le soulèvement populaire a ouvert une brèche qui pourrait permettre le dépassement de cette situation. Bien sûr tout dépend de l’effort que les vrai partisans d’une démocratie radicale vont apporter à son élaboration.
Le soulèvement tunisien a des effets sensibles dans tout le monde arabe, et les événements actuels en Egypte sont très gros de risques géopolitiques. Comment les Tunisiens vivent-ils ce qui se passe là-bas ? Quelles perspectives y voyez-vous vous-mêmes ?
Nous pensons bien entendu que le soulèvement a eu des répercussions directes sur les pays du Maghreb voire sur tous les pays arabes. Mais cela peut aussi avoir des implications sur l’Europe car tout le monde surveille de loin ou de près ce qui se passe en Tunisie, en Egypte, au Yémen, en Albanie…. Mais le mot d’ordre « dégage ! », qui est repris un peu partout, ne nous suffira pas dans un combat contre toute forme de despotisme dure et douce...
Quant aux risques géopolitiques : la seule source de peur pour nous les Tunisiens, c’est l’intervention de Khadhafi ou l’intervention directe des troupes étrangères. Mais ceci est quand même improbable du fait de l’implication des grandes puissances dans d’autres régions du monde.
Dernière question : dans le contexte dans lequel vous êtes, que faites-vous, quelle parole portez-vous ? Et que peuvent faire les gens à travers le monde et particulièrement en Europe pour vous aider dans votre combat ?
Nous pensons que le combat actuel doit se faire sur deux plans : théorique et pratique. C’est-à-dire d’une part clarifier nos positions et provoquer la discussion autour des questions réelles, telles que le chômage, le travail, le mode de vie, la démocratie, etc. et d’autre part aider à l’émergence et au maintien de formes d’organisation et d’expression autonomes.
Toute forme de soutien est la bienvenue, et quelle que soit sa forme. Mais l’essentiel, c’est de transformer ce soulèvement en un mouvement universel de telle sorte qu’il puisse être considéré, aussi, comme le vôtre.
2. Tunisie : les policiers tuent quatre manifestants à Kef ! La répression, la misère, la corruption, l’exploitation, tout continue comme avant en Tunisie ! Dehors Ghannouchi !!!, 7 février 2011, 08:54, par Ali
Dans le bassin minier du centre-ouest, le nouveau gouverneur de Gafsa, Mohamed Gouider, a été contraint dimanche de quitter ses bureaux à bord d’un véhicule de l’armée, sous la pression de nombreux manifestants qui demandaient sa démission, toujours selon la TAP.
Un jeune Tunisien est mort dimanche 6 février à Kebili, localité du sud de la Tunisie, après avoir reçu une grenade lacrymogène en pleine tête lors de heurts avec les forces de police. Le ministère a également fait état de cinq blessés. Le "groupe de jeunes" avait tenté d’attaquer et incendier un poste de la garde nationale à la sortie nord de la ville avant de se diriger vers la résidence du gouverneur de la région.
A Kef (nord-ouest de la Tunisie), l’immeuble abritant le siège de la police était la proie des flammes dimanche après-midi, selon un syndicaliste, Raouf Hadaoui. Celui-ci précise que des "« bandes de jeunes ont attaqué et pillé le commissariat » avant de mettre le feu à l’immeuble de la police. L’armée a été déployée pour faciliter le travail des secours. « C’est la panique en ville, décrit ce témoin. Plusieurs voitures de police ont été incendiées et le feu menace des habitations ». Il mentionne un incessant ballet d’ambulances. L’agence officielle confirme l’incendie et le déploiement de forces, ajoutant que les manifestants se sont emparés de documents et d’équipements au siège de la police.
La veille, déjà, le Kef a connu de violents affrontements entre policiers et manifestants venus réclamer le départ du chef de la police locale, accusé d’abus de pouvoir. Ces heurts ont fait quatre morts et une quinzaine de blessés, selon des sources syndicales. Le retour au calme dans la matinée de dimanche n’a pas duré. Selon Raouf Hadaoui, les jeunes pilleurs sont « payés par le RCD (ex-parti au pouvoir. ndlr) pour semer le trouble ».
Enfin, vendredi, à Sidi Bouzid, deux personnes sont mortes dans des conditions mystérieuses dans le poste de police où elles étaient détenues. Les corps portant des traces de brûlures ont été amenés à l’hôpital régional de la ville et les circonstances de leur décès ne sont pas connues. Elles ont été identifiées par des témoins comme Aden Hammami et Ridha Bakari Nsiri. Plusieurs centaines de manifestants en colère se sont rassemblés devant le poste après l’annonce du décès et ont mis le feu à trois voitures de police avant l’intervention des pompiers.
C’est de Sidi Bouzid qu’est partie la révolte populaire qui a chassé du pouvoir le président Ben Ali, après l’immolation le 17 décembre par le feu d’une jeune marchand de primeurs de la ville, Mohamed Bouazizi, excédé par des humiliations policières répétées.
3. Tunisie : les policiers tuent quatre manifestants à Kef ! La répression, la misère, la corruption, l’exploitation, tout continue comme avant en Tunisie ! Dehors Ghannouchi !!!, 7 février 2011, 08:56, par Robert Paris
Après une accalmie dimanche matin, la situation a de nouveau dégénéré dans la ville, où des "bandes de jeunes ont attaqué et pillé le commissariat" avant d’y mettre le feu qui s’est propagé à tout l’immeuble, selon Raouf Hadaoui.
De son côté, l’agence officielle TAP a confirmé l’incendie ainsi que le déploiement de l’armée. L’agence a affirmé que des manifestants avaient auparavant pris "des documents et équipements".
Trois semaines après la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, la situation reste tendue en Tunisie. Les manifestations se succèdent à travers le pays pour réclamer le départ de fonctionnaires en place sous Ben Ali et mettre en garde contre des tentatives de "confiscation" de la révolution.
4. Tunisie : les policiers tuent quatre manifestants à Kef ! La répression, la misère, la corruption, l’exploitation, tout continue comme avant en Tunisie ! Dehors Ghannouchi !!!, 7 février 2011, 13:43, par Zohra
Dehors le système de Ben Ali !!
Les morts et les blessés n’ont pas mis leur vie en jeu pour que Ghannouchi ou ses semblables tirent les marrons du feu !!!
La Tunisie a replonglé ce weekend dans la violence, avec plusieurs attaques menées par des bandes de jeunes contre des postes de police ou administrations au Kef (nord-ouest), à Kébili (sud) et à Gafsa (centre-ouest), a-t-on appris de sources syndicales et officielles.
Après de premiers affrontements qui s’étaient soldés samedi par la mort de deux manifestants selon le ministère de l’Intérieur, quatre de sources syndicales, de nouveaux heurts ont éclaté dimanche au Kef.
L’immeuble abritant le siège de la police, déjà en partie incendié samedi, était de nouveau en feu dimanche après-midi, selon des sources syndicales, qui ont précisé que l’armée avait été déployée dans la ville après des attaques menées par des « bandes de jeunes ».
« C’est la panique en ville. L’immeuble (des) forces de sécurité du district est en feu. L’armée cherche à faciliter le travail des secours », a affirmé à l’AFP Raouf Hadaoui, un syndicaliste joint par téléphone. « La situation est explosive avec des tirs à balles réelles et des incendies dans plusieurs endroits », selon un autre témoin.
Des bandes de jeunes ont tenté d’attaquer la prison du Kef pour libérer des détenus et ont été repoussés par l’armée, ont aussi affirmé à l’AFP Raouf Hadaoui et un autre syndicaliste, Abdelatif Bouguera.
Tous deux ont affirmé que les jeunes, organisés en bandes mobiles, parcouraient la ville en pillant des habitations. « Ils sont payés par le RCD (ex-parti au pouvoir) pour semer le trouble », a déclaré M. Hadaoui.
De son côté, l’agence officielle TAP a confirmé l’incendie ainsi que le déploiement de l’armée.
Dans la nuit de samedi et dimanche, les troubles ont gagné la ville de Kébili, où un jeune est mort après avoir reçu une grenade lacrymogène en pleine tête lors de heurts avec les forces de l’ordre, selon la TAP.
Selon l’agence, un « groupe de jeunes » avait tenté d’attaquer et incendier un poste de la garde nationale à la sortie nord de la ville, avant d’être repoussé par les forces de l’ordre.
Le groupe a ensuite tenté d’attaquer un autre poste de la garde nationale puis s’est dirigé vers la résidence du gouverneur. L’armée s’est interposée, précise l’agence, qui rapporte que des sit-in avaient eu lieu samedi pour dénoncer la nomination du nouveau gouverneur.
Dans le bassin minier du centre-ouest, le nouveau gouverneur de Gafsa, Mohamed Gouider, a été contraint dimanche de quitter ses bureaux à bord d’un véhicule de l’armée, sous la pression de nombreux manifestants qui demandaient sa démission, toujours selon la TAP.
Trois semaines après la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali, la situation reste très tendue en Tunisie. Le gouvernement a dénoncé à plusieurs reprises « un complot » des partisans du président déchu, affirmant que les attaques menées dans certaines villes étaient l’oeuvre de jeunes payés par son parti, le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique).
Après un grand coup de balai dans la police et le remplacement des gouverneurs des 24 provinces du pays, le gouvernement de transition avait pourtant parié sur une amélioration de la sécurité et annoncé un allègement samedi du couvre-feu en vigueur depuis le 12 janvier.
Mais ces derniers jours les habitants de plusieurs villes et des partis politiques ont contesté les nominations de gouverneurs et réclamé un nettoyage en profondeur de toutes les administrations.
5. Tunisie : les policiers tuent quatre manifestants à Kef ! La répression, la misère, la corruption, l’exploitation, tout continue comme avant en Tunisie ! Dehors Ghannouchi !!!, 7 février 2011, 13:44, par Partisan
Portés par l’enthousiasme, nous ne devons pas oublier que si le courage et la détermination des exploités sont indispensables, ils ne suffisent pas à garantir l’avenir et à faire que les combats victorieux et les aspirations qu’ils portent ne soient pas trahis.
A la fin de la semaine dernière, en Tunisie, sous la pression populaire, le gouvernement intérimaire a exclu de ses rangs les ministres RCD, sauf celui qui le dirige, Ghannouchi. Cet aménagement ne satisfait pas les jeunes et les exploités des régions qui ont engagé la lutte. Mais il amorce une division dans le mouvement qui a mis à terre Ben Ali.
Ce gouvernement a reçu l’agrément de la direction de l’UGTT. Il satisfait les capitalistes, les gros commerçants, les hôteliers, les couches supérieures de la petite bourgeoise qui veulent un retour rapide à l’ordre et que leurs affaires reprennent au plus vite. Ces couches organisent des manifestations dénonçant l’anarchie.
Avec leur appui, le gouvernement s’emploie maintenant à rétablir l’ordre. La police a fait évacuer vendredi les manifestants qui campaient devant les bureaux du Premier ministre au centre de Tunis, sur la place de la Kasbah. Les unités anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes contre les manifestants rassemblés sous les fenêtres du bureau de Mohammed Ghannouchi. Il y a eu un mort, de nombreux blessés et 19 manifestants ont été arrêtés.
Démocratique, la Tunisie reste une économie dépendante du bon vouloir des investisseurs nationaux et impérialistes. Les chômeurs, les exploités, les jeunes diplômés sans emploi, ne trouveront pas leur compte dans ce retour à l’ordre qui ne s’attaque pas à la racine des problèmes sociaux.