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Qui crédite Le Pen ? La droite, la gauche, l’Etat, les classes bourgeoises ou petites bourgeoises, les appareils syndicaux, la crise ?

dimanche 6 mars 2011, par Robert Paris

D’où vient la montée de l’extrême droite ?

Le fascisme ne sort pas de l’isoloir des élections bourgeoises mais de la lutte des classes quand celle-ci est menée vers des impasses....

En période de crise, combattre l’extrême droite, c’est combattre la bourgeoisie avec l’arme de la lutte des classes dans le sens de la perspective socialiste qu’offre le prolétariat !!! C’est aussi montrer aux classes moyennes que le prolétariat est prêt à en découdre avec l’ordre établi !!

La gauche et l’appareil syndical de même que les soi-disant partis démocratiques sont diamétralement opposés à cette perspective...

D’après un institut de sondage, si le premier tour des élections avait lieu ce dimanche, la nouvelle présidente du Front national serait créditée de 23% des intentions de vote au premier tour et se qualifierait donc pour affronter Nicolas Sarkozy ou Martine Aubry, au coude à coude à 21%. Loin devant François Bayrou (8%), Dominique de Villepin et Eva Joly (7%) suivis d’Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon (5%).

Certains remarquent que la politique du gouvernement contribue à la lepenisation des esprits. Après l’identité nationale, après la loi sur la burqa, les dérapages sur les Roms, il nous annonce de toute urgence un débat national sur l’islam.

C’est l’interprétation de la gauche mais elle est bien courte...

Elle évite le sens de classe de l’évolution de la société française face à la crise...

Le vote FN, qui recule chez les jeunes et les très jeunes, qui stagne chez les ouvriers, et recule chez les employés, subit une forte hausse chez les petits paysans, petits artisans et commerçants et petits patrons...

Les classes moyennes ont peur de la misère mais, pour le moment, surtout du déclassement...

La crise a, bien entendu, un rôle fondamental et bien plus que les discours politiciens des uns et des autres.

Et pas seulement la crise économique mais aussi la crise sociale, la rupture entre les classes sociales.

Les petits bourgeois qui perdent confiance dans la société ne gagnent pas confiance dans la capacité de la classe ouvrière à la changer.

Le rôle des appareils syndicaux et politiques de gauche dans la canalisation du récent mouvement des retraites n’y est pas pour rien...
Voir ici

Les travailleurs ont perdu le mouvement des retraites et principalement ils l’ont perdu vis-à-vis des classes moyennes paupérisées ou qui commencent à l’être ou même qui craignent de l’être. Voir là

Les couches petites bourgeoises ne voient nullement dans la classe ouvrière une force capable de les aider. Voir ici comment on aurait pu les unir

Qu’ont fait les syndicats pour se solidariser des petits paysans et artisans victimes de la crise ? Rien...

Qu’ont-ils fait pour montrer que la classe ouvrière ne craignait pas de se battre contre l’Etat, contre les banquiers, contre les grands capitalistes ? Rien !

Que font-ils quand l’Etat frappe les plus démunis des travailleurs ? Les sans papiers ? Les jeunes ? Les immigrés ? Les banlieues ? Les Roms ? Les chômeurs ? Rien !

Bien sûr, la gauche (et même parfois l’extrême gauche) dira que la montée de Le Pen, c’est la faute de Sarkozy... Courte vue. Cela ne suffirait pas s’il y avait en face des gens capables d’offrir une alternative sociale à la société actuelle...

Face à cette situation sociale et politique, il y aura le discours de ceux qui diront : tous contre Le Pen, oublions nos désaccords, défendons la république démocratique face au fascisme...

Et, tout droit dans leurs bottes, ces gens-là vont faire du lepénisme sous prétexte de lutter contre Le Pen, avec comme réel objectif de frapper les travailleurs.... Comme vient de le faire Chantal Brunel en proposant de "renvoyer chez eux les immigrés"...

Il y aura ceux qui diront la même chose mais au sein de la gauche ou parmi les travailleurs. Ceux-là chercheront aussi à parler d’insécurité, d’immigration ou d’islamisme. ou encore ils se serviront de l’épouvantail FN pour justifier de ne pas critiquer la gauche réformiste pourtant responsable en partie de la situation.

Mais ce sera tout aussi faux car tout aussi peu porteur de réponse d’avenir... L’unité avec la gauche bourgeoise ne prépare nullement à combattre la montée du fascisme dans la société actuelle en Europe puisque la gauche ne veut pas changer de société.

Ce n’est nullement sur le terrain de la politique politicienne qu’existe le danger mais sur le terrain social, celui des rapports entre les classes.

La gauche prétend combattre l’extrême droite sur le terrain électoral en votant à gauche mais cela ne permet nullement à la classe ouvrière d’exprimer sa force face à celle de la grande bourgeoisie, ne serait-ce que parce que la gauche est elle même bourgeoise...

C’est en disant aux travailleurs qu’il ne fallait pas aller plus loin que des manifestations sans autre lendemain que d’autres manifestations, des grèves sans extension, des lutes isolées, que l’on en est arrivé là.

Et la première chose à faire pour faire face à la montée de l’extrême droite, c’est de développer des idées d’extrême gauche sur la nécessité de l’auto-organisation des luttes...

La révolution issue du Maghreb et du monde arabe - n’en déplaise aux racistes de tous poils, nous montre une voie réelle pour exprimer la révolte en s’attaquant à ceux qui monopolisent le pouvoir et l’argent...

La suite ...

Messages

  • Lettre d’un militant socialiste, chômeur, à un élu socialiste

    On a de très nombreuses excellentes raisons de prendre une nouvelle bonne raclée. Je ne citerai que ce calamiteux alignement du PS sur la loi Fillon portant à 41,5 années la durée de cotisation pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein. Des millions de personnes ont défilé, fait grève, manifesté, bloqué, etc. Et le PS propose à peu près la même chose que Sarkozy en changeant juste le baratin accompagnateur. Enfin même pas toujours. J’ai vu DSK répéter l’argument "puisqu’on vit plus vieux..." Tu imagines l’enthousiasme délirant de l’ouvrier du bâtiment ou de la femme de ménage, déjà bien abîmés à cinquante ans, qui écoutent un oligarque pansu pas fatigué par le travail tenir de tels propos ?

    Moi, membre du PS, n’ai même pas envie de voter pour l’un ou l’autre des candidats à la candidature. Si même un militant socialiste n’a pas envie de départager X et Y, peux-tu entrevoir à quel point l’électeur lambda se désintéresse de la vie politique ? Aucun de nos candidats potentiels n’apporte l’espoir aux déshérités, aux laissés pour compte, aux salariés de plus en plus fragilisés, aux pas trop affectés mais inquiets pour leurs enfants. Aucun de nos candidats potentiels ne dit qu’il veut en finir avec l’argent idole de notre époque, aucun ne s’affirme vigoureusement anticapitaliste, aucun ne propose ne serait-ce que quelques bricoles susceptibles de changer un peu la vie des humbles. Et bien sur aucun ne propose simplement de "changer la vie" comme nous le disions jusqu’en mai 1981. Avec une poignée de camarades Gérard Filoche s’escrime à demander au PS la mise en avant quelques points basiques comme la hausse du Smic à 1600 euros mensuels, le maintien des 35 heures ou le retour à la retraite à 60 ans. Des bricoles qui ne font pas rêver, c’est sûr, parce que manquant d’ambition. Eh bien, même cela est encore trop demander au sein du PS.

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    "Nous devons faire preuve de réalisme." Ou bien "C’est pas possible." C’est ce que je dois entendre chaque fois que je râle devant la médiocrité insipide de nos propositions comme chaque fois que j’avance la moindre idée.

    La situation sociale n’est pas le fruit d’un caprice de dame nature contre lequel on ne pourrait rien. Il faut nommer les responsables, promettre de châtier les coupables avec sévérité, démonter les mécanismes qui appauvrissent les pauvres et enrichissent les riches. Rétablir la progressivité de l’impôt et taxer lourdement les hyper-riches. Citer les noms des Dracula qui vampirisent nos vies. Le silence du PS est assourdissant : jamais on entend les noms des ennemis des classes laborieuses. Bernard Arnaud, Vincent Bolloré, Gérard Mulliez, Michel-Édouard Leclerc, le grand capital de la Bourse, la finance banquière aux traders fous et le CAC 40.

    Le peuple voit bien qu’on lui fait la guerre. Mais comme le PS ou les syndicats ouvriers ne lui disent pas qu’il s’agit d’une guerre de classe menée par les princes d’un capitalisme décomplexé, le peuple s’invente des ennemis qui sont nos voisins pas comme nous : les jeunes si on est vieux, les vieux si on est jeune, les hommes si on est femme, les femmes si on est homme, et puis aussi les noirs, juifs, musulmans, immigrés ou descendants d’immigrés, homos, étrangers et que sais-je encore puisque chacun est l’ennemi de tous et puisque Marine Le Pen, elle, nomme des ennemis parmi nous...
    Tout cela parce que le PS ne veut pas dire que nous avons des ennemis, ne veut pas les nommer, ne veut pas les combattre.

    Peux-tu comprendre la détresse des gueux que le PS refuse avec obstination de défendre ?

  • Dans le programme du FN :

     Acteurs économiques et emploi : libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit

     Libérer le travail et l’entreprise de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme

     L’exonération en 5 ans des entreprises agricoles de toutes charges fiscales et sociales

    - Limiter les charges fiscales et sociales pesant sur l’agriculture de façon à rendre les exploitations plus viables

     Rendre les marchés financiers plus attractifs pour inciter les Français à investir davantage dans les entreprises

     Faciliter la création et le développement des PME par des avantages fiscaux, réglementaires et financiers

     Développer la compétitivité des entreprises et donc la création d’emplois par la désétatisation de l’économie, l’allégement des charges et la limitation des contraintes bureaucratiques

    - Baisse drastique de 50% des charges qui pèsent sur les PME-PMI

     Exonérer de charges sociales pendant deux ans toute entreprise nouvellement créée

    - Aide décentralisée aux PME

  • Hier une député UMP disait : "on remet des êtres humains dans leur cercueil flottant et qu’ils dégagent".
    avant hier un Rocard disait : "la France ne peut pas laisser venir les prolo et les révolutionnaires du Mali, de Turquie, du Maroc, d’Argentine..."
    Avant avant hier un président socialiste disait : "Un génocide en Afrique, c’est comme dans la Lorraine avec ses ouvriers licenciés, c’est nécéssaire pour le bien être des possédants".
    Et encore avant un journal du PCF pouvait titré " à chacun son boch, tuez les tous, massacrer ses envahisseurs de prolétaires allemands et défendez la patrie des 200 familles avec votre sang."

    Alors qu’est ce qu’on attend pour faire dégager tous ces bourgeois et défenseurs des privilèges accumulés par l’exploitation des travailleurs .
    Les prolo n’ont rien à perdre car nous n’avons rien, même pas nos maisons ni nos enfants car demain l’Etat peut les envoyer dans la pire des boucheries avec le seul employeur qui recrute en ce moment : l’armée.
    Les prolo ont tout à gagner à faire "dégager" tous les profiteurs ! Maintenant.

  • Toutes les politiques syndicales mondiales convergent pour désigner aux travailleurs un ennemi en dehors des frontières !

    lireicipar exemple

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