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Crise ou mort du capitalisme ?

lundi 14 mars 2011, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Le système capitaliste n’est pas éternel. Aux prolétaires de faire en sorte que ne plonge pas dans les fascismes et les barbaries guerrières pour sauver la classe exploiteuse, en décidant de donner une autre suite à l’histoire du capitalisme que la terreur généralisée.

Une attaque générale et centralisée et des répliques inégales, dispersées et sans perspectives...
Allons-nous accompagner le capitalisme dans tous les abîmes où il peut nous entraîner ?

La « crise grecque », loin d’être finie et qui s’est transformée en crise européenne, est bien caractéristique de l’instabilité actuelle du système mondial. En effet, l’économie grecque n’est qu’une part minime de l’économie européenne et mondiale et il est remarquable que ses difficultés suffisent à faire craindre une rechute mondiale et commence déjà à faire chuter les bourses asiatiques notamment. On nous annonçait pourtant une confiance générale dans la reprise mondiale qui allait être tirée par les économies asiatiques, notamment chinoise et indienne ! Et voilà que la petite Grèce pèserait plus à la baisse que la Chine à la hausse !

Ceux qui raisonnent ainsi font comme si l’économie, c’était autre chose que les intérêts d’une classe exploiteuse. Comme si cette classe capitaliste avait comme préoccupation le développement de l’économie et non l’accroissement du contenu de leurs coffres-forts ! Or, justement, faire grandir son capital, pour chaque capitaliste individuel, pour chaque société, pour chaque banque, pour chaque spéculateur, ce n’est pas forcément investir, développer, créer, fonder des sociétés, embaucher des salariés et produire des marchandises : c’est aussi miser à la baisse, jouer sur la chute, sur les fermetures, sur la baisse de la monnaie, sur la crise économique. Il y a bien plus de grandes fortunes qui se sont fondées ainsi que sur la progression des investissements productifs…

Comment savoir si le capitalisme va seulement nous faire passer un mauvais quart d’heure ou si c’est la crise systémique de grande ampleur, la crise historique de la domination capitaliste, avec à la clef des catastrophes sociales et politiques, guerres, dictatures et fascismes à l’échelle planétaire ?

Comment avoir des critères sérieux pour apprécier la situation du système ? Quels peuvent être les instruments de mesure de cette crise ? Est-ce la richesse mondiale ? Mais la crise de 2008, comme celle de 1929, a eu lieu au plus haut sommet de la richesse mondiale. Les sociétés peuvent annoncer des niveaux de richesse qui n’ont rien à voir avec des biens réellement en possession. Les déclarations des Etats sur leurs fonds peuvent être tout aussi mensongers, comme on vient de le voir pour la Grèce.

La richesse ne suffit pas à définir l’état du système ni celui d’un société. En effet, les capitalistes peuvent, dans certaines phases, s’enrichir en développant l’économie, en investissant dans la production, dans le commerce, dans la distribution, dans les services, dans les installations et, ainsi, construire une certaine prospérité générale qui active d’autres activités économiques, multiplie la quantité de biens matériels, d’échanges. Les spéculateurs gagnent autant à miser à la baisse qu’à la hausse. L’important pour eux n’est pas de développer la société mais de vendre à l’avance ce qui va chuter, quitte à en provoquer l’effondrement. Si, à tout moment un capitaliste pouvait s’enrichir de manière prédatrice, en fondant sa fortune sur des faillites, on entre depuis 2008 dans une phase du système où c’est tout le mécanisme capitaliste qui se détruit lui-même en produisant essentiellement des investissements prédateurs. On a vu en 2008 que l’incapacité des individus de payer le loyer de leur endettement immobilier pouvait être titrisé, transformé en capital !

Les mécanismes nocifs révélés par la crise de 2008 sont nombreux et ils sont loin d’avoir disparu depuis malgré l’intervention massive des Etats et la masse impressionnante de capitaux que ceux-ci on déversé. Là encore, ce ne sont pas les seuls types d’investissements dits nocifs car leur développement provoque en chaîne une espèce de nécrose, comme lorsque la mort d’une cellule distribue tout autour des produits mortels pour les autres cellules, elles-mêmes nécrosées. De nouveaux subprimes sont apparus, notamment les titres de la dette des Etats. Une grande partie des capitaux mondiaux est investie dans la dette publique. Et il est beaucoup plus rentable, deux ans après la crise et malgré des centaines de milliards d’investissements des Etats, de couler une société, un pays, une monnaie que d’investir dans un hasardeux développement économique mondial. On vient encore de voir un tel mécanisme dans la crise grecque, des capitaux massifs jouant sur la chute de l’euro et des économies européennes, les Etats choisissant de perdre des fortunes pour enrichir cette spéculation. On assiste à la croissance exponentielle de la nécrose du capitalisme.
L’Etat fait un « grand emprunt »... dans la poche des travailleurs

L’Etat français, gauche et droite unis pour l’occasion, de Juppé à Rocard, a décidé d’un "grand emprunt national" de 35 milliards d’euros, dont 22 milliards seront levés sur les marchés. L’Etat ne va plus cesser de payer des intérêts aux financiers qui seront les prêteurs. Cet emprunt est donc un cadeau de plus au système bancaire et financier, auquel l’Etat offre des intérêts colossaux pour ses prêts. Il est d’autant plus phénoménal que, depuis la crise, c’est l’Etat qui prête de l’argent quasiment sans intérêt à ces mêmes banques, qui, elles, le prêtent ensuite à intérêt aux particuliers, aux sociétés… et maintenant à l’Etat !!! Et ce dernier, de plus en plus endetté, refuse pourtant de faire payer les trusts automobiles aidés par lui et qui annoncent des profits records, pas question non plus de demander aux trusts pharmaceutiques de payer pour les dépenses scandaleuses des vaccins et du tamiflu ! Pas question de faire payer aux spéculateurs leurs frasques lors de la crise ! Non, c’est aux travailleurs de payer par les attaques sur les salaires, les retraites, et surtout les emplois ! Aux travailleurs de payer ensuite l’addition par une ponction générale sur toute l’activité sociale, puisqu’il sera d’abord financé en supprimant des emplois dans les services publics, en supprimant des enseignants, des cheminots, des infirmières ! Santé, retraite, Sécu transport et éducation seront frappés.

Rocard et Juppé ont conjointement proposé un emballage pour ce cadeau au grand patronat : faire croire que l’argent de l’emprunt irait surtout à la recherche et l’enseignement supérieur. En réalité, il s’agit seulement de 11 sur les 60 milliards de l’emprunt et, d’ailleurs, l’université, le CNRS et les instituts de recherche ne toucheront pas ces sommes. Elles seront placées comme un capital financier et ce sont seulement les intérêts de ce placement, soit des sommes très faibles, qui seront à la disposition des instituts de science et d’enseignement. Et, même là, l’argent soi-disant donné à la recherche et à l’enseignement servira à subventionner des « secteurs d’excellence », traduisez des secteurs rentables.

Quant au reste de l’emprunt, l’Etat va servir encore et à nouveau à aider des trusts. En effet, l’Etat va mettre en place le haut débit à la place des trusts de la téléphonie, malgré les bénéfices de ces sociétés. C’est encore l’emprunt qui est censé aider les trusts de la bio-industrie à développer les bio-technologies. Tout cela sans aucune contrepartie ni aucun engagement des sociétés aidées, ni sur le plan de l’emploi, ni sur celui des investissements privés qui sont seulement évalués par le gouvernement et « souhaités ».

L’Etat va aider… Areva et autres trusts du nucléaire, déjà très riches, pour développer le nucléaire, présenté par Sarkozy comme une industrie propre sous prétexte qu’elle ne produit pas de CO² !!! Or, même si le sommet de Copenhague voudrait nous faire croire le contraire, le nuage de Tchernobyl, c’est autrement plus dangereux que les gaz à effet de serre.

Contrairement à Obama, Sarkozy essaie de faire croire que ce n’est pas un nouveau plan de relance. Pourtant, la cause de cet emprunt est bel et bien le fait que le capitalisme n’est pas relancé et que, depuis 2008, la machine n’est pas repartie et que les capitaux privés ne s’investissent pas.

Pour sauver les capitalistes, les Etats iront jusqu’au bout des sommes qu’ils sont capables de débourser, c’est-à-dire jusqu’à se mettre en faillite comme l’Etat islandais, ukrainien, grec ou espagnol. Après nous avoir expliqué que la crise de 2008 provenait d’exagérations dans l’endettement, on nous propose … d’augmenter l’endettement des Etats. Jusqu’où ? L’Etat français a déjà mis dans le rouge EDF, la SNCF, les hôpitaux, la caisse des dépôts, la caisse d’épargne. A quand la faillite de l’Etat ?

Il est vrai que bien des travailleurs ont cru que, lors d’une grave crise, l’Etat jouerait un rôle de défenseur de l’intérêt général. La crise du système capitaliste dévoile, au contraire, que l’Etat n’est qu’une arme de guerre au service des classes dominantes, prête à s’attaquer durement à la classe ouvrière. Capitalistes et gouvernants défendent des intérêts de classe et certains d’entre eux ne se privent pas de le dire haut et clair. La deuxième fortune mondiale, Warren Buffett, déclarait ainsi : « Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner. »

La crise, un an après, c’est loin d’être fini …

Il y a un an, Lehman Brothers, quatrième banque d’investissement américaine, se déclarait en faillite tandis que Merrill Lynch était rachetée pour 50 milliards de dollars, marquant le caractère impressionnant de la chute brutale de l’économie. La faillite de l’assureur AIG n’a pu être évitée, de justesse, que par une injection massive de fonds publics qui n’a fait que précéder plusieurs autres injections du même type pour « sauver » les autres banquiers, assureurs, financiers et industriels. La crise financière se généralisa aussitôt. La Bourse se mit à chute, entraînant une panique généralisée des capitalistes dans tous les domaines de l’économie dans toutes les régions du monde. En France, comme dans tous les pays, le gouvernement a épongé les dettes des banques en injectant des milliards pris dans les caisses publiques. Le bilan est aujourd’hui impressionnant : 35.000 milliards de dettes officielles des Etats sans compter des multiples manières de cacher des dettes.

Un an après et des dizaines de milliers de milliards d’aides après, les Etats et les gouvernements en sont encore à faire espérer par des discours une impossible réforme du capitalisme, en prétendant dénoncer sa face financière et ses bonus « exagérés », alors que les investissements privés ont atteint un bas historique ainsi que les prêts bancaires aux capitalistes et aux particuliers. Cela en dit long sur le fait que rien n’est réglé pour l’avenir du monde capitaliste.

La seule chose qui soit vraiment repartie, c’est la spéculation, notamment les profits boursiers ! Les banques ne fonctionnent que parce que les Etats leur donnent de l’argent qu’elles-mêmes prêtent ensuite à des taux élevés. Les investissements industriels ne repartant pas, il faut bien que l’argent se réinvestisse dans de nouvelles spéculations, produisant de nouveaux actifs pourris, alors que les anciens n’ont toujours pas été retirés. Les entreprises poursuivent leurs suppressions d’effectifs, les fermetures d’entreprises se poursuivent et aucun secteur ne fait exception. Dans aucun pays au monde, la croissance ne s’est maintenue autant qu’en Chine mais elle n’existe que grâce à des investissements étatiques. Ce pays de la production industrielle vers l’exportation ne tient, très momentanément et avec des licenciements massifs, que grâce aux commandes d’Etat ! Quant à faire espérer que c’est l’économie chinoise qui va tirer l’économie mondiale, c’est l’idée de s’élever en se tirant par les cheveux… Ce qu’on appelait « l’atelier du monde » ne peut pas être en même temps le marché du monde !

Le G20 a été présenté comme l’a été Obama, comme la solution miracle. Mais c’est inutile. Elle n’existe pas. La crise est profonde et n’est pas due à un concours de circonstances mais à des causes profondes inséparables de l’existence même du système capitaliste. C’est d’ailleurs ce dernier qui est grippé puisque les investissements de capitaux privés (et non publics) sont le fondement même de ce système. Accuser les seuls traders traduit bien l’absence de courage de ces dirigeants vis-à-vis des financiers et autres capitalistes dont les gouvernants seraient bien incapables, si encore cela avait un sens de « moraliser » les profits !

Si personne n’a de solution, faudrait-il se contenter d’attendre et voir ? Pas du tout ! Il n’y a aucune réponse du côté des classes dirigeantes et des Etats plus que jamais au service des possédants parce qu’ils restent attachés à leur système et le seront même si celui-ci devait, comme le Titanic, envoyer au fond toute la population. Par contre, les exploités de cette planète, eux, ont des solutions pour peu qu’ils ne craignent pas de s’émanciper de ce système failli.

Il n’est pas concevable que les exploités et les exploiteurs conçoivent des "solutions" communes à la crise actuelle. Tous ceux qui prétendent en chercher, ou en négocier, ne sont que des adversaires déguisés.

Cela signifie que la lutte entre le Capital et le Travail devient impitoyable.

Tous les moyens vont être bons pour détourner les travailleurs de la défense de leurs intérêts et de ceux de l’humanité. Les vernis "démocratiques" des sociétés capitalistes tombent. Avec eux, se dévoilent tous les mensonges du développement et du bien être en système capitaliste.

La première conséquence de la crise du capitalisme est : le droit de vivre en travaillant et de faire vivre une famille va devoir être placé au dessus du droit de détenir un capital et de l’exploiter.

La deuxième conséquence est : il n’est plus possible de laisser les classes dirigeantes et leurs hommes politiques gouverner la planète. C’est, pour les exploités, une question de vie ou de mort de les déposséder du pouvoir. Plus tôt, les travailleurs auront conscience de cette tâche inévitable, moins l’humanité paiera de souffrances ce changement incontournable.

La première chose dont il faut avoir conscience, c’est qu’on ne fera pas renaître l’ancien monde. Comme le disait Rosa Luxemburg lors d’un effondrement du système que marquait la première guerre mondiale, "Nous assistons à l’effondrement du vieux monde qui croule par pans entiers, jour après jour. Ce qui est le plus surprenant, c’est que la plupart des gens ne s’en aperçoivent pas et croient marcher encore sur un sol ferme".
Crise économique, crise sociale, crise sanitaire : où va leur société ?

En cette rentrée, on n’y voit pas plus clair dans la signification et l’évolution possible de la crise du capitalisme. Rien n’a éclairci la situation, ni réglé les problèmes posés. Une seule chose est sûre, c’est qu’au cours de l’été les licenciements et fermetures d’entreprises ont continué à pleuvoir malgré des discours partiellement rassurants prétendant que cela allait mieux. Comment est-ce que cela pourrait aller mieux alors que les banques qui ont touché des milliards de l’Etat continuent à refuser de prêter, que les trusts continuent à refuser de s’investir. Même les trusts automobiles sont en dessous des demandes de véhicules suscitées par les mesures gouvernementales d’aide à la fillière parce qu’elles ne veulent pas s’engager dans des investissements. Durant tout l’été, les luttes contre les licenciements et les fermetures ont été au centre de l’actualité, qu’il s’agisse des Molex ou des New Fabris et ces salariés se sont battus seuls. Avec la rentrée, ça continue avec des suppressions d’emplois à La Poste qui poursuit sa réorganisation, à l’Hôpital public ou à la SNCF. L’Etat, en aidant les trusts PSA et Renault, avait prétendu faire s’engager leurs patrons à empêcher les faillites des sous-traitants. On voit bien aujourd’hui que tout cela était vaines paroles, tout comme les promesses de banques qui feraient crédit et ne distribueraient plus de stock-options, de profits aux actionnaires ou de surprimes aux patrons.

La grippe A suit exactement le même rythme d’annonces contradictoires que la crise et bien malin qui arriverait à s’y retrouver dans cette alternance d’annonces rassurantes et inquiétantes. Si l’Etat cherchait à faire perdre la boussole politique et sociale à toute la population, on ne s’y prendrait pas autrement. Et, en même temps, les fermetures de lits, de services, les suppressions d’emplois continuent dans l’hôpital public. L’Etat a donné des sommes colossales aux laboratoires pharmaceutiques alors que ceux-ci n’ont toujours aucun vaccin et n’ont auront peut-être aucun véritablement valable. Rappelons qu’ils n’en ont eu aucun pour la grippe aviaire ! Un jour, Pelata, patron de Renault, annonce qu’il pourrait fermer des sites pour cause de grippe A. Un autre jour, les écoles fermeraient s’il y a trois malades et les infirmières pourraient être baladées d’un hôpital à l’autre pour cause de manque de personnel. La grippe porcine va-t-elle servir à faire passer en douce les transformations sociales dont les intérêts capitalistes ont besoin ? Le Mexique, le premier frappé, a interdit les rassemblements et manifestations sous prétexte de grippe A, juste avant de faire reprendre le travail malgré l’épidémie. Les Etats ont laissé la grippe se propager, considérant que c’était un dérivatif utile car, du fait de la crise, le système risque d’être contesté.

L’Etat français, comme tous les autres Etats, a investi des sommes colossales qu’il ne possède pas, en hypothéquant l’avenir. Et pourtant la crise est loin d’être réglée. Les investissements privés ne sont pas repartis. Les bourses ont seulement profité de cette manne étatique pour se distribuer quelques profits. L’Etat remplit le trou du système capitaliste à l’aide de l’épargne privée, coulant les caisses d’épargne et autres caisses de retraite, et appauvrissant toute la population, les salariés mais aussi les petits paysans, les pêcheurs, les épargnants. Il n’y a aucune chance que cela suffise pour combler l’abîme qui a été creusé par la crise.

Partis de gauche et syndicats, eux aussi, font comme si le système allait se redresser, comme s’il n’y avait pas d’autre problème que celui des mesures d’accompagnement. Ils continuent à nous présenter la crise comme le fait de quelques brebis galeuses, traders ou autres financiers, qui gêneraient le fonctionnement d’un système qu’ils prétendent par ailleurs parfaitement viable. Ils essayent ainsi de nous amener à penser que nous devrons faire quelques sacrifices pendant un temps court, à la suite de quoi tout s’arrangera, comme d’habitude. Mais nous défendre ne signifie nullement sauver le système ni l’entreprise et la méthode Coué ne soigne pas des maladies graves. La stratégie des centrales syndicales n’est pas une méthode pour se défendre. Unies ou désunies, elles ne permettent pas plus de développer la lutte des travailleurs et encore moins de donner une perspective à une société qui s’effondre.

Plus tôt la classe ouvrière prendra la tête de la lutte contre les capitalistes et leur système, avant de prendre la tête de toute la société et de la gérer dans les seuls intérêts de la population, mieux cela vaudra, car c’est la seule issue qui ne soit pas mensongère ni démagogique.

Le krach de 2008 sonne-t-il la chute du capitalisme ?

La crise économique mondiale de 2008 n’est pas un épisode un peu douloureux mais qui sera passé assez vite avec quelques difficultés au passage. C’est un tournant historique pour l’humanité. Nous ne faisons que de commencer à en mesurer l’importance et les conséquences. La chute du mur de Wall Street de 2008 marque le début du 21ème siècle, comme la « chute du mur de Berlin » a marqué la fin du 20ème siècle.

L’effondrement de la finance, de la bourse, de la banque et de l’économie est rapide, massif et impressionnant. Il signe la fin d’un règne, même si ce qui va suivre est loin d’être établi ni même dessiné. On se souvient encore du ton triomphant avec lequel les laudateurs du capitalisme avaient annoncé sa nouvelle phase marquée, en plus de la financiarisation et de la mondialisation, par la fin du stalinisme. Le stalinisme avait toujours été un allié fidèle de l’impérialisme contre les peuples et les classes ouvrières, et c’était déjà un sacré mensonge de présenter sa fin comme une grande victoire du capitalisme sur le communisme. Il n’en est nullement sorti un monde plus juste, plus libre, ni moins guerrier. Et maintenant, c’est le capitalisme lui-même qui déclenche son propre effondrement sans être victime d’un quelconque ennemi : ni du terrorisme, ni du nationalisme, ni même du communisme. Aujourd’hui, ce sont les capitalistes de tous les pays sont unanimes et condamnent à mort la société capitaliste en retirant leurs capitaux privés de tous les investissements, en refusant de faire crédit même à des trusts. Ils anticipent en cela une chute de l’économie et refusent d’en faire les frais. C’est cela qui les a amené à retirer progressivement leurs capitaux des investissements productifs pour les concentrer sur la sphère financière qui permet des profits fabuleux et rapides. Plus ils ont développé la sphère financière, moins les secteurs productifs leur sont apparus suffisamment rentables. Le capitalisme s’est asphyxié lui-même. Il en est arrivé au point qu’il y a beaucoup trop de capital pour les investissements rentables existants. C’est la limite des capacités du capitalisme qui est atteinte.

Le but des gouvernants et des patrons est clair : c’est sur le dos des travailleurs qu’ils veulent sauver le système capitaliste, rien que cela ! Il y a là dedans un aveu : le système ne serait pas si éternel qu’on le prétendait. Cela ne signifie pas qu’ils ne craignent pas les réactions des travailleurs et de la population. Cela ne signifie pas non plus que quelques sacrifices suffiraient à faire repartir la machine. Il s’agit seulement d’un moyen de retarder une crise sociale mondiale et de se préparer à d’autres attaques de plus grande ampleur.

LES CHIFFRES DE LA CRISE

Entre quatre et sept mille milliards de dollars C’est le montant des "actifs pourris" de la finance qui ne reposent sur rien. 19 mille milliards de dollars C’est la chute de la capitalisation boursière due au krach de 2008. Pour comparaison, la totalité du PIB américain est de 12 mille milliards de dollars.

2.100 milliards de dollars C’est l’estimation du coût de ce qu’a déjà représenté la crise du crédit pour l’économie globale. Et ce n’est qu’un début ...

700 milliards C’est le montant, en dollars, du plan Paulson voté le 3 octobre par la Chambre des représentants américains pour venir en aide au secteur bancaire, « victime » de la crise des subprimes. 780 milliards de dollars C’est le coût du plan Obama. C’est aussi mille milliards de prévus sur deux ans ... et peut-être bien plus ! 21.000 C’est le coût en euros des sommes dépensées par l’Etat français par ménage imposable.

Une heure lors d’une soirée C’est le temps qu’il a fallu à l’Etat français pour débloquer 360 milliards pour des banques françaises qui affirmaient la veille ne pas être touchées par la "crise américaine" !!!

500.000 C’est le rythme actuel par mois de suppressions d’emplois aux USA. 2,6 millions d’emplois ont été détruits aux Etats-Unis sur l’année 2008, du jamais vu depuis 1945.

150.000 à 200.000 Ce sont les prévisions d’emplois supprimés par semestre pour la France en 2009

Y a-t-il une issue pour le système capitaliste ?

Des crises, le capitalisme en a connu de multiples dans les années 1970, 1980, 1990 et 2000, mais il ne s’est jamais agi de crises de cette ampleur, de crises dont la profondeur dépasse probablement celle de 1929.

D’où vient un tel effondrement impressionnant dont les conséquences sont saisissantes : des millions d’habitants jetés à la rue, des suppressions d’emplois aux Etats-Unis d’une taille affolante, jusqu’à 14.000 emplois supprimés en un seul jour !

Parmi les explications qui font de la crise une conséquence des difficultés du marché des marchandises, on nous rapporte que la cause de la crise serait l’endettement des ménages américains. Ils auraient dépensé sans compter, à crédit et auraient acheté plus de logements en particulier qu’ils n’étaient capables d’en payer. Si cela était vrai, le monde capitaliste ne serait pas en train de s’écrouler sans que des milliers de milliards injectés par tous les états de la planète ne soient capables de l’empêcher !

Des récits, très officiels, impliquent directement les financiers et boursicoteurs américains et mondiaux accusés par Bush, Sarkozy et par les média d’avoir pourri un capitalisme par ailleurs sain. Il suffirait alors d’en finir avec les "actifs pourris" pour revenir à la normale. Il n’y aurait eu que quelques membres irresponsables des classes dirigeantes qui n’auraient pas été assez contrôlés. On va les remettre à la raison et tout reviendra comme avant. En fait, la crise n’a pas une origine financière et la finance a même été le moyen trouvé pour retarder la crise du système jusqu’en 2008.

L’un des mensonges, non des moindres, nous vient des dirigeants de la gauche et des syndicats, qui prétendent, avec une relance de la consommation, relancer le capitalisme. Comme si le système manquait seulement d’acheteurs ! Ils nous proposent également de "défendre la France" et l’économie française. Comme si, dans une crise mondiale, les travailleurs pouvaient se défendre séparément. Tout cela montre qu’ils n’ont aucune capacité de se battre dans le camp de la classe ouvrière et dévoile leur absence de volonté de changer de société.

Ils prétendent que le capitalisme est réformable et que ce serait une crise passagère. Après la récession, il y aurait une reprise. Il suffirait d’attendre. Il suffirait aussi de réformer un peu la finance et le reste du capitalisme serait parfaitement sain !

Dans cette crise, il y a clairement deux classes : ceux qui reçoivent des Etats des centaines de milliards de dollars et les autres, d’un côté les exploiteurs et de l’autre les exploités. Quiconque parle de relance, propose de défendre les investissements, d’aider le pays ne peut pas être dans le camp des travailleurs ! C’est à l’échelle mondiale que la classe ouvrière est une force considérable face au capital. A condition de ne pas chercher à le sauver ….

Ce que cachent ces distributions massives de milliers de milliards par les Etats ?

Des milliers de milliards, ce sont les sommes que les Etats de la planète injectent dans l’économie pour pallier à l’incapacité de la classe capitaliste à faire du profit par l’investissement privé. Les banques, les bourses, les assurances et autres établissements financiers ne sont pas les seuls à ne plus tenir que grâce aux fonds d’Etat et à en redemander sans cesse. Des trusts aussi productifs que General Motors, Chrysler, General Electric, les fleurons U.S. de l’industrie de consommation, ne survivent plus que par le truchement des injections d’argent public. La crise de l’endettement qui a gagné toute l’économie est en train de mettre en faillite les Etats.

Sarkozy a déjà distribué 366 milliards d’euros et en annoncé 428 milliards, donnés pour l’essentiel aux banquiers et aux patrons des trusts. Payés par 17 millions de foyers fiscaux, c’est comme si chaque foyer fiscal imposable avait fait cadeau 21.000 euros aux capitalistes pour les remercier d’avoir spéculé ! S’il s’en était servi pour aider les plus démunis, il aurait distribué un million d’euros par SDF ! Rien à voir avec la misère des 200€ pour les nouveaux titulaires du RSA !

La première chose que ces versements massifs des Etats et des banques centrales aux capitalistes cachent, c’est que le système est foutu et ces plans n’ont pas le but qu’ils prétendent. L’objectif n’est pas économique. Il s’agit seulement de sauver une classe sociale : la classe capitaliste. Ils ne visent ni à sauver l’économie ni à sauver les emplois et encore moins à sauver de la misère les plus démunis.

Et ces cadeaux sur fonds publics se paient : au même moment, le gouvernement réduit toutes les aides sociales, tous les services publics, réduit l’hôpital public à la portion congrue, supprime des emplois d’enseignants, attaque les services publics de la poste et du rail, etc… N’acceptons pas la logique destructrice du capitalisme en crise

Comment se défendre s’il s’agit d’une crise mondiale, demandent les salariés ?

C’est comme si une fatalité s’abattait sur nous, disent-ils. C’est comme le froid : il faut attendre que ça passe en se protégeant tant bien que mal. C’est faux. Le printemps ne suivra pas l’hiver du capitalisme. Car il ne s’agit pas d’un refroidissement passager. Les milliers de milliards jetés par les Etats ne peuvent pas restaurer la rentabilité du capital.

Le capitalisme a atteint ses limites. Ses capitalistes n’ont jamais été aussi riches. Mais, justement, c’est là qu’est la cause de la crise. Le capitalisme, ne trouvant pas assez d’investissements rentables, ne peut que s’effondrer. Et nous, travailleurs, n’avons pas intérêt à rester les bras ballants dans une maison qui s’effondre. Les dépenses mirifiques des Etats ne peuvent, en retardant un peu cet effondrement, qu’aggraver la situation des travailleurs. Ils mènent notamment à la suppression des emplois publics, à la dégradation de l’hôpital public, des chemins de fer, de la poste et de l’électricité. Les subsides d’Etat n’empêcheront pas les entreprises bénéficiaires de ces sommes de licencier ou d’imposer du chômage partiel.

S’il n’y a rien de bon à attendre des Etats et des patrons, les travailleurs ne doivent s’en remettre qu’à eux-mêmes pour se défendre dans la crise. Pour cela, il ne faut plus accepter la logique et les lois d’un capitalisme qui se propose de détruire nos emplois, nos logements, notre santé, nos vies.

Plus question d’admettre qu’un patron déclare que les caisses de l’entreprise sont vides. Il faut prendre sur ses revenus et biens personnels. Plus question d’admettre qu’un patron nous dise qu’il n’y a plus de travail. Du boulot ou pas, c’est une question de choix du grand capital en fonction de la rentabilité. Ce n’est pas notre problème. Nous exigeons, dans tous les cas, d’être payés. Plus question d’allocations chômage impayées. Plus question d’électricité coupée, de téléphone coupé, de crédits coupés, de compte fermé, d’emplois supprimés. Quand un capitaliste, un banquier, une assurance sont en difficulté, la société trouve des milliards pour le sauver. Imposons qu’il en soit de même quand il s’agit des travailleurs.

Il faut aussi en finir avec la logique des directions des centrales syndicales qui quémandent des petits accommodements, signent des contre-réformes, divisent les luttes, les lâchent en cours de route et organisent des journées d’action sans lendemain.

Il faut unir les travailleurs précaires, les chômeurs et ceux qui ont un emploi, les travailleurs du public et du privé, les travailleurs de l’Automobile et ceux de l’Audiovisuel, ceux de la Recherche et ceux de la Construction, ceux de l’Enseignement et ceux des grands magasins. C’est à nous de défendre notre avenir. Personne ne le fera à notre place ! Il ne s’agit pas de défendre chacun notre entreprise mais de défendre collectivement le sort de la classe ouvrière.

Les travailleurs, s’ils ne veulent pas subir de plein fouet le chômage, la misère, et aussi les dictatures et les guerres, conséquences inévitables de la crise, comme le fascisme et la guerre mondiale ont été des conséquences de la crise de 1929, doivent diriger eux-mêmes leurs luttes aujourd’hui et devront diriger demain la société.
Un capitalisme aux mains des propriétaires privés de capitaux, qui ne survit que grâce à des injections massives et répétées d’argent public, n’a pas d’avenir

Toutes les semaines, on apprend qu’un Etat, qu’une banque centrale ou qu’une institution financière internationale distribue des milliards, des dizaines de milliards et des centaines de milliards aux capitalistes privés, banquiers, assurances, finance, bourses et patrons de l’industrie ou du bâtiment. Maintenant, ce sont les patrons de l’Automobile qui veulent qu’on leur fasse des cadeaux de dizaines de milliards. Les Etats-Unis et l’Angleterre ont été les premiers à se lancer dans ces distributions massives qui dépassent largement toutes les sommes jamais vues dans des interventions étatiques ou institutionnelles. Elles dépassent même le capital détenu par ces institutions au point qu’elles vont maintenant emprunter.

La France n’est pas en reste, comme Sarkozy vient encore de le démontrer jeudi dernier. L’explication qui nous en est donnée est la nécessité de « combattre la crise », « de soutenir le crédit » et d’ « aider l’emploi et les petites entreprises ». L’itinéraire de cet argent montre bien que ce ne sont que des mensonges. Le plan Paulson pour « sauver les banques américaines » a été une distribution de centaines de milliards : environ 10 milliards en moyenne par banque. Il ne comportait aucune condition, aucun contrôle de l’utilisation des fonds, aucun organisme pour surveiller leur destination. Si bien que, de l’aveu des autorités elles-mêmes, sept sur les dix milliards ont été données en gratification personnelle aux patrons de ces banques américaines et non pour combler le trou. Et pour cause : le trou avoisine les quatre mille milliards de dollars d’actifs dits « pourris », c’est-à-dire que ne vaudront plus jamais rien, du type subprimes. Il s’agit d’actions en bourse fondées seulement sur des dettes .et des hypothèques, qu’il s’agisse de dettes immobilières, financières, boursières, ou autres.

Le grand capital s’est lancé dans ces opérations invraisemblables parce qu’il était incapable de proposer des investissements fondés sur une production, sur un capital industriel, commercial ou productif quelconque. Les banques y ont jeté leurs capitaux et ceux de leurs clients. Les industriels, les collectivités locales, les Etats, tout le monde a joué à ces actions pourries parce qu’elles se revendaient toujours plus cher. Jusqu’au krach de 2008. Et maintenant qu’ils ont noyé l’économie sous ces dettes et les dettes de la dette, il leur reste à noyer les fonds d’Etat de la même manière. Jusqu’à quand ? Jusqu’à avoir vidé les coffres des Etats ? C’est déjà fait ! Jusqu’à ce que la crise de confiance dans les monnaies et la crédibilité des Etats et des banques emporte le tout.

Sauver le système, les grands capitalistes et les chefs des Etats n’y croient sans doute plus depuis longtemps. Ils essaient surtout de gagner du temps pour trouver les moyens que les classes ouvrières de tous les pays ne comprennent pas trop vite ce qui est en train de se passer.

Sarkozy est tout à fait dans cette optique. Il prétend aider l’emploi ou encore la lutte contre le réchauffement. Mais, il est caractéristique que lui non plus n’a mis en fait aucune condition aux sommes qu’il a donné aux banquiers, aux assurances, aux financiers et aux patrons privés. Cela signifie qu’il ne leur demande nullement de faire repartir les investissements, de ne pas supprimer des emplois, de ne pas fermer des usines, de ne pas jeter à la rue des salariés. Il ne leur demande rien en contrepartie de sommes colossales qui sont prises sur l’argent public et qui vont être enlevées aux hôpitaux, à l’Education, aux collectivités locales, …

Il est d’ailleurs frappant que droite comme gauche, et aux USA Bush comme Obama, soient tout à fait pour ces distributions massives de fonds publics en pure perte et sans aucune garantie, sans aucune contre-partie. Les petites entreprises, les petits paysans, les artisans ne seront pas mieux traitées que les salariés. C’est seulement le grand capital qui est l’objet de tous leurs soins. Plus que jamais, la politique des Etats est au service d’une seule classe sociale : la classe liée au grand capital.

Plus que jamais, il est nécessaire à la classe ouvrière d’avoir sa propre politique, de mener ses propres combats et d’abord de ne donner aucune caution aux distributions de fonds qui prétendent sauver telle ou telle entreprise. Les banques américaines ont été « sauvées » par une telle intervention et maintenant on y annonce des suppressions massives d’emplois.

L’aide à l’emploi, l’aide à l’économie, l’aide au crédit, l’aide à l’automobile, l’aide à l’écologie, derrière lesquels se cachent les Sarkozy, tout cela n’est rien d’autre que du vol de richesses publiques pour engraisser des profiteurs privés. On a bien vu que l’Etat américain n’a pas aidé les propriétaires endettés à ne pas perdre leur maison ni les salariés à ne pas perdre leur emploi, ni les petits paysans, artisans ou commerçants à ne pas faire faillite. L’aide à l’industrie ne signifie nullement que les industriels ne vont pas réduire massivement leur production et licencier massivement comme vient de le montrer le sidérurgiste Mittal. Nous ne pouvons pas compter sur l’Etat et sur les patrons pour résoudre nos problèmes face à la crise. Nous devons compter sur nous-mêmes, nous travailleurs.

LA CRISE ACTUELLE EST UNE CRISE DE SURPRODUCTION DES marchandises ou une crise de surproductions financière ?

Surproduction de capitaux plus exactement quelle que soit l’origine de ces capitaux...

Les cycles du capital nécessitent un réinvestissement.

Quand le succès du capitalisme est trop grand il dépasse les capacités de réinvestir...

En 2008, juste avant la crise on était au plus haut sommet de capitalisation dans le monde.

On va atteindre de nouveau un somme de capitalisation et on s’approche de la nouvelle crise.

Dans ce cas, les bulles spéculatives sont inévitables et elles rendent les investissements non spéculatifs moins rentables relativement, empêchant tout redémarrage des investissements non spéculatifs...

Voilà beaucoup de bonnes questions et nous t’en remercions évidemment.

Tu as raison en tout cas sur un point : nous ne sommes pas divins, nous ne savons pas à la place de l’évolution du capitalisme ce qui va lui arriver APRÈS ni COMMENT. Nous nous contentons de dire ce que nous voyons ou pensons voir...

De même sur l’IVG nous ne savons pas, à la place des femmes, ce qui est mieux pour elles. Nous nous contentons d’estimer que c’est elles qui doivent avoir le droit plein et entier de choisir, ce qui suppose bien entendu le droit et la possibilité financière de choisir l’IVG...

Alors, quand nous disons que le capitalisme est mort, nous sommes conscients que ce n’est pas évident du tout...

Si tu vois un arbre au bord d’une route, sais tu en le voyant - sans compétence scientifique - s’il est mort ou vivant ?

Si tu vois le soleil, sais-tu sans études scientifiques très poussées, s’il est mort ou vivant ?

Oulala, me diras-tu, voilà que la question, loin de s’éclairer, s’embrouille : le soleil mort, l’arbre mort, et le capitalisme mort, quel rapport ?

Nous avons là des systèmes qui ont un fonctionnement et, comme toutes les structure, il n’est pas éternel.

Le soleil, ça se voit qu’il fonctionne puisqu’il rayonne, non ? Eh bien non, justement. Car c’est la surface externe dont nous voyons le rayonnement mais le fonctionnement, lui, est déterminé par le noyau. Et il faut énormément de temps à un photon émis par le noyau pour atteindre la surface notamment à cause de l’extrême densité de particules... A ce niveau de densité, une cuillère de matière pèse une tonne !!!

Quant à l’arbre, ce que nous voyons c’est son écorce, et c’est justement la partie morte ... Il peut tenir longtemps debout si le vent ne le pousse pas trop, longtemps après sa mort....

Quant aux civilisations, elles ont aussi une durée de vie limitée d’après ce que nous enseigne l’Histoire. Mais quand sont-elles mortes et pourquoi ?

Le capitalisme, comme toutes les civilisations, n’est pas éternel mais comment savoir s’il fonctionne ou pas ?

Comme il ne suffit pas de regarder extérieurement l’arbre ou le soleil, il ne suffit pas d’examiner extérieurement le capitalisme : par exemple, ce n’est pas parce que ma paie continue de tomber et que je vais toujours au café que le système fonctionne...

Alors, me diras-tu, comment le savoir ?

Le capitalisme, c’est l’investissement privé de capitaux en vue de produire du profit qui se transforme en encore plus de capital. Très sommairement c’est ça.

Est-ce que cela fonctionne depuis le krach de 2008 ?

C’est cela que je te conseille de regarder.

Obama lui-même nous dit : l’économie ne peut plus fonctionner que si l’Etat engloutit de plus en plus d’argent pour faire marcher la machine. les autres chefs d’Etat en font de même. Les Républicains US disent qu’ils sont contre mais Bush a fait pareil avant Obama et c’est donc pure démagogie anti-impôts.

Donc cela ne tient que parce que l’Etat, tous les les Etats engloutissent dans l’économie plus d’argent qu’ils n’en auront jamais.

Cet arbre ne tient que par l’écorce pas par les montées naturelles de sève.

Un camarade dit que c’est une profession de foi de parler de mort du capitalisme...

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Messages

  • "La grippe A suit exactement le même rythme d’annonces contradictoires que la crise et bien malin qui arriverait à s’y retrouver dans cette alternance d’annonces rassurantes et inquiétantes.
    Si l’Etat cherchait à faire perdre la boussole politique et sociale à toute la population, on ne s’y prendrait pas autrement. Et, en même temps, les fermetures de lits, de services, les suppressions d’emplois continuent dans l’hôpital public. L’Etat a donné des sommes colossales aux laboratoires pharmaceutiques alors que ceux-ci n’ont toujours aucun vaccin et n’ont auront peut-être aucun véritablement valable. Rappelons qu’ils n’en ont eu aucun pour la grippe aviaire ! Un jour, Pelata, patron de Renault, annonce qu’il pourrait fermer des sites pour cause de grippe A. Un autre jour, les écoles fermeraient s’il y a trois malades et les infirmières pourraient être baladées d’un hôpital à l’autre pour cause de manque de personnel. La grippe porcine va-t-elle servir à faire passer en douce les transformations sociales dont les intérêts capitalistes ont besoin ? Le Mexique, le premier frappé, a interdit les rassemblements et manifestations sous prétexte de grippe A, juste avant de faire reprendre le travail malgré l’épidémie. Les Etats ont laissé la grippe se propager, considérant que c’était un dérivatif utile car, du fait de la crise, le système risque d’être contesté." Extrait de l’article ci-dessus.

    Maintenant remplaçons la grippe A par la catastrophe nucléaire ou le tsunami au Japon, ou cette bactérie inconnue de Mai2011 découverte en Allemagne.

  • « Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. »

    Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques 1988

  • « Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin. »

    Henry Ford

  • « La première et la plus importante prémisse d’une situation révolutionnaire, c’est l’exacerbation intolérable des contradictions entre les forces productives et les formes de la propriété. La nation cesse d’aller de l’avant. L’arrêt dans le développement de la puissance économique et, encore plus, sa régression signifient que le système capitaliste de production s’est définitivement épuisé et doit céder la place au système socialiste.
    La crise actuelle, qui embrasse tous les pays et rejette l’économie des dizaines d’années en arrière, a définitivement poussé le système bourgeois jusqu’à l’absurde. Si à l’aurore du capitalisme des ouvriers affamés et ignorants ont brisé les machines, maintenant ceux qui détruisent les machines et les usines ce sont les capitalistes eux-mêmes. Avec le maintien ultérieur de la propriété privée des moyens de production, l’humanité est menacée de barbarie et de dégénérescence.
    La base de la société, c’est son économie. Cette base est mûre pour le socialisme dans un double sens : la technique moderne a atteint un tel degré qu’elle pourrait assurer un bien-être élevé au peuple et à toute l’humanité ; mais la propriété capitaliste, qui se survit, voue les peuples à une pauvreté et à des souffrances toujours plus grandes.
    La prémisse fondamentale, économique, du socialisme existe depuis déjà longtemps. Mais le capitalisme ne disparaîtra pas de lui-même de la scène. Seule la classe ouvrière peut arracher les forces productives des mains des exploiteurs et des étrangleurs. L’histoire pose avec acuité cette tâche devant nous. Si le prolétariat se trouve pour telle ou telle raison incapable de renverser la bourgeoisie et de prendre le pouvoir, s’il est, par exemple, paralysé par ses propres partis et ses propres syndicats, le déclin de l’économie et de la civilisation se poursuivra, les calamités s’accroîtront, le désespoir et la prostration s’empareront des masses, le capitalisme-décrépit, pourrissant, vermoulu-étranglera toujours plus fort les peuples, en les entraînant dans l’abîme de nouvelles guerres. Hors de la révolution socialiste, point de salut. »

    Léon Trotsky, Où va la France

  • "La deuxième conséquence est : il n’est plus possible de laisser les classes dirigeantes et leurs hommes politiques gouverner la planète. C’est, pour les exploités, une question de vie ou de mort de les déposséder du pouvoir. Plus tôt, les travailleurs auront conscience de cette tâche inévitable, moins l’humanité paiera de souffrances ce changement incontournable.
    La première chose dont il faut avoir conscience, c’est qu’on ne fera pas renaître l’ancien monde. Comme le disait Rosa Luxemburg lors d’un effondrement du système que marquait la première guerre mondiale, "Nous assistons à l’effondrement du vieux monde qui croule par pans entiers, jour après jour. Ce qui est le plus surprenant, c’est que la plupart des gens ne s’en aperçoivent pas et croient marcher encore sur un sol ferme". Crise économique, crise sociale, crise sanitaire : où va leur société ?" ce que R.Paris et T.L.Hamed écrivaient en 2011...

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