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Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes
dimanche 20 mars 2011, par
Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes
La portée de la catastrophe nucléaire au Japon devient impossible à cacher non seulement aux yeux des Japonais mais aux yeux du monde entier. Le premier nuage radioactif atteindra même la France mercredi prochain.... L’air et l’eau du robinet de Tokyo sont déjà contaminés. Des produits agricoles le sont également dans certaines régions du Japon. Et les centrales sont très loin d’être sous contrôle.
Les scientifiques, politiciens, média et divers commentateurs qui se relaient pour rassurer mentent : aucun spécialiste ne peut prétendre qu’il sait ce qui peut arriver tout simplement parce que ce qui se passe maintenant n’est jamais arrivé !!!! L’interprétation de la nécessité de ne pas affoler n’est pas valable. Ce prétexte a déjà servi à l’époque de Tchernobyl et causé un grand nombre de victimes supplémentaires.
L’excuse de la catastrophe naturelle n’en est pas une. Le Japon a subi un tremblement de terre de grande ampleur, mais ce n’était pas une surprise. Les risques liés aux tsunamis avaient été sous-évalués pour ne pas entraver le développement des villes et du secteur du bâtiment et aussi … du nucléaire en bord de mer… Le tsunami n’était pas une surprise : il existait déjà dans les vieilles estampes japonaises... Pourtant mettre des centrales nucléaires en bordure de mer dans une pareille zone, c’est un véritable crime...
Loin d’utiliser sa capacité économique pour aider massivement la population, le troisième pays le plus riche du monde a abandonné à eux-mêmes les survivants du cataclysme, dans le froid, sans couverture, sans nourriture, sans médicament. La population est menacée par la contamination des eaux, de l’air et de la nourriture par la radioactivité. Quant au gouvernement, il est mobilisé pour aider les banques, les trusts, la bourse et la monnaie.... et il dépense pour cela des sommes colossales !!!
Déjà la catastrophe elle-même a démontré que ce gouvernement n’avait cure de défendre la sécurité de la population… Les plus démunis ont des maisons anciennes sans protection sismique. Si elles étaient en bois, elles ont été balayées par le tsunami... Le Japon ne disposait d’aucun système national d’avertissement contre les tsunamis, ces vagues géantes causées en mer par les tremblements de terre. Or il s’avère que ces tsunamis sont très destructeurs comme l’avait rappelé celui qui avait eu lieu en 2004...
Le Japon n’avait rien prévu concernant le risque nucléaire. Les risques pour les centrales nucléaires avaient été systématiquement niés par le pouvoir et les classes dirigeantes japonais malgré l’aggravation des risques dus aux séismes et aux tsunamis...
Au Japon, dans les centrales nucléaires, l’Etat japonais n’avait pas son mot à dire et acceptait de ne rien vérifier même en cas d’accident grave. De la fin des années 1980 aux années 1990, Tepco le premier producteur mondial privé d’électricité, avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection de réacteurs nucléaires. Au Japon, Tepco a en charge le tiers des réacteurs nucléaires, dont ceux de Daiichi et Daini à Fukushima. Au résultat : des profits fabuleux et de l’énergie à bon marché pour son industrie. Pour cela le capital japonais et le capital internationale sont prêts à payer le prix du sang. Du coup, aucune information sur ce qui se passe dans les centrales en grave dysfonctionnement. TEPCO, dès le début des catastrophes nucléaires, a caché les faits autant qu’elle l’a pu. La société s’est d’abord retirée du site, laissant la gestion des problèmes à des employés de filiales. Afin de pouvoir ensuite leur refiler la responsabilité de l’échec... Ensuite cela a été silence radio...
Les centrales nucléaires sont soit en feu, soit ont explosé dégageant un nuage radioactif, soit sont en fusion nucléaire, ce qui est le plus grave et pourtant le gouvernement et TEPCO annoncent d’abord que les centrales ont été éteintes. Puis, il n’informe que d’un incident dans une centrale, alors qu’il sait qu’il y en a cinq en grave dysfonctionnement. Il déclare que la paroi de confinement va tenir bon puis, quand elle explose, il annonce que le caisson en béton a tenu et tiendra et que les dégagements radioactifs diminuent... Or, en cas de fusion nucléaire du cœur de la centrale, le béton n’est qu’un fétu de paille en guise de protection. Les responsabilités dans l’irradiation de la population du Japon et peut-être du monde incombent aux classes dirigeantes.
Messages
1. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 19 mars 2011, 22:37
Les taux de radioactivité relevés sur le lait et des épinards consommés dans la région d’Ibaraki, située entre Tokyo et Fukushima, sont très alarmants, indique la Criirad au « Parisien ». Cette Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité a réussi à se procurer des relevés fournis par des sentifiques japonais. Ces taux, « 15 000 becquerels par kilo, ce qui est largement au dessus des normes japonaises fixées à un maximum de 2 000 becquerels pour l’iode 131 », signifient que « dans cette région (...), la population a respiré de l’air contaminé et mange désormais des produits tout aussi contaminés », selon la Criirad.
2. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 20 mars 2011, 17:35, par RP
Tokyo devrait-il commencer à être évacué ?
3. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 20 mars 2011, 18:07, par Toto
Des pluies prévues sur le Japon suscitent l’inquiétude d’une partie de la population, "qui craint qu’elles puissent être radioactives", a rapporté le gouvernement, en lançant un appel au calme. "Un certain nombre de gens à Tokyo et dans le nord du Japon ont appelé les autorités pour demander si les précipitations prévues en fin de journée sur la région de Tokyo, notamment, pouvaient être contaminées. Les niveaux actuels n’indiquent aucun dommage possible pour la santé", les a rassurés le chef de cabinet adjoint du Premier ministre, Tetsuro Fukuyama. "Ne vous inquiétez pas ! Si vous vous faites du souci, utilisez un parapluie. Et si vous êtes mouillés, nettoyez-vous".
4. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 20 mars 2011, 18:10, par alain
Dans le nord-est du pays, la situation est toujours très difficile pour plus de 400 000 sinistrés de la catastrophe, confrontés aux risques sanitaires, au froid, aux pénuries d’eau et d’électricité dans certains centres d’hébergement…
5. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 21 mars 2011, 11:59, par moshe
que les responsables étatiques et capitalistes soient balayés par le séisme populaire !!!!
6. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 21 mars 2011, 19:33, par alain
La population nippone restait en alerte, notamment les 35 millions d’habitants de la région de Tokyo qui craignaient que le vent du nord soufflant sur la centrale ne propage des substances radioactives jusque dans la capitale, à moins de 250 km au sud-ouest. Le pays était également sous la pluie lundi, perturbant les opérations de secours et renforçant l’inquiétude vis-à-vis des retombées radioactives.
Le gouvernement a tenté de se montrer rassurant, répétant que le niveau de radioactivité présent dans la pluie, l’eau du robinet, ou dans certains aliments autour des réacteurs endommagés ne menaçait pas la santé. Il a néanmoins décidé d’interdire la vente du lait produit à Fukushima, ainsi que la commercialisation des épinards et du kakina, un légume japonais à feuilles vertes, cultivés dans quatre préfectures proches de la centrale (Ibaraki, Tochigi, Gunma et Fukushima).
7. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 21 mars 2011, 22:54, par Max
Progression des masses d’air contaminé en direction de l’europe :
Deux mécanismes convergent : les dépots secs, qui se produisent en permanence, qu’elles que soient les conditions météorologiques, et les dépots humides, plus intenses, qui sont provoqués par la pluie ou la neige. En tombant, elles lessivent en effet les masses d’air contaminé, précipitant au sol (ou sur les océans) les particules radioactives en suspension (aérosols) et les gaz solubles (c’est le cas des iodes radioactifs). Il faut espèrer à ce propos que les panaches radioactifs restent le plus longtemps possible sur le Pacifique et l’Atlantique ou l’impact des retombées est moindre d’un point de vue sanitaire...
Extrait de la déclaration de la CRIIRAD le 21 mars 2011 .
Organisation qui se dit indépendante de l’Etat. Elle mesure et surveille la radioactivité de l’air dans la région Rhone Alpes.
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8. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 22 mars 2011, 06:51, par RP
Des fumées se sont échappées hier de la centrale nucléaire de Fukushima entraînant l’évacuation d’une partie du personnel qui travaille sans relâche depuis plusieurs jours pour remettre en service les systèmes de refroidissement des réacteurs. L’opérateur du site, Tepco, a précisé qu’une fumée noire s’était échappée du réacteur 3 durant la journée avant qu’un panache de vapeur blanche ne s’échappe ensuite du 2. Le réacteur 3 est au centre des préoccupations depuis plusieurs jours. Gravement touché par une explosion, il est chargé de combustible MOX, un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium, plus long à refroidir et dont les rejets sont considérés comme particulièrement nocifs. L’Autorité de sûreté nucléaire(ASN) avait annoncé dans un premier temps que la salle de contrôle du réacteur 2 pourrait être partiellement remise en service dans la journée, avant de concéder que l’opération pourrait être retardée à cause des fumées.
9. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 22 mars 2011, 06:52, par RP
Jean-Luc Godet, directeur à la direction des rayonnements ionisants et de la santé, a précisé que les autorités japonaises n’ont pas établi, ou pas transmis de cartographie des dépôts radioactifs et il n’est pas illusoire de penser que cette zone (contaminée) s’étend au-delà de la zone des 20km,à l’intérieur de laquelle les populations ont été évacuées. « Compte tenu de la météo, il est probable que des contaminations aient eu lieu au-delà, jusqu’à une centaine de kilomètres », a-t-il ajouté.
10. Editorial 19-03-2011 - Japon : derrière la catastrophe naturelle, un véritable crime contre l’humanité de l’Etat et des classes dirigeantes, 5 juillet 2012, 18:24, par RP
Le rapport de la commission d’enquête indépendante remis jeudi au premier ministre japonais insiste sur les collusions entre le gouvernement, les régulateurs et la société exploitante Tepco.
« L’accident nucléaire de la centrale de Fukushima Daichii ne peut pas être considéré comme une catastrophe naturelle. Il s’agit d’un désastre dont l’origine humaine est profonde et qui aurait pu et dû être prévu et anticipé. » Le président de la commission indépendante d’enquête mandatée par le Parlement japonais n’y va pas par quatre chemins. Avec neuf autres membres de la société civile (sismologue, avocats, journalistes, etc.), le professeur a interrogé ces six derniers mois près de 1200 personnes, dont l’ancien premier ministre Naoto Kan et les dirigeants de Tepco. Il a remis son rapport mercredi au premier ministre.
La catastrophe est « le résultat d’une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l’opérateur Tepco et de défaillances de gouvernance de ces instances », assène le rapport de 641 pages (la version ci-dessus est un résumé en anglais de 88 pages). Toutes les institutions ont failli à leur rôle en se montrant incapables de mettre en place « les standards les plus élémentaires de sécurité ». Elles n’avaient pas prévu de « mesures de contention des dommages collatéraux » efficaces en cas de grave incident ni de « plans d’évacuation de la population en cas de rejet radioactif massif ».