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Editorial - La bourgeoisie française en crise joue Le Pen contre la classe ouvrière

lundi 25 avril 2011, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


La bourgeoisie française en crise joue Le Pen contre la classe ouvrière

Sondages, articles de presse, interviews se multiplient, mettant en scène Marine Le Pen. Cela ne ferait que prouver l’arrivée des élections et la volonté de piéger les travailleurs et les classes populaires au travers de cet épisode politicien. Le fait de faire croire que Marine n’est pas aussi fasciste que Jean-Marie a été orchestré de longue date. Dire que les travailleurs, dégoûtés de tout, se jetteraient sur Marine, pour l’embrasser, comme le prétend une certaine presse, en est encore un signe.

Mais il y a autre chose qui montre que la crise de 2008 est passée par là et que la bourgeoisie a besoin d’en finir avec la menace d’une mobilisation ouvrière brandie lors de l’épisode des retraites mais pas vraiment mise en œuvre. Les nombreux efforts de Sarkozy et de son gouvernement pour amener les travailleurs sur le terrain du racisme anti-roms, anti-musulmans et, tout récemment, anti-immigration de Tunisie montrent que le tournant vers les thèses d’extrême droite ne concerne plus seulement le parti nazi de Le Pen mais aussi la droite classique.

Certains veulent se rassurer, comme la gauche bourgeoise, en ne voyant là que des tentatives démagogiques à buts électoralistes. Mais la crise du système est passée par là et mène à des tournants beaucoup plus radicaux, même dans un pays très attaché au légalisme étatique qu’est la France.

Les discours démagogiques s’adressant à la classe ouvrière, ou prétendant le faire, en sont aussi une démonstration. L’épisode de la prime de 1000€ de Sarkozy en est encore une démonstration. Non seulement, le gouvernement n’entend nullement légiférer pour imposer aux patrons une prime de mille euros donnée à tous les salariés des entreprises de plus de 50 ouvriers mais cette opération vise directement à discréditer politiquement et socialement la classe ouvrière, y compris à ses propres yeux. Ce qui ne peut qu’avoir le résultat de favoriser la démagogie directement fasciste.

En effet, le boutiquier, le paysan, le petit pêcheur, le petit commerçant qui sont dans les difficultés et les craignent encore plus à l’avenir n’ont entendu qu’une chose : en pleine période de crise on va faire cadeau directement mille euros à chaque salarié en échange de rien.

Ce geste vise aussi à diviser la classe ouvrière, entre ceux qui devraient toucher et ceux qui ne toucheront rien ou des clopinettes. Même si c’est totalement faux, c’est cela que le gouvernement a cherché. Les fonctionnaires, eux, ne touchent aucune augmentation depuis longtemps. Quant aux entreprises censées donner cette prime, ils seront exonérés d’impôts. Mais surtout cela devra se faire en échange de concessions par les syndicats ce qui est présenté par le gouvernement comme « une prime négociée entreprise par entreprise ».

L’aspiration légitime des travailleurs à pouvoir faire face financièrement au coût de la vie grandissant (hausses des loyers, des charges, de l’énergie, de l’essence, des prix alimentaires, etc…) a été ainsi exploitée démagogiquement puis retournée contre les travailleurs et le silence syndical montre, aussi bien que l’impuissance manifestée lors du mouvement des retraites, que les organisations ouvrières sont incapables d’y faire face, trop engluées dans la société capitaliste, comme le sont eux aussi les partis de gauche et même d’extrême gauche.

Une autre preuve que ce n’est pas un simple événement politicien français ni un simple "effet Marine", c’est que, dan toute l’Europe, les bourgeoisies en crise jouent le même jeu : pousser au nationalisme, à relever les frontières, à présenter les immigrés comem la menace, l’Europe comme la cause de la crise, donc à développer le nationalisme, le racisme et la xénophobie.

Pourtant, tout cela n’a aucun fondement réel. ce ne sont pas les immigrés, ni les clandestins, qui ont causé la crise de 2008. Ce n’est pas eux qui ont ruiné les banques, les trusts, les bourses et les assurances. Ce n’est pas eux qui, ensuite, ont ruiné les Etats et les banques centrales. ce n’est pas eux qui ont décidé de mettre des centaines de milliards en cadeau justement à ceux qui avaient causé la crise. Ce n’est encore pas eux qui ont décidé des politiques d’austérité, des suppressions massives de services publics et de suppressions massives d’emplois. ce n’est pas eux qui sont cause de l’inflation massive qui vient mais les dévaluations de la réalité des monnaie causée par l’utilisation massive de celle-ci par les Etats et les banques centrales...

Or, face à tous ces problèmes, l’extrême droite type Le Pen n’a pas plus de réponse que les partis de gauche ou de droite traditionnels... Car elle est tout autant liée au système qui les a engendré. Elle est même violemment hostile aux réponses que pourrait donner la classe ouvrière si elle entre dans la scène politique et ne se contente plus de voter pour des politiciens qui ne la représentent pas plus les uns que les autres.

A l’heure de l’effondrement généralisé du capitalisme, ce n’est pas le changement de président ni les discours démagogiques qui changeront quoi que ce soit. Il faut que la classe ouvrière décide de se donner le droit de faire de la politique elle-même sans passer par les partis liés aux institutions et au système. C’est là le seul avenir et il doit être international et non raidi dans le nationalisme exacerbé.

Certes, pour le moment la bourgeoisie en est seulement à instrumentaliser les idées d’extrême droite et les candidatures d’extrême droite car elle a bien trop besoin de l’intégration des syndicats et des partis de gauche. mais, avec la crise, les choses peuvent changer vite et le danger d’extrême droite peut devenir tout autre. Il est urgent que la classe ouvrière dénoue l’alternative : socialisme ou barbarie que nous pose l’effondrement du système.

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