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Luttes de classe en Grèce

lundi 6 juin 2011, par Robert Paris

Lutte des classes en Grèce

« C’est toujours nous les travailleurs qui payons » disait une manifestante grecque. « Même s’ils nous terrorisent, les mesures ne passeront pas » scandaient les grévistes. Qu’est ce qui se trame contre la classe ouvrière et les couches populaires en Grèce ? Les mesures d’austérité décidées par le gouvernement grec et adoptées par le parlement sont approuvées par la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne, le FMI, les agences de notation et saluées par l’ensemble des gouvernements européens. Ce plan est dirigé contre les classes populaires grecques. Par contre les industriels, les banquiers et autres parasites financiers c’est-à-dire les vrais responsables de la crise économique que connaît la Grèce, ne sont nullement concernés par ce plan dit d’austérité.

L’aristocrate Christine Lagarde tenait absolument à saluer les décisions prises par le gouvernement grec : « Je rends hommage à la lucidité et au réalisme du gouvernement grec et au caractère tangible du dispositif mis en place. [...] Si ça n’avait été que des mesures marginales ou structurelles probables, on aurait pu être sceptique, mais là c’est du dur, c’est du tangible ». « C’est un signal très important envoyé aux marchés pour qu’ils regagnent confiance dans la Grèce mais aussi dans l’euro » renchérit Angela Merkel (1). Les bourgeoisies européennes et leurs institutions se congratulent et se félicitent mutuellement pour avoir réussi à faire adopter par le Pasok ( le Parti socialiste grec dirigé par Georges Papandréou au pouvoir) un plan économique intitulé « mesures d’urgence pour faire face à la crise financière » destiné à réaliser près de 5 milliards d’euros sur le dos des classes populaires. La TVA, qui passe de 19 à 21 %, est un impôt sur la consommation payé essentiellement par les pauvres qui ne peuvent épargner. Les plus riches ne sont donc pas vraiment concernés par cette hausse. Le parti socialiste au pouvoir va également réduire de 30 % le 13e mois et de 60 % le 14e mois de salaire des fonctionnaires. Ce sont toujours les salaires et jamais les profits qui sont touchés. Le plan prévoit également le gel des pensions de retraite du privé comme du public. Le carburant qui a connu une hausse de près de 25 centimes par litre en février, augmente à nouveau de 8 centimes pour le litre d’essence et de 3 centimes pour celui du diesel. Seules les couches populaires vont supporter les conséquences dramatiques de ces mesures injustes. C’est une véritable guerre que le gouvernement déclare non pas à la dette comme il le prétend, mais à l’ensemble des classes populaires.

Les marchés financiers, eux, se frottent les mains :« le soulagement est évident sur les marchés monétaires depuis que la Grèce a annoncé ses mesures d’austérité supplémentaires » déclare un spécialiste du Crédit Agricole(2).

La réponse de la population fut immédiate et massive : en moins d’une semaine, le 5 et le 11 mars, deux journées de grève générale dans tout le pays sans parler des grandes manifestations du 23 et 24 février 2010. Ouvriers, employés, enseignants, retraités, infirmières, marins, journalistes, étudiants, se sont retrouvés côte à côte dans les rues d’Athènes et des autres villes grecques pour crier leur colère contre ce plan d’austérité. Les services publics étaient paralysés, les avions cloués au sol, les trains bloqués à la gare, les navires étaient à l’ancre, les banques travaillaient au ralenti etc. Face à cette résistance populaire, le gouvernement n’a offert comme seule et unique réponse, la répression !

Une véritable lutte de classe se déroule sous nos yeux en Grèce. D’un côté une minorité de riches menée par le parti socialiste au pouvoir soutenu par toutes les bourgeoisies européennes et leurs institutions, de l’autre, le peuple grec guidé par la classe ouvrière et ses organisations légitimes. Les premiers, responsables de la ruine du pays, s’accrochent à leurs privilèges, les seconds c’est-à-dire l’immense majorité de la population se battent pour maintenir leur niveau de vie et leurs acquis sociaux qu’ils ont arraché de haute lutte.

Le combat que mène en ce moment le peuple grec est riche d’enseignements. Il met en exergue le fait que les intérêts des classes populaires sont diamétralement opposés à ceux du gouvernement et du parlement.

Cette lutte a une portée qui dépasse largement le cadre grec. Elle concerne l’ensemble des travailleurs européens. De l’issue de la résistance grecque dépendra celle des travailleurs des autres pays de l’Union qui ne vont pas tarder à subir à leur tour des plans similaires. Car la situation grecque ne diffère pas vraiment de celle de l’Espagne, du Portugal, de l’Irlande etc. Les événements qui se déroulent aujourd’hui en Grèce, se développeront peut-être demain sur tout le continent.

Le combat du peuple grec jette une lumière éclatante sur les sombres objectifs de l’Union Européenne. Il s’agit d’une construction au service exclusif des entreprises, des banques, des compagnies d’assurance, bref au service du capital.

Les bourgeoisies européennes sont unies contre la classe ouvrière et déterminées à lui faire supporter tout le fardeau de la crise du capitalisme dont elles sont responsables. Mais les politiques économiques récessives qu’elles sont amenées à appliquer risquent d’aggraver davantage la situation économique, exigeant de nouvelles mesures encore plus dures. La confrontation avec les couches populaires devient, dans ces conditions, inévitable. La classe ouvrière européenne doit se préparer à ces nouveaux combats. Les gouvernements européens au solde de la bourgeoisie, eux, ne reculeront devant rien pour imposer leur volonté et briser la résistance populaire. L’ unité de la classe ouvrière est donc une nécessité vitale.

Mohamed Belaali

Messages

  • Déclaration de l’Assemblée Populaire de la Place Syntagma à Athènes, 27-28 mai
    Depuis longtemps, on prend des décisions pour nous, sans nous.
    Nous sommes des travailleurs, des chômeurs, des pensionnés, des jeunes… Nous sommes venus sur la place Syntagma pour lutter pour nos vies et pour notre futur.
    Nous sommes ici parce que nous sommes conscients que les solutions à nos problèmes ne peuvent venir que de nous-mêmes.
    Nous faisons un appel à tous les Athéniens, travailleurs, chômeurs et jeunes, pour qu’ils viennent à Syntagma et pour que toute la société remplisse les places et prenne sa vie entre ses mains.
    Là, sur ces places, nous donnerons forme à nos pétitions et revendications.
    Nous lançons un appel à tous les travailleurs qui vont faire grève à l’avenir pour qu’ils viennent et restent à Sintagma.
    Nous ne quitterons pas les places tant que ceux qui n’ont amenés à venir ici ne seront pas partis : le gouvernement, la Troïka (FMI, Banque mondiale, Union européenne), les banques et tous ceux qui nous exploitent.
    Nous leur envoyons un message : la dette n’est pas la nôtre.
    Démocratie directe, maintenant !
    Egalité, justice et dignité !
    On ne perd une lutte que lorsqu’on ne la commence pas !
    Assemblée Populaire de la Place de Syntagma

  • "Vous avez la maladie, nous avons la solution. Révolution", proclamait une banderole déployée sur la place près de l’entrée du metro.

  • Émeutes en Grèce : nuit de violences à Athènes et Thessalonique

    Plus de 200 personnes ont été interpellées, samedi 6 décembre à Athènes, en marge d’une manifestation à la mémoire d’un adolescent tué par un policier en 2008 et en solidarité avec un détenu en grève de la faim. Le rassemblement, qui s’est tenu dans le centre de la capitale grecque, a dégénéré dans la soirée alors que les participants arrivaient à proximité du Parlement.

    Le rassemblement, qui s’est tenu dans le centre de la capitale grecque, a dégénéré dans la soirée alors que les participants arrivaient à proximité du Parlement. Des affrontement ont eu lieu entre des groupes de protestataires et les forces de l’ordre. Des vitres d’arrêts de bus et de quelques magasins ont été brisées. Dans les rues adjacentes, des manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Les policiers ont quant à eux fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau.

    Le cortège, de 5 000 personnes selon la police, 10 000 selon les organisateurs, s’est ensuite divisé en plusieurs blocs, l’un prenant notamment la direction du quartier d’Exarchia, secteur contestataire de la capitale où les échauffourées se sont concentrées durant quelques heures.

    « De Ferguson à Athènes, pas de justice »

    Des violences ont également eu lieu à Thessalonique, où 6 000 manifestants ont défilé dans l’après-midi, mais aussi dans quatre autre villes du pays et en Crète.

    Les forces de l’ordre étaient en alerte pour cette journée de commémoration de la mort d’Alexis Grigoropoulos. Ce drame avait entraîné des émeutes urbaines sans précédent en Grèce pendant tout le mois de décembre 2008. En 2010, l’officier a été condamné à la prison à vie.

    La tension était renforcée cette année par la mobilisation en soutien à Nikos Romanos, 21 ans, un détenu anarchiste condamné pour braquage. Ce dernier a entamé une grève de la faim il y a 27 jours pour revendiquer son droit d’étudier hors de prison, qu’une mesure de sécurité exceptionnelle empêche. Le jeune homme était un ami d’Alexis Grigoropoulos. Il était à ses côtés lors de sa mort.

    Une première manifestation avait rassemblé dans le calme 4 000 personnes à Athènes samedi après-midi sous des banderoles proclamant « la flamme de décembre n’est pas éteinte », « lutte contre la politique antisociale et la répression », « victoire pour la lutte de Nikos Romanos », « d’Athènes à Ferguson, pas de justice, pas de paix ».

    La mobilisation en faveur de Nikos Romanos a déjà donné lieu à plusieurs manifestations cette semaine en Grèce, notamment à Athènes où des bâtiments ont été occupés et où des heurts avec la police se sont produits mardi soir.

    Des collectifs de la mouvance anarchiste avaient appelé à manifester dimanche en fin d’après-midi aux côtés des syndicats, mobilisés contre le vote du budget prévu dans la soirée. Le Premier ministre Antonis Samaras doit rencontrer lundi les parents du jeune gréviste de la faim.

  • Le 17 mai, les travailleurs à travers la Grèce se sont mobilisés pour une grève générale d’un jour à l’appel des syndicats grecs contre de nouvelles mesures d’austérité dictées par l’Union européenne (UE) et imposées par le gouvernement Syriza (la « Coalition de la gauche radicale »).

    Le projet de loi préparé par l’UE et par Syriza, qui fait environ 900 pages, contient encore une réduction des retraites, de 9 à 18 pour cent ; l’imposition de l’impôt sur le revenu à tous ceux qui gagneraient plus de €5.681 par an ; des réductions allant jusqu’à 50 pour cent des subventions pour le chauffage, des allocations-chômage ; des mesures pour faciliter les licenciements de masse ; et davantage de privatisations. L’accord contiendrait également des promesses de Syriza d’introduire des lois pour limiter le droit de grève et faciliter l’interdiction des grèves.

    C’est une étape de plus dans la trahison par Syriza de toutes les promesses qu’elle avait faites au peuple grec de mettre fin à l’austérité, en arrivant au pouvoir en janvier 2015. Le premier ministre, Alexis Tsipras a déclaré hier que ces mesures provoqueraient « un tsunami d’investissement », manifestement parce que les capitaux seraient attirés par une main d’oeuvre grecque surexploitée et payée à des salaires comparables à ceux de ses frères et soeurs de classe en Chine.

    Parmi les travailleurs, par contre, la colère monte contre Syriza, et le grève a été largement suivie sur fond de tensions explosives également au sein de l’appareil de l’Etat bourgeois. Hier, les trains, les bus, les transports en commun d’Athènes et les hôpitaux publics étaient tous en grève ou fonctionnaient avec des équipes et des horaires réduits. Les aiguilleurs du ciel ont fait grève pendant quatre heures hier et le feront à nouveau aujourd’hui.

    Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans plusieurs manifestations à Athènes organisées par les différents appareils syndicaux : le syndicat de la fonction publique Adedy, le syndicat du privé GSEE, et le syndicat PAME lié au Parti communiste grec (KKE) stalinien.

    La Fédération panhellénique de marins a annoncé la prolongation de leur grève, projetée pour mardi et mercredi, jusqu’à vendredi. Dans un communiqué, le syndicat a demandé « la compréhension et le soutien des usagers voyageurs et de tous les travailleurs grecs », expliquant que les nouvelles mesures exposeraient les marins « à la pauvreté et à la misère ». Leur grève touche notamment les îles grecques, privées de ferries et donc isolées du continent.

    A Thessalonique, la deuxième ville du pays, les travailleurs des transports en commun ont continué une grève lancée lundi. Les 2.300 travailleurs des Transports Publics de Thessalonique (OASTh) exigent le paiement de leurs salaires de mars et avril 2017, que leur refuse toujours la direction, qui a riposté en exigeant aux tribunaux l’interdiction de la grève. La direction a été déboutée par le tribunal de première instance, qui a estimé que sa requête n’avait aucun fondement juridique et a remis la prochaine audience au 26 septembre.

    Une confrontation tendue s’est déroulée à Athènes entre les forces de l’ordre et des grévistes en uniforme – pompiers, soldats, et policiers – qui perçoivent des « salaires spéciaux » menacés par la réforme actuelle. A midi, les représentants syndicaux de la police, des militaires et des autres forces de l’ordre ont occupé le Bureau général des comptes et ont insisté à voir le ministre adjoint des Finances, Georges Chouliarakis.

    Ils ont aussi déployé une bannière qui demandait au premier ministre Alexis Tsipras en grec, et à la chancelière Angela Merkel en allemand : « Combien vaut la vie d’un policier grec » ?

    Ils ont finalement marché sur le parlement. Trois escadrons de gardes mobiles non-grévistes les ont bloqués à la porte Vasilissis Sofias du parlement pour les empêcher de prendre le bâtiment d’assaut.

    Des responsables syndicaux et des dirigeants d’associations de professions libérales ont toutefois pu pénétrer dans le parlement pour dénoncer les parlementaires Syriza qui discutaient du projet de loi. Des cris de « Vous n’avez pas honte ? », « Vous n’avez rien à voir avec la gauche », et « Vous trahissez tout » ont fusé dans l’assemblée.

    Un membre d’Adedy a pris à part l’ex-ministre du Travail Giorgios Katrougalos, qui avait promis lors de l’arrivée au pouvoir de Syriza qu’il n’a aurait plus de réformes des retraites. Le dirigeant du syndicat des handicapés grecs a dénoncé la réduction des aides sociales, et les représentants des syndicats des soldats et des policiers ont dénoncé l’appauvrissement de leurs membres et la trahison des promesses faites par Syriza au peuple grec.

    La responsabilité de cette crise politique aigüe en Grèce appartient avant tout à Syriza. Dans des conditions d’effondrement économique et de chômage de masse, quand la faillite du capitalisme grec et européen était évidente après six ans d’austérité, Syriza a pris le pouvoir en promettant de mettre fin à l’austérité, mais en insistant sur la nécessité d’un accord avec l’UE. Ils ont refusé de faire un appel plus large aux travailleurs européens pour défendre les travailleurs grecs contre l’UE, qui menaçait de couper les flux de crédit vers la Grèce et d’imposer la faillite au pays.

  • A l’occasion de l’anniversaire du soulèvement de 1973, des affrontements ont encore eu lieu à Athènes et Thessalonique – 17 novembre 2017 :

    Lire ici

  • Dans l’opinion publique grecque, c’est un fait acquis : le droit du travail a été démantelé sous la pression des lobbies. Mais jusqu’ici, les preuves manquaient pour étayer cette affirmation. Un mail confidentiel de novembre 2011 montre comment le cimentier français Lafarge, déjà mêlé à plusieurs scandales, a participé avec un certain succès à l’entreprise visant à influencer la réforme historique du code du travail, alors menée par le gouvernement d’Athènes.

    Dans cette correspondance privée remontant au début du mois de novembre 2011, Pierre Deleplanque, alors directeur général du cimentier grec Héraclès General Cement Company, filiale détenue à 100 % par Lafarge-Holcim, interfère auprès de l’homme fort du FMI en Grèce, le Néerlandais Bob Traa. Deux économistes grecs du Fonds monétaire international sont en copie du mail : Georgios Gatopoulos et Marialena Athanasopoulou.

    « Comme promis », il joint à son e-mail « un document informel résumant la proposition de Lafarge pour des réformes structurelles plus ciblées ». Avec, en ligne de mire, le démantèlement d’une part cruciale des acquis sociaux des travailleurs grecs jugés peu productifs et trop chers. Pierre Deleplanque tente de faire valoir le « désavantage compétitif » et « la faible productivité » des employés grecs du cimentier. Ceux-ci seraient deux fois moins productifs que les employés espagnols [1]. Les suggestions du dirigeant de Lafarge vont en partie, hasard ou non, se retrouver dans la future réforme du travail, votée quelques mois plus tard.

    La première proposition du cimentier : « La généralisation de groupes d’arbitrage indépendants composés d’hommes d’affaires respectés et de professionnels sans affiliation politique » en lieu et place de l’Organisation de médiation et d’arbitrage grec (OMED). L’organisme national, qui intervient lors des litiges autour des négociations de conventions entre employeurs et salariés est coupable, d’après lui, d’outrepasser ses fonctions et de « maintenir en vigueur des conventions collectives antérieures » à « l’esprit de la loi » 3899, votée onze mois plus tôt, en décembre 2010. Une loi à laquelle il semble tenir puisque celle-ci vise à « mieux équilibrer le pouvoir employeurs-employés dans la négociation » au sein de l’entreprise et qui, par dessus tout, limite les compétences de l’OMED « aux discussions sur le salaire minimum ».

    Licencier plus facilement, c’est le deuxième desiderata de Lafarge. Le cimentier trouve les licenciements « trop spécifiquement et trop strictement définis » par la loi (sic). Résultat, il s’insurge de voir « les licenciements facilement contestés devant les tribunaux ». La loi de décembre 2010 avait pourtant déjà mis un coup de canif aux limitations en faisant passer « le seuil de licenciement de 2% à 5% de l’effectif », avec « un maximum de 30 mises à pied par mois » pour les entreprises de plus de 150 employés. Là encore, il juge cette disposition insuffisante pour les grands groupes. Il ouvre donc une nouvelle piste de réflexion – assez obscure il faut le dire : « Permettre aux entreprises d’absorber les cotisations sociales des employés proches de la retraite, sans aucun critère restrictif ». Pour convaincre son interlocuteur, il fait miroiter des « gains multiples pour l’État (...), pour l’employé et pour l’entreprise ».

    Troisième mesure réclamée par Lafarge, l’abolition des conventions collectives sectorielles afin de donner davantage de « souplesse aux renégociations potentielles des conventions d’entreprise ». Le géant du ciment est dans les petits papiers du patron du FMI en Grèce. Il a la ferme intention d’en profiter pour forcer le gouvernement hellène à aller plus loin que la limitation des procédures de négociations collectives décrétée le 21 octobre 2011, soit une dizaine de jours avant ce mail. Pierre Deleplanque, s’il était roi, préférerait que chaque société dispose de sa propre convention d’entreprise.

  • Les travailleurs grecs ont fait grève lundi contre le gouvernement Syriza (Coalition de la gauche radicale) et des protestations ont éclaté à Athènes dans la soirée, alors que Syriza a fait passer en force au parlement grec un « multi-projets de lois » de 1300 pages de mesures d’austérité de l’Union européenne. La Nouvelle démocratie conservatrice, l’Alignement démocratique social-démocrate, l’Union nationaliste des centristes et l’Aube dorée néo-nazie ont voté contre le projet de loi au parlement.

    Le transport maritime et les transports en commun à Athènes ont été presque entièrement paralysés, dans un contexte d’opposition massive à de nouvelles attaques de l’UE contre les droits sociaux et démocratiques fondamentaux, y compris le droit de grève. Le métro d’Athènes, les travailleurs des bus et tramways et les contrôleurs aériens ont tous fait grève. Les écoles ont été fermées et les hôpitaux ont tourné au ralenti pendant que les médecins ont rejoint la grève. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans la capitale en deux manifestations distinctes.

    Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police antiémeute à Athènes après que le parlement grec, dirigé par les députés Syriza, a voté 154 à 141 pour approuver le projet de loi, qui réduit les allocations familiales, facilite les saisies et inclut des restrictions draconiennes au droit de grève.

    Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov, des morceaux de pavé et des pierres, tandis que la police ripostait avec des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

  • Alexis Tsipras restreint le droit de grève !!!

    Le Parlement grec vient en effet d’adopter une loi qui restreint le droit de grève.

    Les salariés des transports, des hôpitaux et des écoles se sont donc mis en grève pour défendre le droit de grève !

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