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Editorial - Quand les classes dirigeantes clament "A bas les assistés, et les profiteurs du système" !!!

vendredi 10 juin 2011, par Robert Paris


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


A bas les assistés, à bas les profiteurs du système !!!

Pour le gouvernement, les jeunes, les chômeurs, ceux qui n’ont que des petits boulots et des travaux précaires, les travailleurs pauvres seraient des fainéants et des assistés. Il s’agissait de présenter les "bénéficiaires" du RSA comme des profiteurs !

Le 12 mai, le ministre des Affaires européennes avait dit que « L’assistanat est le cancer de notre société », parlant d’« insuffisante valorisation du travail »... Le Figaro magazine daté du 4 juin titre sa une par « une enquête sur la France des assistés » et relève que « Ségolène Royal n’a jamais été favorable à l’assistanat. Sur le RSA, elle avance donc prudemment. « Qui peut être contre le fait de trouver cinq heures de travail » pour les allocataires ? a-t-elle interrogé. » . Et le gouvernement de proposer, avec le soutien de Royal, que les bénéficiaires du RSA soient contraints à entre cinq et dix heures de travail par semaine. Une manière comme une autre de désigner à la vindicte public les prétendus « fainéants, profiteurs du système » qui seraient les responsables des trous dans les comptes de l’Etat !

Elle est forte, celle-là ! Le gouvernement qui a déversé des centaines de milliards depuis 2008 dans les caisses des banques, des assurances, des trusts, pour faire remonter les bourses, pour aider les capitalistes d’Espagne, du Portugal, de la Grèce, de l’Irlande, sans parler des trusts Renault et PSA ou encore du secteur du Bâtiment, le voilà qui part en guerre contre les chômeurs et les pauvres, après avoir accusé de la même manière les fonctionnaires, les retraités, les malades, les immigrés et les sans papiers !!! Parce que ce seraient eux qui ont provoqué les dettes souveraines depuis 2008 ?

Les 10 plus grosses entreprises françaises non bancaires, Total, EADS, GDF-Suez, EDF, Renault, PSA, France Telecom, Vinci, Sanofi et Veolia qui totalisent à elles seules une montagne de « cash » de près de 170 milliards d’euros et qui avaient été aidées par l’Etat en 2008 ne sont même pas contraintes d’embauches, même pas contraintes de remplacer les partants en retraite et même pas contraintes de ne pas licencier...

Parce que ce seraient eux qui causeraient les spéculations qui plombent les comptes de l’Etat ? Parce ce seraient eux qui feraient perdre sans cesse des milliers d’emplois publics et privés ? Et pas l’Etat qui supprime sans cesse des emplois d’enseignants, d’infirmières, de cheminots, de postiers ? Et pas les trusts, qui, comme en ce moment PSA, ne cessent de pratiquer les fermetures d’usines, les suppression d’emplois ? Et ce n’est pas les faibles dénégations des responsables de PSA disant que la fermeture d’Aulnay et de SevelNord n’étaient pas (encore) d’actualité et l’air rassuré du ministre qui peuvent suffire aux salariés menacés dans leur emploi et dans leur vie... Les salariés de la Fonderie de Bretagne, l’ex-SBFM, à Caudan, craignent eux aussi pour leur emploi, menacé par les plans de Renault... Ceux de MBF Technologies, à Saint-Claude, sont menacés, eux, à la fois par Renault et PSA. Les anciens salariés de l’usine de connectique automobile Molex de Villemur-sur-tarn (Haute-Garonne), licenciés du fait de la politique de Renault et PSA, sont 172 sur les 280 licenciés lors de la fermeture de l’usine à la fin 2009 à n’avoir toujours pas retrouvé d’emploi. L’usine Sealynx à Charleval (Eure) qui travaillait pour Renault (joints d’étanchéité) licencie sans un geste du trust pour maintenir l’emploi ni pour indemniser les salariés... Renault a annoncé déjà 3000 suppressions d’emplois sous couvert de "départs en préretraites" : autant d’emplois supprimés pour les jeunes et les chômeurs... Et cela alors qu’en deux ans, les effectifs Renault avaient déjà diminué de 4600 postes... Renault ferme aussi, dans le plus grand silence syndical et médiatique son site de Rueil avec comme victimes les salariés prestataires, extérieurs et des déménagements forcés pour les autres... Tout montre que les trusts automobile, qui ont fait subir tous les sacrifices aux fonds publics et aux salariés avant de se distribuer des des larges bénéfices, pourraient bien maintenant se retourner contre les salariés des grands entreprises après avoir frappé ceux des sous-traitants.

Alors les « profiteurs du système » ne seraient pas les gros actionnaires des trusts et leurs directeurs, eux qui caracolent en tête des revenus ? Ghosn avec sa hausse des revenus de 324% en sept ans qui était encore l’an dernier, malgré ses contre-performances en tête des patrons du CAC40, et tous ses petits copains des trusts qui sont aidé et archi-aidés par l’Etat...

Non, dans cette société, les misérables ne sont pas aidés s’ils perdent leur emploi, leur logement, l’électricité, le téléphone et la santé. Si on ne peut plus nourrir, loger et soigner sa famille, on est abandonnés mais si on est détenteur de milliards, alors oui, les portes des finances d’Etat sont grandes ouvertes. Ceux qui sont des assistés de ce système, ce sont les milliardaires, comme on vient de le voir avec la réforme de l’ISF qui a servi à compenser, pur les plus riches, la fin du bouclier fiscal.

Oui, c’est bel et bien une société de classe, n’en déplaise aux sociologues à la botte qui ont prétendu en voir la fin. Oui, nous, travailleurs sommes les prolétaires de ce système tout prêt à nous jeter du jour au lendemain dans la misère la plus noire. Oui, nous n’avons rien à gagner à ce système social qui menace de nous jeter dans tous les enfers imaginables depuis qu’il est entré dans sa phase nécrophile en 2008. Oui, il est plus que temps que nous affirmions notre conscience de nos intérêts de prolétaires, diamétralement opposés à ceux de la classe capitaliste et de ses soutiens du gouvernement, que celui-ci soit de gauche, de droite ou d’extrême droite. Ne craignons pas de défendre nos intérêts de classe : ce sont les véritables intérêts d’avenir, ceux de nos enfants, ceux de toute la société humaine.

En France comme en Grèce, en Espagne ou dans le monde arabe, comme partout dans le monde, l’avenir est à la révolution des prolétaires...

Et c’est d’abord une révolution des consciences menant les opprimés, jeunes et vieux, hommes et femmes, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, à s’assembler, à débattre des moyens d’action, des modes d’organisation et des buts d’avenir...

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