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2012 : voter ou changer la société, il faut choisir

lundi 20 juin 2011, par Robert Paris

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Les élections seront des pièges à cons… tant que nous, travailleurs, laisserons à d’autres le soin de nous représenter et de décider à notre place…

… et elles seront une des clefs de la démocratie dès que nous déciderons de nous assembler pour déterminer nous-mêmes notre propre avenir.

En ce moment, commence à se développer la campagne qui prendra son ampleur en 2012. On va encore une fois tenter de nous faire croire que notre avenir dépend de notre bulletin de vote plutôt que de notre lutte et de notre organisation pour défendre nos intérêts.
Les partis politiques sont en plein débat pour chercher les meilleurs candidats ou les meilleurs moyens d’attraper l’aspiration populaire de manière plus démagogique les uns que les autres mais tous savent parfaitement que le vote n’est nullement un moyen réel de changer la vie. Et moins que jamais dans une période de crise mondiale et historique du capitalisme.

Le mécontentement qui s’est exprimé dans les rues d’Espagne et de Grèce a fait chuter les gouvernements de gauche au Portugal ou en Grande Bretagne mais les suivants loin de cesser de faire payer les frais de la crise aux milieux populaires n’ont fait qu’accroitre les sacrifices. Ce n’est pas les élections et leurs alternances gauche/droite qui vont permettre aux travailleurs et aux peuples de faire face à la crise économique et aux politiques d’austérité de gauche comme de droite. Le gouvernement de gauche grec a affirmé accepter de se retirer à condition que le peuple grec accepte de faire les frais des spéculations catastrophiques des classes dirigeantes en Grèce… C’est dire clairement que ce qui compte n’est pas qui gouverne mais dans l’intérêt de qui : du peuple ou des profiteurs. Et il est clair que les partis de droite, de gauche et d’extrême droite sont d’accord sur le point essentiel : il faut sauver les capitalistes quitte à noyer les peuples dans la misère et le chômage de masse…

Les dictatures des pays du monde arabe et du Maghreb ne sont pas les seuls à connaitre des vagues de révolte qui touchent tout le fonctionnement du système. La Grèce, l’Espagne et l’Islande – et même quatre Etats des USA - sont également concernés par ces courants de révolte populaires et de la jeunesse. Pourtant ce sont officiellement des démocraties avec des alternances électorales crédibles et, qui plus est, longtemps gouvernés par la gauche. Mais ce système est lui-même remis en cause par ceux qui manifestent, occupent les places et conspuent les classes dirigeantes, ne se reconnaissant plus du tout dans les dirigeants politiques quelle que soit leur couleur politique. Ces pseudo- démocraties n’ont pas empêché les fonds publics d’être détournés en faveur d’un tout petit nombre d’intérêts privés, l’ensemble des richesses du pays d’être remises à des spéculateurs et non à l’investissement et l’ensemble du système de s’effondrer lamentablement en 2008, produisant un tsunami financier, boursier, bancaire, économique qui n’a pas cessé de tout détruire sur son passage. Tout ce qu’on trouvé les Etats pour y faire face, c’est de livrer aux fonds spéculatifs sans cesse plus d’argent provenant des Etats. Il faut nourrir le monstre puisqu’on n’est pas décidés à tuer le dragon. Cela nécessite de détruire rapidement tous les acquis sociaux, tous les services publics, toutes les aides sociales, tous les emplois publics afin de mobiliser les capitaux dans le but exclusif de retarder la déclaration générale de faillite.

Ce que montre clairement la Grèce, c’est qu’on ne fait ainsi que retarder la chute mais ni l’enrayer ni l’empêcher. Un premier plan de sacrifices n’a fait que préparer un second qui sera lui aussi très vite dépassé car la chute ne fait que s’accélérer… Le gouvernement grec a eu beau faire le maximum pour vendre les entreprises d’Etat au privé, supprimer des droits sociaux, couper dans les dépenses publiques, s’attaquer aux fonctionnaires, aux salariés et aux retraités, cela n’a pas suffi pour satisfaire l’appétit nécrophile des spéculateurs qui misent sur la chute de la Grèce et sur la chute de tous ceux qui ont placé leurs fonds spéculatifs sur elle comme l’ont fait toutes les grandes banques françaises… aujourd’hui disqualifiées par la détention de ces actifs pourris.

L’Etat français est d’autant plus soucieux d’utiliser les fonds publics de France pourtant largement dans le rouge pour « aider la Grèce » que cela signifie racheter les spéculations hasardeuses des banques françaises en Grèce… Les profits, ces banques et ces spéculateurs les ont engrangés sans en faire profiter quiconque. Par contre, les déficits, ils ne veulent pas les payer. L’Etat les suit car il ne s’agirait pas alors de la chute d’un seul établissement financier. Par un jeu de dominos, la chute de la Grèce c’est la chute des banques françaises entrainant la chute de l’euro et la rechute du marché mondial. Le Japon atteint déjà la rouge vif, les banques anglaises sont dans l’instabilité et les USA sont à la limite de la perte de confiance et de la rechute….

Les partis de gauche, de droite et d’extrême droite ont beau s’opposer accessoirement, aucun n’est contre les aides aux banques, aux assurances et aux trusts. Chacun à sa manière prétend que les peuples doivent payer pour aider les capitalistes. Même les écolos, même la gauche, et bien sûr la droite et l’extrême droite. La gauche ne s’apprêtait-elle pas à choisir DSK, celui a assené les remèdes catastrophiques à la Grèce, à l’Islande, à l’Ukraine et à bien d’autres pays ? Hulot n’a-t-il pas montré multe fois sa sympathie vis-à-vis des trusts dont il recevait une manne importante, notamment ceux du nucléaire ?

Quant à choisir l’extrême droite pour exprimer un mécontentement, ce ne serait pas seulement une grosse erreur électorale, ce serait une faute grave car cela consisterait à délivrer aux classes dirigeantes le message selon lequel nous, opprimés, serions prêts à frapper d’autres opprimés sous le prétexte qu’ils sont immigrés, qu’ils sont étrangers alors que ceux qui nous frappent ce sont les capitalistes et d’abord ceux de "notre" pays !

Quant à nous, travailleurs, en cette période de crise, il est plus que temps que nous cessions de croire que nous défendre socialement soit une question d’entreprise ou de pays mais que c’est bel et bien une question de classe. La classe capitaliste ne peut pas défendre ses intérêts sans nus couler, sans détruire nos emplois, nos vies. C’est elle ou nous... Tant que nous ne serons pas organisés dans des comités de travailleurs pour débattre entre nous de la situation, nous resterons des victimes d’un système prompt à nous broyer....

Ce n’est pas en votant pour des partisans du capitalisme que nous changerons tout cela.

Même le parti communiste français ou l’extrême gauche, qui ont un langage légèrement plus radical vis-à-vis des patrons, se refusent à parler clair sur ces questions. Ils parlent de défense des acquis quand il s’agit de renversement du système. ils parlent d’un Etat qu’il faudrait mettre au service du public alors qu’il s’agira seulement de le renverser. Ils se refusent à dire en clair que ce système d’exploitation n’a plus aucun avenir... En votant pour eux, on ne peut pas dire quoique ce soit de clair, qui renforce les travailleurs et les peuples dans leur combat.

Ne laissez pas les classes dirigeantes décider pour vous : votez... pour vos comités de travailleurs, dans les entreprises et les quartiers ! Mais ne comptez pas sur des votes organisés par vos adversaires de la classe capitaliste et leurs faire-valoirs politiciens.

Le vote de classe, oui !

Mais, aux élections bourgeoises, le vote ne change rien...

Messages

  • Ce que montre clairement la Grèce, c’est qu’on ne fait ainsi que retarder la chute mais ni l’enrayer ni l’empêcher.

  • Les élections seront des pièges à cons… tant que nous, travailleurs, laisseront à d’autres le soin de nous représenter et de décider à notre place…

    … et elles seront une des clefs de la démocratie dès que nous déciderons de nous assembler pour déterminer nous-mêmes notre propre avenir.

  • Le gouvernement grec a eu beau faire le maximum pour vendre les entreprises d’Etat au privé, supprimer des droits sociaux, couper dans les dépenses publiques, s’attaquer aux fonctionnaires, aux salariés et aux retraités, cela n’a pas suffi pour satisfaire l’appétit nécrophile des spéculateurs qui misent sur la chute de la Grèce et sur la chute de tous ceux qui ont placé leurs fonds spéculatifs sur elle comme l’ont fait toutes les grandes banques françaises…

    Ce qui se passe en grèce s’est déjà produit dans le passé. Crise économique, chômage crise sociale et crise politique.

    La suite est connue aussi : dictature ou fascisme, extention à toute l’europe de fascisme et des dictatures.

    Et la guerre mondiale au bout de la clef.

    Seule l’organisation de la classe ouvrière pourra enrayer le retour de cette chaine presque déterministe des lois de la fin d’un système.

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