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Ce que propose l’altermondialisme

mardi 5 février 2008, par Robert Paris

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Quel altermondialisme ? Samir Amin (Président du Forum mondial des alternatives)

Le Monde Diplomatique Janvier 2007, p.28

Extrait .../... Dans [un] contexte explosif, à l’heure où se tient du 20 au 25 janvier à Nairobi (Kenya), le Forum social mondial, la radicalisation des luttes n’est cependant pas l’option choisie par de nombreux mouvements sociaux. Cela au nom du nécessaire réalisme et du souci de ne pas s’isoler dans une chapelle d’extrême gauche. D’autant que, une fois de plus, de petites minorités radicales risquent d’être tentées de s’autoproclamer "avant-gardes", de refuser toute critique et de fermer les yeux devant les transformations rapides qui affectent les sociétés contemporaines.

L’échec de la première vague historique d’expériences conduites au nom du "socialisme" étant avéré, le capitalisme apparaît à beaucoup, et par défaut, comme un horizon indépassable. Les mouvements populaires se résignent donc souvent à donner à leurs luttes des objectifs modestes : faire reculer le néolibéralisme, certes, mais pour promouvoir seulement des alternatives s’apparentant à la gestion du capitalisme "à visage humain".

Nombre de militants, surtout en Europe et aux Etats-Unis, ne croient pas non plus que les luttes puissent s’inscrire dans le système des nations, cadre qui, selon eux, aurait perdu toute pertinence. Et comme nation et Etat sont largement indissociables, ils développent des stratégies qui ignorent délibérément la question du pouvoir d’Etat, pour la remplacer par le combat au sein de la "société civile" et le dénigrement de la "politique des partis". Cette attitude est particulièrement répandue sur le Vieux Continent, où beaucoup se donnent comme priorité de "sauver l’Europe". Comme si, même à moyen terme, l’Europe pouvait être autre chose que ce qu’elle est.

Face à ces défis, l’altermondialisme, c’est à dire le projet de construire "un autre monde possible", se décline au pluriel. Il existe un altermondialisme qu’on pourrait qualifier de "mou", qui inspire des prises de position que l’on retrouve aussi bien dans les sociétés opulentes (un certain "écologisme radical") que dans celles de pays pauvres aux abois (avec les fondamentalismes parareligieux ou paraethniques). Un altermondialisme progressiste ne saurait, lui, s’engager dans de telles voies. Même s’il lui faut procéder à une indispensable lecture critique des limites des expériences des gauches contemporaines.

Entre les deux se situerait un altermondialisme dont les partisans se recrutent dans les classes moyennes des pays riches, sont critiques parfois un peu nostalgiques du passé lointain, mais peu intéressés par les préoccupations réelles des classes popoulaires, celles de leur propre pays, et encore plus celles du Sud, où leur altermondialisme "modéré" est souvent incompris. Mais, paradoxalement, et ne serait-ce que par leur accès plus facile aux moyens financiers, ils semblent sur-représentés au sein des Forums sociaux mondiaux ou régionaux, et parfois perçus comme des freins au renforcement des luttes populaires.

Malgré ces différences, qui après tout constituent l’une des grandes richesses de la galaxie altermondialiste, et face au danger principal que représente la possibilité de nouvelles guerres préventives menées par les Etats-Unis, tout l’éventail de l’altermondialisme, du plus radical au plus modéré, devrait unir ses efforts. C’est l’unique moyen de construire enfin cet autre monde possible que chacun réclame de ses voeux.

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