Accueil > 02 - Livre Deux : SCIENCES > Atome : lois de la Physique ou rétroaction de la matière/lumière et du (...) > Plus vite que la vitesse de la lumière !!!... ?

Plus vite que la vitesse de la lumière !!!... ?

jeudi 27 octobre 2011, par Robert Paris

Jusqu’à présent, nous avons remarqué qu’il existait des particules sans masse allant à la vitesse de la lumière et des particules possédant une masse et qui sont loin de l’atteindre. Et aucune particule allant plus vite.

Donc la vitesse de la lumière est un maximum. Cependant, cela exclue les particules virtuelles du vide pour lesquelles il n’y a pas la même notion d’écoulement du temps...

Et cela exclue les phénomènes dans lesquels il n’y a pas déplacement de particules de matière ou de lumière. Par exemple, une propagation de modification de spin.

Ou un phénomène qui n’implique pas un mouvement d’objets. Par exemple, une ombre peut se déplacer plus vite. Il n’y a pas dans cet effet de déplacement de particule.

Cela exclue aussi certains phénomènes quantiques plus rapides que la vitesse de la lumière qui sont des phénomènes du vide quantique comme la "réduction du paquet d’ondes" ou la transmission d’information d’une particule à une particule corrélée ou encore l’effet tunnel...

Des neutrinos qui vont plus vite que la lumière ?

C’est ce que que semblent indiquer les mesures effectuées par une équipe de chercheurs menée par Dario Autiero, chercheur du CNRS, dans le cadre de l’expérience internationale OPERA. Ce résultat étonnant sera publié vendredi 23 septembre 2011 à 2h (heure de Paris) sur ArXiv et présenté ce même jour à 16h lors d’un séminaire au CERN, à Genève, retransmis en ligne.

Ils ont attendu six mois avant de révéler leur secret à la communauté scientifique. Vendredi 23 septembre, Dario Autiero, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre de la collaboration Opera, devait en effet annoncer au Laboratoire européen pour la physique des particules (CERN), en Suisse, qu’après moult contrôles et calculs, lui et son équipe ont détecté des particules filant plus vite que la lumière. L’écart relatif, bien que faible, est significatif : quelque 0,002 % de plus. Un des piliers de la physique (et particulièrement de la théorie de la relativité d’Einstein), le caractère indépassable de la vitesse de la lumière (près de 300 000 kilomètres par seconde), serait donc ébranlé.

Avec la théorie de la relativité restreinte énoncée en 1905, Einstein avait notamment prouvé que rien ne pouvait dépasser la vitesse de la lumière dans le vide. Pourtant, plus d’un siècle après, au terme de trois années de mesures de très haute précision et d’analyses complexes, l’expérience OPERA(1) fait état d’un résultat totalement inattendu : les neutrinos arrivent au Gran Sasso avec une petite mais significative avance par rapport au temps que la lumière aurait pris pour faire le même parcours dans le vide.

L’expérience OPERA est dédiée à l’observation d’un faisceau de neutrinos produit par les accélérateurs du CERN à Genève et détecté 730 km plus loin depuis le laboratoire sous-terrain de Gran Sasso en Italie. Cette distance, la lumière la parcourt en 2,4 millisecondes. Pourtant, l’expérience OPERA a pu mesurer des neutrinos arrivant à Gran Sasso 60 nanosecondes plus tôt. Autrement dit, sur une « course de fond » de 730 km, les neutrinos franchissent la ligne d’arrivée avec 20 mètres d’avance sur des photons hypothétiques qui auraient parcouru la même distance.

« Nous avons mis en place un dispositif entre le CERN et le Gran Sasso nous permettant une synchronisation au niveau de la nanoseconde et mesuré la distance entre les deux sites à 20 centimètres près. Ces mesures présentent de faibles incertitudes et une statistique telle que nous accordons une grande confiance à nos résultats », explique Dario Autiero, chercheur du CNRS à l’Institut de physique nucléaire de Lyon (IPNL). « Nous avons donc hâte de confronter nos mesures avec celles en provenance d’autres expériences, car rien dans nos données ne permet d’expliquer pourquoi nous semblons observer des neutrinos en excès de vitesse. » Ces résultats reposent sur l’observation de plus de 15000 neutrinos.

« Ce résultat est totalement inattendu », affirme Antonio Ereditato, de l’Université de Berne et porte-parole de l’expérience OPERA. « De longs mois de recherche et de vérifications ne nous ont pas permis d’identifier un effet instrumental expliquant le résultat de nos mesures. Si les chercheurs participant à l’expérience OPERA vont poursuivre leurs travaux, ils sont impatients de comparer leurs résultats avec d’autres expériences de manière à pleinement évaluer la nature de cette observation ».

Jusqu’ici, la vitesse de la lumière a toujours été considérée comme une limite infranchissable. Si ce n’était pas le cas, cela pourrait ouvrir des perspectives théoriques complètement nouvelles. Compte tenu de l’énorme impact qu’un tel résultat pourrait donc avoir pour la physique, des mesures indépendantes s’avèrent nécessaires afin que l’effet observé puisse être réfuté ou bien formellement établi. C’est pourquoi les chercheurs de la collaboration OPERA ont souhaité ouvrir ce résultat à un examen plus large de la part de la communauté des physiciens.

L’expérience OPERA a été inaugurée en 2006 afin d’étudier les rares transformations (oscillations) des neutrinos du muon en neutrinos du tau. Une de ces oscillations a été observée en 2010, témoignant de la capacité unique de cette expérience en matière de détection des signaux quasi insaisissables des neutrinos tau.

our réaliser les mesures supplémentaires, de nouveaux faisceaux de neutrinos vont être envoyés par le Cern, le laboratoire situé à la frontière franco-suisse. Les neutrinos sont fabriqués en bombardant une cible de graphite avec un faisceau de protons. Jusqu’à présent, les physiciens devaient mener une analyse a posteriori pour calculer à quel moment précis les neutrinos détectés au Gran Sasso avaient quitté le Cern. Pour éviter ce calcul, potentielle source d’erreur, les bouffées de protons seront plus courtes (1 à 2 nanosecondes) et séparés de 500 nanosecondes pour permettre aux physiciens d’OPERA de relier chaque neutrino détecté à un bombardement donné de protons.

Qu’est-ce que la vitesse de la lumière c et est-elle indépassable ?

Un neutrino qui saute d’un état à un autre, est-ce une exception ?

Qu’est-ce que la théorie de la relativité que l’on a pensé un temps remettre en question

Quelle est la structure de la matière ?

Plus vite que la vitesse de la lumière !!!... ?


La réponse d’André Lefebvre

Les facultés humaines du raisonnement sont prisonnières d’ornières qui les immobilisent. Cela, non seulement au niveau politique ou social, mais au niveau de la médecine et de la physique. Il ne restait que l’aspect de la physique à constater. Il existe plusieurs exemples mais voici le dernier en liste :

« La violation de la vitesse de la lumière a été observée sur un faisceau de neutrinos, produits par l’accélérateur du Cern, près de Genève, et détectés sous la montagne du Gran Sasso, dans les Apennins, au centre de l’Italie.

On s’attendait à ce que les neutrinos traversent sans encombre les 731 kilomètres de croûte terrestre qui séparent les deux installations scientifiques à une vitesse proche de celle de la lumière, soit un trajet d’au moins 2,5 millièmes de seconde.

Mais à l’immense surprise de Dario Autiero et de ses collègues lyonnais, les neutrinos arrivaient sur le détecteur Opera, dans le laboratoire du Gran Sasso, en moyenne avec 60 nanosecondes (60 milliardièmes de seconde) d’avance par rapport à la lumière.

Un décalage qui paraît infime, mais qu’aucune théorie actuelle n’est capable d’expliquer.

Il n’y a pas eu à proprement parler de course entre photons (ou grains de lumière) et neutrinos, mais les chercheurs ont chronométré le trajet des faisceaux de particules avec une très grande précision.

En se calant sur l’horloge atomique d’un satellite GPS visible au même moment sur les deux sites, les horloges du Cern et du Gran Sasso ont été calées avec une précision meilleure qu’un milliardième de seconde.

Au total et en prenant en compte divers effets des instruments de mesure, l’équipe estime que l’incertitude de la mesure est meilleure, de l’ordre d’une dizaine de nanosecondes, soit bien moins que les 60 nanosecondes mesures. »

Au départ, nous savons que le temps qui se « déroule » là où est situé le satellite GPS n’est pas à la même vitesse que sur le sol à cause de la gravitation. Des expériences l’ont prouvé. De sorte qu’il est évident que le temps, tout autant que l’espace, de l’espace-temps, subit une « COURBURE » à cause de la gravitation.

Remarquez, ensuite, que la ligne du trajet entre les points départ/arrivée du faisceau est EN LIGNE DROITE parce que le neutrino (spin = 1/2) n’est pas affecté par la matière du sol, mais il n’est pas affecté, non plus, « PAR LA COURBURE DU TEMPS » produite par la gravitation. Cette ligne droite du trajet du neutrino TRAVERSE donc la courbure du temps (et de l’espace évidemment). Ce qui n’est pas le cas pour le photon (On sait qu’il suit la topologie de l’espace).

Cela signifie que même si la vitesse du neutrino est un peu moins vite que celle de la lumière, il arrivera avant un photon (spin = 1) parti au même instant, mais qui doit suivre la courbure de l’espace-temps, parce que le neutrino prend un raccourci à travers cette courbure.

Exactement comme un avion qui suit la géodésique terrestre arrivera à un aéroport, plus tard qu’un avion qui partirait du même endroit, à la même vitesse, mais qui traverserait la Terre en ligne droite vers ce même aéroport.

Cette expérience ne signifie pas du tout que le neutrino voyage plus vite que la lumière ; cela signifie qu’il n’est simplement pas contrôlé par la géodésique du temps et que, pour lui, la « distance » à parcourir est moins longue."

Le point de vue de Jean-Paul Auffray

Donnons un exemple de déplacement « plus vite que la lumière » dans le cas de l’ « effet tunnel », cité d’après « L’atome » de Jean-Paul Auffray :

« Selon la mécanique quantique, les rayons émis (ou absorbés) par un atome sont composés de photons dotés, en tant que tels, de deux caractéristiques fondamentales : ils se déplacent à la vitesse de la lumière (égale à 300.000 kilomètres par seconde environ) et ils transportent chacun un paquet d’énergie égal à la constante de Planck h multiplié par la fréquence du rayon considéré. Les choses se présentent différemment dans notre représentation. Les rayons sont composés de quanta d’action auxquels ni l’une ni l’autre des deux contraintes citées ci-dessus n’est applicable : les quanta peuvent aller soit moins vite soit plus vite que la lumière et peuvent transporter une énergie soit plus petite soit plus grande que h fois la fréquence… Selon notre point de vue, lorsqu’un quantum rencontre sur son chemin un passage étroit – un tunnel – dont la largeur ou le diamètre est du même ordre de grandeur que la longueur de son pas, il « allonge le pas » pour traverser cet obstacle, ce qui a pour effet de le faire émerger de l’autre côté du piège plus tôt que prévu : il traverse donc le tunnel à une vitesse « supraluminique ». Ce phénomène remarquable est connu en mécanique quantique sus le nom d’ »effet tunnel »…. Le phénomène fascine… et embarrasse les physiciens : c’est qu’ils sont habitués à penser que « rien ne peut aller plus vite que la lumière »…. Aephraïm Steinberg à Berkeley a étudié de près le comportement d’un paquet d’ondes traversant un tunnel constitué dan ses expériences par une couche mince réfléchissante que seul un quantum sur cent en moyenne parvenait à traverser. Ses conclusions confirment qu’en traversant le tunnel le paquet « voyage plus vite que la vitesse de la lumière »... Les calculs de Richard Feynmann montrent que sur de longues distances seuls les quanta qui se déplacent à la vitesse de la lumière parviennent à demeurer en phase les uns avec les autres et sont donc observables (sont « réels » pour les spécialistes). C’est ce qui nous fait dire que la lumière a une vitesse c bien déterminée, toujours la m^me dans le vide. »


Qui sont ces neutrinos ?

Les neutrinos sont nés dans l’esprit des hommes à la suite d’un problème expérimental : pour vérifier le principe de conservation de la matière, l’électron qui s’échappe du noyau radioactif lors d’un rayonnement beta aurait du avoir une énergie bien fixée. Or James Chadwick montre en 1914 que le spectre en énergie de cet électron est continu.

Pour " sauver " le principe de conservation de la matière Wolfrang Pauli postule en 1930 l’existence de particules neutres de spin ½, de masse inférieure à 0,01 fois la masse du proton, obéissant au principe de l’exclusion, mais différentes des photons parce qu’elles ne se déplacent pas à la vitesse de la lumière, qu’il nomme neutrons. Le spectre beta serait alors compréhensible si l’on suppose que, pendant la désintégration beta, avec chaque électron est émis un neutron, de manière que la somme des énergies du neutron et de l’électron soit constante.

En 1932, J. Chadwick découvre le neutron, mais ces neutrons sont lourds et ne correspondent donc pas à la particule de Pauli. Pour distinguer les neutrons de Pauli des neutrons lourds, Enrico Fermi propose en 1933 le nom de neutrinos.

Dés lors la recherche expérimentale des neutrinos peut commencer. Cependant cette recherche va très vite s’avérer difficile. En effet dés 1934, Hans Bethe et Rudolf Peierls montrent que la section efficace (c’est à dire la probabilité d’interaction) entre les neutrinos et la matière doit être extrêmement faible : cette particule interagit si peut qu’elle peut traverser la terre entière sans subir le moindre choc. C’est pourquoi jusqu’à la fin des années 40 aucune détection directe des neutrinos n’est en vue car il faudrait une source abondante et un détecteur très sensible ou très massif.

Cette source abondante de neutrinos ce sont les premiers réacteurs nucléaires qui vont la fournir. En 1952 Frédéric Reines et Clyde Cowan ont l’idée d’installer un détecteur prés du réacteur nucléaire de Hanford, dans l’état de Washington. Leur expérience est proposée en février 1953, réalisée au printemps et leurs résultats sortent durant l’été 1953. Mais le signal n’est pas convaincant. Ils recommencent leur expérience en 1956, de façon plus méticuleuse, auprès du réacteur de Savannah River, en Caroline du Sud. Les améliorations apportées, notamment vis à vis du bruit de fond, leur permettent d’aboutir : le neutrino est là. Sa signature est nettement visible dans le détecteur, largement au-dessus des bruits de fond comme celui du aux rayons cosmiques.

Le principe de leur expérience consistait a utiliser comme cible environ 400 litres d’un mélange d’eau et de chlorure de cadmium. L’anti-neutrino provenant du réacteur nucléaire interagit avec un proton de la cible, donnant naissance a un positron et un neutron.

Le positron s’annihile en donnant deux photons simultanés et le neutron ralentit avant d’être éventuellement capturé par le cadmium, ce qui provoque l’émission de photons environ 15 microsecondes après ceux du positron. Ces photons sont détectés et ces 15 microsecondes identifient le "neutrino".

Ce neutrino que l’on a réussit a mettre en évidence a l’aide de cette expérience est un neutrino de type électronique (ue) car, dans la désintégration beta, il est émis avec un électron. Une question se posa alors : ce ue est-il diffèrent du neutrino muonique (um) associable au muon, autre particule que l’on observe dans les rayons cosmiques.

En 1962, une équipe américaine dirigée par Léon Lederman, Melvin Schwarz et Jack Steinberg identifie, à l’aide de l’accélérateur de Brookhaven, le um associable au muon et différent du ue.

En 1977 Martin Perl découvre le tau auquel on associe de façon théorique le troisième type de neutrino le ut. Cependant ce dernier n’a toujours pas été mis en évidence de façon expérimentale.

Enfin en 1989, dés les premiers mois de prises de données du LEP, le nouveau collisionneur du CERN, l’étude de la durée de vie du boson Z (un des médiateurs de l’interaction faible) permet de montrer qu’il n’existe que trois familles de neutrinos (de masse faible ou nulle).

En effet plus une particule se désintègre rapidement, plus sa masse est indéterminée. On dit que sa distribution de masse possède une certaine largeur. Et cette largeur augmente avec le nombre de possibilités de désintégrations de la particule. Le Z, qui ne vit en moyenne que 10E-23 seconde, peut se désintégrer en paires (neutrino, anti-neutrino). Plus la largeur de sa distribution de masse est grande, plus il y a de familles de neutrinos.

Qui est ce coureur qui battrait le photon sur la ligne d’arrivée ? Ce neutrino aux prétentions super(ou supra)luminiques ? Il s’agit d’une particule passe-muraille, qui n’a pas de charge électrique et dont la masse est théoriquement nulle. Le neutrino échappe ainsi aux interactions habituelles avec la matière et peut traverser la Terre –et nous- sans se faire repérer.

L’existence d’une particule neutre a été théorisée dès 1930 par Wolfgang Paul. Son nom lui a été donné quelques années plus tard par Enrico Fermi, le grand physicien américain d’origine italienne, neutrino signifiant ‘’le petit neutre’’ en italien. C’est en 1955 que deux physiciens annoncent sa découverte expérimentale.

Bien qu’ils soient très abondants, les neutrinos sont par nature des particules très difficiles à détecter. L’ampleur des instruments déployés -comme le SuperKamiokande au Japon, les détecteurs américains MINOS ou MiniBoone (Fermilab), Antarès en Méditerranée, Double Chooz en France ou IceCube en Antarctique- est inversement proportionnelle à la discrétion des neutrinos !

Certaines expériences visent à détecter des neutrinos cosmiques (émis par des explosions d’étoiles par exemple), d’autres des neutrinos solaires. Certaines enfin étudient des neutrinos fabriqués par des centrales nucléaires ou par un accélérateur de particules, comme OPERA installée à Gran Sasso en Italie.

C’est là que l’équipe de Dario Autiero, de l’Institut de physique nucléaire de Lyon (IPNL/CNRS) a observé une anomalie fort dérangeante : des neutrinos qui parcouraient la distance entre le Cern, où ils sont émis, et le détecteur d’OPERA, 730 km plus loin, plus vite que la lumière (lire Des neutrinos plus rapides que la lumière ?).

Le détecteur souterrain de neutrinos d’OPERA est constitué de "murs" qui contiennent les 150.000 "briques" avec lesquelles les neutrinos doivent interagir. Ces briques sont comme des plaques photographiques que les physiciens développent pour chercher la trace du neutrino. (OPERA/Gran Sasso Laboratory)

Ces résultats appellent confirmation, tant leurs conséquences sont énormes pour la physique contemporaine, qui postule depuis Einstein que rien ne surpasse la vitesse de la lumière. Et aussi parce que les neutrinos ont déjà joué des tours aux physiciens….

Des expériences ont mis en évidence que des neutrinos pouvaient disparaître d’un point à un autre. En réalité, il existe trois types de neutrinos, muon, tau et électron, et ces particules sont capables d’osciller, de passer d’un type à un autre. L’objectif de l’expérience OPERA, qui regroupe 160 chercheurs de 11 pays différents, est justement d’étudier ces oscillations. En l’occurrence, les chercheurs espèrent détecter un neutrino du muon devenu un neutrino du tau.

Derrière ce transformisme du neutrino se cache une autre question importante : celle de la masse de ce passe-muraille. Le neutrino est sensé être dépourvu de masse. Pourtant, s’il oscille d’un type à l’autre, c’est bien qu’ils subissent des modifications en traversant la Terre. Et pour cela il faut qu’ils aient une masse… Le neutrino n’a pas fini d‘être un casse-tête !

Le 23 septembre dernier, la ‘bombe’ était révélée à la communauté scientifique et au grand public : des particules voyageraient plus vite que la lumière –limite théoriquement infranchissable d’après la théorie de la relativité restreinte d’Albert Einstein. Des neutrinos partis du Cern seraient arrivés au laboratoire du Gran Sasso, en Italie, 60 nanosecondes trop tôt...

Soumis à l’examen de tous les scientifiques, via le site de partage arXiv, ces résultats vont faire l’objet de vérifications supplémentaires avant d’être soumis à une revue scientifique, annonce le site de Science.

De nouvelles expériences vont être menées par la collaboration OPERA, au laboratoire du Gran Sasso, en partenariat avec le Cern, afin de réaliser de nouvelles mesures de la vitesse des neutrinos à travers les 730 km de croûte terrestre qui séparent les deux laboratoires. De vives tensions agitaient l’expérience OPERA (Oscillation Project with Emulsion-Tracking Apparatus), qui regroupe 160 chercheurs. D’après un article publié par le site physicsworld.com (Institute of Physics), nombre d’entre eux auraient préféré ne pas communiquer sur ces résultats potentiellement révolutionnaires pour la physique avant d’être certains qu’une source d’erreur ne leur avait pas échappée. Près de la moitié du groupe était opposée à une soumission rapide des résultats à une revue primaire pour publication.

Cet avis l’aurait donc emporté. Pour réaliser les mesures supplémentaires, de nouveaux faisceaux de neutrinos vont être envoyés par le Cern, le laboratoire situé à la frontière franco-suisse. Les neutrinos sont fabriqués en bombardant une cible de graphite avec un faisceau de protons. Jusqu’à présent, les physiciens devaient mener une analyse a posteriori pour calculer à quel moment précis les neutrinos détectés au Gran Sasso avaient quitté le Cern. Pour éviter ce calcul, potentielle source d’erreur, les bouffées de protons seront plus courtes (1 à 2 nanosecondes) et séparés de 500 nanosecondes pour permettre aux physiciens d’OPERA de relier chaque neutrino détecté à un bombardement donné de protons.

Ces expériences devraient commencer prochainement et durer une dizaine de jours, d’après les informations de Science news. Quant aux autres expériences permettant d’invalider ou de confirmer les résultats troublants d’OPERA, elles prendront plusieurs mois.

Depuis le 23 septembre, des dizaines d’articles scientifiques ont été mis en ligne sur ArXiv, soit pour expliquer les résultats soit pour suggérer la source de l’erreur. Les discussions se poursuivent.

Les neutrinos sont les plus petites particules élémentaires identifiées. Ils sont stables, de masse nulle ou quasi nulle, et de charge nulle. Il existe trois types, ou trois saveurs, de neutrinos : les neutrinos électrons, muons et tau. Leur faible interaction avec la matière les rend difficiles à observer et il faut des détecteurs surdimensionnés pour espérer en capturer quelques-uns. Ces installations sont également généralement situées profondément sous terre ou sous la mer, afin de s’affranchir du bruit de fond occasionné par le rayonnement cosmique.

Certains de ces neutrinos ont même la capacité de se transformer en une autre saveur dans leurs déplacements. C’est une telle transformation, ou oscillation, que les physiciens de l’expérience T2K pensent avoir observée. L’expérience T2K a pour but de détecter ces oscillations sur une distance de 295 km, entre les sites de Tokai, où les neutrinos muons sont produits grâce à l’accélérateur de particules de JPARC sur la côte est du Japon, et le détecteur Super-Kamiokande, une cuve d’eau cylindrique de 40 mètres de diamètre et 40 mètres de hauteur située à 1 000 mètres sous terre, près de la côte ouest.

Les analyses des données collectées entre la mise en service de l’expérience en janvier 2010 et mars 2011, montrent que durant cette période le détecteur Super-Kamiokande a enregistré un total de 88 neutrinos, parmi lesquels 6 neutrinos électrons qui proviendraient de la métamorphose de neutrinos muons en neutrinos électrons. Des mesures utilisant un GPS certifient que les neutrinos identifiés par le détecteur Super-Kamiokande ont bel et bien été produits sur la côte est du Japon.

L’expérience T2K redémarrera dès la fin de cette année. Le prochain objectif de T2K est de confirmer avec davantage de données l’apparition des neutrinos électrons.

D’où viennent les neutrinos ?

La radioactivité bêta (β) fut observée sous la forme d’un rayonnement qui était dévié par des champs électriques ou des aimants en sens contraire du rayonnement alpha. Elle est donc portée par des charges électriques négatives. Le physicien anglais J.J. Thomson venait de découvrir en 1897 que l’électricité était transportée par des corpuscules de charge électrique négative, les électrons. Rapidement, le rayonnement bêta fut lui aussi identifié aux électrons.

Il fallut attendre la découverte en 1932 de l’électron positif appelé positon , puis celle de la radioactivité artificielle en 1934, pour mettre en évidence un rayonnement semblable, mais véhiculé par des électrons positifs. On distingue les deux variantes de radioactivité bêta sous les noms de radioactivité bêta-moins et bêta-plus.

La radioactivité bêta est rendue possible par la présence dans le noyau de forces capables de transformer un nucléon d’une espèce dans l’autre (un neutron en proton ou un proton en neutron) : ce sont les forces appelées faibles. Cette transformation ne change pas le nombre de nucléons. Pour compenser le changement de charge un électron ou un positon sont expulsés du noyau. L’émission de l’électron est accompagnée d’une sorte de positon neutre appelé antineutrino , alors que celle du positon l’est d’un électron neutre (un neutrino).

La transformation libère généralement de l’énergie. Son alternative, l’expulsion d’un neutron ou d’un proton n’est énergétiquement possible que pour les noyaux les plus éloignés de la stabilité.

La radioactivité bêta-moins est l’émission d’un électron et d’un antineutrino accompagnant la transformation d’un neutron en proton. La radioactivité bêta-plus, son contraire, est la transformation d’un proton en neutron avec émission d’un positon et d’un neutrino. Les neutrinos ou antineutrinos sont des particules pratiquement indécelables.

L’énergie de la désintégration se partage entre les trois participants : le noyau qui recule, l’électron (ou le positon) et l’antineutrino (ou le neutrino). Le noyau, dont la masse est très lourde par rapport aux deux autres participants, n’emporte pratiquement pas d’énergie. L’électron (ou le positon) emporte en moyenne un peu moins de la moitié de l’énergie disponible.

L’excès de neutrons étant beaucoup plus fréquent parmi les noyaux radioactifs naturels que l’excès de protons, la radioactivité bêta-moins est de loin la plus observée

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.