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La bourgeoisie européenne attirée par le fascisme ?

jeudi 26 janvier 2012, par Robert Paris

La bourgeoisie européenne a déjà été attirée par le fascisme. Elle peut l’être à nouveau.

Bien des gens croient à tort que le fascisme a été propre à la deuxième guerre mondiale et certains s’imaginent que c’est un phénomène purement allemand, une folie passagère pour le monde. Ils se trompent lourdement. C’est une conséquence des crises du capitalisme et des risques révolutionnaires causés par le prolétariat. En ce sens, l’avenir proche est au fascisme ou au socialisme. Il n’y a pas d’autre choix.

Si les fascismes de Mussolini en 1922, d’Hitler en 1933 et leurs semblables d’Espagne et du Portugal, sont assez connus, il est moins connu que l’Europe est restée attirée par le fascisme jusque dans les années 60, que certains pays et certaines institutions européennes ou internationales le sont restées tout ce temps, et même plus, comme le comité olympique ou la FIFA... que l’Europe a eu ses velléités de retour au fascisme en Italie et qu’en Grèce elle a connu un véritable retour avec notamment la dictature des colonels.

Les régimes de l’Est, taxés de communisme alors qu’ils avaient été mis en place sous l’égide des USA et de l’Angleterre (et de Staline, le plus anti-communiste au monde) contre les risques révolutionnaires prolétariens de l’après-guerre, étaient bien plus proches du fascisme que du communisme. Les syndicalistes et les socialistes, y compris les anciens communistes, y étaient emprisonnés, torturés, interdits de tout droit d’organisation, de tout droit de grève. Le communisme n’était là que pour l’étiquette. Par exemple, en Pologne l’armée russe avait commis les mêmes exactions que l’armée fasciste d’Hitler de son côté. L’occupation russe était donc de type nazie et non l’occupation d’une armée de la révolution contre l’impérialisme mondial. En 1943 (on n’était pas en 47 avec la "guerre froide"), c’était une armée alliée aux impérialismes anglais et américain qui craignaient d’abord et avant tout les risques de la vague révolutionnaire de l’après première guerre mondiale. Alors que la chape de plomb du stalinisme retombe sur les pays de l’Est arrangeait bien l’impérialisme et cela signifiait l’écrasement de toute forme d’organisation ouvrière, une destruction fasciste en somme.

Ce n’est pas tout. L’Europe de l’ouest était tout aussi fasciste dans bien des pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Autriche, la Grèce, … sans compter l’écrasement de tous droits démocratiques et syndicaux dans l’Irlande sous la coupe de l’occupation militaire anglaise. Les régimes qui avaient été pro-nazis étaient toujours en place partout ou les « alliés » avaient réussi à les maintenir. La papauté pro-nazie était bel et bien là, montrant que le régime italien n’était pas net malgré le soutien stalinien. Les pro-nazis étaient bien en place en Grèce sous prétexte de guerre civile anti-communiste. Les pro-nazis d’Autriche n’avaient pas été éliminés du pouvoir. Le Portugal et l’Espagne étaient restés sous la coupe des régimes fascistes avec le soutien allié !!!
Et cela a continué très longtemps. Le dernier président autrichien pro-nazi n’est tombé que récemment. Le gouvernement a lui-même été dirigé par des pro-nazis comme Haïder. La société autrichienne a conservé tout en haut tous ses nazis avec le soutien de tous les gouvernements « socialistes » ! La Papauté est restée pro-nazie comme le montre le dernier pape, ancien jeune nazi lui-même ! La Grèce qui a connu plusieurs rechutes dans le fascisme comme le coup d’état des colonels n’a jamais épuré son appareil d’état. La police et l’armée grecques sont toujours fascistes comme l’a montré la dernière tentative de coup d’état contre le président socialiste et le retour des fascistes dans le gouvernement avec le soutien des « socialistes ». En Italie, l’épisode de la loge maçonnique P2, tentative de déstabilisation et de coup d’état fasciste dirigé par le top de la bourgeoisie et de l’appareil d’Etat, sur lequel l’Etat a toujours refusé d’enquêter et de juger, montre bien à quel point la bourgeoisie d’Europe occidentale est gangrenée elle-même par le fascisme. Quant à l’exemple yougoslave, il a montré combien l’Europe n’a jamais combattu récemment les fascismes. La guerre s’est développée en Yougoslavie avec ses génocides, ses massacres, ses horreurs fascistes sans que les puissances occidentales ne lèvent le petit doigt, plus exactement chaque puissance soutenant un des fascismes (les Français soutenant les Serbes, les Allemands les Croates, etc…)

A nouveau, avec l’effondrement capitaliste, la question du fascisme en Europe va redevenir d’actualité et sa menace ne se contentera pas des candidatures électorales du type de Le Pen. Le fascisme n’est pas seulement là : il est dans tous les appareils d’Etat et dans la bourgeoisie elle-même. La Hongrie actuelle montre que l’envie ne manque pas dans les classes dirigeantes de l’Europe. L’Italie aussi en a bien envie même si ce n’est pas la carte qu’elle joue dans l’immédiat. Berlusconi n’est pas loin et le Berlusconi de la catastrophe sera tout autre que celui de la prospérité. En attendant une petite cure hors du pouvoir pour se reconstituer grâce aux « démocrates »… Ainsi que la Ligue du Nord, ils ont de bons points d’appui…
Alors la démocratie européenne ne risque-t-elle pas d’être une simple feuille de vigne vite enlevée quand les méthodes « démocratiques » de gestion du capitalisme auront atteint leurs limites vu l’effondrement des soutiens petits- bourgeois du fait de la crise ?

Aujourd’hui, y a-t-il des risques d’extrême droite en Europe ?

Demandez à Oslo !!!

La planète est pleine de tueurs racistes et anticommunistes que les Etats n’ont nullement cherché à combattre et qui sont prêts, à la faveur de la crise, à commettre de nouveaux forfaits.

Aux USA et en Europe, par exemple, leur nombre va croissant.

Les Etats occidentaux ont prétendu ne voir des terroristes que dans le monde musulman mais ils les couvrent chez eux !!!

On parle peu des groupes racistes et para-militaires qui pullulent depuis l’élection d’Obama aux États-unis. Il y a pourtant de quoi inquiéter. Obama à la Maison blanche est un prétexte de plus pour leur développement.

Les USA en pleine crise sociale et économique sont une véritable poudrière.

Il n’y a pas qu’à Oslo.

Ces tueurs ne sont pas des isolés comme on les présente.

Ceux qui comptent sur l’Etat bourgeois pour les protéger se trompent lourdement. Les fascistes ne sont pas neutres dans la lutte des classes : ils sont violemment dans le camp adverse de celui des prolétaires et les classes dirigeantes le savent bien. Elles peuvent faire appel à ces forces para-étatiques comme elles l’ont fait en Allemagne....

Anders Behring Breivik, le tueur présumé de l’attentat d’Oslo et de la tuerie d’Utoya, ne s’est aucunement revendiqué comme issu de la mouvance néo-nazie ou fasciste traditionnelle mais il a été membre du parti populiste norvégien, le Parti du Progrès (FrP) entre 1999 et 2006 — Siv Jensen, l’actuelle présidente l’a reconnu et regretté dans un communiqué de presse — a avoué son admiration pour Geert Wilders, le leader populiste néerlandais. Dans le texte de 1.500 pages que Breivik a publié sur Internet avant de passer à l’acte, il développe sa pensée : incompatibilité de l’Islam et de la démocratie, remise en cause des libertés par les migrants musulmans, menace sur la culture européenne, etc.

Cette base de pensée est le fond de commerce de Wilders. Même si ce dernier a déclaré « mépriser tout ce que (Breivik) symbolise et tout ce qu’il a fait », Breivik est probablement le premier résultat extrême (il voulait non pas tuer des immigrés mais éduquer les masses par la violence) de cette nouvelle école politique qui existe en Norvège depuis plus d’une dizaine d’années et qui aujourd’hui se développe un peu partout en Europe. Rien à voir avec l’économie

Le débat politique français mêle souvent l’apparition de partis politiques aux extrémités des formations traditionnelles à la dégradation de la situation économique. Si la renaissance du Front national coïncide avec l’arrivée des effets de la crise de 2008 — et la succession de Le Pen à le Pen, ce schéma n’a aucune valeur pour expliquer le poids de la droite populiste norvégienne.

Avec 3,4% de chômage en 2010, le 2e PIB mondial par habitant et le premier fonds d’investissements du monde, la Norvège apparaît comme un eldorado économique. A croire que les Trente Glorieuses y sont toujours une réalité.

Pourtant, aux législatives de 2009, 23% des électeurs norvégiens ont accordé leur voix au FrP. Formation créée en 1973, dès la fin des années 80, elle s’installe dans le paysage politique du pays et en est aujourd’hui la deuxième force. Elle domine l’ensemble de la mouvance populiste et d’extrême droite du pays.

Cerner sa ligne politique reste complexe. Le parti est toujours marqué par l’empreinte de son fondateur, Anders Lange, opposant farouche à l’État providence norvégien, aux impôts et à la réglementation. Il s’inscrivait directement dans la mouvance libérale de Margaret Thatcher. Le FrP continue ainsi de réclamer une baisse des impôts et de l’intervention du secteur public dans la vie quotidienne des citoyens. La mondialisation n’est en rien rejetée. Au contraire, le libre échange doit être favorisé. Comparer Hitler et l’Islam

Ce qui doit être contrôlé en revanche, c’est l’immigration car elle est un problème pour l’avenir de la société norvégienne. L’homme qui a forgé la vision du parti dans ce domaine est un des successeurs d’Anders Lange, décédé en 1974 : Carl I. Hagen qui a dirigé le FrP de 1978 à 2006.

Entre 2005 et 2009, il a assuré la Vice présidence du Parlement norvégien. En 2005, lors d’une conférence à Bergen (deuxième ville du pays), il a déclaré :

« Ils [les musulmans] ont, de la même manière qu’Hitler, depuis longtemps, dit les chose clairement et que sur le long terme leur but est d’islamiser le monde. Ils sont venus de loin, ils ont été jusqu’en Afrique et ils sont maintenant en Europe, et nous devons les combattre ».

Comme Wilders

Comparer Islam et nazisme ? Carl I. Hagen n’est pas le seul à le faire. Le leader populiste néerlandais Geert Wilders s’est fait connaître dans l’Europe entière grâce à cette métaphore, allant jusqu’à associer le Coran avec Mein Kampf dans une vidéo « pamphlétaire ».

En Norvège, cette comparaison est parfois développée par d’anciens résistants à l’Occupation nazie. Comme Erik Gjems-Onstad. Médaillé à de nombreuses reprises pour ses faits de guerre entre 1940 et 1945, il est aussi un ancien membre du Parti du Progrès (dès sa création) et de nombreux autres groupes d’extrême droite. En 1999, il déclarait, bien avant Geert Wilders :

« Je vois un parallèle évident entre l’invasion allemande en 1940 et la forte immigration d’aujourd’hui des musulmans. L’émigration vers la Norvège est à mon avis la plus grande menace pour la société norvégienne jamais rencontré ».

Défenseur des libertés

Ainsi, l’arrivée de musulmans en Europe représenterait une menace pour les valeurs européennes que sont la liberté d’expression, les droits de l’Homme, l’égalité homme-femme, la liberté de changer de religion. Pas question de s’attaquer aux personnes, « les musulmans ». Le discours est plus fin. Le problème est idéologique et culturel.C’est le discours tenu par le député FrP Tybring-Gjedde (vidéo en anglais)

Les populistes norvégiens deviennent ainsi aux yeux de l’opinion publique des défenseurs acharnés des libertés fondamentales, du mode de vie occidental. Pour contrecarrer les accusations de xénophobie, le Parti du Progrès cherche aussi à mettre en avant ses membres issus de l’immigration comme le député Mazyar Keshvari, arrivé d’Iran à l’âge de 5ans.

Mais les scissions au sein du FrP existent et mettent en évidence les différentes tendances existantes en son sein. Dans les nouvelles formations, qui peinent toujours à survivre plus que quelques années, le discours est souvent moins maitrisé et beaucoup plus dur.

Par exemple, le micro parti « Demokratene », fondé en 2002 par des dissidents du Parti du Progrès propose d’arrêter l’immigration en provenance des pays musulmans.

Les « liens connexes » disponibles sur leur site internet renvoient au « Sverigedemokraterna », les Démocrates suédois (SD) et « Dank Folkeparti », le Parti du peuple danois, deux formations d’extrême droite scandinaves, qui siègent dans leur Parlement respectif.

Lors des élections législatives de septembre 2010, le SD avait diffusé ce clip de campagne, accusant ouvertement les immigrés musulmans d’être des profiteurs de l’État providence au détriment des retraités « de souche ». Stériliser les migrants

Entre 1990 et 2008, il y eu aussi le Parti de la Patrie. Son leader, Harald Trefall, avait quitté le Parti du Progrès en 1986, le jugeant trop laxiste. Avant de créer sa propre formation, il s’était présenté en 1989 sous les couleurs d’un mouvement au nom sans équivoque : « Stop Immigration » qui finit par être absorbé par « l’Alliance électorale blanche », dirigée par un certain Jack Erik Kjuus.

Ce dernier a été condamné par le justice norvégienne en 1997 à 60 jours de prison avec sursis et 20.000 couronnes norvégiennes d’amende pour avoir demandé la stérilisation forcée des migrants. Y compris des enfants adoptés ou les conjoints des couples mixtes.

En 1999, le Parti de la Patrie est mentionné dans un rapport du Conseil de l’Europe traitant de la situation de l’extrême droite en Europe et des menaces pesant sur la démocratie.

Si à l’époque l’extrême droite scandinave n’avait pas encore percé dans les Parlement nationaux, elle est aujourd’hui présente partout : Danemark, Suède, Finlande, Norvège. Les partis traditionnels norvégiens ont toujours refusé de s’allier avec le Parti du Progrès ou tout autres formations d’extrême droite ou populiste, mais ce n’est pas toujours le cas. Au Danemark en revanche, le gouvernement de centre droit ne tient que grâce à l’appui extérieur du Parti du Peuple Danois.

Pour le Conseil de l’Europe, ce renouveau identitaire s’expliquait par « l’arrivée de l’immigration et de réfugiés dans des sociétés qui sont traditionnellement très homogènes d’un point de vue ethnique et religieux ». Ces changements ont été utilisés par « les mouvements anti-taxes » [ndla : comme le Parti du Progrès à son origine] et qui ont dérivé vers des « mouvements populistes xénophobes ».

Toujours selon le même rapport, ces formations auraient assez peu de liens avec les groupes fascistes et néo-nazis traditionnels. « Ils sont plus des partis de droite avec des tendances xénophobes que des organisations extrémistes antidémocratiques ». Ces formations fascistes ou nazies existent en Norvège, mais leur visibilité est quasi nulle.

Nous pouvons toutefois citer le Parti de l’Unité patriotique norvégienne, qui se réclamait directement de l’héritage fasciste du pays. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne a occupé le pays, aidée par une collaboration d’État, dirigée par Vidkun Quisling.

Autre parti à relever : l’Alliance nationale, active de 1999 à 2006, issue de la fusion de plusieurs groupes. Son logo ressemblait à s’y méprendre à celui du Front national. A l’époque, le parti de Jean-Marie Le Pen faisait déjà référence en Europe, en tant que success story politique. Changement du FN

Mais le FN lui-même, à l’unisson de l’émergence d’un populisme européen qui fait de plus en débat dans les cercles académiques, essaie de faire oublier son passé d’extrême droite traditionnelle pour muter vers un parti aux idées plus proches de celles du Parti du Progrès. Plus question pour sa nouvelle présidente, Marine Le Pen, d’évoquer l’Holocauste ou une quelconque nostalgie de l’Algérie française. Son créneau est la défense des principes de la République française. C’est la laïcité, valeur républicaine par excellence qu’elle évoque quand elle dénonce les prières dans les rues de Paris.

Il est intéressant de noter qu’en décembre 2010, Marine Le Pen, lors d’un meeting à Lyon, a comparé ces mêmes prières sur la voie publique à « l’occupation » nazie ce qui rappelle les propos d’Erik Gjems-Onstad. Elle avait refusé de revenir sur ses déclarations malgré la polémique.

Grèce et fascisme

Et la France ?

Et Le Pen ?

D’où vient la montée de l’extrême droite ?

Le nationalisme, la xénophobie, le racisme et l’extrême droite ont de l’avenir…pour les classes dirigeantes...

Qui favorise la vague brune ?

Le Pen et la bourgeoisie

dans un salon très chic du Cercle de l’Union interalliée, au cœur du VIIIe arrondissement de Paris, à 100 mètres de l’Elysée. C’est là que la présidente du Front national avait rendez-vous mardi 24 janvier, pour une table ronde organisée par le mouvement patronal Ethic, de Sophie de Menthon. Devant un parterre très garni –une bonne centaine de chefs d’entreprise se sont déplacés–, au milieu des dorures et des nappes blanches, Marine Le Pen débute son opération séduction. "Je ne suis pas votre ennemie", affirme la candidate à la présidentielle. "Je suis pour la libre entreprise, pour l’économie de marché, mais avec un Etat arbitre, un Etat régulateur."

Sans jamais édulcorer ses propositions centrales, qui peuvent fâcher un auditoire préférant la tranquillité des affaires aux chocs politiques, Marine Le Pen tente de déminer le terrain. Le retour au franc ? "On a l’euro depuis dix ans, pas depuis cinq siècles. C’est juste une parenthèse qu’il faut refermer." Le protectionnisme national ? "Il doit s’accompagner d’un plan de réindustrialisation organisé avec le monde de l’entreprise. Je veux des droits de douane progressifs pour vous laisser le soin de vous mettre en situation de retrouver des parts de marché." L’augmentation des salaires allant jusqu’à 1,4 fois le Smic de 200 euros net ? "S’il n’y a plus de pouvoir d’achat, vous ne pourrez plus jamais vendre. Je ne crois pas à une augmentation du Smic, qui repose sur l’entreprise. C’est pourquoi l’Etat assumera cette hausse en prenant à sa charge une partie des cotisations sociales." Le public ne gronde pas, loin de là.

"Il faut des règles partout"

La présidente du Front national attaque sans discontinuer "l’ultralibéralisme" incarnée selon elle par l’Union européenne. "Il faut des règles partout", assure-t-elle, avant de se contredire : "Cette Union européenne vous a bridés, vous a contraints comme jamais. Il n’y a jamais eu autant de règles, autant de normes". Sophie de Menthon relève le paradoxe, sans succès. Marine Le Pen embraye avec une citation de Bernanos : "l’espérance est un risque à courir"…

La députée européenne se plonge dans ses fiches pour lister les propositions devant amadouer les patrons de PME et PMI : création d’une banque publique d’investissement par le doublement du capital d’Oseo, progressivité de l’impôt sur les sociétés (15, 25 et 34%), simplification de la fiscalité par la fusion de l’IS et de la Contribution économique territoriale, développement des business angels, préférence nationale des PME tricolores pour les contrats de l’administration publique, autorisation de syndicats libres… Et la surprise du jour : la présidente du FN suggère la création d’un fonds de financement des petites et moyennes entreprises, abondé par les 50 plus grosses capitalisations boursières du pays (15% de leurs profits, remboursables en cinq ans). "Pas mal", approuve Sophie de Menthon.

Rires et applaudissements

Une seule fois pendant la matinée, la salle tique, sur la question des travailleurs sans-papiers, dont les entreprises ont besoin, fait remarquer un auditeur. La présidente du Front joue la fermeté : "Il s’agit surtout d’un moyen de trouver des papiers. Avec moi, il n’y aura plus de régularisation. Il y 24% des étrangers en situation légale au chômage. Et l’immigration pèse sur les salaires, qui sont devenus la variable d’ajustement." On passe à la question suivante, sans agressivité.

Un responsable de l’UIMM, puissante fédération de la métallurgie dans le patronat, salue les "propositions très alléchantes" de la candidate mais redoute la difficulté à les appliquer dans les entreprises. Une patronne vante "l’analyse très juste de la situation" faite par la présidente du FN mais s’inquiète de savoir s’il ne s’agit que de promesses sans lendemain. En oratrice aguerrie, l’hôte répond avec humour et éloquence. Le public rit et clôt la table ronde sous les applaudissements. Certains s’approchent de la candidate pour lui glisser une remarque ou la prendre en photo. Apparemment, le discours de Marine Le Pen ne séduit pas que les ouvriers.

Messages

  • L’Allemagne de l’Est est particulièrement marquée par la montée d’un fascisme important.

    Globalement, selon les statistiques officielles pour 2015, les actes de violence d’extrême droite en Allemagne ont doublé par rapport à 2014, à environ un millier. Et si la répartition par régions n’est pas encore connue, la tendance affichée en 2014 était claire : près de la moitié de ces actes avaient été commis à l’est, pourtant nettement moins peuplé.

    La Saxe est particulièrement concernée...

    Sur les 231 agressions d’extrême droite recensées depuis le début de l’année dans le pays, 47 se concentrent en Saxe.

    Pegida recueille un soutien massif.

    Électoralement, c’est dans l’ex-RDA que l’AfD, voire le mouvement néo-nazi NPD au niveau communal, font leurs meilleurs scores. L’AfD est créditée de 17% des voix par un sondage pour les prochaines élections régionales de mars en Saxe-Anhalt (est).

  • Sous prétexte de lutte contre les migrants, Italie et Autriche créent "un nouvel axe" d’extrême droite en Europe !!!

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