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Edito – Tous les chemins politiciens et démagogiques mènent aux Roms…

dimanche 29 septembre 2013, par Robert Paris

Edito – Tous les chemins politiciens et démagogiques mènent aux Roms…

Tout ce que la France compte de politiciens, de journalistes, de sociologues, et derrière eux le grand public ne disserte que sur les Roms, ne parle que de leur capacité d’intégration, des risques d’insécurité qu’ils causeraient, de leur droit de circuler ou de résider, des moyens pour les communes d’y répondre. A croire que ces quelques milliers de personnes tiendraient entre leurs mains le sort de toute la population française et que de la décision d’autoriser ou pas quelques camps nomades de Roms dépendrait la vie de dizaines de millions de Français !

Par exemple, si les emplois sont aujourd’hui menacés, ce qui est reconnu par la majorité de la population comme le danger essentiel aujourd’hui, si nos enfants trouvent de moins en moins de travail et encore moins d’emploi fixe en CDI, si les salaires d’embauche dégringolent de même que les conditions de travail, si les services publics de transport, de santé, d’éducation, d’énergie se dégradent brutalement, si les aides sociales sont menacées, si l’économie mondiale n’est toujours pas repartie depuis 2007, si, si… eh bien si toutes ces menaces pèsent gravement sur nos têtes, et liées à elles, si la paix du monde est plus que jamais menacée, tout cela pour finir ce serait dû à…. quelques Roms et à leurs roulottes qui s’installeraient n’importe où alors qu’on ne les veut pas.

Ne croyez-vous pas que ceux qui vous jettent cet os à ronger vous prennent pour des idiots ?

Ceux qui vous donnent les Roms en boucs émissaires se disent : ils vont tomber dans le panneau ces gogos !

Vous l’ignorez mais les patrons licencieurs de Peugeot, Arcelor, Petroplus et autres Air France, Siemens et Sanofi, eh bien, c’est sûrement des Roms ! Sinon, on ne comprendrait pas le torrent de haine déversé contre ces gens-là.

Aucun des problèmes cruciaux que nous subissons actuellement et qui nous menacent effectivement et directement n’est dû aux Roms. Ils ne nous enlèvent pas nos emplois. Ce n’est pas à cause d’eux que nous ne trouvons pas à nous loger. Ce n’est pas eux qui licencient massivement dans le secteur public comme privé. Ce n’est pas eux qui menacent la sécu, la retraite, la santé et l’éducation. Ce n’est pas eux qui veulent casser le code du travail. Ce n’est pas eux qui veulent lancer le pays dans des guerres en Syrie, au Centrafrique ou ailleurs… Ce n’est pas eux qui posent des bombes ou développent le terrorisme. Ce n’est pas eux qui…

Tout d’abord, notons qu’il n’existe pas un pays qui s’appelle les Roms, ni une nation, ni même vraiment un seul peuple. Ce terme qui est une connotation simplement racial et raciste est employé systématiquement par les politiciens pour entraîner le rejet et la haine. Y compris dans la gauche, y compris au gouvernement Hollande. Valls est loin d’être le seul à gauche à vouloir, comme la droite et l’extrême droite, détourner la colère sociale qui monte sur les seuls Roms. La ficelle est grosse !

Vous savez, le ministre du budget qui cachait ses revenus au fisc et nous faisait payer durement les impôts qu’il ne faisait pas payer aux riches, eh bien Cahuzac, c’était sûrement un Rom, non ?

Vous savez, le ministre Moscovici qui décide tous les jours que des patrons ne paieront pas d’impôts alors que nous en payons de plus en plus, eh bien il doit être Rom ! Non ?

Vous savez, le ministre qui décide que nos impôts vont servir à sauver des banquiers, des spéculateurs, des trusts et on en sauve tous les jours à coups de dizaines de milliards, eh bien il doit certainement être Rom, vu la haine qu’on entend tous les jours contre les Roms !

C’est avoir la mémoire un peu courte. Dans une Europe gangrénée par la crise capitaliste, vous ne vous souvenez pas comment on avait fait croire que tout ce qui allait mal était dû aux Juifs et le résultat avait été une montée du fascisme qui n’avait pas frappé que les Juifs mais toute la population, à commencer par les travailleurs.

Ceux qui se jettent un peu rapidement dans le discours de rejet des Roms oublient vite que le nazisme a mené en même temps de génocide des Juifs et des Roms qu’on appelait alors tziganes… Les Nazis considéraient les Tsiganes comme "racialement inférieurs" et s’appuyaient sur les préjugés sociaux de nombreux Allemands non nazis à leur encontre. En de nombreux points, le sort des Tsiganes s’apparentait à celui des Juifs. Sous le régime nazi, les Tsiganes subirent des internements arbitraires, furent soumis au travail forcé et assassinés en masse. Les autorités allemandes exterminèrent des dizaines de milliers de Tsiganes dans les territoires occupés par les Allemands en Union soviétique et en Serbie. Des milliers d’autres furent tués dans les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, Chelmno, Belzec, Sobibor et Treblinka. Les SS et la police incarcérèrent également des Tsiganes dans les camps de concentration de Bergen-Belsen, de Sachsenhausen, de Buchenwald, de Dachau, de Mauthausen et de Ravensbrück. Aussi bien dans le Reich grand-allemand que dans le Gouvernement général (qui correspondait à la partie de Pologne occupée par les Allemands qui n’était pas directement rattachée au Reich allemand), les autorités civiles allemandes administrèrent plusieurs camps de travail forcé dans lesquels ils incarcérèrent des Tsiganes.

Aujourd’hui, la stigmatisation globale d’une race reprend avec un changement de cible, de bouc émissaire. Cela peut être les Roms, les Musulmans, les banlieues et peut-être à nouveau demain les Juifs, on ne sait jamais…

Les média, sociologues et politiciens français, capables de disserter sur les inconvénients de la présence des Roms, se gardent bien de rapporter les exactions et diverses violences subies par ces populations dans leurs régions d’origine d’Europe de l’Est. Par exemple, en Hongrie et en Slovénie des villages où vivaient des Roms ont subi des assauts violents de l’extrême droite nazie. Chasser les Roms de France, c’est prendre parti pour les nazis !!!

Oui, la haine anti-Roms mène au fascisme. En déplacement sur un campement de Roms, le député-maire UDI de Cholet, Gilles Bourdouleix, a laissé échapper : « Hitler n’en a peut-être pas tué assez ». Ce n’est pas un militant nazi mais un centriste !

En tout cas, le but est toujours le même : tromper les milieux populaires et se servir de la peur du lendemain pour les diviser, les monter les uns contre les autres, diffuser la haine. On le voit en Grèce où le groupe fasciste Aube Dorée a capitalisé une partie du mécontentement contre les immigrés comme si c’étaient les immigrés qui avaient jeté la Grèce dans la crise, dans l’effondrement et dans les politiques d’austérité de plus en plus draconiennes.

Non, ce sont les criminels qui détruisent eux-mêmes les droits sociaux, les emplois, les salaires, les retraites, etc, qui voudraient faire porter le chapeau par d’autres…

Ne tombons pas dans le piège !
Ceux qui disent être hostiles aux Roms pour gagner les milieux populaires sont ceux qui nous attaquent, qui utiliseront demain les méthodes policières, les rafles, les ratonnades pour mieux écraser la lutte des travailleurs. Les Valls sont comme les Sarkozy : ils gagnent momentanément de la popularité par des propos démagogiques et ensuite on les voit à l’œuvre avec leurs « travailler plus pour chômer plus »…

Cessons de crier aux côtés de nos pires ennemis ! Cessons de croire aux balivernes grossières des politiciens démagogues !
Si tous les chemins de politiciens démagogues mènent aux Roms, c’est qu’ils ne mènent pas à la défense des emplois, des salaires, des logements et de l’avenir de nos enfants. La haine des Roms n’est là que pour cacher l’échec de cette société capitaliste et il serait oiseux de faire croire que ce sont les Roms qui auraient fait chuter l’économie en 2007 et pas les capitalistes et les banquiers !

Chaque fois que vous entendez crier contre les Roms, n’oubliez pas que c’est pour étouffer les cris contre les exploiteurs, les spéculateurs et les profiteurs…

Chaque fois que vous entendez crier contre les Roms, n’oubliez pas que c’est comme cela qu’Hitler a développé sa propagande et demandez vous si les problèmes créés par un camp de Roms, pour réels qu’ils soient valent la peine de se jeter vers les camps de la mort et la guerre mondiale qui ont été les produits pourris du fascisme allemand…

Marcher dans le racisme anti-Roms, c’est faire le jeu de tes pires ennemis. Homme en crachant sur les Roms, tu insultes ton arrière grand-mère. Travailleur, en les désignant du doigt comme une race pestiférée, tu craches sur ton propre avenir…

Messages

  • Poussée de l’extrême droite en Autriche, en Grèce, en France, voilà le danger et pas les Roms !

  • Et on ne combat pas l’extrême droite en développant les mêmes arguments qu’elle...

  • La mairie de Cholet, dont le maire Gilles Bourdouleix a fait parler de lui récemment pour des propos sur Hitler, a envoyé par erreur à la presse un message révélant son intention de faire publier un faux "courrier des lecteurs".

    La mairie de Cholet voulait faire publier un faux "courrier des lecteurs" adressant des reproches à la presse. Problème, le message électronique dans lequel la mairie donnait ses recommandations à son intermédiaire a atterri par erreur dans les rédactions des quotidiens régionaux Ouest France et Le Courrier de l’Ouest. L’information est relayée par les deux quotidiens.

    Ce message électronique, signé du directeur de cabinet du député-maire, était évidemment censé rester confidentiel. Il y est d’ailleurs écrit : "il ne faut pas que la presse voit quoi que ce soit". Au courriel est joint le faux courrier, issu de la mairie, que le prétendu lecteur était censé envoyer à la presse pour lui signaler une information d’intérêt local que les médias n’auraient pas traitée, contrairement aux souhaits de la mairie.

    Le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix (ex-UDI), est visé par une enquête préliminaire pour "apologie de crime contre l’humanité", à la suite de ses déclarations, en juillet dernier, sur Hitler et les gens du voyage.

  • Luc Jousse, maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var), a déploré que les secours soient arrivés assez « tôt » pour éteindre un incendie qui avait pris dans un camp de gens du voyage.

    Si cette sortie -enregistrée par un participant et diffusée mercredi par Mediapart- a fait s’esclaffer la salle, elle n’a pas du tout fait rire à l’UMP.

    « Je vous rappelle quand même que les gens du voyage, que dis-je, les Roms, m’ont mis neuf fois le feu », commence Luc Jousse dans l’enregistrement dévoilé par Mediapart. Et de poursuivre : « Le dernier, ils se le sont mis eux-mêmes. Vous savez ce qu’ils font : ils piquent des câbles électriques et après ils les brûlent pour récupérer le cuivre et ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours ! »

    Ce disant, le maire UMP provoque... une salve de rires. « Là, il pousse... » lâche une femme, visiblement amusée. Luc Jousse, lui, insiste. « Nous avons une décision d’expulsion des Roms. Nous l’avons ! J’ai gagné au tribunal. Eh bien le sous-préfet ne fait rien... » Le principal intéressé s’est défendu en assurant, sur BFM TV, qu’il n’avait fait que relayer les propos tenus par « quelqu’un du public ». « Bien sûr que je m’excuse d’avoir relayé cette phrase », a-t-il ajouté.

    L’UMP, qui avait investi Luc Jousse en vue des municipales de mars prochain dans sa commune, a tout même condamné des « propos inacceptables ». Et prévenu que l’élu devait s’attendre à des « sanctions appropriées ». Interrogé sur BFM TV, le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a qualifié l’extrait diffusé ce mercredi de « choquant ».

    Ce dérapage n’est pas sans rappeler le précédent Gilles Bourdouleix. Alors que 150 caravanes de gens du voyage s’étaient installées, fin juillet, sur un terrain de sa commune, le député-maire UDI de Cholet (Maine-et-Loire) avait estimé que « Hitler n’en a(vait) peut-être pas tué assez ». Il a depuis été exclu de son parti. Plus récemment, mi-septembre, le maire UMP de Croix (Nord), Régis Cauche, avait pour sa part assuré que si un de ses administrés commettait « l’irréparable » envers un Rom il lui apporterait son « soutien ».

  • Tous des gens respectables en costards & républicains, qui parlent de laisser bruler les Roms ou de solution finale.
    Aussares est mort et il laisse de nombreux orphelins.

  • Un raciste s’est attaqué à coups de fusils au roms dans un camp à Roye et il a fait trois morts.

    La police a immédiatement parlé de « règlement de comptes », rejetant dos à dos les victimes et l’assassin !

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