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Derrière les buts humanitaires affichés, la sale guerre coloniale de l’impérialisme français au Centrafrique

jeudi 12 décembre 2013, par Robert Paris

Derrière les buts humanitaires affichés, la sale guerre coloniale de l’impérialisme français au Centrafrique

Comme au Mali, la France de Hollande a commencé par déclarer mille fois qu’il ne pouvait absolument pas être question d’intervention militaire française : l’Afrique aux africains et finie la françafrique !!!! Les troupes françaises qui étaient présentes ont fermé les yeux et n’ont pas bougé devant les massacres (qu’ils présentent maintenant comme la cause de leur intervention) !

Puis, les gouvernants français ont changé de discours…

Au début, voici ce que l’on pouvait lire dans la presse :

« Pour préserver les intérêts français dans le pays à effectuer cette transition », le chef de la diplomatie Fabius a annoncé l’envoi de troupes françaises supplémentaires. "Actuellement nous avons 410 hommes. Au fur et à mesure des résolutions de l’ONU, nous allons donner un coup de pouce surtout dans le domaine logistique et nous allons augmenter (la présence francaise, ndlr), et ceci sera fait vraisemblablement d’ici la fin de l’année", a déclaré Laurent Fabius sans préciser le nombre de soldats supplémentaires. En contrepartie de l’aide française, le ministre a « réclamé des gages de bonne volonté de la part des autorités centrafricaines de transition pour mener le pays vers une sortie de crise ».

Il s’agissait encore d’ « accompagner les autorités de la transition ». On verra le discours changer ensuite…

Dans un premier temps, Hollande déclarait que "Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, en l’occurrence la Centrafrique. Ce temps là est terminé." Il était alors seulement question d’"un détachement français présent qui a assuré cette sécurité de nos ressortissants et de notre représentation diplomatique".

Mercredi soir, le régime centrafricain a "fait appel à la France" pour l’aider à dialoguer avec coalition rebelle du Séléka. Le ministre centrafricain de l’administration du territoire, Josué Binoua, a souligné dans un communiqué "l’importante contribution de la France" au soutien des forces de défense et de sécurité et le "rôle" des conseillers militaires français auprès des forces armées centrafricaines.

Seulement alors un dialogue avec la Séléka pour aider le gouvernement de transition par des conseils…

On lisait alors :

« Le ministre centrafricain de l’administration du territoire, Josué Binoua, soulignait dans un communiqué "l’importante contribution de la France" au soutien des forces de défense et de sécurité et le "rôle" des conseillers militaires français auprès des forces armées centrafricaines. Puis 200 militaires ont rejoint à Bangui les 400 paras déjà présents dans le cadre de l’opération Boali destinée à sécuriser l’aéroport et son unique piste. »

Effectivement, c’est d’abord le nombre d’hommes armés en intervention qui a changé, passant progressivement de 200 à 410 puis à 1200 pour en arriver à 1600 (peut-être seulement un début) … Il s’agit de la plus importante action militaire française en Afrique depuis l’opération Serval lancée en janvier au Mali contre les islamistes qui tenaient alors le nord du pays.

Mais, rassurez-vous, « La France n’agit pas en gendarme de l’Afrique », juge Ayrault.

Le premier ministre a en effet lancé « le temps de la Françafrique est terminé », ajoutant que la France n’agissait pas en « gendarme de l’Afrique » mais répondait à « l’appel de ses partenaires africains ».

L’intervention française sera « l’affaire de quelques mois », promet Ayrault. Mais quelques années, c’est aussi quelques mois… Le chef du gouvernement est toutefois resté très évasif sur le calendrier de l’intervention :

« Le désengagement de nos forces commencera dès que la situation le permettra, en fonction de l’évolution sur le terrain et de la montée en puissance des capacités opérationnelles des forces africaines ».
Jean-Marc Ayrault a assuré aujourd’hui à l’Assemblée que l’intervention française en Centrafrique serait l’affaire de quelques mois".

"Le Président de la République l’a dit très clairement : notre intervention sera rapide, elle n’a pas vocation à durer", a ajouté le premier ministre, lors du débat sans vote au Parlement sur l’opération française en Centrafrique.

Enfin, a-t-il dit, « j’entends les questionnements sur notre prétendu isolement. Non, la France n’est pas seule. Elle bénéficie du soutien politique de tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Secrétaire général des Nations unies a encore lancé, vendredi dernier, un appel d’urgence sur la situation en République centrafricaine. La France agit - je le répète - aux côtés des Africains, regroupés au sein de la Misca ».

Pour Hollande « il était temps d’agir ». Devant les soldats français massés sur l’aéroport de Bangui, François Hollande a redit la détermination de la France à restaurer la paix dans le pays. « La mission » en Centrafrique est « dangereuse », mais « nécessaire si on veut éviter qu’il se produise ici un carnage », a-t-il énoncé.

La France n’a pas à interférer dans les affaires intérieures africaines, disait Hollande d’un côté, mais d’un autre côté, il déclarait le 7 décembre, à propos de Michel Djotodia, qu’« on ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire, voire même a laissé faire, et que l’idée est d’aller le plus vite à des élections . » Le lendemain, M. Djotodia tente d’éteindre l’incendie. « Ce sont des allégations. Le président français n’a jamais dit cela . Il a été mal interprété par certains observateurs. J’ai reçu un message personnel de l’ambassade de France qui dit que le président me soutient et qu’il soutient la transition. La seule petite modification, c’est qu’on a écourté la transition. »

En quelques jours, le ton et les objectifs de la France en RCA ont déjà largement évolué, laissant présager une opération plus longue et délicate que prévu. Au début, les autorités parlaient d’une intervention courte – environ « six mois » - dans un but « humanitaire ». Or, il s’agit désormais de mettre fin aux massacres, de « désarmer toutes les milices et groupes armés qui terrorisent les populations », de ramener la stabilité dans un pays totale décomposition et d’organiser des élections libres « avant 2015 » en remplacement du régime actuel. Le temps de la mission a lui aussi été revu à la hausse : les militaires français resteront dans le pays « autant que nécessaire », a déclaré François Hollande.

En fait, l’opération ne vise nullement à sécuriser le pays mais seulement la capitale et la partie qui intéresse les sociétés occidentales comme les ports et les points de passage des marchandises exportées et que Le Figaro appelle le « pays utile » :

« Au-delà du pays « utile », une large partie du territoire centrafricain restera hors du champ d’intervention des militaires français. » (Le Figaro du 4 décembre 2013)

Avec 1600 hommes, il est impossible de sécuriser un territoire aussi vaste que la Centrafrique, qui fait 6 000 000 km2, soit la France et la Belgique réunies.

Quels objectifs peuvent être ceux de la France ? Tout d’abord affirmer son rôle de puissance tutrice d’une grande partie de l’Afrique par rapport à l’ensemble des chefs d’Etat africains valets du colonialisme françafricain. Ensuite, il y a des intérêts français à défendre comme l’uranium de Bakouma dont la France avait dû se retirer suite au basculement du régime en faveur des nouveaux impérialismes comme la Chine et qui ont amené la France à lâcher le dictateur Bozizé.
En visite à Bangui en pleine intervention, François Hollande devant les troupes françaises, alors que la ville était survolée en permanence par des avions et des hélicoptères de combat, a déclaré : « La France, ici en Centrafrique, ne recherche aucun intérêt pour elle même (...) La France vient défendre la dignité humaine », a ajouté le président français.

Lors d’un débat sans vote à l’Assemblée ce mardi, l’UMP et l’UDI ont assuré de leur soutien le président de la République.

Eux aussi n’y voient absolument aucun intérêts français à défendre mais seulement la dignité…

Cependant, la France intervient clairement pour faire pièce aux tentatives de pénétrations économiques de la Chine. Ce n’est pas la force économique de la France qui peut suffire à faire face à l’offensive économique chinoise et la France vend donc... son savoir-faire militaire pour faire et défaire les dictatures...

L’opposition armée nommée Séléka est arrivée au pouvoir, renversant l’ancien dictateur parce que l’armée française, accourue en masse, a refusé de le soutenir militairement malgré l’envoi d’un contingent militaire français dans la capitale. L’impérialisme français n’a ni cherché à préserver la population centrafricaine des exactions des bandes armées arrivées au pouvoir, ni d’empêcher un nouveau coup d’état. On pourrait se dire : vous voyez là que la France n’intervient plus pour décider qui doit gouverner en Afrique. Mais en fait cela signifie que la France a lâché son pantin Bozizé parce que ce dernier avait changé d’alliances et prétendait désormais rouler pour les nouvelles grandes puissances comme Chine et Afrique du sud... Loin de se préoccuper que les populations allaient subir les exactions de bandes armées, la France a laissé faire devant ses yeux le coup des bandes armées et, depuis, elle laisse aussi faire les exactions contre la population…
La chute du dictateur du Centrafrique, mis en place par la France et son camp (Tchad, Congo Brazzaville, Angola), puis lâché par elle, car accusé de choisir le camp adverse (Chine, Afrique du sud). La chute du dictateur Bozizé du Centrafrique démontre que la mafia de la françafrique est toujours bien là…

François Bozizé s’était emparé du pouvoir par un coup d’État en 2003. Il avait réussi, avec l’aide directe et active de militaires français (deux avions de chasse de l’armée française survolaient Bangui pour filmer les positions des loyalistes pour le compte de Bozizé) et de miliciens tchadiens (c’est-à-dire de soldats africains travaillant pour la France et dont une bonne partie vont rester avec lui après son installation au pouvoir pour assurer sa sécurité), un nouveau coup d’État et renverse le président Patassé. Le général Bozizé chasse alors les rebelles congolais, qu’il accuse d’être auteurs de méfaits et crimes innombrables, notamment autour et dans Bangui.

À la suite d’accords, seule la candidature de l’ancien président Ange-Félix Patassé a été définitivement rejetée par la commission élue. Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier 2013 avaient débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale composé du camp Bozizé, de l’opposition et de la rébellion. Mais arguant du non respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités le 22 mars et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition s’ils prenaient Bangui. Le 24 mars 2013, les rebelles centrafricains de la coalition Séléka prennent le palais présidentiel de Bangui, au terme d’une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qu’ils n’ont pas trouvé dans la capitale. Pillages et exécutions sommaires sont signalés ça et là.

Au début de l’année 2013, lors de la prise de contrôle de la majorité de la Centrafrique par les rebelles, le président français François Hollande avait refusé son soutien à Bozizé.

Pourquoi la France qui a porté le président-putschiste au pouvoir n’intervint pas pour le sauver ?

Il s’avère que la Chine entretient depuis quelques temps des relations très privilégiées avec la RCA ; il y a peu, Bozizé a décidé d’accorder à la Chine le permis d’exploration et d’exploitation du pétrole, objet du litige entre son pouvoir et l’homme d’affaire américain patron de RSM Petroleum, Jack Grynberg.

En fait la Chine se retrouve sur presque tous les tableaux dans ce pays ; c’est toujours elle qui pourvoie le régime en armes en échange de diamants ; la Chine a aussi fortement soutenu la campagne de Bozizé. Et lorsqu’on sait que les Chinois sont déjà dans l’exploitation du pétrole au Soudan et au Tchad, allié de la RCA et dont les troupes d’élites sécurisaient plusieurs dizaines de véhicules de techniciens de la China National Petroleum Corporation et officiels Chinois en Centrafrique, on comprend très vite les enjeux géostratégiques qui se profilent dans le coin.

À partir de 2008, c’est une alliance stratégique qui s’est nouée entre Pretoria et Bangui. L’ANC voulait chasser les Français de l’un de leurs bastions d’Afrique centrale ; et François Bozizé, sortir de l’étreinte étouffante de son « ami » tchadien Idriss Déby Itno. D’ailleurs, dans sa garde présidentielle, François Bozizé a remplacé progressivement les Tchadiens par des Sud-Africains.

Bozizé, en tentant d’offrir à la Chine et à l’Afrique du Sud un rang respectable parmi les partenaires économiques du Centrafrique rompait ses alliances…

La France a été intimement impliquée dans chaque changement de gouvernement de son ancienne colonie depuis 1960. Bozizé avait reçu une formation militaire française avant de devenir à 32 ans le plus jeune général de Centrafrique sous l’empereur auto-proclamé, Jean-Bedel Bokassa. Paris avait armé et financé Bokassa pendant qu’il était au pouvoir entre 1966 et 1979, avant de le remplacer par un coup d’Etat initié par l’invasion d’une centaine de forces spéciales française.

Après avoir passé des années en exil en France, Bozizé avait tenté plusieurs coups d’Etat militaires avant de prendre finalement le pouvoir en 2003. Le gouvernement français avait alors fourni un soutien crucial, dont des forces militaires spéciales françaises dirigeant les opérations et lançant les frappes aériennes contre les rebelles des guérillas en 2006. Si Paris refuse à présent de venir en aide à Bozizé cela laisse supposer que l’impérialisme français veut soit voir au pouvoir des forces anti gouvernementales soit voir survenir un autre changement au gouvernement de Bangui.

Le parti communiste chinois et le parti KNK de Bozizé ont fait cause commune. Des cérémonies réunissaient exclusivement l’Ambassade de Chine et le parti KNK. Des cadres, si l’on peut s’exprimer ainsi, hommes et femmes, ont effectué des navettes en grand nombre, entre Bangui et Pékin. Pour la Chine, la coopération s’est établie entre Bozizé et son parti le KNK et le parti communiste chinois. Et la Chine avait obtenu le pétrole de Bozizé qui se trouve à Birao.

Inversement, les dirigeants pro-français du coup d’Etat en Centrafrique ont jeté au rebut les accords pétroliers avec la Chine. Et les plus de 500 soldats français déployés à Bangui, en République Centrafricaine, ont soutenu le nouveau régime dirigé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka qui a évincé dernièrement le président de la RCA, François Bozizé.

Dans les intérêts français sur place, citons France Télécom qui s’est installé à Bangui en 2007 et l’inévitable Bolloré (qui gère le terminal porte-containeurs du port de Bangui) et Areva qui lorgne les mines d’uranium bien entendu et qui avait signé en 2008 un accord pour l’exploitation d’une mine d’uranium dans l’Est du pays, accord interrompu depuis mais qui pourrait être remis en route avec des autorités accommodantes.

La France reste le premier investisseur en Centrafrique. En dépit de l’instabilité politique et des risques sécuritaires, Air France, Bolloré (logistique et transport fluvial), Castel (boissons et sucre), Total (stockage et distribution des produits pétroliers), CFAO (distribution automobile) ont maintenu leurs implantations en RCA. L’arrivée en 2007 de France Télécom dans la téléphonie mobile marque un certain intérêt des investisseurs français.

La France a aussi des intérêts stratégiques français dans le secteur minier centrafricain à préserver. Le groupe nucléaire Areva avait signé en août 2008 avec le pouvoir de François Bozizé, un contrat de 18 milliards de Francs CFA (27 millions d’euros) sur 5 ans portant sur le projet du gisement d’uranium de Bakouma situé 100 km à 900 km au nord-est de Bangui. C’est la rupture de ce contrat et de celui de défense de la présidence par les troupes tchadiennes inféodées à la France qui avait marqué le retournement de la France à l’égard de son pantin local Bozizé.

D’autre part, la Centrafrique se situe aux confins de plusieurs pays où la France a beaucoup de ressortissants et des intérêts économiques importants, notamment le Cameroun, le Tchad et le Congo. Le Gabon, terre de Total, n’est pas très loin, non plus.

Si riche en ressources, le continent africain, dont la croissance économique est très rapide, est l’objet de toutes les convoitises. La preuve : plusieurs pays (la Chine, la Turquie, le Brésil….) organisent désormais chacun leur sommet avec l’Afrique. Et les Etats-Unis vont faire de même en été 2014. En affirmant une présence militaire forte, la France espère rester dans la course.

Le Figaro qui exprime le point de vue de la droite, de la bourgeoisie française et de l’Etat major militaire français écrivait à propos de l’inteevention au Centrafrique, dans son numéro du 9 décembre 2013 : « Nous devons défendre nos intérêts ».

C’est clair !

« Les enjeux sont considérables, au vu de la situation géographique précisément "centrale" de la Centrafrique et de la richesse de ses ressources encore sous-exploitées. » écrivait Le Nouvel Observateur du 11 janvier 2013…

Et Hollande ne pouvait quand même pas abandonner son ex-colonie française avec tous les liens affectifs (et de chaînes d’esclavage colonial en fer) que cela représente…

Libération du 27 décembre 2013 rajoute les buts géostratégiques de grande puissance de la France : « L’Afrique demeure le dernier endroit de la planète où Paris peut encore jouer les premiers rôles (comme en Côte d’Ivoire en 2011) et, donc, maintenir son rang sur la scène internationale. Face à cette réalité géostratégique, la « nouvelle donne en Afrique » promise par François Hollande au lendemain de son élection attendra. »

Bien sûr, l’affairisme en Afrique n’a pas disparu, comme le remarque Mediapart . Jean-Christophe "Papamadi" Mitterrand, Richard Attias, Claude Guéant et l’homme d’affaires Laurent Foucher ont ainsi essayé de s’attirer les faveurs du nouveau pouvoir à Bangui.

Courrier International du 14 octobre 2013 affirmait : « Depuis dix ans de présence des forces françaises en République Centrafricaine (RCA), elles ne protègent que les intérêts français : l’aéroport Bangui-M’Poko, qui est leur base, et l’entreprise Total. Pendant que les Centrafricains s’entretuent, la France engrange de l’argent. La France n’a pas d’amis, mais des intérêts. Que fait-elle en RCA, et pourquoi les tanks sillonnent-ils la ville de Bangui ? Depuis la fin du régime Patassé, les dix ans de la présidence de François Bozizé, et maintenant l’ex-Séléka, les forces onusiennes du BINUCA ont observé le chaos s’installer dans le pays. »

La France intervient clairement pour faire pièce aux tentatives de pénétrations économiques de la Chine. Ce n’est pas la force économique de la France qui peut suffire à faire face à l’offensive économique chinoise et la France vend donc... son savoir-faire militaire pour faire et défaire les dictatures...

La France peut se cacher derrière la catastrophe humanitaire et politique au Centrafrique mais elle a participé largement à organiser cette catastrophe avec tous les dictateurs qu’elle a soutenu (ou pas) et l’exploitation éhontée du pays sans aucune aide au développement et aucun souci humanitaire.

La chute de Bozizé qui a mené à la catastrophe actuelle, la France l’a soutenue et « Mondialisation » expliquait alors : « Paris s’est retourné contre Bozizé quand celui-ci a infléchi sa politique en faveur de la Chine et passé des accords bilatéraux sur les investissements, le commerce et le développement d’infrastructures. C’est dans ces conditions que Paris a soutenu la coalition Seleka. »

Donc Paris intervient contre la Seleka après avoir encouragé la Seleka à faire chuter Bozizé. On voit tout le soin de la France pour les malheureux Centrafricains que les troupes françaises ont laissé massacrer et torturer sous leurs yeux sans bouger le petit doigt. Car le troupes françaises ne viennent pas d’arriver à Bangui comme on pourrait le croire à écouter les média : elles ont été là tout au long sans sauver un seul Centrafricain.

Centre-à-fric c’est tout ce que connaît la Françafric de Hollande comme de Sarkozy…

Messages

  • Les séquelles psychologiques des soldats français revenus de l’intervention militaire française au Centrafrique….

    Horreurs vues mais aussi horreurs commises, ou soutenues par l’armée française du fait du camp choisi…

    « Le bilan est très négatif pour la première partie de l’opération Sangaris, écrivent les rapporteurs d’un rapport parlementaire. 12 % des militaires de retour de République centrafricaine présentaient des déséquilibres psychologiques se traduisant par un contact altéré avec la réalité contre 8 % pour l’opération Pamir en Afghanistan. »

    Le Figaro :

    Lors de la première phase de « Sangaris », lancée en décembre 2013, « le bilan est très négatif », écrivent les deux députés, en soulignant que « le contexte opérationnel réunissait tous les ingrédients pour que l’impact psychologique soit douloureux ». Pour les auteurs du rapport, les blessures psychologiques en RCA ont, dans un premier temps, été insuffisamment prises en compte par le commandement, qui s’est contenté de projeter sur le théâtre des opérations une petite cellule de psychologues. « Beaucoup de personnes, au moins un tiers, n’ont donc pas pu être suivies pour leurs problèmes psychiques », soulignent les auteurs.
    Ces difficultés ont incité l’état-major des armées (EMA) à activer le « sas » de fin de mission, maillon majeur du dispositif d’accompagnement psychologique des combattants. Ceux-ci passent durant quelques jours par un complexe hôtelier de Dakar (auparavant à Paphos, à Chypre) pour « décompresser » avant de retourner en France. Un moyen très utile pour prévenir, détecter et prendre en charge les troubles psychiques. Mais tous les militaires n’y séjournent pas. Et les troubles peuvent se manifester longtemps après les faits. Le rapport propose notamment de créer un groupe pluridisciplinaire (médecins, acteurs sociaux, administratifs et sportifs…) pour assurer un meilleur suivi des traumatismes psychiques.

    Cauchemars, tremblements irrépressibles ou encore repli sur soi constituent les principaux symptômes du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Certains militaires vont jusqu’à la désertion ou la tentative de suicide pour mettre fin à cette blessure invisible.
    Lionel Caillet, médecin chef du service psychiatrie de l’hôpital militaire de Brest, le définit ainsi : « Le sujet a été confronté, par surprise, à la mort d’une personne connue ou inconnue ou à la menace vitale pour lui-même. » Et d’ajouter : « C’est différent du stress aigu qui apparaît les premiers jours. On parle de SSPT lorsque les symptômes apparaissent ou persistent plus d’un mois après l’événement. Cela se manifeste par une reviviscence de l’événement, avec à chaque fois la même charge émotionnelle qu’au moment du drame. »

  • Des militaires français sont accusés d’avoir violé des jeunes garçons "affamés" et "sans abri" dans un centre de réfugiés de Bangui, la capitale centrafricaine, en 2014, selon des révélations du quotidien britannique The Guardian (en anglais).

    Des soldats, notamment déployés dans le cadre de l’opération de maintien de la paix Minusca, auraient commis des exactions sur des enfants, dont certains étaient âgés de 9 ans. The Guardian fait état de "viols" et de "sodomies" sur ces mineurs, parfois orphelins, placés sous la protection des soldats dans un camp accueillant des déplacés ayant fui des zones ravagées par le conflit dans le pays.

    Des enfants interrogés par l’ONU et l’Unicef, en mai et juin 2014, ont rapporté des faits commis entre décembre 2013 et juin 2014, près de l’aéroport M’Poko de Bangui. Certains mineurs auraient été "exploités" contre "de la nourriture et de l’argent", selon le journal, qui précise que des enfants ont pu fournir "de bonnes descriptions des soldats impliqués".

  • Les interventions militaires impérialistes ne règlent aucun problème.

    A preuve : la guerre civile reprend de plus belle au Centrafrique...

    Explosion de violences sans lendemain ou première étape vers un nouvel embrasement de la République centrafricaine (RCA) ? Les pronostics divergent alors que la capitale, Bangui, vit ses journées les plus sanglantes depuis plus d’un an. Selon une source au sein de la Croix-Rouge centrafricaine contactée à Bangui, le bilan pourrait s’élever à « une cinquantaine de morts et des dizaines de blessés victimes de tirs par balle ou de coups de machettes ».

    Les violences ont éclaté dans la nuit de vendredi, après que la dépouille d’un jeune chauffeur de moto-taxi a été retrouvée à proximité de la mosquée Ali Babolo dans le quartier du PK5, dernier fief musulman de Bangui depuis les affrontements intercommunautaires meurtriers de 2013 et 2014. « Cet assassinat le jour de la Tabaski [nom wolof de l’Aïd el-Kebir] était une provocation, on ne pouvait pas ne pas réagir », témoigne un jeune du quartier joint au téléphone. Des groupes armés se sont alors lancés dans des opérations de représailles dans les zones chrétiennes de la ville. Ces attaques ont, à leur tour, entraîné la réaction de groupes proches des anti-balaka, les milices chrétiennes qui avaient chassé la Séléka du pouvoir début 2014.

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