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La femme algérienne a besoin de révolution

mercredi 26 mars 2008, par Robert Paris

Site : Matière et révolution

www.matierevolution.fr

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11-1 L’origine de la famille et de l’oppression des femmes

11-2 La femme et le socialisme

11-3 Un point de vue récent sur l’oppression des femmes

11-4 La révolution russe et l’oppression des femmes

11-5 Le "socialiste" Proudhon contre les femmes

11-6 La religion judéo-chrétienne contre les femmes

11-7 Quand les femmes s’y mettent, c’est la révolution sociale

11-8 La lutte contre l’oppression des femmes est inséparable
de la révolution sociale

11-9 Les revendications de la suppression de l’oppression
des femmes

11-10 Le mouvement féministe et le rôle de la femme travailleuse
dans la lutte de classe

11-11 La question de la femme

11-12 Les femmes révolutionnaires dans la Révolution française

11-13 Le stalinisme et l’oppression de la femme

11-14 Une pièce de théâtre : les femmes reprennent le pouvoir

11-15 La femme algérienne a besoin de révolution

11-16 Femmes au Mali



Extraits d’un article de presse :

Droits de la femme en Algérie : la révolution comme seule alternative

samedi 8 mars 2008.

Droits des femmes en Algérie :
Le 8 mars 1908, des milliers de femmes sont descendues dans les rues de New York pour scander leur désir d’équité et hurler leur soif de justice sociale.

Elles étaient accompagnées et épaulées, dans leur révolte, par leurs camarades ouvriers sensibles à la cause générale. L’objet de cette manifestation portait, essentiellement, sur la revendication du même traitement salarial pour les ouvriers et les ouvrières au même poste de travail.

Les us et les coutumes du dominant inondent le monde. Le 8 mars arrive dans les anciennes colonies. Seulement, si l’on a libéré les territoires, on a oublié de libérer les esprits comme le reconnaît si justement un ancien chef de gouvernement. La fête de l’ouvrière capitaliste d’Amérique est fêtée, chez nous, par les ouvrières et les femmes, en général, aux commandes de machines bourgeoises sur fond d’esprit propre aux époques du servage et de la féodalité.

En quoi est libre cette femme, juge, médecin, chercheur, enseignante, journaliste ou ingénieur, qui doit se battre chaque jour pour s’imposer dans son monde misogyne et pour arracher le respect de ses collègues et subalternes misandres ? En quoi est émancipée cette femme magistrate qui décide de la destinée de ses concitoyens et se trouve inapte légalement à disposer de la sienne ? Les incohérences et le burlesque de la condition féminine, en Algérie, sont innombrables. L’Algérienne par la force des choses -colonialisme oblige- a hérité des droits de la Française à l’éducation et de son droit au vote. Le socialisme choisi, juste après l’indépendance, lui permet d’accéder au salaire égal à celui de son collègue homme. L’Algérienne aurait pu, certainement, accéder à d’autres acquis, si l’APN de 1984 ne l’avait pas freinée et ne lui avait pas imposé l’infâme code de la famille qui l’a réduite au rang de citoyen de second degré. Jusqu’à cette sinistre date, le code civil était la seule loi régissant l’état civil. Depuis, surgissent des problèmes sans fin. Femmes répudiées, femmes jetées à la rue. Privées de leurs enfants, de leur logement, des milliers de femmes algériennes ont fait l’amère connaissance de ce code scélérat. Tous leurs problèmes ne portent qu’un seul nom : le code de la famille.

21 ans après sa promulgation, et sous la pression des organisations féminines et des ONG internationales, les pouvoirs publics décident de revisiter leur code. Les femmes reprennent espoir. Elles attendent une évolution dans le texte sur lequel planchent les juristes. L’espoir atteint son paroxysme lorsque le chef de l’Etat s’engage publiquement à lever l’injustice et fait de ces amendements l’un de ses chevaux de bataille. Quelle ne fut pas, alors, la déception lorsque le texte amendé par ordonnance, pour contourner la levée de boucliers des conservateurs et des islamistes à l’Assemblée populaire nationale, est rendu public.
La montagne accouche d’une souris. Mis à part quelques réaménagements dans la forme, le fond du texte reste intact. Les dispositions introduites n’ont eu qu’un seul point positif : la célérité du versement des indemnités aux femmes répudiées. Pour le reste, rien n’a changé. La très timide réforme du code de la famille a rencontré une résistance farouche, qui l’a littéralement vidé de son sens et a fait reculer le pouvoir. (…) Les amendements adoptés sont très en-deçà des espérances, insuffisants et dégagent une impression de légèreté et de futilité. Faut-il encore faire un triste état des lieux de la condition féminine qui cumule tous les facteurs négatifs. Ce que les sociologues appellent la complémentarité inégalitaire des sexes, réserve aux femmes la sphère domestique et aux hommes la sphère sociale, celle de la politique. La femme est associée à la nature, l’homme à la culture et à la loi qu’il incarne. Ali Yahia Abdenour avait très justement dit que « le fondement de l’inégalité est culturel. La femme n’est pas la moitié de l’homme mais un être entier. Ses performances intellectuelles sont égales à celles de l’homme. La matière grise n’a pas de sexe. La femme n’est ni supérieure ni inférieure à l’homme mais son égale, qui sait le soutenir et le réconforter ».

Ainsi, l’autorisation de la première épouse devant le juge est requise dans le but de contrôler l’exercice de la polygamie, qui n’est, faut-il le rappeler, ni un droit ni une obligation, mais seulement une autorisation. La polygamie et la répudiation sont, selon le code de la famille, le privilège de l’homme.

L’égalité devant la loi en matière de mariage, de divorce, de partage équitable du patrimoine commun en cas de divorce, le droit de la femme au logement quand elle a la garde des enfants, la substitution de l’autorité paternelle restent un rêve pieux. Dans un pays où battre sa femme ne constitue pas un délit mais une preuve de virilité et de caractère, un lien de sujétion et de subordination, la violence généralisée que vivent une grande proportion de femmes à l’intérieur du foyer est inimaginable. Le parrain de la réforme pompeusement annoncée a, de toute évidence, failli. L’initiateur du texte a manqué de courage. Les calculs politiques ont primé sur tout.

Aujourd’hui, le combat des femmes doit se concentrer sur un seul objectif : la suppression pure et simple de ce texte. (…)
L’Algérienne n’a pas besoin, aujourd’hui, d’une évolution dans les textes mais d’une révolution qui imposerait une équité totale. Le domptage des esprits rétrogrades suivra certainement. La force de la loi fera plier les plus récalcitrants. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra fêter le 8 mars. Tout ce qui se fera sans cela n’est que folklore.

G. H. —la tribune

Messages

  • Ce que le communisme donnera à la femme, en aucun cas, le mouvement féminin bourgeois ne saurait le lui donner. Aussi longtemps qu’existera la domination du capital et de la propriété privée, l’affranchissement de la femme n’est pas possible.

  • Une mineure qui avait été contrainte d’épouser son "violeur" l’an dernier a été violemment agressée par son mari parce qu’elle venait de demander le divorce, ont rapporté, mardi 11 novembre, des médias marocains. "Je te jure que personne ne t’épousera après moi", aurait clamé l’agresseur, d’après plusieurs médias.

    "Forcée d’épouser son violeur" il y a un an, Khaoula, 17 ans, a été agressée, samedi, à Marrakech, à l’aide d’une "lame de rasoir" après avoir "demandé le divorce", selon le site de l’hebdomadaire Tel Quel, qui cite un responsable local de l’Association marocaine des droits humains. Selon la même source, elle a été hospitalisée et souffre "de multiples entailles", qui l’ont "défigurée" et ont nécessité une quarantaine "de points de suture".

  • Cette semaine, la ministre algérienne de la condition de la femme a heurté, avec des propos sur les femmes cadres, qui devraient reverser leur argent à l’Etat affirme-t-elle, car "nos maris prennent soin de nous".

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