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Front populaire ou front prolétarien ?
lundi 26 mai 2014, par
Front populaire ou front prolétarien ?
Nous sommes attaqués, unissons-nous, entend-on dans les rangs des syndicats, des partis de gauche et aussi parfois dans les rangs des travailleurs. L’idée est-elle bonne ou est-ce une nouvelle tromperie ?
Tout dépend qui prétend-on unir et contre qui, sur quelles bases sociales, en vue de quel programme de lutte.
S’agit-il de s’unir sur des bases nationales ou sociales ? S’agit-il de s’unir sur des bases de classe pour abattre le capitalisme ou de s’unir avec des forces bourgeoises capitalistes ?
S’agit-il d’un front de classe, mis en place par le prolétariat, pour lui permettre de rallier d’autres couches sociales victimes du capitalisme et débarrasser la planète de sa domination ?
Ou, au contraire, s’agit-il d’un front avec des forces capitalistes et de leur Etat afin d’empêcher la constitution d’un front prolétarien en proposant un « front populaire » ?
Cette dernière solution sociale et politique a vu le jour à chaque fois qu’une menace d’explosion prolétarienne a amené les réformistes à tenter d’empêcher le développement des événements révolutionnaires.
C’est un front populaire qui en 1848, en France, a précédé le massacre des ouvriers parisiens.
C’est un front populaire qui en 1936, en France et en Espagne, a précédé le fascisme.
C’est un front populaire qui en 1973, au Chili, a précédé le fascisme.
La gauche de la gauche et la gauche syndicale sont ceux qui proposent le plus souvent ce « front populaire ».
Les partis social-démocrates, staliniens, maoïstes et même certaines organisations anarchistes ou trotskystes ont prôné et soutenu des fronts populaires. Jamais Marx, Engels, Lénine ni Trotsky n’en ont fait autant !
Il s’agit toujours d’un front sur des bases nationalistes et jamais internationalistes.
Il s’agit toujours d’un front pour défendre la société actuelle, ses prétendus acquis, jamais pour en finir avec le capitalisme.
Il s’agit toujours d’un front dans lequel la classe exploitée n’a aucune indépendance politique, sociale et organisationnelle. Le prolétariat, sous prétexte de front, n’a pas ses propres partis, ses propres organisations de masse, ses propres perspectives, son propre programme.
A l’inverse, dans le front ouvrier ou front de classe, le prolétariat peut s’unir aux couches moyennes qui veulent en finir avec le capitalisme qui les ruine, qui leur fait perdre leur boutique, leur indépendance, leur épargnes, mais il le fait en conservant son indépendance, ses propres objectifs. Il ne renonce nullement à devenir une force à part, à définir lui-même l’avenir de la société, de donner à cet avenir un sens collectiviste, un sens visant à la suppression de la propriété privée des grands moyens de production et des capitaux.
Toutes les fois où s’unir sous-entend :
– renoncer à la destruction de l’Etat bourgeois
– renoncer à renverser le capitalisme
– renoncer à l’indépendance de classe du prolétariat
– renoncer à la formation de conseils de salariés visant la totalité du pouvoir politique
Toutes ces fois, c’est qu’il s’agit d’une tromperie type front populaire et pas d’un front prolétarien !
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