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La société où règne l’hypocrisie la plus criante

dimanche 24 août 2014, par Robert Paris

Diderot dans l’Encyclopédie :

« La pire ironie, quand on a des esclaves, c’est de les appeler citoyens. »

La société où règne l’hypocrisie la plus criante

Dans quelle société trouve-t-on :

 un discours dénonçant la prostitution, les violences faites aux femmes, les inégalités entre hommes et femmes tout en développant celles-ci d’une manière que l’on a jamais connue dans l’Histoire ?

 un discours sur la lutte intensive contre la hausse du chômage avec un développement d’un chômage de masse permanent et d’un chômage des jeunes qui les condamne à la précarité, avec des prétendues mesures contre le chômage qui servent seulement à distribuer des fonds publics aux grandes entreprises (en prétendant que celles-ci vont embaucher plus sans qu’elles y soient nullement contraintes).

 un discours sur la lutte contre la violence (contre la guerre, contre le terrorisme, pour la défense des victimes) avec en même temps un tel développement de la violence de masse des Etats, d’un tel développement du terrorisme, des guerres aux quatre coins du monde, et du niveau de violence de ces guerres, les populations civiles étant de plus en plus prises comme cibles.

 un discours sur les droits de l’individu, de la famille, de l’enfant, sur le développement des lois, sur les possibilités de la défense, sur des lois permettant à chaque personne d’être également défendable ou attaquable, quel que soit son niveau social, son pouvoir politique et, en même temps, une telle impunité au plus haut niveau social et politique !

 un discours sur le droit à l’information, les possibilités quasiment libres et illimitées de se tenir au courant de se qui se passe aux quatre coins du monde et, en même temps, une incompréhension plus grande que jamais de ce qui s’y passe…

 un discours sur le droit à l’éducation, à la formation, à l’égalité des chances grâce aux études et, en même temps, une inégalité suivant les origines sociales qui est accru par les études.

 un discours sur la lutte contre les inégalités sociales et, en même temps, un fossé entre la minime classe dirigeante et le reste de la population qui s’accroît de manière frappante.

 un discours sur la démocratie, le droit de chacun de participer aux décisions de la société et, en même temps, un pouvoir de décision de la population de plus en plus réduit sur toutes les décisions cruciales pour elle.

 un discours sur la sécurité des personnes et des biens au moment même où le chômage et la misère augmentent plus que jamais l’insécurité des personnes et des biens pour un nombre de plus en plus grand de gens.

 un discours sur la préoccupation de la santé publique alors que les progrès technique permettent de moins en moins d’assurer celle-ci, les intérêts économiques du secteur de santé étant bien plus cruciaux pour les autorités que le bien-être de la population.

 un discours sur le libéralisme, le moins d’Etat, le moins d’impôts, le moins de dettes, le moins de fonctionnaires, le moins d’intervention du pouvoir central dans l’économie alors que l’on constate, depuis 2007-2008, plus que jamais d’intervention de l’Etat dans l’économie et, du coup, de plus en plus dettes pour aider les banques, les trusts, les financiers, les bourses, les assurances, etc…

 un discours sur l’écologie alors que la pollution industrielle est plus grande que jamais, que les lois pour la diminuer chutent sous le prétexte d’aider le développement économique.

 un discours dénonçant telle ou telle dictature pour justifier des interventions militaires de plus en plus importantes, massives et violentes et, en même temps, un soutien de plus en plus grand à d’autres dictatures, pas moins oppressives, pas moins violentes.

 un discours sur la fin des colonialismes, des interventions militaires coloniales, sur la paix entre les peuples et, en même temps, plus d’interventions coloniales en Afrique, au Moyen Orient et en Asie que jamais.

 un discours sur la paix dans le monde et, en même temps, un affrontement mondial entre les anciennes puissances impérialistes (USA, Japon, Europe et leurs alliés Canada, Australie, Israël) et les nouvelles puissances impérialistes dites BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud)…

 un discours sur la liberté de la femme et sur l’égalité alors que jamais le mépris des femmes n’a autant érigé en système, dans un monde qui diffuse par internet les violences faites aux femmes comme un bon spectacle et qui diffuse la prostitution comme banale par des films et romans (en nuances de grey ou sans) !

Dans quelle société ?
Mais dans la nôtre ! Dans la société capitaliste !!!

Tous ces discours ne servent que de justification à rendre le capitalisme plus dur pour la population travailleuse et les sacrifices plus pesants pour elle, pendant que le poids des pressions et des répressions grandit pour contraindre au silence le peuple travailleur, de plus en plus frappé par le chômage et la misère et rendu inquiet par la montée des menaces guerrières, contraint de se demander si les violences qu’il voit chaque soir sur son téléviseur ne vont pas finir par le menacer ainsi que sa famille. Voilà comment le capitalisme gère sa crise mondiale, voilà comment il entend faire taire la colère montante des travailleurs et des milieux populaires. Voilà comment il entend les déboussoler socialement et politiquement en opposant entre eux les peuples, les religions, les régions, les travailleurs.

Ne soyons pas dupes ! Ces mensonges sont le produit des intérêts de la classe dominante.

Ce discours mensonger n’est pas le fait de tel ou tel média, de tel ou tel politicien, de tel ou tel peuple, de tel ou tel pays, de telle ou telle religion. C’est bel et bien le produit du capitalisme actuel, incapable de porter plus avant l’économie et qui, pour éviter que les classes populaires ne le renversent, sera de plus en plus amené à tromper, à tuer, à violer, à torturer les peuples comme on le constate de l’Egypte à l’Irak, de la Syrie à l’Ukraine, de la Palestine au Pakistan, de l’Afghanistan à la Somalie, du Mali au Nigeria, etc, etc…

Seuls des travailleurs organisés, se réunissant en masse pour discuter sur les lieux de travail et sur les lieux d’habitation, peuvent répondre à une telle pression idéologique, antisociale, répressive, violente, en développant des idées alternatives à ce système qui a atteint ses propres limites, eux seuls peuvent proposer non seulement à la classe ouvrière, mais à la jeunesse, aux chômeurs, aux couches petites bourgeoises de plus en plus inquiètes et frappes, à toute la société, une autre compréhension de la situation, des buts réels des classes dirigeantes, et une autre perspective que celle que nous réserve à nouveau le capitalisme en panne : misère, dictature, fascisme, massacres et guerre mondiale…

Messages

  • Jamais il n’y a eu, dans le monde, autant de femmes prostituées, autant de femmes tuées, de femmes battues, de femmes filmées comme femmes soumises, battues, violées, jamais autant de diffusion publique de cette situation dégradée de la femme au travers d’émissions télé, de vidéos, de films, de livres, et jamais on n’a autant fait pression sur les femmes pour leur imposer d’être seulement procréatrices et soumises à l’homme…

    Et la société bourgeoisie se dit la plus libre pour les femmes !!!

  • Le cinquième congrès international pour la lutte contre la prostitution

    A Londres a pris fin dernièrement le « cinquième congrès international pour la lutte contre la traite des blanches ».

    Quel déploiement de duchesses, de comtesses, d’évêques, de pasteur, de rabbins, de fonctionnaires de la police, de philanthropes bourgeois en tout genre ! Que de dîners d’apparat, que de somptueuses réceptions officielles ! Que de cours solennels sur la nocivité et la turpitude de la prostitution !

    Quels moyens de lutte ont-ils réclamés ; les élégants délégués bourgeois du congrès ?

    Principalement deux : la religion et la police.

    C’est là, voyez-vous, l’antidote le plus sûr et le plus sûr à la prostitution. Un délégué anglais, nous dit le correspondant à Londres du journal du peuple de Leipzig, s’est vanté d’avoir défendu au Parlement le châtiment corporel comme sanction de proxénétisme. Voyez donc ce héros moderne et « civilisé » de la lutte contre la prostitution !

    Une dame du Canada s’est extasiée sur la police et les brigades féminines de police chargées de surveiller les femmes « déchues », mais sur l’augmentation des salaires elle a remarqué que les ouvrières n’ont pas mérité d’être mieux payées.

    Un pasteur allemand a lancé ses foudres contre le matérialisme contemporain qui, disait-il, se répand de plus en plus dans le peuple et favorise la propagation de l’amour libre.

    Lorsque le délégué autrichien Gertner a tenté de soulever la question des causes sociales de la prostitution, du besoin et de la misère des familles ouvrières, de l’exploitation, du travail des enfants, des intolérables conditions hostiles ont fait taire l’orateur.

    En revanche, on a raconté (dans les groupes de délégués) des choses instructives et solennelles concernant certains hauts personnages.

    Quand, par exemple, l’impératrice d’Allemagne visite une maternité à Berlin, on passe des alliances au doigt des mères d’enfants « illégitimes », afin de ne pas choquer cette grande dame par la vue des mères célibataires !!

    On peut juger par là de la révoltante hypocrisie bourgeoise qui règne dans ces congrès aristocratiques et bourgeois. Les acrobates de la bienfaisance et les défenseurs policiers des outrages au besoin et à la misère se réunissent pour « combattre la prostitution », que soutiennent précisément l’aristocratie et la bourgeoisie...

    Lénine en juillet 1913

  • Nous savions depuis Balzac que l’hypocrisie est, chez une nation, le dernier degré du vice. Ajoutée à l’ignorance et à la fatuité des prévôts, elle devient, chez nous, un mode de gouvernance.

  • Un rapport publié par le Forum économique mondial dévoile que dans les faits, les pratiques n’évoluent guère en matière d’inégalités des sexes... Pis, le constat de ce rapport explique qu’il va falloir attendre jusqu’en 2095 pour que l’égalité hommes-femmes sur le plan professionnel soit enfin atteinte.

  • Un discours sur l’égalité et la démocratie et de l’autre :

    Les richesses de ces 80 individus sont désormais équivalentes à celles détenues par les 50 % les moins bien lotis de la population mondiale. Autrement dit, 3,5 milliards de personnes se partagent les mêmes richesses que ces 80 personnes extrêmement fortunées

  • La grande hypocrisie de notre époque, c’est que les classes dirigeantes se débrouillent pour prendre la tête elles-mêmes, par leurs plumitifs et agents divers, médiatiques, étatiques, associatifs et politiques, de la dénonciation des maux qu’ils causent au monde ! Ce sont les bourgeoisies qui dénoncent l’oppression de la femme dont ils ont institutionnalisé le maintien. Ce sont les bourgeoisies qui dénoncent la pollution alors qu’elle est causée essentiellement par leur système économique et sa course au profit à tout prix. Ce sont les bourgeoisies qui dénoncent les violences et l’exploitation à l’égard des enfants. Ce sont les bourgeoisies qui dénoncent le racisme dans le monde, les dictatures et l’oppression de certaines religions. C’est du moins l’air qu’elles veulent se donner et qui encombre tous les commentaires de presse, de radio et de télé. Et ils parviennent à blâmer, pour tous ces maux, les citoyens dans chaque cas comme si c’était la population, par ses mœurs, qui causait ces malheurs. Comme si ce n’était pas le système capitaliste qui était à la base de toutes ces horreurs et comme si, au contraire, il faisait tout pour combattre des survivances d’un autre âge ou de régimes passéistes !!!

  • Enquêtes de satisfaction, certifications, sondages, statistiques, audits, critères éthiques, comportements durables, signature carbone, campagnes médiatiques, modes relationnelles, les nouvelles normes de l’hypocrisie moralisatrice de la société capitaliste ne parviennent même pas à cacher l’exploitation croissante, la pollution croissante, la violence sociale croissante et aussi l’insatisfaction croissante des peuples, la colère des exploités, le mécontentement social, de dégoût politique des opprimés devant les fausses perspectives des classes possédantes.

  • Le CEA ou commissariat à l’énergie atomique ou CEA est hypocritement appelé commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives !!

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