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Avec Hollande-Valls, la bourgeoisie gouvernementale vire vers l’extrême droite

mardi 2 septembre 2014, par Robert Paris

Avec Hollande-Valls, la bourgeoisie gouvernementale vire vers l’extrême droite

Les gouvernements successifs de Hollande et Valls témoignent d’un virage progressif vers la droite et vers un pouvoir ouvertement à la botte du patronat. Les péripéties politiciennes des hommes politiques ou des modifications gouvernementales suivant les résultats électoraux ne font que permettre et souligner une telle évolution. Les signaux en sont divers et multiples : de Valls acclamé au MEDEF alors que les grands patrons commencent à toucher les chèques de l’accord CICE de la part d’un Etat qui se dit à la limite de la faillite, le nouveau ministre de l’Economie Macron, homme lige des banquiers, se déclarant favorable à la remise en cause des 35 heures, en passant par les discours gouvernementaux selon lesquels les hausses du chômage seraient inévitables et le soutien de l’Etat au patronat serait vital…

Il est dès lors de plus en plus clair que l’étiquette de gauche du gouvernement ne fait que cacher que c’est, plus que jamais, la grande bourgeoisie qui gouverne et dicte sa loi et que la marge de manœuvre de la démocratie bourgeoise existe moins que jamais. Plus guerrier, plus antisocial, plus dictatorial, plus répressif, plus raciste, plus antipopulaire, le gouvernement dont veut la bourgeoisie est chargé par elle de mener vers un cours économique, social et politique de plus en plus guerrier, de plus en plus d’extrême droite.

La seule particularité d’Hollande-Valls est de démontrer qu’il n’est pas besoin de Le Pen pour mener au lepénisme et c’est d’ailleurs ce qui inquiète Marine Le Pen dans ses ambitions personnelles, que Valls se révèle plus capable de mener le pays vers l’extrême droite qu’elle-même. N’est-ce pas le premier ministre qui déclare que « la gauche peut mourir », que « la République peut mourir » ?

Par contre, ni Valls, ni Hollande, ni même Montebourg ou Duflot, sans parler de Sarkozy et Le Pen ne voient, ne disent que « le capitalisme peut mourir ».

Pourtant, c’est ce dernier qui s’avère incapable de sortir de sa crise initiée en 2007-2008.

Quand cela devient évident, les hommes politiques et les gouvernants mettent en cause tout ce qui peut l’être sans mettre en cause le système capitaliste lui-même : les impôts, les charges sociales, l’excès de réglementations, le code du travail, les horaires de travail, la charge de travail, les salaires, les dépenses de l’Etat, l’Europe, la Grèce, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et même les fautes des gouvernants français, ou n’importe quoi mais pas la faillite du capitalisme lui-même, pourtant très évidente…

Alors que l’économie stagne ou régresse malgré les aides massives des banques centrales du monde entier aux capitalistes, la bourse américaine connaît une inquiétante embellie. Les profits boursiers grimpent à des niveaux spéculatifs fabuleux qui présagent des chutes encore plus spectaculaires du fait du fossé entre les investissements productifs en baisse et les profits boursiers en hausse exponentielle. A Wall Street, le cours des actions vole de record historique en record historique, la côte SetP 500 (équivalent du CAC40) battant pour la première fois le niveau des 2000 points. Depuis 2009, cet indice a triplé ! Cependant, les nouvelles concernant l’économie, l’état des finances du pays et la situation mondiale ne cessent de se dégrader. Toxiques, pourris, nécrophiles sont les termes qui reviennent pour décrire les nouveaux « produits » spéculatifs de la bourse américaine qui ne sont fondés sur aucun produit réel que ce soit des titrisations de dettes (ou « subprimes », ça vous rappelle quelque chose ?) estudiantines, des titrisations de dettes sur les ventes de véhicules, etc. Les profits financiers grimpent alors que l’activité régresse, que ce soit dans le Bâtiment, dans l’Automobile, partout, que ce soit aux USA, en France ou ailleurs…

Si les crises économiques ont toujours été chargées par le système d’apurer le passif pour repartir de plus belle, celle de 2007-2008 a été différente : le système a bien tenté de lâcher la banque Lehman Brothers et n’y est pas parvenue, risquant la chute globale du système et dès lors le système n’a lâché aucun canard boiteux, toutes les banques en faillite, tous les trusts en faillite, toutes les bourses en faillite, tous les assureurs en faillite ont été sauvés. Le capitalisme n’est plus capable de révolutionner lui-même son système de production et il n’est donc plus vivant et ne se maintient provisoirement qu’aux crochets des fonds publics.

La prochaine explosion inévitable des bulles spéculatives trouvera les Etats incapables de soutenir à nouveau le système car les fonds publics sont déjà surutilisés. Voilà la raison de fond qui fait que tous les régimes capitalistes du monde se tournent de plus en plus vers des guerres, des guerres civiles, des développements de bandes armées, des fascismes, des affrontements raciaux, interreligieux, etc…, vers la guerre mondiale.

Mais le monde se tourne aussi de plus en plus vers la révolution mondiale comme le Maghreb et le monde arabe ou le Brésil nous l’ont récemment montré.

Et nous, travailleurs, dans cette situation de plus en plus critique du système, devons nous garder de penser que tout va reposer sur la couleur politique des gouvernants bourgeois. Nous devons nous garder de penser que ce sont les Etats bourgeois qui devraient nous sauver de la misère, de la guerre et du chômage. Plus que jamais sauvons nous-mêmes. Et pour cela, cessons de fixer notre regard sur les politiciens qui agitent le rideau mais sur les classes dirigeantes que ce rideau est chargé de cacher… Si ces classes dirigeantes virent à l’extrême droite, ce n’est pas du fait de la couleur du personnel politique mais du fait des intérêts de classe que défend le pouvoir d’Etat : ceux de la classe capitaliste qui a fait son temps et compte s’accrocher au pouvoir par des méthodes de plus en plus antidémocratiques…

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