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La révolte des peuples d’Afrique abandonnés aux mains d’Ebola et des dictatures

vendredi 3 octobre 2014, par Robert Paris

La révolte des peuples d’Afrique abandonnés aux mains d’Ebola et des dictatures

Qu’est le virus Ebola

Pourquoi les grandes puissances et les trusts pharmaceutiques ne font rien

Alors que le cap des 3000 morts est largement dépassé, alors que la politique du confinement des malades s’avère clairement insuffisante et devient impossible, alors que les grandes puissances ne bougent toujours pas le petit doigt (ni les sous) pour se charger du financement des millions de doses de vaccins antivirus qu’il faudrait, alors que les trusts ne bougent pas pour les produire, la situation devient sur place de plus en plus explosive. Pourquoi obéir à un Etat qui est notoirement incapable de faire face à al situation ? Pourquoi craindre désormais la répression de la dictature si, de toutes les manières, on risque de mourir...

Les Etats passent maintenant à la militarisation de la réponse... Et les organisations de santé soutiennent cela alors que les Etats ont refusé de donner les antivirus sous prétexte qu’ils ne seraient pas fiables à 100% !!! « Je pense avoir été dans les premiers à dire qu’il fallait déclarer l’état d’urgence et une forme de militarisation de la lutte. » déclare le professeur Peter Piot, co-découvreur du virus.

Les 3.000 soldats américains promis en renfort par le président Obama étaient vendredi en cours de déploiement au Liberia.Ils n’auront toutefois"pas de contact direct" avec les patients infectés par le virus, a assuré le porte-parole Pentagone.

Il s’agit donc là aussi de prévenir tout risque d’émeutes et de révoltes et pas d’aide médicale. Un peu comme en Haïti avec l’intervention militaire internationale….

Barack Obama a déclaré ce mercredi 6 août, que les États-Unis n’étaient pas du tout prêts à fournir le sérum anti-ebola, baptisé sérum Zmapp, aux pays touchés par la fièvre hémorragique.

« Il est trop tôt pour envoyer le médicament expérimental d’Ebola en Afrique » a-t-il dit.

Selon le Chef d’État, les États-Unis préfèrent rester prudents, car ce sérum serait encore « très expérimental », donc pas tout à fait sûre à 100%.

« Je pense que nous devons laisser les scientifiques nous guider. Et je ne pense pas que toutes les informations reçues approuvent l’utilité du médicament (…) Je pense que c’est prématuré pour moi de le dire parce que je n’ai pas assez d’informations. Je n’ai pas suffisamment de données à l’heure actuelle pour donner une opinion à ce sujet. Les pays touchés sont les premiers à admettre que ce qui s’est passé a dépassé les systèmes de santé publique. Ils n’étaient pas en mesure d’identifier et isoler les cas assez rapidement. Par conséquent, il s’est propagé plus rapidement que ce qui a été typique avec la flambée périodique Ebola qui a eu lieu auparavant. » a-t-il ajouté.

Guinée

Révolte à Conakry suite à Ebola

Une violente émeute a éclaté à Nzérékoré, dans la deuxième ville de Guinée suite à des rumeurs.

Une foule avec des matraques en main ainsi que des pistolets pour certains ont alors commencé à ériger des barrières autour de la ville.

La maladie à virus Ebola ne pouvait pas frapper à un moment plus difficile pour la région de la Guinée Forestière, devenue l’épicentre de la maladie. Depuis des années, un faisceau de facteurs externes et internes a fait de la région la convoitise des multinationales minières mais aussi de groupes armés, de milices, et de politiciens en quête de bétail électoral. Ces facteurs ont créé une dynamique qui a fini de transformer la région en une véritable poudrière.

Une des manifestations des étincelles fréquentes autour de la poudrière est le drame de Womey. C’est le drame de trop qui devrait interpeller la conscience collective sur les dangers d’une nation hors-la-loi où chacun peut donner libre cours à sa colère. Après les élections législatives, ceux qui espéraient que l’expression de la colère ou des différences de point de vue se ferait à travers des débats houleux des représentants du peuple à l’Assemblée Nationale ont vite déchanté. La démocratie représentative n’a pas vu le jour encore. Au contraire, ce sont les assemblées hebdomadaires du RPG qui traitent des questions importantes de la nation. Au vu du déficit de démocratie et de justice, les Guinéens ne font plus dans la dentelle pour manifester leur désaccord avec l’Etat. Ils caillassent les véhicules, manquent de respect aux officiels, et vont jusqu’à les tuer froidement. Gouverneurs, préfets, ministres, premiers ministres, volontaires des ONGs humanitaires, médecins, personne n’est épargnée. Cette défiance envers l’Etat se manifeste le plus en Guinée Forestière ou les pogroms intercommunautaires non résolus ont transformé la Forêt en une jungle où règne la loi du plus fort.

Libéria

Au Liberia - pays le plus touché en termes de mortalité selon l’OMS -, un bidonville est en quarantaine depuis mercredi afin de contenir l’épidémie d’Ebola, qui a déjà fait 1.350 morts en Afrique de l’Ouest. Une situation qui commence à devenir insoutenable.

Coupé du reste de la capitale, Morovia, West Point est entouré de barricades et de barbelés, et encerclé par un cordon de militaires et de policiers lourdement armés qui veillent à ce que nul n’en sorte. Quelque 75.000 habitants y sont entassés sur une péninsule longue d’un kilomètre et entourée d’eaux usées.

Mercredi, des heurts avaient éclaté, les habitants du bidonville réagissant au bouclage de leur quartier par des jets de pierres sur les forces de sécurité et des cris de colère contre la présidente Ellen Johnson Sirleaf. Quatre habitants avaient été blessés par balle, selon le correspondant de l’Agence France-Presse et des témoins.
Des incidents avaient également éclaté lorsque des policiers sont venus évacuer une représentante de l’Etat qui résidait dans le quartier avec sa famille, soulevant les protestations des habitants. Après le recours à des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, les soldats ont ouvert le feu.

Le week-end précédent, des jeunes armés de couteaux et de gourdins avait pris d’assaut un centre d’isolement pour malades, accusant le gouvernement de regrouper les personnes contaminées dans leur quartier. 17 malades avaient alors pris la fuite. Les assaillants avaient également traîné des draps et des matelas couverts de sang et d’excréments dans la rue, augmentant le risque de propagation de la maladie qui se transmet par les fluides corporels.

La mise en quarantaine du quartier pourrait être une solution", avait prévenu le ministre de l’Information Lewis Brown. Le bouclage du bidonville a été décrété après ces déclarations.

Un autre quartier situé plus au sud de la capitale, Dolo Town, est également en quarantaine. Un couvre-feu a été mis en place dans tout le pays de 21 heures à 6 heures du matin. La présidente a enfin ordonné la fermeture des cinémas, des discothèques et autres lieux de rassemblement.

Sierra Leone

En Sierra Leone, quelque 30.000 volontaires par équipes de quatre sillonnaient le pays pour informer en trois jours 1,5 million de foyers sur l’épidémie, qui a fait 2.630 morts depuis le début de l’année, dont 562 sur 1.673 dans le pays.

Seuls les véhicules utilitaires et des urgences circulaient dans les rues désertées de la capitale Freetown, d’habitude congestionnée.
"La police ordonnera à quiconque sera trouvé dans la rue sans motif valable de rentrer immédiatement chez lui", a averti le président Ernest Bai Koroma dans une allocution radio-télévisée.

La population est autorisée à sortir pour des besoins essentiels, comme chercher de l’eau, et aller prier après 18H00.

Mais les spécialistes de santé publique doutent de l’efficacité d’une opération aussi contraignante.

Présente en Sierra Leone, Action contre la Faim (ACF) s’est dite "très préoccupée par les conséquences de la mise en place de mesures coercitives de masse vis-à-vis d’une population déjà en souffrance et méfiante à l’encontre du système de santé".

Le risque est particulièrement important dans le cas d’Ebola, maladie effrayante qui a suscité des réactions de déni, parfois violentes, des populations.

Huit responsables locaux et journalistes guinéens portés disparus après des heurts mardi lors d’une campagne de sensibilisation dans le sud de la Guinée ont été retrouvés morts, tués par des villageois.

Il s’agit d’abord et avant tout, sous couvert d’action à but médical (qui n’a pas de sens puisque tous les centres médicaux sont débordés) de rappeler qu’on vit sous dictature et d’éviter la perte totale de confiance dans les autorités et le vent de révolte qui commençait à souffler.

En Sierra Leone, le confinement risque de déstabiliser une grande partie de l’économie, comme l’explique un responsable d’Handicap International à 20 minutes : "Ceux qui travaillent ne peuvent plus le faire normalement puisqu’ils doivent rester à la maison. Ils ont besoin de manger et boire, mais ne gagnent plus leur vie."

Toutefois, le phénomène le plus dangereux pourrait venir de la réaction des Sierra-Léonais face à cet enfermement forcé de 72 heures, dans un pays où une large partie de la population peine à se nourrir tous les jours. Le risque est alors que la pénurie pousse les habitants à sortir de chez eux et à se regrouper autour de magasins fermés, avec le spectre d’affrontements avec les forces de l’ordre. Des malades non détectés seraient alors en contact avec des personnes saines. Le virus Ebola se transmettant par le contact avec des secrétions humaines (sang, sueur, salive), les risques de contamination massive seraient multipliés.

C’est ce qui s’est passé au Liberia, où un quartier entier de la capitale, Monrovia, a été placée en quarantaine par les forces de l’ordre. Cette mesure radicale a provoqué des rassemblements et des émeutes, comme le raconte le New York Times (en anglais). "La quarantaine va faire empirer le taux de contamination, expliquait alors le Dr Jean-Jacques Muyembe, biologiste congolais, qui fut parmi les découvreurs d’Ebola dans les années 70. Il faut faire comprendre aux personnes mis sous quarantaine qu’elles sont en train d’être aidées, pas opprimées."

Tous les ingrédients pour que les autorités perdent le contrôle de la situation sont présents en Sierra Leone. Comme le rapporte Sierra Express Media (en anglais), des affrontements entre des habitants et la police ont ainsi éclaté le 4 septembre, à Kailahun, dans l’est du pays, alors que la ville venait d’être placée sous quarantaine. Les prémices de ce qui attend les Sierra-Léonais à l’échelle nationale ?

Messages

  • Au Liberia, en août, des jeunes armés de gourdins et de couteaux avaient attaqué et pillé un centre d’isolement pour malades à West Point.

    La réaction du gouvernement avait été radicale : le 20 août, les 75.000 habitants du bidonville s’étaient réveillés encerclés par un cordon de militaires et de policiers lourdement armés.

    Une émeute avait rapidement éclaté, avec jets de pierres et tirs de soldats dans la foule. Un adolescent, Siafa Kamara, a succombé à ses blessures.

    Le 30 août, le gouvernement avait annoncé la levée de la quarantaine. De nombreux habitants en avaient alors conclu que le quartier n’avait pas été atteint par le virus et que cet isolement était injustifié.

  • L’association libérienne des personnels de santé appelle à un arrêt de travail illimité à partir de lundi. Le syndicat se plaint des conditions de travail des employés, souvent en première ligne dans la lutte contre Ebola. Une décision que ses instigateurs disent regretter, car elle est potentiellement lourde de conséquences. Elle ne fait d’ailleurs pas l’unanimité.

    D’après l’association des personnels de santé, 96 agents sont morts du virus depuis le début de l’épidémie. La faute, selon elle, à des conditions de travail déplorables notamment. Alors, après des mois de négociations avec le gouvernement, le syndicat - qui revendique 10 000 membres - brandit l’arme de la grève. Pour Josh Paul Williams, secrétaire général, « trop d’agents sont morts ».

    « Nous demandons au gouvernement de nous fournir des protections adéquates, et de nous former, explique-t-il. Ces gens ont servi ce pays, sans parfois même avoir de contrat en règle, sans assurance, sans prime de risques, sans salaire décent. Nous ne voulons pas faire la grève et nous appelons les autorités au dialogue. Les agents ont payé un prix trop lourd dans cette épidémie. »

  • Les autorités sierra-léonaises ont imposé mardi un couvre-feu dans la ville de Koidu, dans l’est du pays, à la suite d’une querelle entre jeunes et policiers à propos d’un cas suspect de fièvre Ebola, querelle qui a dégénéré en émeutes et en fusillade.

    L’émeute a éclaté lorsque l’ex-dirigeante d’un mouvement de jeunesse a refusé que les services sanitaires emmènent sa grand-mère, âgée de 90 ans, pour un test de détection de la fièvre Ebola, a expliqué David Koroma, responsable de la police à Koidu.

    Ces échauffourées illustrent les tensions en Sierra Leone face aux efforts des autorités pour contrôler l’épidémie de fièvre Ebola, qui a fait 1.200 morts sur un total de plus de 3.400 cas recensés, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). (Umaru Fofana ; Eric Faye pour le service français)

  • L’épidémie d’Ebola approche les 10.000 cas en Afrique de l’Ouest !

    On approche d’un des plus grands crimes de masse contemporain et les médicaments antiviraux n’arrivent toujours pas !!!

  • Les pays riches occidentaux laissent crever les peuples d’Afrique !

    La Sierra Leone a accusé ce samedi 1er novembre de discrimination le Canada, qui a décidé de fermer ses frontières aux ressortissants des pays touchés par l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et aux personnes qui y ont séjourné ces trois derniers mois.

    « Le gouvernement considère cette décision comme discriminatoire, survenant à un moment où nous tentons d’atténuer l’isolement, pas de le renforcer », a déclaré le ministre adjoint sierra-léonais de l’Information, Theo Nicol.

    « L’action du Canada n’a pas été décidée avec les intérêts des pays ouest-africains à l’esprit. En tant que membre du Commonwealth », organisation intergouvernementale à laquelle appartiennent également le Canada et l’Australie, « la Sierra Leone estime tout particulièrement que nous devrions faire preuve de compréhension et de bienveillance », a déclaré M. Nicol à l’AFP.

  • La formation contre Ebola, où ça ?

    Marisol Touraine a voulu rassurer le grand public en affirmant que les hôpitaux étaient prêts à faire face à un éventuel afflux de malades infectés par ce virus très contagieux et très mortel. Elle a déclaré que les hôpitaux français sont prêts à réagir en cas de nécessité : ils disposeraient, selon elle, de tous les matériels, de toutes les consignes, des personnels formés et des dispositifs nécessaires. Nous, les personnels, pourtant cités par cette déclaration, sommes bien placés pour savoir que ce n’est pas vrai. Nous avons juste eu une information dite obligatoire et qui ne remplace nullement la formation de tous les personnels dont parle la ministre. Par exemple, les personnels formés doivent savoir s’habiller dans des combinaisons complètement étanches, matériels que nous n’avons jamais utilisés, ni jamais vus. Par exemple, il faut savoir que, dans ces combinaisons, on ne s’habille pas soi-même… La formation n’a même pas encore été programmée et on ne sait même pas s’il existe des formateurs. Les matériels, on n’en dispose pas. Où sont les combinaisons ? Où sont les traitements ? Où sont les salles spéciales ? Les cadres eux-mêmes ne semblent rien savoir sur Ebola, eux qui rassurent en disant que l’on ne risque pas d’être contaminés parce que cela ne circule pas dans l’air. Il ne suffit pas de dire que l’on va envoyer les malades à Begin ou dans d’autres hôpitaux spécialisés. En effet, le temps que le malade soit détecté, il peut avoir contaminé nombre de personnes ! Quant à affirmer qu’il y aura un médecin et une infirmière dédiée, des salles dédiées, il faudrait déjà trouver ces personnels et ces salles. Il faudrait aussi que ces personnels eux-mêmes se retrouvent en quarantaine pendant la durée d’incubation ce qui suppose qu’ils n’aient plus de contact avec d’autres personnels et même avec leurs proches. Rien de tout cela n’a été visiblement ni pensé ni résolu.

  • Un nouveau cap a été franchi dans l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola. Le nombre de morts dûs au virus a dépassé le seuil des 5000, avec 5160 décès enregistrés pour 14098 cas, selon le dernier bilan de l’OMS.

    Ce constat intervient alors que le Mali a enregistré un nouveau cas, indépendant du précédent, un infirmier décédé à Bamako, après avoir soigné un patient de Guinée, ont indiqué mardi des sources médicales concordantes. Le pays s’apprêtait pourtant à lever la quarantaine des plus de 100 personnes ayant approché l’unique cas identifié, une fillette de 2 ans venue de Guinée et décédée le 24 octobre à Kayes (ouest).

  • Jeudi dernier, une réunion d’information sur la construction d’un centre de traitement d’Ebola a tourné court à Conakry. Des manifestants ont mis à sac l’emplacement des officiels.

    Le quartier s’appelle Yimbaya et se trouve au nord de Conakry, rapporte France 24 aujourd’hui. Les sièges et les tantes réservées aux officiels et des membres de Médecins sans frontières ont été saccagés par les habitants en colère contre la construction de ce centre dans leur quartier.

    La réunion devait rassembler plusieurs hauts responsables, signe de l’importance du projet, censé devenir le deuxième centre de traitement d’Ebola dans la capitale guinéenne. "Il est financé à la fois par le Programme alimentaire mondial, qui doit s’occuper d’aménager et nettoyer le site, et par MSF, qui doit assurer la construction", détaille Gabriel Casini, responsable de la communication de MSF en Guinée.

    Les ambassadeurs de France et des États-Unis étaient présents, ainsi que le maire de Conakry. Le président guinéen Alpha Condé a finalement été remplacé par son premier ministre.

    Aucun n’a pu prendre la parole, car à peine le maire de Conakry avait-il commencé à parler que sa voix a été recouverte par les cris d’une foule, de jeunes et de femmes qui s’étaient massés autour. La situation a dégénéré très vite : les installations ont été démontées par les manifestants qui ont emporté des chaises et des barres de fer avec eux.

  • Il s’agit d’une grève illimitée lancée par des infirmiers d’un hôpital public de Makeni, situé dans le nord de la Sierra Leone. Et pour cause : ils réclament le paiement des primes de risque.

    Alors que les autorités ont imposé des mesures de confinement jusqu’à dimanche dans tout le Nord afin d’éviter la progression de la fièvre hémoragique Ebola, des infirmiers dans un hôpital public de Makéni ont décidé de faire la grogne. "Des infirmiers d’un hôpital public de Makeni, dans le nord de la Sierra Leone, observaient jeudi 25 décembre une grève illimitée pour réclamer des primes de risque" a-t-on appris dans les colonnes du Monde de ce vendredi.

    Expliquant les raisons de cette manifestation, un porte-parole des grévistes, Henry Conteh, a déclaré à la radio publique sur le récit du Figaro que l’arrêt de travail, qui touche 30 infirmiers de l’hôpital Mabenteh de Makeni (chef-lieu du district de Bombali), a débuté mercredi à cause "du non-paiement des primes de risque" par le gouvernement pour le mois de novembre.

    Les mesures de confinement sont assez stricts notamment la fermeture des commerces et marchés, l’interdiction des déplacements entre départements et entre localités sauf pour les équipes anti-Ebola et les personnels autorisés. Les attroupements publics pour Noël et le Nouvel An, y compris les offices religieux, sont interdits depuis le 12 décembre en raison de l’épidémie. Néanmoins, malgré ces sévères restrictions, "le confinement était généralement vécu sans hostilité depuis deux jours", a confié le ministre pour la province du Nord, Alie Kamara dans Le Monde. Seuls des risques de pénuries dans certains résidents de cette région ont été constatés.

    Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié mercredi, la fièvre Ebola a entraîné la mort d’environ 7 588 personnes dans plusieurs pays, à 99% dans trois Etats voisins : Liberia, Sierra Leone et Guinée.

  • Ebola aurait pu être mieux géré sans les politiques imposées par le Fonds monétaire international. Selon une étude britannique publiée mardi 30 décembre dans le journal Lancet Global Health, le FMI est en partie responsable du niveau qu’a atteint l’épidémie de fièvre dans trois pays d’Afrique de l’Ouest.

    "Les mesures prônées par le FMI ont contribué à établir des systèmes de santé sous-financés, pauvres en main d’œuvre, par ailleurs peu préparée, dans les pays frappés par la fièvre Ebola", a déclaré Alexander Kentikelenis, professeur de sociologie à l’université de Cambridge et co-auteur de l’étude.

    En échange de prêts à la Guinée, à la Sierra Leone et au Liberia, le FMI a imposé comme priorité au cours des deux dernières décennies le remboursement de la dette et le renforcement des réserves de change au détriment des politiques de santé, écrivent les auteurs de l’étude, des chercheurs de trois grandes universités britanniques.
    Les budgets alloués à la santé ont progressé selon le FMI

    Comme conditions, le FMI impose généralement aux pays débiteurs une réorganisation du secteur public et encourage les privatisations. Selon Sanjeev Gupta, un responsable de l’organisation basée à Washington, les demandes du FMI n’ont pas pesé sur les politiques de santé puisque les budgets alloués en pourcentage du PIB ont progressé de 0,7 point en Guinée, de 1,6 point au Liberia et de 0,24 point en Sierra Leone.

    Les taux de mortalité, de nutrition infantile et d’installations sanitaires se sont tous améliorés dans les trois principaux pays frappé pas la fièvre Ebola au cours de la dernière décennie, a-t-il ajouté.

  • Les jeunes ont empêché l’installation de ce centre de MSF, en pointe dans le combat anti-Ebola, dans la ville de Kissidougou, dans le sud de la Guinée particulièrement touché par Ebola, a affirmé à l’AFP le commissaire de police de cette localité, Alfred Houlémou. « Ils ont d’abord saccagé les installations, notamment des tentes de MSF, mis le feu aux bâches et cassé des chaises, pour enfin chasser le personnel sanitaire et officiel qui avait pris place sur les lieux », a expliqué le commissaire Houlémou, joint au téléphone depuis Conakry.

    Les assaillants ont affirmé ne pas vouloir de contamination d’Ebola dans leur quartier, selon la même source, ce qu’un responsable guinéen de la lutte anti-Ebola a confirmé. Des jeunes s’étaient également opposés en novembre à l’installation d’un centre de MSF à Yimbaya, dans la banlieue de Conakry. Ils avaient saccagé le dispositif mis en place pour la cérémonie, en scandant : « Nous ne voulons pas d’Ebola dans notre quartier ! Nous avons peur d’Ebola ! Non à MSF ! Ne polluez pas notre environnement. »

    En Guinée, les réactions violentes les plus graves à la lutte contre la fièvre hémorragique se sont produites en septembre à Womey (Sud-Est). Huit membres d’une équipe de campagne de sensibilisation avaient été tués par des habitants qui niaient la réalité du virus et criaient à un complot des Blancs. Le premier ministre de Guinée, Mohamed Saïd Fofana, a cependant inauguré vendredi un centre anti-Ebola de MSF, d’une capacité de 100 lits, à une cinquantaine de kilomètres de Conakry.

  • La Sierra Leone doit libérer immédiatement huit personnes détenues sans inculpation depuis plus de trois mois après une émeute liée à l’épidémie d’Ebola, à moins de faciliter le réexamen de leur détention par une autorité judiciaire, a déclaré Amnesty International vendredi 30 janvier.

    Deux femmes et six hommes sont incarcérés dans les prisons de sécurité maximale de la capitale depuis leur arrestation en octobre 2014 dans la région de Kono (est du pays). Ils font partie des 34 personnes placées en détention sur ordre du président Ernest Bai Koroma au titre de l’état d’urgence. Vingt-six d’entre elles ont été libérées, mais huit sont restées détenues arbitrairement. Aucun mandat ni autre document n’autorise leur détention et aucune date n’est prévue pour leur libération.

    Leurs arrestations sont liées à une émeute qui a eu lieu à Kono, déclenchée par un cas suspecté mais contesté d’Ebola chez une patiente de 90 ans qui était la grand-mère d’un responsable politique local. Sa famille était accusée d’avoir empêché les autorités sanitaires de l’emmener passer un test de dépistage du virus. Au moins deux personnes ont été abattues lors de ces événements. Des témoins ont indiqué que la police avait tiré à balles réelles pour disperser la foule.

    « Détenir des personnes indéfiniment sans inculpation ni réexamen de leur détention est inacceptable et n’aide aucunement à régler la crise d’Ebola. Le président doit libérer immédiatement les huit détenus ou permettre le réexamen de leur situation par un tribunal indépendant, comme l’exige la Constitution de la Sierra Leone, a déclaré Sabrina Mahtani, chercheuse d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest qui s’est récemment rendue en Sierra Leone et entretenue avec les deux femmes incarcérées.

    « Malgré les difficultés de l’épidémie d’Ebola, les restrictions de certains droits humains au titre de l’état d’urgence doivent respecter les normes internationales et il ne faut pas abuser de ces pouvoirs. »

  • L’Afrique de l’Ouest n’en a pas fini avec l’épidémie d’Ebola, officiellement déclarée il y a un an, le 25 mars 2014, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Liberia comptait les jours depuis le 5 mars, date à laquelle le dernier patient infecté avait quitté l’hôpital après deux tests négatifs. Le pays espérait atteindre le délai de quarante-deux jours sans nouvelle infection (deux fois la durée maximale d’incubation qui est de vingt et un jours) pour proclamer qu’il était débarrassé de la maladie à virus Ebola. Hélas, un nouveau cas a été détecté vendredi 20 mars.

    Parallèlement, la Sierra Leone va de nouveau confiner sa population pour mener des opérations de porte-à-porte afin de freiner la transmission du virus. Le président Ernest Koroma, a annoncé, samedi 21 mars, que les six millions d’habitants du pays « devront rester à la maison du vendredi 27 mars à 6 heures jusqu’au dimanche 29 mars à 18 heures ».
    La perspective d’une fin de l’épidémie à la mi-avril s’éloigne, alors qu’au 23 mars 24 842 cas, dont 10 299 mortels, étaient recensés par l’OMS. L’épidémie décline après le pic observé entre septembre et décembre. Mais le cas inattendu au Liberia et la persistance d’une transmission active en Guinée et surtout en Sierra Leone confirment qu’il serait erroné de se penser dans l’ère « post-Ebola ».

  • Des émeutes liées à Ebola en Guinée ont explosé à Tanéné (30 mai) et Kamsar (29 mai).

    Lire ici

  • A Kamsar, préfecture de Boké, "des bâtiments publics ont été endommagés. A Tanéné (préfecture de Dubréka), une ambulance de la Direction préfectorale de la Santé (DPS) a été brûlée. Dans la préfecture de Fria, des partenaires de la réponse à Ebola ont été attaqués, entraînant l’intervention de la police", a-t-il précisé.

    Le déploiement des personnels engagés dans la lutte contre l’épidémie "doit s’accompagner d’une bonne communication afin de s’assurer que la population est préparée pour leurs interventions et pour éviter toute stigmatisation des cas déclarés", a-t-il souligné.

    Des trois pays les plus touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone), c’est en Guinée - d’où est partie l’épidémie en décembre 2013 - que les réactions à la lutte anti-Ebola sont les plus violentes, en particulier dans le sud, théâtre de vives tensions entre communautés et avec le pouvoir central.

  • Des glissements de terrain dus à des pluies torrentielles ont fait plus de 600 morts dans la capitale Freetown le 14 août. Seulement 300 personnes reconnues dans les décombres ! Après Ebola qui avait tué plus de 4000 personnes puis la crue qui avait déplacé 9000 personnes et tué dix personnes, c’est une catastrophe qui passe pour naturelle et qui ne l’est pas. Ce sont les conditions météo qui sont seules à accuser...

    Au ministère du Logement de reconnaitre sa responsabilité. Il suffit de jeter un œil aux zones montagneuses et aux supposées promotions immobilières pour être convaincu qu’aucune stratégie d’urbanisme n’a été mise en œuvre. Les constructions sont désordonnées et arbitraires. Le gouvernement est plus lié aux profiteurs de l’immobilier qu’à la population qui est leur victime.

    Qui accorde les permis ? Qui est responsable des analyses du sol ? Qui surveille les chantiers pour garantir le respect des normes ? Qui veille à ce qu’il y ait une voie d’accès pour chaque parcelle ?

    Le ministère du Logement s’occupe-t-il un tant soit peu de planification ? Et qu’en est-il du ministère de l’Aménagement du territoire ? Il est occupé à distribuer des terrains à des citoyens désespérés, sans aucun respect des lois pertinentes en vigueur. Il alloue des parcelles dangereuses à des gens désespérés. Quant aux gens désespérés, ils sont prêts à tout pour obtenir un terrain, même à verser des pots-de-vin.

    Le manque de terre, le manque de logements quand certains potentats ne manquent ni d’argent, ni de terres, ni de logements en quantité est une question sociale criante !

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