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Qui détruit le syndicalisme de classe du prolétariat ?

mardi 30 décembre 2014, par Robert Paris

Qui détruit le syndicalisme de classe du prolétariat ?

Les attaques patronales et gouvernementales poussent régulièrement les travailleurs à s’organiser syndicalement ou à se joindre aux actions syndicales pour se défendre. Mais la conscience syndicale spontanée n’est pas toute la conscience de classe. Loin de là. Les travailleurs ne sont pas seulement une classe exploitée qui doit se défendre. Elle doit acquérir au travers de ses luttes la conscience de son rôle historique de transformation de la société dans le but duquel elle devra affirmer ses perspectives politiques propres.

 Qui combat le plus durement contre une telle prise de conscience au sein de la classe ouvrière ?

 Qui combat le plus virulemment contre toute tentative de la classe ouvrière d’affirmer ses propres buts au travers de programmes, de proclamations, de revendications économiques mais aussi sociales et politiques ?

 Qui combat l’influence politique des idées révolutionnaires au sein de la classe ouvrière et notamment au sein des syndicats, appuyant par contre l’influence réformiste bourgeoise en son sein ?

 Qui combat toute idée d’action directe, d’action ne respectant pas la sacro-sainte propriété privée, d’action débordant du cadre acceptable pour la bourgeoisie, pénétrant au sein des entreprises, les occupant, les retirant à la domination des patrons, etc.

 Qui combat également contre toute tentative pour la classe ouvrière d’intervenir sur le terrain politique en termes indépendants et de classe, y compris en dehors des échéances électorales truquées ?

 Qui combat encore contre toute tentative de la classe ouvrière de s’organiser elle-même en comités, coordinations, collectifs, conseils, soviets ou toute autre forme d’organisation de masse indépendante des institutions ?

 Qui discrédite le syndicalisme en transformant le syndicalisme de classe en bavardages avec les patrons et les gouvernants ?

 Qui reçoit plus d’argent de la part des trusts, des banques, des institutions de l’Etat que de la part des salariés par les cotisations syndicales ?

 Qui divise les luttes des salariés en les saucissonnant en journées d’action, en luttes séparées par entreprise, par corporation, par profession, par secteur, public d’un côté, privé de l’autre, etc…

 Qui se bat pour que la conscience des travailleurs ne soit pas internationaliste, que les salariés ne s’unissent pas à leurs frères des pays voisins, que les guerres, les dictatures, les interventions de l’armée de leur pays dans le monde soient dénoncés, que la situation qu’ils connaissent ne soit pas reliée à celle que subissent d’autres travailleurs du monde ?

 Qui négocie avec les patrons et le gouvernement des attaques anti-sociales et des reculs, comme si la force des travailleurs était une force de proposition et de discussion ?

 Qui prend la tête des mouvements sociaux pour se débrouiller qu’ils ne s’étendent pas, ne mènent pas à un élargissement des secteurs en lutte, n’améliorent pas le rapport des forces, ne permettent pas de transformer la défensive en offensive ?

 Qui démobilise les luttes en prétendant que l’on n’a pas le rapport de forces pour faire reculer patronat et gouvernement, en prétendant qu’il faudra bien voter aux prochaines élections pour avoir un gouvernement plus favorable ou que la lutte doit s’arrêter, « pour continuer sous d’autres formes » ?

 Qui défend le privilège de la bourgeoisie d’intervenir sur le terrain politique en se débrouillant pour que les travailleurs ne prennent pas place dans le débat politique ?

 Qui empêche les travailleurs de choisir librement leurs propres délégués en imposant ceux choisis par les appareils syndicaux ?

 Qui bureaucratise les militants ouvriers en faisant en sorte qu’ils s’engluent dans des tâches de gestion, de négociation, de collaboration ?

 Qui propage l’idée qu’en cas de grève ou de lutte, il faudrait « craindre les débordements » des salariés en colère ?

 Qui prend la parole à la place des travailleurs toutes les fois que les salariés sont attaqués, empêchant l’expression de la classe ouvrière ?

 Qui développe toutes les sortes d’idées de collaboration de classe, au nom de l’ « intérêt de l’entreprise », de l’ « intérêt de la profession », de l’ « intérêt national », allant ainsi contre la conscience de classe, par-delà les frontières, les corporations et les divisions de race, de profession, de secteur d’activité, de statut, d’origine, de nationalité, de religion, de sexe et autres ?

 Qui empêche l’union des travailleurs avec et sans papiers, français et immigrés, jeunes et vieux, qualifiés et non qualifiés, du public et du privé, hommes et femmes, l’union des salariés et des banlieues, des actifs et des chômeurs, etc ?

 Qui refuse de dénoncer les guerres impérialistes, les interventions des trusts dans le monde, les politiques coloniales, les méthodes de corruption et de dictature du grand capital ?

 Qui fait croire que l’on peut réformer le système capitaliste au moment où celui-ci est incapable de se tirer de sa propre fange, alors qu’il devient évident qu’il n’y a rien de réformable, rien de récupérable même dans le système d’exploitation, alors que le terme même de réforme est devenu le drapeau de toutes les attaques antisociales ?

 Qui pousse les militants syndicaux à passer le plus clair de leur temps en discussions de toutes sortes avec les cadres patronaux et gouvernementaux, en se détournant de toute réunion avec la base de la classe ouvrière ?

 Qui a détourné les plus grandes mobilisations ouvrières, les grandes grèves générales et insurrections notamment, en empêchant que celles-ci aillent à leur terme, à la remise en cause de la domination de la grande bourgeoisie ?

 Qui a cautionné toutes les guerres, y compris les guerres mondiales, en prétendant mensongèrement que les travailleurs avaient une patrie à défendre ?

 Qui, dans les situations révolutionnaires, a sauvé le système, a sauvé l’Etat bourgeois, a sauvé les classes dirigeantes, en combattant directement et violemment contre les travailleurs révolutionnaires ?

La réponse est toujours la même : c’est la bureaucratie réformiste et contre révolutionnaire des directions syndicales !!!

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