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Bilan et perspectives suite à l’assemblée générale interprofessionnelle du 9 avril

mardi 14 avril 2015, par Karob, Robert Paris

Voici notre point de vue suite à la réunion de l’assemblée interprofessionnelle du 9 avril à la Bourse de Travail de Paris :

Une initiative petite mais... grande

A l’occasion de la « journée d’action interprofessionnelle » organisée par CGT, FO et Solidaires, quelques centaines de milliers de manifestants ont parcouru une fois de plus les rues et il est certain que c’est loin de permettre de faire reculer patronat et gouvernement dont les intentions sont clairement de revenir en arrière durement et profondément sur de nombreux points sociaux sur la situation sociale en France (privatisations, casse du CDI, retraites, sécu, santé et on en passe).

Cependant, quelques militants ne se sont pas contentés de suivre les promenades syndicales ou de maugréer contre la passivité confédérale ou contre le pessimisme ambiant dans la classe ouvrière. Ils ont proposé une autre manière de discuter et de s’organiser face à l’attaque d’ampleur que nous subissons et face aussi à la crise de grande ampleur du système d’exploitation mondial. A l’initiative d’un comité de travailleurs du nord-est parisien, constitué de manière interprofessionnelle (cheminots de gare de l’Est, ouvriers du Livre, retraités, enseignants, associatifs, lycéens, étudiants et bien d’autres), ils ont diffusé avant et pendant la manifestation des milliers de tracts appelant à dépasser les propositions réformistes et démobilisatrices des confédérations en préparant l’auto-organisation des luttes à venir vers la grève générale. Et ils ont fait de la journée du 9 avril un moyen de débattre de nos forces, de nos faiblesses et de nos perspectives de classe en convoquant une assemblée interprofessionnelle le soir à la Bourse du Travail. Durant quelques heures, dans une salle comble, cette assemblée a fait circuler la parole librement, fraternellement et démocratiquement entre des cheminots, des travailleurs du transport, des chômeurs, des sans papiers, des ouvriers de l’aéronautique, des retraités, des métallurgistes, des enseignants, des étudiants, des lycéens, etc., la plupart militants syndicalistes, associatifs, politiques dont beaucoup ne se connaissaient pas forcément avant cette assemblée et qui avaient manifestement beaucoup de choses à se dire, des choses convergentes et d’autres divergentes sur leur perception de la situation et des manières d’y faire face.

Il ne s’agissait pas des sempiternelles fausses « assemblées générales » d’entreprise où un seul secteur, une seule corporation est convoquée pour écouter quelques bureaucrates syndicaux. On a également remarqué, dans cette assemblée pourtant aux origines politiques, syndicales et associatives multiples, l’absence totale des dirigeants et militants des grandes organisations de la gauche, de la gauche de la gauche, de l’extrême gauche officielle (LO, NPA, POI, Alternative Libertaire).

Par contre, une grande part des participants étaient militants d’organisations syndicales de toutes sortes (CGT, FO, SUD ou CNT). Cela n’a pas empêché que bien des commentaires visaient la critique et le dépassement des politiques de collaboration avec le patronat et le gouvernement imposées par les confédérations syndicales, même quand elles prétendent contester l’ampleur des attaques antisociales. Il a été ainsi constaté que la « mobilisation » et la manifestation du 9 avril, eux-mêmes, n’ont pas été l’occasion de la convergence des luttes nécessaire à l’expression d’une lutte de classe. Ainsi, les cortèges ont organisé toutes les divisions : la province devant Paris et la région parisienne, bien séparés, la CGT devant les autres, bien séparés là aussi, sans même de regroupement entre tous les salariés des hôpitaux ou tous ceux de La Poste, sans regroupement public/privé, en somme sans toutes les convergences qui font défaut, et pas par hasard, dans les luttes.

On a également remarqué dans cette assemblée que le cortège syndicale n’a pas non plus été l’occasion de rompre l’isolement des luttes en cours : celle des Radio France, celle des hôpitaux, des postiers, des sans papiers, des travailleurs licenciés, des usines qui ferment, des expulsés, des enseignants, des lycéens, des étudiants, etc.

On a remarqué qu’il ne s’agissait même pas d’une grève d’une journée puisque la plupart des syndicats n’appelaient pas à une grève dans tout le pays, la CGT refusant par exemple d’appeler les cheminots à la grève et tous ayant organisé, par exemple dans les hôpitaux et les postes, des grèves avant ou après mais pas le 9 avril ! L’absence totale des cheminots CGT a été remarquée par de nombreuses remarques des manifestants eux-mêmes.

Notre présence avec tracts, banderoles, fumigènes, et un grand groupe de camarades a pu être remarquée des cortèges tant provinciaux que parisiens, et notre initiative connue d’un grand nombre de manifestants.

Bien entendu, quelques milliers de tracts, une intervention dans une manifestation par ailleurs bien planplan, et, à la fin, une assemblée interprofessionnelle même assez réussie, cela ne suffit pas, loin de là, à changer le climat et à donner une nouvelle perspective. Nous en avons bien conscience. Cela ne signifie pas qu’il faille se contenter à l’avenir de s’accrocher aux appareils syndicaux pour dresser une perspective.

Cela ne signifie pas non plus que cette initiative, aussi modeste soit-elle, n’est pas le début de quelque chose de plus important. Il suffit d’imaginer qu’elle prenne (et c’est dans ce sens qu’allait notre effort pour diffuser aussi à toutes les provinces), il suffit d’imaginer que des militants prennent un peu partout de telles initiatives et on aurait un pays couvert d’assemblées interprofessionnelles débattant de la situation et des perspectives, échangeant des avis sur les initiatives à prendre, sur les moyens de soutenir les luttes en cours, sur les revendications et sur notre perception de la signification de la crise du capitalisme (crise conjoncturelle ou crise révolutionnaire). Eh oui, on serait alors dans une tout autre situation que celle où des grandes grèves générales ont pu être manipulées par les appareils syndicaux et ne déboucher sur rien de positif comme en 1936, 1968 ou 1995.

Oui, se réunir pour débattre entre travailleurs de nos intérêts de classe, c’est un élément indispensable de toute perspective de classe pour les travailleurs et les milieux populaires, entre militants des entreprises et militants des quartiers, entre travailleurs en fixe et précaires, entre travailleurs sans papiers et les autres, entre le public et le privé, entre les grévistes et les secteurs qui n’y sont pas encore, entre diverses corporations, etc. Le fait de se réunir en cassant toutes les barrières professionnelles, sociales, corporatives, boutiquières, nationales ou autres…

Et c’est d’autant plus important que la perspective des confédérations syndicales, la réforme de la « réforme » patronale et gouvernementale, est totalement absurde au moment même où la réforme n’est que le camouflage des attaques antisociales, attaques qui ont une ampleur d’autant plus grande que la crise n’a rien de limitée, dans le temps et dans la profondeur, qu’elle est le symptôme d’une limite historique du système d’exploitation, que le capitalisme ne pourra être réformé par personne, ni gouvernement bourgeois, ni partis bourgeois, ni appareils syndicaux, ni gauche de la gauche ni extrême gauche. Toute proposition de simples revendications ne remettant pas en question la loi bourgeoise et le principe même du capitalisme, la loi sacro sainte de la propriété privée des moyens de production, est vouée à l’échec.

Ce qui est nécessaire, en nous organisant nous-mêmes sans accepter les divisions corporatives, boutiquières des organisations, nationales, raciales, professionnelles et autres, c’est de faire en sorte que les luttes partielles mènent à une lutte générale, que les luttes défensives mènent à une lutte offensive, que les travailleurs prennent confiance dans leur propre capacité non seulement de lutter mais de diriger eux-mêmes leurs luttes, confiance qui les mène à la capacité de discuter de l’avenir de la société et de la diriger demain.

Cette méthode de lutte de classe ne peut pas être convergent avec la politique des dirigeants syndicaux de Mailly à Thibaut, de Lepaon à Berger et à Martinez. On ne replâtrera pas le système capitaliste comme ceux-ci nous le proposent faussement naïvement. Nous ne pouvons pas nous défendre contre les attaques actuelles sans perspectives radicales, ne se satisfaisant pas de respecter la légalité bourgeoise, les limites bourgeoises, la morale bourgeoise et les institutions bourgeoises, dont les appareils syndicaux et les partis électoralistes font partie.

On ne réformera pas le capitalisme mais ce n’est pas une raison pour nous enterrer avec lui comme il nous le propose avec son offensive faite d’une montée des guerres, des terrorismes, des fascismes et des racismes.

Nous ne pouvons nous défendre qu’en préparant une contre-offensive remettant en question le droit de l’Etat de nous commander, le droit des patrons sur « leurs » entreprises, le droit des propriétaires sur leurs salariés, leur droit d’embaucher et de licencier, de casser les salaires, de casser les contrats de travail, de casser les retraites, d’expulser, le droit des banques de filouter, de spéculer, de voler les caisses publiques, de fermer les comptes en banque des particuliers, etc.

Nous devons mener nos luttes nous-mêmes sans compter sur les « sauveurs suprêmes » de toutes sortes, politiques, syndicaux, démagogiques ou autres qui nous prennent pour des moutons à encadrer par des bergers. Ces « dirigeants » ont toujours été l’état-major de toutes les défaites, de toutes les catastrophes, même quand ils dirigeaient des luttes de masse offensives ouvrant de grandes perspectives comme en 1936 et 1968…

Nous avons besoin de nous faire nous-mêmes notre idée sur la situation, sur nos forces, sur nos faiblesses, en discutant librement entre nous sans ces encadreurs professionnels. Nous avons besoin de prendre la tête de nos luttes pour mesurer par nous-mêmes notre capacité à comprendre la crise de la société et à y donner notre réponse de classe.

Non, le capitalisme n’est pas un horizon indépassable et sa crise finale n’est que le tocsin de tous les réformismes politiques comme syndicaux.

Personne ne peut nous sauver. Personne ne peut parler à notre place. Personne ne peut diriger les luttes à notre place.

Prenons le temps de nous parler, de nous écouter, d’étudier nos propositions, nos analyses, nos idées sur les perspectives, sur l’action comme sur les leçons à tirer du passé, comme sur l’étude de la crise économique du capitalisme. Prenons le temps de développer entre nous nos conceptions de la marche du monde et de la crise de l’ancien monde. L’enjeu est trop important pour ne pas verser dans un simple activisme insuffisant devant le caractère historique de la situation.

Si nous ne craignons pas de faire confiance en nos perspectives et dans les capacités des exploités, l’avenir est à nous !

Texte écrit en collaboration avec des cheminots de gare de l’Est


COMPTE-RENDU DE L’AG DU 9 AVRIL 2014

Une initiative du Comité Interpro du Nord-Est Parisien

Ce compte-rendu est le fruit de plusieurs participants à l’AG interpro du 9 avril. Il cherche à retranscrire le mieux possible les débats et décisions qui ont été prises lors de celles-ci. Si quoique ce soit manquait, n’hésitez pas à faire remonter les oublis…
Ce compte-rendu est modifiable !

L’AG INTERPRO, UNE INITIATIVE DU COMITE INTERPRO DU NORD-EST PARISIEN

L’Assemblée Générale Interpro de Jeudi organisée à la fin de la journée d’action syndicale de la CGT, CGT-FO, FSU et Solidaire a été faite à l’initiative du Comité Interpro du Nord-Est Parisien.

L’appel à l’AG Interpro avait pour but :

  La coordination des luttes en une lutte de classe contre les classes dirigeantes et leur Etat.

  Organiser la défense immédiate des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs, condition sine qua non pour préparer la future offensive contre le capitalisme.

Le comité défend la nécessité pour tous les travailleurs de s’organiser en comité dans les entreprises, les quartiers, les villes, pour la jeunesse dans les lycées, les facs, …. et de se coordonner pour contrôler et diriger les luttes sans laisser le soin à d’autres qu’eux-mêmes de choisir leurs revendications et moyens de lutte.

LA PARTICIPATION A L’ASSEMBLEE GENERALE

L’AG a réunis un peu plus de 50 personnes : des lycéens, étudiants, salariés, chômeurs, retraités. Si un certain nombre des présents sont syndiqués à la CGT, FO, Solidaires ou à la CNT, ou membre de Collectif (Quartiers Libres), du MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendants), de l’Antifa Paris, du Bloc Rouge, etc., tous n’étaient pas syndiqués ou non membre d’une organisation.

La discussion a été franche et ouverte.

LES DEBATS

Les débats ont portés sur la situation sociale, politique, l’état du système capitaliste, les attaques patronales, la politique des organisations syndicales, l’extrême gauche et ce que nous pouvions faire…

La politique de collaboration de classe des bureaucraties syndicales et la politique des organisations de l’extrême gauche officielle
De nombreuses interventions ont lieu sur la politique des bureaucraties syndicales. Certaines dénonçaient le caractère de collaboration de classe des bureaucraties syndicales qui sont liées à la gauche et à l’Etat. Elles organisent l’éparpillement des luttes ou grève aujourd’hui et sont l’un des obstacles vers la convergence des luttes et leur unification en une lutte de classe.

Des interventions allant dans le sens contraire. Face à l’orientation actuelle des directions syndicales certains ont défendu que la massification est une des réponse pour réorienter les syndicats dans l’établissement d’un rapport de force. Pour d’autres, la massification n’est pas suffisante car l’exemple de l’Allemagne et des pays nordiques démontrent qu’un taux de syndicalisation à 80% n’empêche pas une politique d’accompagnement des contre-réformes.

Malgré les divergences sur la politique de collaboration de classe ou non de la bureaucratie syndicale, la plupart des intervenants ont estimé que participer aux seules journées d’actions syndicales ne suffit pas.

Des critiques ont été faites sur la politique des organisations comme LO, NPA ou AL par exemple qui sont suivistes vis-à-vis des syndicats. Elles ne militent pas du tout en vue de l’auto-organisation des travailleurs et de la population en comités.

La question de la grève générale

Si tout le monde convenait de la nécessité d’une grève générale, il n’y a pas eu de débats plus approfondi sur les circonstances favorables à l’émergence d’une telle riposte. Ce qui ressortait de la discussion c’est qu’aujourd’hui les travailleurs, en CDI ou précaire, avec ou sans emploi, avec ou sans papier, la jeunesse, les retraités subissent les mêmes attaques de la part de ce gouvernement et des capitalistes. Et que pour faire face à ces attaques, il ne suffit plus de se battre entreprise par entreprise, catégorie par catégorie,…, mais bien tous ensemble.

Sur la grève générale, il a été précisé que le tract diffusé n’avait pas pour objectif d’appeler de manière incantatoire à la grève générale. Pour certains la situation est favorable à un tel mouvement. C’est dans cette perspective qu’on doit s’organiser pour s’y préparer. Pour cela il a été défendu la nécessité d’organiser des comités de travailleurs sur tout le territoire afin d’éviter la trahison comme en 36 ou 68.

L’état du système capitaliste

Il y a eu des interventions sur l’état du système capitaliste et la signification de la crise de 2007/2008. Est-ce une énième crise de conjoncture du capitalisme ou bien un effondrement majeur comme le capitalisme a déjà connu ouvrant une période de guerres et révolutions ?

Qu’est-ce qu’être un travailleurs aujourd’hui ?

Quelques interventions autour de la notion de travailleurs, certains participants ne se reconnaissant pas dans cette terminologie car chômeur ou précaire.

Pour d’autres le terme travailleur recouvre les salariés qu’ils soient en CDI, CDD, précaires avec ou sans emplois ou papiers.

L’intervention des lycéens lors de la journée d’action du 9 avril
Un militant du MILI est intervenu pour expliquer les actions de blocage menées dans les lycées. A noter que les lycéens se sont donnés eux-mêmes leurs propres objectifs et ne sont pas cantonnés à suivre les appels syndicaux à manifester. Ils ont organisé le matin même une manif sauvage.

Il faut continuer à discuter l’action des lycéens et étudiants et leurs interventions dans le mouvement.

Les liens à construire entre travailleurs, comment unifier les luttes
Il a été discuté de la difficulté de nouer des liens entre travailleurs d’entreprises différentes. Comme en 2014 pendant la grève cheminote, aller voir les hospitaliers, les enseignants, les postiers qui sont à 500 mètres a été difficile. D’autant que c’était combattu par les directions syndicales. Afin d’y remédier des propositions ont été faites pour aller sur les boîtes en grève pour discuter avec les salariés, voir comment les aider et construire l’unification des luttes.

Revendications défensives ou offensives

Il a émergé des débats qu’à la défense des acquis, il fallait opposé des revendications offensives comme la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, et l’amélioration du code du travail…

LES PROPOSITIONS D’ACTIONS COMMUNES

Pour faire vivre une telle initiative et l’élargir, l’assemblée a discuté des actions qu’elle pourrait mener.

1/ la participation à la Manif du 1er Mai

2/ l’organisation d’une AG après la manif du 1er mai

3/ Radio France

4/ Prendre contact avec des entreprises en grève pour avancer vers l’unification des luttes.

Nous avons discuté de manière approfondie les trois premiers points.

1/ Concernant la manif du 1er mai, plusieurs propositions ont été faites, débattues puis votées :

1/ faire parti du cortège traditionnel (16 voix)

2/ faire un point fixe avec intégration dans la manif (23 voix)

3/ faire un rassemblement puis partir en cortège vers la manif (11 voix)

4/ organiser une manif sauvage (2 voix)

5/ un point fixe sur la manif (13 voix)

C’est la proposition n°2 qui a été retenue.

Concernant la manif, il a été proposé (même si cela n’a pas été voté) de prendre contact avec des collectifs, sections syndicales, etc., pour la prochaine réunion afin de discuter de notre initiative et d’une possible collaboration.

Il a été dit que cette action serait modifiable en fonction du nombre de participants.

Sur Radio France, deux personnes ont été mandatés pour assister à leur AG le vendredi 10 avril et prendre contact.

2/ Sur l’organisation d’une AG le 1er mai.

L’AG a voté unanimement le principe d’organiser une nouvelle AG après la manif du premier mai. Il reste à définir un lieu (Bourse du travail et facs fermés)

DATE DE LA PROCHAINE REUNION DU COMITE INTERPRO

La salle Léon Jouhaux a été réservée pour jeudi 16 avril 2015 à partir de 18H. La date et l’heure ont été votées.

PROPOSITION D’ORDRE DU JOUR POUR LA REUNION DU 16 AVRIL

Nous soumettons un ordre du jour ouvert et modifiable qui sera à définir à la réunion du 16 par ses participants.

  Structuration des débats en AG et dans les séances plénières du Comité (tour de paroles, durée des interventions, votes…)

  Organisation et structuration du suivi entre chaque réunion (mail, compte-rendu…)

  L’organisation du 1er mai (point fixe, cortège, AG)

  Nouer des contacts avec les entreprises en grèves. Comment avancer vers l’unification des luttes

  proposition de déclaration suite à la réunion de l’assemblée interprofessionnelle du 9 avril à la Bourse du Travail de Paris


INVITATION A UNE NOUVELLE AG INTERPRO

JEUDI 16 AVRIL, 18H00

SALLE LEON JOUHAUX, ANNEXE TURBIGO

BOURSE DU TRAVAIL, 67 RUE DE TURBIGO

METRO ARTS ET METIERS / TEMPLE

L’AG INTERPRO, UNE INITIATIVE DU COMITE INTERPRO DU NORD-EST PARISIEN

L’Assemblée Générale Interpro de Jeudi 9 avril organisée à la fin de la journée d’action syndicale de la CGT, CGT-FO, FSU et Solidaire a été faite à l’initiative du Comité Interpro du Nord-Est Parisien.

L’appel à l’AG Interpro avait pour but :

  La coordination des luttes en une lutte de classe contre les classes dirigeantes et leur Etat.

  Organiser la défense immédiate des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs, condition sine qua non pour préparer la future offensive contre le capitalisme.

Le comité défend la nécessité pour tous les travailleurs de s’organiser en comité dans les entreprises, les quartiers, les villes, pour la jeunesse dans les lycées, les facs, …. et de se coordonner pour contrôler et diriger les luttes sans laisser le soin à d’autres qu’eux-mêmes de choisir leurs revendications et moyens de lutte.

LA PARTICIPATION A L’ASSEMBLEE GENERALE DU 9 AVRIL

L’AG a réunis des lycéens, étudiants, salariés, chômeurs, retraités. Si un certain nombre des présents sont syndiqués à la CGT, FO, Solidaires ou à la CNT, ou membre de Collectif (Quartiers Libres), du MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendants), de l’Antifa Paris, du Bloc Rouge, etc., tous n’étaient pas syndiqués ou non membre d’une organisation.

LES DEBATS

Les débats ont portés sur la situation sociale, politique, l’état du système capitaliste, les attaques patronales, la politique des organisations syndicales, l’extrême gauche et ce que nous pouvions faire…

  La politique de collaboration de classe des bureaucraties syndicales et la politique des organisations de l’extrême gauche officielle

  La question de la grève générale

  L’état du système capitaliste

  Qu’est-ce qu’être un travailleurs aujourd’hui ?

  L’intervention des lycéens lors de la journée d’action du 9 avril

  Les liens à construire entre travailleurs, comment unifier les luttes

  Revendications défensives ou offensives

LES PROPOSITIONS D’ACTIONS COMMUNES

Pour faire vivre une telle initiative et l’élargir, l’assemblée a discuté des actions qu’elle pourrait mener.

1/ la participation à la Manif du 1er Mai

2/ l’organisation d’une AG après la manif du 1er mai

3/ Radio France

4/ Prendre contact avec des entreprises en grève pour avancer vers l’unification des luttes.

Il a été voté pour le premier mai d’organiser un point fixe avec intégration à la manif et la tenue d’un AG le soir même.


Attaque générale, coordonnée, centralisée mais riposte ouvrière dispersée, cloisonnée, divisée, désorganisée !

Malgré la journée interprofessionnelle du 9 avril, les luttes des travailleurs de France sont restées isolées et sont très loin de converger. Les salariés des services publics mènent leur action secteur par secteur et même site par site. Tous seuls les Radio France alors que l’attaque qui les concerne frappe aussi tous les autres services publics comme la SNCF, les hôpitaux, les crèches, les bibliothèques, les piscines, La Poste, la Sécu, etc. Même le 9 avril n’a pas été l’occasion d’une rencontre entre salariés de ces divers secteurs qui subissent le même type d’attaques : suppressions de crédits, suppressions d’effectifs. Si le slogan de la journée syndicale disait : « Tous ensemble contre l’austérité », les mêmes confédérations n’organisent nullement un « tous ensemble » interprofessionnel du type de celui qui avait eu lieu en 1995, sans parler de 1936 ou 1968.

Mais il faut dire que les centrales syndicales ne souhaitent pas que la classe ouvrière monte trop le ton. Certains pensent que cela provient du fait qu’ils sont proches du gouvernement dit « de gauche » mais cela ne suffit pas à expliquer leur passivité. En réalité, comme les centrales sont toutes aussi réformistes, elles craignent la situation économique et sociale, la crise du capitalisme est trop profonde pour leur permettre de jouer les tampons si la lutte prend de l’ampleur. En fait, les bureaucraties de ces appareils syndicaux craignent autant la révolution que l’appareil de l’Etat et que les classes dirigeantes. La révolution sociale, cela signifie que leurs petits appareils risqueront d’être débordés, les petits arrangements avec le patronat et le gouvernement, qui les font vivre, risqueront d’être démasqués et cassés. Ces centrales, qui servent de tampons entre le prolétariat et la bourgeoisie, perdront toute prise sur les événements si la classe ouvrière entre vraiment en lutte et se prend elle-même en mains au travers de conseils de salariés. Certains trouvent qu’on en est très loin, au vu du pessimisme ambiant. Mais ils se trompent : il suffit de pas grand-chose pour que la situation économique et sociale bascule et, dans ce cas, les liens de ces centrales avec la base ouvrière sont bien trop ténus pour suffire à canaliser la lutte comme en 1936. Il existe très peu de militants syndicaux de base qui s’activent aux côtés des travailleurs, la plupart étant mobilisés par de la gestion, que ce soit celle des caisses paritaires, des conseils divers de l’Etat, des commissions de la bourgeoisie et du gouvernement, des comités d’établissement et autres organismes sociaux.

Bien sûr, on peut aussi se dire que les travailleurs ont complètement perdu les conceptions de la lutte des classes et n’attendent rien d’autre des syndicats que d’être des avocats et des tampons sociaux dans les relations avec le patronat et l’Etat et c’est vrai. On peut aussi se dire qu’en période de crise, avec des risques d’attaques diverses et de licenciements ou de fermetures d’entreprises, ils serrent plutôt les rangs et se rapprochent des militants syndicaux. C’est vrai mais, en cas de mouvement social général, cela ne suffirait pas nécessairement pour que les travailleurs se contentent de suivre les politiques des centrales syndicales car la radicalisation pourrait aussi bien provoquer une vague de constitution de comités, de conseils ou de coordinations interprofessionnelles, d’autant que les centrales se refusent à jouer ce rôle. Un peu partout, dès maintenant, des militants essaient de tisser des liens, de faire converger les luttes, de mettre en place de tels moyens de s’entraider, de se soutenir, de s’informer mutuellement, de discuter. Il faut dire que, depuis longtemps, les modes d’organisation des luttes par les syndicats évitent toute discussion au sein de la classe ouvrière, les ténors syndicaux s’étant débrouillés pour transformer les assemblées en discours sans fin des responsables suivis de grands silences du public…

Un autre point pose problème : il apparaît de plus en plus clairement que la méthode d’action des centrales syndicales mène d’échec en échec. Depuis les actions de défense des retraites qui avaient débouché dans le mur et… dans l’appel des centrales syndicales à faire partir Sarkozy et à voter Hollande, on s’est aperçus du caractère mensonger de cette perspective puisqu’Hollande non seulement n’a pas remis en cause les attaques des retraites de son prédécesseur mais les a aggravées.

Et le mensonge ne concerne pas seulement le personnel politique de l’Etat bourgeois, il touche la nature même de cet Etat puisque toutes les centrales syndicales diffusent le mensonge selon lequel cet Etat serait fondamentalement au service de l’ensemble de la population alors que c’est exactement le contraire de la réalité : cet Etat est exclusivement au service de la grande bourgeoisie capitaliste.

Hollande dit bien plus la vérité maintenant qu’il a affirme « j’aime les entrepreneurs » que lorsqu’il prétendait être le chef de file du changement social ou prétendait que les réformes allaient résoudre les problèmes des milieux populaires ou qu’il luttait contre la montée du chômage.

En réalité, tous les gouvernements se battent d’abord contre toute montée de la lutte des classes et la montée du chômage est un moyen de pression essentiel pour enrayer la lutte des travailleurs. L’Etat français supprime en masse des emplois publics à la SNCF, à l’hôpital public, dans les transports, dans l’énergie, dans les écoles, à l’université, dans la recherche, partout…

Quant aux cadeaux au patronat, présentés comme le moyen de faire repartir l’emploi, le gouvernement lui-même reconnaît que les capitalistes ne s’en servent pas pour produire, pour investir, pour embaucher…

Le gouvernement Hollande-Valls, grâce à la passivité des centrales syndicales, a les mains libres pour mener la plus grande offensive anti-sociale de ces dix dernières années : une remise en cause sur tout ce qui concerne les relations sociales, une dégradation sans précédent de la santé publique, de l’éducation, de la recherche, des transports, de la sécu, des retraites et de l’emploi et une hausse massive de la précarité et du chômage.

Le seul argument politique de ce gouvernement face aux milieux populaires est le chantage : si vous protestez contre nous, vous aurez la droite et l’extrême droite, si vous refusez qu’on déverse des milliards aux capitalistes, vous perdrez vos emplois, si vous ne soutenez pas nos guerres aux quatre coins du monde, vous serez attaqués par le terrorisme.

Il faut d’ailleurs remarquer le silence assourdissant des centrales syndicales pour tout ce qui concerne la multiplication des guerres impérialistes auxquelles l’Etat français, soi disant désargenté, participe et dirige aux quatre coins du monde. Pourtant cette offensive violente de l’armée française dont les peuples paient le prix du sang et des destructions, du Niger au Mali, et du Centrafrique à l’Ukraine, font partie d’une même politique d’ensemble de la bourgeoisie française dont les Hollande et Valls sont les défenseurs.

On ne peut pas séparer la montée du terrorisme avec la montée des guerres impérialistes ni cette dernière avec la poursuite de la crise du capitalisme dont le système est incapable de sortir depuis 2007 ! Malgré des milliers de milliards de dollars déversés dans toutes les bourses, les banques, les assurances, les financiers, les spéculateurs, le système n’est jamais sorti de sa crise. Il ne risquait pas de l’être ! Et pour cause : la racine de la crise historique de 2007-2008 était justement la trop grande masse de capitaux incapables de s’investir de façon suffisamment profitable dans la production et se jetant en masse sur la spéculation, créant un appel de capitaux artificiel vers ce secteur et contraignant les Etats à verser des sommes de plus en plus colossales pour éviter le krach financier. Si le système est parvenu ainsi à faire durer la situation, il n’a réussi qu’à lui permettre d’attendre, en serrant les fesses, le prochain krach financier dans lequel il ne pourra plus intervenir massivement, ses fonds étant déjà plombés.

Le principal mensonge des centrales syndicales consiste à refuser de rapporter cette situation à la classe ouvrière en faisant croire que la crise n’est qu’un prétexte pour nous ponctionner et en prétendant qu’on n’a qu’à se faire entendre en proposant la « bonne réforme », étant donné qu’il y a de l’argent et qu’il suffirait de mieux le répartir.

Pendant ce temps, le gouvernement de gauche discrédite la classe ouvrière en faisant des déclarations selon lesquelles ce qui plombe l’économie ce serait le coût du travail, en montrant que les centrales syndicales sont totalement incapables d’infléchir sa politique tout en acceptant de courir dès que le gouvernement les siffle pour de soi-disant négociations sur « discuter » de reculs sociaux d’ampleur, en faisant croire aux classes moyennes qu’il dépense des milliards pour l’emploi des salariés alors que c’est, en réalité, pour faire des cadeaux aux capitalistes et aux banquiers. Le gouvernement propage en même temps l’idée que l’on doit aider les entreprises en diminuant les impôts, taxes et charges sociales des patrons. Il s’attaque aux fonctionnaires, laissant là aussi entendre que ces travailleurs seraient trop nombreux ou trop gourmands, seraient en somme des privilégiés protégés. Il fait passer aussi les syndicats comme des puissances qui détournent la richesse sociale, ce qui ne peut qu’attiser la haine des classes moyennes qui ne reçoivent que de tout petit soutiens du gouvernement alors que banquiers, financiers, bourses et trusts reçoivent des sommes colossales et que les banques ont carrément coffres ouverts auprès de la banque centrale européenne ! Le gouvernement rajoute en plus que le pays ne serait pas concurrentiel à cause d’un code du travail trop favorable aux salariés !!! Il affirme ainsi qu’il faut cesser de faire peser sur les patrons la difficulté de... licencier et aussi cesser de les menacer de la justice pour chaque confrontation en supprimant les tribunaux prud’homaux. Le gouvernement laisse entendre aussi qu’il voudrait aider plus les petites entreprises mais qu’il en serait empêché par les syndicats de salariés qui défendraient les grandes entreprises et autres entreprises publiques. C’est encore le gouvernement qui fait croire que les fonctionnaires seraient des privilégiés, les cheminots par exemple.

A tout cela, les appareils syndicaux ne répliquent quasiment pas ! Ils acceptent de continuer à participer à toutes les négociations alors que tout le monde sait que d’y participer ne permet même pas de limiter la casse et que cela sert au gouvernement à crédibiliser l’idée qu’il y aurait eu un accord et un soutien syndical.

D’ailleurs le gouvernement sait bien que des « mobilisations » comme celle du 9 avril ne sont que des simulacres qui ne sont nullement faits pour lui imposer de reculer sur ses attaques. Les centrales affirment qu’elles ont mobilisé pour « se faire entendre » et, en somme, pour négocier plus favorablement et donc pas pour se donner les moyens de bloquer les contre-réformes. Et le gouvernement ne leur reproche même pas leur journée d’action, d’autant qu’il ne s’agissait nullement d’un appel national à faire grève et pas même un appel à s’assembler dans tous les lieux de travail du pays et encore moins à converger dans les luttes, ni à combattre l’isolement des luttes en cours. Hollande et Valls savent très bien que les centrales syndicales ont besoin de ce type de journées pour conserver leur influence sur leur base militante et sur leur milieu syndical et que c’est bien le minimum qu’elles pouvaient faire en un moment où les salariés constatent par eux-mêmes que les luttes isolées ne paient pas et sont toutes défaites. Sans ce type de fausses actions, les centrales syndicales ne pourraient pas jouer le rôle de canalisateur et d’étouffoir de la lutte sociale et, en particulier, son rôle de tampon pour empêcher l’action directe des travailleurs et son rôle de fausse direction pour éviter que les travailleurs se donnent eux-mêmes une vraie direction en constituant dans tout le pays un réseau de comités de salariés fédérés et coordonnés régionalement et nationalement.

En maintenant les fictions de négociations nationales avec le patronat et le gouvernement, les syndicats détournent la colère ouvrière et évitent qu’elle retombe sur les vrais responsables de cette société et de son échec. Ils font croire que ce qui manquerait serait un poids plus grand des appareils syndicaux pour s’en servir afin de négocier et que ce poids pourrait être obtenu en étant plus nombreux dans la rue à la prochaine… journée d’action.

Ce n’est pas un hasard si patronat et Etat financent massivement les appareils syndicaux, bien au-delà des revenus que ces syndicats tirent des cotisations : ils servent directement les intérêts de nos ennemis, même si les militants de base croient honnêtement agir au mieux des intérêts de la classe ouvrière.

Le seul avenir ne peut venir que de notre prise de conscience des intérêts de classe des travailleurs et de leur opposition irrémédiable aux intérêts des patrons et de l’Etat et de la prise de conscience que le réformisme des syndicats ne sert que les contre-réforme et désarme la classe ouvrière, socialement comme politiquement.

Le seul avenir ne peut provenir que d’une vague d’auto-organisation par laquelle les travailleurs décideraient de s’assembler pour définir eux-mêmes leurs objectifs et moyens de lutter, pour débattre de la situation et des moyens d’y faire face, en n’acceptant aucune des barrières entre diverses catégories de salariés, en n’acceptant plus de suivre aveuglément les bureaucraties syndicales, en n’acceptant plus de respecter la loi du capital, celle qui autorise les licenciements, les fermetures d’entreprises, les expulsions, les arrestations de travailleurs luttant pour leur emploi, les blocages de comptes en banque des particuliers, les coupures de courant, de gaz et d’eau, les réductions de l’accès à la santé, à l’éducation, aux aides sociales…

Le seul avenir des travailleurs est de cesser d’accrocher leurs espoirs au Titanic du capitalisme en train de sombrer.

Texte écrit également en collaboration avec des cheminots de gare de l’Est


Le tract appelant à la formation du comité interpro :

Le tract appelant à l’AG interpro :

Compte-rendu de l’AG interpro :

Appel à une nouvelle AG interpro :

Une référence : le combat des LIP

Ne comptons que sur nous-mêmes, sur notre force, sur nos idées, sur notre organisation indépendante de toutes les institutions y compris les organismes sociaux qui veulent nous encadrer !

Messages

  • À la Bibliothèque nationale de France, les salariés d’ONET en charge du nettoyage du site François Mitterrand se sont réunis lundi 13 avril au matin et ont reconduit la grève pour les journées des 13 et 14 avril. Commencée le 9 Avril, la grève des agents d’ONET vise à dénoncer le sous-effectif des équipes de nettoyage sur le site. L’attribution d’heures complémentaires pour les agents à temps partiel ainsi que de nouvelles embauches pour faire face à leur charge de travail sont au centre des revendications. Depuis la reprise du marché de nettoyage par la société ONET Propreté et Services en janvier 2013, sur un effectif de 61 personnes, 15 agents ont quitté le site BFM, notamment suite à des incitations au départ et sans que ces heures perdues soient réattribuées.

    À ce jour, la direction d’ONET reste silencieuse et ne souhaite toujours pas entamer de négociations avec les salariés grévistes. Il appartient également à la direction de la BnF, donneuse d’ordre de la société de nettoyage, d’intervenir pour l’ouverture urgente de négociations et d’agir en pleine responsabilité.

  • Les salarié.e.s du nettoyage des centres des Finances publiques des 2e, 11e et 20e arrondissements sont en grève illimitée depuis le 11 mars 2015. Ils ont été rejoints, le 23 mars, par celles et ceux du 17e arrondissement.

    Un rassemblement a eu lieu, mardi 14 avril, à 15h45, devant le centre du 2e, 94 rue Réaumur.

    Les salarié(e)s qui nettoient les centres des finances publiques parisiens sont en grève depuis le 11 mars 2015. Ils réclament un 13ème mois de 500€, des contrats de travail de 16H minimum par semaine pour accéder à la protection sociale, une progression dans la grille des salaires, l’accès à la formation professionnelle, deux tenues de travail par an, le remboursement du pass navigo à 50%, ...

    Sans réponse de leur employeur après treize jours de grève, les salariés ont été vendredi 27 mars à la rencontre de la société TFN Propreté groupe Atalian rue de Crimée à Paris 19è, pour exiger l’ouverture de négociations et l’arrêt immédiat des infractions au Code du Travail (remboursement pass navigo, date d’ancienneté, heures complémentaires, équipements de protection, etc...).

    La direction de TFN Propreté a préféré l’intimidation au dialogue. Après plusieurs heures de parodie de discussion, elle a fait venir la police et un huissier, avant d’opposer un refus à toutes les revendications, à l’exception de la fourniture de deux tenues de travail par an, ce qui est une obligation légale.

  • "Durant quelques heures, dans une salle comble, cette assemblée a fait circuler la parole "

    A quoi cela nous sert de parler de salle "comble" ? alors qu’elle était à moitié pleine !

    Cela ne credite en rien cette initiative qui reste modeste par son résultat "numérique" mais extrèmement riche par son contenue.
    Nous étions entre 40 et 50 et cela n’enlève rien à la perspective de cette initiative.

    Par contre ceux qui gonflent la réalite, ne sont pas sérieux.

  • "Le seul avenir ne peut provenir que d’une vague d’auto-organisation par laquelle les travailleurs décideraient de s’assembler pour définir eux-mêmes leurs objectifs et moyens de lutter, pour débattre de la situation et des moyens d’y faire face, en n’acceptant aucune des barrières entre diverses catégories de salariés, en n’acceptant plus de suivre aveuglément les bureaucraties syndicales, en n’acceptant plus de respecter la loi du capital, celle qui autorise les licenciements, les fermetures d’entreprises, les expulsions, les arrestations de travailleurs luttant pour leur emploi, les blocages de comptes en banque des particuliers, les coupures de courant, de gaz et d’eau, les réductions de l’accès à la santé, à l’éducation, aux aides sociales…

    Le seul avenir des travailleurs est de cesser d’accrocher leurs espoirs au Titanic du capitalisme en train de sombrer."

    comité d’étudiants/ travailleurs&chomeurs/retraités paris Est

    Cette déclaration mériterait 1 affiche !

  • Le veritable mérite est modeste .
    L’honnêteté reconnue est un des éléments qui doit nous guider dans notre choix pour élire nos représentants.
    Ceux qui déforment la réalité, même pour servir une cause juste, ne sont pas dignes de confiance.
    Notre intérêt est de reconnaitre nos capacités à leur juste valeur.
    Enjoliver nos faiblesses ne fera que préparer des défaites.

    Si nous voulons construire même un comité, il ne faut s’excuser de le faire ni envers les syndicats réformistes , ni envers ses propres membres.

    nous avons besoin d’opinion , de culture , d’expériences militantes , de nous exprimer, d’écrire, de nous confronter, mais nous n’avons pas besoin de nous excuser !

  • A contacter (ces sites existent-ils toujours ou sont-ils à réactiver ?) :

    AG interpro de Nantes : https://agip44.wordpress.com/

    AG interpro de Lyon : ag2309lyon@googlegroups.com

  • Le syndicalisme de l’isolement des luttes a fait ses preuves :

    "On a l’impression d’être arrêtés en rase campagne. L’intersyndicale va se reconstruire et repanser les plaies", a dit Jean Matthieu Zahnd (CGT), à l’issue de l’assemblée générale qui a voté la fin du conflit. La CGT de Radio France a ensuite signé le texte de propositions du médiateur au côté des quatre autres membres de l’intersyndicale (CFDT, FO, SUD et Unsa).

    C’est quoi les plaies de l’intersyndicale ?!!!!

  • Tout mais pas le 9 avril ! Tout mais pas la convergence des luttes !

    Le principal syndicat du secondaire, le SNES-FSU, vient d’annoncer dans un tweet qu’il appelait, avec d’autres syndicats, à une grève le 19 mai contre la réforme du collège

    Les syndicats, en grève le 16 avril, dénoncent la politique de la SNCF et la "complicité de la direction régionale Bourgogne-Franche-Comté concernant le service public ferroviaire".

    Les postiers guérandais qui s’occupent aussi de La Turballe, Piriac et Mesquer étaient en grève du 11 avril au 14 avril.

    Les postiers du Havre étaient en grève le 15 avril.

    Les postiers de Cognac étaient en grève le 13 avril.

    Les postiers de Narbonne étaient en grève le 27 mars.

    Les ouvriers de Vetrotech à Condren étaient en grève le 3 avril.

    Etc, etc…

    Eh oui, le total des mouvements en France entre mars et avril sont bel et bien une grève générale, au moins dans les services publics, mais pas le même jour !!!!

  • Dans toutes les entreprises qui ont commencé le mouvement de 68, c’est l’extrême gauche, y compris LO, qui l’a lancé et LO le sait bien. Qui a lancé la grève, par exemple, à Renault-Billacourt sinon un camarade LO qui a mis en place un comité de grève dirigeant ce début de lutte ? Qui a lancé la grève à Sud-Aviation à Nantes ? C’est l’OCI. Qui a lancé la grève à Hispano-Suiza ? C’est LO. Qui a lancé la grève à Rodiaceta ? C’est l’OCI. A l’époque le PCF qui dirige la CGT écrit que ces grèves sont à proscrire. C’est en Loire Atlantique,avec l’influence de l’OCI, que la grève a été la plus organisée : comités de grèves, comité central de grève (en fait plutôt une intersyndicale large), et de nombreuses actions et structures alliant ouvriers, paysans, étudiants, employés... Chez Hispano-Suiza, l’appareil syndical s’est opposé à la grève et il a été débordé. La grève a démarré avec occupation en liaison avec lycéens et étudiants, avec drapeaux rouges sur l’usine et manifestation dans le rues avec lycéens et étudiants participant aux piquets de grève avec les ouvriers. Dans ce cas, c’est du vécu : j’y étais en tant que lycéen du lycée Albert-Camus presque collé à l’usine ! Le 3 mai 1968, le PCF dénonce encore dans l’Humanité « la responsabilité du pouvoir et des aventuriers gauchistes » qui « créent un terrain propice aux interventions policières »… Il parle non seulement des étudiants mais de l’action des gauchistes dans les entreprises !

    Si le PCF/CGT a estimé qu’il ne pouvait rependre la main qu’en étendant le mouvement, c’est parce qu’il était débordé sinon…

    L’organisation Lutte ouvrière (qui s’appelait à l’époque Voix Ouvrière) estime que c’est une occasion manquée « pour » les révolutionnaires et nous estimons que c’est une occasion manquée « par » les révolutionnaires….

    Pour lire l’article : Mai 68 en France, occasion manquée par ou pour les révolutionnaires ?

  • A nouveau un mouvement isolé face à une attaque générale !!!

    Alors que tous les salariés de Total sont menacés par les plans de restrictions du trust, la CGT engage une action dans un seul site !!!

    L’entrée et la sortie de la production de la raffinerie Total de la Mède sont bloquées par le mouvement de grève des salariés. Ils entendent protester contre la suppression de près de 200 postes sur le site.

    Mais ce n’est pas de 200 que Total va réduire ses effectifs : c’est de 2000 et tous les sites sont menacés !!!

    Lire par exemple cet article du Monde

  • PERSONNE NE PEUT LUTTER, DECIDER ET GAGNER A NOTRE PLACE !

    FORMONS NOS COMITES DE TRAVAILLEURS

    COORDONNONS-NOUS, CONTROLONS ET DIRIGEONS NOS LUTTES !

    Il ne suffit pas de manifester, de se mobiliser, rejoignez-nous pour une


    ASSEMBLEE GENERALE INTERPROFESSIONNELLE

    Discutons de nos luttes, de nos conditions de vie, de travail et des moyens d’organisation

    VENDREDI 1er MAI A PARTIR DE 18H

    SOUS LA GRANDE HALLE DE LA VILLETTE

    METRO PORTE DE PANTIN LIGNE 5

  • Bonjour,
    j’apprécie votre démarche : merci de construire un mouvement de débat ouvert afin de comprendre et d’agir ensemble, de manière indépendante. Vous critiquez férocement toutes les instances "représentatives" (patronat évidemment, mais aussi État et bureaucraties syndicales), ce qui est nécessaire : cette crise systémique ne peut être vue comme une fatalité que par ceux qui en profitent. Nous autres avons besoin de compréhension, de critiques et d’issues. Que nous ne pourrons nous créer que par nous-mêmes, puisque personne ne défend nos intérêts correctement. Fondamentalement, cette émancipation par l’organisation collective et démocratique est la seule voie inclusive pour élargir un combat actuellement atomisé.
    Dans le tract d’analyse qui suit le compte-rendu, votre raisonnement semble receler une contradiction concernant la crise, l’existence d’un surplus de capitaux à partager (ou pas), et donc l’existence d’un fondement matériel pour les réformistes et leur stratégie. Vous dites : "la racine de la crise historique de 2007-2008 était justement la trop grande masse de capitaux incapables de s’investir de façon suffisamment profitable dans la production et se jetant en masse sur la spéculation, créant un appel de capitaux artificiel vers ce secteur et contraignant les Etats à verser des sommes de plus en plus colossales pour éviter le krach financier. Si le système est parvenu ainsi à faire durer la situation, il n’a réussi qu’à lui permettre d’attendre, en serrant les fesses, le prochain krach financier dans lequel il ne pourra plus intervenir massivement, ses fonds étant déjà plombés.
    Le principal mensonge des centrales syndicales consiste à refuser de rapporter cette situation à la classe ouvrière en faisant croire que la crise n’est qu’un prétexte pour nous ponctionner et en prétendant qu’on n’a qu’à se faire entendre en proposant la « bonne réforme », étant donné qu’il y a de l’argent et qu’il suffirait de mieux le répartir."
    Selon vous, il y avait quand même en 2007-2008 beaucoup de capitaux disponibles : le problème ne pourrait-il pas être que les capitalistes (avec l’onction des États) cherchent des investissement trop profitables, spéculatifs plutôt que productifs (les dépenses sociales étant productives de mieux vivre) ? Il y a bien production de capitaux, qui sont susceptibles d’être investis aux bénéfices de la majorité ! Que la concurrence soit trop rude, que l’État refuse de taxer le capital et de lui imposer une destination sociale, voilà qui ne peut être accompli que par un gouvernement au service des travailleurs. Qu’il soit animé par une classe auto-organisée est la seule garantie de sa persévérance au service des travailleurs et de la large majorité de la population. A la condition de socialiser le service bancaire, et de contrôler la circulation des capitaux. Quand un pays rompt, il doit tenir en attendant que d’autres le rejoignent... En fait, il me semble qu’il y a une base matérielle pour un réformisme radical, mais que la dureté réelle de la crise capitaliste interdit actuellement aux classes dirigeants tout esprit de compromis et de répartition plus favorable aux travailleurs.
    Je me rends compte que j’ouvre un vaste débat sur la stratégie de la transformation. Nous le prolongerons de vive voix ce soir, puis nous verrons par la suite !

  • Vous dites : « En fait, il me semble qu’il y a une base matérielle pour un réformisme radical. »

    Je pense que c’est fini pour le réformisme radical ou pas : il ne fait que des contre-réformes radicales elles puisqu’elles détruisent tous les "acquis sociaux" de la période précédente !

  • Vous dites : « Que la concurrence soit trop rude, que l’État refuse de taxer le capital et de lui imposer une destination sociale, voilà qui ne peut être accompli que par un gouvernement au service des travailleurs. »

    Je ne sais pas ce qu’est un gouvernement au service des travailleurs à part celui des travailleurs par eux-mêmes !

    Ce dernier ne fera pas qu’imposer une taxation du capital mais sa confiscation sans remboursement car ce n’est que rendre au prolétariat ce qu’on lui a volé !!!

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