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La révolution des soviets de Bavière en 1919, le fruit de l’impréparation totale

mercredi 30 décembre 2015, par Robert Paris

Lloyd George : « Qui propose-t-on d’envoyer occuper Vienne ? pourquoi, si nous suivions ces suggestions, n’occuperions-nous pas l’Europe entière ? Nos représentants à Berlin nous tiennent le même langage ; il n’y aurait plus de raison de s’arrêter. (...) J’ai reçu un télégramme du War Office me faisant connaître que la situation en Allemagne s’aggrave et que l’on craint une catastrophe. (...) Aujourd’hui, nous apprenons la proclamation de la république des soviets en Bavière. Le danger est que, quand nous demanderons aux délégués allemands : « qui représentez-vous ? », ils ne sachent que répondre. (...) Nous sommes d’accord pour examiner ce que nous aurons à faire non seulement si l’Allemagne tombe en décomposition, mais aussi si la situation s’aggrave en Autriche et dans les pays voisins. (...) »

Le 16 avril 1919, au « Conseil des Quatre », à Paris

La révolution des soviets de Bavière en 1919

« En Bavière, le mouvement n’est pas déclenché par les marins, mais par un groupe révolutionnaire agissant dans les rangs du parti indépendant. Eisner, ancien révisionniste devenu radical par pacifisme, a organisé à Munich un cercle de discussion auquel ont participé une centaine d’ouvriers et d’intellectuels. C’est parmi eux que se sont recrutés les premiers adhérents du parti indépendant en Bavière. Ils ne sont guère plus de 400 à l’été 1918, mais ce sont des cadres bien formés qui exercent une influence déterminante parmi les travailleurs de l’usine Krupp et ont été capables de mettre sur pied un solide réseau d’hommes de confiance dans les autres entreprises. Ils ont en outre noué des liens étroits avec l’aile socialisante de la Ligue paysanne qu’anime l’aveugle Gandorfer. Eisner a préparé la révolution en utilisant systématiquement l’aspiration des masses à la paix. Le 7 novembre, il conduit dans les rues de Munich une manifestation pour la paix au cours de laquelle il fait décider la grève générale et l’assaut des casernes. Le roi s’enfuit et Eisner devient président du conseil des ouvriers et des soldats de la république bavaroise. »

Révolution en Allemagne, Pierre Broué

La situation mondiale en mai 1919

Le mouvement révolutionnaire commencé en 1919 en Allemagne du nord, s’abattit aussi en Bavière. Le gouvernement Bavarois à la tête duquel se trouve Kurt Eisner et Hoffmann, gouvernement bourgeois de gauche pro-impérialiste, provoque contre lui-même le mécontentement du prolétariat, ainsi que de la bourgeoisie, par sa politique hésitante. Le 21 février 1919 le chef du gouvernement Kurt Eisner se rendant au Landtag est assassiné par un fanatique nationaliste, le conte Arco — lieutenant de la garde. Le 17 mars le pouvoir passe aux mains du social-démocrate de droite et pro-impérialiste occidental Hoffmann. Cependant ce gouvernement rencontra une forte résistance de tout le prolétariat, la bourgeoisie quand à elle, se renforçant, mécontente des actions contre le prolétariat qu’elle juge trop molles, réclame des mesures énergiques.

Le lendemain du meurtre, une assemblée générale des conseils munichois élit un « Conseil central de la République bavaroise », présidé par Ernst Niekisch. Par crainte de nouvelles violences, le Landtag suspend ses travaux et les sociaux-démocrates majoritaires proclament un nouveau gouvernement, dirigé par Johannes Hoffmann, qui échoue à ramener de l’ordre.

La position sociale-démocrate du gouvernement devenait de plus en plus instable, et celui-ci cherchait en vain une sortie à la situation ainsi créée. Pendant ce temps dans la classe ouvrière bavaroise influencée par les révolutions russes et hongroises s’affermit l’idée de la dictature du prolétariat et des conseils ouvriers.

La Bavière vit une situation de vide du pouvoir, et des armes sont distribuées aux conseils d’ouvriers et de soldats. Le 3 avril 1919 à Augsbourg au cours d’une réunion à la demande des socialistes de droite, pour la première fut mentionnée la revendication de création d’une république soviétique. Galvanisés par la nouvelle de la proclamation de la République des conseils de Hongrie, les Conseils d’Augsbourg se prononcent, en présence de Niekisch et des anarchistes Erich Mühsam et Gustav Landauer, en faveur d’une République des conseils de Bavière.

A cette revendication de la république des conseils, comme seule solution de sortie de la crise gouvernementale firent semblant de se joindre les social-démocrates indépendants, et une partie du ministère Hoffmann, afin de canaliser le mouvement. Le 4 avril lors d’une conférence secrète des ministres sociaux-démocrates il fut proposé aux communistes et aux indépendants d’entrer dans le prochain gouvernement soviétique. Cette proposition fut radicalement rejetée par les communistes, motivant leur décision par leur volonté de ne pas coopérer avec s-d, et par les indépendants croyant qu’il est impossible de prendre aux décisions d’un gouvernement créé grâce à toutes sortes de combinaisons artificielles et par dessus tout, sans aucune participation des masses.

Dans la nuit du 6 au 7, cette revendication est reprise par le conseil central de Munich : une proclamation, signée par Ernst Niekisch, annonce l’avènement de la République des conseils de Bavière, la dissolution du Landtag et la déchéance du gouvernement Hoffman. Ernst Toller, un poète et dramaturge âgé de 25 ans, devient le chef du nouveau gouvernement révolutionnaire, qui n’est initialement pas reconnu par le KPD. Un télégramme est envoyé à Lénine pour l’informer de l’union du prolétariat de Bavière. En quelques jours, le régime des conseils, dont les membres ne sont nullement préparés à gouverner, se décrédibilise par une série de mesures et de proclamations aberrantes.

Le 7 avril la Bavière fut, solennellement, proclamée république soviétique par une curieuse coalition dans laquelle figurent indépendants, anarchistes et même le ministre majoritaire Schneppenhorst. Un nouveau gouvernement, composé pour la plupart d’indépendants, qui en phrases se réclama du socialisme et de la dictature du prolétariat n’en persista pas moins à mener la même politique bourgeoise. Pendant ce temps le Parti Communiste mena une propagande dans les usines, en faisant découvrir aux masses l’essence du véritable gouvernement « soviétique ».

Le 13 avril, quand à Munich se préparait la contre-révolution, conseil ouvrier révolutionnaire et la garnison de Munich renversèrent le soi-disant gouvernement soviétique et proclamèrent le gouvernement soviétique communiste des ouvriers révolutionnaires.

Hoffmannn, réfugié à Bamberg, refuse de s’incliner : le 13 avril, une troupe improvisée de volontaires formée par le gouvernement Hoffmann tente de reprendre Munich, mais est repoussée par l’« Armée rouge » bavaroise aidée des communistes. Les combats font douze morts. Le soir même, des communistes allemands, menés par les militants Eugen Leviné et Max Levien, décrètent de leur propre initiative la fin du gouvernement « anarchiste » de Toller et prennent le pouvoir à Munich, inaugurant une seconde phase de la République des conseils de Bavière ; ils reçoivent ensuite les encouragements de Lénine. Une politique de « terreur rouge » est mise en œuvre et des mesures inspirées de celles des bolcheviks sont annoncées, tandis qu’une véritable Armée rouge commence à être créée.

Un nouveau gouvernement soviétique ayant à sa tête le communiste Eugène Lévine procéda à l’installation véritable des bases de la dictature prolétarienne. Il procède à la nationalisation des entreprises et des banques, organise le contrôle par le Conseil ouvrier révolutionnaire des entreprises et prend les mesures nécessaires en vue de la création d’une armée rouge. En outre le gouvernement soviétique élabora toute une série d’autres activités politiques et économiques de premier plan.

Hoffmann, épouvanté par la crainte d’une révolution bolchevik en Bavière, engage les services de Corps francs du Wurtemberg commandés par l’officier d’extrême droite Franz von Epp, que viennent épauler des troupes régulières. Le 23 avril, l’assaut sur Munich commence, à l’incitation de Noske : les conseils d’ouvriers et de soldats de la ville, terrifiés par la situation, votent une motion de défiance contre le gouvernement de la République des conseils. Dans un contexte de panique et de vacance du pouvoir, une unité de l’armée rouge bavaroise exécute dix otages.

Contre le Munich révolutionnaire, ont commencé à se concentrer les troupes blanches au nombre de 10.000 hommes. L’armée rouge remporta un succès, et s’obstina, mais elle fut obligée de reculer. Le 1er mai l’armée blanche entra dans Munich. A partir de ce moment débuta la période de la terreur blanche. D’après les renseignements officiels du 1er au 8 mai 577 personnes furent tuées, 184 fusillées. Pour leur participation au mouvement soviétique la cour condamna 2.209 personnes. Le 3 mai, la République des conseils de Bavière est définitivement écrasée.

Comme principales raisons de la défaite de la république soviétique de Bavière il faut trouver : l’absence complète de soutien de la paysannerie, la faiblesse du parti communiste, la participation opportuniste des éléments du conseil ouvrier révolutionnaire et l’isolement du Munich révolutionnaire de reste de l’Allemagne.

Voilà ce qu’écrivait la propagande anti-communiste :

La crise communiste de Munich jalonne d’une pierre pourpre la brève histoire de la révolution allemande. Le régime soviétique qui fut instauré à Munich en avril 1919, à la suite des événements que nous allons relater, était, dès ses débuts, frappé d’infirmité, tant par le caractère des personnes qui prirent la tête du mouvement que par la nature nettement anti-révolutionnaire
de la grande masse des Bavarois.

Le paysan bavarois, bon catholique, docile aux injonctions de son curé et rangé à la Loi de l’Eglise, personnage terre à terre incapable de s’emballer pour une
idée, fût-elle communiste, surtout dans un Etat où la propriété rurale est singulièrement lotie entre les petits
paysans, ne pouvait s’enthousiasmer pour le léninisme
que certains étrangers prétendaient importer de vive
force dans le pays.

Déjà le tribun Kurt Eisner sentait, à la veille de son
assassinat, sa popularité décroître. Aux yeux des indigènes n’était-il pas un juif berlinois originaire d’un
ghetto de Galicie ou de Bohême ? Kurt Eisner dont le
parti — socialiste indépendant — venait de remporter
aux élections une cuisante déconfiture, blackboulé lui-
même à l’Assemblée Nationale, était condamné à céder
les rênes du pouvoir à la majorité. On allègue que dans
cette alternative, navré de voir sombrer son utopie
d’une république socialiste, suivant des conseils pernicieux, il s’était abandonné au bolchevisme : Kurt Eisner,
pour rester au pouvoir, projetait l’institution d’une dictature prolétarienne analogue à celle de Moscou.

Il est assassiné à son retour de Berne le 21 février
1919 par le comte Areo, porte-glaive des réactionnaires
qu’épouvantaient ses révélations sur les responsabilités
de la guerre et qui lui en voulaient mortellement du
« maxime mea culpa » qu’il venait de prononcer au Congrès Socialiste International.

A la mort d’Eisner succède une période chaotique
durant laquelle les agitateurs bolchevistes préparent la
proclamation de la Baeterepublik. Cette période confuse,
qui abonde en meetings, en démonstrations et en manifestes bariolés, va du 21 février au 7 avril. Elle est aussi
riche en extravagances que pauvre en actions d’éclat ; et les mille fils qui s’y enchevêtrent, les innombrables
intérêts qui s’y opposent et s’entrechoquent sont parfois
difficiles à dévider.

La mort d’Eisner déchaîne toutes les passions latentes ;
le gouvernement essentiellement social-démocrate, qui
se forme avec Hoffmann à sa tête, se heurte dès son
avènement à l’hostilité de la droite, autant que de la
gauche. Les G. 0. S’ 1 qui subsistent ne veulent pas
renoncer si facilement à .leur droit de contrôle. Une
tourbe d’intrigants s’est introduite en Bavière, à la
faveur de la nonchalance dont faisait preuve le gouvernement de Kuft Eisner. Toute la lie de Schwabing,
alliée à la population ouvrière des grandes usines Krupp
fondées à Munich pendant la guerre — la plupart des
Prussiens — n’attend qu’une occasion propice pour ren-
verser Hoffmann.

Le coup de main qui se prépare sera facilité par le
manque d’une armée. La première préoccupation
d’Eisner, adversaire farouche de tout militarisme, avait
été, en effet, de démobiliser l’armée bavaroise, mieux
que cela, de démilitariser la Bavière. Le ministre Rosshaupter, soutenu par Auer et Timm, tenta vainement à
deux reprises d’organiser une milice républicaine, baptisée d’abord <( Volkswe/ir » puis « Bûrgerwehr », qui
demeura embryonnaire.

Les fauteurs de désordres en profitent pour exercer
un véritable despotisme sur le gouvernement légal
Hoffmann. Peu à peu le Comité exécutif des G. 0. S.,
qui s’appuie sur des bandes armées, tend à s’arroger le
pouvoir exécutif et le sept avril, dans un moment de
confusion, s’installe à la place du cabinet de coalition.

A la suite de ce coup d’Etat les membres du gouvernement qui sont encore à Munich s’enfuient à Nuremberg, puis à Bamberg, en Bavière septentrionale, pendant qu’un régime léniniste est inauguré à Munich.

Ce ne sont pas les chefs ni les adhérents qui font
défaut au nouvel organe : ils sourdent de partout, de
tous les cloaques qui se déversant dans l’Isar, ils sont
vomis par les taudis de Schwabing qui est le quartier
général de la bohème et du vice, ils accourent de tous
les^oins de la Bavière et aussi des autres régions de
l’Allemagne. Munich va jouer’ dans ce pays le même
rôle de ferment que Budapest en Hongrie. La Bavière va
se placer au poste le plus avancé du soviétisme dans
l’Europe Occidentale.

Les Russes Levien, Leviné-Niessen, Towia Axelrod,
tous chargés par Lénine de diriger la propagande soviétique, se portent d’emblée au premier plan. A côté d’eux
surgit un essaim de chevaliers d’industrie et d’aventuriers de haut vol : l’anarchiste Landauer. Le bohème
Mühsam, gibier des maisons de détention, apte à toutes
les besognes, poète à ses heures, de préférence entrepreneur de démolition sociale, le docteur Wadier, ci-devant pangermaniste, converti au communisme pour
des raisons qui n’avaient rien d’idéal, le coiffeur Max
Strobl qui dirige la Commission « contre-révolutionnaire », le docteur Otto Neurath , ressortissant autrichien, lequel se met en tête d’élaborer un vaste programme de socialisation, le docteur Lipp, un fou furieux,
interné deux fois dans une maison de santé, l’apôtre
Ernst Tôlier, étudiant neurasthénique en rupture de
ban, affolé par la guerre autant que par les idées nouvelles qu’il n’a pas encore assimilées, et d’autres comparses innombrables.

Voici les sinistres figures crachées par la révolution :
Y Oberkommandant Iglhofer ou Eglhofer (on trouve les
deux orthographes), le charpentier Johannes Schicklhofer, l’un des principaux Râdelsfùhrer (meneurs), le
commis Fritz Seidel qui s’est couvert d’infamie par l’assassinat des otages, l’employé des tramways Hausmann « commandant intérimaire » au lycée Luitpold,
le marchand Georg Pfister, troisième commandant au
lycée, car dans cette heureuse république tout le
monde voulait commander alors que personne ne voulait obéir.

C’est de ceux-ci et de leurs séides que nous nous occ perons plus loin, de tous ceux qui ont participé à l’abo-
minable <( tragédie de Munich », comme on l’appelle
désormais en Allemagne, die Mùnchner Tragoedie, car
c’est bien d’une tragédie qu’il s’agit, une de ces horribles tragédies dont le public italien du Cinquecento était
si friand et qui se dénouent dans ie stupre, le viol, le
sang et la folie...

Si court que soit le régime soviétique en Bavière, ou
plutôt à Munich, il est aisé d’y discerner quatre grandes
phases qui figurent la parabole du soviétisme : du 7 au
13 avril, où avorte un mouvement contre-révolutionnaire mal agencé, nous n’avons encore devant nous
qu’un soviétisme tempéré, celui des socialistes indépendants auxquels s’étaient joints des hommes de bonne
volonté^ des révolutionnaires de première heure, ou des
anarchistes, à l’affût d’expériences sociales ; ensuite de
l’émeute du 13 avril, matée le même jour, ce gouvernement jugé trop faible, trop timoré, est jeté au rancart
par la dictature communiste qui dure jusqu’au °21. C’est
le pôle de la parabole. Les meneurs du mouvement sont
les propagandistes russes assoiffés de réformes radicales, de chambardement total et de sang. Pour les uns
cette ère inaugure la « troisième révolution bavaroise ».
Pour les purs, les communistes intégraux, c’est « la
Révolution » tout court, celle qui compte, car elle
implante la dictature du prolétariat, en vérité celle d’une horde d’aventuriers de tout poil et de tout plumage.

La terreur qui règne sur Munich et aussi l’approche
de la Garde Blanche, engendrent une réaction qui
aboutit à rétablissement de la dictature des Conseils
d’exploitation, dictature d’une journée — le 28 avril —
à laquelle succède la dictature de l’armée rouge qui se
prolonge du 29 avril au premier mai sous l’impulsion
d’Eglhofer que dirigent encore en sourdine les agents
russes. Ces deux dictatures marquent le déclin du soviétisme que vont étouffer sans pitié les troupes du général
von Oven.

Les différents partis qui représentent la Bavière à la
Diète et au Reichstag sont, en partant de l’aile droite :
les conservateurs nationalistes, les conservateurs modérés, baptisés « populistes » (anciens nationaux-libéraux), les populistes chrétiens bavarois, qui sont une
émanation du centre catholique allemand, les démocrates, les social-démocrates de droite ou majoritaires,
les ligueurs paysans (Bauernbïindler) à tendances socialistes, les socialistes indépendants qui penchent vers
l’extrême gauche, les communistes que l’on appelle
aussi spartakistes, surtout quand ils sont partisans de
l’action directe, encore que le Parti communiste se soit
officiellement accolé le titre de Spartakusbuncl, c’est-à-
dire « Ligue de Spartacus. »

Les partis de droite sont, dès l’abord, éliminés, de
sorte que la bataille se livre entre les éléments de gauche.
Le Centre même, qui représente pourtant la fraction
politique bavaroise la plus importante par son nombre
et aussi par son influence, est réduit au rôle ingrat de
spectateur. La participation des démocrates à la lutte
est également très effacée.

Ce sont les social-démocrates, les ligueurs paysans les socialistes indépendants et les communistes qui s’efforcent, tour à tour, à conquérir le pouvoir, les ligueurs
paysans faisant plutôt fonction de comparses.

Tous ces partis adhèrent au soviétisme, c’est-à-dire
au gouvernement des Conseils ^, à des degrés plus ou
moins virulents : les uns, les social-démocrates, opinent
pour un soviétisme mitigé en harmonie avec le parlement qui conserverait la haute main sur les affaires
politiques du pays, un soviétisme en somme purement
économique, les autres, les socialistes indépendants,
militent en faveur d’une dictature des Conseils modérés,
sans violence ni mesures trop brusques, un soviétisme
à retardement, tandis que les communistes veulent
inaugurer par la terreur le soviétisme intégral. Avec eux
pas d’atermoiements ni de demi-mesures : ils réclament l’application immédiate de la forme la plus radicale du communisme, tel qu’il est conçu à Moscou. »

Extrait de « La terreur en Bavière » d’Ambroise Got
La suite

Bibliographie

La révolution allemande (novembre 1918-janvier 1919) La république à Munich de Paul Gentizon

Erich Mühsam - Adhésion d’un anarchiste au communisme

Wikipedia

Harman

La Griffe

Sylmpedia

La bouche de fer – République des conseils de Bavière

La bouche de fer I

La bouche de fer II

La bouche de fer III

La bouche de fer IV

La bouche de der V

La bouche de fer VI

La bouche de fer – bibliographie

René Furth

Creagh

Binabar

Rebellyon

Broué

Messages

  • Comment peut on affirmer que la révolution ne part pas des marins du port de Kiel !
    Alors qu’ils commence du 1er au 4 novembre 1918. A Kiel, un port du nord de l’Allemagne, les marins refusent de s’embarquer pour un baroud « d’honneur » de la flotte allemande alors que la défaite semble inéluctable. Ils se mutinent, créent des conseils de marins et s’emparent de la ville après des combats armés (1 - 4 novembre 1918). Par contagion des troubles se produisent alors dans tout le pays. Une grande manifestation en faveur de la paix se déroule à Munich le 7 novembre, avec l’autorisation des autorités qui veulent faire retomber la pression.

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