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Que se passe-t-il à l’Hôpital Saint-Antoine, à Paris ?

lundi 25 avril 2016, par Robert Paris

Y’a le feu !

Il y a deux semaines, un incendie a frappé les Urgences de Saint-Antoine et ce n’était pas juste un petit incident puisqu’un patient est décédé brûlé ! Pourtant, l’information est restée confidentielle puisque tel était le souhait de la direction. Et elle avait quelque chose à cacher. Il fallait qu’elle justifie comment une salle des urgences, pourtant neuve, était, semble-t-il, sans aucun détecteur de fumée et pourquoi, même après coup, la direction prétendait qu’il n’est pas nécessaire d’en mettre dans cette salle ni partout. La direction n’a pas su étouffer l’incendie mais elle a très bien su étouffer l’information : ni média, ni personnels, ni syndicats n’en parlent !!!

Une direction complètement stérile

Depuis plusieurs semaines, la stérilisation de Saint-Antoine a fermé. Le personnel de bloc est maintenant obligé de faire des allers-retour pour déposer les instruments et les matériels à stériliser dans les anciens locaux des urgences. Locaux qui laissent à désirer pour du matériel prévu à la stérilisation. On se demande même s’il bien est exact que la direction compte rouvrir la stérilisation après travaux…

Poisson d’avril ?!!!

L’information est tombée le premier avril mais ce n’était pas une plaisanterie : Hirsch a proclamé décréter la loi du même nom et qui impose la fameuse « réforme Hirsch » contre laquelle les personnels s’étaient mobilisés. Merci les syndicats d’avoir désorganisé le mouvement, d’avoir cassé en petits bouts la lutte, d’avoir accepté de discuter jusqu’au bout avec Hirsch, d’avoir signé parfois des accords d’étapes, d’avoir saucissonné la lutte et de l’avoir séparée des autres luttes des secteurs public et privé. A nous d’en tirer dorénavant la leçon : il faudra nous organiser nous-mêmes en comités de grève et en coordinations régionales et nationales pour décider de manière autonome de nos buts et moyens d’action. Et à Hirsch, « Merci patron ! » (comme le dit le film du même nom) de nous montrer qu’un patron de l’hôpital public n’est en rien différent d’un patron du privé !

Menteur et voleur !

Hirsch, encore lui, a affirmé sur France Inter le 4 avril qu’une nuit à l’Hôpital public coûtait 2.000 à 3.000 euros. C’est complètement faux ! C’est uniquement valable pour la réanimation mais une nuit classique dans un service non spécialisé coûte quatre fois moins. Il s’agissait pour lui de justifier d’envoyer dorénavant les patients dans des hôtels médicalisés privés en refusant de les accueillir dans des chambres au sein de l’hôpital public. Encore une privatisation de la santé aux dépens de la santé publique !

Ce que signifie la loi Hirsch…

Les buts clairement affichés de cette prétendue réforme sont :

 faire passer tout nouvel embauché puis progressivement tout le monde à 7H30 et en grande équipe

 imposer des horaires aménagés de 8H45, 9H ou 10H d’affilée

 supprimer ou réduire les équipes de nuit

 imposer l’hôpital de jour plutôt que l’hôpital de semaine et l’hospitalisation à domicile et les soins sans hospitalisation, plutôt que l’hospitalisation en lits, cette dernière étant réservée aux cas très très graves…

 imposer les 7H aux CDD, ce qui leur retire leurs RTT, et et de fait instaurant dans l’avenir et petit à petit des agents travaillant 7 h même lorsqu’ils auront été titularisés.

Fermeture de 16.000 lits d’hôpital

Hirsch ne donne pas le nombre de fermetures de lits à l’APHP mais dit qu’il veut passer d’une opération faite en chirurgie ambulatoire sur quatre à une sur deux et donc fermer des lits pour la nuit. Les services d’hospitalisation classique vont passer en hôpital de semaine. Les hôpitaux de semaine en hôpitaux de jour…
Donc adieu la surveillance la nuit, et ceux qui ne pourront rentrer chez eux iront à l’hôtel ! (oui à l’hôtel…) avec juste possibilité de téléphoner à un standard de nuit ! On aurait pu croire à un canular mais non ! c’est à ce point là ! Et que dire de toutes les fermetures de petits hôpitaux en région... C’est le grand recul organisé de la santé comme de tous les services publics, de tous les droits sociaux, de toutes le libertés et de toute forme de démocratie…

Le travail c’est la santé

Depuis quelques mois, nous avons avec nos fiches de salaire des plaquettes d’information. La dernière en date c’est celle stipulant que les agents de la fonction publique ne doivent pas cumuler plusieurs emplois, et ne pas travailler dans le privé.

C’est vrai que celles-ci sont très belles et très explicites. On n’ose imaginer le coût de ces plaquettes qui aurait pu servir à augmenter nos salaires plutôt qu’à nous faire la morale de ce qui est bien de faire ou ne pas faire. La volonté de ces directions, c’est de faire en sorte que l’on ne soit disponible que pour nous faire exploiter par eux. La réalité est là : on est au salaire minimum pour travailler, avec une charge de travail plus en plus importante, avec les départs en retraite, avec les arrêts maladie qui ne sont pas remplacés, et régulièrement un agent peut se retrouver seul et assumer deux postes de travail et ce n’est pas pour autant qu’il sera payé en conséquence. Si des agents cumulent des emplois, c’est bien entendu parce qu’ils ont un salaire tellement mirobolant avec un seul emploi qu’ils en redemandent et considèrent que « le travail, c’est la santé ». Ben voyons !

Ils appellent cela une augmentation ?!!!

La ministre de la fonction publique a finalement annoncé l’augmentation du point d’indice de seulement 1,2% après un gel de plusieurs années, depuis 2010. Cela fait 6 ans que les agents n’ont pas vu leur salaire progresser alors que le coût de la vie n’a cessé d’augmenter. Ce qui représente une perte importante sur le pouvoir d’achat. Mais voilà, comme si cela n’avait pas déjà trop duré, elle coupe l’augmentation en deux fois, et il faut attendre juillet 2016 pour la première moitié et février 2017 pour l’autre. Quand il s’agit de nous donner notre dû, iI faut attendre. Par contre quand il s’agit de nous voler, c’est sans délai.

Les démobilisateurs professionnels

Comme au temps de la mobilisation des retraites, comme au temps de la mobilisation contre la réforme Hirsch, contre la réforme Pépy, contre la réforme Touraine, la lutte contre la loi El Khomri est marquée par la stratégie de la défaite menée par les organisations syndicales : divisions, désorganisations, absence de coordination. Il s’agit de journées d’action qui ne se font pas craindre du gouvernement et des patrons.

Le 9 mars, quand l’ensemble de la population et de la jeunesse étaient choqué par la loi El Khomri, les syndicats ont déposé des préavis mais n’ont pas appelé à la grève, même si la population l’a cru… Le 31 mars, ils ont appelé mais ils avaient créé des déversoirs de colère avant dans bien des secteurs pour éviter une convergence trop massive qui les déborde. Juste avant le 31 mars et pour l’affaiblir, il y a eu la grève nationale à La Poste le 23 mars, la grève nationale dans l’Hôpital public le 29 mars, la grève des contrôleurs aériens le 21 mars, la grève SNCF le 9 mars, la grève des infirmiers-anesthésistes le 21 mars, la grève RATP le 9 mars, la grève Air France et fonctionnaires le 27 mars, la grève des inspecteurs du permis le 23 mars, la grève des douanes le 24 mars, la grève des dockers et agents portuaires le 24 mars, etc, etc….

A la SNCF, la CGT certes appelait à une journée massive le 31 mais elle avait appelé déjà à la grève le 9 (par hasard et pour un motif qu’elle estimait différent de la lutte contre la loi El Khomri) et puis elle diffusait un planning des négociations avec la direction, avec à chaque épisode des actions des cheminots appelées par la CGT. Cela signifiait pour tout cheminot qu’il n’avait pas besoin nécessairement d’entrer en grève le 31 puisqu’il allait y avoir bien d’autres occasions de perdre son salaire en s’arrêtant…

De même, les agents de l’hôpital public pouvaient bien se mettre en grève le 31 mais on les avait plutôt incités à le faire le 29 mars, trois jours avant, pour faire croire que la lutte contre la loi Hirsch était séparée de la lutte contre la loi El Khomri.

Dès le 9 mars, les centrales syndicales avaient clairement montré au patronat et au gouvernement qu’elles jouaient leur jeu de manière classique, encadrant « les troupes » sans permettre que la pression soit canalisée et lancée directement contre les adversaires, sans s’appuyer sur un courant de masse, sans prendre le risque que la lutte sociale s’embrase et déborde le cadre classique des relations bien tempérées entre syndicats, patrons et gouvernement, celui des salons où on négocie.

Il ne faut pas suivre ces généraux de toutes les défaites que sont les dirigeants syndicaux si on veut se faire craindre et gagner. Il faut nous organiser et prendre nous-mêmes toutes les décisions dans nos luttes.

Ils nous disent que l’important est d’être nombreux derrière les syndicats. Mais derrière quelle perspective ? Celle de séparer la lutte contre la loi El Khomri de celle contre les autres attaques qui en sont inséparables : la loi Touraine contre la santé, la loi Valls contre les libertés, la loi Eckert contre les petits épargnants, la loi Hirsch, la loi Pépy, la loi CICE (sur le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), loi Cazeneuve (sur l’immigration et l’asile), la loi Hollande (sur le chômage, dite « boite à outils »), la loi Ayrault (ou loi retraites 2014 aggravant les dispositifs de Sarkozy). Ensuite, le fait de ne pas mettre en cause l’état d’urgence, les lois qui font de la France un pays de plus en plus policier, un pays qui ne recrute plus que pour l’armée et la police, qui n’est mobilisé que pour la guerre, « intérieure et extérieure » comme le répètent Hollande, Valls et Cazeneuve….

Poubelle

Les expertises demandées par les syndicats face au plan Hirsch ont donné leurs conclusions et on ne peut pas dire que ces résultats soient faits pour nous étonner, nous qui connaissons très bien les conditions de travail actuelles à l’APHP ! Elles montrent que la charge de travail déborde dans les services, que le sous-effectif est permanent et les dépassements d’horaires fréquents, qu’il y a un sentiment assez général d’un travail qui n’a pas pu être correctement accompli, une augmentation des arrêts de travail liés au surmenage. On ne vous apprendra rien.

Et, bien entendu, ces rapports, Hirsch s’en moque et, contrairement à ce que prétendaient les syndicats, ils ont été remplir ses poubelles. C’est la grève générale de l’APHP, dirigée par les personnels eux-mêmes au travers d’une coordination nationale des personnels de santé, qui seule peut donner le rapport de forces pour que le plan Hirsch soit bon pour la poubelle !

Voilà qui aggrave le sous-effectif

Les personnels partant en retraite finissent leur carrière à l’APHP en éclusant les comptes CET, ce qui signifie qu’ils sont portés à l’effectif pendant trois mois sans travailler et sans être remplacés. La direction fait semblant qu’il n’y a pas de départ pour refuser tout remplacement, en précaire comme en fixe. Et cela durera tant qu’on acceptera de faire du travail en plus du nôtre…

C’est de l’argent au noir !

On a appris que l’argent des comptes CET, celui des congés non pris, a été provisionné par l’APHP au cas où elle serait condamnée à les rembourser. Cela signifie des sommes mises de côté sous prétexte social et qui servent à grossir les caisses de l’APHP en se rajoutant aux sommes des ventes immobilières déjà considérables. Et cela signifie aussi que, si les trésoreries des hôpitaux sont dans le rouge, la trésorerie centrale de l’APHP est tout à fait dans le vert avec 36,6 millions d’excédents financiers, argent en réalité volé aux personnels et aux patients !

Retour aux accouchements à la maison ?

La maternité de Bourg la Reine ferme ses portes alors que les maternités voisines (Béclère et Bicêtre) sont débordées. L’ARS et la ministre s’en moquent : ils suivent la consigne de fermer à tout prix des maternités ! Les enfants naîtront bien tout seuls comme dans le temps…

Le patron ne veut pas qu’on lui dise : Merci !

Renault peut-il exiger le licenciement d’un salarié qui a aimé un film et en a fait la publicité sur auprès de ses proches sur une messagerie personnelle ? C’est ce qui vient de se passer avec un prestataire du Technocentre de Guyancourt parce qu’il conseillait à des amis d’aller voir le film « Merci Patron ! » de François Ruffin, tout en leur disant d’aller aux manifestations contre la loi El Khomri ! La direction de Renault a dit au prestataire : « Pas question qu’il remette les pieds ici » en lui retirant son badge d’entrée et la direction du prestataire, sous pression, l’a licencié !

On est tout à fait dans la logique qui mène des patrons à licencier des salariés simplement parce qu’ils ont participé à cette manifestation et des flics à arrêter des manifestants, à les matraquer ou à les gazer et à frapper à terre des lycéens ou des étudiants comme à intervenir dans des locaux de La Poste, les armes à la main, pour empêcher une simple réunion d’information syndicale contre la loi El Khomri, comme récemment à la poste d’Asnières !!!


La jeunesse et les travailleurs en révolte contre un Etat exclusivement au service des patrons !!!

Voilà enfin un point sur lequel on peut féliciter le gouvernement social-démocrate de France : il a réussi à démontrer à la jeunesse de tout un pays que le pouvoir est au service exclusif d’une classe sociale, celle des patrons. Voilà enfin un bilan positif de l’action gouvernementale !!! Au lieu de précariser, au lieu de chômer, au lieu de se démoraliser, grâce à Hollande-Valls-Macron-El Khomri, une partie de la jeunesse (ouvrière, précaire et non précaire, chômeuse, lycéenne et étudiante) de tout un pays descend dans la rue, conspue le pouvoir et la classe dirigeante !

Toutes les grèves, tous les défilés, tous les rassemblements ne dénoncent que cela dans la loi El Khomri et dans toute la politique des Hollande, Valls, Macron et autres El Khomri. Et il faut dire que la loi El Khomri contre laquelle se mobilisent jeunes et travailleurs ressemble comme deux gouttes d’eau à un copié-collé des propositions du syndicat patronal, le MEDEF. Et elle fait suite à de multiples lois qui vont exactement dans le même sens, comme la loi Macron, la loi Touraine qui casse la santé publique et ouvre la porte au privé, la loi Ayrault sur les retraites qui aggrave les lois Sarkozy, le CICE qui fait crédit de leurs impôts aux patrons, la loi Pépy de privatisation de la SNCF, la loi Hirsch de l’Hôpital public (qui vient d’être annoncée le 1er avril), la loi qui privatise le recouvrement de l’impôt, et aussi deux lois issues des attentats - la loi de l’état d’urgence et la loi Renseignement qui supprime des libertés publiques, sans parler de la déclaration de guerre en Syrie et en Irak -, pour ne citer que ceux-là…

Toute la jeunesse et une bonne partie des milieux populaires ont donc retenu à juste titre un point principal qui caractérise le gouvernement Hollande et sa loi El Khomri : ils sont à la botte du patronat. Mais il ne faut pas se contenter de la loi El Khomri : toutes les autres lois le sont également. Il ne faut pas se contenter de dénoncer cette équipe gouvernementale là comme, au moment de la mobilisation pour les retraites, les syndicats nous appelaient à ne dénoncer que le gouvernement Sarkozy. Et il ne faut pas dénoncer une seule loi alors que tout cet arsenal de lois va exactement dans le même sens et fait partie d’une offensive d’ensemble. On attaque la SNCF au même titre qu’on attaque l’hôpital public, la santé publique, les services sociaux, Pôle Emploi ou La Poste, au même titre qu’on s’attaque aux libertés publiques et qu’on prépare un Etat policier, au même titre qu’on annonce la « guerre à l’intérieur et à l’extérieur » qui se sert des attentats pour arrêter, réprimer, interdire l’action des travailleurs et des jeunes. On ne peut pas gagner en séparant le combat des cheminots de celui des enseignants, de celui des hospitaliers ou de celui des travailleurs du privé ou encore de celui des jeunes.

Ce n’est pas seulement la ministre El Khomri, ou ses acolytes Valls, Macron et autres Cazeneuve qui sont en cause, ni seulement Hollande. Ce n’est même pas l’ensemble de la social-démocratie française ou de la gauche. Cela dépasse largement la France elle-même.

Ce que remarquent ainsi les jeunes, en le dénonçant de manière claire, concerne l’ensemble des gouvernements de la planète et tous les pays du monde. C’est tout le mensonge de la démocratie bourgeoise qui est dévoilé par l’effondrement du capitalisme et les peuples comprennent que le simulacre de démocratie n’a fait jusque là que cacher un Etat au service des possesseurs de capitaux.

Comme le disait Aldous Huxley dans « Le meilleur des mondes », « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. »

Celui qui essaie de faire croire qu’il s’agit seulement de réformer une loi ou même de la supprimer, seulement de faire reculer un gouvernement sur un seul point, ne permet pas du tout de comprendre de quoi il s’agit. C’est une offensive de bien plus grande ampleur et qui a des conséquences bien au-delà de la casse du code du travail. C’est la casse de la classe ouvrière, de tous ses droits y compris de la démocratie bourgeoise elle-même, qui est en projet dans les classes dirigeantes et à l’échelle mondiale. On le voit à la violence avec laquelle la police réprime les manifestants, travailleurs ou jeunes. On le voit à la violence des flics qui attaquent un bureau de La Poste parce qu’il s’y organise une réunion d’information syndicale contre la loi El Khomri. On le voit à tous les patrons qui licencient sous le simple prétexte d’avoir fait grève et participé aux grèves et manifestations. Et la raison ne provient pas des volontés d’un Hollande ou d’un Valls ni de leurs comparses Macron, Cazeneuve, Le Drian ou El Khomri. C’est effectivement le programme du patronat non seulement en France mais dans le monde, face à l’effondrement du capitalisme initiée en 2007-2008, de se servir du pouvoir d’Etat pour casser la classe ouvrière et sauver le patronat de toute révolte, de toute lutte, de toute vague des révolutions, comme celle débutée dans le monde arabe et au Maghreb, en Afrique, en Europe de l’Est et du sud, au Brésil et ailleurs….

Les classes dirigeantes ont dressé un pare-feu pour se protéger de la révolte des peuples et des classes ouvrières du monde. Elles ont décrété que les fonds publics devaient servir exclusivement à intervenir sur le terrain économique, pas pour sauver les peuples, pas pour sauver les pays, pas pour sauver les emplois, pas pour sauver l’avenir de la société, même pas pour sauver le fonctionnement du système capitaliste, qui n’est toujours pas parvenu à faire repartir les investissements productifs privés, pourtant les moteurs de l’économie en régime capitaliste, mais pour sauver la domination de la classe capitaliste sur le monde.

Et dans les conditions d’un système de domination mondiale complètement foutu, l’Etat, au service exclusif d’une classe dirigeante dépassée par l’Histoire, ne peut qu’intervenir de manière violente contre les libertés démocratiques qu’il prétendait jusque-là défendre. Il ne le fait pas seulement par des attaques et des lois anti-sociales mais aussi en déclenchant des guerres, des terrorismes et des contre-terrorisme sur toute la planète et s’en servant pour supprimer les libertés. Le code du travail faisait partie de ces libertés, tout comme l’accès à la santé mis en cause par la loi Hirsch et la loi Touraine, l’accès aux études, l’accès aux droits sociaux (chômage, maladie, remboursement des médicaments, etc…).

C’est extrêmement positif que la jeunesse comprenne que l’Etat est effectivement au service d’une seule classe, celle des possesseurs de capitaux, qui par ce moyen détiennent déjà tout le pouvoir sur le système économique et, au travers de l’Etat, ont également tout pouvoir sur la police, l’armée, la justice, les prisons, les média et les institutions religieuses et syndicales.

Mais cela ne suffit pas car il faut aussi avoir conscience qu’on ne peut pas démocratiser cette dictature. On ne peut pas la changer en changeant le seul chef de l’Etat et le gouvernement, comme lorsque l’on on nous a dit de remplacer Sarkozy par Hollande. Il faut renverser ce pouvoir du grand capital et seule la classe des travailleurs peut le renverser. Il faut que la jeunesse apprenne à se lier à la classe ouvrière comme il faut que la classe ouvrière ne craigne pas de se libérer de son encadrement fait d’appareils syndicaux liés au pouvoir d’Etat, financés par l’Etat et les patrons.

A bas l’Etat au service des patrons et ses lois de classe !

Messages

  • Ratatouille est révolté !

    A l’hôpital Saint-Antoine, cela fait plusieurs années que les sous-sols ne sont plus entretenus. Et ça se voit ! Tout est cassé. Tout est à l’abandon. Tout est aux mains des souris et des rats. Quand on pense que les patients sont contraints de traverser ces sous-sols ! Il n’y a qu’une seule solution : installer la direction générale en sous-sol !

  • Huit ascenseurs mais lequel fonctionne ?

    Le bâtiment Jacques Caroli de l’hôpital Saint-Antoine « bénéficie » de huit ascenseurs et les personnels et patient aimeraient seulement en avoir un seul mais qui fonctionne sans attendre des longues minutes, désespérément devant des portes closes. Les portes coupe-feu de Caroli restent en effet bloquées et on en est à se demander parfois s’il existe un contrat d’entretien de ces ascenseurs ou si la direction l’a résilié par souci d’économie ?

  • On n’a aucune raison de leur rendre ce service

    Il ne se passe pas une journée sans que les cadres de l’hôpital passent nous demander de faire des heures supplémentaires pour combler les trous de leurs plannings. Ce sont sans cesse des pressions pour nous faire travailler plus alors que nous sommes tous à bouts de force et c’est un moyen pour la direction d’éviter d’augmenter les salaires et surtout d’éviter d’embaucher ! Pour nous, c’est des cacahouètes et c’est une manière de nous détruire car le surplus de travail entraîne une fatigue et un stress qui sont dangereux pour tout le monde. On ne se rend pas compte et on finit malade, stressé ou en burn out !

  • Touche pas à mes loisirs !

    L’APHP a signé une convention avec la Ville de Paris, accord selon lequel l’hôpital Saint Antoine devra fermer son école d’infirmiers ainsi que son centre de loisirs. Ce dernier accueille, à prix modique, les enfants du personnel hospitalier. Comme chacun le sait, la profession exige des horaires et un temps d’activité bien particuliers et très contraignants, ce qui fait qu’un tel centre de loisirs est plus une nécessité qu’un simple avantage. Une fois encore, les personnels sont contraints de se débrouiller eux-mêmes, devront payer plus et sont les dindons de la farce des calculs direction…

  • L’UGA en grève depuis plus d’une semaine

    La nouvelle trouvaille de l’APHP, c’est L’APC (adéquation personnel capacitaire). En fait, c’est la capacité de réduire le personnel à minima. A Saint-Antoine, la direction supprime 17 postes. A L’UGA c’est le poste de l’officière, qui est visé, l’aide soignant de nuit en neuro, plusieurs services sont touchés, la gastro, l’hémato, cardiologie, etc. Face à des conditions de travail de plus en plus dégradées et des personnels en souffrance, la direction en rajoute une couche. Et nous qu’attendons-nous pour mettre un frein ensemble à toutes ses attaques ?

  • L’hôpital Saint-Antoine, à Paris, a été contraint de mettre un coup d’arrêt à son étude REBALANCE-UC. L’établissement, qui promettait un dédommagement de 50 euros en échange de dons de selles, croule sous les appels, rendant la situation totalement ingérable. L’un des médecins regrette auprès de LCI cette "catastrophe".

    Ce médecin ne comprend pas que la catastrophe dont cela témoigne c’est la misère !!!

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