lundi 8 août 2016, par
Le texte du GIGC soumis à la discussion :
Le 31 juillet 2016
cher camarade,
Un point ne paraît pas clair.
Vous y dites que le capitalisme ne peut pas dépasser sa crise de 2008.
On ne comprend pas ce que signifie dépasser une crise capitaliste.
Qu’est cette crise qu’on ne peut pas dépasser ?
Quelle est sa cause ?
Quelle est sa signification ?
salutations communistes révolutionnaires
Robert Paris
Le 2 août 2016
Le GIGC au camarade RP,
Cher camarade,
Essayons une réponse rapide. Elle est loin d’être complète et ne vise qu’à te répondre de manière immédiate afin d’essayer d’enlever au mieux toute mauvaise compréhension sur ce que nous essayons d’exprimer.
« L’incapacité à dépasser la crise de 2008 et ses conséquences fait que la crise historique du capitalisme vient frapper directement son centre et les fractions les plus expérimentées de la bourgeoisie mondiale » dit notre communiqué.
« Cher camarade, un point ne paraît pas clair. Vous y dites que le capitalisme ne peut pas dépasser sa crise de 2008. On ne comprend pas ce que signifie dépasser une crise capitaliste. Qu’est cette crise qu’on ne peut pas dépasser. Quelle est sa cause ? Quelle est sa signification ? Salutations communistes révolutionnaires »
Dans sa période de déclin historique, les contradictions fondamentales de la crise du capitalisme ne peuvent être "dépassées" sinon au moyen de la destruction massive de forces productives (excédentaires) dans la guerre impérialiste généralisée ("guerre mondiale") que seul le prolétariat international peut "empêcher" en détruisant le capitalisme.
Nous évoquons ici l’incapacité du capitalisme à "gommer" ou "dépasser" les effets immédiats de la crise de 2008 comme il avait pu le faire dans les crises ouvertes précédentes – crise "mexicaine" de 1994, crise dites des "dragons asiatiques" de 1997, le krach boursier dite "crise internet" de 2000 ou encore la crise "argentine" de 2001 pour ne citer que les plus récentes. Lors de ces crises, le capital avait réussi à reporter sur des pays de la périphérie l’essentiel de ses effets et, surtout, à retrouver des taux de croissance "positifs", à "relancer la machine économique", et ainsi à croire, et à faire croire, à une possible dépassement de la crise "historique". Il appartenait alors aux communistes de dénoncer ces soit-disant reprises économiques contre la propagande bourgeoise.
Aujourd’hui, 8 ans après la crise de 2008, on peut constater – et la bourgeoisie elle-même le constate – que les mesures étatiques prises, tel le Quantitative Easing (production massive de liquidités, de monnaie) et l’endettement généralisé, ne réussissent même pas à "relancer a minima l’économie" et qu’elle reste encore engluée dans les contradictions particulières telles qu’elles se sont exprimées avec 2008. Aujourd’hui, nul besoin pour les communistes de dénoncer une soit-disant reprise économique que la bourgeoisie elle-même reconnaît ne pas exister. Aujourd’hui, il n’y a pas d’enjeu politique immédiat entre les classes sur ce plan.
Ce phénomène, nouveau par rapport aux "crises particulières précédentes", a des conséquences politiques tant au plan impérialiste qu’au plan de la lutte des classes qui explosent ouvertement aujourd’hui et qui déterminent concrètement l’évolution de la lutte des classes. Le degré atteint par la crise fait que la situation économique exerce une pression de plus en plus directe sur la bourgeoisie et l’oblige à des décisions de plus en plus brutales et précipitées tant au plan impérialiste que contre le prolétariat. Les événements divers connus au niveau mondial depuis janvier 2015 – la France se retrouvant particulièrement exposée pour des raisons historiques propres – se succèdent à une vitesse accrue et ont une gravité nouvelle. Une nouvelle période s’est ouverte de confrontation massive entre les classes… du fait que la bourgeoisie est contrainte, sous la pression "économique", d’attaquer massivement et brutalement le prolétariat "sans plus attendre" (comme elle pouvait encore, relativement, le faire auparavant). Voilà ce qui nous semble prioritaire de mettre en lumière aujourd’hui aux yeux de notre classe et des révolutionnaires.
Salutations fraternelles, le GIGC.
Le 4 août 2016
Cher camarade,
Vous écrivez « Nous évoquons ici l’incapacité du capitalisme à "gommer" ou "dépasser" les effets immédiats de la crise ».
Vous écrivez ensuite que « Aujourd’hui, 8 ans après la crise de 2008, on peut constater – et la bourgeoisie elle-même le constate – que les mesures étatiques prises, tel le Quantitative Easing (production massive de liquidités, de monnaie) et l’endettement généralisé, ne réussissent même pas à "relancer a minima l’économie" ».
Mais vous ne prenez pas en compte à mon avis les points les plus importants :
En 2008, la crise n’a pas pu réaliser ses effets « normaux », ceux qui se sont produit dans toutes les crises que vous citez à savoir la chute des entreprises en faillites dont les dernières avaient été Worldcom, Vivendi Universal et Enron ou encore la banque Barings. En effet, l’intervention des Etats et des banques centrales n’a nullement eu pour but la relance de l’économie mais une mise en fonction de l’économie en lieu et place des investisseurs privés.
Vous parlez de « la crise de 2008 » comme s’il s’agissait d’une crise classique du capitalisme, crise dont le but est justement de faire chuter les canards boiteux de l’économie capitaliste, comme le système avait été capable de subir sa crise en 2007-2008, alors justement que le point essentiel provient du fait que, suite à la chute de la banque Lehman Brothers, le système en a conclu que s’il laissait chuter une seule banque ou un seul trust, tout allait chuter.
Nous en concluons, pour notre part, que nous ne vivons pas « une crise capitaliste » mais l’agonie du système. Nous avons écrits quelques articles en ce sens qu’il s’agirait dès lors de discuter :
http://www.matierevolution.fr/spip....
http://www.matierevolution.fr/spip....
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http://www.matierevolution.fr/spip....
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Salutations communistes révolutionnaires
Robert Paris