Accueil > 01 - Livre Un : PHILOSOPHIE > Dialectique naturelle et sociale > Que disait Gaston Bachelard

Que disait Gaston Bachelard

dimanche 16 octobre 2016, par Robert Paris

Que disait Gaston Bachelard

« L’évidence première n’est pas une vérité fondamentale. »

Gaston Bachelard -’La psychanalyse du feu’

« Il ne saurait y avoir de vérité première. Il n’y a que des erreurs premières. »
Gaston Bachelard

« La vérité est un mensonge rectifié. »

Gaston Bachelard

« Le courage intellectuel, c’est de garder actif et vivant cet instant de la connaissance naissante. »

« Imaginer, c’est hausser le réel d’un ton. »

Gaston Bachelard, « L’Air et les songes »

« Un être privé de la fonction de l’irréel est un névrosé aussi bien que l’être privé de la fonction du réel. »

« Le réel n’est jamais ce qu’on pourrait croire, mais il est toujours ce qu’on aurait dû penser. »

« Nous comprenons la Nature en lui résistant. »

Gaston Bachelard, « La formation de l’esprit scientifique »

« Il faut que l’imagination prenne trop pour que la pensée ait assez. »

« Les songes descendent parfois si profondément dans un passé indéfini, dans un passé débarrassé de ses dates, que les souvenirs nets de la maison natale paraissent se détacher de nous. »

Gaston Bachelard, « La Poétique de l’espace »

« Ces notes rapides sont, croyons-nous, suffisantes pour souligner le rôle de la dialectique dans les phénomènes psychologiques (...) qui sont fondamentalement des successions. Une fonction ne peut être permanente ; il faut que lui succède une période de non-fonctionnement puisque l’énergie diminue dès qu’elle est dépensée. Dans les phénomènes de la vie, c’est en termes de successions qu’il faut définir les contradictions du comportement. »

Gaston Bachelard, « La dialectique de la durée »

« Toute nouvelle vérité naît malgré l’évidence. »

Gaston Bachelard, « Le Nouvel Esprit scientifique »

« Déjà l’observation a besoin d’un corps de précautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision de sorte que ce n’est jamais la première observation qui est la bonne. L’observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure. Naturellement dès qu’on passe de l’observation à l’expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments... Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toute part la marque théorique. »

Gaston Bachelard

« La connaissance s’élabore contre une connaissance antérieure. »

« La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. »

Bachelard, « La formation de l’esprit scientifique »

« Une expérience scientifique est alors une expérience qui contredit l’ expérience commune…. L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes… La pensée scientifique moderne réclame qu’on résiste à la première réflexion… Le signe premier de la certitude scientifique, c’est qu’elle peut être revécue aussi bien dans son analyse que dans sa synthèse… La richesse d’ un concept scientifique se mesure à sa puissance de déformation… L’abstraction est un devoir, le devoir scientifique, la possession enfin épurée de la pensée du monde !... Tout savoir scientifique doit être à tout moment reconstruit… L’homme animé par l’ esprit scientifique désire sans doute savoir, mais c’est aussitôt pour mieux interroger… Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit… Face au réel, ce qu’ on croit savoir clairement offusque ce qu’ on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés… Au-dessus du sujet, au-delà de l’ objet, la science moderne se fonde sur le projet. Dans la pensée scientifique, la méditation de l’ objet par le sujet prend toujours la forme du projet… L’ observation scientifique est toujours une observation polémique… Face au réel, ce qu’on croit savoir clairement offusque ce qu’on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. Accéder à la science, c’est, spirituellement, rajeunir, c’est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. »

Gaston Bachelard, « La Formation de l’esprit scientifique »

« Chaque hypothèse, chaque problème, chaque expérience, chaque équation réclameraient sa philosophie. On devrait fonder une philosophie du détail épistémologique, une philosophie scientifique différentielle qui ferait pendant à la philosophie intégrale.. des philosophes. C’est cette philosophie différentielle qui serait chargée de mesu- rer le devenir d’une pensée. En gros, le devenir d’une pensée scientifique correspondrait à une normalisa- tion, à la transformation de la forme réaliste en une forme rationaliste. Cette transformation n’est jamais totale. Toutes les notions ne sont pas au même moment de leurs transformations métaphysiques. En méditant philosophiquement sur chaque notion, on verrait aussi plus clairement le caractère polémique de la définition retenue, tout ce que cette définition distingue, retranche, refuse. Les conditions dialectiques d’une définition scientifique différente de la définition usuelle apparaîtraient alors plus nettement et l’on comprendrait, dans le détail des notions, ce que nous appellerons la philosophie du non. »

Gaston Bachelard, « La philosophie du "non" : essai d’une philosophie du nouvel esprit scientifique »

« Affirmé dogmatiquement par un empirisme qui s’enferre dans sa constatation, un fait s’inféode à des types de compréhension sans rapport avec la science actuelle. D’où des erreurs que la cité scientifique n’a pas de peine à juger. Qui a compris, par exemple, la théorie scientifique du point de rosée a conscience d’apporter une preuve définitive qui clôt une ancienne controverse. La technique d’un hygromètre comme ceux de Daniell ou de Regnault -
pour ne citer que des appareils connus au milieu du XIXe siècle - donne une garantie d’objectivité moins facile à obtenir d’une simple observation "naturelle". Une fois qu’on a reçu cette leçon d’objectivité, on ne peut guère commettre l’erreur d’un Renan qui croit pouvoir rectifier le sens commun en ces termes : "Le vulgaire aussi se figure que la rosée tombe du ciel et croit à peine le savant qui l’assure qu’elle sort des plantes… Les deux affirmations sont également fausses ; elles portent toutes deux la marque d’un empirisme sans organisation de lois. Si la rosée tombait du ciel ou si elle sortait des plantes, elle ne susciterait qu’une bien courte problématique. Le phénomène de la rosée est rationalisé par la loi fondamentale de l’hygrométrie liant la tension de vapeur à la température. Appuyé sur la rationalité
d’une telle loi, on peut, sans contestation possible, résoudre le problème de la rosée. (...)
Ainsi les faits s’enchaînent d’autant plus solidement qu’ils sont impliqués dans un réseau de raisons. C’est par l’enchaînement, conçu rationnellement, que les faits hétéroclites reçoivent leur statut de faits scientifiques. »

Bachelard, « Théorie et faits bruts »

« La continuité psychique est non pas une donnée mais une œuvre. » écrit Gaston Bachelard, s’opposant à « la thèse bergsonienne de la continuité du temps » dans « La dialectique de la durée ».

Lire les ouvrages de Gaston Bachelard

L’épistémologie non-cartésienne

Henri Poincaré et la notion de temps

Lire aussi

Lire encore

Et encore

La philosophie du non

L’épistémologie historique de Gaston Bachelard

Le matérialisme rationnel

Sur YouTube

Video

Qui était Gaston Bachelard

La dialectique de la durée

Messages

  • Bachelard dans « Le Nouvel Esprit scientifique » :

    « Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. Accéder à la science, c’est spirituellement rajeunir, c’est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. La science, dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion ; de sorte que l’opinion a, en droit, toujours tort. L’opinion pense mal ; elle ne pense pas ; elle traduit des besoins en connaissances ! En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. (…) Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit. »

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.