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Pourquoi ils clament tous : « à bas les fonctionnaires ! » ?

mardi 20 décembre 2016, par Robert Paris

Edito

Pourquoi ils clament tous : « à bas les fonctionnaires ! » ?

On l’a tous entendu clairement, le candidat Fillon se déclare prêt, dès son élection à la présidentielle réussie, à se débarrasser massivement d’un grand nombre de fonctionnaires et il a fait de cette intention un acte fondateur d’une situation prétendument historique pour la France. Le caractère de cette position n’a toutefois rien d’aussi original qu’il le prétend, mis à part le caractère public, affiché, claironné même, et présenté comme un acte de courage et de force que lui donne Fillon. Si on examine les actes du gouvernement Valls-Hollande, les déclarations de Macron ou celles de Le Pen, on s’aperçoit que tous les hommes politiques de la bourgeoisie, quelle que soit leur couleur politique affichée, ont en gros les mêmes intentions que Fillon… Ils veulent répondre à la faillite généralisée des finances publiques qui a pris un tour catastrophique et exponentielle depuis l’effondrement mondial de 2007-2008 par des réductions drastiques des dépenses en termes de services publics, notamment en réduisant drastiquement le nombre de fonctionnaires. Cette réduction massive a déjà été un des éléments de la politique effectivement pratiquée par la gauche gouvernementale, en actes et pas seulement dans le discours… Les cheminots, les infirmières, les aides soignantes, les postiers comme les enseignants ou les chercheurs en sont les victimes, comme toute la population du fait de la dégradation du service public.

Mais les trous énormes dans les finances publiques ne sont nullement dus à de trop grands effectifs de fonctionnaires contrairement au discours et aux politiques démagogiques des gouvernants, le rapport entre ce nombre de fonctionnaires et les effectifs de la population n’ayant quasiment pas changé dans la période. Ce n’est nullement un secret que les finances publiques ont chuté et continuent de le faire du fait de l’aide financière massive de l’Etat français comme de l’Etat américain ou de tous les grands Etats des puissances capitalistes de la planète, aide donnée gratuitement aux trusts en faillite, aux banques prêtes à chuter, tout comme les bourses, les assurances et autres établissements financiers. On le sait aussi, sans cette aide massive, sans contrepartie, sans nationalisation des sociétés ainsi aidées, sans pénalités, sans exigence de remboursement, sans paiement d’intérêts, etc., tous les trusts, toutes les banques de tous les pays auraient irrémédiablement chuté en 2008 comme la banque Lehman Brothers.

C’est toute la différence de la situation de 2008 avec toutes les crises capitalistes du passé où une minorité seulement des trusts et des banques ont fait faillite et où on les a laissé chuter sans que la puissance publique, Etat ou banque centrale, ne débourse de telles sommes folles pour les sauver, des sommes que des siècles d’efforts ne suffiraient pas à récupérer, même sur plusieurs générations, tout cela pour éviter aux capitalistes de subir les conséquences de leur crise, pour bloquer le mécanisme des crises économiques, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.

Bien évidemment, malgré les discours démagogiques de tous les politiciens et des média, ce n’est ni le nombre des fonctionnaires, ni le niveau trop élevé de leurs salaires (malgré les avantages réels de quelques hauts fonctionnaires qui sont justement les politiciens et administratifs qui diffusent des discours contre les travailleurs-fonctionnaires !) qui ont plombé les comptes de l’Etat français, pas plus que ceux des autres Etats capitalistes et des banques centrales depuis les années 2000, mais les trous creusés par tous les capitalistes et tout particulièrement depuis 2008.

Pour mieux cacher les vraies causes de cet effondrement irrémédiable qu’ils n’ont fait que retarder pour quelques années, pour détourner la colère des travailleurs et de la petite bourgeoisie quand il deviendra évident que le système est incapable de s’en tirer et qu’il fera retomber la catastrophe sur les épargnes populaires et sur les emplois, publics comme privés, les hommes politiques préfèrent faire porter démagogiquement la responsabilité sur les fonctionnaires. Tous les Fillon, comme tous les Valls, tous les Sapin, tous les Le Pen sont incapables de désigner les vrais responsables des énormes trous financiers des comptes publics qui n’ont d’ailleurs rien de spécifiquement français puisque tous les Etats capitalistes ont exactement les mêmes, qu’ils aient ou pas mené des politiques ultra-libérales à la Reagan et à la Thatcher. Les USA et l’Angleterre, ou encore le Japon, ne sont, en effet, pas moins grevés de trous dans les comptes publics que la France, s’ils ne le sont pas plus, alors qu’ils ont mené des politiques drastiques de libéralisation, de privatisation des services publics et de suppression massive de fonctionnaires. Leurs économies ne s’en portent pas mieux et ce sont seulement leurs services publics qui sont plus démolis, aux dépens des fractions les plus pauvres de la population, qui n’a plus, du coup, les moyens de se soigner, d’étudier, de se transporter, de se loger, de se nourrir, de faire face au chômage et au manque de logement.

Ces hommes politiques bourgeois sont, bien entendu, tout à fait incapables de réclamer aux capitalistes de payer les frais de leurs propres faillites et aucun n’a la moindre capacité d’en demander aux capitalistes de payer les frais de leur crise. Ils sont, au contraire, bien décidés de désigner du doigt de faux coupables : les services publics et leurs travailleurs, accusés d’être la cause de tous les malheurs des fonds d’Etat. L’opinion publique petite bourgeoise pourra ainsi s’en prendre à un bouc émissaire quand on lui annoncera que ses comptes en banque sont partis en fumée et que ses épargnes sont saisies par les banques, et que les Etats n’ont aucunement les moyens de les dédommager. On pourra même en profiter pour opposer une fraction des travailleurs à une autre, les salariés du privé à ceux du public…

Voilà ce que préparent toutes ces déclarations dites « libérales » des hommes politiques. Même les hommes de gauche ou prétendus tels comme, Hollande, Sapin, Valls ou Macron, deviennent ainsi des partisans ouverts d’un prétendu « libéralisme » dans lequel on prône le libéralisme des fonds publics et, à l’inverse, l’étatisation des dettes privées des capitalistes !

Car jamais on n’a vu autant de partisans « libéraux » de l’intervention de l’Etat et des banques centrales dans l’économie, pour sauver le grand capital !!! Même les libéraux américains, anglais ou japonais sont des étatistes forcenés dès qu’il s’agit de garantir la pérennité des banques et des trusts menacés de faillite…

Par contre, le rôle de l’Etat dans la santé publique, dans l’enseignement public, dans les transports publics ou dans d’autres services publics s’écroule au fur et à mesure que l’Etat se retire de ces activités, les réduit ou diminue les effectifs de fonctionnaires, de cheminots, d’infirmières, d’aides soignantes, de pompiers, d’enseignants, tout en augmentant les dépenses de construction du bâtiment dans ces mêmes secteurs, pour aider les capitalistes quand le bâtiment va, tout va… sauf la santé, sauf l’éducation, sauf les transports !!!

Il n’y a aucune différence politique et sociale désormais entre la gauche, la droite et l’extrême droite : tous se disent libéraux mais limitent leur libéralisme à privatiser progressivement tous les services publics, à diminuer sans cesse le nombre de fonctionnaires. Curieux libéralisme : il n’est pas question pour eux de cesser d’aider sur fonds publics les capitalistes privés ! Même l’écolo Jadot, même le gentil « révolutionnaire » Poutou, même la méchante « révolutionnaire » Arthaud, même le démagogue Mélenchon, aucun d’entre eux n’exige que les banques et les trusts rendent tout l’argent qui leur a été donné, aucun n’est prêt à expliquer que le capitalisme ne se maintient ainsi que par un fil et tous ont « leurs solutions » consistant à relancer l’économie alors que le ressort en est cassé, car le ressort du capitalisme a toujours été l’investissement productif privé et que celui-ci n’a repris nulle part au monde malgré les aides massives des institutions centrales. Aucun des hommes politiques français n’ose proposer de réellement s’en prendre à la propriété privée des capitaux et des entreprises, de tous les moyens de production, alors que c’est justement cela qui empêche désormais le développement économique. Certes les quelques personnalités que l’on vient de citer ne mettent pas en avant la remise en cause des services publics et des effectifs de fonctionnaires notamment, mais ils se gardent de dire comment refuser d’aider banques et trusts sans faire payer le service public.

Mais, me direz-vous, la gauche n’est pas du tout sur de telles bases. Le PS se dit le défenseur des services publics au point que Valls lui-même, passé de premier ministre à candidat, s’en affirme le meilleur défenseur comme celui des agents de la fonction publique !!! Et vous aurez parfaitement raison : la gauche est la première à avoir inventé le mythe selon lequel les emplois publiques ne seraient pas des emplois salariés comme les autres, puisqu’ils seraient, comme tout l’Etat démocratique et républicain, au service du public, c’est-à-dire de la population. Non seulement, on a bien vu toutes ces dernières années que cela n’a pas empêché la gauche gouvernementale de mettre l’Etat au service des trusts et des banques, y compris de transformer la santé publique en grand acheteur des trusts pharmaceutiques, des trusts de machines médicales, d’ordinateurs et, plus que tout, du secteur capitaliste du Bâtiment, comme à transformer tous les services publics en machine à aider le secteur capitaliste privé, non seulement on a vu cette gauche gouvernementale casser massivement les emplois publics, comme la SNCF vient encore de l’annoncer sous le gouvernement de Hollande-Valls à peine transformé en Hollande-Cazeneuve, mais le but de cette prétendue spécificité des fonctionnaires consiste surtout à casser l’idée de classes sociales aux intérêts opposés ! En effet, elle oppose les salariés du privé aux salariés du public et elle fait croire que les salariés du publics seraient du même bord que les hauts fonctionnaires, alors qu’en réalité ces derniers font partie intégrante de la bourgeoisie, à commencer par les présidents, les ministres, les chefs de cabinet, les patrons de la santé, des transports, de l’énergie, etc. D’ailleurs, à partir du moment où les trusts et les banques, tout le secteur privé, ne survit plus que grâce aux fonds publics, quelle différence pourrait-on faire entre secteur public et secteur privé ?!!!

Jusque récemment, cette soi-disant spécificité des fonctionnaires affirmait qu’ils étaient fonctionnaires à vie jusqu’à leur retraite, garantie par l’Etat. Eh bien, les dernières déclarations des hommes politiques anti-fonctionnaires affirment : puisque l’Etat est en faillite, il ne garantit plus l’emploi à vie des fonctionnaires ! Mais cela signifie aussi que les fonctionnaires étaient bel et bien, comme les travailleurs du privé, des prolétaires ! Et l’Etat démocratique républicain n’est rien d’autre que la machine de guerre de la bourgeoisie capitaliste ! Public ou privé, il n’y a qu’une seule classe ouvrière et c’est l’un des buts de la social-démocratie d’essayer de cacher cette réalité, de détourner le sens de classe des travailleurs !

La démagogie anti-fonctionnaires, qui marche bien dans l’opinion petite bourgeoise et bourgeoise et même populaire, peut se développer dans la classe ouvrière parce que la division entre salariés du public et du privé est organisée depuis des années par les centrales syndicales. On se souvient ainsi que le secteur privé avait développé des grèves sur les salaires en 1995, quelques mois avant que le secteur public s’y mette, suite à la grève des cheminots. Lorsque le privé était en grève, les centrales syndicales se gardaient bien d’y appeler le public et, lorsque le public était en grève, les syndicats avaient fait reprendre le travail aux cheminots et aux autres dès que le privé avait commencé de s’y mettre !

La division des luttes, des revendications, des manifestations est organisée depuis de longues années et les syndicats de salariés du privé se sont bien gardés de combattre la démagogie anti-fonctionnaires dans les entreprises privées. Ils ont toujours affirmé que les services publics pouvaient être défendus par leurs salariés seuls, les agents de l’électricité pour EDF, les cheminots pour la SNCF, les personnels de l’hôpital public pour l’APHP, les enseignants pour l’école et l’université, les chercheurs pour la recherche, etc… Ils n’ont jamais, au contraire, mis en place des assemblées interprofessionnelles privé/public pour permettre l’unité de la classe ouvrière de se construire.

Au moment où les classes dirigeantes voient leur système avoir atteint ses limites, être incapable de relancer la machine à investir, et ne tenir du coup qu’à un fil financier public ténu, il leur est d’autant plus indispensable de casser la classe ouvrière, de la diviser, de la démoraliser, de la discréditer, tout particulièrement auprès des classes moyennes, car celles-ci vont inévitablement être directement frappées au premier nouvel effondrement du même type que celui de 2007-2008, avec seulement trois fois plus de dettes, et encore bien plus de titres pourris, de spéculations véreuses, de valeurs fondées seulement sur des dettes, et avec des Etats et des banques centrales complètement au bout de leurs capacités d’intervention.

La démagogie anti-fonctionnaires est donc là pour compléter les discours selon lesquels ce seraient les travailleurs du secteur privé qui le grèveraient par leurs exigences inacceptables, par leur refus du changement, par leur attachement au CDI, par leur refus des charges de travail souples, par leur refus des bas salaires, par leur attachement à la sécurité sociale, aux allocations chômage, les « entrepreneurs » étant présentés à l’inverse comme les victimes et comme ceux qui sont les seuls à créer des emplois, à créer de l’activité, à prendre sur eux tous les risques financiers pendant que les salariés du privé ne feraient que profiter des RTT, profiter des 35 heures, profiter du code du travail, profiter des jugements prud’homaux, et on en passe des « privilèges », ou de ce qui est présenté comme tel, qui pèseraient sur la compétitivité des entreprises françaises !!!

Ces discours qui présentent les salariés comme les ringards, comme les irresponsables, comme les profiteurs, comme les destructeurs de l’économie et du pays, tous les hommes politiques bourgeois le tiennent, qu’ils soient de gauche ou de droite. Tous présentent comme des bandits et des criminels, et même comme des « radicalisés c’est-à-dire des terroristes, les cheminots qui contestaient la privatisation de la SNCF, les travailleurs d’Air France ou d’autres entreprises privées qui défendaient leurs salaires et leurs emplois.

C’est donc bel et bien une nouvelle offensive en règle contre la classe ouvrière qui est annoncée dans la campagne des présidentielles et elle est permise maintenant par les stratégies démobilisatrices des centrales syndicales, que ce soit celles des luttes de l’hôpital public, des luttes des cheminots, des luttes des postiers ou de celles des travailleurs du public. Ce qui caractérise ces stratégies des « intersyndicales », ce sont les « journées d’action » qui ne font peur à personne, ni patrons ni gouvernement, journées qui n’ont fait reculer personne, ni en France ni ailleurs. C’est également la stratégie des actions corporatives, secteur par secteur, entreprise par entreprise quand ce n’est pas métier par métier, séparément les infirmières, séparément les pilotes d’avion, séparément les sages femmes, séparément telle poste, tel hôpital, les sous-traitant séparément des trusts dans l’Automobile, etc.

Cependant, la méthode de Valls, de Fillon, de Le Pen, de Macron, consistant à affirmer qu’ils n’ont plus peur des syndicats, qu’ils sont prêts à « réformer » brutalement et radicalement contre eux, si elles sont permises par les stratégies bidon des syndicats, ne sont pas une garantie de succès. Ce ne serait pas la première fois qu’une offensive antisociale ouverte et annoncée entrainerait une réaction radicale de la classe ouvrière. On l’a vu en 1936, en 1953, en 1968, en 1995 : une attaque radicale peut entraîner une riposte, radicale elle aussi, des travailleurs et leur permettre de s’unir, de développer leur action et leur organisation, contraignant les classes dirigeantes à reculer, les menaçant même de tout perdre…

Si les politiques antisociales de la gauche gouvernementale, des Hollande-Valls-Sapin, n’ont pas permis cette riposte ouvrière, si les Fillon, les Macron et les Le Pen se croient du coup les coudées franches pour une offensive anti-ouvrière en règle, dont l’attaque contre les fonctionnaires n’est qu’un des volets, cela ne signifie pas que c’est d’avance gagné pour eux, même si c’est ce qu’ils voudraient faire croire.

S’il est certain que l’élection présidentielle amènera au pouvoir un homme politique au service du grand capital, s’il est certain que ce sera l’occasion de faire croire que le suffrage public cautionne un recul social massif, des mesures drastiques contre les services publics notamment, contre la santé, contre les transports, contre l’éducation, etc., et cela quel que soit le gagnant de ce jeu truqué, de cette fausse démocratie bourgeoise, il n’est nullement certain que les capitalistes y gagnent finalement. Même les Reagan et les Thatcher avaient pris de grands risques et c’est seulement parce que les centrales syndicales américaines et anglaises étaient parvenues à contrôler les luttes et à empêcher les travailleurs de développer leur autonomie et leur auto-organisation que la bourgeoisie a eu à se féliciter des ces « politiques libérales ». C’était loin d’être gagné d’avance et c’est loin de l’être pour la bourgeoisie française, même si les discours des politiciens et des média essaient de le faire croire.

Il y a une alternative. C’est que les travailleurs prennent le coup de colère, décident qu’ils en ont assez d’être menés en bateau, d’être promenés, d’être sans cesse battus, sans cesse plus sacrifiés, qu’ils décident de s’organiser eux-mêmes, de diriger eu-mêmes leurs luttes, prenant les décisions sur les revendications, sur les méthodes de lutte, sur la coordination de celles-ci, en somme constituent leurs comités de grève, leurs comités de mobilisation, leurs comités d’action, dans les entreprises et dans les quartiers, unissent salariés et chômeurs, jeunes et vieux, privé et public, CDI et CDD, toutes professions, tous secteurs confondus et on verra alors si les rodomontades d’un Fillon, d’un Valls, d’un Macron et d’une Le Pen ne sont pas l’étincelle qui met le feu aux poudres et si les travailleurs sont forcément des victimes passives, sans force, les « sans dents » dont parle un Hollande !!!

C’est la classe ouvrière qui détient les clefs de l’avenir et pas la petite bourgeoisie, et même pas la classe capitaliste. Les capitalistes sont incapables de faire repartir leur économie. La petite bourgeoisie est incapable de se défendre contre les trusts, les banques et les Etats à leur service. Seul le prolétariat a la capacité de remettre en question la propriété privée des moyens de production, seul moyen d’en finir avec la marche à l’abime qui caractérise le monde actuel…

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