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Où va l’Amérique de Trump ?

mardi 31 janvier 2017, par Robert Paris

Avec ce programme d’attaques tout prêt, il est clair que le délire qui frappe l’Amérique et le monde n’est pas celui d’un individu, ni celui d’une opinion publique, mais celui d’une classe dirigeante aux abois !

Avec Trump et ses semblables du reste du monde, les classes dirigeantes iront très très loin, et sont prêtes à toutes les horreurs pour conserver leur pouvoir malgré l’effondrement du capitalisme. Leur seule limite sera le moment où nous, travailleurs, femmes et jeunes, décideront de nous mettre nous-mêmes à faire de la politique, à nous organiser en conseils, à choisir nos délégués et à décider de l’avenir de la société.

Edito

Où va l’Amérique de Trump ?

Trump semble vouloir aller vite et changer bien des choses dans la politique de l’Etat américain en termes de politique économique et sociale, d’immigration, de relations internationales. Cela apparaît comme un changement radical et même comme un retournement de politique. En fait, il avance dans un sens qui lui est permis par la politique menée par Obama-Clinton, en matière de guerre sociale et de guerre tout court, et il en profite pour aller encore plus loin, en détournant la colère sociale de nombreux milieux sociaux vers une aggravation des attaques et des reculs, sociaux comme politiques, que ce soit à l’égard des femmes, des Noirs, des Mexicains, des étrangers, des immigrés, des travailleurs, des aides sociales, des services publics… Il change également la relation des USA avec le reste du monde, en plongeant la planète dans le protectionnisme tous azimuts. Il confirme sa campagne plus agressive envers les femmes qu’aucun autre président précédent par de premières mesures contre les droits des femmes et notamment le droit à l’avortement ! Il développe sa pression contre les média et contre la liberté d’internet. Il se proclame favorable à la torture, aux prisons secrètes dans les pays étrangers, à la défense des forces spéciales américaines qui ont commis des actes répréhensibles, etc.

Trump s’est constitué un appareil politique, les postes clefs et l’entourage de la présidence, qui n’est pas identique au parti républicain et qui est le plus à l’extrême droite que l’Amérique ait connu depuis belle lurette, avec de véritables fascistes, et pas seulement en paroles. Des organisateurs de l’extrême droite, des racistes virulents, des généraux bellicistes, des militants anti-femmes, des potentats du capital assoiffés de casse des droits sociaux, des xénophobes violents, des partisans de la suppression des libertés, des droits politiques, des droits sociaux, des partisans de la torture, et bien d’autres brigands qui sont depuis longtemps passés des discours aux actes et que Trump est en train de mettre au plus haut niveau de l’Etat. Le gouvernement Trump s’affiche comme celui des mâles sexistes blancs, et agressifs, prônant une politique violente des USA à l’intérieur comme à l’extérieur. Le gouvernement de Trump, ce n’est pas seulement le Ku Klux Klan au pouvoir, ce sont les milliardaires, du pétrole notamment, directement au pouvoir politique, ce sont les généraux bellicistes directement au pouvoir, ce sont les fascistes ayant mis un premier pied dans l’Etat américain.

Dès ses premiers jours et même avant d’avoir été intronisé président, Trump a fait quelques pas en avant qui ne sont pas négligeables. Et ils vont tous dans le même sens, celui qu’indiquaient ses discours de candidature : de protectionnisme économique américain sous prétexte de reconstruire une Amérique forte, de mesures répressive et liberticides, de suppressions des taxes et impôts pour les capitalistes.

Trump a déjà commencé à mettre en cause les délocalisations d’emplois, ou à s’en donner l’air, en exerçant des pressions sur quelques trusts productifs comme ceux de l’Automobile. Il a également commencé à remettre en question les accords commerciaux internationaux signés jusque là par les USA : l’accord transpacifique, l’accord avec l’Amérique latine et aussi les liens économiques avec l’Europe que Trump affirme vouloir remplacer par une alliance avec l’Angleterre post-Brexit tournée vers une guerre économique contre l’Europe. Si cela devait aller au-delà des discours et des déclarations d’intention, ou même des pressions pour renégocier ces accords, cela signifierait un changement radical, non seulement pour les USA mais pour le monde… Déjà d’autres pays comme le Canada semblent prendre la mesure du changement et se diriger eux aussi vers un protectionnisme accentué, ce qui signifierait à terme une baisse massive des échanges mondiaux…

En réalité, le Brexit avait déjà montré, avec l’appui d’une partie de la bourgeoisie américaine à la fraction de la bourgeoisie anglaise pro-Brexit, que la classe dirigeante US avait commencé de prendre le tournant, bien avant l’élection de Trump et que c’est, au contraire, cette élection qui est le produit du tournant de la politique de la classe dirigeante US et non l’inverse, même si cette élection accélère considérablement le tournant, tournant américain et mondial.

Le caractère agressif de l’impérialisme américain est également accentué, même si on ne peut pas dire que la politique d’Obama-Clinton se soit caractérisée par une phase pacifique, sans guerre, sans accroissement des interventions militaires aux quatre coins du monde, sans menaces de la paix mondiale sous prétexte de lutte contre le terrorisme, contre l’intégrisme musulman, contre les dictatures ou contre la Russie… Au contraire, avec des discours quasi pacifistes, Obama-Clinton représentent une phase d’accroissement mondial des guerres et des tensions.

Un exemple : les liens entre les USA et l’Etat israélien plus belliqueux, violent, colonialiste que jamais, avec une extrême droite au pouvoir. Sous Obama-Clinton, officiellement le gouvernement a combattu les excès de Nétanyahou mais, réellement, jamais le soutien financier et militaire des USA à l’Etat d’Israël n’a été à un tel niveau élevé.

La logique guerrière des USA n’a pas attendu Trump et elle s’est confirmée, après Bush, sous Obama-Clinton, que ce soit en Syrie, en Irak, au Pakistan, au Yémen, en Libye, etc… et aussi à l’égard de la Russie et de la Chine…

Le but affiché de Trump, remettre les USA au premier rang mondial, n’est pas autre chose qu’un but de propagande et un drapeau idéologique pour camoufler une politique américaine qui se tourne un cran de plus vers la guerre mondiale, politique que la présidence précédente préparait aussi….

Le protectionnisme nationaliste est la politique économique qui correspond à un monde se tournant vers la guerre mondiale, vers un affrontement militaire entre puissances impérialistes.

Que cela ramène les USA comme puissance dominante sur le plan économique n’est certainement pas le cas. Au contraire, le protectionnisme américain va favoriser la Chine dans ses aspirations à remplacer les USA, qui se replient sur eux-mêmes, comme investisseur sur de nombreux continents. En dressant des frontières économiques soi-disant pour préserver les emplois américains, les USA ne font que reconnaître qu’ils doivent renoncer au leadership mondial et ne peuvent plus espérer le maintenir.Ils reconnaissent ainsi la montée irrésistible de l’ensemble Chine-Russie-Inde dirigé par la Chine.

Plus les USA tiennent un discours agressif et protectionniste vis-à-vis du reste du monde, plus ils laissent place à la Chine, comme le récent sommet de Davos l’a bien montré.

La Chine peut ainsi se positionner, à l’opposé des USA, comme une nation commerçante, non agressive, non impérialiste, pacifiste, prête à tous les accords commerciaux égalitaires et développant la prospérité des deux côtés, prête à des investissements extérieurs comme à des investissements étrangers à l’intérieur, prête à « sauver » des entreprises étrangères menacées, etc… Ce faisant, la Chine fait un pas de plus, grâce à Trump, pour se positionner comme la puissance capitaliste dominante du monde !

Bien entendu, le pacifisme de la Chine n’est pas à prendre au mot. Il n’est que momentané et tactique et la montée de cette nouvelle puissance est celle d’un Etat bourgeois développant des investissements financiers dans le monde entier, conquérant les matières premières, l’énergie, les marchés et les investissements, en somme d’une puissance capitaliste impérialiste, au sens que lui donnait Lénine.

Trump est donc très loin de réussir, dans un premier temps, l’opération consistant à replacer les USA comme la puissance dominante incontestée du monde. Il faut dire qu’une telle opération ne pourrait pas être qu’économique, commerciale ou protectionniste. Elle ne peut être que militaire et menée par le moyen de la guerre mondiale inter-impérialiste !!!

Si, dans un premier temps, la politique protectionniste de Trump, en exerçant des chantages auprès des trusts pour combattre l’externalisation des emplois, peut ramener quelques embauches aux USA ou faire croire en la démagogie de Trump à une fraction de la population américaine, elle va nécessairement nuire massivement aux échanges économiques mondiaux, et du coup aux investissements productifs privés, déjà le principal point faible du capitalisme depuis les années 2000…

Trump ne va pas faire remonter les investissements productifs mais plutôt les investissements spéculatifs !!

Il prétend diminuer les dettes de l’Etat américain tout en diminuant les taxes et impôts des capitalistes ! Il ne diminuera pas les aides aux banquiers et capitalistes, aux bourses et aux financiers, qui sont la source essentielle des dettes de l’Etat, particulièrement depuis l’effondrement de 2007-2008 !

Trump n’a d’ailleurs jamais critiqué les politiques d’aides massives sur fonds publics des capitalistes et banquiers lors de la crise mondiale…. Ce n’est pas son gouvernement qui comprend plus de milliardaires que jamais dans l’histoire des USA qui risque de rompre avec ces politiques de défense des intérêts sacrés du grand capital !!!

La démagogie anti-étrangers, anti-délocalisations, nationaliste et protectionniste satisfera, dans un premier temps les classes dirigeantes et les sentiments xénophobes d’une partie de la population américaine, en particulier de la petite bourgeoisie et des petits blancs racistes mais elle ne résoudra aucun des problèmes économiques et sociaux liés à la crise du historique capitalisme car ceux-ci ont de toutes autres racines… Mais personne, ni Trump ni Clinton ni aucun gouvernant bourgeois ne pourrait les résoudre. Tous ne peuvent que botter en touche, retarder les problèmes politiques et sociaux liés à l’effondrement économique, détourner les colères sociales, diviser les travailleurs et les peuples et préparer la marche à la guerre mondiale en la présentant comme une défense des intérêts de la population. Trump ne défendra ni les « emplois américains », ni la grandeur de l’Amérique, ni les « classes moyennes » paupérisées, et même pas l’avenir de la classe capitaliste. Il n’y peut rien. Il peut tout juste agiter l’opinion publique, la détourner de la compréhension de la situation, éventuellement concentrer sur son nom tout le mécontentement d’une partie de la population laborieuse et concentrer contre les immigrés, contre les étrangers, contre les noirs, contre les femmes, contre les libertés tous les mécontentements de l’autre partie de la population, celle des petits blancs, des petits-bourgeois racistes et xénophobes.

De toutes les manières, il vise autant qu’Obama ou Clinton à protéger les intérêts du grand capital d’une situation de plus en plus explosive et menaçante pour la classe capitaliste.

Pour dédouaner les capitalistes de l’accusation des milieux populaires, la politique de Trump vise à désigner du doigt l’étranger, la mondialisation, les accords économiques, les délocalisations. Il ne fait ainsi que suivre une tendance montante du capitalisme mondial, celle vers le protectionnisme qui s’est déjà développée en Europe, en Angleterre mais aussi dans le reste de l’Europe qui se détourne de l’Union européenne, qui s’oppose aux migrants, aux étrangers, à la mondialisation, aux délocalisations et se tourne vers le nationalisme exacerbé comme la campagne du Brexit anglais l’a montré. Et, Trump et May le savent, le nationalisme économique ne peut que mener au nationalisme guerrier…

Accuser la mondialisation des problèmes du capitalisme, c’est cacher le fait réel : la libéralisation, la mondialisation, la financiarisation ont permis au capitalisme d’accumuler plus de capital que jamais, d’augmenter plus que jamais les échanges économiques, et c’est ce succès qui a mené le capitalisme non à une maladie, non à un échec mais à un niveau maximal qu’il n’avait jamais atteint et qu’il est incapable de dépasser. La limite, ce sont les investissements productifs qui l’ont montrée : ils ont complètement cessé d’augmenter et auraient même massivement chuté sans l’intervention massive en sens inverse des fonds publics, ceux de l’Etat, ceux des banques centrales.

Le cadre de la propriété privée des moyens de production et des capitaux est devenu trop étroit pour permettre à la production de continuer à se développer or la production de biens est à la source de toutes les richesses développées par le capital, les autres formes d’enrichissement provenant toutes de la production, que ce soit le commerce, la finance, la spéculation et autres formes bancaires. Sans la plus-value extraite du travail humain productif, pas de profit, pas d’accumulation du capital, pas d’augmentation de la taille des biens et des richesses qui est au fondement de la dynamique du système.

Les politiques, celle de Trump comme celle d’Obama, visent surtout à cacher qu’aujourd’hui ce sont les capitalistes eux-mêmes, qui par leurs investissements non seulement spéculatifs mais pourris, nécrophiles, misant sur les dettes, sur les chutes, sur les échecs, sur l’effondrement, qui détruisent le système, pas pour des raisons politiques ni idéologiques bien entendu mais pour des raisons économiques très simples : parce qu’ils continuent à rechercher la voie du profit individuel et immédiat le plus assuré et le plus grand. Et aujourd’hui, les titres pourris, la titrisation des dettes et autres moyens spéculatifs qui spéculent sur la chute sont de loin plus rentables que les investissements productifs ! C’est le cas aux USA mais c’est aussi le cas en Chine où l’intervention de l’Etat n’est pas plus capable, malgré son pouvoir répressif, d’interdire aux capitalistes de miser sur la chute !

Pour le moment, les bourses réagissent favorablement aux excès de Trump mais ce n’est que provisoire. L’inquiétude et le scepticisme perce. Trump risque bien plus de favoriser la spéculation que l’investissement productif, aggravant plutôt le sens même de la crise du capitalisme.

C’est à propos de la politique protectionniste de Trump que les dirigeants du FMI déclaraient peureusement : « Nous entrons dans un territoire inexploré et inquiétant. »

Trump ou pas Trump, avec un chef d’Etat ou un autre, le capitalisme n’est pas capable de sortir de son effondrement de 2007-2008. Bush n’y est pas parvenu avec ses interventions financières massives. Obama n’a fait mieux qu’en intervenant encore plus massivement et sans y parvenir davantage. Toutes les politiques bourgeoises mènent à l’impasse et ne font que faire durer la situation et que préparer la marche à la guerre mondiale, à la barbarie mondiale, au massacre généralisé et à la destruction de la civilisation humaine.

La seule véritable issue à la situation d’impasse du capitalisme est la remise en cause du cadre trop étroit de la propriété privée des entreprises et des capitaux, cadre dans lequel le capitalisme lui-même étouffe désormais, sans parler des classes ouvrières et des milieux populaires. Il est plus que temps pour les travailleurs de quitter le chemin sans issue des réformistes du capitalisme, des syndicalistes et des « gauches », et d’entrer dans la voie de la remise en cause radicale de l’ancien mode de production et d’exploitation, dépassé désormais pas l’Histoire.

Messages

  • Lors de ses négociations avec Trump, May avait été chargée par des factions concurrentes de l’élite dirigeante britannique de consolider la promesse d’un accord commercial américain afin de compenser l’impact de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne d’ici deux ans. Mais, idéalement ceci devrait s’accompagner de la promesse d’un appui continu des États-Unis pour l’OTAN et d’une marche arrière de Trump sur l’éclatement de l’UE – de sorte que le Royaume-Uni puisse calmer la violente réaction de l’Allemagne et de la France en maintenant la possibilité d’un accès au marché en franchise de droits pour son plus grand partenaire commercial.

    Le New York Times a parfaitement résumé la crise à laquelle est confrontée la classe dirigeante britannique en remarquant que « depuis le déclin de la Grande-Bretagne en tant que puissance mondiale durant les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la politique étrangère du pays était bâtie sur deux piliers. Il y a tout d’abord le partenariat américano-britannique qui a permis à la Grande-Bretagne d’affirmer sa présence et de sauvegarder ses intérêts dans le monde entier. Ensuite, il y a l’unité européenne qui est essentielle pour la prospérité économique de la Grande-Bretagne et la suppression des diversions vieilles de plusieurs siècles venant des conflits européens qui permet à la Grande-Bretagne d’agir sur la scène mondiale. »

    Le Times a prévenu que « ces deux piliers pourraient maintenant s’écrouler », au vu de l’éclatement de l’Union européenne, du retour au premier plan des Russes et particulièrement des « menaces de M. Trump de s’éloigner de l’Europe. »

    En dernière analyse, la forme de la conférence de presse a été déterminée non pas principalement par le déclin de la Grande-Bretagne en tant que puissance mondiale, mais par le conflit croissant entre les puissances impérialistes qui a trouvé son expression politique dans l’élévation de Trump et dans le programme autoproclamé de ce dernier de « l’Amérique d’abord » de guerre commerciale, de protectionnisme et de redoublement de l’agression militaire. C’est la lutte de plus en plus acharnée entre les États-Unis et leurs principaux rivaux, y compris l’Europe, pour le contrôle des marchés mondiaux et des ressources qui confère un tel caractère incendiaire à la politique mondiale – et qui se traduit par le discours intimidant de Trump.

  • Pour le gouvernement Trump, la principale valeur d’une Grande-Bretagne « post-Brexit » ne réside pas dans le fait d’être un partenaire commercial mais une arme politique employée contre l’UE, et en premier lieu l’Allemagne, que Trump considère comme le principal rival économique des États-Unis. En mettant le Brexit entre parenthèses à l’aide de sa propre élection et en faisant allusion à une plus grande dislocation de l’UE, Trump a dit, « Le Brexit est un exemple de ce qui va arriver […] Je pense que le Brexit se révélera être quelque chose de fantastique pour le Royaume-Uni […] et pas un handicap. »

    Il est allé jusqu’à confier aux médias qu’en privé il appelle l’UE « le consortium » en profitant de l’occasion pour se plaindre qu’elle l’avait une fois empêché de mener à bien une affaire commerciale.

  • Sans aucun vote au Congrès, sans aucune procédure judiciaire ou jugement reconnaissant leur culpabilité pour un crime, plus de 100 personnes ont été retenues par les douanes fédérales et les agents de l’immigration et dans certains cas déportées. Les victimes incluent des personnes âgées, de jeunes enfants, des femmes qui allaient rejoindre leurs maris et des personnes qui ont vécu légalement aux États-Unis pendant de nombreuses années, voire des décennies. Des centaines d’autres ont été empêchés d’embarquer sur des vols vers les États-Unis. Et ce n’est que le bilan du premier week-end. Les victimes potentielles de ces mesures se comptent par milliers, voire par millions.

    Plusieurs juges fédéraux ont émis des ordonnances judiciaires interdisant les déportations, estimant qu’il est très probable que ceux qui contestent les mesures ordonnées par Trump auront gain de cause une fois que leurs affaires auront été jugées en bonne et due forme. Si certaines personnes ont été libérées de la rétention, les fonctionnaires fédéraux affirment que l’ordre de la Maison Blanche est toujours en vigueur et sera exécuté.

    Les actions du gouvernement dans ses dix premiers jours rendent encore plus sinistre le rôle central joué par le « stratège en chef » de Trump, Stephen K. Bannon. Les médias ont en grande partie minimisé le fait que Trump a nommé Bannon, ancien patron de Breitbart News, une caisse de résonance pour les suprématistes blancs, les antisémites et les néo-nazis de l’alt-right, à un poste à la Maison Blanche d’une importance égale à celle du chef de cabinet Reince Priebus.

    C’était manifestement la voix de Bannon qui retentit dans l’allocution inaugurale de Trump, avec son adhésion ouverte au slogan « l’Amérique d’abord », déjà popularisé par le sympathisant nazi Charles Lindbergh dans les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale. Son discours a suivi le modèle fasciste en exploitant de véritables doléances sociales, le déclin dévastateur des emplois et des niveaux de vie dans de nombreuses régions industrielles, tout en détournant la colère populaire contre l’élite capitaliste américaine vers un bouc émissaire politiquement utile, en l’occurrence la Chine, le Mexique et d’autres pays étrangers.

    Bannon, ancien cadre chez Goldman Sachs, producteur d’Hollywood et magnat des médias d’extrême droite sans expérience de la sécurité nationale, est un fervent partisan de la position raciste et anti-immigrants exprimée par Trump dans une série de déclarations et de décrets la semaine dernière, de l’ordre à construire un mur à la frontière américano-mexicaine, à la demande de sévir contre les « villes-sanctuaires » [villes où les autorités municipales ont décidé officiellement ou en pratique de ne pas poursuivre les immigrés sans papiers, ndt], en passant par cette interdiction vendredi contre les voyageurs et les réfugiés aux États-Unis.

    Trump a souligné la position clé de Bannon dans sa Maison Blanche avec un ordre exécutif samedi restructurant le Conseil national de sécurité (NSC), le principal instrument de la Maison Blanche pour diriger la politique étrangère et militaire. L’ordre a rajouté « l’adjoint au président et stratège en chef », à savoir Bannon, à la liste des hauts fonctionnaires ayant le droit d’assister à chaque réunion du Comité directeur, un sous-comité du NSC qui joue un rôle essentiel dans la préparation des décisions du président, et comprend le conseiller de sécurité nationale, le secrétaire d’État et le secrétaire à la défense.

    Le même ordre exécutif a écarté du Comité directeur le président de la Conférence des chefs d’état-major interarmées et le directeur du renseignement national.

  • Dans la semaine qui a suivi l’investiture du président américain Donald Trump et la proclamation de son programme réactionnaire « les États-Unis d’abord », le gouvernement libéral du Canada a commencé à renforcer considérablement le partenariat d’Ottawa avec les États-Unis au plan militaire et de la sécurité.

    Dans des conditions où Trump est en train de déclarer une guerre commerciale, d’affirmer qu’il faut « s’emparer du pétrole irakien » et de menacer de prendre possession des îles détenues par la Chine en mer de Chine méridionale, l’élite dirigeante du Canada tente d’intégrer davantage le Canada aux plans de guerre de Washington.

    Le premier ministre canadien Justin Trudeau a parlé à Trump au téléphone le lendemain de l’investiture et a discuté de la tenue d’une première rencontre en personne dans les semaines à venir. En reconnaissant implicitement qu’une alliance plus étroite avec Trump sera hautement impopulaire, les responsables canadiens ont suggéré que la rencontre soit tenue aux États-Unis, par crainte que la présence de Trump à Ottawa provoque des manifestations de masse.

  • Le président américain a signé deux décrets visant à détricoter les règles qui ont encadré la finance après la crise de 2008.

    L’un ordonne au département du Trésor de revoir la manière dont la réforme bancaire de 2010 doit être appliquée. Baptisée « Dodd-Frank » du nom des législateurs qui l’ont rédigée, cette loi a renforcé la surveillance des banques dans leurs prises de risque, imposé de nouvelles normes prudentielles et crée un Bureau de protection financière du consommateur (CFPB). Sa mission : mieux défendre les droits des particuliers qui empruntent auprès d’établissements financiers après la crise des subprimes. Or ces derniers affirment que le CFPB freine l’offre de crédit, argument repris par les républicains. « “Dodd-Frank” est un désastre, résume l’ancien promoteur immobilier devenu président, dans son style direct. Il est devenu presque impossible de créer une entreprise et pratiquement impossible de développer une entreprise à cause des réglementations en place. »

  • « Dans une interview, Kellyanne Conway a réussi à placer deux énormités en 19 secondes », relève avec stupéfaction le site américain Vox, à la suite de la prestation de la conseillère de Donald Trump. Au micro de la chaîne MSNBC, celle qui fut la directrice de campagne du milliardaire a affirmé qu’en 2011, deux Irakiens ont été identifiés comme les « cerveaux du massacre de Bowling Green » dans le Kentucky. « Ce massacre n’est pas connu, selon elle, parce qu’il n’a pas été couvert [par les médias]. » Et pour cause : il n’a jamais existé !!!

  • DeVos, la ministre de l’Education de Trump qui rêve de faire "progresser le royaume de Dieu"…

    Mon dieu !!!

  • C’est déjà la deuxième fois que Trump utilise son poste de président pour s’attaquer à des sociétés privées qui lui semblent des adversaires sur le plan privé. Cette fois-ci, c’est une chaîne de magasins qui a retiré les produits vendus par sa fille et qui est mise en cause par les tweets de la présidence des USA sous ce prétexte !!!

  • Le supplice de Tantale….

    Le Tantale est très recherché pour la production de certaines pièces industrielles. Pour le produire, les mines de Coltan sont la source essentielle or la plupart des plus rentables sont situées en République du Congo et y financent la guerre civile. La présidence de Trump vient de lever l’obligation pour les sociétés qui achètent le tantale de s’assurer que sa production n’enrichit pas les responsables de la guerre civile et du terrorisme. Les terrroristes et les massacreurs du peuple congolais disent merci à Trump !!! Quant aux sociétés capitalistes, le fait de ne pas pouvoir profiter de la région produisant le coltan au prix le plus bas était vraiment un supplice de Tantale…

  • Bloqué par la justice pour son action de blocage aux frontière, Trump lance son action inti-immigrés sur territoire américain.

    La première vague d’arrestations de clandestins, décrites comme routinières par les autorités, ont visé des centaines de sans-papiers dans tout le pays.

    Aux États-Unis, les sans-papiers ont peur. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées et expulsées cette semaine. C’est la première vague d’opérations anti-clandestins de l’ère Trump. Les opérations des agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), l’agence fédérale spécialisée dans les reconduites à la frontière, ont ciblé des foyers d’immigrés clandestins à Los Angeles, New York, Chicago, Austin et d’autres villes.

    Dans les villes visées, c’est la panique. Au Texas, des élèves n’osent plus aller à l’école. A New York, des parents expliquent à leurs enfants quels sont les numéros à contacter en cas d’urgence. Des travailleurs n’osent plus prendre les transports en commun pour rentrer chez eux. Des messages de prévention inondent les réseaux sociaux et même le Mexique met en garde ses ressortissants. Des témoins parlent de barrages routiers de la police de l’immigration.

  • Les téléspectateurs des programmes télévisés du dimanche matin ont pu voir de près hier pour la première fois Stephen Miller, l’un des hauts conseillers de Trump et « conseiller politique en chef » à la Maison Blanche. Ce que le public américain a vu était répugnant. Si les producteurs de Hollywood cherchent quelqu’un pour jouer le rôle d’un officier SS dans le prochain film sur la Seconde Guerre mondiale, ils ont l’homme qu’il faut en Miller.

    Miller est apparu sur les chaînes de Fox News, ABC, NBC et CBS. Les yeux fixés droit devant au regard vide, ses réponses aux questions consistaient exclusivement en des mensonges préprogrammés sur les pouvoirs illimités du président dans les domaines de l’immigration et de la sécurité nationale. Il a dénoncé les juges fédéraux qui ont bloqué l’exécution de l’ordre exécutif de Trump interdisant l’arrivée aux États-Unis de tous les réfugiés et visiteurs de sept pays à prédominance musulmane.

    George Stephanopoulos de ABC a été obligé de faire remarquer que Miller mentait sans gêne, et lui a lancé un défi de fournir une once de preuves pour étayer ses affirmations de fraude électorale massive privant Trump d’une majorité du vote populaire. Même le journaliste de Fox News Chris Wallace semblait surpris par la prestation de Miller.

    Interrogé directement pour savoir pourquoi Trump lançait des attaques personnelles contre les juges, les médias et même contre ses collègues républicains, Miller a employé le thème démagogique central de la cabale de Trump pour justifier son assaut sur les droits démocratiques. « Notre position est que nous sommes l’allié de millions d’hommes et de femmes qui travaillent dur dans tout le pays », a-t-il déclaré, « et le président Trump est leur champion. C’est notre coalition. Notre coalition est des millions et des millions et des millions de citoyens patriotiques décents qui veulent juste une augmentation de salaire, qui veulent juste une bonne école, qui veulent juste une communauté sûre. »

  • Le New York Times et le Washington Post ont fait le profil de Miller dimanche. Ce conseiller de 31 ans a été un activiste d’extrême-droite depuis son adolescence. Né dans une famille juive libérale de classe moyenne supérieure, quelque chose a sérieusement mal tourné dans le développement personnel de Miller.

    Il a développé une fascination pour l’extrême droite. À l’Université Duke, il a trouvé un ami en personne de Richard Spencer, le néo-nazi antisémite et suprémaciste blanc qui a été soutenu par Breitbart News. Après l’université, Miller est devenu un porte-parole pour toute une série de personnalités de l’extrême-droite au Congrès, y compris la représentante Michelle Bachmann et le sénateur Jeff Sessions. Au début de 2016, il a rejoint la campagne de Trump, devenant finalement le rédacteur en chef du discours du candidat et servait fréquemment de première partie aux rassemblements de campagne de Trump.

    Miller fait partie d’un trio de fascistes de premier plan à la Maison Blanche. Les opinions d’extrême-droites du « stratège en chef » de la Maison-Blanche, Stephen K. Bannon, ont été largement diffusées dans les médias américains, allant des reportages dans les magazines hebdomadaires jusqu’aux profils des grands quotidiens. Bannon a dirigé le Breitbart News d’extrême-droite jusqu’en août dernier et en a fait le point de mire pour ce qu’on appelle l’alt-right.

    Un profil du New York Times publié dimanche a noté la familiarité de Bannon avec le travail de Julius Evola, un raciste et antisémite italien dont les écrits étaient un élément de base de la dictature fasciste de Mussolini, et qui a été cité comme inspirateur du parti néo-nazi grec de l’Aube dorée. Bannon a cité les écrits d’Evola dans un discours à une conférence du Vatican des catholiques de droite en 2014.

    Une personnalité moins connue mais aussi répugnante : Michael Anton, qui a récemment été nommé directeur des communications stratégiques du Conseil national de Sécurité, ce qui fait de lui le deuxième porte-parole d’importance de la Maison-Blanche après Sean Spicer. Ancien rédacteur de discours pour le maire de New York Rudy Giuliani, Anton était un conseiller de la Maison Blanche de Bush, poste auquel il a soutenu ardemment la décision d’envahir l’Irak. Il a ensuite occupé des postes de communication avec l’éditeur de droite (et propriétaire de Fox News) Rupert Murdoch et avec Citibank, puis un poste de directeur général de l’énorme fonds spéculatif BlackRock.

    La semaine dernière, William Kristol, éditeur de la revue néo-conservatrice Weekly Standard, a révélé que Anton était l’auteur, sous un pseudonyme, d’un pavé publié en septembre dernier, et largement diffusé dans les milieux d’extrême-droite, intitulé The Flight 93 Election (L’élection du vol 93). Cet essai dépeint une victoire de Trump comme le seul salut pour la survie de l’Amérique (et a comparé implicitement Hillary Clinton aux pirates de l’air d’Al Qaeda du vol malheureux de United Airlines le 11 septembre 2001).

  • Selon l’agence Associated Press (AP), l’administration de Donald Trump envisagerait de mobiliser 100.000 soldats de la Garde nationale pour arrêter les immigrés sans papiers du pays. Le brouillon d’une note confidentielle de 11 pages, que l’agence a pu consulter, "propose une militarisation sans précédent de la politique aux frontières", explique AP.

    Plusieurs régions du pays seraient citées dans le document, de la région de Portland, dans l’Oregon, au nord-ouest du pays, jusqu’à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, dans le sud-est. Quatre États frontaliers du Mexique seraient également concernés : la Californie, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et le Texas. Sept États frontaliers de ces derniers sont aussi évoqués : l’Oregon, le Nevada, l’Utah, le Colorado, l’Oklahoma, l’Arkansas et la Louisiane.

  • Le gouvernement est en train d’élargir la liste des migrants prioritaires pour l’expulsion, qui comprendrait jusqu’à deux millions de personnes. Il revendique en outre le pouvoir d’expulser ou d’emprisonner les parents sans papiers qui paient pour aider leurs enfants à traverser la frontière pour les rejoindre aux États-Unis.

    Les notes de service prescrivent également un réseau élargi d’installations d’internement pour loger ceux qui doivent être expulsés. Ils ordonnent au Service des douanes et de la protection des frontières (Customs and Border Protection, CPB) et au Service de l’immigration et des douanes (Immigration and Customs Enforcement, ICE) de « prendre toutes les mesures nécessaires et d’allouer toutes les ressources disponibles pour étendre leurs capacités de détention à proximité de la frontière mexicaine au maximum. »

    Outre les mesures visant à construire un mur à la frontière, l’embauche de plus d’agents de l’ICE et le recours aux policiers municipaux, les notes de service établissent des procédures pour la publication des noms et des casiers judiciaires des immigrants mis en libertés par les autorités locales malgré une mesure d’expulsion ou d’expulsion. Le DHS espère attiser une hystérie fasciste visant les migrants comme s’ils étaient des criminels, et ciblant par la même occasion les autorités locales qui refusent de les remettre aux autorités fédérales pour déportation. Cela rappelle la tactique de la presse nazie, qui a publié des photographies de juifs à côté d’une liste de crimes qu’ils auraient prétendument commis.

    Le projet de Trump d’établir un réseau de camps d’internement a été préparé par les partis démocrate et républicain qui ont conjointement cultivé un climat de nationalisme et de xénophobie anti-immigrants pour faire avancer leurs politiques de guerre et de contre-révolution sociale.

    L’attaque contre les immigrants aux États-Unis a lieu dans le contexte d’une vague mondiale de xénophobie. Partout dans le monde, les classes dirigeantes cherchent à attiser le sentiment nationaliste pour faire des migrants les boucs émissaires du désastre social causé par le capitalisme. En Europe, la promotion du chauvinisme anti-immigrants rappelle les années 1930 et la période précédant le bain de sang de la Seconde Guerre mondiale.

  • Plus de cent travailleurs américains ont été licenciés pour avoir manifesté contre Trump !!!

    Workers across the US faced retaliation from their employers for participating in last Thursday’s “A Day without Immigrants” protests. More than 100 workers throughout the country were fired due to their participation in the one-day event.

    According to NBC, 30 workers and a foremen were fired from JVS Masonry in Commerce City, Colorado after ignoring the company owner’s warnings that they would “pay the price” for not coming to work on Thursday. In addition, 25 catering service workers in Long Island, New York, 21 boat manufacturing workers in South Carolina and 18 workers at Bradley Coatings, Inc. in Nashville Tennessee were fired for similar reasons. In Oklahoma, 12 line cooks at a bar and grill were terminated for failing to call out of work, while two workers at a school in Bonita Springs, Florida were also terminated, with others quitting in protest.

    Many of the terminated workers were categorized as at-will, which meant that they could be fired without warning and without reason. Many more workers likely faced more subtle forms of workplace retaliation for choosing to participate in the protest.

    Last week, thousands of immigrant workers and others throughout the country stayed home, avoiding work, school, shopping and other activities as a way of showing opposition to the Trump administration’s draconian anti-immigrant measures. In many locations, spontaneous protests broke out, demonstrating the advanced state of social tensions in the US due to the policies enacted by both the Democratic and Republican Parties.

    Businesses provocatively sought to justify their decisions to fire protest participants, many of whom had been loyal employees for years, on grounds that their actions had left fellow co-workers shorthanded. “If you’re going to stand up for what you believe in, you have to be willing to pay the price,” said JVS Masonry owner Jim Serowski to CNN. “They were warned : ‘If you do this, you’re hurting the company, and if you go against the team, you’re not a member of the team,’” Serowski added.

    Workers at I Don’t Care Bar and Grill in Catoosa, Oklahoma were notified of their termination by text message, which glibly stated, “You and your family are fired. I hope you enjoyed your day off, and you can enjoy many more. Love you.”

    The decision to summarily fire workers for protesting met with outrage on social media, with many people, including friends and relatives of those turned out by their employers, speaking out against the companies.

  • Le président américain Donald Trump a choisi H.R. McMaster, un général en exercice, vétéran d’Irak et d’Afghanistan, pour occuper le poste de conseiller à la sécurité nationale.

    Herbert Raymond "H.R." McMaster, 54 ans, est un spécialiste de la contre-insurrection, notamment en Irak où il été déployé pendant la guerre de 1991 et deux fois après l’invasion américaine de 2003, de 2004 à 2006, puis de 2007 à 2008. Il a également servi en Afghanistan.

    La « contre-insurrection » sert à s’opposer à une insurrection, comme son nom l’indique, mais en menant une contre-révolution, c’est-à-dire en s’affranchissant des lois et règles employées non seulement dans le civil mais même dans les armées en guerre, en s’autorisant toutes les méthodes terrorisme, torture, organisant de bandes fascistes, etc…

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  • Les politiciens démocrates américains tentent de canaliser l’opposition populaire à Trump dans une offensive antirusse...

    Deux processus distincts sont apparus durant le mois qui a suivi l’investiture de Donald Trump. Des millions de personnes aux États-Unis et internationalement ont participé à des manifestations de masse contre les politiques fascisantes du nouveau gouvernement. Elles sont motivées par une colère réelle et ressentie envers l’attaque de l’administration contre les immigrants et son cabinet de milliardaires et réactionnaires.

    En même temps, une grande partie des médias et des principales sections de l’élite politique mènent de plus en plus farouchement une campagne contre Trump d’un caractère très différent. En coordination étroite avec les agences de renseignement des États-Unis, les critiques médiatiques et gouvernementales de Trump tentent de détourner l’opposition des travailleurs et des jeunes contre Trump et de la canaliser derrière leur propre programme impérialiste et militariste.

    Le Washington Post a résumé les inquiétudes fondamentales en ce qui concerne la politique étrangère de l’élite dirigeante dans un éditorial publié mercredi dernier, suivant la démission du conseiller en sécurité nationale de Trump, Michael Flynn. Le Post a écrit que Trump pourrait « commencer à réparer les dégâts » de son premier mois au pouvoir en sélectionnant « un nouveau conseiller en sécurité nationale ». Même si « M. Trump a effectué au cours des deux dernières semaines quelques corrections de décisions qui semblaient s’éloigner radicalement des politiques précédentes des États-Unis », a ajouté le journal, Trump a encore « quelques corrections à faire ». Cela voulait surtout dire améliorer les relations avec les puissances européennes et changer « sa posture dangereusement apaisante envers M. Poutine ».

    La même ligne essentielle est répétée dans d’innombrables éditoriaux, dans les programmes de nouvelles et les émissions télévisées, et autant de la part de politiciens démocrates que républicains.

    Le sénateur républicain Lindsey Graham, l’un des plus fervents russophobes, a déclaré mercredi dernier qu’un article sans preuves paru dans le New York Times sur des liens entre la campagne électorale de Trump et des agents de renseignement russe « changeait la donne » de façon à justifier une enquête bipartite.

    La sénatrice Elizabeth Warren, qui représente supposément l’aile gauche du Parti démocrate, a publié une déclaration affirmant que Trump « doit au peuple américain un rapport complet concernant les relations de son administration avec la Russie... le Congrès doit se sortir la tête du sable et lancer une enquête publique transparente et bipartite concernant la Russie. Notre sécurité nationale est en jeu. »

  • L’année dernière, McMaster a dirigé une initiative connue sous le nom de « Étude nouvelle de la guerre avec la Russie », conçue pour réorienter l’armée américaine vers une confrontation militaire avec la Russie. Il est également l’auteur d’un rapport de 2015 intitulé « Continuité et changement : Le concept opérationnel de l’Armée et la réflexion claire sur la guerre future », qui appelle le Pentagone à se préparer afin d’« empêcher l’agresseur de faire ce que la Russie a fait en Ukraine. »

    À Moscou, ce choix a été prise comme un signal indubitable. « McMaster est […] à 100 pour cent une menace de la part des États-Unis pour la Russie, et cette menace ne faiblit pas ni ne diminue pas. L’aile de la défense et du renseignement à Washington mènera une politique russophobe », a déclaré mardi à Spoutnik le premier vice-président du Comité de la Défense et de la Sécurité du Conseil de la Fédération de Russie, Franz Klintsevich.

  • Pour protester contre la politique anti-immigration de Donald Trump, une “journée sans immigrés” est organisée ce 16 février aux États-Unis. Les personnes d’origine étrangère sont appelées à faire grève afin de mettre en lumière le rôle fondamental qu’elles jouent dans la société et l’économie du pays. En réalité, c’est une réaction de tous les travailleurs qui répondrait vraiment à la politique de Trump. Opposer les travailleurs américains et immigrés, en les faisant faire grève séparément et pour "démontrer leur utilité" d’un point de vue capitaliste, ce n’est pas génial, puisque ça marche avec le point de vue de race et pas de classe. On voit que les opposants à Trump marchent dans les cassures que ce dernier veut mettre en place et sont liés aux démocrates et à la petite bourgeoisie, même s’ils ont toutes les bonnes intentions du monde.

  • Donald Trump a signé le décret qui supprime toute limitation de la liberté de port d’armes. Il s’agissait d’une restriction concernant les personnes qui ne sont pas des malades mentaux !!! Elle imposait à la sécurité sociale américaine de transmettre les états-civils des personnes percevant des allocations pour troubles mentaux à un fichier de contrôle des ventes des armes à feu. C’était la toute petite restriction que s’était permis Obama !!!

  • Les actions de Snap Inc., éditeur de l’application de messagerie Snapchat, ont bondi de 44 pour cent jeudi après son introduction en bourse (IPO). La société, qui compte un nombre infime d’employés, n’a jamais réalisé de profit et a perdu 514,6 millions de dollars l’an dernier, vaut maintenant plus que Target, un géant de la grande distribution qui emploie plus de 300 000 personnes.

    En quelques secondes de négociations du titre, plus ou moins une heure et demie après la cloche d’ouverture, la richesse de chacun des deux cofondateurs de l’entreprise, Evan Spiegel et Bobby Murphy, a été portée à 5,3 milliards, les actions bondissant d’un prix initial de 17 dollars à plus de 24 dollars – un bond de 44 pour cent. Elles ont augmenté encore plus au cours de la journée avant de retomber légèrement à la clôture de la négociation. D’autres ont également profité, y compris les sociétés de capital-risque Benchmark Capital et Lightspeed Venture Partners, qui ont réalisé respectivement 903 millions de dollars et 613 millions de dollars.

    L’explosion de la valeur des actions Snap illustre deux processus liés. C’est une autre preuve de la montée du parasitisme au cœur de l’économie américaine et du système financier. En même temps, c’est une autre approbation manifeste par Wall Street et les élites financières américaines des politiques du gouvernement Trump qui visent à lâcher les « instincts animaux » de la course capitaliste à l’argent, libérés de tout contrôle ou réglementation gouvernementale.

    Le fait que Snap Inc. ait averti qu’il se peut qu’elle ne puisse jamais faire un profit n’a pas empêché une ruée sur les actions. Les spéculateurs n’ont pas salivé à la perspective que les 158 millions d’utilisateurs de Snapchat, envoyant chaque jour plus de 2,5 milliards d’images et de messages et pour la plupart âgés de 18 à 34 ans, puissent être une source lucrative de revenus. Au contraire, la ruée a été motivée par la perspective à très court terme, mesurée en minutes ou même en secondes, qu’il y avait d’immenses gains immédiats à faire sur une hausse de la valeur de ses actions.

    La réaction au lancement de Snap a été saluée à Wall Street comme un signe que le ralentissement des introductions en bourse au cours des deux dernières années était sur sa fin et que d’autres fortunes massives pourraient être faites si d’autres entreprises telles que le service de taxi d’Uber et le service de location Airbnb décidaient de s’introduire en bourse.

  • Avec Trump, il n’y aura d’argent public que pour l’armée, la police et les trusts !!!!

    Afin de réduire les dépenses publiques, le nouveau président des États-Unis demande au Congrès de réduire massivement les crédits des grandes administrations de Washington, à quelques rares exceptions près.

    Le budget de l’aide au développement, géré par le Département d’État, serait par exemple réduit de 28%. La contribution des États-Unis à l’ONU serait coupée, tandis que la participation américaine aux opérations de maintien de la paix ne pourrait pas dépasser 25% du total de chaque opération. L’enveloppe de l’agence pour la protection de l’environnement (EPA) serait vidée de 31%, alors que 19% des effectifs de cette administration jugée bureaucratique et néfaste par la Maison-Blanche, car bloquant l’investissement et l’emploi au nom de la pureté de l’air ou de l’eau, seraient éliminés. Le Département des transports perdrait 13% de ses fonds, le service de contrôle du trafic aérien serait privatisé et toutes les subventions à la compagnie ferroviaire Amtrak pour les grandes lignes, seraient éliminées. Dans le même temps le Département de l’agriculture serait dépouillé de 21% de ses crédits.

    Les seuls postes gagnants dans le budget de Donald Trump sont la Défense et la Sécurité intérieure, avec respectivement des dotations en hausse de 10% et 6, 8%. Dans le budget du Département de la sécurité intérieure, figure une première ligne de 1,5 milliard de dollars pour entamer des projets pilotes de construction d’un mur sur la frontière mexicaine. Le budget du Pentagone, de loin le premier dans la catégorie des dépenses discrétionnaires, passerait à 574 milliards de dollars.

  • L’abrogation d’Obamacare, qui a commencé la semaine dernière avec l’introduction de la loi rédigée par le Président de la Chambre des représentants républicain Paul Ryan en collaboration avec l’administration Trump, est devenue le véhicule d’un programme de réaction sociale beaucoup plus vaste.

    Cette nouvelle loi, qui va priver 24 millions de personnes de couverture de santé, mettra essentiellement fin à l’assurance maladie Medicaid, l’une des principales réformes sociales des années 1960, un programme qui finance des soins de santé pour des dizaines de millions de pauvres, d’aveugles et autres personnes handicapées, ainsi que les soins infirmiers à domicile pour les personnes âgées à faible revenu. Cette loi ouvre la voie, comme Ryan l’a indiqué, à une loi encore plus vaste pour miner et ultimement détruire Medicare, le programme qui fournit la couverture de santé pour la plupart des personnes âgées aux États-Unis depuis plus d’un demi-siècle.

    Les principaux acquis sociaux des années 1960 – la dernière période de réformes sociales importantes de l’histoire américaine – sont en phase de liquidation finale. C’est l’aboutissement d’un processus historique prolongé qui a commencé pratiquement dès que l’élite dirigeante américaine a pris sa décision, entraînée par la rupture du boom économique de l’après-Seconde Guerre mondiale, de passer des politiques de compromis relatif de classe à la guerre de classe impitoyable. Les premières mesures ont été prises dès l’époque de l’administration démocrate de Jimmy Carter (1977-1981), qui a commencé par limiter les dépenses en protection sociale et cibler les mineurs du charbon en grève avec l’intervention de son gouvernement en vertu du Taft-Hartley Act.

    Les attaques se sont fortement accélérées sous le président républicain Ronald Reagan qui, en brisant la grève des contrôleurs aériens du syndicat PATCO, a donné le feu vert à une décennie d’attaque patronale contre les syndicats et de compressions salariales, ainsi qu’à une compression massive des dépenses sociales fédérales pour financer de façon record les dépenses militaires.

    Reagan a établi le rythme des attaques subséquentes contre les programmes établis dans les années 1960, et même ceux remontant aux années 1930, depuis l’abolition par Clinton de l’aide aux familles avec des enfants à charge jusqu’aux attaques de Bush contre l’aide à l’éducation publique avec sa loi « No Child Left Behind », rédigée en collaboration avec le démocrate Edward Kennedy, sans oublier les premières étapes vers la privatisation de Medicare.

    Loin de renverser ce processus en cours depuis plusieurs décennies, l’administration Obama l’a intensifié. Obamacare n’était pas un élargissement de l’État-providence, comme le prétendaient ses apologistes, mais un programme réactionnaire pour refiler le coût des soins de santé des employeurs et du gouvernement aux travailleurs. Le soutien total des démocrates à cette loi, élaborée en collaboration avec l’industrie de l’assurance et les monopoles pharmaceutiques, témoigne du virage à droite du Parti démocrate depuis les 40 dernières années.

    Les huit années de l’administration Obama – commencées par des promesses d’« espoir » et de « changement » et qui finalement n’ont été que des années de guerre sans fin, d’assauts contre les emplois et les niveaux de vie et d’érosion constante des services sociaux tels l’éducation et les soins de santé – ont créé les conditions pour la prise du pouvoir par les républicains au Congrès et ultimement la victoire de Donald Trump.

  • Trump est-il en train d’échouer ? Certes, ses deux mesures phares, blocage des migrants entrant aux USA et suppression de l’Obamacare, système de santé, ont été bloqués. Ses deux décrets anti-migrants ont été déclarés illégaux et il a dû retirer son projet de suppression de l’Obamacare car il n’allait pas être voté par les députés. Cependant, la réalité des Etats-Unis, elle, change du fait de la venue au pouvoir de Trump : les radicaux d’extrême droite sont plus forts que jamais ! La société se divise et la guerre civile s’implante...

  • Dans l’Amérique de Trump, les lynchages ne sont pas loin... lire ici

  • "The Fourth Turning. An American Prophecy" ("le Quatrième Tournant. Une prophétie américaine") est le livre de chevet, la bible, du sulfureux Steve Bannon, ce militant d’extrême droite qui a dirigé la campagne victorieuse de Trump et qui est aujourd’hui son "conseiller stratégique" à la Maison-Blanche.

    L’ouvrage, qu’il a lu trois fois et dont il a tiré un documentaire télévisé en 2010, n’annonce rien de moins qu’un chaos imminent en Amérique – une guerre majeure suivie ou précédée par un bouleversement politique révolutionnaire de très grande ampleur.

  • Les menaces belliqueuses du président Donald Trump la semaine dernière que Washington pourrait recourir à une « option militaire » contre le Venezuela ont déclenché une vague de déclaration d’opposition formelle parmi les gouvernements à travers l’Amérique latine, incluant des régimes de droite comme ceux en Argentine, au Pérou et en Colombie, qui appellent à la destitution du président Nicolas Maduro et collaborent étroitement avec Washington.

    Accompagné du secrétaire d’État Rex Tillerson, l’ancienne tête dirigeante d’ExxonMobil, dont la société antérieure a longuement dominé la production pétrolière du Venezuela, et de l’ambassadrice américaine aux Nation-Unis Nikki Haley, Trump a déclaré : « Nous somme partout dans le monde et nous avons des troupes partout dans le monde dans des régions très, très éloignées. Le Venezuela n’est pas très loin et les gens souffrent. Ils sont en train de mourir. Nous avons plusieurs options pour le Venezuela incluant une option militaire, si nécessaire. »

    Lorsqu’un journaliste lui a demandé si sa déclaration impliquait une opération militaire américaine dans ce pays d’Amérique du Sud, Trump a répliqué, « Nous n’en parlons pas, mais une opération militaire, une option militaire, est certainement quelque chose que nous pourrions envisager. »

  • Trump s’en va en guerre aussi en Afghanistan !!!

    Trump exclut tout retrait d’Afghanistan et intensifie l’effort militaire...

    Il fait des déclarations ouvrant la porte à l’envoi de soldats supplémentaires et accentuant la pression sur le Pakistan accusé d’être un repaire pour « des agents du chaos ».

    C’est un volte face complet de Trump.

    Avant d’accéder à la Maison Blanche, Donald Trump avait plusieurs fois exprimé sa préférence pour un retrait du pays. « Quittons l’Afghanistan », écrivait-il sur Twitter en janvier 2013. « Nos troupes se font tuer par des Afghans que nous entraînons et nous gaspillons des milliards là-bas. Absurde ! Il faut reconstruire les USA ».

  • En tout cas, l’Amérique de Trump vise la montée du bellicisme dans le monde !

    Il n’est pas courant qu’un Etat membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) menace de « détruire totalement » un autre pays devant ses représentants. Donald Trump a franchi ce pas mardi 19 septembre, au cours de sa première intervention devant l’Assemblée générale des Nations unie, en s’en prenant avec virulence à la Corée du Nord si son pays est obligé « de se défendre ou de défendre ses alliés » contre Pyongyang.

    Le régime nord-coréen, jugé « mauvais » et « corrompu », a été mentionné le premier dans la liste dressée par le président des Etats-Unis des « Etats voyous représentés ici qui soutiennent le terrorisme et menacent d’autres nations, ainsi que leur propre peuple ». M. Trump a d’ailleurs emprunté à ses messages agressifs publiés sur son compte Twitter pour estimer à propos de Kim Jong-un que ce dernier, qualifié il y a une semaine de « Rocket man », en allusion à la multiplication des essais balistiques, s’était engagé « dans une mission suicide ».

    M. Trump s’est ensuite tourné vers l’Iran, associé curieusement, comme lors du discours prononcé en mai à Riyad, au terrorisme d’essence djihadiste, pourtant lié aux courants les plus radicaux du sunnisme, alors que l’Iran s’appuie au Moyen Orient, en dehors de l’Irak, sur certaines minorités chiites. Le président des Etats-Unis a éreinté une nouvelle fois l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, considéré comme « une honte ».

    « Nous ne pouvons pas respecter un accord s’il sert à couvrir l’éventuelle mise en place d’un programme nucléaire », a-t-il déclaré, alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique assure que Téhéran respecte ses engagements. M. Trump s’est d’ailleurs gardé d’annoncer une sortie américaine de cet accord conclu avec les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l’Allemagne.

    La diplomatie iranienne, citée par l’agence de presse Fars, n’a pas tardé à réagir. Le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a estimé que « les propos tenus par le chef d’Etat américain étaient « effrontés » et ne tenaient « aucun compte de la lutte menée par l’Iran contre le terrorisme », qu’ils traduisaient « sa méconnaissance des choses, son ignorance ».

    Pivotant vers Cuba, et surtout le Venezuela, dans un lointain écho à des propos qu’aurait pu prononcer Ronald Reagan, le président a assuré que « partout où le socialisme ou le communisme ont été appliqués, ils ont apporté l’angoisse, la dévastation et l’échec ». M. Trump ne s’est cependant pas montré plus précis à l’encontre du président vénézuélien, Nicolas Maduro, dans le contexte de graves tensions internes, que sur l’Iran.

    « Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. En tant que voisin et ami responsable, nous devons avoir un but », à savoir que les Vénézuéliens puissent « recouvrer leur liberté, remettre le pays sur les rails et renouer avec la démocratie », a-t-il ajouté, se disant prêt à « de nouvelles actions », sans en préciser la nature, dans le cas où le président vénézuélien persisterait dans la voie visant à « imposer un régime autoritaire ».

    Ces charges vigoureuses ont pu donner l’illusion d’une ambition de la part du président des Etats-Unis d’endosser le costume de « gendarme du monde ». Elles ont masqué la réaffirmation, dans la continuité avec l’essence de sa campagne présidentielle, d’une vision du monde centrée sur la promotion de la « souveraineté » nationale, pilier de la « sécurité » et de la « prospérité ». Cette défense de la souveraineté a conduit M. Trump à une critique à demi-mot de la Russie à propos de l’annexion de la Crimée, mais Moscou n’a été cité, comme la Chine, que pour son vote en faveur de sanctions contre Pyongyang.

    « En tant que président des Etats-Unis, je mettrai toujours l’Amérique en premier, tout comme vous, car les responsables de vos pays devront toujours mettre vos pays en premier », a-t-il assuré avant d’appeler à un « grand réveil des nations ». « Améliorer les conditions de vie de nos peuples exige aussi que nous travaillions ensemble dans une étroite harmonie et une unité pour créer un avenir plus sûr et pacifique pour tout le monde », a poursuivi M. Trump, sans détailler comment la somme des intérêts particuliers pourrait automatiquement favoriser le bien commun.

  • Mardi, le président américain Donald Trump a de nouveau menacé la Corée du Nord de destruction si elle ne capitulait pas complètement aux exigences de Washington. En déclarant que la guerre est non seulement une option mais serait imminente, il pousse sans relâche la péninsule coréenne, l’Asie et le monde vers un conflit calamiteux.

    Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche avec le Premier ministre espagnol, Trump a prévenu : « Nous sommes totalement préparés à l’option [militaire]. Ce n’est pas une option préférée. Mais si nous la prenons, ce sera dévastateur. Je peux vous le dire. Dévastateur pour la Corée du Nord. C’est ce qu’on appelle l’option militaire. Si nous devons la choisir, nous le ferons. »

    Alors qu’il proférait ces menaces belliqueuses, il n’a jamais expliqué quelle était « l’option préférée ». Il a rejeté à maintes reprises les pourparlers avec la Corée du Nord. Ses tirades contre l’accord de dénucléarisation de 2015 avec l’Iran ont effectivement écarté un accord similaire avec Pyongyang.

  • Trump au Porto Rico dévasté : Remboursez Wall Street !

    Le territoire colonial américain de Porto Rico a été dévasté par un cataclysme qui a laissé ses 3,5 millions d’habitants dans une catastrophe humaine après le passage de l’ouragan Maria.

    L’île semble avoir été frappée par une bombe atomique. Le réseau électrique fragile est largement détruit, laissant des millions dans l’obscurité et sans énergie pour la climatisation ou les ventilateurs, alors Puerto Rico a des températures et une humidité élevées.

    Officiellement, la tempête a fait 16 morts, mais de nombreux décès n’ont sans doute pas été relevés. De surcroît, beaucoup de gens, notamment parmi les personnes âgées ou malades, sont piégés dans des immeubles de grande hauteur ou dans de petits villages coupés du secours.

    La maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz, a déclaré : « Autour de nous, c’est une dévastation totale. Une annihilation totale. Les gens ont de la peine à respirer » à cause de la chaleur. Elle a parlé de personnes trouvées chez elles dans des « conditions proches de la mort », y compris des patients dialysés laissés sans traitement et des malades dont les réservoirs d’oxygène étaient épuisés.

    Au moins 60 pour cent de la population n’a pas d’eau potable, et la nourriture manque. Les hôpitaux s’attendent d’ici quelques jours à des pénuries de médicaments, d’approvisionnements et de carburant pour les générateurs. Les ordures s’accumulent, alors que de nombreuses rues sont encore inondées. Les conditions sont réunies pour des épidémies mortelles, y compris de choléra.

    Au moins 15.000 personnes se sont réfugiées dans des abris. Des dizaines, voire des centaines, de milliers d’autres personnes campent près de leurs maisons, que l’ouragan a laissées en ruines et sans toits. 70.000 Portoricains sont encore menacés par l’éventuel effondrement du barrage de Guajataca, qui pourrait anéantir des villes et des villages entiers.

    Les téléphones mobiles des trois quarts de la population ne fonctionnent plus. L’agriculture a été dévastée ; 80 pour cent des cultures sont détruites.

    On n’exagère rien en traitant les conditions à Puerto Rico d’ « apocalyptiques ».

    Comme dans toute catastrophe « naturelle », l’ouragan Maria a exposé l’oppression sociale, la pauvreté et les inégalités qui existaient avant que la tempête ne dévaste ce territoire où le taux de pauvreté approche de 50 pour cent et le chômage de 12 pour cent.

    La principale préoccupation de Trump : de saigner l’île à blanc, en le faisant retourner un siècle en arrière sur le plan de conditions économiques et sociales.

    L’échec honteux du gouvernement américain à aider le peuple portoricain est motivé par des considérations de profit et les intérêts des banquiers milliardaires et des chefs de fonds spéculatifs. Ils calculent déjà comment exploiter la dévastation de l’ouragan Maria avec des privatisations à bas prix d’infrastructures publiques et d’autres stratégies pour extraire des super-profits du Porto Rico.

    Trump a avancé une excuse idiote pour l’absence d’une aide adéquate en affirmant, faussement, que Porto Rico est « au milieu d’un... océan très, très grand ».

  • Selon un sondage rendu public mercredi par l’Université Quinnipiac, 94 % des électeurs noirs estiment que Donald Trump est inapte à la fonction présidentielle. Ils sont encore plus nombreux (95 %) à désapprouver sa façon de gérer les relations raciales, un thème éminemment sensible aux Etats-Unis.

  • En écho à ses menaces de « détruire totalement » la Corée du Nord, de tenir tête à la Chine en Asie-Pacifique et de s’opposer à l’expansionnisme de l’Iran au Moyen-Orient, le chef de la Maison-Blanche préside à un renforcement considérable des forces armées américaines.

    Le Sénat américain vient d’adopter un budget de 692 milliards de dollars pour le Pentagone en 2018, à peu près équivalent aux 696 milliards budgétés par la Chambre des représentants. Cette hausse spectaculaire, de près de 100 milliards de dollars par rapport à 2016, dernière année du mandat d’Obama, dépasse aussi de 37 milliards la somme demandée par Donald Trump. Pourquoi ce renforcement, alors que les dépenses militaires des États-Unis sont déjà supérieures à celles des quinze autres plus grandes armées du monde combinées ?

  • Durant la campagne présidentielle de 2016, Trump a promis de « rebâtir une armée plus forte qu’on ne l’a jamais vue ». Il s’est aussi engagé à éliminer le « séquestre », terme qui désigne le plafonnement des dépenses militaires imposé par une loi de 2011. En vertu du Budget Control Act, les crédits pour la défense devraient être limités à 609 milliards de dollars en 2018, dont 60 milliards pour les opérations extérieures. En décidant une dérogation de plus de 80 milliards, le Congrès n’a pas formellement abrogé la loi. Mais pour mettre en œuvre le plan de Trump, le think-tank conservateur American Enterprise Institute (AEI) a calculé qu’une rallonge de 250 à 300 milliards de dollars sur quatre ans serait nécessaire.

  • "Vous n’êtes pas le bienvenu", "vous attisez la haine" : à Pittsburgh après l’attentat antisémite, Donald Trump conspué par les personnes qui étaient dans la rue pour dénoncer cet attentat et que Trump prétendait soutenir !!!

  • Au Texas, des policiers à cheval tirent un homme noir avec une corde !!

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  • Trump parle de possibilité de « guerre civile » alors que les démocrates intensifient leur campagne de destitution !

  • Dans un tweet, Trump a cité la déclaration du télévangéliste Robert Jeffress selon laquelle « Si les démocrates réussissent à démettre le président de ses fonctions (ce qui n’arrivera jamais), cela entraînera une fracture digne de la guerre de sécession dont notre pays ne guérira jamais. »

    Lundi matin, Trump a abordé l’arrestation du représentant démocrate Adam Schiff, le président du Comité du renseignement de la Chambre, et l’a accusé de trahison.

    « Le représentant Adam Schiff a illégalement fait une FAUSSE et terrible déclaration en prétendant qu’elle provenait de moi et qu’il s’agissait de la partie la plus importante de mon appel au président ukrainien, et l’a lu à voix haute au Congrès et devant le peuple américain. Cela n’avait AUCUN rapport avec ce que j’ai dit pendant l’appel. Arrestation pour trahison ? »

    En faisant allusion à une possibilité de guerre civile, Trump envoie un message clair. Il pourrait ne pas renoncer volontairement à son poste s’il venait à être destitué par la Chambre sous contrôle démocrate et condamné par le Sénat sous contrôle républicain. Le spéculateur immobilier milliardaire new-yorkais et personnalité de la télé-réalité fait ainsi ce qu’il a toujours fait face à une crise, qu’il s’agisse d’une faillite ou d’une ruine politique : il monte la mise.

    Les déclarations incendiaires de Trump, dimanche et lundi, font suite à sa dénonciation, samedi, de quatre femmes issues de minorités – Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Rashida Tlaib et Ayanna Pressley – et de deux présidents de comités de la Chambre des représentants d’origine juive – Schiff et Jerrold Nadler – comme étant des « sauvages ». Vendredi, Trump a rencontré Wayne LaPierre, directeur général de la National Rifle Association (NRA). Selon le New York Times, Trump a demandé au chef d’extrême droite de la NRA s’il « pouvait apporter son soutien au président qui risque la destitution ».

    La semaine précédente, Trump a prononcé un discours avec des relents de fascisme devant l’Assemblée générale des Nations Unies, lançant des mises en garde que les « mondialistes » voulaient « remplacer » l’identité nationale et diffamant « le socialisme et le communisme » pour avoir prétendument tué plus de 100 millions de personnes.

  • Lors d’une conférence de partisans ultra-droitistes du président organisée au Trump National Doral Resort de Miami, avec comme conférencier vedette Don Jr., le fils même de Trump, une vidéo sanglante montrant Trump tuant ses critiques des médias, du parti démocrate (et républicain) avec toute une panoplie d’armes, a été projetée.

    La vidéo a été créée en 2018, à partir d’une scène du film Kingsman : Services secrets de 2014, un film d’une violence extrême dirigé par Matthew Vaughn et basé sur une série de bandes dessinées britanniques et mettant en vedette Colin Firth et Samuel L. Jackson. Dans celle-ci, le visage de Trump est superposé grossièrement au personnage de Firth alors que celui-ci marche entre les bancs d’une église, identifiée « Church of Fake News », attaquant et tuant des gens.

    Parmi les personnes tuées, poignardées, éventrées, étranglées, brulées, jetées par la fenêtre ou éliminées d’autres manières dans cette vidéo de près de trois minutes figurent Barack Obama, Hillary Clinton, Bernie Sanders, John McCain, Mitt Romney et Maxine Waters, une députée noire qui est souvent la cible de Trump sur Twitter. Une autre victime est simplement nommée « Black Lives Matter ».

    D’autres personnages abattus sont identifiés avec les logos de divers médias superposés sur les visages. Il s’agit notamment de CNN, MSNBC, PBS, la National Public Radio, la BBC, le Washington Post, Vice News, Huffington Post et BuzzFeed. À la fin du massacre, le personnage de Trump sourit avec joie après son œuvre.

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