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Edito - Ça ne peut plus durer : on va dans le mur !

mercredi 9 août 2017, par Robert Paris

Edito

Ça ne peut plus durer : on va dans le mur !

On entend tous les jours nos camarades de travail, nos voisins de quartier, nos amis le dire : ce n’est pas supportable et on nous annonce que cela va encore s’aggraver, que ce soit dans le travail, dans les revenus, dans le logement, dans les transports, dans la santé, dans l’éducation, dans tout. Et on annonce même que cette aggravation va être bien supérieure à celles qui ont précédé, ces dernières années !

Non seulement les emplois continuent d’être menacés dans le privé, non seulement les licenciements sont facilités, non seulement les licenciements abusifs ne sont plus réprimés, mais on va bientôt transformer tous les salariés en précaires, en contrat de projet, en salariés ubérisés, ou prétendus « autoentrepreneurs », en sous-traitants de sous-traitants, en salariés jetables…

L’attaque est générale et ne concerne pas seulement le code du travail : réduction des dotations, casse des aides sociales, privatisation des services publics, suppressions de postes de fonctionnaires, menaces sur la santé, sur les retraites, sur la recherche, sur les hôpitaux, sur l’enseignement, sur les chômeurs, sur les cheminots, sur les salariés travaillant dans des emplois pénibles, hausse de la CSG, menaces sur les conditions de travail et même, en cas de krach, menaces sur les comptes en banque des particuliers et les épargnes, dégradation du climat social, attaques sur les libertés sous prétexte de terrorisme et d’insécurité, augmentation de la répression contre les manifestations, les rassemblements et les grèves, les droits des salariés, etc.

En même temps, les gouvernants augmentent, et multiplient même cadeaux, subventions, aides, soutiens en tous genres aux classes possédantes, lois les favorisant, impôts et taxes transformés sur mesure, à la demande des capitalistes. Les services publics sont entièrement mis au service des intérêts privés. Tous les ministères sont chargés de lancer des constructions pour donner de l’activité au secteur du Bâtiment. La Santé se transforme en succursale des trusts pharmaceutiques auxquels les gouvernants accordent toutes les autorisations de mise en circulation, toutes les augmentations de prix, et dont les hôpitaux sont des grands consommateurs de tous leurs produits, en plus des appareils médicaux de toutes sortes et autre produits d’hygiène. Comme l’hôpital public, l’Université, la Recherche, l’Enseignement secondaire et primaire deviennent ainsi des moyens de favoriser le privé, que ce soit par leurs achats de matériel, par des collaborations intitulées pactes public-privé, par des emprunts pour faire des travaux faisant appel au privé.

La politique des gouvernants est de plus en plus clairement au service exclusif d’une seule classe sociale, celle des possesseurs de capitaux, au détriment de toutes les autres.

La casse du climat social accompagne celle des services publics, des dotations publiques, des aides publiques et elle est accompagnée également par la casse des libertés publiques, la société devenant de plus policière et militaire.

Le changement radical devient, du coup, une nécessité de plus en plus irrémédiable et il ne viendra ni des hommes politiques, ni de l’Etat, ni des institutions car tous sont trop liés à la classe possédante et à ses intérêts qui sont diamétralement opposés à ceux des travailleurs, des milieux populaires, des jeunes, des chômeurs, des retraités, des plus démunis, des petits paysans, des petits artisans, des petits pêcheurs, c’est-à-dire de tous ceux qui travaillent et vivent, de plus en plus difficilement, de leur travail. Il ne peut pas venir non plus des partis, des associations, des appareils syndicaux, toutes organisations réformistes, elles aussi trop liées au système et à l’Etat pour prendre la tête d’une contestation de ceux-ci. Les centrales syndicales, elles-mêmes, sont sans cesse en contact avec les patrons et le gouvernement, et débattent bien moins avec les travailleurs qu’avec leurs adversaires. Les dirigeants de ces centrales sont des émanations d’un appareil bureaucratique et ne sont même pas élues par la base. Les financements des appareils syndicaux ne les relient même pas aux salariés, dont ils n’ont même pas besoin des cotisations pour exister. Les « chefs » syndicaux ne sont pas des dirigeants de la lutte prolétarienne mais de la conciliation entre les salariés et la bourgeoisie capitaliste, ce qui les rend incapables de défendre un programme insurrectionnel, menaçant l’ordre capitaliste. Il est significatif qu’ils aient tous renoncé à considérer que la suppression du capitalisme et de l’exploitation, ainsi que la fin de l’Etat bourgeois, soit leur objectif. Ils ne se sont même pas opposés aux pires des interventions policières ou militaires, aux guerres impérialistes et aux génocides, de cet Etat !

Dans les luttes sociales, ils ne cherchent nullement à permettre l’unité de la classe exploitée, à étendre les luttes, à développer la conscience de classe, à permettre à la classe ouvrière de défendre un programme de classe face à celui de la classe possédante. Ils désarment ainsi systématiquement les travailleurs face à leurs adversaires.

Oui, il faut cesser de suivre ces soi-disant chefs de nos luttes, cesser de nous contenter de leurs journées d’action, de leurs direction syndicales ou intersyndicales, et nous donner à nous-mêmes nos objectifs, nos modes d’organisation, nos moyens d’action, notre point de vue sur la situation et les nécessités pour y faire face. Cela nécessite que nous discutions entre nous, travailleurs, sur les lieux de travail, dans les transports et sur nos lieux d’habitation, et que partout nous débattions dans des assemblées, des comités, des conseils, et que nous y élisions directement nos représentants, totalement indépendants de la bourgeoisie et de ses institutions et que nous coordonnions tous ces modes d’organisation à toutes les échelles, interprofessionnelle, intersectorielle, interrégionale, internationale.

Cassons les frontières artificielles qui ont été dressées entre chômeurs et actifs, entre privé et public, entre salariés en fixe et précaires, entre trusts et petites entreprises, entre hommes et femmes, entre français et étrangers, entre origines, races et religions diverses. Et alors, il sera clair que la classe la plus forte de cette société capitaliste à l’agonie est bel et bien la classe ouvrière et que les prétentions des possédants et des gouvernants à leur service de nous casser la vie doivent aller à leur place : la poubelle !

Messages

  • Le Capital envisage que le Travail s’insurge !

    La note de la banque Natixis, parue un vendredi 18 août, aurait pu passer inaperçue. Une note comme les économistes et les analystes en publient régulièrement sur les sites des banques qui les emploient. Mais le sujet de celle-ci se situe bien loin des habituels "flash" sur la manière dont les taux d’intérêt influencent les politiques budgétaires et autres questions sur le quantitative easing. Son titre : "Peut-il y avoir une ’révolte’ des salariés ?"…. Plus loin, l’économiste tient pour acquis les fondements de cette éventuelle fronde, et les illustre de graphiques qui n’auraient pas semblé incongrus dans un tract de la France insoumise. Une courbe sur la part de PIB détenue par les 1% les plus riches. Deux autres qui se disjoignent pour montrer comment la productivité des salariés a crû beaucoup plus vite que leur rémunération. Ou encore un graphique montrant que la taxation des ménages contribue plus que jamais au PIB. Conclusion ; le Travail risque de se révolter et la révolution sociale est à nos portes !

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