Accueil > 08- Livre Huit : ACTUALITE DE LA LUTTE DES CLASSES > Octobre 2017 - Bulletins La Voix des Travailleurs de l’Hôpital public

Octobre 2017 - Bulletins La Voix des Travailleurs de l’Hôpital public

jeudi 12 octobre 2017, par Robert Paris

Ils peuvent parler de qualité de vie au travail !

En matière de déplacements, de regroupements, de fermetures de services, de fermetures d’hôpitaux, Macron prend la succession de Hollande, lui-même parfaitement dans ligne de Sarkozy : on supprime l’hôpital Béclère, l’hôpital de Garches, etc. Et ce n’est pas tout : le gouvernement et l’APHP prévoient le regroupement des hôpitaux parisiens autour de Necker, La Pitié, Cochin, etc., avec mise en commun des personnels qui tourneraient avec des missions de trois-quatre mois : l’intérim permanent en somme ! Tout ce qui peut l’être est sans cesse externalisé vers le privé comme la restauration et l’hôtellerie. Tout ce qui peut l’être est précarisé. Tout l’argent que l’on peut récupérer sur notre dos est reversé au secteur privé : Bâtiment, Informatique, Trusts Pharmaceutiques et cliniques. Toutes les cliniques vont être reliées à un groupe hospitalier pour favoriser les partenariats public-privé qui permettent de siphonner les fonds publics. Et s’y rajoute le remplacement du maximum de personnels par des robots : après les paiements en ligne, les prises de rendez-vous en ligne, ce sont les préadmissions des patients en ligne. Tous les établissements hospitaliers vont être reliés entre eux par informatique. A quand le nettoyage en ligne, les infirmières en ligne et les opérations en ligne ?

Dans sa dernière lettre, Hirsch transmet non seulement ses « souhaits » que l’été et que la rentrée se soient bien passé ( il est gonflé !), il affirme : « Nous avons de nombreux chantiers de transformation et de modernisation engagés ou devant nous ». « J’ai annoncé notre intention de transférer l’hôpital Raymond Poincaré de Garches… » Sous le doux nom de « réforme », on nous vole l’hôpital public et on le vole aux patients. Le Manifeste, soi-disant élaboré collectivement (c’est-à-dire par Hirsch) et lancé par le petit journal de la direction intitulé « Nous », c’est le « manifeste des voleurs » !

Encore un nouveau papier WC ?

On a été un peu surpris en recevant notre feuille de paie. Ce n’est plus le retard d’un mois qui nous étonne : c’est devenu la règle ! Non, c’est parce qu’était accolé à la fiche de paie un petit papier qui devait certainement servir pour aller au petit coin vu que ce torchon était signé par le chef des orduriers, un certain Martin…

Zoo-pital…

On a appris par les média qu’une école maternelle a été envahie par des souris mais, à l’hôpital public, cela ne fait pas autant de bruit. Pourtant, quasiment tous les hôpitaux sont envahis soit par des souris, soit par des rats, sans compter les cafards, laissant sur leur sillages leurs déjections et tout particulièrement dans les zones sensibles à la propagation de germes, des bactéries, les chambres, les offices alimentaires ! Cela ne semble pas empêcher de dormir les directeurs. Ces animaux auraient compris que ces gens-là ne sont pas fréquentables ?

Ils savent lisser mais pas lire

Le « lissage des plannings » est devenu le nouveau mot à la mode des cadres et de la direction. Cela signifie que nos plannings sont complètement chamboulés avec des repos coupés, y compris de nuit… La récupération de la fatigue se fait plus difficilement et les arrêts maladie explosent, nourrissant ainsi le cercle vicieux. Le lissage, c’est le refus de lire ce que disent clairement les plannings : infaisable par manque d’effectifs !

C’est un forfait parfait !

Le forfait journalier hospitalier va encore augmenter de deux euros. Cela signifie une ponction supplémentaire, dure pour les petits revenus et de plus en plus de gens qui sortent du système de santé, qui n’ont plus les moyens de se soigner ! En plus, on paie de plus en plus cher un service public de plus en plus dégradé, qui devrait être gratuit puisqu’on paie déjà nos impôts et taxes, contrairement aux patrons et autres profiteurs.

L’APHP économise le réveil ?

En salle de réveil, à l’hôpital Saint-Louis, sur 16 agents, il n’en reste plus que 9 ! Une salle de réveil, c’est fait pour se donner les moyens de surveiller le réveil des patients sortis d’opération. Si on ne peut plus surveiller, que veut-on, que les malades ne se réveillent plus ?!!!

Le cancer des effectifs

A Tenon, en Oncologie, depuis des mois, les effectifs ne sont pas au rendez-vous du fait des départs, des congés maladie non remplacés, etc. les effectifs gagnés lors de la grève de 2014 ont été reperdus. La charge de travail s’accroît en plus parce que tout le monde est crevé et tombe malade. Faut-il recommencer comme en 2014 ?

Indigeste !

Le service de chirurgie digestive part de Tenon vers Saint-Antoine et, comme d’habitude, la direction en profite pour fermer des postes. Alors que les lits augmentent en chirurgie gynécologique, le travail se fera avec moins de personnels !

Regroupements à l’oeil

Le nouveau service d’Ophtalmologie de Cochin a été obtenu par regroupement avec ceux de Necker et de l’Hotel-Dieu et avec suppression d’effectifs. Si la direction clame que tout est nickel et que c’est un service de pointe, la réalité est tout autre et elle se met le compas dans l’œil : l’Avare de Molière connaissait déjà le « faire plus avec moins de moyens » !

Fontaines, je ne boirais pas de votre eau

On a trouvé un jour un écriteau sur une fontaine à eau de l’hôpital Saint-Antoine indiquant qu’il ne fallait plus se servir d’eau. A la suite de quoi on a eu des analyses sur toutes les fontaines, suspectées de transmettre des bactéries. On était en pleine phase chaude de l’été avec des pointes de chaleur, sans aération, sans moyens de se rafraîchir, et voilà qu’on s’est retrouvés à sec ! C’est bien normal de prendre des précautions mais, quand la direction ne prévoit pas d’entretenir le matériel, ni de personnel pour cela, il est certain que les problèmes reviendront et que la direction recommencera à agir après coup…

Difficile de prendre ses vacances

Prendre des Congés Annuels est devenu difficile, non seulement en juillet-août, mais même en dehors de la période d’été, dans l’année ! On a du mal à les poser, et, une fois posées, on subit encore des pressions. Même posées hors période des grandes vacances, cela pose problème : on se les fait enlever ou déplacer. Bien sûr qu’il y a des problèmes d’effectifs mais ce n’est pas à cause des vacances. Et tant qu’on les laissera nous faire valser à droite à gauche pour cacher la misère des effectifs, les problèmes ne feront que s’aggraver.

La Cardio de Cochin a fait grève

Le manque de personnel est devenu tellement intenable en Cardio à Cochin que les personnels ont été contraints d’arrêter le travail pour signaler une impossibilité de travailler : il manque au moins quatre infirmières et quatre aides soignantes et les projets de la direction, loin d’être d’embaucher, consiste à supprimer encore des effectifs ! Des personnels sont à remplacer et ne l’ont pas été alors que plusieurs agents ont encore des jours à prendre qu’ils n’ont pas pu prendre. Dans tous les secteurs d’activité de l’hôpital public, les effectifs sont au plus bas et la charge de travail est devenue insoutenable. Cela n’empêche pas la direction de programmer des suppressions d’emplois. Sur tout l’hôpital de Cochin, c’est cent postes qui sont actuellement supprimés, parmi lesquels le pôle Arte de la Cardio en supprime 30 ! Eh bien, c’est l’ensemble de l’hôpital qui a bien besoin de se révolter !

L’APHP inverse les notions

La nourriture des patients a une croissance négative : par exemple, on avait déjà remarqué qu’au lieu de deux tranches de pain de mie, il n’y en a plus qu’une. Eh bien, maintenant, ce sont les croissants du dimanche qui rétrécissent ! Ce n’est pas qu’on croie en la multiplication des pains mais quand même : croissan(ce), cela n’a jamais voulu dire en diminution…

Tous les moyens sont bons

La direction de l’APHP a des idées, quand il s’agit de mettre les personnels sur la défensive, afin de faire taire les critiques sur les conditions de travail, le mode d’organisation, les effectifs et les moyens insuffisants : elle attaque pour mieux se défendre. Elle conseille à ses cadres de prendre l’initiative : de critiquer notre travail, notre engagement, notre sérieux, tout ce qu’on veut, mais de critiquer les premiers. Elle conseillerait même pour cela aux cadres de s’appuyer sur de prétendues critiques des patients à notre égard !

Un seul axe : le profit privé

La ministre Buzyn a déclaré qu’il y aura trois axes d’intervention de son ministère : la santé infantile (traduisez le passage aux onze vaccinations par exemple, pour donner des affaires aux labos pharmaceutiques), les inégalités d’accès à la santé (une santé à deux vitesses), la qualité des soins (au détriment de la quantité, en supprimant des hôpitaux, des services, du personnel et des moyens) et l’innovation (ou aide aux entreprises privées sous prétexte de recherche). Il faut vacciner de force, même les personnels de santé pour la grippe ! En fait un seul axe : tout pour le privé, rien pour le public !

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.