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Franc-maçonnerie et mouvement ouvrier

mardi 19 décembre 2017, par Robert Paris

Au congrès de la première internationale à Londres en 1871, la même année que la commune, Marx déclare :

« Ce type d’organisation (la franc-maçonnerie) se trouve en contradiction avec le développement du mouvement prolétarien, à partir du moment où ces sociétés, au lieu d’éduquer les ouvriers, les soumettent à leur lois autoritaires et mystiques qui entravent leur indépendance et entraînent leur conscience dans une fausse direction. »
Et Engels l’appelait l’« internationale artistocratique-bourgeoise des lumières ».

Répondant au New York World, Marx ironisait sur son interprétation selon laquelle la Commune de Paris de 1871 « pourrait également avoir été une conspiration des francs-maçons car leur contribution n’a pas été petite. Je ne serais vraiment pas étonné si le pape venait à leur attribuer toute la responsabilité de l’insurrection. Mais envisageons une autre explication. L’insurrection de Paris a été faite par les ouvriers parisiens. »

« Résolution sur la question française »du quatrième congrès de l’Internationale communiste :

« L’incompatibilité de la franc-maçonnerie et du socialisme était considérée comme évidente dans la plupart des partis de la Deuxième Internationale (...) Si le deuxième Congrès de l’Internationale Communiste n’a pas formulé, dans les conditions d’adhésion à l’Internationale, de point spécial sur l’incompatibilité du communisme et de la franc-maçonnerie, c’est parce que ce principe a trouvé sa place dans une résolution séparée votée à l’unanimité du Congrès.
Le fait, qui s’est révélé d’une façon inattendue au 4e Congrès de l’Internationale Communiste, de l’appartenance d’un nombre considérable de communistes français aux loges maçonniques est, aux yeux de l’Internationale Communiste, le témoignage le plus manifeste et en même temps le plus pitoyable que notre Parti français a conservé, non seulement l’héritage psychologique de l’époque du réformisme, du parlementarisme et du patriotisme, mais aussi des liaisons tout à fait concrètes, extrêmement compromettantes pour la tête du Parti, avec les institutions secrètes, politiques et carriéristes de la bourgeoisie radicale (...)
L’Internationale considère comme indispensable de mettre fin, une fois pour toutes, à ces liaisons compromettantes et démoralisatrices de la tête du Parti Communiste avec les organisations politiques de la bourgeoisie. L’honneur du prolétariat de France exige qu’il épure toutes ses organisations de classe des éléments qui veulent appartenir à la fois aux deux camps en lutte.
Le Congrès charge le Comité Directeur du Parti Communiste français de liquider avant le 1er janvier 1923 toutes les liaisons du Parti, en la personne de certains de ses membres et de ses groupes, avec la franc-maçonnerie. Celui qui, avant le 1er janvier, n’aura pas déclaré ouvertement à son organisation et rendu publique par la presse du Parti sa rupture complète avec la franc-maçonnerie est, par là-même, automatiquement exclu du Parti communiste sans droit d’y jamais adhérer à nouveau, à quelque moment que ce soit. La dissimulation par quiconque de son appartenance à la franc-maçonnerie sera considérée comme pénétration dans le Parti d’un agent de l’ennemi et flétrira l’individu en cause d’une tache d’ignominie devant tout le prolétariat. »

Trotsky, qui connaît le mieux le mouvement ouvrier français au sein de l’Internationale communiste, est chargé de la "question française" en son sein...

"Le pourcentage bien infime d’idéalistes honnêtes qu’il peut y avoir dans les loges ne fait qu’accroître le caractère dangereux de la franc-maçonnerie."

Trois points c’est tout, Léon Trotsky

"La franc-maçonnerie est une plaie mauvaise sur le corps du communisme français. Il faut la brûler au fer rouge."

Léon Trotsky, Communisme et franc-maçonnerie

« La Ligue des droits de l’Homme et la franc-maçonnerie sont des instruments de la bourgeoisie qui font diversion à la conscience des représentants du prolétariat français. Nous déclarons une guerre sans pitié à ces méthodes car elles constituent une arme secrète et insidieuse de l’arsenal bourgeois. On doit libérer le parti de ces éléments. »

Léon Trotsky, Le mouvement communiste en France

"Le Parti communiste français n’était donc pas le seul dans son cas mais ce qui le caractérisait fâcheusement, c’était l’hypocrisie de nombre de ses dirigeants. Le jour où je devais parler devant la commission nous venions de recevoir le plus récent numéro du Bulletin communiste où, en ce moment même, on avait l’impudence de reprendre les critiques anciennes de la tactique de l’Internationale. Ceci me fournit une entrée en matière qui, du coup, liquida les droitiers ; pendant la lecture, ils baissaient la tête, sentant la réprobation unanime de la commission. Aux représentants du centre, je posai la question : “ Vous prétendez exercer seuls la direction et en accord avec l’Internationale. Mais qui peut avoir confiance en vos déclarations ? ” Ici, quelques-uns d’entre eux grognèrent. Parlant en fin de séance, Trotsky prit à partie, nommément, Ker, dont il venait d’apprendre qu’il était franc-maçon - ce que beaucoup d’entre nous ignoraient. Comment peut-on être communiste et franc-maçon ? demanda Trotsky ; pour lui, c’était absolument incompatible... Après de longues délibérations au cours desquelles furent examinées et discutées l’activité du Parti, les particularités du mouvement ouvrier, les luttes des fractions, la presse, la question paysanne, la politique coloniale, la commission élabora un programme d’action. Elle reconnut unanimement que les membres du Parti adhérant à la franc-maçonnerie et à la Ligue des droits de l’homme devaient immédiatement abandonner “ ces machines de la bourgeoisie créées pour endormir la conscience de classe des prolétaires ”. Exceptionnellement, et pour permettre au Parti de sortir de l’impasse où il s’était enfoncé, elle proposait que le Comité directeur fût constitué selon la proportionnelle sur la base des votes du congrès de Paris, les titulaires devant être désignés par les délégations elles-mêmes. Les représentants des trois tendances déclarèrent alors accepter la résolution sans réserve ; tous protestèrent de leur attachement et de leur dévouement à l’Internationale communiste."

Rosmer dans "Moscou sous Lénine"

« L’appartenance d’un nombre considérable de communistes français aux loges maçonniques est le témoignage le plus manifeste et le plus pitoyable que notre Parti français a conservé, non seulement l’héritage psychologique de l’époque du réformisme, du parlementarisme et du patriotisme, mais aussi des liaisons tout à fait concrètes, extrêmement compromettantes, avec les institutions secrètes, politiques et carriéristes de la bourgeoisie radicale. »

Document du congrès de Tours du parti communiste, section de France de l’Internationale communiste, reprenant les propositions de Trotsky

"Dans la franc-maçonnerie se réunissent des gens de différents partis, avec des intérêts différents et avec des fins personnelles différentes. Tout l’art de la direction de la franc-maçonnerie consiste à neutraliser les tendances divergentes et à aplanir les contradictions entre les groupes et les cliques (dans l’intérêt de la « démocratie » et de « l’humanité », c’est-à-dire de la classe dominante). On s’habitue ainsi à parler à haute voix de tout, sauf de l’essentiel. Cette morale fausse, hypocrite, frelatée, imprègne en France, directement ou indirectement, la majorité des chefs ouvriers officiels. Marceau Pivert lui-même est pénétré de l’influence de cette morale. Il lui semble que nommer à haute voix un fait désagréable, c’est une inconvenance. Nous, nous jugeons criminel de taire les faits qui ont une importance pour la lutte de classe du prolétariat. C’est là la différence fondamentale de notre morale. Pouvez-vous, Guérin, répondre clairement et franchement aux ouvriers ? Qu’est-ce qui lie Pivert à la maçonnerie ? Je vous le dis : c’est ce qui le sépare de la IV° Internationale, c’est-à-dire l’indécision sentimentale petite-bourgeoise, la dépendance à l’égard de l’opinion publique officielle. Si quelqu’un me déclare qu’il est matérialiste et qu’en même temps il se rende à la messe le dimanche, je dis que son matérialisme est faux. Il peut bien crier que je suis intolérant, que je manque de tact, que j’attente à sa « personnalité », etc., cela ne m’émeut pas. Combiner le socialisme révolutionnaire à la franc-maçonnerie est aussi inconcevable que combiner la matérialisme au catholicisme. Le révolutionnaire ne peut avoir politiquement deux domiciles : l’un avec la bourgeoisie, pour l’âme, l’autre avec les ouvriers, pour la politique courante. La duplicité est incompatible avec le révolutionnaire prolétarien. Excluant toute stabilité interne, la duplicité engendre la sensibilité, la susceptibilité, la timidité intellectuelle. A bas la duplicité, Guérin ! Le sectarisme."

Léon Trotsky, lettre à Daniel Guérin, mars 1939

Communisme et franc-maçonnerie

Le développement du capitalisme a toujours approfondi et approfondit sans cesse les antagonismes sociaux. Les efforts de la bourgeoisie ont toujours tendu à émousser ces antagonismes en politique. L’histoire du siècle dernier nous présente une extrême diversité de moyens employés par la bourgeoisie à cet effet. La répression pure et simple est son argument ultime, elle n’entre en scène que dans les moments critiques. En temps « normal », l’art politique bourgeois consiste à enlever pour ainsi dire de l’ordre du jour la question même de la dénomination bourgeoise, à la masquer de toutes sortes de décors politiques, juridiques, moraux, religieux, esthétiques et à créer de cette façon dans la société l’impression de la solidité inébranlable du régime existant.

Il est ridicule et naïf, pour ne pas dire un peu sot, de penser que la politique bourgeoise se fasse tout entière dans les parlements et dans les articles de tête. Non, cette politique se fait au théâtre, à l’église, dans les poèmes lyriques et à l’Académie, et à l’école. La bourgeoisie enveloppe de tous côtés la conscience des couches intermédiaires et même de catégories importantes de la classe ouvrière, empoisonnant la pensée, paralysant la volonté.

C’est la bourgeoisie russe, primitive et mal douée, qui a le moins réussi dans ce domaine, et elle a été cruellement punie. La poigne tsariste mise à nu, en dehors de tout système compliqué de camouflage, de mensonge, de duperie, et d’illusions, se trouva insuffisante. La classe ouvrière russe s’empara du pouvoir.

La bourgeoisie allemande, qui a donné incomparablement plus dans les sciences et les arts, était politiquement d’un degré à peine supérieure à la bourgeoisie russe : la principale ressource politique du capital allemand était le Hohenzollern prussien et le lieutenant prussien. Et nous voyons actuellement la bourgeoisie allemande occuper une des premières places dans la course à l’abîme.

Si vous voulez étudier la façon, les méthodes et les moyens par lesquels la bourgeoisie a grugé le peuple au cours des siècles, vous n’avez qu’à prendre en mains l’histoire des plus anciens pays capitalistes : l’Angleterre et la France. Dans ces deux pays, les classes dirigeantes ont affermi peu à peu leur domination en accumulant sur la route de la classe ouvrière des obstacles d’autant plus puissants qu’ils étaient moins visibles.

Le trône de la bourgeoisie anglaise aurait été brisé en mille morceaux s’il n’eût été entouré d’une atmosphère de respectability, de tartufferie et d’esprit sportif. Le bâton blanc des policemen ne protège que la ligne de repli de la domination bourgeoise et une fois le combat engagé sur cette ligne — la bourgeoisie est perdue. Infiniment plus important pour la conservation du régime britannique est l’imperceptible toile d’araignée de respectability et de lâcheté devant les commandements bourgeois et les « convenances » bourgeoises qui enveloppe les cerveaux des tradeunionistes, des chefs du Labour Party et de nombreux éléments de la classe ouvrière elle-même.

La bourgeoisie française vit, politiquement, des intérêts du capital hérité de la Grande Révolution. Le mensonge et la perversion de la démocratie parlementaire sont suffisamment connus et semble-t-il, ne laissent plus place à aucune illusion. Mais la bourgeoisie fait de cette perversion même du régime son soutien. Comment cela ? Par l’entremise de ses socialistes. Ces derniers, par leur critique et leur opposition, prélèvent sur les masses du peuple l’impôt de la confiance, et au moment critique transmettent toutes les voix qu’ils ont recueillies à l’Etat capitalistes. Aussi la critique socialistes est-elle actuellement un des principaux étais de la domination bourgeoise. De même que la bourgeoisie française fait servir à ses but non seulement l’Eglise catholique, mais aussi le dénigrement du catholicisme, elle se fait servir non seulement par la majorité parlementaire, mais aussi par les accusateurs socialistes, ou même souvent anarchistes, de cette majorité. Le meilleur exemple en est fourni par la dernière guerre, où l’on vit abbés et francs-maçons, royalistes et anarcho-syndicalistes, se faire les tambours enthousiastes du capital sanglant.

Nous avons prononcé le mot : franc-maçonnerie. La franc-maçonnerie joue dans la vie politique française un rôle qui n’est pas mince. Elle n’est en somme qu’une contrefaçon petite bourgeoise du catholicisme féodal par ses racines historiques. La République bourgeoise de France avançant tantôt son aile gauche, tantôt son aile droite, tantôt les deux à la fois, emploie dans un seul et même but soit le catholicisme authentique, ecclésiastique, déclaré, soit sa contrefaçon petite-bourgeoise, la franc-maçonnerie, où le rôle des cardinaux et des abbés est joué par des avocats, par des tripoteurs parlementaires, par des journalistes véreux, par des financiers juifs déjà bedonnants ou en passe de le devenir. La franc-maçonnerie, ayant baptisé le vin fort du catholicisme, et réduit, par économie petite-bourgeoise, la hiérarchie céleste au seul « Grand Architecte de l’Univers », a adapté en même temps à ses besoins quotidiens la terminologie démocratique : Fraternité, Humanité, Vérité, Equité, vertu. La franc-maçonnerie est une partie non officielle, mais extrêmement importante, du régime bourgeois. Extérieurement, elle est apolitique, comme l’Eglise ; au fond, elle est contre-révolutionnaire comme elle. A l’exaspération des antagonismes de classes, elle oppose des formules mystiques sentimentales et morales, et les accompagne, comme l’Eglise, d’un rituel de Mi-Carême. Contrepoison impuissant, de par ses sources petites-bourgeoises contre la lutte de classe qui divise les hommes, la maçonnerie, comme tous les mouvements et organisations du même genre, devient elle-même un instrument incomparable de lutte de classe, entre les mains de la classe dominante contre les opprimés.

Le grand art de la bourgeoisie anglaise a toujours consisté à entourer d’attention les chefs surgissant de la classe ouvrière, à flatter leur respectability, à les séduire politiquement et moralement, à les émasculer. Le premier artifice de cet apprivoisement et de cette corruption, ce sont les multiples sectes et communautés religieuses où se rencontrent sur un terrain « neutre » les représentants des divers partis. Ce n’est pas pour rien que Lloyd George a appelé l’Eglise « la Centrale électrique de la politique ». En France, ce rôle, en partie du moins, est joué par les loges maçonniques. Pour les socialistes, et plus tard pour le syndicaliste français, entrer dans une loge signifiait communier avec les hautes sphères de la politique. Là, à la loge, se lient et se délient les relations de carrière ; des groupements et des clientèles se forment, et toute cette cuisine est voilée d’un crêpe de morale, de rites et de mystique. La franc-maçonnerie ne change rien de cette tactique, qui a fait ses preuves, à l’égard du Parti Communiste : elle n’exclut pas les communistes de ses loges, au contraire, elle leur en ouvre les portes toutes grandes. La maçonnerie cesserait d’être elle-même, si elle agissait autrement. Sa fonction politique consiste à absorber les représentants de la classe ouvrière pour contribuer à ramollir leurs volontés et, si possible, leurs cerveaux. Les « frères » avocats et préfets sont naturellement très curieux et même enclins à entendre une conférence sur le communisme. Mais est-ce que le frère de gauche, qui est le frère cadet, peut se permettre d’offrir au frère aîné, qui est le frère de droite, un communisme sous le grossier aspect d’un bolchévik le couteau entre les dents ? Oh ! non. Le communisme qui est servi dans les loges maçonniques doit être une doctrine très élevée d’un pacifisme recherché, humanitaire, reliée par un très subtil cordon ombilical de philosophie à la fraternité maçonnique. La maçonnerie n’est qu’une des formes de la servilité politique de la petite-bourgeoisie devant la grande. Le fait que des « communistes » participent à la maçonnerie indique la servilité morale de certains pseudo-révolutionnaires devant la petite bourgeoisie et, par son intermédiaire, devant la grande.

Inutile de dire que la Ligue pour la Défense des Droits de l’homme et du citoyen n’est qu’un des accès de l’édifice universel de la démocratie capitaliste. Les loges étouffent et souillent les âmes au nom de la Fraternité ; la Ligue pose toutes les questions sur le terrain du Droit. Toute la politique de la Ligue, comme l’a démontré avec clarté la guerre, s’exerce dans les limites indiquées par l’intérêt patriotique et national des capitalistes français. Dans ce cadre, la Ligue a tout loisir de faire du bruit autour de telle ou telle injustice, de telle ou telle violation du droit ; cela attire les carriéristes et abasourdit les simples d’esprit.

La Ligue des Droits de l’Homme a toujours été, de même que les loges maçonniques, une arène pour la coalition politique des socialistes avec les radicaux bourgeois. Dans cette coalition, les socialistes agissent, bien entendu, non pas comme représentants de la classe ouvrière, mais individuellement. Toutefois, l’importance prise par tel ou tel socialiste dans les loges est déterminée non pas le poids de sa vertu individuelle, mais par l’influence politique qu’il a dans la classe ouvrière. Autrement dit : dans les loges et autres institutions du même genre, MM. les socialistes tirent profit pour eux-mêmes du rôle qu’ils jouent dans le mouvement ouvrier. Et ni vu ni connu, car toutes les machinations sont couvertes par le rituel idéaliste.

Bassesse, quémandage, écorniflage, aventurismes, carriérismes, parasitisme, au sens le plus direct et le plus matériel du mot, ou bien, en un sens plus occulte et « spirituel » — voilà ce que signifie la franc-maçonnerie pour ceux qui viennent à elle d’en bas. Si les amis de Léon Blum et de Jouhaux s’embrassent dans les loges avec leurs frères du bloc des gauches, ils restent, ce faisant, complètement dans le cadre de leur rôle politique ; ils parachèvent dans les séances secrètes des loges maçonniques ce qu’il serait incongru de faire ouvertement en séance publique du Parlement ou dans la presse. Mais nous ne pouvons que rougir de honte en apprenant que dans les rangs d’un Parti communiste (!!!) il y a des gens qui complètent l’idée de la dictature du prolétariat par la fraternisation dans les tenues maçonniques avec les dissidents, les radicaux, les avocats et les banquiers. Si nous ne savions rien d’autre sur la situation de notre Parti français, cela nous suffirait pour dire avec Hamlet : « Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Danemark... » L’Internationale peut-elle permettre à cet état de choses véritablement honteux de se prolonger et même de se développer ? Ce serait permettre que la Parti communiste français occupe dans les système du conservatisme démocratique la place de soutien de gauche occupée autrefois par le Parti socialiste. Mais cela ne sera pas — nous avons trop foi en l’instinct révolutionnaire et en la pensée révolutionnaire de l’avant-garde prolétarienne française. D’une lame impitoyable elle tranchera une fois pour toutes les liens politiques, philosophiques, moraux et mystiques qui rattachent encore la tête de son Parti aux organes déclarés ou masqués de la démocratie bourgeoise, à ses loges, à ses ligues, à sa presse. Si ce coup d’épée laisse par delà les murs de notre Parti quelques centaines et même quelques milliers de cadavres politiques, tant pis pour eux. Tant pis pour eux et tant mieux pour le Parti du prolétariat, car ses forces et son poids ne dépendent pas du seul nombre de ses membres.

Une organisation de 50.000 membres, mais construite comme il faut, qui sait fermement ce qu’elle veut et qui suit la voie révolutionnaire sans jamais s’en écarter, peut et doit conquérir la confiance de la majorité de la classe ouvrière et occuper dans la révolution la place directrice. Une organisation de 100.000 membres contenant centristes, pacifistes, franc-maçons, journalistes bourgeois, etc., est condamnée à piétiner sur place, sans programme, sans idée, sans volonté — et jamais ne pourra conquérir la confiance de la classe ouvrière.

La franc-maçonnerie est une plaie mauvaise sur le corps du communisme français. Il faut la brûler au fer rouge.

Léon Trotsky, novembre 1922

La Franc-maçonnerie, la Ligue des droits de l’Homme et la presse bourgeoise

L’incompatibilité de la franc-maçonnerie et du socialisme était considérée comme évidente dans la plupart des partis de la IIe Internationale. Le Parti Socialiste italien a exclu les francs-maçons en 1914, et cette mesure a été, sans aucun doute, une des raisons qui ont permis à ce parti de suivre, pendant la guerre, une politique d’opposition, puisque les francs-maçons, en qualité d’instruments de l’Entente, agissaient en faveur de l’intervention.

Si le deuxième Congrès de l’Internationale Communiste n’a pas formulé, dans les conditions d’adhésion à l’Internationale, de point spécial sur l’incompatibilité du communisme et de la franc-maçonnerie, c’est parce que ce principe a trouvé sa place dans une résolution séparée votée à l’unanimité du Congrès.

Le fait, qui s’est révélé d’une façon inattendue au 4e Congrès de l’Internationale Communiste, de l’appartenance d’un nombre considérable de communistes français aux loges maçonniques est, aux yeux de l’Internationale Communiste le témoignage le plus manifeste et en même temps le plus pitoyable que notre Parti français a conservé, non seulement l’héritage psychologique de l’époque du réformisme, du parlementarisme et du patriotisme, mais aussi des liaisons tout à fait concrètes, extrêmement compromettantes pour la tête du Parti, avec les institutions secrètes, politiques et carriéristes de la bourgeoisie radicale.

Tandis que l’avant-garde communiste du prolétariat recueille toutes ses forces pour une lutte sans merci contre tous les groupements et organisations de la société bourgeoise au nom de la dictature prolétarienne, de nombreux militants responsables du Parti, députés, journalistes, et jusqu’à des membres du Comité Directeur, conservent une liaison étroite avec les organisations secrètes de l’ennemi.

Un fait particulièrement déplorable est celui que tout le Parti dans toutes ses tendances, n’a pas soulevé cette question après Tours, malgré sa clarté évidente pour toute l’Internationale et qu’il ait fallu la lutte des fractions à l’intérieur du Parti pour la faire surgir devant l’Internationale dans toute son importance menaçante.

L’Internationale considère comme indispensable de mettre fin, une fois pour toutes, à ces liaisons compromettantes et démoralisatrices de la tête du Parti Communiste avec les organisations politiques de la bourgeoisie. L’honneur du prolétariat de France exige qu’il épure toutes ses organisations de classe des éléments qui veulent appartenir à la fois aux deux camps en lutte.

Le Congrès charge le Comité Directeur du Parti Communiste français de liquider avant le 1er janvier 1923 toutes les liaisons du Parti, en la personne de certains de ses membres et de ses groupes, avec la franc-maçonnerie. Celui qui, avant le 1er janvier n’aura pas déclaré ouvertement à son organisation et rendu publique par la presse du Parti sa rupture complète avec la franc-maçonnerie est, par là-même, automatiquement exclu du Parti communiste sans droit d’y jamais adhérer à nouveau, à quelque moment que ce soit. La dissimulation par quiconque de son appartenance à la franc-maçonnerie sera considérée comme pénétration dans le Parti d’un agent de l’ennemi et flétrira l’individu en cause d’une tâche d’ignominie devant tout le prolétariat.

Considérant que le seul fait d’appartenir à la Franc-Maçonnerie, qu’on ait poursuivi ou non, ce faisant, un but matériel, carriériste ou tout autre but flérissant, témoigne d’un développement extrêmement insuffisant de la conscience communiste et de la dignité de classe, le IVe Congrès reconnaît indispensable que les camarades qui ont appartenu jusqu’à présent à la Franc-Maçonnerie et qui rompront maintenant avec elle soient privés durant deux ans du droit d’occuper des postes importants dans le Parti. Ce n’est que par un travail intense pour la cause de la révolution en qualité de simples militants que ces camarades peuvent reconquérir la confiance complète et le droit d’occuper dans le Parti des postes importants.

Considérant que la ligue pour la défense des Droits de l’homme et du Citoyen est, dans son essence, une organisation du radicalisme bourgeois, qu’elle utilise ses actes isolés contre telle ou telle injustice pour semer les illusions et les préjugés de la démocratie bourgeoise et surtout que, dans les cas les plus décisifs et les plus graves, comme par exemple pendant la guerre, elle prête tout son appui au capital organisé sous forme d’Etat, le IVe. Congrès de l’Internationale Communiste estime absolument incompatible avec le titre de communiste et contraire aux conceptions élémentaires du communisme le fait d’appartenir à la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen et invite tous les membres du Parti adhérant à cette Ligue à en sortir avant le 1er janvier 1923, en le portant à la connaissance de leur organisation et en le publiant dans la Presse ;

Le Congrès invite le Comité Directeur du Parti Communiste français :
a) A publier immédiatement son appel à tout le Parti, éclaircissant le sens et la portée de la présente résolution.
b) A prendre toutes les mesures découlant de la résolution pour que l’épuration du Parti de la Franc-Maçonnerie et la rupture de toutes les relations avec la Ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen soit effectuée sans faiblesse et sans omission avant le 1er janvier 1923. Le Congrès exprime son assurance que, dans son travail d’épuration et d’assainissement, le Comité Directeur sera soutenu par l’immense majorité des membres du Parti, à quelque fractions qu’ils appartiennent.

Le Comité Directeur doit dresser les listes de tous les camarades qui, à Paris et en province, tout en faisant partie du Parti Communiste et en assumant des postes divers, même de confiance, collaborent en même temps à la presse bourgeoise et inviter ces éléments à faire, avant le 1er janvier 1923, un choix complet et définitif entre les organes bourgeois de corruption des masses populaires et le Parti révolutionnaire de la dictature du prolétariat.

Les fonctionnaires du Parti qui ont violé la prescription établie et réitérée maintes fois dans des décisions visant le Parti français doivent être privés du droit d’occuper des postes de confiance pendant un an.

Léon Trotsky, Résolution sur la question française, décembre 1922


La franc-maçonnerie (rapport au 4ème congrès mondial de l’IC, par Trotsky - décembre 1922 - extrait)

Pendant la discussion de la grande commission, une nouvelle question a été posée. C’est la question de la franc-maçonnerie, qui, jusqu’à maintenant, a toujours été passée sous silence dans la vie du parti. II n’y a jamais eu d’articles de polémique, on n’a jamais mentionné dans la presse que, dans le parti communiste, comme d’ailleurs dans les syndicats révolutionnaires et réformistes, il y a pas mal de camarades qui appartiennent en même temps à la franc-maçonnerie !

Quand ce fait a été connu de la commission, ç’a été de la stupeur, parce qu’aucun des camarades étrangers ne pouvait supposer que, deux années après Tours, le parti communiste français pût avoir dans son sein des camarades appartenant à des organisations dont il est superflu de définir le caractère au sein d’un congrès communiste mondial.

J’ai essayé de traiter le problème dans un article de l’organe du congrès, le Bolchevik. J’ai dû, pour écrire cet article, chercher dans ma mémoire les arguments les plus vétustes, couverts de poussière, contre la franc-maçonnerie, que j’avais tout à fait oubliée comme force réelle.

Je ne vous ennuierai pas en reprenant ces arguments. Il est de fait qu’en France la bourgeoisie radicalisante, qui a des chefs bien médiocres et une presse bien pauvre, se sert des institutions secrètes, de la franc-maçonnerie surtout, pour masquer son entreprise réactionnaire, sa mesquinerie, la perfidie dans les idées, l’esprit, le programme. La franc-maçonnerie est une de ses institutions, un de ses instruments.

Il y a un an et demi, nous avons dit au parti français : « On ne voit pas cet abîme qui devrait être creusé par notre presse, par nos discours, entre le parti communiste et toute la société bourgeoise. »

Nous voyons maintenant que non seulement cet abîme n’existe pas, mais qu’il existe des passerelles à peine un peu arrangées, un peu masquées, un peu couvertes : ce sont les passerelles de la franc-maçonnerie, de la Ligue des droits de l’homme et du citoyen, etc. La liaison s’opère par ces passerelles entre la Ligue, la franc-maçonnerie et les institutions du parti, la rédaction du journal, le comité directeur, le comité fédéral.

On fait des discours, on écrit des articles sur la nécessité d’écraser cette société, corrompue par la lutte de classe menée par le prolétariat, lui-même guidé par un parti absolument indépendant de la société bourgeoise. On est révolutionnaire jusqu’au bout... et on va dans les loges maçonniques rejoindre et embrasser les frères aînés qui représentent les classes bourgeoises !

On ne peut comprendre cette mentalité et cette façon d’agir. Quelques camarades ont dit : « Oui, nous pensons comme vous que chaque communiste doit sacrifier toutes ses forces au parti et qu’il ne doit pas les prêter à d’autres institutions, à d’autres entreprises, à d’autres organisations. » Ce n’est pas la seule raison. Si un communiste est musicien, s’il fréquente les concerts, les théâtres, nous ne pouvons pas exiger de lui qu’il en fasse le sacrifice, si ce sacrifice n’est pas exigé par la situation. S’il est père de famille et qu’il veuille consacrer à ses enfants une partie de sa vie, évidemment, nous pouvons exiger beaucoup de lui, mais nous ne pouvons pas exiger qu’il renonce à s’occuper de ses enfants. Ici, il ne s’agit pas de ça. Il ne s’agit pas d’un certain partage de son travail, de son attention, de sa vie entre deux institutions ou deux occupations : non !

Si vous présentez cette question de cette manière devant la classe ouvrière, elle ne comprendra jamais pourquoi l’Internationale s’y intéresse. Il faut affirmer l’incompatibilité complète et absolue, implacable, entre l’esprit révolutionnaire et l’esprit de la petite bourgeoisie maçonnique, instrument de la grande bourgeoisie (Applaudissements.)

Cette question ne fut malheureusement pas soulevée au lendemain du congrès de Tours. Elle n’a surgi devant notre commission qu’à l’occasion de la lutte des fractions. Quand la commission a pris connaissance de ces faits, elle les a immédiatement mis à l’ordre du jour de son travail comme des faits d’une grande importance.

On nous a dit alors : « Vous exagérez. » C’est toujours la même chose. C’est toujours le cas de Fabre qui revient. Fabre est immortel ; même tué une fois par l’Internationale communiste, il renaît toujours sous un autre masque, et aujourd’hui sous celui de la maçonnerie secrète.

On nous a dit : « Vous exagérez. » Nous croyons, au contraire, que nous sommes cette fois en présence d’une question qui peut devenir un levier pour changer efficacement, immédiatement, quelque chose dans ce parti.

Il y a de grandes questions : la question des syndicats, la question du Front unique. C’est sur cette base que se développera le mouvement ouvrier. La tradition parlementaire du parti français s’est cristallisée dans la couche supérieure des députés, des journalistes , des avocats, des intellectuels, et elle a constitué, dans une certaine mesure, comme un Etat dans l’Etat.

C’est surtout l’esprit de l’« opportunité » qui est développé chez les éléments intellectuels, dont les cerveaux sont pleins de réminiscences des différentes situations par lesquelles ils sont passés et dans lesquels on ne peut plus rien déchiffrer.

Il faut un choc. C’est surtout dans cette couche du parti qu’il sera salutaire, non seulement pour le parti ce qui est la raison principale mais pour les éléments de valeur qui existent naturellement dans cette couche dirigeante, un peu traditionaliste, trop conservatrice et qui se réclame toujours de la journée d’hier ou d’avant hier au lieu de s’orienter vers l’avenir.

Ce devra être un grand choc, parce que leur ligne n’est pas la ligne directrice qu’il faut à la classe ouvrière. C’est un ensemble de relations, de comportements, d’aptitudes, d’habitudes personnelles chez les camarades appartenant à cette couche dirigeante.

Beaucoup de fonctionnaires du parti fréquentent les loges maçonniques. Naturellement, ils ne cachent pas là bas leur communisme comme ils cachent leur franc maçonnerie quand ils sont parmi nous. Mais, tout de même, ils arrangent leur communisme de façon à le rendre convenable pour les frères bourgeois, acceptable pour cette société si délicate, aux nerfs si raffinés. Maeterlinck, le poète, a dit une fois qu’en cachant son âme parmi les autres, on finit par ne plus se retrouver soi même. Eh bien, quand on est dans un milieu pareil et qu’on a modifié ses opinions selon les goûts exquis de ces frères raffinés en politique radicale, on finit par ne plus retrouver sa véritable physionomie de communiste révolutionnaire.

Voilà pourquoi c’est, selon nous, une question importante pour les couches dirigeantes du parti. Naturellement, le comité directeur , quand il accomplira cette tâche que nous lui proposons d’accomplir, aura tout de suite contre lui, en France, les neuf dixièmes de l’opinion publique officielle. On peut déjà prévoir avec une certaine joie révolutionnaire que ces milieux réactionnaires, catholiques, francs maçons, de la nuance Léon Daudet ou de la nuance des amis d’Herriot, avec toute leur presse, se lanceront à l’assaut de l’Internationale et du parti communiste, et si vous vous présentez avec des excuses, des atténuations, des explications, en disant que la franc maçonnerie n’est pas une chose tout à fait condamnable en soi, mais qu’il ne faut pas partager son cœur entre le parti et la franc-maçonnerie parce que le parti a besoin des quatre quarts du cœur, alors vous vous trouverez, camarades du comité directeur, dans une situation intenable. Au contraire, le parti doit frapper sur la table avec énergie et proclamer : « Oui, nous avons commis une faute en tolérant que des camarades de valeur, par une inertie regrettable, aient appartenu à la franc maçonnerie. Mais, après avoir reconnu cette faute, nous engageons une lutte implacable contre cette machine de subversion de la révolution. La Ligue des droits de l’homme et la franc maçonnerie sont des machines bourgeoises qui circonviennent la conscience des représentants du prolétariat français. Nous déclarons à ces méthodes une guerre impitoyable, parce qu’elles constituent une arme secrète et insidieuse de l’arsenal bourgeois [9] ».

Si le comité directeur engage l’action avec cette énergie implacable, il aura naturellement contre lui les dissidents, les Léon Blum et les catholiques, qui défendront les maçons. La maçonnerie trouvera des excommunications catholiques pour maudire les communistes. Le parti aura contre lui un mélange de la bourgeoisie de toutes les nuances, mais le parti communiste restera debout, opposé à toute cette politicaillerie, cette tromperie de la société bourgeoise, comme un bloc révolutionnaire qui défend les intérêts suprêmes du prolétariat.

Et je suis sûr que si vous procédez ainsi, par un choc salutaire, vous retrouverez votre parti, après un. mois, ou deux ou trois, dans une situation bien différente de la situation dans laquelle il se présente devant le 4° congrès mondial.

On criera beaucoup contre les « ordres » de Moscou. On criera de nouveau à la liberté d’opinion, mais cette fois d’opinion franc-rnaçonnique : ce sont les mêmes camarades qui demanderont encore la liberté de pensée et de critique. Mais ces camarades qui polémiquent pour la liberté de pensée et d’opinion envisagent ils les divergences inévitables à l’intérieur des cadres communistes ? Non. Mais ils voudraient disposer d’un cadre qui engloberait les pacifistes, les francs maçons, les propagandistes de la sainte loi catholique, les réformistes, les anarchisants, les syndicalisants. Voilà ce qu’ils appellent la liberté de pensée.

Ces hommes qui, presque toujours des intellectuels, passent les neuf dixièmes de leur temps dans les milieux bourgeois, ont des occupations qui les détachent tout à fait de la classe ouvrière. Leur mentalité se trouve travaillée dans ce milieu pendant les six jours de la semaine qu’ils y passent. Ils rentrent dans leur parti le dimanche, en ont oublié les principes et doivent recommencer par la critique, par le doute surtout. Ils disent : « Nous réclamons pour nous la liberté de pensée. » Alors, on rédige une nouvelle résolution qu’on leur impose. Puis ils retournent dans leur milieu et recommencent. Ce sont des amateurs, des dilettantes, et parmi eux il y a beaucoup d’arrivistes.
Il faut les éliminer ; il faut libérer le parti de ces éléments pour lesquels le parti n’est qu’une porte ouverte vers un poste, vers un mandat.

C’est pourquoi nous acceptons comme principe rigoureux que les neuf dixièmes des postes électoraux mis à la disposition du parti soient occupés par des ouvriers et pas même par des ouvriers devenus fonctionnaires du parti, mais par des ouvriers qui sont encore à l’usine ou aux champs.
Il faut montrer à la classe ouvrière qu’on l’a jusqu’à présent trompée et que les différents partis se sont servis d’elle comme d’un tremplin pour faire un bond dans leur carrière, et il faut montrer que notre parti considère le domaine parlementaire comme une partie seulement de son domaine révolutionnaire.

C’est la classe ouvrière qui agit dans ce domaine ; ce sont ses représentants les plus purs, les plus capables, ceux qui l’expriment le mieux qu’il faut introduire au Parlement, naturellement en les épaulant par des camarades dévoués et sûrs qui ont une certaine instruction. Mais la majorité écrasante de notre fraction parlementaire, municipale, cantonale, etc., doit être prise parmi les masses ouvrières et surtout en France, étant donné ses mœurs, ses conceptions, ses habitudes.

Le travail de Trotsky sur la franc-maçonnerie

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