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Qui étaient les Celtes ?

vendredi 27 juillet 2018, par Max

Qui étaient les Celtes ?

Les Celtes sont à la fois un mythe et une réalité ! Bien des régionalistes, des nationalistes, des mystiques et des passéistes se servent de notre ignorance à leur propos pour s’inventer des ancêtres et des mystères… Certains vont jusqu’à ne retenir de la civilisation celte que… le druidisme ou les langues celtes !!! Même au plan religieux, il n’y a pas que les druides ! Les Celtes sont patriarcaux mais on distingue très bien leur origine matriarcale, notamment dans le fait qu’ils croient à la Déesse-mère de la fécondité ! Matriarcat que l’on retrouve avec les fameuses « trois déesses matrones » (Epona, Rhiannon, Brigit)… Les Celtes (peuple d’agriculteurs, d’artisans et de guerriers) ont existé dans une bonne partie de l’Europe à l’âge du fer (et pas seulement en Gaule, en Bretagne, en Irlande et en Angleterre) à une époque historique (ils se sont heurtés à des peuples disposant de l’écriture puisque Grecs et Romains se sont battus contre eux) mais ils sont apparus dans une période plus ancienne qui a laissé peu de traces et encore moins de récits, sauf mythologiques ou peu fiables, ceux des peuples voisins… On confond souvent Celtes et peuples de langue celte…

On les assimile aisément aux Gaulois qui ne sont que des héritiers plus récents (Ive siècle av J.-C.) des peuples celtes. En fait, on regroupe sous le terme Celtes les Gaulois (y compris les Belges), les Scordisques (Celtes danubiens), les Celtibères (Celtes d’Ibérie, c’est-à-dire d’Espagne) les Bretons (Celtes de Grande-Bretagne), les Gallois du haut Moyen Âge, les Celtes d’Irlande ou encore, les Galates d’Asie mineure.

Keltoi ou Galatea ( et sont les plus anciens noms par lesquels on a nommé ces peuples.
voir ici

Mais cela ne signifie pas qu’ils s’appelaient eux-mêmes ainsi. voir ici

Le mot « celte » peut être un dérivé de différents mots :

* des mots indo-européens "« kel-kol »" qui signifie « colonisateur » ou « keleto » qui veut dire « rapide » en référence à leurs fréquents déplacements rapides à cheval ;

* plus tard, ces mots seraient devenus les mots grecs keltoï ou Galates (grec galatai) qui signifie « envahisseur » ;

* encore plus tard, galate est devenu galli en latin puis « Gaulois » en français.

Bien des gens les confondent aussi avec le peuple des mégalithes, lequel est apparu bien avant. Première apparition de la civilisation des Celtes (Est de l’Europe) : 500 av J.-C. Apparition des mégalithes : 5000-4000 av J.-C. !!! En fait, les Celtes c’est une population bien plus récente…

Bien des gens confondent les Celtes avec une population mythique indoeuropéenne d’origine des peuples européens. voir ici

Il est possible de parler d’un ensemble civilisationnel cohérent celte, du nord de l’Italie aux pays scandinaves, entre la fin du IIe millénaire av. J.-C. (âge du bronze et civilisation des « champs d’urnes »), et le début du millénaire suivant (âge du fer de Hallstadtt, puis de La Tène). Et on va trouver des Celtes, ou héritiers des peuples celtes en Europe pendant encore très longtemps… voir ici

Par contre, notre fête de Noël est d’origine celtique. Les Celtes considéraient le 24 décembre, comme le jour de la renaissance du Soleil. Ils avaient coutume d’associer un arbre à chaque mois lunaire, ils avaient dédié l’épicéa, qui était l’arbre de l’enfantement, à ce jour-là. Le dieu celte Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais) descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves. Selon la légende de l’époque…

Venus d’Europe centrale et occidentale, les Keltoï (ailleurs appelés « Celtes ») descendent de plus en plus au sud, vers l’Europe de l’ouest et du sud, à la tête de groupes de guerriers.

Du Danube à la Grèce, ce fut une longue migration-expansion-guerre. voir ici

L’expansion des Celtes débute avec le premier âge de fer, « l’Hallstatt ».
Le fer arrive en Europe en 900 av J.C de la Méditerranée. Une nouvelle aristocratie c’est mise en place, cette population s’est enrichie et les guerriers nomades voyagent, font du commerce et conquiert de nouveaux territoires. Ces groupes qui parcourent l’Europe fondent la culture celtique et enseignent leurs connaissances aux populations. Les Goidels et les Pictes s’installent en Grande-Bretagne, puis en Irlande ou ils se sédentarisent.
Le second âge de fer, « la Tène » marque la fin de la puissance commerciale des Celtes, dû à des crises et des conflits. Leur mode de vie devient plus rural et guerrier. Les Celtes sont décris par les historiens des autres civilisations, appelés Keltoïs par les Grecs et Celtae (ou Galli) par les Romains. La puissance guerrière des celtes est importante et leur territoire s’étend, mais le territoire n’est pas soudé et c’est se manque de cohésion qui va rendre l’invasion romaine plus facile. Les historiens parlent de la présence des Celtes en Espagne, France, Italie, Grèce, Asie mineure mais aussi au cœur de la Turquie. Ils occupent alors une bonne partie de l’Europe. Au II et I er siècle av J.C, les Celtes subissent les invasions de Germains, des Romains et des Daces. Les Celtes fuient en Gaule qui est à son tour conquise. Au Ier siècle, la Grande-Bretagne est partiellement conquise et la culture Celte ne subsiste qu’en Irlande et en Écosse.

Plutarque rapporte un épisode de l’expansion celte :

« Les Celtes, avant de franchir les Alpes et de s’établir dans la région de l’Italie qu’ils habitent maintenant, connurent une sédition (stasis) terrible et violente, qui dégénéra en guerre civile (polemon emphylion). Mais les femmes s’interposèrent au milieu des armes (en mesô tôn hoplôn) et se chargèrent du conflit, qu’elles arbitrèrent et tranchèrent si parfaitement que naquit une étonnante amitié (philia) de tous pour tous, non seulement entre les cités (poleis), mais encore entre les familles (oikous). A la suite de cet événement, ils ne cessèrent plus de délibérer de la guerre (polemou) aussi bien que de la paix (eirènès) avec leurs femmes et de régler les différends qui les opposaient à leurs alliés par leur entremise. Toujours est il que dans leur traité avec Hannibal, ils stipulèrent qu’en cas de plainte des Celtes contre les Carthaginois, les gouverneurs et les généraux de Carthage en Ibérie étaient les juges, mais que si les Carthaginois avaient à se plaindre des Celtes, c’étaient les femmes celtes. »

Se fondant sur l’histoire de l’évolution des relations familiales, Morgan donna la première étude exhaustive de ces anciens groupements familiaux qui, chez tous les peuples civilisés, chez les Grecs et les Romains, chez les Celtes et les Germains, chez les anciens Israélites, sont au début de la tradition historique et se retrouvent chez la plupart des peuples primitifs qui vivent encore aujourd’hui. Il montra que ces groupements, reposant sur la parenté de sang et l’ascendance commune, ne sont d’une part qu’une étape élevée dans l’évolution de la famille et d’autre part le fondement de toute vie sociale - dans la longue période où il n’y avait pas encore d’État au sens moderne, c’est-à-dire pas d’organisation politique contraignante fondée sur le critère territorial. Toute tribu, qui se composait d’un certain nombre de familles ou de gentes, comme les Romains les nommaient, avait son propre territoire qui lui appartenait en commun, et dans chaque tribu, le groupement familial était l’unité qui se gérait de façon communiste, où il n’y avait ni riches ni pauvres, ni paresseux ni travailleurs, ni maîtres ni esclaves, et où toutes les affaires publiques se réglaient par le libre choix et la libre décision de tous. Comme exemple vivant de ces relations, par lesquelles sont autrefois passés tous les peuples de la civilisation actuelle, Morgan dépeignait en détail l’organisation des Indiens d’Amérique, telle qu’elle était encore florissante lorsque les Européens conquirent l’Amérique.

La femme celte était relativement indépendante de l’homme, elle pouvait posséder des biens propres : bijoux, bétail... Si la propriété foncière était collective chez les Celtes, à côté, la propriété mobilière individuelle était admise. La femme pouvait user de ses biens personnels à sa guise, elle les conservait en cas de mariage et pouvait les reprendre en cas de divorce. Le mariage était une institution souple, résultat d’un contrat dont la durée n’était pas forcément définitive. En théorie, la femme choisissait librement son époux et lorsque c’est elle qui possédait plus de biens que son mari, c’est elle qui dirigeait toutes les affaires du ménage sans demander l’avis à son époux. Si la fortune de l’homme et de la femme étaient à égalité, le mari ne pouvait gérer les biens sans en référer à son épouse. En se mariant, la femme n’entrait jamais dans la famille de son mari, elle appartenait toujours à sa famille d’origine, et le prix que versait le mari pour l’achat de sa femme n’était qu’une compensation donnée à la famille de celle-ci. En cas de divorce, la femme retournait dans sa famille d’origine. Si l’homme décidait d’abandonner sa femme, il devait s’appuyer sur des motifs graves, si non, il devait payer des dédommagements très élevés. La femme pouvait se séparer de son mari en cas de mauvais traitements, elle pouvait alors reprendre ses biens propres et sa part des biens acquis pendant toute la durée du mariage. Le divorce pouvait aussi s’effectuer par consentement mutuel, la séparation n’était pas liée à une quelconque culpabilité, c’était simplement un contrat qui cessait.
En-dehors du mariage, il existait une sorte de concubinat réglementé par des coutumes très strictes. Un homme pouvait prendre une concubine, mais s’il était marié, il ne pouvait le faire qu’avec l’accord de son épouse légitime.

Remarquons qu’il existe aussi une mythologie concernant les femmes celtes, les druidesses, les chefs de guerre et les déesses, mythes fondés en partie sur une réalité, présentée de manière grandiloquente et souvent fausse…

Les Celtes en transition du matriarcat au patriarcat

Aux origines de villes celtes

Les Celtes avaient un art et un artisanat très développé et aussi des classes dirigeantes riches !

Ce qui se disait sur les Celtes en 1904

Sur les Celtibères

Et les anciens Germains ?

La société « gentilice » des Celtes et Germains

Origines matriarcales des pré-Celtes

Patriarcat des Celtes pourvu d’une mythologie matriarcale

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