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Ni dieu ni diable !

vendredi 5 octobre 2018, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Pourquoi nous ne croyons pas, ni en dieu, ni en diable ?

Parce que l’existence d’un être supérieur suppose que l’existence humaine lui est inférieure, nous ne devons pas accepter cette sujétion mentale que représente la croyance en dieu. Tant que les hommes croiront que les faits naturels sont soumis à des prétendus faits surnaturels, ils ne s’attribueront pas à eux-mêmes le droit et les moyens de transformer leur propres existence et ne changeront pas le monde pour le rendre plus libre, moins oppressif, et pour donner à chaque homme les moyens de déterminer sa propre existence, collectivement comme individuellement.

Parce que, tout au long de l’Histoire jusqu’à nos jours, toutes les croyances en dieu ont justifié l’oppression de la femme, la sujétion de l’enfant, l’esclavage, le servage, la soumission des exploités, la haine des autres religions, autres ethnies, des homosexuels, etc. Un exemple, parmi tant d’autres, de ces horreurs. La pratique ancestrale selon laquelle des petites filles sont offertes comme esclaves à des religieux locaux, une coutume pratiquée notamment au sein de la communauté Ewe au Ghana, perdure. Le capitalisme n’a même pas supprimé les oppressions précédentes !!!

Parce que la notion de pouvoir divin est née avec la notion de pouvoir politique et que celle-ci est relativement très récente, ce qui signifie que l’essentiel de l’histoire des hommes s’est déroulée sans croyance en dieu et qu’ensuite, c’est l’homme qui s’est inventé dieu à l’image des rois, comme une puissance supérieure à l’être humain, et que c’est une croyance qui l’a aliéné et non libéré ;

Parce qu’un pouvoir supérieur qui aurait voulu tout ce qui se passe sur Terre aurait aussi voulu toutes les terreurs, toutes les horreurs, toutes les oppressions, toutes les exploitations et que nous ne voulons même pas entendre les justifications religieuses qui feraient de ces violences affreuses une nécessité au nom d’un dieu ;

Parce que les hommes n’auraient un besoin éternel d’une telle croyance que s’ils continuent de vivre dans une société d’oppression et d’exploitation, se servant de ce dieu pour adoucir ces souffrances alors que ce dont ils ont besoin, c’est d’une philosophie révolutionnaire et matérialiste qui leur donne une vision claire des tâches à réaliser pour en finir avec la société de classe, cause fondamentale de toutes ces souffrances ;

Parce qu’aucune croyance en dieu n’a jamais amélioré les hommes au point de leur faire renoncer à tous les actes affreux auxquels la vie sociale les pousse, au racisme, à la haine, à la guerre, au crime, à l’oppression et à l’exploitation. Par contre, les croyances ont poussé les peuples à se soumettre aux puissants ;

Parce que les oppresseurs sont toujours parvenu à s’entendre avec les dirigeants de ces croyances en dieu et à les utiliser à leur service, sans que jamais un de ces dirigeants ne se révolte contre cela ;

Parce que les hommes ont besoin, pour vivre bien, d’une claire vision de l’existence, de ce qui est important pour les hommes dans leur vie sur terre et pas de mettre tous leurs espoirs dans une vie après la vie terrestre, illusion inutile et sans intérêt ;

Parce qu’aucune puissance divine ne s’est jamais manifestée aux hommes, même quand ils ont voulu le croire ;

Parce que la multiplicité des dieux et de leurs recommandations en tous sens, en fonction des histoires et civilisations locales démontrent pleinement que c’est la société humaine qui produit les croyances divines ;

Parce que les recommandations des diverses croyances contiennent toujours des commandements qui excluent, qui punissent, qui condamnent, qui dénoncent, qui calomnient les êtres humains qui suivent d’autres manières de voir, démontrant leur totale intolérance, au point d’affirmer souvent que les non-croyants brûleraient éternellement après la mort, ce qui dénote une conception hostile à la liberté des conceptions humaines, une intolérance violente qui est incompatible avec notre vision de la richesse des variétés de pensée humaines et de comportements humains ;

Parce que la croyance en dieu s’oppose toujours, d’une manière ou d’une autre, à la confiance en l’homme, à l’importance de la relation avec les hommes (notamment, en privilégiant de prétendues relations avec les morts ou leur âme) ;

Parce que faire appel à dieu, c’est faire parler des esprits absents, ce qui est un grand moyen d’action des charlatans, et que c’est le meilleur moyen de tromper les faibles, les souffrants, les pauvres, les opprimés, les personnes qui ont eu un grave problème psychologique, pour les mettre sous une dépendance au lieu de parler avec eux de leur vrai problème et qu’ils puissent trouver en eux-mêmes le point qui les fait souffrir, en somme la croyance est le moyen d’empêcher les hommes d’écouter leur inconscient et de laisser s’exprimer des sentiments difficiles qu’ils ont étouffés ;

Parce que la croyance en dieu n’adoucit les souffrances qu’en apparence, en dépossédant ceux qui la ressentent, en la grandissant en apparence pour lui donner une fausse dimension collective, pour la diminuer aussi en apparence, car c’est lui donner une fausse signification et lui donner de faux soins au lieu de permettre à ceux qui souffrent de vraiment se soigner ;

Parce que l’explication par la volonté divine « explique » aussi bien un fait que son contraire, en réalité n’explique rien de ce qui s’est produit, des vrais enchaînements de l’histoire, la grande comme la petite, et donc ne permet en rien de faire face consciemment aux faits en faisant des choix, en prenant nos responsabilités, en prenant notre place dans cette histoire ;

Parce que la croyance en dieu a détourné les hommes de l’étude scientifique du monde, a tenté aussi de les détourner de la compréhension des mécanismes sociaux et politiques, et a donc contribué à préserver toutes les barbaries des sociétés ;

Parce que nous n’avons jamais vu des croyances s’opposer réellement aux pires oppressions d’une époque, au risque de se heurter aux classes possédantes et aux pouvoirs d’Etat et, bien au contraire, l’inverse s’est produit sans cesse ;

Il n’y a pas plus de raison de croire en un dieu, en un diable, en trois dieux et quatre diables que dans n’importe quelle sorte de mysticisme. Rien dans le fonctionnement du monde ni dans la morale humaine ne nécessite cela.

Même si bien des hommes croient en dieu ou en des dieux, tout en mettant des choses différentes et souvent opposées sous ce terme, sans les religions instituées soutenues par les classes possédantes et les Etats et sans l’éducation religieuse des petits enfants soumis et sans indépendance, nous ne pensons pas que cela serait le cas et donc le besoin humain de dieu n’est nullement une évidence, sans parler de la capacité d’un dieu de parler à l’oreille des hommes…

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Athéisme

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  • La pratique ancestrale selon laquelle des petites filles sont offertes comme esclaves à des religieux locaux, une coutume pratiquée notamment au sein de la communauté Ewe au Ghana, perdure. Voir ici le reportage sur le trokosi, coutume qui consiste à donner une enfant en échange du délit qu’aurait commis un adulte ! même interdit depuis 1998 cette pratique révoltante continue de manière illégale.

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