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Le bio n’existe pas

lundi 11 juin 2018, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Le bio n’existe pas !!!

Comme chacun sait, tout un secteur de la production capitaliste s’intitule dorénavant « bio » ou « durable » ou « respectueux » ou encore « défenseur de la biodiversité » ou enfin « équitable » c’est-à-dire défenseur à la fois de l’homme et de la nature. On remarquera qu’il existe non seulement des produits dits « bio » mais il existe également du « bio » ou l’équivalent en commerce, en investissement, en finances, en management et on en passe !!! On les appelle par exemple « fonds labellisés », « comportements respectueux » et autres « management durable »… Mais ces diverses connotations qui figurent désormais sur les produits ou sur le nom des entreprises et appellent l’acheteur à transformer ses achats ou l’investisseur à changer ses sociétés pour... changer le monde, et d’abord défendre la planète, ne prétendent absolument pas que leur filière de type « bio » sorte du « rentable » qui est la norme dans toute la société capitaliste. Ils affirment au contraire que le grand capital peut tout à fait s’y investir massivement, ce qui suppose qu’il y a trouve désormais son compte.

Quand du capital s’investit dans un secteur bio, il raisonne exactement de la même manière que quand il s’investit n’importe où ailleurs, exactement comme un capital peut s’investir en obéissant aux mêmes règles en s’investissant dans la production de poulets en batterie de la même manière que dans la production de chemises. Il n’y a pas plusieurs capitalismes mais un seul.

Le capitalisme bio n’a jamais existé. Les entreprises bio exploitent les salariés, licencient les salariés, exploitent les peuples, méprisent et écrasent les exploités, comme les autres. Ce n’est pas en achetant bio qu’on peut le savoir mais en y travaillant !

Cela signifie surtout qu’il n’y a pas d’un côté un capitalisme bio et de l’autre un capitalisme non bio. Les mêmes capitaux s’investissent dans les deux, différemment, éventuellement séparément, mais conjointement. Il n’y a pas une lutte entre un capitalisme bio et un autre capitalisme, tout au plus la concurrence normale entre toutes les sociétés et certainement bien plus entre secteurs bio concurrents qu’entre un secteur bio du capitalisme et un secteur non bio !

On peut se dire, tant pis, le secteur économique bio ne va pas combattre l’autre mais si tous les consommateurs choisissent de plus en plus le bio, ils vont modifier les marchés et la production va changer, s’adaptant à la défense des intérêts de la planète, du durable, de la biodiversité, de la santé humaine. Malheureusement, c’est faux et pour de multiples raisons et c’est une illusion réformiste de plus !

Que la planète soit polluée par l’agro-industrie, comme par toute l’industrie capitaliste, ne peut être changée par des actes individuels des consommateurs.

Tout d’abord, il faut avoir conscience que la pollution est tellement générale à la production capitaliste qu’on ne peut que changer le tout ou… rien ! En effet, on peut prétendre que telle ou telle production est plus économe en énergie et s’apercevoir ensuite que, pour produire les éléments de cette production, il faut des éléments couteux en énergie ou dangereux en termes de pollution. C’est le cas des moteurs électriques des automobiles qui nécessitent des batteries contenant des constituants chimiques dangereux pour la planète et nécessitant une électricité bon marché, qui suppose des centrales nucléaires, etc.

C’est le cas, par exemple, du recyclage du bois qui mène à des meubles bon marché et qui protègent les arbres, mais qui obligent l’acheteur à subir les émanations de colles !

Les cultures bio se passent des produits chimiques dangereux comme les insecticides et cela permet au consommateur d’espérer avoir un produit sans insecticides. Eh bien, c’est faux ! Il faudra des durées colossales pour que les terres ne soient plus infectées par des années et des années de déversements d’insecticides. Il suffit que les terres voisines soient infectées pour que les productions d’à côté le soient aussi.

En fait, l’écologie n’a changé que le discours du capitalisme, l’emballage pas la réalité. La pollution a plus augmenté que diminué. Les maladies liées aux productions industrielles, dont l’agroalimentaire, ont augmenté. La France est à fond écolo, durable, équitable, mais pas une centrale nucléaire n’a fermé, pas un trust pétrolier n’a diminué sa pollution, pas un trust chimique non plus, pas un trust pharmaceutique vendant des poisons pour médicaments n’a fermé ses portes !!!

Les individus peuvent bien changer leurs comportements si cela leur chante, cela ne change pas la société. Le discours, la pédagogie, la propagande, cela ne change pas le monde.

Le bio a pénétré le discours, les écoles, les média, les hommes politiques, les gouvernants, mais pas la réalité.

Déjà, dans le discours, il y a bien des mensonges dans le « bio », depuis le réchauffement anthropique qui n’a absolument pas scientifique et jusqu’à la prétention que le recyclage est plus écolo ou que les batteries électriques et les voitures électriques sont plus écolo, en passant par la prétention du nucléaire à être écolo, sous prétexte qu’il diffuse moins de gaz carbonique, ce gaz étant présenté à tort comme le comble de la pollution.

L’expression « bio » elle-même est absurde car un légume plein de pesticide est aussi biologique qu’un autre, aussi vivant, aussi naturel même !

La démarche de l’équitable a une belle allure morale mais le moralisme, le capitalisme s’en moque, elle ne le dérange pas puisqu’elle ne vise pas à mettre en cause les responsables de la destruction de la planète et des hommes, à savoir les grands possesseurs de capitaux, ni à donner comme perspective la suppression de la cause de toutes les sortes de pollutions : la propriété privée des moyens de production et des capitaux.

Bien entendu, le capitalisme bio ne veut pas supprimer le capitalisme et il affirme même que le bio est rentable et même pas moins que le non bio ! Le durable affirme être un moyen de rendre le capitalisme durable, objectif qui n’a rien de positif étant donné que le capitalisme n’est plus du tout capable de faire progresser la société mais s’apprête à la rejeter dans la barbarie.

Quand le bio convainc des gens de s’y engager, elle les entraîne donc dans une perspective en impasse, dans des tromperies auxquelles les trusts se sont très vite adaptés, en achetant quelques écolos et en se dotant d’un discours ad hoc. Tous les Hulot du monde sont là pour cela, pour repeindre en vert tous les Macron du monde…

Demander aux individus de renoncer à la prospérité, d’accepter des sacrifices et l’austérité sous prétexte de défense de la planète devient en même temps une mode avec notamment la décroissance. C’est aussi une manière d’accompagner par des discours moralisateurs l’effondrement du capitalisme en faisant croire qu’il roule pour défendre la vie sur terre alors qu’il combat pour continuer d’imposer, malgré son effondrement, la survie de son système d’exploitation et d’oppression. Toute la bonne foi, et nous n’en doutons pas, de la plupart des adeptes du bio n’y peut rien : c’est fondamentalement une tromperie et les concernés sont les premiers trompés qui travaillent dans des associations et entreprises « bio » qui les exploitent à fond, sans horaires fixes, sans salaires fixes, sans charges de travail fixes sous prétexte qu’ils travaillent… pour la planète ! Et, pendant ce temps, les mêmes sociétés bio chantent auprès des investisseurs leur rentabilité maximale et les prix élevés de leurs produits !!! Les batteries électriques usagées peuvent continuer à pourrir dans les pays pauvres en polluant la planète, la voiture électrique continue à être défendue par les bio, sous prétexte de la lutte contre le gaz carbonique, et ce n’est qu’un exemple de ces arnaques !

Certains pourraient répondre : « Bien sûr, tout ne va pas changer par miracle mais votre révolution sociale n’arrive pas et il faut bien défendre, en attendant la planète. D’ailleurs, diffuser des idées comme la responsabilité mondiale des humains sur leur propre avenir, comme la citoyenneté mondiale, comme le respect des producteurs, comme l’égalité de l’accès aux ressources, etc., tout cela est très positif. »

Sauf qu’avec toutes ces belles intentions et ces beaux discours, on ne fait que lancer tous les Hulot et autres Max Havelaar Productions et on couvre tous les Total, tous les Areva, tous les trusts de la chimie, de la pharmacie, du nucléaire et tous les gouvernants ! Et on empêche tous ceux qui veulent réellement défendre un autre avenir de se tourner vers la révolution sociale, vers l’action de classe du prolétariat, en les détournant vers un activisme sans perspective !

Messages

  • Ceux qui font la promotion du bio font surtout une critique des pesticides, des environnements polluants et de la production industrielle souvent déshumanisée. S’en prendre à ceux qui font cette critique et rejeter tout ce qui n’est pas révolutionnaire est une attitude propice au mépris des autres et au sectarisme alors que vous devriez au contraire vous faire des alliés de ceux qui font cette critique. L’enfer est parfois pavé de bonnes intentions RRRévolutionnaires...

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