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La lutte des cheminots à un tournant ?

jeudi 7 juin 2018, par Robert Paris

La grève de 1986-1987 : autre voie, autre perspective...

La lutte des cheminots à un tournant ? (Nous ne disons pas la grève, car de la grève, il ne reste que les suppressions de trains et les ponctions sur salaires !)

Il va de soi que la manière dont les organisations syndicales ont décidé l’action des cheminots est révoltante puisqu’elles ont pris des décisions sans consulter du tout les travailleurs concernés et que ce qu’elles ont décidé, c’est tout sauf le moyen de se faire craindre et de faire reculer nos ennemis, alors que l’attaque est une offensive d’ampleur qui entre dans un plan d’ensemble pour battre sur toute la ligne la classe ouvrière.

Il va de soi que « faire grève » deux jours sur cinq, ce n’est pas plus faire grève que démarrer un véhicule deux minutes puis l’arrêter trois minutes n’est faire fonctionner une automobile, ou encore allumer un ordinateur pendant deux minutes puis l’éteindre pendant trois minutes n’est un moyen de le faire fonctionner.

Le prétexte d’éviter de faire payer trop cher aux travailleurs grévistes est bien sûr là pour cacher la nécessité pour des bureaucraties syndicales essentiellement financées par l’Etat et les trusts de ne pas faire payer trop cher la colère des cheminots à l’Etat et aux trusts.

Il va de soi aussi que le fait que les mêmes centrales continuent à négocier quand on leur dit qu’il s’agit d’un recul social sans précédent et que toutes les centrales syndicales affirment s’unir alors que certaines acceptent ouvertement une partie de ces contre-réformes, tout cela a la couleur, l’odeur et la saveur de… la trahison des intérêts prolétariens.

Il va de soi que la division organisée des luttes, les syndicats affirmant que les agents de la RATP n’ont pas le même but que les agents de la SNCF par exemple, c’est encore une trahison !

Il va encore de soi que le fait que ces bureaucraties continuent de participer à la cogestion des organismes qui mettent en place la destruction du service public du Rail est toujours une trahison.

Il va toujours de soi que le fait que l’ancien secrétaire général de la CGT, Lepaon bien entendu, ait lui-même rédigé un des rapports en vue de la privatisation du Rail et en faveur de celle-ci témoigne également de cette trahison.

Rajoutons que tous les militants de gauche, de la gauche de la gauche ou de l’extrême gauche qui n’ont pas dénoncé publiquement ces trahisons s’en sont rendues complices. Et maugréer à la marge contre les méthodes des bureaucraties sans proposer d’enlever aux bureaucraties la direction des luttes et des grèves, c’est une nouvelle fois tromper les travailleurs qui voudraient vraiment ce battre. Et c’est exactement ce qui est en train de se produire actuellement dans la grève des cheminots.

Une fraction du mouvement actuel des cheminots se révolte contre la manière dont l’intersyndicale a organisé la lutte, en particulier contre le fait d’avoir imposé ses vues sur le mode d’action (deux jours d’arrêt de travail sur cinq), sans consulter aucunement les cheminots ou même les militants syndicalistes, mais par en haut, par l’unité… des dirigeants syndicaux des fédérations cheminotes et des confédérations, c’est-à-dire des appareils bureaucratiques qui prétendent représenter la classe ouvrière. Cette fraction qui se révolte ainsi s’exprime notamment, via les militants syndicalistes radicaux et les militants politiques d’extrême gauche ou de la gauche de la gauche. Ils se retrouvent notamment dans un organisme appelé « l’Assemblée inter-gares » dont les activistes sont syndicalistes et affirment ne pas obéir aux directions syndicales.

Cette évolution de la lutte, qui était au départ entièrement dirigée par l’intersyndicale, aucune assemblée générale cheminote n’ayant voté pour la grève reconductible et n’ayant contredit le mode d’organisation derrière l’intersyndicale ni les décisions et perspectives dressées par celle-ci, apparaît comme un tournant majeur de celle-ci, mais il n’est pas évident que ceux qui sont à la tête de cette initiative souhaitent réellement déborder les appareils syndicaux et contester publiquement et nationalement leur direction.

Certes, les directions syndicales maugréent en voyant leurs militants et délégués syndicaux participer à cette structure, mais de part et d’autre la guerre n’est pas déclarée. On peut s’en apercevoir au fait que les militants à l’initiative de l’assemblée inter-gares se refusent, une fois de plus, à faire élire des représentants d’assemblées locales dans chaque gare. Une telle élection serait un premier geste indiquant qu’ils souhaitent contester le mode de représentation par les seuls appareils syndicaux.

Bien sûr, on pourrait se dire que c’est déjà un premier pas en ce sens d’exprimer collectivement le rejet du choix de mode d’action par la grève perlée, ou des deux journées d’action par semaine, cheval de bataille principal pour ne pas dire unique de l’assemblée inter-gares. Ils défendent donc que, maintenant que l’inefficacité des deux jours sur cinq est prouvée, il faudrait radicaliser la lutte pour faire plier le gouvernement. Cependant, on remarquera que, si les militants en question s’étaient toujours trouvés en désaccord avec le choix de départ de l’intersyndicale, il ont attendu de précieuses semaines et même un mois et demi pour défendre publiquement et contradictoirement une telle politique, et le font avec une grande modération à l’égard des appareils syndicaux.

Mais c’est loin d’être tout ce qui serait à reprocher aux choix des dirigeants syndicaux et les « éléments radicaux » qui prennent ainsi la tête d’une fraction combative des cheminots sont aussi très loin de soulever le fond même du problème.

Les syndicalistes d’extrême gauche qui dirigent l’assemblée inter-gares affirment que :

« Aujourd’hui, à l’échelle des secteurs cheminots qui souhaitent faire reculer Macron mais également ne pas être dépossédés de leur mouvement par des décisions, prises entre quatre murs, par quatre secrétaires fédéraux, c’est notamment la question du rapport aux directions syndicales et la nécessité ou non de les interpeller pour les rappeler à leurs responsabilités. »

Et encore :

« Dès lors, puisqu’elle proclame, à l’instar des autres fédérations du Rail, son opposition à la réforme ferroviaire, il est légitime que les cheminots les plus mobilisés et auto-organisés, notamment au sein de l’Inter-gares, interpellent la direction cégétiste comme celle des autres fédérations : « si vous êtes réellement opposés à cette réforme, alors donnez-vous les moyens d’en obtenir le retrait. Pour cela, à minima, vous devez discuter sous le contrôle des grévistes et vos décisions doivent être validées en AG par les cheminots en lutte ». C’est en quelque sorte dans cette logique qu’a été adoptée la motion d’interpellation de l’Inter-gares réunie à Paris-Nord le 22 mai, en présence de délégations de régions. Elle réclame à l’Inter-fédérale « un nouveau plan de bataille pour donner un second souffle [au] mouvement » ainsi qu’un appel « ferme à la grève le 26 mai prochain pour la manifestation ‘marée populaire’ ». Poser la question de la perlée collectivement, pour décider d’un véritable plan de bataille, tout en refusant la segmentation du calendrier des mouvements actuels (la CGT Cheminots n’appelant pas, par exemple, à la grève le 22 mai), voilà le seul chemin qui pourrait donner aux cheminots les outils pour faire plier Macron, ou en tout en cas en poser les bases. »

Interpeler les dirigeants syndicaux sans leur proposer un véritable programme de lutte, ce n’est absolument pas une démarche de front unique telle que la concevaient les révolutionnaires. Affirmer qu’on leur demande de prendre leur responsabilité, c’est les reconnaître comme la direction des luttes, ce qui est le contraire de l’auto-organisation dont ces militants prétendent se réclamer.

Se refuser à faire élire des délégués dans les assemblées des gares en vue de les réunir dans une coordination inter-gares, c’est ce refuser à faire autre chose qu’accompagner, certes sur la gauche, avec un petit air critique, les appareils bureaucratiques des syndicats. C’est tout à fait la démarche inverse de celle qui consiste à appeler les cheminots les plus radicaux à s’organiser pour prendre la direction de la lutte ou même seulement pour tenter de la contester aux appareils. C’est amener ces éléments radicaux dans une impasse qui n’est absolument pas une perspective d’avenir.

Certes, l’assemblée inter-gares organise quelques actions un tout petit peu plus radicales que les appareils mais ils se gardent de donner publiquement la possibilité aux cheminots de s’auto-organiser sans les appareils syndicaux.

La lutte actuelle des cheminots reste donc dirigée par des bureaucraties qui ne veulent absolument pas en découdre avec nos adversaires, qui ne veulent pas d’une véritable grève et encore moins d’une convergence de luttes ouvrières et elle ne débouche du coup nullement sur un recul gouvernemental. Nul ne peut prétendre que gouvernement est en bout de course, qu’il est prêt à craquer, bien au contraire. Certes, il est vrai que l’affirmation dès le départ, que l’ensemble des fédérations cheminotes n’appelaient pas à la grève reconductible, transmise au gouvernement, signifiait que ces syndicats n’avaient nullement l’intention de mener une lutte déterminée pour faire reculer le gouvernement. Le fait de dire, d’avance aussi, que les cheminots ne se sentaient pas capables de payer le coût sur leurs salaires d’une grève reconductible était, là aussi, un message clair de recul. le fait, encore, de refuser d’appeler à un mouvement d’ensemble des services publics, alors qu’il est clair qu’ils sont tous menacés comme la SNCF, que toutes les embauches de fonctionnaires le sont, que tous les statuts des services publics le sont, en disait tout autant. Le fait, toujours, de ne mettre aucune revendication concernant d’autres services publics, était encore un message clair qu’ils ne comptaient en rien riposter sérieusement à une attaque aussi grave. Pour finir, le fait qu’au même moment, les mêmes syndicats organisent des grèves dans la même période, parfois les mêmes jours, parfois non, mais jamais conjointement, jamais de manière convergente, à la RATP, dans le secteur de l’Energie, dans les EPHAD, chez les éboueurs, à Air France, à Carrefour et ailleurs, était une démonstration que la menace des convergences des luttes brandie par la CGT et SUD (et pas les autres) n’était que verbale.

Tout cela n’a nullement été dénoncé dès le début clairement et publiquement par les « éléments radicaux » qui, aujourd’hui, semblent le découvrir…

Il y a bien d’autres points sur lesquels ces éléments radicaux qui animent l’assemblée inter- gares, se gardent de critiquer publiquement les appareils syndicaux, à commencer par le fait que ceux-ci poursuivent la participation à la gestion commune du fonctionnement dans le cadre nouveau imposé, au lieu de le boycotter, continuent à participation aux négociations comme s’ils ne savaient pas qu’elles étaient bidon ou en déclarant en même temps qu’elles le sont !

Il en va de même des revendications avancées par les centrales syndicales qui n’ont pas été remises en cause par ces prétendus radicaux, à commencer par la reprise de la dette SNCF par l’Etat, revendication de tous les syndicats, soutenus par l’AG inter-gares. Or cette revendication est à la fois ridicule puisque, pour le moment, la SNCF est étatisée et sa dette appartient donc déjà à 100% à l’Etat. Ensuite, elle est fausse politiquement et socialement, parce qu’en vérité cette dette a profité aux banques et aux trusts et c’est donc à eux de la payer et pas aux contribuables. Il faut d’ailleurs dénoncer le gouvernement auprès de l’opinion publique et non cautionner le fait que le gouvernement va ensuite affirmer que c’est pour sauver les cheminots qu’il va faire payer les contribuables !!! Même les groupes d’extrême gauche sont réticents à le dire !

Ensuite, il y a le maintien du statut des cheminots, qui est une revendication peu claire dans la mesure où déjà une majorité de travailleurs du rail ne sont pas des cheminots sous statut. Et dans la mesure aussi où cette revendication n’est pas élargissable à tous les fonctionnaires du service public, ce qui devrait être un objectif numéro un d’une programme revendicatif.

Il y a enfin le maintien du statut de la SNCF, qui ne peut pas être une revendication valable, vu comme la SNCF est détruite de l’intérieur comme service public, divisée en petits bouts déjà gérés comme des entreprises privées, et une partie des capitaux de la SNCF étant gérés comme du capital financier qui s’investit comme une entreprise privée dans le monde entier. Donc la revendication juste est de considérer la SNCF comme un service public contrôlé par le public, cheminots et usagers, sans but lucratif.

Mais l’essentiel est encore ailleurs. Non seulement, nous avons là une fausse grève (deux journées d’action ne font pas une grève, ne permettent pas de lancer un climat de lutte, d’entraîner d’autres salariés) mais nous avons de fausses assemblées générales puisqu’elles ne forment pas de véritable exécutif de l’assemblée, des comités de grève élus, pouvant ensuite se coordonner et définir réellement une action de classe sans dépendre des appareils syndicaux.

Que signifierait une classe ouvrière qui s’organise ? Cela signifierait partout des réunions, dans lesquelles les travailleurs eux-mêmes décident et contrôlent les revendications, les moyens d’action, les discussions avec le gouvernement, les déclarations à la presse, les tracts et banderoles.

Le moyen essentiel dont disposaient les cheminots pour se faire craindre et ainsi faire reculer leurs adversaires, était d’organiser partout des comités de grèves, de les fédérer et de menacer de relier leurs luttes à celles de tous les travailleurs, en propageant cette forme dynamique et offensive d’organisation de la lutte.

Car la seule chose que craignent nos adversaires, c’est que la classe ouvrière, qui jusqu’à présent n’est pas organisée, le devienne du fait de l’ampleur de l’attaque.

C’est à cela que nos adversaires mesureraient une réelle radicalisation de la lutte des travailleurs. Une classe sociale qui n’est pas organisée n’a pas la parole, ne développe pas ses propres aspirations et n’est en rien menaçante pour les exploiteurs.

Tant que les travailleurs ne mènent pas ce type d’action et ce mode d’organisation, il n’y a aucune raison que le gouvernement recule ni que le patronat l’y pousse.

Les éléments radicaux qui mènent l’assemblée inter-gares le savent mais s’y refusent. Ils se refusent de le dire aux travailleurs et de leur donner le choix de la décision. Ils disent aux travailleurs qu’ils subissent une attaque très dangereuse mais ils ne leur disent pas par quels moyens ils peuvent développer eux-mêmes une attaque très dangereuse pour les classes dirigeantes. Et, même en se positionnant plus à gauche que les appareils syndicaux, ils ne permettent en rien aux travailleurs de rompre le piège.

Tout au plus sont-ils en train de permettre au gouvernement et à la direction de la SNCF de séparer les éléments les plus radicaux parmi les cheminots des autres cheminots, et peut-être plus tard de les isoler, de les rendre amers, de les démoraliser, ce qui est en fait le but essentiel du gouvernement et du patronat qui se moquent bien du statut des cheminots ou de la dette de la SNCF !!!

Quant à l’unité syndicale qui a été le prétexte pour imposer la fausse grève (prétendue grève perlée mais des journées d’action ce n’est pas la grève), elle va rapidement se rompre du fait que CFDT et UNSA ne rêvent que de quitter la locomotive et de rejoindre le gouvernement !

La véritable unité de lutte, c’est celle qui provient d’une politique de luttes de classes, celle que les appareils réformistes, des syndicats, des Insoumis, du PCF et de l’extrême gauche opportuniste ne veulent absolument pas soutenir.

Qu’est-ce qui se passerait si les cheminots s’organisaient véritablement par eux-mêmes ? Eh bien, cela serait un vrai avertissement aux classes possédantes : cette attaque est dangereuse pour vous, nous pouvons renouer avec la tradition de lutte de classe, celle des conseils de travailleurs. Nous allons le faire parmi les cheminots et nous propagerons cette forme d’organisation à toute la classe ouvrière. Ce message, destiné non seulement à nos ennemis mais d’abord et avant tout à notre propre classe, ce message qui signifie : « nous ne sommes rien, soyons tout ! », c’est le seul message d’avenir dans une société capitaliste dans l’impasse, capable seulement d’attendre dans la peur la prochaine catastrophe financière mondiale, qu’elle soit produite par la hausse du dollar, par la crise italienne, par le protectionnisme des USA, par la montagne de dettes, par la chute de banques européennes, par les bitcoins, par les subprimes et par bien d’autres causes de déstabilisation du système mondial.

L’avenir, c’est que le prolétariat s’affirme comme l’avenir de toute la société. Que les travailleurs, les cheminots ou d’autres en France ou les travailleurs de n’importe quelle région du monde, commencent à construire des comités de grève, c’est-à-dire débattent réellement entre eux de la situation, prennent des décisions, les fassent appliquer dans la réalité, contrôlent leurs élus et fédèrent leurs conseils, et l’avenir leur appartient. Qu’ils se laissent trainer par les faux bergers, et ils iront, en silence ou en manifestant, vers des abattoirs sanglants ! A nous de choisir !

Constatez par vous-mêmes : l’inter-gares ne conteste pas la direction bureaucratique de la lutte mais appelle les directions syndicales à mieux diriger la lutte !

Messages

  • SNCF : "Il faut continuer" la grève parce qu’une "négociation risque de s’ouvrir", affirme Clémentine Autain.

    Cette pseudo-radicale du PCF puis de la France insoumise est soumise au diktat de la négociation, même quand il n’y a rien à négocier, rien de négociable, personne avec qui négocier, et que de bonnes raisons d’arrêter de jouer le jeu truqué de la négociation !!!

  • La « réforme » de la SNCF a été adoptée par le Parlement, sénat comme assemblée nationale, exactement sous la forme que voulait le gouvernement. L’intersyndicale n’a pas encore décidé si elle va poursuivre l’action « deux jours sur cinq » pendant l’été… Les syndicats appellent les cheminots à « une convergence des lutte dans une nouvelle journée d’action aux côtés des étudiants, de chômeurs et des retraités ». Pas aux côtés d’Air France, des hôpitaux, des ADP, d’Engie, etc. !!!! Toujours les mêmes méthodes et fausses perspectives…

  • Il convient de remarquer que depuis 2007-2008, les conflits syndicaux ne mènent qu’à des défaites. Ce grand tournant en la matière correspond, et pas seulement en France, à un moment charnière pour les classes possédantes puisque c’est l’époque de la chute historique du système mondial.
    Avant 2007, par exemple en France, plusieurs mouvements prolétariens ont été menés avec un succès au moins partiel par les travailleurs et les jeunes comme en 1982 contre le blocage des salaires, en 1986 contre la loi Devaquet, en 1993 contre le CIP, en 1995 la lutte commune des cheminots et du secteur public, en 2006 la lutte contre le CPE.
    Après 2008, tous les mouvements syndicaux, absolument tous, mènent à des défaites complètes comme en 2010 sur les retraites, en 2013 contre le CICE, en 2014 pour les cheminots, en 2015 pour Radio France et l’Hôpital public, en 2016 sur le Code du travail contre la loi El Khomri, et maintenant en mars-avril 2018 pour les fonctionnaires, les cheminots et bien d’autres catégories.
    Entre les deux, les syndicats n’ont pas changé de nature ; c’est la situation de la lutte des classes qui a changé. La crise historique du capitalisme est passée par là et elle ne laisse plus place au réformisme. Depuis la crise systémique, les classes possédantes aiguisent les couteaux. C’en est fini de la collaboration de classe, il faut casser le moral de la classe ouvrière pour préparer le rapport de forces nécessaire quand le système s’effondrera. Pour cela, il faut détruire toute conscience de classe, toute organisation de classe, toute lutte de classe. Les luttes sociales ne sont plus dès lors des occasions de pactiser avec les syndicats mais de leur faire mordre la poussière.

  • Grève du secteur de l’énergie : des blocages chez Enedis et GRDF. Encore une lutte séparée. Pas ensemble avec ADP, Air France, les éboueurs, les cheminots, l’hôpital, etc. !!!!

  • 15 juin : Belle unité syndicale de façade !!! Finalement, à l’issue d’une réunion intersyndicale plutôt mouvementée qui s’est tenue mercredi, les quatre organisations représentatives de la SNCF (CGT, Unsa, Sud Rail et CFDT) appellent à la grève la semaine prochaine : dimanche 17 et lundi 18 juin, puis vendredi 22 et samedi 23 juin. La réunion s’est déroulée de manière particulièrement houleuse compte tenu de l’opposition croissante entre l’Unsa et la CFDT, alors que le gouvernement comme la SNCF placent tous leurs espoirs dans ces deux centrales pour appeler à la fin de la grève. « Le grand écart de la CFDT me semble physiquement et intellectuellement difficile à tenir », estime pour sa part le secrétaire fédéral de SUD, Erik Meyer. Libération a tenté, sans succès, d’entrer en contact avec Didier Aubert, le responsable de la CFDT Cheminots. Signe de la tension qui s’est désormais installée chez les cheminots, les organisations représentatives ont tenu deux réunions intersyndicales (la première s’est faite sans SUD Rail) pour décider de la suite à donner à leur action. Anasse Kazib, militant SUD Rail, y voit « une volonté de briser l’unité syndicale. Ils se sont vus une première fois à 14 heures à trois, et à 15 heures, ils ont fait une autre réunion avec SUD ». En début d’après-midi une centaine de cheminots ont tenté de perturber l’intersyndicale, les CRS sont intervenus et ont dispersé les manifestants avec du gaz lacrymogène.

    Des CRS qui protègent l’intersyndicale contre les cheminots, curieux non ?!!!

  • Laurent Brun, de la CGT Cheminots, a annoncé vendredi que la grève à la SNCF allait "se poursuivre" en juillet, au delà du calendrier de l’intersyndicale, qui avait fixé le dernier jour du mouvement au 28 juin.

    "Il n’est pas question de s’arrêter au calendrier". "Nous allons poursuivre au mois de juillet", a-t-il affirmé sur franceinfo le jour d’une importante réunion tripartite (gouvernement, patronat, syndicats) pour mettre au point la nouvelle convention collective du ferroviaire.

    "Pour combien de temps ? On verra. Comment ? On verra. Il n’est pas question de s’arrêter au calendrier, puisque le gouvernement souhaite passer en force", a ajouté le responsable de la première organisation syndicale à la SNCF, au lendemain de l’adoption de la réforme ferroviaire au Parlement. "La grève, après 30 jours de grève, ça pèse très lourdement sur les familles. Donc nous avons un débat sur la manière de continuer la lutte tout en essayant de préserver les familles sur le coût de la grève", a-t-il ajouté.

    En fait, pas question de laisser un secteur radical des cheminots organiser une véritable grève !!!

    La CGT a cassé la possibilité d’un vrai mouvement cheminot ! Et, là, elle s’en moque de l’unité syndicale !!!

  • Lire ici : un lien vers un article de révolution permanente et une cheminote de Paris-Est

    Ou comment diffuser l’idée que leur faux comité de grève, qui ne dirige pas la grève et n’est pas élu, et est présenté comme une solution…

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