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Histoires drôles ou moins drôles sur le stalinisme

mercredi 24 janvier 2018, par Robert Paris

Histoires drôles ou moins drôles sur le stalinisme

« Au cours de la prochaine décennie (1961-1970), l’Union soviétique dans la construction de la base matérielle du communisme aura dépassé, en termes de revenus par tête d’habitant, les USA, le pays capitaliste le plus riche et le plus puissant du monde… »

Mais ce n’était pas une plaisanterie, vu que l’ouvrage officiel stalinien qui affirmait cela n’avait rien d’humoristique : c’était le « Programme du Parti communiste d’Union soviétique » (version 1961) !!!

« Staline a dirigé la révolution d’Octobre, Staline a dirigé l’armée rouge, Staline a dirigé l’Internationale communiste, Staline a été le bras droit de Lénine, toujours fidèle et toujours indispensable à la révolution communiste internationale, Staline a été le théoricien génial qui succède à Marx, Engels et Lénine. »

Non, ce n’est pas vraiment une plaisanterie mais la thèse très sérieuse et très mensongère diffusée pendant des années par les millions de militants staliniens.

Lénine, sur Staline :

« Ce cuisinier nous prépare des plats épicés. »

« Etant d’origine grand-russe, Lénine ne pouvait souffrir aucune plaisanterie ou anecdote qui pussent blesser les sentiments d’une nation opprimée. Staline avait en lui beaucoup trop du paysan du village de Didi-Lilo. Dans les années d’avant la révolution, il n’osa évidemment pas jouer avec les préjugés nationaux comme il le fit plus tard, une fois au pouvoir. Mais cette disposition se révélait déjà en lui à ce moment-là dans des détails. Mentionnant la prédominance des juifs dans la fraction menchéviste au congrès de Londres en 1907, Koba écrivit : « A ce sujet, un des bolchéviks remarqua en plaisantant (je crois que c’était le camarade Alexinsky) que les menchéviks étaient une fraction juive, tandis que les bolchéviks étaient une fraction vraie-russe et que nous, bolchéviks, nous aurions peut-être à faire un pogrome dans le parti » Il est impossible de ne pas s’étonner, même aujourd’hui, que dans un article destiné aux ouvriers du Caucase, où l’atmosphère était empoisonnée de différences nationales, Staline ait jugé possible de citer une plaisanterie d’un goût aussi douteux. Ce n’était d’ailleurs là nullement un manque de tact occasionnel, mais un calcul conscient. Dans le même article, comme nous nous en souvenons, l’auteur « plaisantait » d’un air dégagé sur la résolution du congrès concernant les expropriations, pour dissiper ainsi les doutes des boïéviki du Caucase. On peut supposer avec raison que la fraction menchéviste à Bakou était alors dirigée par des Juifs et que par sa « plaisanterie » sur le pogrome l’auteur voulait discréditer ses adversaires de fraction aux yeux des ouvriers arriérés : c’était plus facile que de convaincre et d’éduquer, et Staline recherchait toujours la ligne de moindre résistance. Ajoutons que la « plaisanterie » d’Alexinsky n’avait pas non plus surgi par hasard : ce bolchévik ultra-gauche devint par la suite un réactionnaire et antisémite déclaré. Dans son activité politique, Koba défendait, bien entendu, la position officielle du parti. Pourtant, avant son voyage à l’étranger, ses articles sur ces sujets-là ne dépassaient jamais le niveau de la propagande quotidienne. C’est seulement alors, sur l’initiative de Lénine, qu’il aborda le problème national d’un point de vue théorique et politique plus large. La connaissance directe de l’enchevêtrement des relations nationales au Caucase lui permettait, sans aucun doute, de s’orienter plus facilement dans ce domaine complexe, où il est particulièrement dangereux de rester sur le plan de la théorie abstraite. » Trotsky dans « Staline »

 Loi de la gravitation, loi de l’évolution des espèces, loi de l’électromagnétisme, loi de la relativité, et j’en passe, l’Académie des sciences est pleine de lois dont je n’ai pas vu passer la proposition au politburo et que je n’ai pas paraphées, proclame Staline, l’air menaçant…

 Pas de souci, répond le président de l’Académie des sciences, ce ne sont que des projets de lois ! A peine des hypothèses…

Staline vient de publier en son nom une œuvre philosophique qui se prétend éternelle et s’intitule « Du matérialisme dialectique et historique ». Au lieu d’une thèse de marxisme scientifique à la manière de Marx, cela est présenté comme « la théorie du parti marxiste-léniniste ». Et ce n’est que l’introduction de l’ouvrage !!! Les originalités de l’ouvrage sont anti-marxistes comme la négation par Staline de… la négation de la négation, ce qui n’en fait pas un penseur positif !!!

Le confident de Staline l’informe que les trois philosophes qui ont planché sur le texte se disent « prêts à repartir à l’assaut d’une autre question, dès que le camarade Staline le voudra ». Le « camarade » en question lève un œil : ceux-là, il les avait oubliés, et souhaitait toujours les oublier. Se tournant à peine vers le confident : « Marx a dit que c’était la fin de la philosophie, alors c’est aussi la fin des philosophes ! Tu me comprends ? »

Staline va visiter un village. Toute la population a été préparée de longue date pour cette visite. Chacun a dû trouver ce qu’il allait offrir, montrer ou dire à Staline. Et ce devait bien entendu être quelque chose d’extraordinaire. Le secrétaire du parti demande à l’instituteur ce qu’il compte montrer. « Eh bien, je vais lui montrer cinq petits chats ! » Le secrétaire s’étonne qu’il y a-t-il d’extraordinaire à des petits chats qui viennent de naître ? « Eh bien, ces petits chats qui ont encore les yeux fermés crient Vive Staline ! » Puis, lors de la visite, catastrophe : l’un des petits chats crie « Vive Trotsky ! » et l’instituteur ainsi que tous les responsables se retrouvent au goulag. « Que s’est-il passé ? » demande l’ex secrétaire du Parti à l’ex instituteur, devenus tous les deux des zeks. L’instituteur répond : « Un des petits chats a ouvert les yeux »…

Staline réprimande son assistant qui rédige ses discours : « Je vous avais demandé un discours de dix minutes, pas de vingt ! » L’assistant affolé bredouille : « Vous me l’aviez demandé en deux exemplaires ! »

L’humanité a connu plusieurs étapes : matriarcat, patriarcat, prolétariat, actionnariat, secrétariat, diktat…

Un spécialiste de l’Union soviétique discute avec un autre :

 Comment parviens-tu à reconnaître un nomenklaturiste d’un simple fonctionnaire ?

 C’est vrai que ce n’est même pas le titre qui indique le vrai niveau hiérarchique, il y a des généraux qui n’en font pas partie.

 Tu entres dans un bureau et ce n’est même pas celui qui parle le plus fort qui a forcément le plus de poids.

 Eh bien ! Tu vois ! Un bureaucrate se reconnaît cependant d’un simple fonctionnaire. Tu le reconnaitras aisément : celui qui soupire, est en sueur, se dit débordé, semble débonnaire, insignifiant même, paraît très au-dessus de ses capacités, ne défend jamais un point de vue personnel, ne donne aucune information nouvelle, et affiche une capacité sans borne… à perdre du temps au bureau. Le bureaucrate, c’est justement celui qui occupe un poste qu’il n’aurait jamais dû occuper en fonction de ses capacités propres. Et le haut bureaucrate au fait qu’il engueule tous les autres… Et le bureaucrate en chef, juste en dessous de Staline, au fait qu’il signe des condamnations à mort.

Staline signe son ouvrage « Fondements du léninisme » et demande à son écrivain de service quelle dédicace mettre. Celui-ci répond qu’il faudrait le dédicacer aux meilleurs élèves du maître. Staline écrit : « A la promotion Lénine ». C’est celle des bureaucrates qu’il a lui-même fait adhérer en masse au Parti alors que Lénine affirmait qu’il ne fallait pas faire adhérer en masse les arrivistes rejoignant le parti au pouvoir. Eux, au moins, contrairement à ceux qui ont milité avec Lénine et Trotsky, comprennent les fondements du… stalinisme ! Cela fait de nombreux lecteurs dit le pisse-copie de service. Eh oui, ils sont aussi nombreux que les membres précédents du Parti, répond Staline ! Et les autres, demande l’écrivaillon. Mais on va bientôt arranger ce rapport d’effectifs, répond Staline.

Plaisanterie ? Pas du tout ! En effet, en 1937-1938, la quasi-totalité de la direction de la Russie est passée du pouvoir au goulag ou à la mort. Les anciens bolcheviques avaient, au début 1937, une espérance de vie moyenne d’une quinzaine d’années. Peu après, il ne leur restait plus que quelques mois à vivre. Ce massacre s’est appelé l’Ejovchtchina, du moment de l’exécuteur en chef, mais cela aurait dû s’appeler génocide stalinien…

De 350.000 membres en Octobre 1917, le parti bolchevik, va, devenu stalinien, atteindre 4 millions de membres, en proportion de son caractère bureaucratique, contre-révolutionnaire, antidémocratique et dictatorial, de l’obligation d’y adhérer pour travailler et de la peur qu’il suscite !

Après ces histoires anti-bureaucratiques, une plaisanterie stalinienne : « Staline, le continuateur de Lénine » !!! Ben voyons !

Tout à l’opposé d’un Staline, Lénine n’a cessé de dénoncer la bureaucratie bornée, conservatrice et réactionnaire, la xénophobie grand-russe, le chauvinisme russe et le prétendu modèle de la Russie soviétique :

« L’appareil russe… difficile à dérouiller, malgré l’onguent soviétique. »

« L’invasion du Russe authentique, du Grand-Russe, du chauvin, de ce gredin et de cet oppresseur qu’est au fond le bureaucrate russe typique. Il n’est pas douteux que les ouvriers soviétiques et soviétisés qui sont en proportion infime, se noieraient dans cet océan de la racaille grand-russe chauvine, comme une mouche dans du lait. »

« Notre pire ennemi intérieur, c’est le bureaucrate, le communiste qui occupe dans les instituts soviétiques un poste responsable entouré du respect de tous, comme un homme consciencieux. »

« Le bureaucratisme existe chez nous dans les institutions soviétiques comme dans les organisations du Parti. »

« Si l’on ne ferme pas les yeux devant la réalité, il faut reconnaître qu’actuellement la politique prolétarienne du Parti est déterminée non pas par ses effectifs, mais par l’autorité immense et sans partage de cette couche très mince que l’on peut appeler la vieille garde du Parti. Il suffit d’une faible lutte intestine au sein de cette couche pour que son autorité soit, sinon ruinée, du moins affaiblie, au point que la décision ne dépendra plus d’elle. »

Staline, comblé d’honneurs pour son soixante-dixième anniversaire, se décide enfin à faire venir sa vieille maman au Kremlin pour quelques jours. Mme Staline mère, à cette occasion, quitte sa ville natale pour la première fois de sa vie, puis est accueillie à Moscou par le bureau politique au complet et la fanfare de plusieurs régiments. Son fils l’emmène au Kremlin dans une somptueuse Cadillac offerte par Nixon et, après lui avoir montré ses appartements de plus de douze pièces, lui fait les honneurs du palais. Immenses salles aux boiseries dorées, aux riches tentures et aux meubles les mieux travaillés, tableaux de grands maîtres, somptueuses icônes, vitrines emplies de vaisselle d’or et de précieux bibelots, coffres et écrins de bois richement décorés, renfermant d’étonnants bijoux, Mme Staline examine tout sans mot dire, et son visage reste impassible.

Intrigué et mécontent, Staline fait préparer son avion personnel, où sont aménagés un bureau, un salon et une chambre à coucher, et emmène sa mère dans les Carpates. Là, il lui fait visiter son coquet chalet, lui montre son remonte-pente personnel, sa piste de ski réservée, sa patinoire, sa piscine chauffée, son téléphérique et l’hélicoptère de promenade, et Mme Staline ne dit toujours rien, et son visage reste impassible.

Alors Staline reprend son avion et fait mettre le cap sur la mer Noire. Là, il montre à sa mère une magnifique propriété, avec une plage privée, un petit port où sont ancrés un yacht, un voilier et plusieurs canots automobiles, et Mme Staline ne dit encore rien, et son visage reste impassible.

Désespéré, Staline reprend avec sa mère l’avion pour Moscou et, rentré au Kremlin, il lui dit : « Écoute, maman, tu voulais que ton fils devienne quelqu’un dans la vie. Je t’ai montré le palais où j’habite, avec les trésors de l’art du monde entier, je t’ai montré mon chalet dans les Carpates, ma datcha au bord de la mer Noire, je t’ai promenée dans mon avion personnel et dans la Cadillac que m’a offerte le président des États-Unis, et toi, tu ne dis rien. Tu n’es pas fière de moi ? » Alors Mme Staline tourne lentement la tête vers son fils et dit :
 Si, Joseph, tu es très bien installé, je suis très contente. Mais si les Rouges reviennent ?.. »

Le secrétaire de la cellule du Parti d’une usine prépare leur meilleur ouvrier à la visite d’une délégation occidentale. Soucieux de montrer le bon côté des choses, il explique à l’ouvrier :

 Méfie-toi de leurs questions. Je vais me mettre derrière eux, et si je te fais un signe, change ta réponse pour les impressionner.

Les étrangers arrivent, demandent à parler au meilleur ouvrier de l’usine ; au début tout se passe bien. Mais voilà que vient une question un peu délicate :

 Combien avez-vous d’enfants ?

 Un seul... (le secrétaire fait le signe) qui vit encore avec nous. J’ai aussi deux filles à l’université, et mon fils aîné a choisi une carrière politique.

 Et votre appartement, est-il grand ?

 Euh... un deux-pièces (le secrétaire fait le signe) que j’ai acheté pour mon cadet, plus deux grands studios pour les filles, et mon aîné s’est acheté un quatre-pièces. Moi et ma femme, on habite une maison à deux étages, sans compter une datcha en banlieue.

 Et quel est votre hobby ?

L’ouvrier, qui ne connaît pas ce mot, répond prudemment :

 Quinze centimètres environ...

Et, en voyant la gesticulation effrénée du secrétaire, ajoute :

 De diamètre !

Ivan, ouvrier russe, est un homme d’habitude. Tous les soirs en sortant de son travail, il passe voir son ami Vassia. Et tous les soirs avant d’arriver chez son ami, il achète tous les journaux du soir. Et tous les soirs, à peine arrivé chez Vassia, Ivan parcourt la première page de tous les journaux, puis il les jette. Un soir, poussé par la curiosité, Vassia lui demande :

 Mais enfin que fais-tu avec tous ces journaux ?

 Je cherche un faire-part de deuil.

 Mais tu ne regardes que la première page, les faire-part sont à l’intérieur...

 Celui que j’attends, il sera en première page.

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Lénine, l’Union Soviétique tout entière fut couverte de slogans. Et le plus utilisé fut « Lénine avec nous ».

Au point que les marchands de meubles mirent en vente un lit baptisé « Lénine avec nous ». C’était un modèle à trois places.

Quand le pouvoir disait « Lénine », il fallait traduire Staline et donc c’était encore qui était couché avec vous, vous surveillant pendant votre sommeil !!!

Un représentant des Tchouktches se tient devant le Congrès. « Camarades ! Avant la grande révolution socialiste d’Octobre, nous, les Tchouktches, avions deux sentiments : la faim et le froid. Maintenant, nous ressentons trois sentiments : la faim, le froid et une satisfaction profonde ! »

Pourquoi le KGB opère par groupe de trois ?

Un sait lire, un autre sait écrire et le troisième garde un œil sur les deux intellectuels.

Trois russes au goulag :

 Moi, je suis arrive avec 5 min de retard, alors on m’a accusé de sabotage

 Moi, j’avais 5 min d’avance, alors on m’a accusé d’espionnage.

 Moi, j’étais à l’heure, alors on m’a accusé d’avoir acheté ma montre à l’Ouest

Un train imaginaire qui transporte Lénine, Staline et Brejnev, traverse l’URSS,
et soudain il est bloqué par une congère.

Lénine descend, constate les dégâts, fait descendre tout le monde

 Retroussons nos manches, et dégageons la voie. Il participe à la tâche et entraîne tout le monde. Et le train repart.

Plus tard, le train stoppe à nouveau.

Staline descend, constate, fait arrêter un passager sur dix. Les prisonniers dégagent la voie, puis on les fusille. Le train repart.

Lorsqu’il s’arrête à nouveau, Brejnev descend, constate. Il fait fermer tous les rideaux, et secouer les wagons de temps en temps, pour faire croire que le train roule toujours.

Staline est mort, et arrive dans l’autre monde, où il rencontre Pierre le Grand.

Celui-ci lui demande :

 Alors, qu’as-tu fait de ma Russie ??

 Je l’ai rendue plus forte que jamais !

 Très bien ! Il y a toujours l’armée ? Et la police secrète ??

 Bien sur que oui !

 Les compagnies de cosaques ?

 Bien sur !

 Les tours du Kremlin ?

 Toujours ! Et en parfait état !

 Bien ! Et la Vodka, toujours à 38 degrés ??

 Non, quarante !

Alors étonné, Pierre le Grand regarde Staline, et lui fait :

 Deux degrés de différence ?! Et c’est juste pour deux malheureux degrés que vous avez foutu tout ce bordel !?

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