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Raymond Queneau, la vie et l’oeuvre

lundi 19 novembre 2018, par Robert Paris

« Ma mère était mercière et mon père mercier. »

L’art poétique, Raymond Queneau :

Ce soir,

Si j’écrivais un poème

pour la postérité ?

fichtre

la belle idée

je me sens sûr de moi

j’y vas

et à la postérité

j’y dis merde et remerde

et reremerde

drôlement feintée

la postérité

qui attendait son poème

ah mais

L’Instant fatal, 1949 :

Je crains pas ça tellement la mort de mes entrailles

et la mort de mon nez et celle de mes os

Je crains pas tellement moi cette moustiquaille

qu’on baptisa Raymond d’un père dit Queneau

(…)

Je crains pas cette nuit Je crains pas le sommeil

absolu Ça doit être aussi lourd que le plomb

aussi sec que la lave aussi noir que le ciel

aussi sourd qu’un mendiant bêlant au coin d’un pont

Je N’ai Donc Pu Rêver, 1937 :

Je n’ai donc pu rêver que de fausses manœuvres, vaisseau que des hasards menaient de port en port, de havre en havre et de la naissance à la mort, sans connaître le fret

ignorant de leur œuvre.

Marins et passagers et navire qui tangue

et ce je qui débute ont même expression,

une charte-partie ou la démolition,

mais sur ce pont se livrent des combats exsangues.

Voici : le capitaine a regardé les nuages qui démolissaient l’horizon, il descend dans la cale où déjà du naufrage se profile l’inclinaison.

Voici : les rats se sauvent et plus d’un prisonnier trouve sa délivrance. La coquille a viré pour courir d’autres chances, et voici : l’on innove.

Que disent les marins ? ils grimpent aux cordages en sacrant comme des loups, ils ont passé la ligne affublés en sauvages, voulant encor faire les fous.

Voici : ce navire entre dans d’autres eaux,

d’autres mers où les orages

n’ont pas détruit le balisage,

et voici : les marins ont fermé leurs couteaux.

Voici : ce ne sont plus vers de faux rivages

que nous appareillons.

La vie est un songe, dit-on,

mais deux c’est trop pour mon âge.

Tant de sueur humaine, 1947 :

Tant de sueur humaine

tant de sang gâté

tant de mains usées

tant de chaînes

tant de dents brisées

tant de haines

tant d’yeux éberlués

tant de faridondaines

tant de faridondés

tant de turlutaines

tant de curés

tant de guerres et tant de paix

tant de diplomates et tant de capitaines

tant de rois et tant de reines

tant d’à a et tant de valets

tant de pleurs tant de regrets

tant de malheurs et tant de peines

tant de vies à perdre haleine

tant de roues et tant de gibets

tant de supplices délectés

tant de roues tant de gibets

tant de vies à perdre haleine

tant de m alheurs et tant de peines

tant de pleurs tant de regrets

tant d’as et tant de valets

tant de rois et tant de reines

tant de diplomates et tant de capitaines

tant de guerres et tant de paix

tant de curés

tant de turlutaines

tant de faridondés

tant de faridondaines

tant d’yeux élerlués

tant de haines

tant de dents brisées

tant de chaînes

tant de mains usées

tant de 6ang gâté

tant de sueur humaine

Vie et oeuvre de Raymond Queneau

Poème de Raymond Queneau

La révolution surréaliste, 1924

Le 15 octobre 1925

Tract surréaliste, 1925

La Révolution d’abord et toujours ! 1925

Hands of Love, 1927

La revolution surréaliste, 1927

La révolution surréaliste, 1928

La révolution surréaliste, 1929

L’Encyclopédie des sciences inexactes, 1930

Le voyage en Grèce, 1931 et années suivantes

Le Chiendent, 1933

Les derniers jours, 1936

Encore sur Les Derniers Jours, 1936

Un rude hiver, 1939

Pierrot mon ami, 1942

Loin de Rueil, 1944

Exercice de style, 1947

Encore sur Exercice de style, 1947
Le chien à la mandoline, 1948 et années suivantes

Bâtons, chiffres et lettres, 1950

Le dimanche de la vie, 1952

Zazie dans le métro, 1959

Cent mille milliards de poèmes, 1961

Les fleurs bleues, 1965

Encore sur Les fleurs bleues

Courir les rues, 1966

Contes et propos, 1967

Battre la campagne, 1968

Le vol d’Icare, 1968

Sa vie

La règle de plaire et la régle de penser

Lire sur Queneau

Encore des poèmes

Encore la révolution surréaliste

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